Sujet: Il lui dit qu'elle est belle (Cosima) - [TW] Jeu 29 Avr - 14:59
"Il lui dit qu’elle est belle"
ET QU'IL N'ATTENDAIT QU'ELLE
Dans l’immensité céruléenne de l’empyrée dénudé, l’infatué Hélios trône en majesté. Exerçant sans partage un règne diurne, ne souffrant d’aucune contestation. Sa rutilante cuirasse juillettiste revêtue, il daigne décocher sur la plèbe massée et croupissant dans la tourbe ici-bas, une salve de vivifiantes flèches ignescentes. Une poignée d’entre elles, parviennent à réaliser l’exploit de se frayer un passage entre les infimes interstices, laissés par les lamelles des persiennes fermées. Quelques ardents javelots, qui viennent s’implanter sur la joue, habillée d’une pilosité naissante, de l’égéen apatride. Dehors, les pépiements du couple de tourterelles, ayant édifié leur nid au-dessus des fenêtres et annonçant le prélude de l’aurore, se joignent aux incessants ronronnements du trafic automobile.
Sensoriellement flatté par ce suave retour des landes de Morphée, les cordes vocales de l’adonis assoupi vrombissent et génèrent un feulement extatique. Robustes segments brachiaux enserrant l’oreiller, les subtiles effluves de monoï et de fleur de tiaré, émanant du tissu froissé, réveillent à leur tour en douceur son sens olfactif. Paresseux et cossard, le gaillard se repaît des onctueuses vertus, prodiguées par la paillasse soutenant son gisant. Les muscles de la carcasse se délassent et se prélassent. Allégrement et sans vergogne. Trottent les secondes ; galopent les minutes ; émergent les pensées ; se dévergondent les idées. Les assauts de l’astre solaire redoublent d’intensité. Goûtant le sel de l’amertume, la trogne du banlieusard se tord en une grimace d’inconfort.
Indolente bascule sur le dos réalisée, Spyros pandicule ses puissants abattis en se fendant d’un râle crépitant. Bras jeté derrière la tête, le mécano s’accorde le luxe de quelques derniers instants d’oisiveté en flagornant les reliefs de sa ceinture abdominale. Réveil parachevé à l’aide de vigoureuses frictions du faciès réticent, il se risque alors à nonchalamment ouvrir ses membranes cutanées. Comme un petit faon découvrant le monde. Ses iris fangeux se prennent dans les palmes gyroscopiques du plafonnier surplombant la couche. Amorçant une lambine descente, ils alunissent sur le fauteuil avachi comblant et égayant l’un des coins de la chambre. Là où ont été précipitamment et négligemment jeté la veille, une chemise à l’étoffe foncée et un holster pour 38 orphelin de son létal contenu. Du moins le croit-il. Le demi-jour feutré enveloppant la pièce, allié à une rétine encore passablement somnolente, rendent en effet la perception de son environnement quelque peu complexe pour l’hellène déraciné.
La méprise serait aisée pour un œil extérieur. Pourtant, et contrairement à ce que pourrait laisser supposer son sulfureux pedigree, cet attirail pour le moins dissuasif n’est nullement le sien. Voilà bien longtemps que le repenti a relégué au placard, les éléments de sa panoplie de petite frappe à la manque d’antan – quand il ne s’en est pas purement et simplement débarrassé. Ces quelques effets sont en réalité l’apanage d’une envoûtante sylphide, entrée et déifiant sa vie depuis bientôt une révolution. Un an que les feuillets de l’éphéméride, s’en vont joyeusement au gré d’un doux zéphyr. Sans jamais qu’il ne s’en lasse ou s’en harasse. Un an passé à l’ombre de celle qui au nom de la loi a braqué son cœur de baroudeur, et pris en otage son existence jusqu’alors faite de navrance.
Car aussi invraisemblable cela puisse-t-il paraître, le voici métamorphosé en Ulysse prisonnier du tendre joug de Calypso. Exquise séquestration, dont il ne voudrait pour rien au monde s’échapper. Un délicieux supplice qui fait roi l’esclave et peut damner les saints. Savoureuse torture à laquelle se soumet plaisamment la énième victime de Cupidon. Et pour laquelle il souhaiterait viscéralement être condamné à perpétuité, dans une transposition romantique et post-moderne du mythe de Prométhée. De ravissants vêtements ont investi l’armoire aux gonds grinçants. Des dessous affriolants ont colonisé les tiroirs de la commode brinquebalante. Une myriade de lotions fleuries, onguents parfumés et produits de beauté en tout genre se sont établis dans la salle de bain. Oui, il y a une femme chez lui. Une femme s’est glissée dans son lit. Une femme enchante sa vie.
A la vue du léger capharnaüm assis sur le siège, les commissures du zonard d’autrefois partent à la conquête du lobe de ses oreilles. Le chef vire alors à tribord sur l’oreiller. Elle est là. La déesse reine trônant au sein de son panthéon. Sa soyeuse chevelure ruisselant tel une cascade de chocolat fondu, jusqu’à la crête de ses omoplates noueux. Et qui ne sont pas sans rappeler ceux ornant le dos musculeux des gracieuses et vaporeuses ballerines éthérées. Lumières zébrées et jeu de clair obscur dansent sur le grain caramel de sa peau nue. Le spectacle de son Eurydice endormie, fait bourgeonner un sourire béat sur les pulpeuses de l’Orphée de bas étage. Le diablotin spongieux emprisonné dans sa cage-thoracique multiplie les loopings et les sauts périlleux. Lui qui toute sa vie durant demeurait inerte et comateux.
Spyros pourrait rester là des heures. A scruter le dos de celle auprès de laquelle il voudrait se réveiller et s’endormir, jusqu’à ce que sonne les cloches du jugement dernier. Un versant face aux divines proportions, qui lui évoque la table boisée d’un violoncelle. Qu’il raffole enclaver entre ses cuisses. Dont il pince sensuellement les cordes, pour lui arracher des accords radieux et des arpèges mélodieux. Contempler devient très vite insuffisant pour le guérilleros assagi. La pureté de ses formes l’appelle et l’attire sans fin. Ses mirifiques fragrances l’enivrent et électrisent ses sens en effervescence. Il veut encore. S’abreuver de tout son soul et jusqu’à la lie, de la chaleur de son corps de sirène. Se délecter au-delà de la démesure de l’ensorcelante douceur de son épiderme satiné.
Roulant sur le flanc, le caïd de naguère dérive jusqu’à son île au trésor. Les pleins et les déliés de son torse joliment dessiné, épousant cette cambrure qui lui fait perdre la tête. L’ityphalle érigé et montrant son contentement au jour naissant, plaqué tout contre son coccyx. Délicate, la dextre atterrit sur les pourtours d’une taille de guêpe. Les babines se posent sur un petit biceps fluet, qui se voit très vite pétri de baisers. Un affectueux cortège qui s’élève jusqu’aux cimes formées par une épaule bien ronde. Tandis que la paume dévale lascivement les courbes cupriques, avant de faire escale sur une hanche plantureuse. La guirlande d’embrassades slalome le long de sa clavicule et de son trapèze. Son écorce pralinée s’échauffe et se drape d’un voile de frissons tépides. Arrivé dans les contrées de son cou, Spyros s’appesantit davantage et applique de voraces ponctions et succions. Désireux de marquer au fer rouge l’enveloppe charnelle de la belle, de son empreinte violacée. Comme un mâle alpha marquant son territoire, et dissuadant la concurrence d’approcher sa chasse gardée, sous peine de sanglantes représailles. L’empan hardi quant à lui, agrippe en propriétaire et avec fermeté le muscle fessier rebondi et magnifiquement galbé. Un épicé témoignage d’affection que le crack de la démerde ponctue par une alléchante série de mordillements assénés au lobe de son oreille.
"Morena mia."*, susurre-t-il, dans la langue maternelle de son Aphrodite. Un souffle tiède apposé en point final, faisant frémir les quelques écheveaux bruns naufragés sur son ouïe. Et un ultime baiser déposé sur sa tempe hâlée en guise de paraphe.
Son Ariane serrée tout contre lui. La trombine enfouie dans sa nuque et sa chevelure exhalant l’iris. La patte engluée sur son fessier sort de sa torpeur, pour gagner les latitudes de son abdomen. La pulpe de l’index traçant des huit lents enlacés à des boucles de l’infini autour de son nombril. Puis soudain, la main du chypriote s’élève et vient délicatement se refermer sur le sein gauche de sa bien-aimée. Offrant ainsi au rubis myocardique luisant au creux de sa poitrine, un écrin de fortune. Les pulsations galopent à bride abattue, et se fracassent contre les lignes zigzagant sur sa paume. Alors que lui vient l’envie de figer cet instant. Psychée et Éros enlacés pour l’éternité.
Sujet: Re: Il lui dit qu'elle est belle (Cosima) - [TW] Sam 1 Mai - 1:10
"Il lui dit qu’elle est belle"
ET QU'IL N'ATTENDAIT QU'ELLE
L’euphorisant et hasardeux temps de la conquête est à présent fini. Doucereuse remembrance qui s’écrit et se conjugue au passé aujourd’hui. A la faveur des innombrables facéties et malices dont seule la vie a le secret ; l’Énée avili est parvenu – un peu bien malgré lui – à capturer et s’emparer d’une place forte, aussi menaçante que somptueuse. Une luxueuse citadelle âprement gardée et défendue par des bordées d’indéfectibles bastions. Fascinante et impitoyable forteresse, qui a sans nul doute précipité le trépas d’une kyrielle d’outrecuidantes engeances éconduites, l’ayant précédé.
Armé en tout et pour tout d’un flegme polaire en guise de glaive émoussé, et de sa sempiternelle nonchalance pour pavois craquelé ; l’hoplite fataliste a vu les remparts et les défenses, protégeant ce fantasmagorique joyau, lentement se fissurer. S’effriter. Jusqu’à s’ébouler à ses pieds. Légitimant ainsi sa colonisation de l’édénique Eldorado. Où le soudard trouva dans le sein des seins l’impétueuse et indomptable Antiope. Impassible reine des Amazones, qui s’abandonna pourtant à ses perpétuels pillages charnels. De grisants saccages qui durent et perdurent. Jamais ô grand jamais, le drongaire n’a eu la bêtise et la faiblesse, de considérer sa prise comme acquise et définitive. Pas l’ombre du quart du commencement d’une seconde, il ne s’est reposé sur les lauriers et les oscars de la victoire. Lui pour qui le soin de plaire à la naïade empêtrée dans ses filets, est désormais la plus constante et douce affaire de sa vie.
Chaque jour béni des dieux est l’occasion pour le rebut de la basse extraction, de consolider les parapets abritant leur cocon melliflu. Afin qu’aucun conquistador présomptueux, ne puisse lui ravir sa dulcinée qu’il entend bien garder jalousement et avidement auprès de lui. De s’ingénier à entretenir la flamme de la passion et du désir, avec autant de rigueur et de dévouement qu’une vestale, pour que jamais elle ne vacille et périsse. Arrachée aux plumes du sommeil, la sirène alanguie sur la lagune émet un grondement réprobateur. L’irritabilité passagère laissant très vite place à une cascade de soupirs assouvis, sous l’œuvre de la débauche de cajoleries distillée par son galant, et inondant les tracés de sa silhouette aux appas affriandants. Des haleines exsangues et lentes, comme les sanglots longs des violons, que le tricard collecte fiévreusement.
Trogne enfouie dans la chevelure fuligineuse aux senteurs fleuries dégoulinant sur sa nuque humectée, le méditerranéen fait lentement rouler son pouce sur le mamelon du sein épousant sa paume. Entreprise qui ne manque pas d’hérisser et raffermir, l’érogène bouton de chair. Contact des plus suaves, qui fait émerger chez le plébéien des lames de stupre et de concupiscence déferlant dans son bas-ventre. Là où le vit ardent et solidement dressé, s’adonne au farniente dans le creux humide de ses reins.
Son Aphrodite frôleuse, charmeuse, frileuse. Brûlante, fondante, cassante, soûlante. Fragile, docile, habile. Elle est promesses et caresses. Aimable, gentille, indispensable. Maternelle et charnelle. Elle est multiple, sensible, joueuse, flexible. Constante, touchante, grondante. Ardente, charmante, troublante. Elle est douce quand elle touche ou quand elle s’effarouche. Elle est belle quand elle ment, quand elle cherche et qu’elle tremble. Elle est soupçon, soupir, frisson, peau douce, sourire. Inquiète, soucieuse, extrême, exquise. Pénible, paisible, nuisible, sensible. Elle est charme qui désarme et lui coûte des larmes. Voix de velours qui veut tout les détours. Biche ou gazelle, emmerdeuse essentielle. Elle est muse éternelle ou épouse infidèle. Longues et puis rondes dans ses courbes qui fondent. Sa conteuse d’histoires et de fables du soir. A la voix de contre-alto léger, qui coule dans son oreille comme un étang de miel.
"Tout juste, "ma brune". Pas grave, t’excelles déjà tant d’autres.", rétorque-t-il de sa voix veloutée, en lui délivrant la traduction de l’affectueux sobriquet. Une risette goguenarde peinte sur les pulpeuses, pour agrémenter le lubrique constat truffé d’inflexions égrillardes. Sonnant comme une aguicheuse invitation portée à la déité dénudée, afin qu’elle se fende d’une brève démonstration des ses ineffables talents.
Tendre provocation qui n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Tel une vindicative Némésis, la représentante de Forces de l’Ordre s’empresse de laver le bénin affront. Sourie malin dans les yeux, et sachant dores déjà qu’elle réussira isolante de facilité, à combler les attentes du quémandeur déguisé. Bien au-delà de ses espérances. Impérieuse et audacieuse, elle part sensuellement à l’abordage de la bouche de son indic. Les appendices buccaux s’enlacent et s’entrelacent. A bours et à rebours. Alternant les salsas endiablées et les slows lambins. Cils tressés, Spyros laisse sa paume prendre ses quartiers sur les incandescents lombes de sa Galatée. Délurée, elle plonge jusqu’aux proéminences de son rusé inférieur, qu’elle agrippe vigoureusement. Désormais ivre, elle décrit d’indolents flux et reflux le long d’une cuisse fuselée. Le pinacle du fier organe lutinant le pubis de l’odalisque dévêtue.
Une perle de transpiration dévale les vaillants dorsaux du mécano et serpente contre l’épine dorsale, pour finalement se désagréger contre son sacrum. Palpitant jouant des claquettes sur les planches de ses côtes, l’ex loubard se brise en un râle sourd sitôt que la volcanique hispanique mordille voluptueusement sa lippe inférieure. Le menton imperceptiblement hissé sous le poids de la lubricité grandissante. Alors que l’envie de se métamorphoser en vulgaire satyre, pour la prendre sauvagement et la faire sienne sans plus attendre, devient de plus en plus difficile à réfréner. L’érinye poursuit son délicieux châtiment. D’une main gracile apposée sur ses pectoraux tapissés d’une fine toison, elle cloue le dos du pauvre pêcheur sur le modeste matelas. Téméraire et audacieuse, la succube embrasée de luxure mate sa proie en venant trôner tel une sultane reine sur ses contrées sub-ombilicales. Le surplombant ainsi à la façon d’une déesse juchée sur son Olympe.
"J’comprends mieux maintenant pourquoi t’étais si … inventive hier soir.", déclare-t-il le verbe badin. Les sourcils accusant un léger soubresaut, et une risette espiègle s’esquissant sur le canevas de ses lèvres. Tandis que la résurgence des turpitudes commises la veille s’imposent à son esprit .
Ses lèvres gloutonnes et urticantes courant sur son corps. Ses bras vaillants l’enserrant avec ardeur. Ses puissantes mains, alternant le fort et le docile, qui inondèrent sa peau pralinée de caresses. Les sens en effervescences et les sangs qui bouillonnèrent. Des plastiques luisantes qui s’entremêlèrent. Des morsures assénées au creux d’un cou enfiévré. Des poings serrés et ruinant les draps froissés. Quand ils ne se cramponnèrent pas à son épaisse tignasse trempée. L’exquis son moite d’un peau contre peau qui claqua, sous l’œuvre de fougueux coups de reins. Des cambrures accentuées. Des ongles implantés dans sa nuque ruisselante. Des suppliques extatiques égrenées à bout de souffle, pour que jamais cette succulente torture ne s’arrête. Torture que l’effrontée prend un malin plaisir à remettre au goût du jour, en remuant lascivement son affriolant séant le long du fleuret pénien menaçant à tout instant de lui porter l’estocade. Aux prises avec ses licencieuses pulsions, l’éphèbe chypriote doit déployer des trésors de volonté pour museler le désir de ne faire plus qu’un avec sa muse.
"Si ça peut t’aider, j’veux bien essayer d’être moins fougueux à l’avenir, mais très franchement j’te garantis rien … .", déclare-t-il d’un timbre onctueux, lié à une intonation séditieuse. Les canines clouant au pilori son croissant de chair inférieur, tandis que les empans s’arriment de part et d’autre de son bassin. Conscient qu’il échouera lamentablement, et sera dans l’incapacité d’honorer cette promesse. Et ce pour son plus grand plaisir.
Les rais de lumière dessinent des ombres chinoises sur l’écorce cuivrée de la fliquette, tenant érotiquement en joue sa hampe gaillarde. Mettant ainsi en exergue de petites notes incarnadines, sur son biceps et son épaule délicate. Stigmates attestant du langoureux passage de sa barbe, lors de son récent assaut labial. Un sceau dentelé et cranté, tirant quant à lui sur le pourpre, estampille sa jugulaire tambourinante et encore ointe de salive. Les pattes du manant s’animent et vagabondent sur l’abdomen gracile de son aimée. Ses orbes d’hématite figés et hypnotisés par les monts et merveilles qui lèchent ses paumes. Deux palmes paillardes qui s’élèvent jusqu’aux dômes dodus de la Carmencita. Malaxés, massés et longuement choyés. La senestre poursuit son irrésistible ascension, et enserre mollement sa gorge, dès qu’elle bascule la tête en arrière. Tandis qu’un cortège de mots, s’embouteillent dans le filet obstruant les cordes vocales du méridional. Des mots qu’il voudrait gueuler à s’en péter les artères, mais qui échouent à s’extirper de son antre buccale. Trois d’entre-eux revenant inexorablement en boucle, tel un mantra bâillonné. "Je t’aime.".
"J’ai peur que ça soit pas suffisant … . Qu'ils essayent seulement, et j'm'en irais leur dire ma façon de penser à tout ces connards.", lui assure-t-il d’un ton passablement courroucé, en arborant un faciès habillé d’une expression ombrageuse. Furieux et moribond, à l’idée qu’une raclure de l’espèce humaine puisse avoir l’impudence de rudoyer son Alpha et son Oméga.
L’hétaïre aux embruns portoricains vient gésir sur le torse râblé de son amant. Celui dans les bras duquel mourir et revenir à la vie, est devenu un addictif ambroisie quotidien. Ses doigts graciles chérissent sa grappe de muscles abdominaux bien découplés. Grivoises, le quintette de tiges profilées se ligotent avec hardiesse autour du chibre gonflé de vice. S’amorce dès lors un adextre asticotage. Paupières ployées, Spyros enfonce son os occipital dans l’oreiller et entonne une litanie d’expirations rauques. Un fin ru de liquide pré-séminal suinte et lubrifie la cime de la verge habilement stimulée. Louvoyant contre les chairs nerveuses et souillant le pouce fripon de l’alliciante Messaline.
Incapable de refouler davantage les torrents de pulsions bestiales insufflés par ses bas instincts primaires, le Nemrod hellénique fond tel un oiseau de proie sur le pulpeux bonbon de guimauve de celle qui est devenue sa raison d’être. Les fourchues mélangeant joutes frénétiques et communions placides. Poussant sur ses coudes, le golgoth treuille sa carcasse rissolée et laquée d’une pellicule de sueur, pour revenir en station assise sur le lit. Les tourtereaux, rechignant à sonner le glas de leur étreinte buccale, se retrouvent enlacés dans la position du lotus. Le membre viril pris en étau entre les torrides hémisphères sud de la nymphe succombant à la décadence. Les croissants de lune du bad boy tempéré, glissent sur le menton de l’infante Black et repartent se bâfrer dans les confins de son cou. Insatiables et gloutons, ils skient élégamment sur ses clavicules constellées de rosée.
Galvanisés, ils continuent de sombrer jusqu’aux généreuses dunes de la pétulante latino. Le pic de la langue tournant, tantôt dans le sens horaire, tantôt dans le sens antihoraire, autour du mamelon. Les incisives ivoirines mordillant à l’occasion la pointe acuminée le narguant malicieusement. La patte gauche pétrit le jumeau momentanément délaissé, afin de ne point attiser sa jalousie. Bifurcation opérée, la colline occidentale se voit logée à la même enseigne et profite d’un traitement de faveur rigoureusement identique. Main calée entre les omoplates de "sa brune", l’impie musulman bascule lentement afin de l’allonger comme une reine sur les vagues de plis gondolant les draps. Les babines carnassières poursuivent leur festin sur l’enveloppe ambrée habillant son buste gainée.
La serpentine sinuant pianissimo sur l’épiderme tannée. Un feu d’artifice crépite sur les papilles, goûtant les saveurs iodées de l’exsudation. Le pourlèchement s’attarde joyeusement autour et sur le nombril. Puis, la descente au paradis reprend son cours. Cohortes de baisers et processions de flatteries linguales, bombardent les horizons de la ceinture pelvienne de l’agent des stups. Frémissantes et offertes, les cuisses de l’Ariane bouillonnante se scindent et s’écartent délicatement. Comme une mutique prière adressée au Minotaure, pour l’implorer d’approfondir son irrésistible travail de sape. Consentant à cueillir la mignonne rose, Spyros se présente fébrile face à la fleur en bouton.
Ses charnues roulent, cisèlent et embrassent doucettement les bords des pétales, ne demandant qu’à s’épanouir. Le zonard du passé aiguise l’acuité de ses sens, pour guetter les réactions de l’heureuse bénéficiaire. Recueillant chaque soupir cendré. La plus infinitésimale contraction musculaire. La moindre accentuation de cambrure. Alors que la conversion des rôles se parachève. Que la tortionnaire mue en suppliciée. La pulpe des doigts du natif de Kerynia dorlote paresseusement le pourtour des muqueuses et tissus amollis s’humidifiant crescendo. Un œil torve, allié à un impur sourire en coin, jeté en contre plongée à l’houri amoureusement assaillie. Désireux de l’entendre égrener un chapelet de suppliques, pour que de sa bouche il daigne baigner de lumière et faire éclore la rose de tout les plaisirs.
Sujet: Re: Il lui dit qu'elle est belle (Cosima) - [TW] Mar 4 Mai - 22:34
"Il lui dit qu’elle est belle"
ET QU'IL N'ATTENDAIT QU'ELLE
Une décennie. Soit le tiers de sa piètre et sinistre existence. Tel était le temps que l’indigent passa à moisir dans les fanges de la rue. Là où la peur, la violence et la loi du talion s’élèvent en despotiques reines, abreuvées de haine et de cruauté. Lui qui s’est laissé, sans réticence aucune, charmé par les mélopées de la criminalité. Pensant avec cette tendre naïveté, inhérente à l’enfant qu’il fut jadis et qui continue aujourd’hui dans de moindres proportions à riper sous ses os, avoir enfin trouvé un ersatz de famille. Un peu de chaleur, d’affection et de douceur qui ravissent le cœur. Comme tout un chacun ici-bas, est en droit de disposer. Ou plutôt devrait l’être, dans le meilleur des mondes.
Dix années qui auront amplement suffit, pour transformer les fruits de l’innocence, de la candeur, de l’insouciance et du rêve, en nèfles aussi blettes qu’immangeables. De sirupeuses mignardises, que les vicissitudes de la vie ont subtilisées au gamin efflanqué. Laissant désormais à l’affranchi une amère nuée de regrets, qu’il ne peut que caresser misérablement, en songeant à ces saveurs à jamais perdues et inconnues. Les joies d’une scolarité égayée par des intermèdes puérils en juvénile compagnie, se sont faites déchiquetées avec la férocité d’un cerbère par la plus hideuse des gueules de l’Humanité. Les versants les plus vils et fétides de la société se sont dessinés, sous ses yeux d’impubère effaré. Aux bronches encrassées par la nicotine et le THC. Aux veines à l’irrigation souillée par l’éthanol. Découvrant son corps et s’initiant à la chair auprès de professionnelles. A un âge où les gosses ne jurent que par les jeux vidéos. Malversations et exactions. Les deux mamelles lui ayant permis de gagner son pain quotidien, au cours de cette période qu’il préférerait oublier. Même si ses pernicieux démons intérieurs ne l’entendent pas de cette oreille.
Petit tire-laine et vide-gousset, n’ayant rien à envier à Dickens et son Oliver Twist. Canaille ayant le don, la main heureuse, le doigté précis et l’œil vigilent. Qui prit du gallon à mesure que tournèrent les ans, et que s’en vint la puberté sous la chaotique anarchie de l’adolescence. Mue opérée. Habit de nuits revêtus, pour se la jouer monte-en-l’air aux pattes de velours et Arsène Lupin de bas étage.
Dix ans au cours desquels l’heimatlos, a été plus de fois qu’il ne saurait le dire témoin des œuvres de la barbarie humaine poussée à son paroxysme. Des vampiriques souteneurs ponctionnant les gains de leurs gagneuses, les tabassant et les gardant sous leur coupe en les shootant à l’ecstasy. Aux sanguinaires marchands de rêves chimiques, réprimandant les mauvais payeurs camés jusqu’à la moelle et prêts à tout pour avoir leur fixe, à coups de battes de base-ball en métal broyant les rotules et pulvérisant les phalanges. En passant par les hauts lieutenants rivalisant de sadisme, pour torturer et faire parler un pion ennemi tombé du mauvais côté de l’échiquier de la pègre.
Dérive et errance au plus profond des abîmes, qui ne s’acheva qu’avec la survenance d’irrémédiables et funèbres extrêmes. L’envoi ad patres, d’un frère d’armes auprès duquel la mauvaise herbe a crû de guingois. Chair à canon transpercée par le plomb et tombée au nom de l’absurdité des combats. Pour expier son dernier souffle dans ses bras tremblotant et maculés de sève rubis. Dépouille rongée par les rigidités cadavériques, contre laquelle le malfrat vint se blottir. Restant des heures dans le froid et les ténèbres d’une ruelle insalubre, à chialer comme un loup hurlant sous la lune. Allongé sur le bitume auréolé d’un halo d’hémoglobine. Le choc et le déni maintenant la petite frappe prostrée, contre un gisant qu’il répugna à abandonner. Cet être qu’il commençait à aimer, d’une façon dont un frère ne devrait pas.
Ici naquit l’électrochoc qui fit enfin s’ouvrir ses oblongues châtaignes. Le déclic qu’il fallut pour que l’Icare corrompu, réalise qu’en la fuite se trouverait son salut. Fuir. Vite. Avant que ses ailes cireuses ne fondent et carbonisent. Se soustraire à cette existence de marginal. Pour embrasser une vie, certes de bagnard, mais exempte de brutalité et de fureur. La vie : cet aigle bicéphale. Une marionnettiste qui daigne parfois revêtir de doux atours, et consent épisodiquement à lui faire la grâce, de quelques furtives et vivifiantes bolées de fraîcheur. La plus marquante et significative d’entre elle, demeurant sans conteste l’entrée de la truculente Timoclée dans le monde monochrome de Spyros. Bien loin d’imaginer alors, qu’elle n’allait plus jamais en sortir et même réussir à l’embellir d’une manière ne souffrant d’aucun précédant.
D’une bouche délacée, une proposition honnête formulée. Faire, pour une fois, le bien en endossant la casquette d’indic. Offre que l’ours mal léché balaya d’un coup de patte, envoyant – probablement un peu sèchement – ainsi sur les roses la quêteuse sapée en civile. Hors de question de renouer avec … avec tout ça. Mais l’opiniâtre belliciste n’est pas femme à se contenter d’un refus. D’autant plus lorsqu’elle désire et convoite impérieusement quelque chose. Soyez certains qu’elle mettra tout en œuvre et se donnera les moyens de faire céder les réticences, afin d’obtenir satisfaction pleine et entière. Constat dont l’artisan désapprobateur a très vite fait l’expérience. Retorse et rusée, la cogne s’est dés lors grimée en matador. Agitant tel une muleta cramoisi sous le nez du minotaure, la menace de l’entrave à la justice et obstruction au bon déroulé d’une enquête policière. Vaincu, la bête acculée dut se résoudre à abdiquer et coopérer, pour éviter les banderilles de la matanza*.
Voilà par quel savant truchement, le repenti se retrouve à feindre un rabibochage, avec cet univers interlope qui désormais le révulse. A tenter depuis un an de regagner la confiance de ses anciens frères, en leur garantissant la factice sincérité de son retour aux affaires. Pitoyable microbe au sein d’un organisme, dont il s’évertue à se rapprocher des arcanes, avant que les méphitiques anticorps ne lui fassent ravaler son bulletin de naissance. Observer. Ecouter. Recueillir tel une éponge la moindre information qui passe. Pour mieux les régurgiter à posteriori, à celle qui l’a mis au pied du mur et devant le fait accompli. Livrant sur un plateau d’argent les conspirations, les alliances qui se font et se défont, ainsi que les détails des imminents gros coups, afin de les torpiller, saboter et contrecarrer in extremis.
Périlleux manège qui - à la faveur du temps s’en allant chevauchant – a vu se concrétiser un irrésistible rapprochement, entre les deux passagers tournoyant. Des confessions délivrées sur l’oreiller, à des balbutiements gauches et malhabiles d’une vie à deux. Où l’on ose écrire et dire nous. Elle ; le feu sous la glace. Parvenue à désagréger la cuirasse givrée du colosse. Lui ; la glace sous la glace. Tiré de son hibernation, et subissant pour la première fois les doux affres d’une libido affolée. Insinuant sous sa peau concupiscence et désir. Fougue et ardeur. Qui semblent manifestement être au goût de sa démiurge. Aveu sans filtre qui arrache à Spyros un rire lubrique. Tandis que les charnues s’animent en un rictus du même acabit. Et que des étincelles salaces flamboient au fond des amandes onyx. Désireux et plus avide qu’un rapace, à l’idée de laisser libre cours aux cataractes de la passion qui se déchaînent en lui. Astucieuse, la tanagra à la porcelaine brunie dissipe les frimas de la colère enveloppant son amant.
"Hmm.", admet-il, on ne peut plus laconiquement. Le chef dodelinant mollement. Sourcils momentanément métamorphosés en accents circonflexes, en guise de mutique "t’as pas tort.". Conscient qu’il serait bien malvenu, d’étoffer davantage la liste de ses inimitiés.
Dans un exquis silence qu’aucun ne souhaite parasiter ; cajoleries et flatteries frétillent sur la moiteur de leurs épidermes échaudés. La lascivité gagnant les gestes, au fur et à mesure que les minutes s’effeuillent. Jusqu’à ce que le point de rupture du mouchard soit atteint, et qu’il sonne avec véhémence les gracieuses hostilités d’un énième corps à corps. Profitant de l’effet de surprise pour être à la manœuvre, et diriger dans un premier temps les opérations. Toujours armé de cette sempiternelle langueur, nonchalance, indolence et paresse qui le caractérise. Une partition pianissimo, devenue pour l’hellène un plaisir coupable dont il ne saurait se lasser. Douce ritournelle qui a l’art et la manière d’attiser la dépravation de la légataire. Elle qui chaque fois s’agite, s’impatiente et cuit sous le suffoquant brasier du désir. Impétueuse Héra, qui n’est jamais plus belle aux yeux de son Sisyphe, que lorsqu’elle se fait chienne et le réclame autoritairement de façon crue.
La délivrance des entrailles affamées carillonne enfin. Leur dû leur est apporté. Tel une abeille ouvrière et besogneuse, la langue du fantassin égéen butine allégrement la fleur du pêché. Des spirales, des cercles, des croix et une profusion d’autres formes géométriques, s’esquissent sur l’enivrante toile. Le dos du muscle buccal gambadant de haut en bas. Tandis que le plat de l’appendice, multiplie quant à lui les navettes de bas en haut. Intrépide, le reptile rose franchit le seuil de la caverne aux merveilles et poursuit sa pavane faite d’ondulations. Des lichettes d’un grisant nectar dansent sur l’aiguillon du sulfureux émetteur, avant de dévaler jusqu’au fond de sa gorge. Tel une soprano, la bienheureuse captive décoche une salve de vocalises, n’ayant pas sa pareille pour réjouir les tympans de son unique auditeur. Du moins, présent dans la pièce.
Sa main gracile vient épouser son crâne et applique une pression, le dissuadant ainsi de s’arrêter, ou pire, de s’en aller. Bien loin d’envisager cette idée, le bad boy d’antan continue son ciselage du merveilleux diamant. Le feu de l’excitation alimenté et entretenu, à l’aide de la dextre s’abandonnant à l’onanisme pénien. Les secondes deviennent bientôt des minutes, s’étirant et défiant l’éternité. Le récital de la sirène gagne en intensité et en rythme. En passe d’atteindre les vertigineuses cimes du climax, elle décide pourtant de mettre un frein à son incoercible ascension. D’une main de fer, les doigts de l’odalisque agrippent la tignasse du méridional et le somment de revenir à la surface. Un baiser enflammé en guise de torride transition ? Perspective que la ravageuse Lilith fait voler en éclats dans un ricanement mutin, alors que Spyros échoue dans la capture de ses lèvres. Augmentant légèrement la distance, l’aguicheuse moukère tourne le dos à son aimé, se métamorphosant ainsi en offrande de chair et de sang. Ensorcelante invitation tenant en un petit mot de cinq lettres, murmurée dans un soupir dévastateur.
"Ce que femme veut … .", siffle-t-il lubriquement, les rétines putrides enchâssées sur son terrain de jeux favori, et les pulpeuses mues en un sourire flirtant sur les rives de la viciosité. La phrase sciemment laissée en suspens. Permettant ainsi à l’Eve tentatrice, de la conclure au gré de sa fantaisie.
De retour au plus près de sa belle, le faune cale son priape entre les coussins d’amour de son Aphrodite. Réalisant de lents va-et-vient pour aiguiser la lame, tandis que la respiration se teinte d’obscénité. Une pratique dite à la grecque, qui est pour ainsi dire devenue sa marque de fabrique. Comme un famélique et bancal élan de chauvinisme. Lui, l’apatride aux racines défrichées, qui ignore d’où il vient et ne sait pas où il va. Friponnes, les paumes se cramponnent aux plantureuses coupoles. Quand elles ne s’abattent pas lourdement et avec fracas. Laissant temporairement, l’empreinte rougeâtre de leur passage sur l’écorce cuivrée. La pointe de la quenouille portée au seuil du sanctuaire féminin.
Sanctuaire profané. Lentement, doucement. Pour ne pas aviver la gêne et les déchirants accents de douleur, contenus dans les complaintes de sa parèdre. Buste courbé, le zonard s’improvise galant homme et orne d’une farandole de baisers, la nuque raidie de sa tendre. Dans l’espoir d’aider à l’évaporation de l’amertume. Les courbes de la sylphide s’assouplissent. Les muscles se décrispent. Les poings harpant les draps s’ouvrent peu à peu. Ataraxie et alacrité se greffent aux soupirs, qui se font plus traînants et ronronnants. Inintelligible feu vert, qui fait office pour le méditerranéen de bénédiction pour accroître la cadence de ses érotiques martèlements.
Un effréné concert rénal joué fortissimo. Dévoré par la débauche, Pan s’accroupit et presse son assaut en surplombant la nymphe pervertie. S’abaissant ainsi au statut de vulgaire quadrupède, se livrant aux simulacres de propagation de la race. Les tempes bouillonnantes et palpitantes accolées. Le mélange et la confusion des souffles tièdes. Alors que le sabot du centaure se prélasse sur la clavicule humectée de la dryade. Genoux à nouveau piqués dans le matelas, Pâris glisse sa main sous le menton de son Hélène et escorte le redressement de son buste. L’émoustillant dos soudé tout contre son solide buste, le mécano incline la tête de sa belladonna en arrière pour chaparder sa bouche chantante. Engloutissant ainsi tel un ogre ses gémissements orgastiques. Des arias étouffées. Mis en musique par le claquement de leurs cuisses humides et nimbées de soleil.
Languide bascule réalisée, les dorsaux du caïd d’autrefois renouent avec la couche. Les carcasses superposées reprennent brièvement haleine, alors que le chypriote repositionne sa dague au bord du fourreau lui seyant sans nul autre pareil. Ephémère réconfort dont la reprise de l’effort précipite le trépas. Les arcs labiaux du Persée dissolu décochent de tendres flèches, sur le trapèze et dans la lisière du cou de l’Andromède portoricaine. Une patte musardant joyeusement sur les petites dunes mammaires. Quand dans le même temps, son asymétrique jumelle ratisse la pétaleuse corolle déployée de l’aimable rose. Maline, la fliquette appuie là où le bien fait mal, en contractant la partie antérieure de son anatomie. Succulent procédé qui arrache à l’adonis - à la trogne déchirée par une grimace d’extase – une cavalcade de grognements sourds. Les minutes se dérident et se distendent. Ankylosées, les ailes de Spyros glissent du corps de sa kryptonite et se rapatrient contre ses flancs. Concédant ainsi les rennes de la situation à l’amazone. Aubaine qu’elle ne laissera probablement pas filer.
"Ooooh … putain … .", marmonne-t-il, en laissant ses paupières obturer ses météores boueux. La tête enlisée dans l’onctuosité de l’oreiller. Le souffle haletant, et le palpitant décrivant de frénétiques loopings au creux de sa poitrine. Tandis que les râles redoublent, s’amplifient et s’emballent.
Exclamation, mourante et grossière, annonçant la critique arrivée d’une paroxysmique apothéose. Prédiction qui n’a pas échappé à la maestro de l’ébat. Ses mains menottent les poignets du titan vacillant. Car c’est elle qui décide quand tout commence et tout s’arrête. Elle seule qui a droit de vie ou de mort sur son désir. Captif et écroué, l’agonisant n’a d’autre choix qui d’accompagner les oscillations de sa douce geôlière en soulevant et abaissant son bassin. Jouissive torture qui - à l’instar de toutes les bonnes choses – touche à sa fin, sitôt que le condamné se brise en un cri à apeurer les dieux. Alors que l’avilissant foutre coule et ruisselle dans l’intime vallée de sa si belle. Grisées, les charognes enchevêtrées dégringolent de l’Olympe touché du doigt. A bout de souffle, les esprits se reconnectent – à regret – à la lugubre réalité. Menton polisson de la muse moribonde pincé, l’enfant de Kyrenia dérobe un furtif baiser sur ses lippes salées.
"Ok, j’suis donc bien réveillé et pas entrain d’rêver.", murmure-t-il, l’exhalaison encore courte et chevrotante. Ses billes de vase plongées au fond de ses puits de pétrole. Les lèvres esquissant une ébauche comblée, sous l’égide du bonheur allié aux endorphines sécrétées par son cerveau. Le moment parfait brûlé en compagnie de la parfaite personne. Rien. Rien à changer. Rien d’autre à demander. Juste eux. Eux se risquant à dire nous.
Les pointes du nez jouant à touche-touche. Lambin, le pouce du gaillard dessine les pourtours ovoïdaux de la pulpeuse gourmandise labiale de son héroïne. Son sourire rechignant catégoriquement de péricliter, se faner et flétrir. La dextre câlinant mollement l’alliage charnel formé par leurs attributs dégoulinants et encore imbriqués. Sublime est silence. Unique témoin du lent retour des enfers d’Eurydice et Orphée. Deux âmes énamourées, recrachées par le Styx sur les grèves de la vie.