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 only if for a night (sly)

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Message Sujet: only if for a night (sly)   only if for a night (sly) Empty Lun 6 Aoû - 2:29

'cause i'm gonna be free and i'm gonna be fine
but maybe not tonight


( song )


Les bruits s’échouaient en vagues, troubles et définis à la fois par l’écume des tonalités…graves, aiguës, insupportables, nuisibles. Elle distinguait les mots, la moindre syllabe dévalant des langues autour d’elle, le moindre claquement de dents, toute vibration rouillant la gorge des silhouettes l’entourant, et pourtant, jamais n’arrivait-elle à les enfiler sur le fil de sa pensée…semblable à des perles, elles roulaient, hors de ses doigts, échappant à son attention, s’écrasant en un choc sec dans son inconscient. Ca s’engloutissait, se perdait dans les méandres de son crâne si bien que si on lui avait demandé d’expliquer ce qui se déroulait ici même, à cet instant précis, elle aurait pouffé de rire, les joues rougies par l’embarras et le plaisir mesquin de s’être envolée.
Ses cils charbonneux frémissant à chacun de ses battements, lents et évasifs…elle semblait effacée du tableau, Belka. Telle une spectatrice, amatrice d’opéra, observant, la poitrine gonflée d’émotions ne lui appartenant pas, l’héroïne transpercer son cœur d’une lame…de chagrin. Il y avait ce monde qui vibrait loin d’elle, ces sentiments dont tous ces êtres se drapaient, ces hurlements et chants, ces bouffées de chaleur et ces baisers amoureux auxquels elle n’avait pas le droit. Cette scène sur laquelle elle ne voguait pas, n’embrasait pas de la plante de ses pieds, le parquet des tragi-comédies…elle s’effaçait, la Isadora…s’enfonçait dans son siège, espérant que peut-être, avec le poids de la fatigue, elle se ferait avaler toute entière par la mousseline de la langueur. Qu’elle se noierait dans son imagination, là où elle pourrait vivre sans enfreindre les règles d’appartenance, sans jamais tromper ni le roi, ni le fou. Juste trancher la tête de la reine, sans aucune conséquence si ce n’est la beauté des drames.
Belka…Belka était dénuée de ressentis…engourdie. Abandonnée à la coupe qu’elle tenait fébrilement entre ses doigts, le regard vagabond cherchant à s’ancrer sur une courbe, une couleur, une forme, sur quelque-chose qui pourrait la faire exister hors de sa torpeur, de cette anesthésie générale la prenant à chaque fois qu’elle sentait l’haleine brûlante et alcoolisé de l’homme se tenant à ses côtés. Il s’écrasait, contre ses hanches, attrapant ses cuisses, les mains humides, le front ruisselant de sueur…il prenait de la place, s’imposait, l’enveloppait de son ombre, l’étouffait de phrases inaudibles, de phrases insensibles. Ne voyait-il pas qu’elle n’était plus là ? Ne voyait-il pas qu’elle n’avait jamais été là…juste le reste de sa conscience, le cadavre de son existence. Une échine de laquelle on pouvait faire pousser n’importe quelle âme, il suffisait d’y croire, de mettre de la monnaie dans la machine pour la faire partir, pour la faire vivre…la créer et la moduler. Il suffisait de lui demander, que, pour quelques heures seulement, derrière les paupières de la lune, elle offre son corps pour des mémoires chavirées. Des navires entiers de mélancolie s’écrasant sur les plages de son cœur. Elle n’avait jamais été là. Non. Tantôt fantasme, tantôt femme perdue, tantôt amour rejeté…jamais n’avait-elle été aimé pour elle-même. Pour Isadora Torès.
Et les sirènes de la réalité rappelaient sans cesse la Vénus à ouvrir sa coquille, à montrer au monde son être et ses pupilles. A transgresser l’enfer et l’olympe, s’émanciper du ciel et de l’océan, arracher la flèche de la divinité de ses côtes pour embrasser sa mortalité. Jouir de la fin. La fin d’une épopée.
…Marlon Brando était juste un enculé. Son esprit, volage, crochu tel un atome, tournoyant dans l’espace à la recherche d’une chose à laquelle s’accrocher, s’imbriqua à une ondulation de l’atmosphère. Des teintes rosées avançant dans le bar, éclatant en des millions de différents rictus, des étoiles perlant les yeux, des pommettes aussi hautes que les anges. Un spectrum s’épuisant dans la masse de chair, des nymphes aux voiles pourprés, bacchanale féminine dansante, intriguant sa personne, lui insufflant ce sourire des délices étrangers. Une cohorte de jeunes femmes, qu’elle pouvait catégoriser comme étant de son âge environ, fêtant ce qui semblait être la mise en tombeau de la vie solitaire d’une des leurs…l’amoureuse aux cheveux de feu, une nuisette pour seule vêtement, trinquant à son nouveau départ en tant que future mariée. Et Belka…elle se souvenait, de cette photographie, emprisonnée derrière un cadre poussiéreux, de son père et de sa mère le jour de leur mariage. Elle se souvenait surtout de sa mère, le ventre arrondie par l’amour qu’ils s’étaient promis, les lèvres tirées en une moue satisfaite, les boucles saillant son visage d’un halo d’encre de chine. Puis ce voile, blanc et parfait, moussant d’elle comme une extension de sa personne. Elle semblait être plus grande, plus impressionnante aussi. Maman était belle. Très belle, et c’est surement la pensée qui traversait la tête de toutes les jeunes filles lorsqu’elles voyaient leur maternelle imbibée de la grâce de l’union, prêtes à sacrifier leur personne pour la complaisance d’une autre, à porter en elle toute la joie et la semence d’un romantisme éternel. C’était surement ce que la jeune inconnue avait pensé, cette nuit-là, à la limite de sa propre beauté, que le lendemain, elle serait plus belle encore que sa mère ne l’avait jamais été.
C’était ainsi, se disait-elle, le nouveau remplaçait l’ancien, la jeunesse, narcisse épanoui, se couronnait de prestance et d’importance, se gorgeait de lumière et de lauriers, s’oubliait dans l’extraordinaire. Et enfin, oubliait. Oubliait, ceux qui avaient connu les mêmes bonheurs, ceux qui avaient effacé les premiers pleurs…oubliait, déchirait le cordon ombilical, offrait son être entier à une autre personne…oubliait celle qui les avait créé. Bientôt, on se trouverait des excuses pour ne plus aller diner le dimanche, puis on se créera une famille pour passer les fêtes éloigné de la vieillesse, et enfin on enterrera nos proches. Nos morts…on cessera de faire vivre nos cadavres. Ignorer, sans cesse, ce rappel de la vieillesse, de la fatalité…Ignorer, oublier, et puis y passer.
Elle y pensait, parfois. A son propre crime. Celui de s’être tuée, pour renaître, cet égoïsme, ce vain jeu qu’elle avait tenté de jouer. Prétendre qu’elle était déjà morte pour pouvoir avoir la chance de revivre. Ca lui donnait envie d’en rire, de sa stupidité, sa naïveté enfantine, qui la poussait sans cesse à vouloir se renouveler. Maman pleurait-elle à présent ? Dans sa chambre, pour son enfant qu’elle avait laissé s’échapper, qu’elle avait voulu voir fleurir ailleurs, s’épanouir loin de sa prison à elle. Pensait-elle qu’elle avait échoué, dans le creux de son oreiller, la bouche couverte d’un tissu avalant tous ses sanglots ? Elle aurait voulu tout balancer, tout d’un coup et lui écrire, lui dire à quel point elle aurait souhaité rester auprès d’elle, en elle, ne jamais sortir et connaître pour l’éternité la prospérité de son mariage, être heureuse dans son ventre habillé de blanc, blottie contre son battant effaré, confidente de ses sentiments les plus profonds. De ses secrets qu’elle seule connaissait, les nuits obscures, dans l’intimité de ses draps…Des prières qu’elle murmurait, des espérances qu’elle nourrissait en des cieux grandioses. Oh Maman, comme elle aurait voulu l’embrasser et lui revenir…redevenir poussière et ne plus jamais être violentée par ses propres pensées.
Mais c’était cet homme qui la collait. Sa sueur qui l’englobait, et son odeur âcre qui la dégoutait. Belka, elle fixait toujours la nuée pastelle se mouvant tendrement entre la foule anthracite et morose. Elle souriait toujours, tendrement, discrètement, à elle-même et à elles, ces fées nocturnes, innocentes dans leurs charmes bénins. Elle voulait les rejoindre, danser sur n’importe quel hit passant de nos jours à la radio, caresser leurs cheveux et s’endormir sur leur poitrine. Elle voulait se mêler à leur candeur et leur magnificence provocatrice. Elle voulait tant de choses à la fois Belka, monts et merveilles, anges et démons, saints et tempêtes. Elle désirait le monde et la création de celui-ci, voler tous les astres de la voûte céleste, et rendre à l’univers tous ces atomes en elle brillants comme des diamants sur une tiare. Faire un échange entre l’infini et le fini. L’immortalité et la mortalité. Elle enviait ces jeunes femmes, libres d’embêter leur temps de futiles occupations, de boire à outrance jusqu’à rouler des yeux et voir des big bang créer des fantaisies entières.
…Marlon Brando était juste un enculé. Elle n’était pas d’accord. Absolument pas. Pas à ces propos, pas à son odeur de putréfaction, pas à son haleine, pas à son apparence dégoutante, pas à son esprit coincé. Pas à lui. Elle n’était pas d’accord. Son opinion la faisait émerger petit à petit de sa torpeur, de ses divagations, son bateau pirate attrapant le tumulte de l’océan, se préparant à attaquer. Il n’était qu’un imbécile. Un insensible qui ne comprenait rien à l’art et à la beauté. Il devait surement feuilleter des magazines sportifs toute la journée, se branlant devant des pornos lesbiens mais oh dieu qu’on ne permette surtout pas à deux femmes de s’aimer dans leur mariage. Il devait s’empiffrer de frites et de burgers à chaque repas, riant grassement à des comédies problématiques, rêvant de baiser trump et de se faire enculer par des porcs. Il était un porc. Un terrible porc. Les sourcils froncés, elle s’excusa auprès de son client, cherchant à s’évaporer dans l’atmosphère et se régaler librement des murmures que s’échangeaient les demoiselles-fées. Attrapant ses affaires, elle rejoignit d’un pas décidé et pressé les toilettes du bar, se cachant dans le vide de la pièce…rattrapant son souffle, éteignant le feu de sa colère. Marlon Brando était fabuleux, et lui un ignare alcoolique. Juste un envieux de plus qui s’admirait en rabaissant les autres. Cherchant dans son sac une raison de s’enfuir, elle tomba sur son téléphone et l’empoigna sans hésitation, la lumière artificielle lui délavant les traits du visage. Elle tapait vigoureusement son message, prenant quelques secondes pour réfléchir aux tournures qu’elle employait, la véracité de ses mots…à l’illusion qu’elle tissait avec médisance.
« Client brutal. Violent, je le sens pas. Monsieur, s’il-vous-plait. » Elle prit le temps de le relire, et l’envoya.
Perçante, Belka était perçante. Ses complots, qu’elle affinait telle une épée, s'entrechoquant contre la raison-justice. Elle n’avait ni culpabilité dans le mensonge, ni honte dans ses ébats, si elle pensait que cela lui était dû. Personne n’aurait pu supporter cet énergumène. Rester auprès de lui autant de temps qu’elle avait gaspillé. Personne, elle en était certaine. Lui et son embonpoint, et sa transpiration écrasant toute poésie, toute fébrile tentative de communication, tout le romantisme que pouvait offrir les artistes qu’elle appréciait. Lui et sa bouche humide, salivante, collée contre son cou, postillonnant des perversités immondes. Lui et sa maladresse, la gêne qu’il occasionnait. Belka ne lui appartenait pas…au diable tout cela ! Assise sur le radiateur, elle attendait patiemment, remuant ses couteaux dans l’opinion qu’elle se faisait de lui, espérant pouvoir éviter de passer une nuit dans sa couche. Fouillant encore dans son sac, elle sortit une cigarette amochée qu’elle se permit d’allumer. Balançant ses talons, elle se mit debout sur le radiateur, ouvrant la lucarne qui offrait une vue visible sur le parking. Elle s’épuisait, dans les exhalations grisâtres de sa nicotine, les traits tirés, les yeux, reposant sur des traces bleutées, vestiges de son sommeil dérobé, qui scrutaient l’horizon à la recherche d’une voiture familière. D’un secours attendu.
Puis la porte s’ouvrit. Pivotant rapidement, elle descendit agilement de son vulgaire piédestal, le battant bondissant dans une nausée d’adrénaline, la clope jetée par la fenêtre. La peur de voir débarquer le rat s’évanouit lorsqu’elle aperçut la vierge déité, toute peinte de rousseur et de roses, entrer doucement dans les lieux…occupant l’espace d’une délicieuse odeur de jasmin et de quelques verres de rhum en trop. Elle était plus resplendissante ici, près d’elle, en face à face, croisant son regard avec l’indifférence des muses des poètes maudits. Il y avait quelque-chose de mystérieux dans cette rencontre fugace, de transcendant ; comme une confession, un chuchotement volé à la volée. Loin du groupe, elle paressait plus petite, plus frêle également. Se faufilant devant un des lavabos, évitant de regarder Belka, elle fit couler l’eau, lavant ses douces mains. « Félicitation » L’audacieuse tentative de faire partie de la scène. La vile voulait qu’on lui porte de l’attention, qu’on la voit, qu’on lui prouve qu’elle existe, qu’elle a percé ce mince cocon la protégeant, elle, et s’est infiltrée dans sa conscience telle une couleuvre glissant sous l’ombre des arbres d’été. L’oiseau (car c’est bien à cela que son nez pointu lui faisait penser) sourit, visiblement amusée, la remerciant timidement…tendrement. « Vous ferez une très belle mariée. » C’était sincère…et elle pensait qu’elle le savait. Quelque-part, dans une fraction de seconde, elle était persuadée qu’elle était d’accord. S’échappant à son tour derrière l’une des portes, l’échange s’évanouit dans un « merci » pudique. Belka ne lui en voulait pas…Belka avait entendu le ronronnement d’un moteur et sa curiosité se porta immédiatement sur l’extérieur, hors de ces murs pâles et de la présence féminine hantant les toilettes de ce bar miteux. Sur la pointe des pieds, en équilibre de nouveau sur le chauffage, elle trouva son intérêt dans l’obscurité de la nuit…dans une silhouette qu’elle désirait rejoindre. Le cœur, Ophélia négative, tombant dans une tornade de douceur, s’éleva au bord du précipice au-dessus de sa poitrine, allant jusqu’à même quitter son propre corps.
S’emparant d’une part de ses affaires, enfilant de nouveau rapidement, à en perdre pieds, ses talons de l’autre, elle se précipita vers l’homme (sans réfléchir à l’advenir de son mensonge), faisant revenir en flots, dans sa sortie théâtrale, les bruits du reste du bar.

Et dans son égoïsme émouvant, elle avait effacé de sa course joviale, l’écho discret, étouffé, de la malheureuse dulcinée.
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Message Sujet: Re: only if for a night (sly)   only if for a night (sly) Empty Mar 14 Aoû - 0:05

personne ne connaît véritablement sly amor. celui qui se cache sous un pseudonyme créé de toute pièce. sly le sournois. l’amour sournois. mélange des sons, mélange des origines. l’anglais qui crée son lien à la terre promise, à un new-york où il a toujours vécu, et amor qui le relie au nouveau-mexique et à ses origines hispaniques. besoin d’être d’ici et d’ailleurs, sans pourtant savoir réellement qui il est.
c’est bien là tout le paradoxe.
s’inventer un personnage parce que l’on n’est pas complet à la base.
s’inventer un personnage pour éviter de se retrouver comme un singe derrière les barreaux, à gémir pour retrouver un semblant de liberté. sly est persuadé d’être trop intelligent et d’avoir beaucoup trop prévu les éléments à suivre pour être un jour démasqué, mais combien même en viendrait-il à être compromis qu’on ne saurait toujours pas qui il est réellement.
un maître du déguisement.
un maître des farces.
« Client brutal. Violent, je le sens pas. Monsieur, s’il-vous-plait. »
les poings se serrent quand il fronce les sourcils, fait face au client désireux de se fournir quelques armes, un peu de drogue pour motiver les soldats et quelques poules pour les récompenser de leurs efforts.
- deux millions.
il marmonne à l’intention de son client, les opales toujours tournées vers l’écran à la lumière bleutée.
le client s’agace, entonne une litanie d’insultes et de noms d’oiseaux qui sont vite taris par les poings autoritaires des membres des sons of the harpy. personne n’insulte sly amor.
perosnne.
il relève la tête, trouvant un intérêt soudain dans la gueule un peu amochée de la petite frappe qui se croyait si grand.
- dommage. ça passera donc à deux millions cinq.
il s’intéresse à nouveau à son téléphone, le temps de répondre à sa douce belka.

ne bouge pas, j’arrive au plus vite.

et il fulmine, profère quelques jurons de frustration ; il déteste qu’elle ait des problèmes. et il déteste tout autant – si pas plus – ce vouvoiement et cette distance qu’elle continue d’instaurer entre eux. comme s’ils n’étaient que de vulgaires inconnus alors qu’il vient si souvent lui rendre visite pour la nourrir et prendre soin d’elle, ange déchue parmi ses semblables, la préférée du roi fou.
la vérité, ce n’est pas que sly la préfère ; la vérité, c’est que sly la protège. que sly la connaît un minimum et qu’il tient – dans un élan héroïque – à ce qu’elle continue d’exister. de vivre. de respirer. mais les madones de la maison close s’étouffent dans une jalousie mal placée, et il le sait. pourtant, être la favorite de sly n’a aucun avantage. elles ne seront pas mieux traitées finalement, condamnées jusqu’à leur dernier souffle – ou jusqu’à ce que sly parvienne à changer les choses – à ouvrir les cuisses à tous les hommes qui en feront la demande et paieront assez.
au fond, dans la transaction actuelle, le plus cher est sans doute les femmes.
il redresse le faciès, hausse un sourcil en direction du client/victime.
- ok. marché conclu.
il toussote, le client. il toussote et il tente de se redresser, les bras entourant l’estomac agressé.
sly n’est jamais contre quelques négociations… mais dans une bonne ambiance, une bonne entente, et en évitant d’insulter sa mama. mama n’a rien à voir avec l’histoire, ayant parfaitement tenu son rôle en tant que leader du gang avant que sly ne prenne la relève.
- finissez sans moi, je dois y aller.
- mais…
alors que sly avait commencé à tourner les talons, il renvoie un regard assassin au client. le client se croit le roi, trop bien pour faire affaire avec des sous-fifres, souhaitant traiter avec le monarque uniquement – le chef, le mâle alpha. il n’aura pas cet honneur.
sly balaie l’air d’une main courroucée avant d’attraper ses clés et de grimper sur sa moto pour rejoindre son énième déité. les femmes ne lui apportent décidemment que des problèmes en ce moment… quand elles mettent son palpitant à l’agonie, un talon aiguille s’enfonçant dans les chairs sanguinolentes.
il ne tarde pas à arriver au bar et voit sa dulcinée, sa princesse dévoyée, par la fenêtre ouverte d’une pièce à part du bar. les toilettes peut-être ? mais sly ne la rejoint pas. sly a les mâchoires crispées, les poings fermés et l’envie de se battre.
parce qu’on ne touche pas à ses filles impunément. et surtout pas à belka nin.
alors il pénètre dans le bar, jauge l’assemblée. personne ne semble remarquer sa présence, pour le moment, si ce n’est le serveur.
- un whisky. on the rocks.
pas de « s’il vous plaît », puisque ce serait bien trop demander à sly amor quand il est dans cet état – proche de la folie, proche de l’apocalypse. et c’est dans le chemin jusqu’aux toilettes qu’il rejoint belka, l’attrapant dans ses bras avant qu’elle n’ait le temps de fuir plus loin encore. geste tendre qu’elle ne manquera pas de repousser, il en est certain.
- explique-moi.
il gronde, autoritaire. il est le protecteur, le garde-du-corps et le gardien de prison. il est tout ce qu’elle exècre parce qu’obligée de lui obéir, et elle est tout ce qu’il regrette : une poupée de plus qui doit vendre son corps parce qu’il est incapable de changer les choses assez bien, assez vite, de manière durable. parce qu’il prend les décisions mais ne peut se permettre d’essuyer une rébellion.
un roi n’est rien sans ses sujets.
- c’est qui le type violent ?
il demande d’une voix qu’il essaie de rendre plus douce, malgré la tension clairement perceptible. et puis ses mains – sans réfléchir – fouillent la peau de belka. il fait le tour de son corps frêle à la recherche de la moindre égratignure – comme s’il regardait un objet, quand l’idée est avant tout de savoir si elle va bien.
- où es-tu blessée ?
il demande encore, dans un écho entre colère et tendresse. il se fait du souci pour elle, et déteste l’idée de ne pas être respecté assez pour qu’on n’abîme pas sa marchandise.
eh merde ! il pense. marchandise, ce n’est absolument pas un terme qui sied à leur métier si négatif. s’il pouvait, elles arrêteraient dès lors de vendre leur corps. mais il est impuissant, et se perd parfois à se comporter comme les salauds sans cœur et guidés par leurs instincts et leurs désirs qui viennent les rencontrer.
pour baiser.
il aimerait s’excuser, heureusement belka ne connaît rien de ses sombres pensées et des méandres tortueux qui lui font perdre pied, jusqu’à changer un peu de ce qu’il est. l’ombre grignote toujours plus la lumière jusqu’à l’étouffer.
- je te jure que je vais le tuer.
il prononce lentement, d’une voix si calme qu’elle en devient mortellement effrayante. il a les opales froides, incisives, concises et méticuleuses. il a le visage de celui qui pourrait tuer quelqu’un de sang froid, dans un bar miteux où se déroule un enterrement de vie de jeune fille dont il ignore tout.
entre belka et sly, rien n’est facile. et pourtant, il ferait n’importe quoi.
parce qu’il s’est promis de la protéger. de lui offrir une vie sans devoir courir sans cesse pour se protéger toute seule. avec le gang, elle est assurée de garder la vie sauve, mais aucune femme n’est autorisée dans les sons of the harpy, à part la mama amor. et nan, depuis peu, pour le plus grand chaos de sly et les insubordinations à gogo. alors il lui a offert ce qu’il a pu : une place dans une maison close, un peu plus de liberté dans le choix des clients mais des cuisses à jamais privées de leur pureté virginale.
au fond, sly essaie d’être le héros qu’elle pourra aimer, qu’elle pourra remercier, comme dans un comics. mais sly n’est capable que d’être un substitut, un watch men qui ne fait – sans doute – qu’empirer les choses.
la sauver pour la mettre en cage, quelle bonne idée.
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