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 deep breath.

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Message Sujet: deep breath.   deep breath. Empty Sam 17 Avr - 17:24


deep breath
@hedda farrow

l'une des suites les plus somptueuse du sinner, voilà ce qu'elle avait demandé qu'on prépare pour Madame Farrow. Médée avait pris les dispositions nécessaires pour que personne ne soit au courant de son séjour dans leur hôtel, pour qu'aucun journaliste ou curieux ne viennent à déranger son moment d'accalmie. la note serait bien évidemment à la charge de la patronne, tout les services lui seront offerts, c'est ce qu'elle avait précisé à la femme en charge des multiples réservations, ainsi que son heure approximative d'arrivée.

il est près de vingt et une heure quand médée se glisse dans l'ascenseur en route pour le dernier étage. elle n'avait pas eu le temps de se changer après sa dernière réunion interminable, ainsi elle était en train d'observer d'un œil songeur son apparence dans le miroir de la cage métallique. repassant du plat de la main son chemisier ocre à demi-froissé. c'est vega qui se tient à côté d'elle, l'homme qui ne la quitte plus depuis l'incident avec les park et qui lui demande en restant muet pourquoi elle se soucie autant de son apparence. elle même se pose la question, une nouvelle interrogation qui s'accumule dans ses pensées tourmentées. ça n'a jamais été son genre, de vouloir prendre le temps de se préparer pour une entrevue, c'est encore moins son genre de rejoindre une femme dans une chambre d'hôtel pour autre chose qu'un entretien d'affaire. alors la femme se trouve tout de suite stupide sans rien en montrer. gardant le silence quand ils s'engouffrent dans le couloir qui lui parait interminable. devant la porte, elle hésite une seconde avant de la déverrouiller avec sa propre carte magnétique. tu n'as pas besoin de rentrer, encore moins de rester devant la porte jusqu'à ce que je ressorte. lance-t-elle son homme de main mécontent. fait ce que bon te semble, si tu veux passer ta soirée dans ce couloir, qu'il en soit ainsi. ajoute-t-elle sans lui adresser le moindre sourire. elle referme derrière elle, s'avançant dans la suite sans le moindre malaise. son index glisse sur le premier meuble qu'elle croise, vérifiant la propreté qui est impeccable, un sourire satisfait sur les lèvres. l'appréhension la gagne finalement quand elle aperçoit enfin hedda, son regard glisse sur la silhouette et le charisme qui l'avait éblouie des semaines auparavant ne se fait que plus puissant. j'espère que la chambre est à ton goût. comment ne le serait elle pas, avec ses baies vitrée gigantesques donnant sur les sommets du queens. marlowe reste à distance, ses paumes plaquée contre le dossier d'un fauteuil, ses yeux fouinant la pièce sans jamais se poser sur la femme. je suis encore profondément désolée pour mon absence tu sais. contre toute attente, elle perd ses mots, je ne voulais pas, enfin, j'aurai préféré être là. parce que leurs conversations sont les seuls instant où elle se sent presque dans la norme. la moindre des choses aurait été de te prévenir, mais ... elle se tait instantanément, les histoires de famille se gère en famille, les paroles de sa mère se mettent à raisonner dans son crâne et son regard se pose enfin sur hedda qu'elle détaille avec soin. ne parlons pas de ça, ce n'est pas intéressant. comment te sens-tu ? c'est finalement tout ce qui lui importe.
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Message Sujet: Re: deep breath.   deep breath. Empty Mer 21 Avr - 18:33

deep breath


l'ivresse de l'accalmie. rare nectar devenu luxe inaccessible, l'évanescent feu-follet qu'hedda a appris à lorgner de loin. elle regrette que l'apparente déliquescence que tous lui attribuent ait finalement réussi à faire fuir ce qu'elle chérissait le plus. sur elle la pluie de rage s'est déversée, accompagnant dans son sillage le calme et le silence qui ont glissé jusqu'aux barreaux de fer des bouches d'égouts. dévêtue de son essence, hedda capitule sans coups férir, apathique face à son existence qui s'abandonne aux mains de ces prétendants conteurs de son histoire. celle qu'ils instillent de leurs fantasmes nécrosés qui prônent sa décrépitude. en la qualifiant de tous les noms de l'horreur, ils pensent qu'elle finira par s'en offusquer alors qu'hedda l'absorbe déjà depuis des décennies. sur les défunts, elle glane les morceaux de peur qui s'amoncellent sous leurs prunelles livides, ces perles salées renfermant parfois le chagrin, la maladie, l'appréhension du grand sommeil. hedda les délie des maux qui les crispent, tétanisent les membres agrippés aux dernières sensations avant qu'elles ne se fanent au rythme de la lumière qui s'extrait de leur enveloppe. l'habilleuse s'amuse à voir les endormis s'affaisser sereinement lorsqu'elle range ses instruments. elle gomme l'ignoble en insufflant sur lui des notes poétiques qu'elle découvre à chaque fois qu'elle se retrouve en face d'eux. du lyrisme des mânes, elle s'en abreuve, hedda, comme s'il s'agissait pour elle d'une contrepartie nébuleuse pour leur silence apaisant, masquant peut-être cette éternelle fierté que d'être celle qui prépare ceux qui quittent le cocon pour explorer  d'autres contrées, si autres contrées il y a. un privilège dont elle ne saurait se passer, allant outre les infamies qui pullulent souvent sous les couvertures mortuaires. seulement, même cela a fini par se dissoudre face aux vipères et leur langue venimeuse qui continuent à poursuivre leur carnage alors même qu'elle se terre entre les murs de sa chambre d'hôtel dans laquelle elle suffoque. comme si les chimères imprégnaient chaque parcelle des lieux, cachées derrière les tapisseries luxueuses, les parures de soie entre lesquelles son corps glisse, sentant leur souffle chaud contre sa nuque découverte.
finalement, la proposition de médée était arrivée à point nommé. l'offrande d'une panacée pour racheter les erreurs de la veille où l'absence de la plus jeune avait ouvert la voie aux malversations des plus perfides. où qu'elle aille, hedda a l'impression que son propre corps s'effrite et sème les miettes de son passage pour attirer les têtes de l'hydre qui ne cessent de pousser d'entre de sombres crevasses. de ces gouffres béants, elles émanent sans cesse, profitant des errances de la madone pour l'acculer de litanies loin d'être celles des pieux qu'ils prétendent être. alors une nouvelle fois elle est partie, prenant soin de ne rien dire au personnel du lotte, la simple pancarte du ne pas déranger scellant à la cire l'entrée de sa demeure. la suite du sinners n'avait rien à envier à l'autre. majestueuse par ce prestigieux tableau de la ville en mouvement peint par les grandes baies vitrées de la chambre qui surplombe tout le queens. depuis qu'elle est arrivée, hedda s'en est à peine éloignée, bercée par le ballet des voitures et des fourmis. il y a le vertige grisant qui la traverse quand les coudes se plantent sur la pierre lisse du balcon. à nouveau elle respire, laisse la brise flatter ses courbes lorsqu'elle se glisse entre les mailles de son pull pour épouser sa peau laiteuse. hedda ignore alors, si les frissons qui saupoudrent la carne sont l'habituelle frilosité du vent ou ceux qui se réveillent au son de la porte qui s'ouvre.
« un vrai havre de paix. tu t'es bien rattrapée. » 
elle esquisse un sourire en rabattant le voilage sur les fenêtres, désireuse de maintenir les démons à l'extérieur de son nouvel écrin. les opales se vissent sur l'arrivante dont les timbres de sa voix tâtonnent l'air, retenant à la lisière fine des lèvres, des palabres qui n'osent franchir la barrière du son. sur le visage de l'aînée, les sourcils se froncent légèrement, d'incompréhension d'abord, avant d'apercevoir l'esquisse d'une myriade de tracas qui peuple son mutisme.
« qu'est-ce qui ne va pas médée ? » 
paupières plissées tentant de déceler l'origine de ses tribulations. ce sont les soupçons de trouble qu'hedda décèle dans sa pantomime qui la pousse à s'avancer vers médée. passant derrière elle pour attraper une bouteille de vin blanc conservée au frais dans le minibar. avant de regagner les fauteuils du salon, les phalanges trainent sur l'épaule, l'invitation tacite de s'installer sur le fauteuil comme à l'accoutumée lorsqu'elles se retrouvaient au bar.  
« tu sais bien... exténuée. j'ai bien peur que la décrépitude ne me gagne déjà. ils finiront par m'avoir à l'usure. » 
elle ricane non sans une trace amère. celle sur laquelle se meurt ces espoirs en lesquels elle ne croit plus. ceux qui clamaient qu'un jour, toute cette histoire finirait par être enterrée six pieds sous terre.
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Message Sujet: Re: deep breath.   deep breath. Empty Lun 26 Avr - 16:44


deep breath
@hedda farrow

ce n'est que depuis quelques semaines que médée se laisse aller à une certaine normalité. elle s'y force, tente de refaçonner une partie d'elle même. c'est en s'intéressant à la tristement célèbre hedda farrow, qu'elle parvient à s'y contraindre. et la facilité avec laquelle elle le fait lui est de plus en plus déconcertante. sans doute est-ce l'histoire tragique de la femme, ou encore son regard assombri par le poids de la vie qui l'ont poussé à accepter les rendez-vous hebdomadaire. et si on lui posait la question, elle ne saurait dire laquelle d'elle deux s'est fait force de proposition la première. mais ce soir, elle s'en veut de son absence, ne se sent pas légitime à être ici, au milieu de cette suite alors qu'elle aurait pu la laisser en paix.

alors j'en suis heureuse. qu'elle répond, les sourcils toujours froncés alors que son regard glisse de la baie vitrée au reste de la pièce baignée d'une lumière chaleureuse. puis elle se confond encore en excuses, balance des phrases qui n'ont pas de fin pour ne pas noyer la femme sous ses problèmes qui ne regarde qu'elle. les habitutes ont la peau dure, si bien qu'elle ne parvient pas à répondre à l'interrogation d'hedda, si peu habituée à partager ses tourments les plus profonds. puisque rien, rien ne va. son cerveau est en ébullition, les actes manqués ne cessent de la ramener à la dure réalité, il y a moins d'une semaine les marlowe ont bien failli être décimés. elle tente de chasser ses pensées, se persuade qu'en se concentrant sur son invitée les choses s'amélioreront d'elles-mêmes. médée ne retient pas le sourire qui se dessine au coin de ses lèvres quand hedda s'empare d'une bouteille de vin, le visage légèrement tourner elle la regarde faire, suit l'invitation de ses doigts contre son épaule par automatisme.

assise juste à côté d'elle, sur un de ces fauteuils partagés elle emplit enfin ses poumons d'oxygène. laisse un peu d'espace au peu de bien être qu'elle s'accorde à ressentir. comme je te l'ai dit, sens toi libre de rester ici aussi longtemps que tu le souhaites. je peux bloquer cette suite éternellement. lâche-t-elle dans un regard qui se veut complice. médée se penche pour récupérer la bouteille des mains d'hedda et s'affaire à leur servir deux verres amplement mérités. elle lui en tend un puis croise les jambes en s'adossant dans l'angle de l'assise, ses yeux clairs se rivant aux siens. nous avons quelques petits soucis au sein de ma famille. elle minimise, se surprend toutefois à révéler quelques bribes de son existence, il a fallu que je règle quelques dossiers que je n'aurai pas du faire attendre. je suis en train de tout revoir et c'est plus qu'énergivore. la vérité c'est qu'elle ne dort que très peu, elle n'a pas le temps, elle n'y parvient pas. ses lèvres se trempent dans la liqueur dorée qu'elle vient de faire danser au fond de son verre. mais je vais bien. qu'elle tranche, son agitation interne commençant à s'entrevoir sur les traits de son visage. je suis heureuse de pouvoir passer quelques heures avec toi. elle le pense avec force.
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