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| Sujet: dropping like flies Lun 26 Avr - 16:34 |
| dude a écrit : Dispo ce soir ?
andy a écrit : oé frérot, besoin de qqchose?
dude a écrit : Envie de décompresser en ville
dude a écrit : Y a un bar sympa qui a ouvert à 31st St. Soirées à thèmes et tout. Chaud ?
andy a écrit : à fond!! Rdv devant chez toi comme dhab? quelle heure?
dude a écrit : 18:00
andy a écrit : im on my way La plupart des gens se met sur son trente-et-un au moment de sortir. Pas Dusan. Dusan il retire la chemise noire et les pompes à trois-cent balles pour enfiler des fringues décontractées. Sweat ample blanc cassé aux cordons qui chatouillent la poche ventrale, pantalon slim et pompes noires lacées. Une écharpe verte enroulée autour du cou. Même au printemps le vent qui file entre les lames de béton du Queens est encore froid. Mordant. Affamé de peaux découvertes. Quelqu'un sonne à la porte. Inutile de demander qui c'est ; Dusan ouvre à Andy. Check de la main, du poignet, du coude, de tout le bras s'il faut. Andy est un vrai, un vrai pote. Ils savent même plus comment ils se sont rencontrés tellement ils ont l'impression d'être nés dans le même berceau. Suspect. Andy Clark est ce type qu'on emmène dans toutes les fêtes, toutes les soirées, tous les plans les plus abominables, les plus cinglés. Andy Clark connaît l'identité de Koval. Poliment renommé "Dude" dans son répertoire téléphone, (Du-de, pour la blague) Andy sait tout. Il sait et ne juge pas. À ce jour, Andy est celui ayant posé le regard le plus doux et dépourvu de jugement sur Dusan. Ensemble, ils quittent l'appart et plongent dans l'amas humain, masse grouillante en effervescence, Queens qui crache sa fourmilière après une dure journée de travail en open space. Regardez ce flot humain aller et venir fluidement, sans le moindre accroc. Chaque fourmis y a sa place. Sauf ces deux, là. Occupées à aller à contresens de toutes les autres. Une à l'allure efflanquée. L'autre, on ne sait pas ce qu'elle fait. Les fourmis se ressemblent toutes. Les fourmis s'intéressent aux jeux d'argent, à l'alcool, aux paris risqués, aux combats dangereux. Mais ce soir, le duo de fourmis Koval-Andy se dirige vers The Nest, le nid, là où on joue son savoir contre des jetons sans aucune valeur réelle. Au mieux tu gagnes une petite tournée gratuite. Au pire tout le monde rit un bon coup puis t'oublie. Et tu peux retourner à ta vie de fourmis ouvrière. C'est ce genre de moment sans aucun engagement dont Koval a besoin. Koval. Valko. Andy a toujours eu la sensation de faire partie de l'entourage d'une sorte de héros. Deux identités dans un seul et même corps, ça fait beaucoup. Il admire, Andy. Il soutient. Il est devenu le tippeur régulier de Koval. Une fois engouffrés au bar, l'ambiance bon enfant les avale aussitôt. Lumières tamisées, comptoir rempli de peuples aux âges aussi proches et éloignés que variés, tables de jeux à droite à gauche, des rires et des chants, pintes qui claquent. Dusan il perd pas de temps, il veut jouer. Andy suit naturellement. Ils s'installent à une table, en présence de parfaits inconnus. Au début c'est un peu gênant. Mais rapidement on s'y fait, à ces sales gueules nouvelles. Dusan arrive à sourire. Puis, à rire. Soirée quizz sur les 60s et 70s, culture beatnik, les poètes maudits, le rock psychédélique, les Beatles, Woodstock, Aldous Huxley, les portes de la perception, ambiance à la Las Vegas Parano. Dusan répond Kerouac et mescaline à une question ; toute la tablée s'incline. Andy est à côté de la plaque, mais il retient le nom d'Allen Ginsberg pour sa culture personnelle. Et ce qui est drôle dans tout ce chambard à la bonne franquette, c'est les regards entre Dusan et un autre. Un type. Plus âgé. Quelques fois ce type a répondu. Une culture brillante mais Dusan a rapidement compris que le type se retenait de déballer toutes ses connaissances. À son grand dam. Moi, j'aurais bien aimé savoir comment on fait les vinyles.Il n'a pas le temps de demander, à aucun moment. La soirée va bien trop vite. Ils sont dix à se presser autour de la table et des bières. Tant pis. Tant pis ? Les deux participants avec le plus de points en ressortent avec le droit à une pinte gratuite. - Spoiler:
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| Sujet: Re: dropping like flies Lun 26 Avr - 21:36 |
| L'horizon n'est pas le même, qu'en Espagne. Plus de plaine sur laquelle s'asseoir, pour observer le vert se casser la gueule au fur et à mesure des saisons, quand le soleil crame l'herbe et que l'hiver le broie sous son froid. Une mare de béton qu'il frôle de ses pas, la gravité trop basse ici, qui le confronte à la réalité, à cette ville qu'il connaît pas, qui cache à chaque coin de rue des surprises. Kinder géant, sans trop de saveur pourtant encore. Plus de plaine, plus de calme. Des astres, des mouvements. Perpétuels, à broder des étoiles plutôt que de briller vraiment. Une porte poussée au hasard, d'un bar dont la devanture était plus jolie que les autres. Le hasard qui guide ses pas, la sensation d'un trou noir qui le happe au fur et à mesure, au satellite. La foule déjà, les gens qui se pressent, la sensation d'être vivant que d'avec les tempes qui battent face au monde. Alors il trouve une table où déposer sa carcasse, pour découvrir la culture américaine, découvrir les plaisirs d'ici. Et c'est après avoir bu la moitié d'une bière que le jeu commence. Jack Kerouac et un regard qui se perd, déjà, dans un autre. Le verre au bord de ses lèvres, comme pour se cacher en partie derrière, alors qu'il observe ce gars-là, qui lui semble presque trop jeune pour connaître ce nom-là. Mais ça le fait sourire quand même un peu et lui donne envie de se prêter au jeu, finalement. Répondre à des questions, en laisser d'autres passer. On a toujours dit à Emil que les gens intelligents semblaient être toujours les plus cons. Et la familiarité ne lui plaisant pas, il se fait plus bête qu'il ne l'est. Pourtant, lui non plus ne brille pas, trace dans ses nuits des passages de poussière plutôt que d'étoiles. Jim Morrison et son inspiration d'Huxley, pour The Doors. Encore un regard, après la réponse d'Emil. Un échange verbale qu'en est pas un. C'est pas entre eux qu'ils parlent. Mais y'a des mots qu'ont pas besoin d'être dit à ceux qui se destinent. Des allures de comètes, qui percent la carlingue. Dépieuté de ses mots dont il se sépare pas, pourtant. Dans l'espace, y'a pas de son. La bière qui se pose, la nuque qu'il vient à se frotter, avant qu'il n'écrase sa joue contre le poing que la pogne usitée vient à former, après avoir laissé sa nuque en paix. Aucune réponse. Un regard pourtant. Il n'a pas gagné, Emil. N'a pas cherché la victoire, fallait garder ses mots. Le silence qui revient se poser tout contre sa gorge. Et ça parle, autour de la tablée. Dans sa trajectoire de la lune à la terre, ce trajet-là était pas prévu. Emil se déporte finalement, vers le drôle d'astre. Un peu brillant, finalement, dans le paysage morne du béton à perte de vue. " La mescaline, donc ?" Il s'y tente. Rien d'autre à perdre qu'un peu d'essence. Rien d'autre non plus que des r e g a r d s |
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| Sujet: Re: dropping like flies Mar 27 Avr - 0:45 |
| Joute silencieuse. Traversée par les verres qui montent et descendent au croisement de leurs regards. Chiens de faïence. Pendant ce temps Andy compte sur ses genoux. Il compte les jetons gagnés. Presque rien. Dusan, lui, en a glissé quelques-uns dans la gueule de sa poche ventrale. Suffisamment pour qu'on dise de lui qu'il les a volés. Question suivante. Il n'écoute pas. Il regarde cet autre, assis à l'opposée. Cheveux bruns, mâchoire carrée. Le regard de plomb, lourd à porter. L'air grave, qui semble venu d'ailleurs. Un autre endroit. Est-ce qu'il est venu seul ? Accompagné ? Question suivante. Andy galère encore. Dusan lui souffle la réponse, coup de coude vers les côtes.
-- Andy Warhol.
Et Clark répète. Warhol ! C'est Warhol ! Bravo, c'était bien Warhol. Le dessinateur de la banane des Velvet Underground. Merci bro. De rien cousin. En vrai, tout le monde a capté mais personne n'a rien dit. Mieux vaut en rire, c'est comme ça qu'on les aime les soirées quizz. Dusan préfère quand il peut asseoir sa maigre culture sur la table. Parce que ça donne l'impression d'en avoir dans la tête. Qu'il est pas complètement vide. Qu'il y a quelque chose. Vous savez le mieux c'est qu'il y ait quelqu'un pour écouter ce qu'on a à dire. Andy il y comprend pas grand-chose. Andy il compte sur ses doigts, fronce des sourcils quand ça va pas. Regarde sur le téléphone pour demander à Google. Tout ça c'est du Andy tout craché. Et personne peut lui en vouloir. Dusan quand il sait pas, il demande. Il tend l'oreille. Il attend que vienne une personne plus expérimentée. Une personne qui sait. Mais c'est pas beaucoup arrivé dans son activité. Les gens qui savent, ils ont pas besoin d'aller frapper à la porte d'un prostitué. Les gens qui savent, ils ont plus besoin de rien. Dans un mouvement de flottement, Dusan ne s'est pas rendu compte que la configuration du paysage a changé. Son chien de faïence s'en est allé. À la place, le trou s'est refermé par les sept autres. Il sent qu'on bouscule à sa gauche. Un poids qui s'écrase, soudain et remarquable. Dusan aperçoit alors la mâchoire carrée de tout à l'heure, de profil. La crinière brune trop bien taillée. L'air toujours aussi grave, porteur de quelque chose. La mescaline, donc. Naissance d'un sourire qui fleurit au bord de ses lèvres.
-- La drogue des poètes, extraite d'un cactus. Très prisée d'un certain Aldous Huxley, mais je suppose que tu le connais ?
Normal, le type a répondu direct quand on lui a posé la question tout à l'heure. Avec une absence d'hésitation à en faire pâlir plus d'un.
-- Il la consommait pour atteindre l'élévation spirituelle, avant que tous ne s'y mettent pour peindre, chanter, ou philosopher. J'aurais bien aimé goûter ça pour voir. Et pour chanter.
Enfin, son sourire éclot avec franchise. Si on reste attentif, on peut même deviner un début de rire.
-- T'as l'air d'en connaître un rayon. Genre, t'as bloqué à aucune question. Balèze. C'est ta première fois ici ? |
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| Sujet: Re: dropping like flies Dim 2 Mai - 21:08 |
| Il ne sait pas bien ce qu'il fait là. S'approche et se perce déjà un peu la peau, à être si proche. Proximité étrange, après simplement des oeillades. Devrait-il reculer ? Sûrement ? Le fait-il ? Pour mieux sauter dans le vide. Alors déjà le brun est là, parce qu'il est venu se tenir à ses côtés. Regard pour l'autre d'à côté, celui à qui il a pu glisser une réponse. Plus que ça, même, sans qu'aucun ne dénonce. Pas prêt de commencer maintenant, alors qu'Emil se tente à une approche, qu'il souffle rien de plus que trois mots. Invitation à en dire plus que ça, plus que trois. Mais il pourrait tout aussi bien lui dire de partir. Drôle d'approche, que de parler drogue directement. Comme l'extension des poètes, à une autre époque, une qu'ils ont exploré pourtant d'avec les questions, d'avec les réponses. Bout de sourire d'Emil, face à sa réponse. Et le voici à tenter de ne pas se laisser dévorer par le stress, qui se pointe, qui le pique de ses affres. La respiration un brin plus rapide. " À priori, oui." Est-ce qu'il y a un stade où on frôle l'intime, à avoir tant lu d'un auteur qu'on a l'impression de le connaître sur le bout de chaque lettre de l'alphabet ? Trop étudié, trop vu partout, ce nom-là. L'inconnu continue, comme s'il avait perçu la pointe, qu'il était à percer le tout de son sourire qui lui fend la poire, qui vient à faire picoter les joues d'Emil, à se laisser prendre au jeu de répondre au sien. Déjà un pion de mangé, sur l'échiquier. Maigre rire, de sa carcasse. " J'ai juste évité de lever la main quand je ne connaissais pas la réponse." Alors, ça donne l'impression d'être balèze. Mais il n'aura pas la prétention d'avoir connu toutes les réponses, parce qu'il y a toujours ce plaisir fou et singulier que d'apprendre celles-ci, quand il est dans l'ignorance. Des informations qu'il enregistrera ou non, seule la cervelle décidera de ce point-là. " Première, oui." Un regard sur la salle, comme si c'était bel et bien enfin le moment t'y jeter un coup d'oeil, de la découvrir, avant d'en revenir à l'inconnu. " Pas toi ?" Parce que lui aussi, il en savait des réponses. Et peut-être bien qu'il a l'habitude des quizz du lieu. Peut-être qu'il aime apprendre, lui aussi. Une soif comme une autre. De l'espoir, dans la carcasse piquée. " J'imagine bien qu'ils n'ont aucun cactus pressé, par ici, mais..." Regard qui dérive encore sur l'accompagnant. Il n'est pas venu ici pour l'ignorer. " Vous voudriez boire un verre quand même ?" Et il s'accorde une bouffée d'air, après celle de courage. S'offre un instant à la contemplation de ce regard dans lequel il a déjà tant navigué, d'avant d'en sortir un peu, de se rappeler à ce monde. Et de se souvenir de ce qu'on fait, dans celui-ci. " Emil, au passage." Et c'est toujours dans ces moments-là qu'il le prononce comme de par chez lui, qu'il oublie qu'il est à tenté de creuser l'Espagne si profondément dans ses veines qu'il doit pas la laisser ressortir ainsi en plein jour. Il oublie, parce que faut sourire. |
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| Sujet: Re: dropping like flies Lun 3 Mai - 19:18 |
| -- Si, première fois.
C'est drôle mais quand on en est à sa première fois, c'est forcément obligé que tous les autres l'ont déjà fait un million de fois. Peut-être parce qu'on a le regard neuf, le regard bébé, pas encore matrixé. Donc on se dit bêtement qu'on est le bleu de la bande. Il se demande comment ce type est arrivé jusqu'ici, Dusan.
-- Volontiers pour le verre. Un petit mojito ça te tente, Andy ?
Lequel se tourne, sort de ses jetons durement acquis, acquiesçant sans trop se poser de questions, saluant l'inconnu. L'inconnu qui n'en reste pas un très longtemps. Ou en tout cas, son nom arrive de lui-même, comme les réponses qui fusaient dans tous les sens, cinq minutes plus tôt.
-- Moi c'est Dusan. Enchanté, je suppose ?
Ou c'est déjà ringard ce genre de formulation ? Un serveur est de passage ; la main levée, on en profite pour l'arrêter dans sa course et lui passer commande. Oui on est les vainqueurs de ce soir, deux verres gratuits stp merci, puis s'en va au comptoir chercher les liqueurs pour leur revenir quelques instants plus tard, tranche de citron plantée au bord du verre à Valko et Clark. Et pour monsieur Emil, ce sera quoi ?
-- En vrai, je pensais que ce serait chiant. Mais ils assurent plutôt pas mal. Je suis pas très féru de ce genre d'endroit d'habitude.
Andy a été son motif, sa raison de se lancer, de lui proposer le bail. À raison, semble-t-il. |
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| Sujet: Re: dropping like flies |
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