Programme Apollo (Rodd)

Une rencontre fortuite, que ce Maximilien dont on ampute plus de la moitié de son prénom, à chaque fois qu'on l'interpelle. Emil a été un des premiers à arriver, une bouteille dans un sac et quelques friandises pour l'apéritif prévu ce soir-là. De la ville, il ne connaît encore personne concrètement, a été agréablement surpris de cette rencontre avec ce fameux Max qui, bien assez vite, est devenu familier avec le satellite cabossé. La carlingue n'a sans doute pas encore connu assez de coups pour se refuser à pareille moment, alors le voici devant sa porte, ce soir. À frapper, à rentrer, à s'installer. Un verre bien assez vite dans les mains, ça discute de tout, surtout de rien et cette normalité est étrange. C'est qu'il a été isolé, quelque part, Emil. Trop décidé un temps à ne revêtir que le simple appareil d'Hofman, parce que plus simple, que ça sonne pas comme une mission impossible. Mais la pièce ici se remplie - belle au demeurant, Max a du goût - et le monde se fait un peu plus sympathique quand on le présente à tout le monde. Emil par ci, Emil par là et le même étonnement quand son accent ressort, qu'il l'a pourtant gommé au mieux mais qu'il a l'Espagne qui caresse chacun de ses mots, d'avec cette chaleur qui l'a longtemps bercé. Et puis finalement, vrai qu'Emil se sent proche de ce Maximilien dont tout le monde ampute le prénom, parce que vrai que son père avait fait de même et que s'il était totalement honnête, il dirait Emilio, comme sa mère l'appelle dès que le pater n'est plus dans le coin. Et voilà déjà une nouvelle tête à qui il omettra la vérité sans même le vouloir, parce que c'est ainsi, et bien assez vite les présentations sont faites. "Rodd, viens voir !" Qu'il interpelle, ce cher -imilien orphelin, dans un sourire. "Je te présente Emil. Et Emil, voici donc Rodd." Les salutations ne sont pas plus chaleureuses que ça, parce que c'est ce moment poisseux où on ne sait rien d'autre qu'un prénom. "Enchanté, Rodd." Qu'il dit, l'hispanique qui roule le R et donne déjà une nouvelle identité à ce prénom qu'a tant de vécu déjà. Il sent une pogne chaleureuse dans son dos, Emil, de Max qui les rapprochent ainsi légèrement. "On bosse ensemble. Et Emil... Mince, j'oublie encore. Professeur à la fac, mais de quoi... ?" Bout de sourire, poli. "De littérature classique, anglaise et espagnole." Regard pour l'hôte, avant d'en revenir à l'autre invité. "Je n'assomme que d'avec les mots." Et Max souffle un rire, avant de déjà les délaisser parce qu'on l'appelle ailleurs.

Il faut te sociabiliser. L'impression d'être devenu le type le plus asocial du groupe, mais il n'en est rien. Pourtant l'opposé d'un type asocial pendant les cours, il faut bien avouer que tu ne sais pas faire en dehors. Anciennement tu étais un type plutôt bon pour ça, c'est ce qui te manque peut-être le plus, cette vilaine assurance quand il sagit d'approcher des inconnues. Encore une fois, ton bro te prend par la main et il te prépare une bonne soirée. Tu ne sais pas comment t'y préparer, alors tu ne le fais pas. Le fait que tu viennes est déjà un grand pas. Tu te présente quand même avec une bouteille, ne serait-ce que pour éviter à Max de tout préparer. Tu fais de ton mieux pour arriver au plus tôt après ton cours. Tu arrives bien entendu après tout le monde, le temps de dire bonjour à quelques visages déjà connues avec qui tu n'as pas prit le temps de sympathiser. Beaucoup trop heureux de te présenter au reste du monde, Maximilien ne peut que te faire rire. Il a été convenu qu'il te présenterait à un nouveau dans le groupe, encore un type perdu ramassé par le généreux Max ? Tu souffles un rire à cette pensée et te voilà face à Emil ? Tu es légèrement surpris par l'accent pris pour prononcer ton prénom. Enchanté. Tu offres ton plus beau sourire gêné à l'homme en face, bien entendu que ses quelques secondes vont être longue et sûrement encore plus si aucun lien ou point commun n'est trouvé. L'homme semble quand même avoir de l'humour alors ça marchera sûrement. Tu viens prendre eune gorgée d'un verre qu'on t'a offert. Ne t'inquiète pas, si Max doit assommer quelqu'un, c'est sûrement moi. Aucun doute sur cette idée. Tu es toujours là pour servir de cobaye quand il faut montrer l'exemple. Ça t'aura offert quelques bleus et légère blessures à l'époque où tu avais très peu confiance en ses capacités. Espagnol donc ? Ceci explique la prononciation pour mon prénom. Tu demande directement, après ce n'est peut-être qu'une passion pour cette littérature, mais tu te dis qu'au pire tu te feras reprendre. Tu viens à me décaler un peu pour laisser du monde passer, te rapprochant d'Emil. Il m'a parlé de toi, me demandant d'être gentil et de ne pas te faire peur. Je ferais de mon mieux pour éviter de te mordre. Tu as parfois cette impression d'être un petit pitbull qui a mauvaise réputation alors que tu es doux. Peut-être que ton regard n'est pas aussi doux que tu l'imagine, mais suffit de garder ton sourire et ça changé tout. Passer de doberman à golden retriever.

Laissés seuls, les deux hommes n'ont plus qu'à se dévisager, à défaut de savoir quoi dire exactement. "Je ne m'en fais pas pour moi, en effet." Bout de sourire, parce qu'il se dit bien qu'il ne connaît pas assez Maximilien pour qu'il vienne à lui faire quoi que ce soit. Enfin, même en se connaissant en fait, ça ne justifierait rien. Juste qu'il n'aurait aucune quelconque raison valable de faire quoi que ce soit. Emil reste donc là, à ne savoir si la conversation est déjà terminée ou non. Fort heureusement que Rodd relance. "Ah, désolé si je l'ai mal prononcé ?" Ca ne serait pas le premier. C'est qu'entre l'Angleterre et les États-Unis, les prononciations changent sur bien des points. Alors il est un peu perdu encore, malgré sa maîtrise parfaite, au moins sur le papier, de l'anglais. Mais faut bien avouer que les nouvelles expressions, par contre, reste un mystère qu'il faudra tenter de résoudre pour ne plus se sentir stupide ne pas toujours tout comprendre. Mais il n'y pense pas là, concentré sur Rodd et sa drôle de confession qui fait hausser un sourcil à l'espagnol. "... Comment ça ?" Patibulaire, le fameux Rodd ? C'était peut-être pas la meilleure entrée en matière, ceci dit, que d'insinuer qu'il y a peut-être anguille sous roche. Emil reste pour autant statique, quoique un poil plus redressé, comme si ses sens étaient alors en alerte. Mais ça ne suffit pas à grapiller les centimètres que l'autre invité domine de sa hauteur, en prime de deviner aisément sa condition physique, d'avec son métier. Mais réflexe, bête sans doute. "Naturel mordant, donc ?" Le professeur ne s'attendait pas à pareille entrée en matière. Dévisage légèrement l'autre, comme pour chercher des indices sur le sort qui pourrait lui être réservé. Finalement, ce n'était définitivement pas de Maximilien dont il fallait se méfier ? Soit.

Tu ne sais définitivement pas mettre à l'aise les gens. Tu t'en voudrais presque parce que Max voulait vraiment que tu rencontres du monde et que tu mettes son nouvel ami à l'aise. Alors que tu viens totalement le faire flipper avec ton air un peu bougon et pas à l'aise. S'il n'y avait que ça après. Non, c'était parfait, mais tu as le R chantant. Ce qu'on n'entends très peu souvent en dehors de l'espagnol et du portugais? Je ne suis même plus sûr. Tu fais de ton mieux pour lui sourire pour lui faire comprendre que c'est vraiment okay. C'était juste très chantant à ton oreille et plutôt agréable à entendre. Tu te rends compte qu'à la suite tu l'as vraiment pas mit à l'aise. Alors tu viens lever les mains et prendre un air désolé. Je passe mon temps seul. Pas très doué pour discuter et je crois qu'avec une telle phrase ça n'aide pas. Tu auras moins réussi à te faire réellement sourire parce que tu te sens tellement idiot et pas à ta place dans ce genre de moment. Discuter de chose simple et faire connaissance, ça semble si naturel à Max, alors que tu passes ton temps à planter face au monde entier. Je ne mords pas, j'en ai l'air, mais je ne suis pas méchant, promis. Maladroit, idiot, mais faut me sortir des premiers moments gênant. Tu viens donc t'éloigner un peu de l'homme quand tu en as assez de l'oppresser ainsi. Tant pis pour ceux qui veulent passer, ils feront le tour, tu en as marre. tu calles ta main libre dans ta poche tenant ton verre de l'autre, prêt à le vider en une seconde pour te saouler comme il faut, mais Max ne te laissera clairement pas faire. Alors autant essayer de réellement te mettre à l'aise d'une autre façon. J'ai eu des périodes un peu seul, alors j'avoue que je fais de mon mieux. Du coup tu es professeur, c'est cool ! La littérature s'est tellement le meilleur moyen de se perdre seul dans un monde. Un livre préféré? Tu te tentes à un sujet qui va forcement faire plaisir à Emil, si c'est une vrai passion son boulot.

Le R chantant et pour autant pas de cigales dans son coin à la base. Juste la langue qui gravite près du palais, des dents, qui vient à donner cette symphonie qu'on décrit ainsi juste parce qu'elle sort de leur ordinaire à tous. Emil ne s'est jamais entendu chanter, lui, quand il parle. Abat les mots d'avec cette facilité qu'est sienne de par la naissance, qui ne peut rien face à la maladresse d'un autre homme qui s'est enfoncé directement dans les choses à ne pas dire, en société. Le professeur qu'est surpris, qui l'observe à se demander ce qu'il peut bien vouloir lui exprimer et accorde déjà une seconde chance, pour tenter d'effacer le mauvais départ. Observe l'autre, qui lève les mains et vient à tenir son verre de ses doigts qui font de mieux pour prouver leur innocence. "Oh, je vois." Sourcil légèrement haussé, pour l'espagnol qui ignore tout des codes américains, si bien qu'en fait il aurait juste pu rater le moment. Mais Rodd reconnaît ses torts et c'est presque étrange, comme ambiance là, entre les deux. Emil pince alors les lèvres, observe l'autre se décaler, ficher une main en poche et tenter de rattraper la situation. Ce qui vient à calmer un peu Emil, se dire qu'il ne doit pas être un mauvais bougre, juste un ours mal léché à qui il faut trouver le bon sens du poil. Et puisque tout autour, des groupes semblent déjà formés et que le professeur n'a plus l'âge de tenter de les intégrer au forçat, il se tente à l'effort face à Rodd. "Je comprends. Rajoute en prime que j'ai encore du mal avec les codes américains et nous avons là un sacré duo de manchots." Cela fera-t-il rire l'autre ? Bonne question. En voici une autre qui lui pose un lapin, à défaut de banquise. "Hum, difficile de n'en choisir qu'un." Le professeur semble y réfléchir, puis contre toute attente, se décide. "Je dirais plutôt un auteur. Haruki Murakami. Bien loin de ce que je fais étudier mais c'est sans doute le fait de ne pas l'avoir décortiqué en long et large qui me plaît." Bout de sourire, pour ce cher Emil. "Tu connais ?" Ce n'est pas forcément l'auteur le plus connu et en même temps, il est populaire d'avec tout ses romans écrits et publiés au travers du monde. C'est étrange, comme une pépite qui brille si fort que beaucoup semble l'ignorer, comme s'ils la prenaient juste pour l'éclat d'un rayon de soleil qui se reflète au hasard, sur terre. Pourtant non, c'est bien plus précieux que ça et Emil se passionne pour le romancier. "Il a dû écrire une bonne quarantaine de romans ou de nouvelles... Et c'est toujours aussi passionnant à chaque fois." Et il suffit de voir le sourire qu'il aborde, pour deviner sa réelle passion pour l'écrivain japonais. Rien que d'en parler, il le transporte encore.

Tu es un idiot Rodd, mais tu as au moins l'avantage de le savoir. Alors tu t'excuses comme tu peux et tu fais de ton mieux pour rattraper la situation. Avoir Maximilien qui n'est pas resté faire du babysitting  ça n'a pas arrangé les choses. Parfois, il faut apprendre à faire soi-même et c'est ta chance, Rodd. Tu ne peux que rire à la blague que t'offre Emil et tu viens vivement hôcher la tête. Sans aucun doute, je suis le plus terrible de nous deux. Je vais faire de mon mieux pour arrêter de paniquer. Prendre ton courage à deux mains et être aussi à l'aise que tu le peux. C'est compliqué quand on te met quelqu'un devant le nez en te disant de faire connaissance. Tu aurais préféré que ça se fasse peut-être plus naturellement, mais vous êtes clairement différent lui et toi. Un regard sur l'homme un instant avant de sortir ton téléphone quand un nom inconnu tombe. Tu l'ajoute à ta liste, elle est longue comme pas possible parce qu'on t'a peut-être offert le plaisir de découvrir la lecture en prison, mais on ne t'a pas offert des livres très ressent. Je ne connais pas, mais je vais tacher de le faire. Un sourire sur le visage, bien moins dur que tu pouvais l'être au début, tu te dérides parce que tu sais que le sujet n'est pas glissant. Ton téléphone rejoint de nouveau ta poche, histoire qu'il ne te serve pas à te planquer. Tu veux vraiment faire connaissance d'un coup. C'est peut-être cet air attaché et passionné qui te plaît. Je vais avoir de la lecture pour un moment alors ! Il passera en tête de ma liste. Un regard qui se perd dans la foule pour essayer de voir ou peut se trouver ton ami, mais rien à faire, il est définitivement loin de revenir vers vous. Alors d'un mouvement, tu viens inviter Emil. Tu veux pas aller sur la terrasse ? Je meurs de chaud avec tout le monde ici. Puis on pourra s'asseoir au moins.   Tu en profiteras surement pour remplir ton verre de nouveau en passant. Je me suis surtout intéressé aux vieux bouquins, alors si tu as des trucs à me conseiller, je serais vraiment heureux que tu m'en proposes ! Je pourrais me détendre un peu avant les cours. C'est toi qui cherche à te détendre, c'est quand même un moment de stress, parce que tu as toujours peur d'être maladroit et ce soir, tu sais à quel point tu peux l'être. Du coup, tu as rencontré Maxi comment?