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 derrière le brouillard (shaye)

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Terrence Figueroa



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tu glandes quand tu n'te la joues pas, tour à tour, serveur, ou vendeur dans une station essence. jusqu'à t'implanter dans les écrans de la télé-réalité.
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Message Sujet: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Mar 13 Avr - 16:25

derrière le brouillard
c'est ça que tu voulais ? tu les sens encore ses poings contre toi, tu les sens encore ses coups partout sur ton abdomen. tu veux que je fasse comme si rien ne s'était passé ? qu'on essaie de devenir amis ? tu les entends encore les abominations que tu l'as forcé à envisager, tu l'entends encore votre futur que tu l'as obligé à imaginer. j'sais même pas si tu sais à quel point je t'aimais... ils te crèvent encore les aveux soigneusement ignorés pendant trop longtemps et que tu as sali par pur égocentrisme. pire que tout, tu la vois encore prendre la fuite alors que tu t'étais juré de l'éviter. l'histoire se répète et peu importe l'époque, tu fais toujours tout foirer. interdit et déstabilisé pendant d'interminables minutes, tu n'as pas opéré le moindre mouvement. pas fait un pas pour l'empêcher d'avorter votre échange houleux. et quand la raison t'est revenue, tu t'es lancé à sa suite. à travers les corps venus de tous les horizons. tu ne les as pas regardé pourtant, tes priorités étant ailleurs. il t'a fallut un temps jugé trop long pour que tes yeux retrouvent sa silhouette. à l'extérieur, à mille lieux des autres, elle avait tout perdu de son apparente force shaye. recroquevillée sur une vie qui l'avait, tant de fois, amoché, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même.
c'est ça que tu voulais ? tu veux que je fasse comme si rien ne s'était passé ? qu'on essaie de devenir amis ? comme un désagréable refrain dont on ne parvient pas à se défaire, tu les entends encore et encore ses paroles. tu t'en souviens comme si elle les avait gravé sous ton crâne pour que tu ne puisses plus les oublier. allongé sur le canapé de son appartement, tu te les répètes en continu et tu tentes de comprendre à quel moment tout a dérapé. tu te revois l'attraper shaye et la guider jusqu'à ta voiture. le trajet écoulé dans un silence de plomb, tant tu ne voulais pas risquer un nouvel écart qui te couterait cher. cela faisait déjà plusieurs mois que tu payais l'addition. tu l'as laissé regagner sa chambre sans la pousser à se délester de ce qui la rongeait et tu t'es approprié son canapé. impensable t'étant l'idée de l'y déposer et de faire demi-tour sans un regard en arrière.
ses mots ne te quittent pas un seul instant. et ils dansent dans ta tête autant que devant tes yeux. comme une sentence amplement méritée qui te laisse stagnant au milieu de tes échecs. là, à te rappeler que tu as blessé la seule personne que tu aurais tout fait pour épargner, la seule personne que tu aurais dû respecter. le véritable toi n'étant jamais très loin, les belles promesses n'ont duré qu'un temps, te replongeant à corps perdu dans tes éternels démons. les aiguilles tournent, les minutes passent et tu n'as toujours pas fermé un oeil. ta nuit sera blanche terrence, tes pensées obstruées entre tes maladresses et celle qui siège à quelques mètres de toi. plusieurs fois, tu caresses l'envie d'aller te rassurer sur son état. te ravisant presque aussitôt, puisque là-bas n'est pas ta place et que tu ne veux pas la braquer encore davantage. tu lui octroies son moment de paix, pour qu'elle puisse enfin respirer. non sans le regretter et, intérieurement, te fustiger.
tu accueilles les premiers rayons du soleil avec un soulagement non feint. ta nuit fut trop longue, à te questionner et à faire l'inventaire de tout ce que tu as fait de travers. et ta liste est bien trop infinie pour un seul homme. quand tu entends quelques notes de bruit, te signalant son arrivée imminente, tu te redresses. avant d'enfiler ton tee-shirt abandonné sur la table basse. tu te relèves et fait le tour du sofa, pour venir t'appuyer contre le dos du meuble. comment tu te sens ? ça te fait du bien de la voir, les traits séchés des larmes d'hier. à bonne distance, tu l'observes, lui cédant son espace et te refusant à t'imposer davantage dans son intimité. si tu veux que je m'en aille. je voulais simplement m'assurer que tu rentrais bien. vu ton état. tu lui épargneras les détails qu'elle espérait sans doute négliger. te faisant juste transparent au cas où elle se questionnerait sur ta présence à ses côtés. tu t'en veux terrence de lui faire vivre ça, parce que tu sais que tu y es pour quelque chose. tu n'as jamais été étranger aux ombres qui ont parsemé sa vie.

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Célibataire, tu as le coeur meurtri d'avoir trop perdu. Tu te fais charmeuse pour te perdre entre les draps d'inconnus lorsque la solitude se fait trop dure à porter. T'es pas prête à ouvrir ton coeur, parce que tu ne supporterais pas un échec, pas un nouvel abandon.
Les notes de musique qui se faisaient entendre dès que tu déposais tes doigts sur les touches d'un piano étaient une douce mélodie à l'oreille. Mais c'est terminé. La vue d'un piano te panique, et t'es incapable de trouver du réconfort dans une passion qui t'a apporté tant de réconfort. Tu devais en faire ta vie, tu te savais assez talentueuse. Tu as tout abandonné, tes rêves de carrière et tes études, te perdant dans des petits boulots sans intérêt.
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Message Sujet: Re: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Sam 17 Avr - 1:53


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“There are winds of destiny that blow when we least expect them. Sometimes they gust with the fury of a hurricane, sometimes they barely fan one’s cheek. But the winds cannot be denied, bringing as they often do a future that is impossible to ignore.” @terrence figueroa

tu ne te rappelles de rien, ou presque. si tu essayais de te souvenir, tu verrais beaucoup de flou, ainsi que des passages manquant sur la soirée passée. concentres-toi.
tu te revois sombrer, là, dans cette ruelle, après un trop-plein. trop plein de quoi? de tout. d'émotions, du présent et du passé. les chocs qui se suivent et ne se ressemblent pas. t'as pas été assez forte, tu l'es toujours pas. et là-bas, une fois sortie, tu as craqué simplement, tes blessures à vifs parlant pour toi. et qu'est-ce qui s'est passé ensuite? c'est là que tu n'es plus sûre. tu te souviens, de certains détails, de ta surprise quand tu as senti une présence autour de toi, tes sanglots qui redoublent alors que tu t'es rendu compte que c'était terrence qui te faisait face. tu te souviens de toi, dans ses bras quand il t'a soutenu pour avancer. de l'odeur de son parfum. de la caresse de ses doigts dans tes cheveux. de la chaleur rassurante de son corps contre le tien. tu te revois dans sa voiture, toi incapable de calmer tes sanglots, qui étaient devenus silencieux. de la présence de terrence, toujours là, de sa voix qui te berce. et puis plus rien. tu ne te rappelles pas vraiment être sortie de la voiture. peut-être que ta fatigue émotionnelle a eu raison de toi. quand tu te réveilleras, est-ce que tu te rendras compte que tout cela n'a été qu'un rêve? un cauchemar. est-ce que tu comprendras que tout ça n'est que le fruit de ton imagination? peut-être. ou non.

tu rigoles, tu chantes, harlem a tes côtés, vous êtes sortis, encore, parce qu'il aime ça, parce qu'il trouve que tu ne le fais pas assez. il t'a traîné, te promettant de ne pas te déranger pendant 3 jours pour que tu travailles sur ta musique. tu ne le crois pas capable de le faire. mais tu as accepté. tu ne peux rien lui refuser, ou presque.
vous vous amusez tant,
et pourtant, tu as le temps de la voir arriver, cette autre voiture qui grille le feu rouge, elle roule trop vite, vous n'avez aucune chance.
harlem, tu crois que tu as eu l'temps de prononcer son nom, peut-être pas. mais il a tourné la tête vers toi, une dernière fois. l'sourire aux lèvres. innocent. inconscient de ce qui va vous arriver.
vous ne pouvez pas y échapper.
puis le noir.
la douleur. t'as froid. t'as mal. t'es incapable de bouger. t'ouvres les yeux, il est là lui aussi. tu l'appelles, une fois, deux fois. tu pleures, tu crois. tu cris son nom, tu cris à l'aide. tu veux sortir, tu veux que ça se passe autrement. que votre feu devienne rouge. que la voiture passe devant vous, sans vous toucher,
que vous la jugiez, traitant la personne d'imbécile d'oser rouler si vite.
harlem, réveille-toi,
harlem, harlem, harlem, tu cris son prénom, encore et encore, harl-...


harlem. c'est avec son prénom en tête que tu te réveilles en sursaut, comme bien souvent. tu te passes une main sur le visage, qui finit comme à son habitude par dégager tes cheveux courts en arrière. t'as mal à la tête, t'inspires et expires, parce que les battements de ton coeur sont encore prisonniers de ton cauchemar. t'hésites un instant à te lever de ton lit, après tout, y'a plus rien qui t'attend. rappelles-toi, que tu pourrais presque entendre murmurer. rappelles-toi, ta poitrine récemment calmée se remet à tambouriner. terrence. tu es incapable de te remémorer avec exactitude ce qu'il s'est passé. tout est embrouillé dans ton esprit. t'étais sobre pourtant, mais ton esprit semble incapable de vouloir t'aider, emmêlant les scènes, ne t'en dévoilant pas d'autres. terrence. c'est lui qui t'a ramené, tu crois, non, t'es sûre. il était là, à tes côtés. tu ne le voulais pas. mais tu ne voulais pas non plus qu'il te laisse. bouée de sauvetage alors que tu te noyais, tu t'es accrochée à lui. est-il encore là? tu ne sais pas. peut-être? peut-être pas. s'il était parti, qu'est-ce que tu ressentirais shaye? et s'il était encore là? t'en sais rien.
t'es encore épuisée shaye, parce que tu as beau avoir dormi, tu ressens encore cette fatigue infinie, et ce vide en toi. si tu te laissais faire, tu pourrais probablement pleurer davantage. mais tu le refuses. pas encore une fois. pour faire diversion et empêcher ton esprit d'imaginer et de se rappeler, tu te lèves rapidement, repoussant la couverture emmêlée à tes pieds, prête à sortir de la chambre. puis tu te rétractes. rester là ou sortir, ça se partage dans ton esprit encore embrouillé. tu fais quelques allers-retours, hésitante. t'inspires une nouvelle fois, pour te donner de la consistance, parce que tu le sais, tu ne peux pas rester là. si cette pièce vient d'être un cocon dont tu avais besoin, il te faut maintenant affronter la réalité. que tu sois prête, ou non.
un,
deux.
trois.

la poignée que tu abaisses, la porte que tu tires vers toi, la lueur du jour t'aveuglant un instant. y'a que les bruits de tes pas qui brisent le silence de l'instant. puis tu le vois, lui, appuyer contre l'un des meubles, comme s'il avait sa place. tu te sens gauche face à lui, parce que tu te rappelles des derniers mots échangés, avant que ton esprit n'implose. tu le sais, qu'il t'a vu dans un moment que t'étais pas prête à affronter, encore moins devant un public. tu baisses les yeux un instant, en avançant vers lui, te maudissant de ne pas avoir fait attention à ta tenue. tu ne portes qu'un t-shirt long, trop large pour ta silhouette, qui t'arrive aux cuisses, tu ne te rappelles pas l'avoir enfilé, peut-être que terrence la fait? non, impossible. comment tu te sens ? t'hausses les épaules, en t'arrêtant à quelques pas de lui. tu ne te sens pas prête à te rapprocher davantage. honnêtement? tu marques une courte pause, en relevant les yeux vers lui. et ça te couperait presque le souffle, de le voir si concerné. un peu vaseuse, et beaucoup honteuse, tu hoches la tête. c'est tout ce que tu peux admettre à cet instant précis. si tu veux que je m'en aille. je voulais simplement m'assurer que tu rentrais bien. tu veux partir? tu le questionnes rapidement, les yeux probablement trop brillants. t'aimes pas trop ça, mais dire que t'es plus sous le coup de l'émotion serait faux, parce que t'es encore bouleversée, parce que ton cauchemar est encore frais. t'es vraiment resté là toute la nuit? que tu lui demandes, alors que la réponse est évidente, en penchant la tête, les sourcils froncés. pourquoi t'es resté là terrence, dis-moi. pourtant, ça te touche qu'il se soit inquiété. et ça te bouleverse. tu n'aurais pas forcément su comment faire face à cette situation seule, mais là, face à lui, tu as l'impression que c'est pire encore. parce que maintenant, il le sait lui aussi, que t'es faible. et tu n'aimes pas ça. t'aurais presque souhaité qu'il ne voit rien, que tu ne restes que la shaye différente. parce que maintenant, qu'est-ce qu'il va voir? dis-moi terrence, est-ce que tu vas réussir à voir derrière ce faux jeu? est-ce toi qui vas signer la chute de cette façade qui se fragilise de jour en jour ? tu veux boire quelque chose? parce que non tu ne veux pas qu'il parte, sa présence à sur toi un effet à la fois apaisant, mais cela a joue aussi avec tes humeurs. la folie des sentiments.
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Message Sujet: Re: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Jeu 22 Avr - 2:32

derrière le brouillard
le petit matin, tu l'as attendu au rythme des aiguilles dont la course ne freinaient jamais. interminable nuit qui t'avait vu tourner et retourner en boucle tes pensées persistantes, autant que ton corps qui ne trouvait pas son nid. tu t'es essoufflé plus vite que les heures terrence, tant la réflexion qu'elle t'imposait t'était indigeste et inédite. révélant définitivement à quel point tu n'étais homme que de l'instant, incapable d'anticiper ou de se projeter ailleurs que maintenant. tu ne savais rien de ce qui se jouait dans la pièce d'à côté. si les bras de morphée avaient suffisamment bercé shaye ou si les perles salées striaient encore ses joues rosées. à base de souvenirs dont on ne peut pas se défaire, même avec la meilleure des volontés. peut-être qu'elle t'en voudra d'être resté là et peut-être que tu regretteras de ne faire résonner que des reproches dans le son de sa voix. il ne t'avait pas fallu longtemps pour comprendre qu'elle n'était pas en état de rentrer seule. et une fois sur place, tu t'étais révélé incapable de l'abandonner à son triste sort. si sa solitude l'étreignait trop fort cette nuit-là et qu'elle quémandait un semblant de réconfort, tu te devais d'être présent. tu ne te serais sûrement jamais pardonné de ne pas l'avoir été. sans doute cherchais-tu à rattraper ton pas de travers par tous les moyens. en l'abreuvant d'une attention dont tu l'avais si aisément privé lors d'une maudite soirée ne t'ayant laissé qu'un goût amer. le silence est si assourdissant que tu ne rates pas le bruit traînant de ses pas. ton temps rapidement mis à profit pour reprendre ta hauteur et ta prestance contre le dos du canapé. pourtant, tu sens le malaise qui la gagne quand elle pose son regard sur toi. l'étonnement en arrière-plan, elle s'approche un peu, mais pas trop. et elle fuit la lueur de tes yeux fixée sur elle. toi ça te fait sourire de la voir affublée d'un simple bout de tissu, dévoilant ses jambes et ses courbes. ravivant des souvenirs bien plus doux. tu tais ce que tu brûles de lui dire, à quel point les réveils n'entachaient jamais sa beauté naturelle. et dans cette configuration, tu te sentirais presque à ta place terrence. pourtant, les cicatrices de la veille te reviennent bien vite en mémoire, alors que tu t'enquiers de son état. tu observes chacun des mouvements qu'elle opère, de ses épaules à ses pieds. honnêtement ? la réponse te semble évidente. si tel n'était pas le cas, tu aurais tut ta question. et tu captes enfin ses iris avant qu'elle ne reprenne. un peu vaseuse, et beaucoup honteuse. ça t'irrite de mettre la main sur des sentiments qui ne devraient pas l'assaillir. au même titre que chaque être humain, elle avait le droit de faillir. d'autant plus, devant toi. t'as réussi à dormir au moins ? tu y avais pensé plusieurs fois durant ta nuit blanche. ce pourquoi tu laisses tes interrogations se frayer un chemin jusqu'à elle. et presque aussitôt, tu réalises que tu es peut-être de trop dans son paysage. ta mission finalement remplie, tu devrais lui offrir l'opportunité de retourner à sa vie et en faire de même. n'ayant pas le droit de t'imposer dans un chapitre dont elle t'avait exclu, par la seule faute de ta trahison. tu veux partir ? elle te surprend encore par ses propos immédiats shaye, t'empêchant d'opérer le moindre geste de repli. évidemment que non. tu tentes de lire dans ses yeux si c'est une invitation muette, une envie soudaine ou une normalité pour te remercier. tu n'y décèles qu'un trouble vif, d'hier ou d'aujourd'hui. non, j'ai pas envie de partir. aveu assumé que tu aurais tout aussi bien pu taire, qu'elle l'aurait deviné sans mal. t'es vraiment resté là toute la nuit ? tu regardes autour de toi comme si les murs pouvaient répondre, en haussant les épaules. un sourire se dessinant sur tes lèvres avant que tu ajoutes. ça t'étonnerait tant que ça ? tes mains sont glissées dans tes poches, pour refouler la tentation de s'accrocher à elle. non, tu n'as jamais brillé par ta dévotion terrence. pas le genre de mec à rester éveillé des heures pour garder un oeil sur ta dulcinée. tu esquives bien vite la vérité criarde qui te souffle que tu aurais sans doute pu y remédier la nuit dernière. je m'en serais voulu de te laisser seule dans ton état. ta langue se délie, lui avouant à demi-mots que tu n'aurais pas assumé de t'éclipser, alors qu'elle semblait porter le poids du monde sur ses épaules. oui, tu t'es inquiété pour elle terrence et peut-être qu'elle a besoin de l'entendre. tu veux boire quelque chose ? tu accueilles l'issue avec soulagement. ouais, un café. petit-déjeuner coutumier, sur lequel tu l'avais vu s'affairer à maintes reprises. tu ne rates rien du spectacle qui te regonfle le coeur. et tes yeux s'entichent de sa silhouette que tu réapprendrais avec bonheur, pour peu que tu aies réussi à l'oublier un jour. tu en fais le constat, elle est encore plus canon que quand tu l'as laissé shaye. toi le plus sombre des crétins, n'ayant pas su le réaliser à temps.

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Les notes de musique qui se faisaient entendre dès que tu déposais tes doigts sur les touches d'un piano étaient une douce mélodie à l'oreille. Mais c'est terminé. La vue d'un piano te panique, et t'es incapable de trouver du réconfort dans une passion qui t'a apporté tant de réconfort. Tu devais en faire ta vie, tu te savais assez talentueuse. Tu as tout abandonné, tes rêves de carrière et tes études, te perdant dans des petits boulots sans intérêt.
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Message Sujet: Re: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Ven 30 Avr - 1:05

tu aurais aimé laisser tes démons dans l'obscurité, ne plus te soucier d'eux dès que la porte se serait refermée sur ton passage. oh oui, que tu aurais aimé ça, pourtant même face à terrence, ça te ronge, tu essaies de ne plus y penser, mais tu le sais c'est toujours là. ça attend que tu craques, une nouvelle fois. tu as l'impression de marcher en équilibre sur un fil qui est sur le point de se rompre, mais tu continues à avancer, les yeux fermés. t'iras aussi loin que tu peux, tu as peut-être l'espoir naïf que maintenant que tu as laissé les sentiments débordés, ils puissent te laisser tranquille. que tu puisses retourner à cette représentation que tu fais chaque jour. tout va bien. boire. cauchemar que tu caches derrière les cachets. boire pour oublier. te perdre dans les étreintes. puis recommencer, inlassablement le même schéma, encore et encore. oui, ça te va de continuer comme ça, parce que ça t'anesthésie le coeur, ça t'fait oublier ce trou béant qui est dans ta poitrine et cette douleur qu'tu peux ressentir quand tu respires. on dit que souvent "le temps guérit les blessures", mais t'en a pas l'impression, car dès que tu baisses ta garde tu t'fais envahir, submergée par les souvenirs, par des émotions trop fortes. t'es pas prête à faire face, fuir te paraît être le meilleur des remèdes. tu trouves du réconfort dans les excès, dans la chaleur de corps qui te sont inconnus. tu te laisses bercer par les abimes qui t'entourent grâce à l'alcool, te faisant bien souvent dormir d'un sommeil sans image. ça t'fait oublier et c'est tout c'que tu veux.
mais terrence il est là,
devant toi,
toujours là, et il change tout.

parce que pour la première fois depuis des mois, tu n'as aucune substance dans le corps, t'es sobre. rien pour t'pourrir l'corps et l'esprit, depuis trop d'heures déjà. et tes émotions? tu les sens à fleur de peau. tu fais un effort pour les maintenir, pour ne pas t'écrouler une nouvelle fois. il devrait partir, pourtant malgré les sentiments contradictoires que tu ressens, tu trouves du réconfort dans sa présence. et t'arrives pas à le chasser, pas encore. tu t'sens faiblir quand tu l'entends te questionner sur toi, qu'il s'enquiert de ton bien-être. tu ne te sens même pas la force de mentir, ou de faire semblant. alors t'annonces la vérité, que tu t'sens honteuse, d'avoir craqué, spécialement devant lui. parce que tu ne veux pas qu'il te voit cassée, mais t'a-t-il déjà perçu autrement? tu ne sais pas. est-ce que quand tu faisais bonne figure, que tu t'montrais froide et détachée, est-ce qu'il arrivait à voir au-delà? est-ce qu'il a compris à quel point t'es cabossée? à quel point il t'a brisé, lui aussi? t'as réussi à dormir au moins ? tu hoches la tête, parce qu'effectivement tu as réussi à dormir, ne te réveillant que récemment à cause de ton rêve fantôme, autant dire que cela fait bien longtemps que tu n'es pas resté endormie, autant d'heures d'affilées. quelques heures oui que t'annonces, te gardant bien d'énoncer tes dernières pensées, ou de confesser que l'cauchemar qui te tient compagnie depuis si longtemps, est celui qui t'a réveillé. et toi, tu as réussi à te reposer? tu jettes un rapide coup d'oeil au canapé qui semble fidèle à lui-même alors que tu imagines le corps de terrence dessus, là, où tu l'aurais jamais imaginé. est-ce qu'il est resté éveillé, les sens en alerte prêt à bondir dans la chambre en cas d'bruit suspect? s'est-il assoupi, fatigué de votre soirée, rattrapé par les bras de morphée si réconfortants? tu t'questionnes. comme tu le sondes sur son envie de partir loin d'ici, loin de toi, sur l'envie que vos chemins se séparent de nouveau, sans énoncer l'évidence à voix haute. est-ce que toi tu veux qu'il parte? non, mais ce serait légitime qu'il puisse en avoir l'envie. tu le comprendrais, presque. pars terrence, pars et ne reviens pas. reste, et ne m'quittes plus. t'es partagée, autant que c'que tu ressens , à l'intérieur. non, j'ai pas envie de partir. soulagement au fond de tes entrailles, tu ne dis rien, n'affiche aucun sourire, malgré tout. tu hoches la tête en guise de réponse. le silence gênant menace de venir vous étouffer, alors tu reprends, laissant parler ta surprise de le retrouver , à ton réveil. pourquoi t'es resté terrence? qu'est-ce que tu veux ? ça t'étonnerait tant que ça ? tu le dévisages un instant, l'instant de trop, tête penchée sur le côté. non, ça ne t'étonne pas. pas vraiment. parce que c'est le genre de chose qui ne t'aurais pas surpris de terrence dans le passé, de ton terrence. l'fond si bon, derrière ce qu'il affiche au monde. ce qui t'a fait craquer. mais t'hausses les épaules, parce que tu ne sais plus vraiment qui il est, à l'heure actuelle, il t'est presque inconnu, vos chemins s'étant séparés si longtemps. j'ai envie de dire que non, que tu annonces, sincère. tu veux ajouter quelque chose, mais ça se bloque dans ta gorge, tu ouvres et refermes la bouche, en secouant la tête légèrement. tais-toi. dis tout. tais-toi, ça se bat encore là, à l'intérieur de ton esprit confus. je m'en serais voulu de te laisser seule dans ton état. bien sûr. qu'est-ce que tu lui as montré exactement comme spectacle? est-ce que tu as dit quelque chose? ça t'angoisserait presque de te souvenir de si peu. est-ce qu'il va oublier, terrence, ces images de toi? tu aimerais, ce serait tellement plus facile. comme il serait plus évident pour toi, de le voir partir de l'appartement, devenu bien trop grand pour toi dorénavant. mais tu le retiens, comme tu peux. ouais, un café. qu'il répond à la tentative de le garder, encore un peu. tu inspires, le regard se perdant une nouvelle fois sur sa silhouette, et tu te détournes, te dirigeant rapidement dans la cuisine, soupirant silencieusement pour te détendre. tu attrapes une tasse par-ci pour la mettre là, met le café par-là, lance la machine. les gestes mécaniques se succèdent, c'est trop rapide et tu sens sa présence dans ton dos. ça t'rend anxieuse d'le savoir là et t'aurais presque envie de rester comme ça, cachée. mais tu ne le fais pas, dès que tu laisses l'eau coulée, tu te retournes pour lui faire face. avant de changer d'avis. non t'es pas prête. encore un peu d'temps, c'est ce dont tu as besoin. qu'est-ce que tu fous shaye? décide-toi. un, deux, trois. t'attrapes la tasse fumante pour la lui donner. est-ce qu'il te faut du sucre? je n'te propose pas de lait, il est dans le frigo depuis si longtemps qu'il pourrait probablement t'empoisonner et c'est pas ce qu'on veut, enfin, plus maintenant.. et tu te tais, en te rendant compte que tu parles trop, pour ne rien dire. pardon.. parce que t'es anxieuse face à lui. c'était simple avant, tu l'aimais. c'était simple aussi après, tu lui en voulais. mais là, comment tu fais? est-ce que tu peux t'autoriser à la possibilité qu'les sentiments du passé n'aient pas tous disparu? non. est-ce que tu peux continuer à jurer que tu le détestes plus que les autres ? non plus. alors qu'est-ce qu'il te reste à faire? tu lèves les yeux qui trouvent trop rapidement les siens, et tu t'perds à ta contemplation pour quelques secondes. qu'est-ce que tu peux faire? j'suis désolée que tu aies assisté à ça que t'annonces finalement, parce que c'est la seule chose qui te vient. ça, ta crise de la veille, celle qui te menaçait depuis trop longtemps. ça, la seule façon que t'as d'en parler. j'sais pas quoi t'dire, c'est horrible que tu continues, te passant une main sur le visage que tu secoues une nouvelle fois. pourquoi t'es comme ça? c'était beaucoup plus facile de te détester, tu sais qu'tu conclus malgré toi, insinuant d'une certaine manière, que c'est plus le cas. plus vraiment. parce que c'est trop compliqué.
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Terrence Figueroa



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le coeur volage à l'image de ta vie.
tu glandes quand tu n'te la joues pas, tour à tour, serveur, ou vendeur dans une station essence. jusqu'à t'implanter dans les écrans de la télé-réalité.
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Message Sujet: Re: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Dim 16 Mai - 20:22

derrière le brouillard
la scène jouée de bon matin aurait pu se résumer à une pâle réplique d'un souvenir d'antan. un échange froissé par les évènements passés, l'ayant rendu totalement fade, insipide. vide de sens, de sentiments ou trop plein de ce qui te déstabilisait. la barrière érigée n'étant plus qu'un mince voile virevoltant entre vous deux. le contexte a changé. tant que tu ne sais pas si il est désormais en ta faveur ou si il te fera ramer encore plus ardemment. tu n'as pas réfléchi aux conséquences, ni aux sous-entendus, la veille. te contentant de faire ce qui te semblait juste, te refusant à l'abandonner en plein drame intérieur. d'une certaine manière, peut-être cherchais-tu à rattraper tes derniers éclats. les erreurs que tu avais multiplié en voulant simplement la réattirer à nouveau vers toi. défiant les lois qui t'avaient valu de la regarder prendre son envol. si longtemps demeuré interdit devant l'issue que tu n'avais pas su anticiper, tu avais laissé votre relation faner. figée par ton manque de réaction et de rébellion. la stupéfaction t'ôtant tout ce qui te représentait habituellement, une toute autre émotion primaire s'était chargée de te bousculer. la vision d'un autre, la vision des autres, partout autour d'elle. et son absence hurlant dans ton sillage. alors t'es là terrence. adossé à son canapé, désigné comme béquille face à la situation instable. tu mentirais si tu ne te disais pas rassuré de voir ses yeux humides hier, finalement secs. comme si la nuit l'avait lavé d'un poids trop lourd à porter sur ses frêles épaules. pourtant, tu pousses la réflexion jusqu'à lui demander de l'exprimer par des mots. t'intéressant aux dernières heures pendant lesquelles tu n'étais pas tout à fait à côté d'elle. pas au point de pouvoir la veiller de ton regard inquiet. quelques heures oui. à ton tour, tu hoches la tête. heureux de constater que les bras de morphée lui ont offert le répit tant mérité. l'instant d'oubli lui permettant de tout occulter pour enfin véritablement se reposer. et toi, tu as réussi à te reposer ? tu grimaces, ta tête se secouant négativement. c'est pas important. et c'est pas à cause de toi, c'est à cause de moi. tu balayes bien vite les idées qu'elle pourrait être tentée de fabriquer dans son esprit tourmenté, autant que la conversation te concernant, et pour le moins déplacée. parce que c'est toi qui devais prendre soin d'elle et pas l'inverse. alors t'es encore là terrence. interprétant l'ombre d'une main tendue quand elle ne te met pas immédiatement à la porte de chez elle. quand elle t'offre le choix de partir ou pas. tu formules sans mal ton envie de rester, de poursuivre sur votre lancée. l'appétit ouvert sur un apaisement de votre relation qui ne sera peut-être que de courte durée. j'ai envie de dire que non. tu es surprenant dans le rôle du type qui ressent, qui prend des gants. qui ne se limite pas à s'inquiéter pour lui-même, mais qui commence à regarder autour. ce pourquoi ça te fait du bien d'entendre les mots de shaye. et moi j'ai envie de dire que t'es la seule à me connaître vraiment. pour qui serais-tu resté éveillé des heures durant, si ce n'était pas pour elle ? l'exception à la règle, qui faisait mentir ton défaut d'égocentrique. elle aurait dû poursuivre, mais elle ne le fait pas. tu n'insisteras pas. à la place, tu avoues ce qui t'a poussé à rester. ton incapacité à l'abandonner alors que le sol, sous ses pieds, semblait se dérober. puis tu acceptes un café, que tu traduiras sous l'image d'une ancre qui t'amarrera à son port. la distance entre vous s'étend quand elle se concentre sur sa préparation. ça te ferait presque grogner de mécontentement, toi qui ne sais pas détacher tes yeux d'elle. le silence s'impose comme unique maître de l'instant sur vos voix, tu préférais te concentrer sur les bruits quotidiens et si banals qui ravivaient tes souvenirs éteints par la force des choses. l'eau qui coule, ses mouvements mécaniques, la pression sur l'interrupteur. en attendant, tu t'es rapproché et autour de la table, tu t'es installé. avant qu'elle ne se retourne pour te tendre la tasse de café. merci. est-ce qu'il te faut du sucre ? je n'te propose pas de lait, il est dans le frigo depuis si longtemps qu'il pourrait probablement t'empoisonner et c'est pas ce qu'on veut, enfin, plus maintenant.. d'abord, tu réponds d'un signe de tête négatif. et ce que tu interprètes comme une plaisanterie te fait sourire. pardon.. t'excuses pas, je l'ai mérité. c'est même tout ce que je mériterais. tu n'es pas en position de lui jeter la pierre, t'as merdé de la pire des façons. ta prise de conscience se faisant plus virulente à mesure que s'étirait le temps. tes deux mains libérées de tes poches s'accrochent à la tasse. par réflexe ou par secours, parce qu'il est plus simple de les ancrer à la vaisselle que de les autoriser à se frayer un chemin jusqu'à elle. ça te démange terrence, de la savoir si près et de ne même pas pouvoir la toucher. en aurais-tu même encore le droit ? à défaut, ce sont vos regards qui se captent, quand elle relève enfin le sien dans ta direction. le contact fait pulser ton coeur à un rythme irrégulier, pourtant tu y retrouves un certain confort. j'suis désolée que tu aies assisté à ça. tes sourcils se froncent, en même temps que tu avales une lampée du liquide maronné. et ta tasse déposée, tu l'interroges de toutes les façons. à quoi est-ce que tu imagines que j'ai assisté exactement ? elle se pose beaucoup trop de questions shaye, se torture le moral pour trois fois rien. tu as besoin de comprendre ce qui la met aussi mal à l'aise, parce qu'elle ne t'a rien montré de si condamnable. j'sais pas quoi t'dire, c'est horrible. finalement, tu attrapes la main qu'elle passe sur son visage pour le dégager. hey. arrête. tu lâches ses doigts trop rapidement, ne voulant pas forcer un lien qui lui déplairait. t'as pas besoin de me dire quoique ce soit. je... ça me fait plaisir d'être là. avec toi. comme avant. les mots te manquent, tu ne sais plus ce que tu es autorisé à lui dire, ni jusqu'où tu peux aller. c'était beaucoup plus facile de te détester, tu sais. sa dernière phrase étire tes lèvres d'un sourire sincère. je t'en voudrais pas de continuer. mais... est-ce que ça voudrait dire que tu me détestes un peu moins ? l'allure et les mimiques d'un gamin qui tâte le terrain, qui s'enquiert du degrés de rancoeur encore nourri à l'égard de ses bêtises.

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Célibataire, tu as le coeur meurtri d'avoir trop perdu. Tu te fais charmeuse pour te perdre entre les draps d'inconnus lorsque la solitude se fait trop dure à porter. T'es pas prête à ouvrir ton coeur, parce que tu ne supporterais pas un échec, pas un nouvel abandon.
Les notes de musique qui se faisaient entendre dès que tu déposais tes doigts sur les touches d'un piano étaient une douce mélodie à l'oreille. Mais c'est terminé. La vue d'un piano te panique, et t'es incapable de trouver du réconfort dans une passion qui t'a apporté tant de réconfort. Tu devais en faire ta vie, tu te savais assez talentueuse. Tu as tout abandonné, tes rêves de carrière et tes études, te perdant dans des petits boulots sans intérêt.
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Message Sujet: Re: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Sam 23 Oct - 23:55

Tu as souvent rêvé que tu recroisais Terrence depuis que vous vous êtes séparés, depuis qu'il est parti. Dans chacun des scénarios, tu te voyais le détester, et tu étais d'ailleurs persuadée de le détester jusqu'à la fin de ta vie. A l'intérieur, tu lui en voulais de t'avoir trompée, d'avoir trahi ta confiance, de t'avoir quittée sans un regard en arrière ce jour-là, comme si tu n'étais rien. Ta colère était si grande, que dans tes songes, tu t'imaginais l'insulter, le gifler, pour ensuite l'ignorer pour prouver que tu avais tourné la page, pour lui montrer que votre passé ne hantait désormais plus ton présent. Tu pensais que ta fureur était si grande que tu saurais l'affronter, sans jamais flancher. T'en étais sûre et tu as eu tort. Parce qu'à cet instant, alors que tu lui fais face tu sembles incapable de lui parler, de lui faire face... de l'affronter. Comme si tout ce que tu pouvais penser avant n'était que poussière. Entre les songes envisagés et la réalité, un gouffre semble être creusé.
Honteuse, faible, triste, en colère, perdue.
C'est ce que tu es, c'est ce que tu ressens, et plus encore.
Mais t'es incapable de mettre des mots sur ça, et c'est ainsi depuis plus d'une année maintenant. Tu fais ce que tu es désormais habituée à faire : tu fuis, prétendant que rien n'existe.
Jusqu'à ce que ça te rattrape et que cela t'engloutisse tout entière, parce qu'à trop tirer sur la corde, celle-ci ne peut que céder.
Et c'est dans une ruelle que la tienne t'a lâché, te laissant submerger par des émotions que sur lesquelles tu n'as plus aucun contrôle, arrivant par vagues alors que tu ne pouvais plus les éviter.

La cuisine dans laquelle vous vous trouvez te semble trop petite pour vous deux, il y a cette tension dans l'air, cette gêne que tu ressens quand tu essaies de te remémorer les moments de la veille. Les mots échangés semblent fades, murmurés comme si les prononcer trop forts risquaient de briser quelque chose. Fragilisée par un excès de trop, tu n'es pas sûre que tu pourrais supporter un nouvel affrontement. C'est la surprise qui finit par te frapper en plein fouet, surprise de Terrence et de son comportement. Celui que tu aurais imaginé fuyard, semble avoir été un roc lorsque tu as perdu le contrôle. Te ramenant chez toi, ne te forçant pas à parler lorsque visiblement, tu n'étais pas en capacité de le faire, restant près de toi alors qu'il aurait eu l'occasion de prendre la fuite. Tu imagines aisément que la surprise de le croiser en sortant de ta chambre, s'est peinte sur ton visage et celle-ci ne t'a pas quitté depuis. Pourquoi rester, pourquoi est-il encore là? Tu agis avec prudence, alors que tu ne peux pas t'empêcher d'apprécier sa présence. Il te questionne sur ton sommeil, qui semble t'avoir trouvé quelques heures, et tu tais les images qui sont apparues au petit jour. Qu'aurais-tu à en dire après tout? Par politesse, ou habitude, tu lui retournes la question, curieuse d'entendre la réponse, alors que ton regard se pose sur un canapé fidèle à lui-même. c'est pas important. et c'est pas à cause de toi, c'est à cause de moi. Tu fronces les sourcils, comprenant par toi-même ce que ses paroles ne disent pas. Tu penches la tête légèrement, en soupirant. Bien sûr que si, c'est important. Tu n'oses pas faire le moindre commentaire face au fait que ce ne soit pas toi, mais lui, le genre de paroles déjà entendues dans le passé, et pourtant tu ne peux pas t'empêcher de penser que si, c'est toi. Mais tu ne dis rien, parce qu'au final, tu ne saurais même pas quoi ajouter de plus.
et moi j'ai envie de dire que t'es la seule à me connaître vraiment. La conversation qui change, et pourtant toujours cette atmosphère pesante qui vous entoure, emplie de non-dit et d'embarras. Pourtant, impossible de te taire, de ne pas faire de commentaire, alors qu'un coin de ta tête se dit que ce serait peut-être plus simple, de rester silencieuse. Vraiment? Que tu demandes en le sondant du regard, une des premières fois que tu es sortie de ta chambre que tu oses lui faire face sans te détourner. Tu te rappelles de vos moments passés, des discussions fluides, de vos confessions. Et tu te souviens, qu'il s'est révélé être tellement différent de celui que tu imaginais. Avant que tout ne s'écroule, et qu'il ne devienne celui que tu redoutais. C'est triste... Que les gens ne te connaissent que vis-à-vis de ce que tu veux bien leur montrer. Tu soupires, en te sortant de tes souvenirs qui t'assaillent. J'ai toujours pensé que tu valais plus que ce que tu crois. Tu hausses les épaules car les choses ont fait, que désormais t'es incertaine d'avoir raison ou tort. Pourtant, avec ses actions du jour, tu veux croire que tu ne t'es pas trompée totalement à son propos. Tu l'espères, même si depuis votre rupture, tu t'évertues à le diaboliser pour tout le mal qu'il t'a fait, rejetant la possibilité que tu aies eu ton propre rôle à jouer dans tout ça. Tellement plus facile de le blâmer lui plus que toi.
merci. Une nouvelle scène, une nouvelle conversation, et une nouvelle fois, vous vous laissez avaler par les banalités, parce que c'est plus facile. Parce qu'ainsi vous êtes sûre de ne pas déborder. Tu te concentres sur tes gestes en évitant de penser à sa silhouette qui se trouve juste derrière toi. Ne pas laisser échapper la tasse, bien la positionner, mettre la capsule sans en mettre partout, ne pas se tromper de bouton... une liste dans ta tête, alors que l'un après l'autre, tu coches tout ce que tu dois faire. Dos à lui, tu prends le temps de respirer, de faire le tri dans tes pensées, mais quand tu n'as plus le choix, tu lui refais face et alors, une nouvelle fois, dans ta tête, c'est le bordel. Impossible de faire semblant. Tu finis par déposer la tasse entre ses mains, évitant soigneusement de le toucher lui, lorsque celle-ci est prête. Dès que tes mains sont libérées, tu les colles l'une contre l'autre, afin d'éviter tout accident. Et rapidement, les mots se succèdent, les uns après les autres, parlant du lait tourné de ton frigo et d'empoisonnement. Cela n'a ni queue, ni tête. Pourtant cela le fait sourire, et quand tu t'en aperçois, c'est ton coeur qui fait un bond dans ta poitrine. Ne me fait pas défaut, que tu voudrais murmurer à celui-ci, alors que face à Terrence, tu essaies de garder le silence. t'excuses pas, je l'ai mérité. c'est même tout ce que je mériterais. Tu hausses les sourcils, laissant ton regard vagabonder dans le vide, comme si tu réfléchissais, avant de faire une moue validant son commentaire, en guise de réponse. Et comme s'ils étaient aimantés à lui, tes yeux finissent par retrouver les siens, s'y accrochant comme à une bouée, meurtrissant encore un peu ton coeur abîmé. Pourquoi ça te fait encore quelque chose? T'es incapable de répondre, incapable de prendre sur toi, de faire semblant. Les mots se bousculent dans ta tête, pourtant, aucun ne semble être capable de franchir la barrière de tes lèvres et c'est bien une des premières fois que cela t'arrive face à lui. T'es obligée de le lui confesser, t'excusant en premier pour la scène de la veille, car si tu ne te souviens plus de détails à l'heure actuelle, t'es sûre que cela ne devait pas être un spectacle appréciable à voir. à quoi est-ce que tu imagines que j'ai assisté exactement ? T'inspires profondément, pour te donner de la prestance et pour réfléchir un instant, faire le point sur ce que tu crois te rappeler. Vous et votre échange, ton coeur qui prend quelques coups, toi et la rencontre de l'ami d'Harlem, choc trop brutal pour ton coeur déjà amoché. Toi qui fuis, qui court pour prendre l'air, ne faisant plus attention à ce qui se passe autour de toi, à qui tu croises, à qui tu pousses. Tu te rappelles de la sensation de froid lorsque tu es sortie, ce besoin de te raccrocher au mur pour ne pas t'effondrer, pour trouver du réconfort dans la pierre. Toi qui finis au sol, malgré tout, les larmes retenues depuis des mois qui s'échappent sans que tu ne puisses les retenir. Spectacle misérable de ton être fracturé. A quelque chose que j'aurais préféré que tu ne vois pas.. que tu annonces, en soufflant. Ta fragilité, cela ne te dérangeait pas de la mettre dans ta musique, parce que c'est la seule façon dont tu savais l'exprimer. Mais la montrer autrement? Tu n'as jamais aimé, et c'est l'une des seules choses qui n'a pas changé à ton sujet. Me force pas à mettre de mots sur ce qu'il s'est passé.. je ne saurais même pas quoi dire.. que tu conclus dans l'espoir qu'il change de sujet. Tu sais qu'il t'a surpris à un moment où tes sentiments t'ont pris en embuscade, t'ont submergé, prenant le contrôle de toi, montrant à quel point ce qui se passe à l'intérieur est désormais cabossé. Il n'aurait jamais dû le savoir, encore moins le voir. hey. arrête. Ses mains qui trouvent les tiennes, pour les lâcher presque instantanément, laissant un picotement sur tes doigts déjà orphelins. Ne me lâche pas, que tu pourrais lui dire, mais tu te tais. t'as pas besoin de me dire quoique ce soit. je... ça me fait plaisir d'être là. Tu secoues la tête, un sourire triste qui s'élargit sur tes lèvres. Alors on doit aimer souffrir.. Que tu annonces, ne t'autorisant pas à lui dire qu'à toi aussi, ça te fait plaisir qu'il soit là. Les mots qui suivent t'échappent alors qu'il était plus facile de le détester que de te retrouver à cet instant, incertaine de ce que tu ressens vis-à-vis de sa présence à tes côtés. Tu vois l'effet que cela a sur lui, laissant un sourire s'épanouir sur tes lèvres, à ton tour. je t'en voudrais pas de continuer. mais... est-ce que ça voudrait dire que tu me détestes un peu moins ? Tu soupires en plissant des yeux, profitant de l'instant plus léger que vous partagez. Peut-être un petit peu moins... que tu lui réponds, en accompagnant la mesure du peu de tes doigts. En tout cas moins que je l'imaginais..
Où est la promesse de la détester, de ne jamais le laisser revenir dans ta vie?
Qu'est-ce que vous faites? Que tu voudrais lui demander, mais t'en es incapable pour le moment.
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Message Sujet: Re: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Lun 25 Oct - 17:26

derrière le brouillard
le décor est différent de la veille, peut-être les visages et les émotions aussi. pourtant les tiennes ne t'ont pas quitté. te menant la vie dure jusque tard dans la nuit, t'empêchant même de trouver le repos apaisant après un épisode si intense. tu t'es capé comme un héros, celui que tu aurais aimé être pour elle. sans réaliser que tu as des mois de retard. la prise de conscience t'a fait défaut, te faisant perdre un temps précieux que tu ne pourras sans doute jamais rattraper. belle ironie d'assister à la chute de l'homme qui pensait tout avoir et qui se retrouve dépossédé du seul bien qu'il aurait aimé conserver. c'est qu'elle est moche ta vie terrence, parce que t'es trop con pour voir les signes. tu avances sans réfléchir, tu te moques des gens autour et tu rates le coche à tous les coups. cette nuit-là, tu n'as rien calculé. guidé par l'unique inquiétude de la regarder s'écrouler sous tes yeux. le spectacle était moche. crève-coeur. le pire des combats à mener dans ta position si inconfortable. tu ne te trouvais pas là où tu voulais être, tu n'avais plus les armes pour la consoler comme il se devait. la faute à qui ? ton jeu, tu l'avais grillé tout seul. par égo mal placé, par besoin de te sentir exister. là, face à elle, cloîtré entre les murs de son appartement, les mots s'échappant de vos bouches sont banals. n'avez-vous donc plus rien à vous dire ? c'est le malaise qui te ronge. pas celui de sa présence, celui qui te souffle sans cesse de ne pas bouger une oreille si tu ne veux pas tout foutre en l'air. silencieusement, c'est à une bataille contre toi-même que tu t'adonnes. entre les envies qui te bercent et le semblant de bon sens qui te retient encore. tu ne sais pas lequel des deux remportera la partie, mais ce ne sera sûrement pas toi. tu préfères te délecter de ses traits apaisés, oublier les yeux rougis de la veille, ceux qui ne lui rendaient pas justice. ça recolle quelques morceaux égarés de ton palpitant de croire qu'elle va mieux, d'espérer avoir atténué les traces de ton passage en soulageant d'autres maux dont tu n'étais pas responsable. même si ce n'était que temporaire et infime face à l'immensité de ce qui l'abimait. tout ce qui a trait à elle t'apparaît comme primordial. son sommeil en premier lieu, tant que tu écraserais le tien sans ménagement. bien sûr que si, c'est important. tu hausses les épaules, passablement convaincu. tu refuses qu'elle se fasse du mauvais sang à cause des remords qui te gangrénaient. à la place, tu lui laisses entrevoir le bon côté de toi. celui que tu te donnes tant de mal à refouler, celui que tu ne dévoiles que lorsque tu l'as décidé. lui avouant qu'elle est la seule à pouvoir se targuer de l'avoir déjà côtoyé. vraiment ? ton regard perce le sien. tu n'as rien à répondre, intimement persuadé qu'elle le sait au fond d'elle. tu tiens trop à ton image impeccable pour risquer de plier devant n'importe qui. c'est ton éducation qui t'a fait terrence, t'es devenu celui que l'on attendait de toi. strié par quelques excès de rébellion dans tes meilleurs moments. c'est triste... que les gens ne te connaissent que vis-à-vis de ce que tu veux bien leur montrer. c'est logique, tu commences. pur réflexe humain que celui de s'adapter aux gens qui t'entourent. shaye, elle est bien trop délicate pour faire rugir le tigre qui habite tes entrailles. elle est bien trop saine pour te forcer à agir comme un dégénéré. j'ai toujours pensé que tu valais plus que ce que tu crois. tu hoches la tête et entame. parce que tu savais faire ressortir la meilleure partie de moi. impulsion qui te manque depuis qu'elle n'est plus là. à quoi bon et pour qui t'évertuerais-tu à t'illustrer tel le gendre idéal aujourd'hui ? tu soupires. y'a jamais rien eu de bon en moi. la plus belle partie de moi, c'était toi. tes dernières pensées, tu les tairas. le constat est saisissant, glaçant de vérité. impossible de ne pas remarquer combien tu enchaînes les mauvais choix depuis qu'elle n'est plus à côté de toi. elle paraît se soustraire à toi quand elle se réfugie à l'abri de l'insipide cafetière. même lorsqu'elle ne t'offre qu'un dos tourné, ton regard ne peut se défaire de sa silhouette. le manque trop souvent ressenti avait du temps à rattraper. ses gestes, autant que ses mots sont saccadés quand elle se retrouve devant toi. sa gêne est palpable, à tel point que tu pourrais fuir pour vous épargner ce désagréable sentiment. sauf que tu en es incapable. tu l'écoutes délivrer ses émois persistants, tapotant de tes doigts accrochés à la tasse. ceux que tu ne tiens que par la force d'un mental d'acier. elle refait le film shaye, se torture sans raison, s'excuse inutilement. à quelque chose que j'aurais préféré que tu ne vois pas.. c'était juste moi, c'est pas comme si c'était grave. tu t'en persuades par crainte qu'elle ne dise le contraire. si ? dans un souffle à peine perceptible. toi qui n'as jamais cru en aucun dieu, tu prierais presque pour qu'elle n'ait pas entendu, pour qu'elle ne réponde pas. ça te ferait trop mal d'entendre que t'es devenu un de ces autres, de qui elle a besoin de se protéger. me force pas à mettre de mots sur ce qu'il s'est passé.. je ne saurais même pas quoi dire.. je ne te forcerais jamais à rien shaye. ni aujourd'hui, ni demain. ni cette nuit, ni maintenant. peut-être que tu apprends de tes erreurs finalement, peut-être que tu es capable de te remettre en question. c'est plus fort que toi quand tu attrapes ses mains pour lui dégager le visage. un réflexe supplémentaire que tu pestes de ne plus pouvoir user. alors on doit aimer souffrir.. à choisir, je préfère souffrir à côté de toi, que de souffrir loin de toi. tu avoues son absence qui t'oppresse. tu confesses le mal né de la distance. et tu reprends appui contre le dossier de la chaise, un mince sourire dessiné par ses derniers aveux. peut-être un petit peu moins... en tout cas moins que je l'imaginais.. il n'en fallait pas plus pour réchauffer l'organe central que tu malmenais avec tant de facilité. moi je te déteste pas du tout, au cas où tu t'interrogerais. tu glisses plus légèrement, dans un rire. et ce, même si ta révélation est inutile. un tantinet déplacée. c'était toi le perdant de votre histoire. c'était à toi de recoller les morceaux, à toi de faire en sorte que le ciel se dégage. parce que tout espoir n'était peut-être pas vain finalement.

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Message Sujet: Re: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Dim 20 Fév - 22:23

deuil (n.m): Douleur, affliction que l'on éprouve de la mort de quelqu'un.
Sa mort fut un deuil cruel.
La période d'un deuil est particulière et propre à chacun, leur seul point commun, c'est l'intensité de l'émotion ressentie, dure et difficile; comme si une partie de notre âme nous était arrachée. C'est le cas, tu en es convaincue. On raconte qu'il y a souvent cinq étapes dans le deuil, chaque cheminement diffère d'une personne à une autre, il est impossible de définir un temps pour l'une d'elles, ou pour la totalité du processus. Le décès d'Harlem remonte à plusieurs mois maintenant, et pourtant, tu sembles être coincée dans la phase de la colère, tout en étant pas totalement sûre d'être sortie de celle du déni. Mélange auto-destructeur. Tu ne parles pas de ce qui se passe à l'intérieur de ta tête, tu ne parles pas de ce que tu peux ressentir. Car souvent, tu ne sais pas quel mot mettre sur tes émotions. Et ne pas en parler t'aide d'une certaine façon, ça te protège, t'empêchant d'affronter la douleur d'une absence que tu ne veux pas réaliser. Il ne reviendra pas, jamais et cette pensée te coupe la respiration, le jamais raisonnant, te faisant te rendre compte que jamais sans une personne, c'est beaucoup trop long. De cette douleur assourdissante qui ne te quitte jamais, tu pourrais en crever. Et peut-être que c'est ce que tu fais, en te perdant dans les excès d'alcool et de médicament, la seule émotion que t'acceptes de ressentir c'est le contrôle et le plaisir que t'apporte tes rencontres nocturnes. C'est pas sain, mais c'est ta façon de faire face, la seule que tu as trouvé. Te faisant prendre un virage radical avec celle que tu as été dans le passé. On te tend les bras parfois, ta famille, le psy, tes proches, mais tu les rejettes furieusement, parce que ça va, que tu répètes à qui veut bien l'entendre.
Mais non, ça ne va pas,
ça ne va pas depuis bien trop longtemps.
Et il arrive un moment où tu ne peux juste pu faire semblant,
parce que ça déborde et y'a rien qui peut l'arrêter.
Et ça fait peur,
ça te fait peur.
Et si j'ai besoin de toi Terrence,
tu seras là?

Tu fais face à cet amour passé, l'amour douleur et tu la ressens, cette fragilité dans l'atmosphère de la pièce, hantée par la scène de la veille. Tu as craqué, un trop-plein de tout que tu n'as pas su affronter. Ca devait arriver, mais pas là. Tu te souviens encore de vos derniers échanges, durs, virulents, mélange de colère, d'amertume, de tristesse. Là, il reste quoi? Rien, tu ne sais pas trop quoi en penser. Parce que vous ne savez pas, l'un comme l'autre ce qui peut se passer à l'intérieur, ce qui peut se passer, si vous allez trop loin.. Est-ce que tu peux te briser, encore un peu? Peut-être. Alors vous parlez doucement, des mots à peine plus haut que des murmures, comme pour ne pas réveiller un voisin invisible. Le silence qui s'installe quelques secondes, avant qu'une nouvelle conversation, sans réel sens se fasse entendre.
L'échange de banalité pour cacher la gêne, et pourtant, vous êtes à l'affût, l'un comme l'autre du moindre signe. Les conversations se succèdent, et le manque de réponse aussi, par peur de sincérité, ou parce que y'a rien à ajouter? Mystère. C'est logique, Haussement d'un sourcil face à une réponse que tu n'as pas anticipé, impatiente d'entendre la suite. Pur réflexe humain que celui de s'adapter aux gens qui t'entourent. Tu laisses échapper un léger soupir en secouant la tête légèrement. D'une certaine façon, tu comprends sa réponse, de l'autre, tu la refuse, la trouvant déconcertante. "Mais est-ce que ça vaut vraiment le coup d'être entouré, si c'est par une bande d'inconnus?" Question sincère, qui te renvoie à ta propre existence. Et toi alors? Qui te connaît encore? Est-ce que tu te connais toi-même, alors que tu passes tes journées à te voiler la face? Certainement pas. Alors comment ceux qui autour de toi pourraient bien te connaître ? Impossible. Y'a jamais rien eu de bon en moi. Tu te rappelles avec une émotion muette de tout ce que tu trouvais de bon en lui, tu te souviens du regard émerveillé que tu portais sur lui. T'étais naïve, trop jeune et inexpérimentée pour te rendre vraiment compte de ce que vous aviez, ce que vous étiez. Mais tu te souviens, que tu le trouvais merveilleux. Tu te demandes un instant, s'il pense sincèrement ces derniers mots, ou s'il fait preuve d'un humour douteux. En l'absence de suite, tu secoues la tête, car tu n'es pas d'accord; pas entièrement. "Je ne suis pas d'accord... mais tu as passé tellement de temps à t'en convaincre, que maintenant c'est difficile pour toi de voir autre chose..." Autre chose que les mauvais choix, les erreurs, et quoi d'autre Terrence? Est-ce qu'il y a plus? Vous vous êtes quitté pour ne plus vous croiser pendant si longtemps, trop longtemps que vous ne pouvez pas être au courant de vos vies. Vos entrevues récentes ne se prêtant pas à l'exercice de la prise de nouvelles. Mais est-ce bien à toi, Shaye, de le questionner de la sorte ? Probablement pas. Pourtant, tu pourrais bien être tentée de le faire.
La sincérité et la vérité des mots échangés pourraient mettre à rude épreuve un coeur déjà fragilisé, alors tu disparais dans la cuisine, battant en retraite, là où tu peux être en sécurité. Comme si. Tu trouves du soutien dans les gestes faciles et répétitifs, mais tu sais que ça ne peut pas durer. Malheureusement. Sachant pertinemment que tu ne peux pas retarder l'inévitable indéfiniment, tu mets les pieds dans le plat. Et c'est dur, parce que c'est rouvrir un souvenir difficile, prendre le risque de t'écrouler, une nouvelle fois. Mais tu le sens, que tu ne peux pas laisser la situation rester celle qu'elle est. Tu ne veux pas, qu'il te prenne en pitié, qu'il te voit comme une chose fragile. Tu veux être plus que ça. C'était juste moi, c'est pas comme si c'était grave. [...] Si ? Surprise par ces mots, tu relèves les yeux pour le détailler, pourquoi il ne se rend pas compte, que tu ne peux pas t'empêcher de penser. "Justement, c'était devant toi.." Une confession que tu aurais peut-être dû garder pour toi, mais tu n'as pas pu. La vérité, c'est que craquer devant un inconnu aurait été préférable, pour toi. Parce que jusque-là, tu t'es refusé à montrer la moindre faiblesse dans vos entrevues, parce que tu ne le voulais pas. Terrence, ce premier garçon que tu as vraiment aimé, trop peut-être, trop tôt pour savoir ce qu'était avoir un petit-ami et ce que ça signifiait, trop tard, car il était déjà parti quand tu as compris l'importance qu'il avait dans ta vie. Il a compté pour toi, à un moment où tu ne savais pas encore qui tu étais, trop occupée par la passion, par l'ombre de ton frère, l'image d'une fille innocente, simple, naïve. Elle n'est plus là, cette fille. Parce que tu as grandi, mais surtout parce que tu as changé pour survivre. Tu ne penses pas pouvoir redevenir celle que tu étais avant, mais surtout, tu ne le veux pas. Parce qu'à tes yeux, elle était bien trop lisse, elle était pas assez... et c'est pour ça, qu'on te quittait. Si tu ne supportes pas de repenser à la simplette que tu étais, tu préfères encore qu'on pense à toi de cette façon. Heureuse dans un quotidien plat, où les choses importantes de ta vie étaient encore là. Aujourd'hui, il ne reste plus grand-chose, juste une vie à consumer, petit à petit. Et si à trop se rapprocher, tu pouvais faire sombrer ceux qui te sont chers, et s'ils pouvaient te quitter, encore? Est-ce que tu survivrais ? Tu ne penses pas. Je ne te forcerais jamais à rien Shaye. Et tu le sais, ô que oui tu le sais. Tu te contente de hocher la tête légèrement pour une réponse silencieuse, parce que tu ne veux pas prendre le risque d'entendre ta propre voix te trahir, sous le coup de l'émotion. Pourquoi ça te fait ça, pourquoi tu sens les battements de ton coeur s'accélérer, ta gorge se serrer? Qu'est-ce que tu me fais Terrence, que tu pourrais lui demander.  A choisir, je préfère souffrir à côté de toi, que de souffrir loin de toi. Stop. Arrêt sur image. Arrêt de ton coeur alors que tes yeux qui s'étaient fait fuyants reviennent se poser sur lui, se perdant dans son regard. Ses mains qui viennent à la rencontre des tiennes, dans un contact que tu n'as pas connu depuis si longtemps. Respiration qui se coupe, alors que tu essaies de te contrôler. "Dis pas ça..." Parce qu'il a pas le droit de dire ça, et rien après. De dire ça, comme si ce n'était rien. Pas le droit de te laisser ainsi. Ça te ramène directement à ces moments que vous partagiez, à toi souriant alors que tu ne comprenais pas comment, pourquoi, il s'intéressait à toi, alors qu'il semblait n'avoir que l'embarras du choix. Question que tu as jamais posée, question qui n'a jamais eu de réponse. Pourquoi. Ca revient, encore et encore. "Pourquoi tu fais ça?" Que tu murmures presque, alors que la tempête fait rage en dessous de ta peau. La foule d'émotion, de sentiment qui arrive par vague, vient mettre sans dessous des pensées que tu essaies, autant que tu peux, d'organiser.
Et puis ça redescend; laissant l'instant difficile passer. Comme si ça n'était pas arrivé. Peut-être l'as-tu imaginé... Comment être sûre. Moi je te déteste pas du tout, au cas où tu t'interrogerais. Le son de son rire raisonne autour de toi, léger et apaisant, alors que ton propre sourire s'étire sur tes lèvres, sincère et timide. "Ah non? Jamais?" que tu peux pas t'empêcher de l'interroger, en haussant légèrement les sourcils. La remarque cynique que tu aurais pu lancer s'est tue dans ta gorge, alors que vos regards ne se sont toujours pas quitté, vos mains non plus. La tension qui remonte, quand tu t'en aperçois. Tu soupires bruyamment, en lâchant à contre-coeur ses mains, pour reprendre ta distance. Tu en as besoin. Tes doigts picotant désormais orphelins viennent se perdre dans ta chevelure, repoussant en arrière quelques mèches. Tourner la page, tu pensais que c'était chose faite depuis longtemps. Tu pensais que ce chapitre de ta vie était clos, et si... et c'était pas tout à fait vrai... "Qu'est-ce q- ", le premier essaie pour former une phrase correcte échoue, alors que tu essaies de retrouver ton calme. Un, deux, trois... inspire, et expire. Doucement. "Qu'est-ce que tu me fais Terrence?" que tu oses prononcer à voix haute, la peur de le regretter qui se fait ressentir dès que tu prononces le dernier mot. Mais tu as besoin de savoir. Qu'est-ce qu'on fait maintenant, que tu voudrais lui demander, mais tu n'en as pas le cran. Et si la réponse ne te convenait pas? Y'en a-t-il seulement une qui le pourrait? Peut-être pas.
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Terrence Figueroa;

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Terrence Figueroa



nick hargrove.
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le coeur volage à l'image de ta vie.
tu glandes quand tu n'te la joues pas, tour à tour, serveur, ou vendeur dans une station essence. jusqu'à t'implanter dans les écrans de la télé-réalité.
derrière le brouillard (shaye) 6c272ca701385d00a0c07dd91fc21864e3dc0044oksana - shaye (3) - toi ? - toi ? - toi ?

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Message Sujet: Re: derrière le brouillard (shaye)   derrière le brouillard (shaye) Empty Sam 5 Mar - 12:32

derrière le brouillard
duo capable du meilleur comme du pire. d'user d'aisance autant que de gêne dans un échange à durée limitée, tant les codes de votre ancienneté vous ont échappé. parfois, tu as l'impression qu'il ne reste plus rien de ce que vous étiez. puis tu entrevois une version différente de vous. inédite et améliorée. l'exercice est déconcertant, il ne vous facilite pas la tâche. alors que vous vous débattez déjà au milieu d'émois qui paraissaient oubliés et que vous ne parvenez plus à déchiffrer. parce qu'ils reviennent en rafale, percutent vos silhouettes fragilisées par l'instant et les souvenirs qui les agitent. c'est comme une tornade qui n'épargne rien sur son passage et qui abandonnera à sa suite un paysage ravagé et à jamais, changé. face à shaye, c'est toi sans être toi. tu ne joues pas, tu ne t'évertues pas à être un autre. à endosser la parure de celui qui est toujours plus grand, plus fort, plus attirant. tu n'es personne d'autre que le vrai terrence. il n'y a jamais eu qu'avec elle que tu ne trichais pas. tu le dis, l'avoues sans retenue. tu veux lui montrer qu'elle possède un ascendant sur l'homme que tu es. qu'elle a entre ses mains le pouvoir de te rendre meilleur. quand tu parades devant les étrangers, quand tu t'amuses à les impressionner, par simple besoin de les voir te jalouser. c'est ta seule manière d'exister terrence. et il n'y a rien de sain dans ce rôle que tu t'obstines à jouer, dans celui que tu continues d'exagérer pour ressembler à cette caricature imaginée par ton paternel. tu te voulais rebelle, désobéissant aux valeurs inculquées. tu fais tout le contraire quand tu te caches derrière autant de personnalités qui masquent ce que tu pourrais être. si seulement tu te donnais la peine de révéler ce pan de ta propre identité. t'es qu'un minable. t'es trop faible pour me succéder. t'accompliras jamais rien de ta vie si tu bombes pas le torse. une centaine de phrases et autant de lames enfoncées dans la chair. de reproches à n'en plus finir, qui ont achevé de te faire relever la tête et piétiner tous ceux qui ne t'arrivaient pas à la cheville. par peur de n'être relégué qu'aux bas rangs, tu as fait en sorte de côtoyer le grand monde. devenant le playboy amer et profiteur que tous connaissent. et tu y as tellement pris ton pied que tu l'as définitivement adopté. mais est-ce que ça vaut vraiment le coup d'être entouré, si c'est par une bande d'inconnus ? chacune de ses interventions tapent dans le mille, appuient là où ça fait mal. ça te conforte dans le constat que personne ne te comprendra jamais comme elle. j'imagine que tout est une question de point de vue. tu hausses les épaules. elle fait vriller ton esprit, capoter tes certitudes. elle bouscule ce que tu crois savoir et achève de faire griller ce qu'il reste de tes terminaisons nerveuses. la facilité sans doute. c'est plus difficile de baisser les armes, de se mettre à nu face à des inconnus. alors ça t'évite de flancher terrence, parce qu'avec eux, tu ne perdras pas la face puisque tu n'es jamais vraiment toi-même. tu bousilles tes propres cartouches avec elle. tu t'écrases, tu t'enterres, tu réfutes la moindre parcelle d'inhumanité. peut-être que tu dévoiles les fêlures que personne ne voit. le manque de confiance en toi si bien caché derrière un égo surdimensionné. parce que dans le fond, il a sûrement raison ton père. tu n'es qu'un bon à rien, qui a sciemment pissé sur son avenir en croyant devenir quelqu'un. je ne suis pas d'accord... mais tu as passé tellement de temps à t'en convaincre, que maintenant c'est difficile pour toi de voir autre chose... tu ne sais plus si c'est ton propre ressentiment à ton égard qui se dévoile ou celui qu'on t'a fabriqué à trop vouloir te rabaisser. alors le rire qui t'échappe transpire la nervosité et le malaise. regarde. même après tout ça, tu arrives encore à voir du bon en moi, même là où il n'y a plus rien à sauver. je sais pas si c'est de la lucidité ou de la naïveté. tu fuis son regard tant tu exècres ce que tu sous-entends ou par mécanisme d'auto-défense. la gêne s'empare de toi qui manque d'habitude face à ta vulnérabilité. avant que ce soit celle de shaye qui entre à nouveau au centre de votre échange. ses larmes de la veille avaient réveillé tes sentiments primaires. et tu ne veux pas que ça la perturbe davantage, qu'elle se sente mal d'avoir lâché prise. c'est humain et elle est humaine plus que tu ne le seras jamais shaye. justement, c'était devant toi... tu n'es pas sûr de saisir le sens exact de ce qu'elle essaie de te dire mais tu préfères la rassurer alors tu te tais. on peut faire comme si j'avais rien vu, si ça t'aide à te sentir mieux. tu es prêt à tous les sacrifices si la récompense était de voir naître un simple sourire sur son visage marqué par les épreuves. tu fais le dos rond, tu n'insistes pas. tu veux que la tempête passe sans se retourner. à la place, tu glisses quelques réalités qui t'effraient mais dont tu prends conscience à mesure que le temps file. ces évidences qui fragilisent ta carapace si solide, aussi celles qu'elle a sûrement besoin d'entendre. mais sans doute que tu aurais dû réagir plus tôt terrence. c'était avant de vous abîmer que tu aurais dû oser lui dire tout ça. vos regards se raccrochent et même un battement de cils ne te fera pas dévier de ses iris. dis pas ça... tu soupires. pourquoi tu fais ça ? aucune réponse ne te paraît automatique, même toi tu ne sais pas pourquoi tu fais tout ça. pourquoi tu t'ouvres aujourd'hui alors que tout a changé, que tout est gâché parce que tu as tout gâché. t'es trop con terrence. c'est d'abord shaye qui se dérobe et toi qui t'éclipses à sa suite. tu t'éloignes de la table, tu t'éloignes d'elle. tu cherches un appui, un abri. à dégourdir ce que tu as endolori à coup de sentiments refoulés qui tambourinent trop fort aujourd'hui. tu veux retrouver tes esprits et ta contenance. retrouver ton assurance habituelle et ton cynisme naturel. qu'est-ce q- tu tends l'oreille, toi qui avais préféré ne plus la regarder quelques secondes pour te ressourcer. qu'est-ce que tu me fais terrence ? à nouveau, tu soupires avant de te retourner et de t'adosser contre le canapé. ta main droite vient masser les muscles de ton cou. la gauche se perd dans tes cheveux. et tes pas reprennent nerveusement à travers la pièce. je sais pas putain. tu es comme un lion en cage, doublé d'un homme perdu entre ses sentiments et son égo. il y a tellement de choses que tu aimerais lui faire, au propre comme au figuré. ce que j'aurais dû faire avant sûrement. mais je suis tellement con que je comprends pas les signaux. tu te maudis, toi et ta peur maladive de l'engagement. parce que tu sais que tu l'as perdu à trop vouloir gagner ta liberté. ton dos retrouve la dureté de l'arrière du canapé, tes pupilles les siennes. vas-y, dis-le que tu veux plus me voir. pourvu qu'elle t'achève. et là, tu arrêteras tout. et là, tu la lâcheras définitivement. tu veux qu'elle te donne le coup de grâce, pour que tu mesures enfin l'ampleur de ce que tu as engendré. tu veux qu'elle te crève à mort pour que plus jamais tu ne réitères l'exercice.

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