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 distortion of reality.

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Message Sujet: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Dim 11 Avr - 11:45


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@shea harrington

elle avait explosé en plein dîner devon, les idées sombres et l'envie de tout envoyer valser pour exprimer son agacement. une énième dispute avec ses trois frères au sujet de la prison. cette case par laquelle ils l'avaient tous obligé à passer en ne mettant pas tout leur savoir faire à l'œuvre pour qu'elle puisse l'éviter. c'était pour t'apprendre la vie ! avaient-ils tous scandé en chœur. c'est ce qu'il l'avait poussé une nouvelle fois dans ses retranchements et elle s'était levée en vociférant des insultes pour chacun d'entre eux, puis elle avait verser l'intégralité de sa bière sur le crâne d'un de ses aînés. tyron s'était opposé à son départ, bloquant son avancée dans la barraque mais quelques cris supplémentaires avaient été suffisamment puissants pour qu'il finisse par s'écarter.

à présent assise sur le canapé de leeroy, elle ne participe qu'à moitié à la soirée qui prend vie sous ses yeux. les voix ne parviennent que très mal à ses oreilles, la musique n'est qu'un bruit agaçant et les iris rivés sur son téléphone portable elle répond aux quelques messages avec un air renfrogné. la vérité qui gravite dans son esprit n'a pour effet que de la mettre encore plus en rogne. sentir qu'elle n'a aucune envie d'être ici, que tout ce qu'elle désire se trouve à l'autre bout de la ville, coincée dans un appartement qu'elle aimerait connaître davantage. son incapacité à résister n'est plus à prouver et il lui faut moins de dix minutes pour disparaître du champ de vision de ses potes de longue date. quinze minutes supplémentaire pour sortir du uber et pour grimper les étages la séparant de sa collègue qu'elle ne sait plus comment considérer.

devon frappe à la porte avec hésitation, le visage totalement fermé lorsque la porte s'ouvre. dans un sens, elle lui fait payer tout ses ressentiments, cette façon insidieuse avec laquelle elle s'est frayée un chemin dans son esprit pour ne plus s'en déloger. elle entre, comme si elle était chez elle, sans retirer la capuche qui couvre le sommet de son crâne. non, c'est pas ma nièce qui m'a jeté dehors. c'est tout ce qu'elle lui offre pour le moment, c'est moi même, j'pouvais pas rester avec ces têtes de cons. elle grince des dents, se tourne vers Shea et l'observe de haut en bas, retenant son envie insoutenable de lui arracher un baiser. t'as pas un truc à boire, un truc fort que j'arrête de penser quelques minutes.


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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Dim 11 Avr - 17:03

Elle est là, debout et habillée au milieu de sa chambre à deux heures et quelques du matin, plantée devant son lit, à savoir qu'en se forçant à rester éveillée elle a peut-être une chance de s'endormir plus tôt le lendemain et de rompre avec ce rythme d'insomniaque, mais bien entendu, ses yeux se sont arrêtés sur le lit défait et l'idée de ne pas aller s'y recoucher est tout simplement impensable à ce stade. Elle s'installe assise, d'abord, et finit par s'endormir. D'abord progressivement, puis brusquement, s'enfonçant directement dans la plus lointaine des strates du sommeil, celle où le coup de massue est tel que si les rêves s'y forment tout de même, ils partent s'évaporer dans on ne sait quelle région d'où aucun souvenir ne revient. Elle le sait parce que lorsque les coups se font entendre dans le couloir, elle a du mal à se dresser pour fixer le réveil. Elle peste : ça ne peut être que Devon, toutes les autres ont pour consigne de ne jamais se pointer en plein milieu de la nuit, ni tout court. Et Ezia ne lui imposerait pas ça. Le coeur bondissant, elle écoute la seconde frappe plutôt hésitante contre la porte, puis la troisième, ça ne lui fera pas de mal de devoir essayer plusieurs fois avant de la trouver. La gorge asséchée, elle marmonne un « oui ? » plutôt rauque, accompagné d'un soupir et doit aussitôt s'écarter pour la laisser entrer. Elle passe longuement sa main sur son visage, l'air franchement mélodramatique qui cherche à culpabiliser sa vis-à-vis.

Ses yeux retrouvent le regard de Devon et ses sourcils ne se haussent même plus quand elle la lorgne. Elle a déjà trop chaud. Rien qu'à la lourdeur de l'air qui s'insinue dans la pièce, elle sent que le reste de la nuit va l'accabler. Elle engage un pas décidé vers le bar de l'îlot, en sort une bouteille de gin qu'elle tend à sa collègue. Elle soupire de nouveau, observe une tasse qui traînait là, trouve un sachet de thé - un vrai indien, pas ces semblants d'Earl Grey. En allumant la bouilloire, elle poursuit : « Si t'es venue pour baiser j'espère que tu peux attendre demain, j'ai pas trop l'énergie là. » Elle aurait pu, pourtant, parce qu'elle est toujours là, à sentir la vague de chaleur envahir le bas-ventre à chaque fois qu'elle fait apparaître le visage de Devon dans son esprit. Elle n'est pas dupe, pas même aveuglée par ce désir physique : elle est pleinement consciente que Devon est la dernière personne au monde avec qui elle doit coucher une troisième fois, et il n'y a pas que sa raison qui le lui ordonne, son corps tout entier le sent, aussi, à chaque fois que la sensation se reforme dans son ventre ou que son coeur s'emballe. Elle sait aussi, de manière plus concrète, qu'un simple nouveau dérapage d'une nuit la ferait presque instantanément tout perdre. Elle verrait voler en éclat les murs qu'elle a pris soin de construire autour d'elle depuis quinze ans. Elle prend aussi brusquement conscience que cette restriction va beaucoup plus loin : Devon lui rappelle Ezia. Et tout ce qu'elle a pu vivre en Angleterre est invariablement lié à Ezia, qu'Ezia et Londres sont indissociables dans son esprit et qu'elle s'est jurée de faire une croix dessus, définitivement. Finalement, Shea prend une profonde inspiration, s'approche un peu plus de sa collègue, la tasse brulante entre les mains, les yeux inquisiteurs. Elle le sait, il est trop tard pour reculer. Si Devon continue de venir vers elle, c'est qu'il doit y avoir quelque chose de spécial, et si Devon en a envie, Shea aussi, c'est aussi inéluctable que ça. Elle ne serait pas capable de faire machine arrière. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

@Devon Willis
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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Dim 11 Avr - 17:49


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@shea harrington

Elle vient de la réveiller, mais elle s'en moque Devon, son élan d'inconscience accru par le mal-être infligé à sa fierté quelques jours plus tôt. Comme une hôte parfaite, Shea lui offre une bouteille de gin qu'elle dévisse avant de renifler le liquide et le porter à ses lèvres. La brûlure de l'alcool n'aide en rien ses neurones, toujours aussi agités. Tout s'emmêle entre ses tempes, la raison de sa venue jusqu'ici et la sensation bien réelle de ne vouloir être qu'à cette place, en face d'elle. Elle aurait pu rester chez leeroy, trouver un canapé plus confortable chez l'une de ses amies, mais non. C'est ce qui gravite dans son ventre qui l'a poussé à plus de trois heures du matin dans cette appartement, c'est ce qui l'agace au plus haut point également. Aux mots de l'anglaise, Devon grognerai presque. j'passe pas mon temps à avoir envie de baiser non plus. qu'elle crache, passant une main contre sa joue, faisant retomber la capuche contre son dos. Sur ses traits peuvent se lire la colère et l'épuisement. L'envie n'est jamais loin, toujours quelques part sous sa peau, une chaleur indescriptible qui s'immisce en elle à tout moment de la journée. Une chaleur qui s'accentue quand elle se laisse le droit de glisser son regard sur le corps encore endormi de la barmaid. Mais elle chasse ce phénomène en secouant la tête de gauche à droite, le visage cachée sous sa main devenue moite. tu t'es barrée. c'est ce qu'elle voudrait lui gueuler au visage, mais un tel aveu reviendrait à assumer tout ce qui pèse trop lourd sur ses épaules. ça ne signifiait rien. ça ne voulait rien dire. elle se le répète encore, bien qu'elle ait de plus en plus de mal à l'avaler.

Devon zieute la tasse entre les mains de Shea, à défaut de se plonger dans ses yeux sombres. La question arrive et elle aimerait déjà s'enfuir, à toute vitesse, prétexter une excuse pour revenir sur ses actes qui deviennent beaucoup trop parlant. j'me suis pris la tête avec mes frères. je les supporte plus. elle serre les dents, ses doigts jouant avec la bouteille de gin. Et elle se dit qu'il est bien plus facile de s'envoyer en l'air, que d'ouvrir sa gueule. Qu'elles auraient dû s'en tenir à ça, sans chercher à en savoir davantage sur l'autre. C'est ce qu'elle fait habituellement, pas de blablas, jamais. Il est trop tard pour ça. ils m'ont laissé moisir en taule pendant des mois, alors qu'ils auraient pu me sortir de là beaucoup plus tôt. je crois que je leur pardonne pas. mais elle parle, encore et encore, les mots se déversent sans qu'elle ne puisse vraiment les retenir. Ce qu'elle voudrait, c'est un moment d'accalmie dans sa vie pathétique. j'voulais pas te faire chier avec mes histoires. mais j'sais pas, j'avais envie de... j'voulais juste venir ici. elle abdique, pose enfin ses yeux clairs dans ceux de l'indienne.
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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Dim 11 Avr - 18:50

Shea s'installe complètement en face d'elle, dérive sur elle comme dans du brouillard. Ses yeux croisent les siens à intervalles plus ou moins réguliers, assommée par la somnolence mais réaffirmant sa prestance à chaque fois de plus belle. Elle glisse plutôt qu'autre chose, savourant l'effet de l'attraction, certes pas assez pour la faire céder, mais suffisamment pour engourdir ses jambes et son esprit, l'entraînant en douceur comme sa nuque qu'elle sent frémir et quémander que les doigts de sa collègue s'y attardent. Elle attend que Devon ait terminé sa tirade pour faire demi-tour. Dehors, le noir stagne autour des immeubles, l'air est devenu si lourd qu'en plus de repousser les volets de ses fenêtres, elle ouvre toutes celles qui permettraient de créer une sorte de courant d'air.

Devon a besoin de parler, et Shea a besoin d'air ; Devon a besoin d'une amie, et Shea se dit qu'il n'y a strictement rien à la télé à cette heure-ci mais elle se décide à allumer Netflix, peu importe le film qui l'aidera à sortir de cet état qui lui pèse sournoisement tout en la mettant mal à l'aise. Rallumer la lumière ou mettre de la musique aurait aussi rompu avec l'atmosphère qui règne dans la pièce, et qui ne fait qu'accentuer le sentiment d'irréalité dans lequel elle baigne. Elle se sent glisser sur une pente méconnue et infinie, avançant à tâtons, et en même temps suspendue dans un instant qui n'en finit pas de se prolonger. Elle pose sa tasse sur la rambarde, observe la rue à l'extérieur, laisse le vent la rafraîchir avant de se lancer la tête la première dans un rôle de confidente qui ne lui correspond pas : « qu'est-ce que t'as fait encore ? » Bel effort.

Elle aurait dû lui dire : tu peux rester ici quelques jours, ou bien, tu veux en parler ? Même un tu me fais pas chier aurait mieux accueilli la nouvelle. Pourquoi est-elle venue la voir elle - plutôt que quiconque étant plus apte à trouver une solution pour l'étalage de ses problèmes ? Devon en prison, c'est une perspective qui reste lointaine, vague et diffuse, et entre deux gorgées de thé remonte brusquement l'envahir d'un malaise qu'elle a toutes les peines du monde à chasser. « Pourquoi tu restes avec eux ? Pourquoi tu te prends pas un appart', avec ce qu'on gagne au Dutch tu pourrais te trouver un petit truc, même dans Manhattan ? » Elle refuse de laisser son cerveau revenir sur l'éventualité d'une discussion à coeur ouvert, et pas une seule fois elle ne se retourne pour observer sa réaction, ou s'assurer qu'elle soit toujours là et qu'elle n'est pas en train d'envisager toutes les manières possibles de lui briser la bouteille de gin sur la tête ou la pousser à travers la fenêtre. Pas une seule fois elle ne la regardera, elle se le répète, parce que c'est dur, et ça n'annoncerait rien de bon si elle devait retrouver sa soif d'elle dans son regard.

@Devon Willis
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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Dim 11 Avr - 19:44


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@shea harrington

Partout, sauf ici.
c'est ce qu'elle est en train de se dire quand shea lui tourne le dos pour aller se concentrer sur les fenêtres qu'elle décide d'ouvrir. devon se sent conne, de plus en plus conne. un soupir d'agacement lui échappe, puis elle fixe la porte et la bouteille de gin tour à tour. elle devrait se lever, embarquer l'alcool et franchir le seuil sans plus attendre. se bourrer la gueule sur le chemin d'un bar et finir sa nuit en compagnie des piliers de comptoir notoires. ce serait une meilleure idée que se retrouver ici, à essuyer le je-m'en-foutisme de son plan cul devenu trop régulier. la télé s'illumine, la chaine de vidéos à la demande est allumée et devon voudrait lui hurler d'aller se faire foutre. elle n'en fait rien, avale une nouvelle gorgée de gin pur qui secoue son corps d'un frisson. comment ça, qu'est-ce que j'ai encore fait ? elle grogne cette fois, j'fais de la merde, voilà, c'est surement la réponse que t'attendais. le sifflement de sa voix est désagréable même pour ses propres tympans. elle pourrait lui expliquer de long ent large tout ce qui a impliqué ce désastre, mais à quoi bon ? ce n'est pas shea qui devrait entendre tout ça, ce n'est pas non plus vers elle qu'elle aurait du se tourner et la honte s'immisce presque aussi rapidement que la colère.

la colère et l'envie se ressemble, sont tout aussi désagréables. son corps est assailli par ces deux émotions qu'il ne parvient pas à distinguer. son être tout entier chercher la confrontation, quand elle se redresse, abandonne la bouteille et s'avance jusqu'à la fenêtre. un rire désagréable lui échappe. qu'est-ce que ça peut te foutre de toute manière. rien. cherche pas à faire semblant. les mots de l'anglaise s'incrustent pourtant dans son esprit, elle n'y avait même jamais songé, trop habitué aux bruits rassurants de sa barraque, aux cris stridents, aux mioches dans ses pattes. les willis sont habitués à vivre en meute, il n'est pas prévu que cela change. j'croyais qu'il fallait qu'on consomme une troisième fois avant que tu te transformes en connasse, c'est pas ce que t'avais dit ? elle arque un sourcil, vexée, attend avec impatiente que la silhouette de shea se braque sur elle pour qu'elle puisse enfin confronter son regard. l'ambivalence de ses sentiments lui filent la nausée, elle grimace. t'inquiètes pas, j'cherche rien venant de toi ok ? j'dors une heure ou deux et j'me tire. elle se pose sur l'accoudoir du canapé, vérifie son téléphone ou ne cesse de biper des appels en absence de tyron.
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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Ven 16 Avr - 18:19

Elle soupire, Shea, avec une patience étudiée et lève les yeux au ciel avant d'interrompre sèchement : « Non. » Consternée par son reproche, et ça ne lui ressemble pas cette intolérance, elle qui use d'habitude de tout son charme pour atténuer sa cruauté : un bouquet de rose qui dissimule son aspect abominable, des coups de poings déguisés en baisers, voilà ce à quoi pourraient ressembler ses mots de rupture. Cette fois, elle est catégorique et prédisposée à le faire savoir : « J'ai parlé de trois fois maximum. J'ai jamais dis qu'on était obligées d'aller jusque là. Et j'ai aucune envie d'avoir à te l'expliquer à toi aussi. » Elle prend de nouveau un profond soupir de lassitude, repose sa tasse vide sur un comptoir, et s'approche de Devon : elle sait bien ce à quoi sa collègue se réfère : elle trouve son attitude déplaisante, et elle s'en étonne. « Pourquoi t'es là si tu sais déjà que je m'en fous ? » Continue-t-elle, toujours aussi glaciale.

Elle la suit du regard désormais, s'approche à son tour du canapé, puis détourne les yeux en même temps que les siens reviennent sur elle. « Ecoute, tu peux rester là le temps que t'as besoin. Tant que mon coloc est d'accord. » Elle se demande si Devon gère bien les petites choses du quotidien, dans sa grande maison animée, à l'opposé de Shea qui n'est pas plus foutue de s'occuper d'un ravitaillement que de passer un coup de téléphone de courtoisie, allant jusqu'à toujours devoir charmer pour se faire pardonner. Et surtout, Devon doit être beaucoup plus adulte dans les relations. Elle doit être aussi bien capable d'entendre des je t'aime que de le dire, son besoin de rapport de force n'anéantissant pas son entourage. Elle doit être fidèle - sans doute, attentive - sûrement, et quand il y a un problème, elle parle. Elle parle, c'est indéniable, alors que Shea les rend carrément malades, à fuir toute forme de communication. Tomber amoureux d'elle c'est perdre toute dignité. Sa voix se fait alors plus petite : « t'avais pas un copain ou quelque chose comme ça ? » Elle remarque que Devon dégage décidément quelque chose d'incontestablement singulier, à la fois brutale et sexy, à la fois gamine qu'un rien enthousiasme, et profondément pénible. Elle tire sur son tee-shirt, passe sa main dans ses cheveux au moment de s'asseoir dans le canapé et sourit en guise de bonne volonté, soulagée par la présence, et toujours légèrement agacée. « Y a des chances pour que tes frères débarquent chez moi et défoncent la porte ? Je fais du Krav Maga. » Et pour illustrer ses propos, elle tend ses deux bras devant elle et son sourire s'élargit et lui jette un regard en coin avant de dévier sur la bouteille de gin.

@Devon Willis distortion of reality. 3794924939
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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Ven 16 Avr - 18:50


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@shea harrington

oh oui, t'en fais pas, j'ai pas oublié ta fameuse règle des trois. qu'elle crache à son encontre, avec l'envie de lui sauter à la gorge pour lui faire ravaler ses mots d'un baiser hargneux. j'vois, j'vaux même pas un petit troisième coup rapide. la gamine se vexe indéniablement, sent son ego partir en lambeau mais il se ravive presque instantanément. dans un sens, shea lui facilite la tâche, ansi rien de plus ne saurai grandir en elle. c'est mieux, pour tout le monde. qu'elle se répètre intérieurement en sachant pertinemment que le mal est déjà fait, là, dans un morceau de son être, dans ses pensées qui la ramène trop souvent vers elle. j'en sais rien, de pourquoi j'suis là. tu crois que je passe beaucoup de temps à réfléchir dans ma putain d'vie ? j'fais ce que j'ai envie et là, j'avais envie de te voir, faut croire. elle souffle, s'éxaspère elle même quand elle prend place sur l'accoudoir du canapé. c'est bien son plus gros problème, le manque de réflexion, agir selon ses sens, selon les vibrations qui naissent pour ne jamais s'éteindre.

l'anglaise formule ce qu'elle voulait entendre cinq minutes plus tôt, à présent c'est le refus qui gravite dans ses pupilles. l'enfant capricieuse refait surface. la raison s'en mêle, elle aussi. ce n'était pas une bonne idée à la base, ça ne l'est pas plus maintenant. et chez shea, il y a quelque chose qui la pousse sans cesse dans ses retranchements, qui l'accroche, comme des épines dont elle ne peut se débarrasser totalement. j'vois. j'reste cette nuit, du moins ce qui en reste, mais ... elle se tait, lève les yeux au ciel sous l'absurdité de ses ressentis. pourquoi tu m'dis ça ? ... ça te revient en mémoire maintenant que tu veux te débarrasser de moi ? elle crache, le rire sarcastique au bord des lèvres. je te l'ai dis, j'en sais rien, j'sais jamais ce genre de chose. en fait, je m'en fous. il est pas là, c'est pas lui que je suis allée voir, alors pars du principe qu'il existe pas. c'est ce qui lui convient le mieux, ne pas penser à cet homme qui l'a faite chavirer beaucoup trop tôt. ce poison sans remède. j'ai pas de mec. elle le dit, finalement et la phrase lui écorcherait presque la langue.

un rire plus franc lui échappe quand elle zieute shea et ses bras en avant. c'est cette manière qu'elle a de passer du tout au rien qui lui fendille lentement le myocarde. c'est dans ses sourires, dans son regard profond que l'indienne se fabrique une place dans l'organe qui n'a toujours aimé que trop fort. trop fort, pour ne rien donner de bon, que des sanglots et des coups. t'arrives déjà pas à me maitriser au corps à corps, tu crois que tu pourrai empêcher un de mes frères de passer la porte ? ... avec tes petits bras là. elle s'en amuse, se permet même de donner une petite tape sur son avant bras par pure provocation. ils savent pas où j'suis. je viens de couper mon téléphone. devon se laisse finalement glisser sur l'assise du canapé, aussitôt la chaleur que shea dégage l'englobe et elle tourne un regard faussement triste vers elle. ce sera la première nuit qu'on passera ensemble. elle se penche, saisit la bouteille de gin, l'ouvre et avale une trop longue gorgée pour calmer ses nerfs.
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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Sam 17 Avr - 15:59

Sans alcool, sans lumière et sans l'habituelle gente féminine qui gravite autour d'elles, la pièce aux murs de briques semble figée, assombrie par le noir du ciel au-dehors et l'ambiance lourde en non-dits. « Copain ou pas, ça n'empêcherait rien. » Aucune considération pour les couples brisés, les coeurs meurtris et les insultes qu'elle ramasse à longueur de journée. Elle se souvient particulièrement de son corps endolori qui avait affiché un hématome qu'elle avait dû cacher pendant un moment. Ses muscles lui picotent un peu au souvenir et elle serait prête à se laisser aller à une profonde somnolence, affalée sur le canapé du salon alors qu'elle repense à ce coup : je croyais que tu ressentais rien ? avait dit son partenaire de krav-maga après lui avoir adressé un crochet, assez fort pour qu’il ne soit pas accidentel. Peut-être était-ce mérité, peut-être qu’elle n’aurait pas dû coucher avec sa fiancée… Etait-ce assez douloureux pour que ça lui serve de leçon ? Sans doute que non. Recommencerait-elle si elle avait daigné envisager toutes les conséquences ? Probablement.

La présence de sa collègue soulève son besoin d’abdiquer. Son regard se relève vers son visage et elle plonge ses yeux brillants dans les siens : « t'attache surtout pas à moi Devon. » Et si son ton est sérieux et se veut préventif, elle ne peut s’empêcher d'esquisser un demi sourire entendu : ça ne peut que mal se terminer. Consciente de leur fixation mutuelle, Devon devait penser que Shea prenait peur que leur histoire devienne de plus en plus sérieuse. La vérité c'est que Shea est désormais parfaitement sceptique à l'idée d'avoir à retourner travailler avec elle et vivre avec ce désir pour elle quasi aliénant. Pour la première fois, lui vient l'idée d'une mesure drastique : démissionner.

Mais très vite, elle part d'un rire sonore et s'exclame : « je te maitrise pas au corps-à-corps parce que je suis une bottom qui s'assume pas. Mais pousse ta chance et je te montrerais que c'est pas une blague. » Elle aime cette habitude qu'a Devon de s'adresser à elle, ou de réagir à ses blagues, et l'admettre, c'est sa façon de lui montrer qu'elle compte pour elle malgré tout. Elle aurait voulu pouvoir lui dire qu'elle serait peut-être prête d'être en mesure d'apprécier ce que leur lien offrait - un jour. « Mmh. Et dernière... » Elle acquiesce avec un murmure en accrochant son regard aux lèvres si invitantes de Devon. À la lumière de la petite lampe recourbée près d'elles, le visage de son amante prend des allures ténébreuses. Shea s'est interrompue dans ses grands discours le temps de tendre sa main. « On sera mieux au lit. » Elle interroge Devon du regard, sonde chacune de ses expressions, et sourit presque timidement lorsqu'elle constate qu'elle est toujours incapable de les analyser. Il y a une grande fermeté dans la prise de sa main sur son bras, mais l'autre main tient fragilement un morceau de tissu entre ses doigts. Cette façon qu'a Devon de lui permettre de passer du rejet, de la lassitude au désir de s'y remettre, tout ça déborde d'un pouvoir déconcertant.

@Devon Willis
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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Sam 17 Avr - 16:56


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@shea harrington

à quoi bon vivre si elle ne le fait pas pleinement. c'est ce que toutes ces années auprès de ses frères lui ont apprise, c'est de cette façon que vivait leur père, sans jamais se soucier des répercutions que ses choix pouvaient avoir sur ses propres enfants. t'attaches surtout pas à moi devon. ça la fait ricaner doucement, cette phrase bateau que beaucoup trop utilisent, mais elle, jamais. puisqu'elle s'en moque. contrôler son cœur ne lui a jamais été possible, alors celui des autres ? mais elle ne répond rien, préférant se noyer dans ses pensées à la recherche de tout les troubles et toutes les peurs qui la composent. la solitude en particulier, c'est elle qui l'a poussé à se pointer ici au milieu de la nuit. la solitude et ses envies qui sont devenus des putains de parasites.

ça j'avais remarqué que tu l'assumais pas... qu'elle jette à son encontre, un fin sourire sur les lèvres, se remémorant leurs étreintes sauvages et sans le moindre sens. une preuve de plus qu'elle n'ait contrôlé que par ce qui coule le long de ses veines. j'veux pas me battre avec toi, je te crois sur parole. les mains levées dans les airs en guise de bonne parole. krav maga ou pas, elle se dit qu'elle a essuyé assez de bastons. son visage se tord en une grimace aux mots de la barmaid. la dernière ? est-ce un message pour lui faire comprendre que leur histoire s'arrêtera dès demain ? qu'elles devront se contenter de blagues foireuses et de quelques oeillades derrière le comptoir ? si c'est ce que tu veux. loin d'elle l'idée de la faire changer d'avis, elle passera à autre chose comme elle l'a toujours fait. se concentrera sur sa seule raison de vivre: les siens. devon se redresse quand l'anglaise la saisit par la main, elles se confrontent en silence, laissent leurs regards s'exprimer à la place de mots qu'elles seraient sans aucun doute incapables de prononcer. les doigts de devon se glissent sur l'épaule de shea et après un froncement de sourcils trop sérieux elle ne trouve rien de mieux à faire que de rapprocher leurs lèvres. si elle l'embrasse ce que par pure et simple envie de retrouver un peu de sa chaleur. le baiser n'a rien de comparable aux derniers qu'elle lui a offert, il se fait plus tendre, la pulpe de ses doigts retraçant au même temps les traits de son profil. devon sent son coeur se crisper dans l'instant, puis elle se détache sans se départir de son sourire, prenant déjà le chemin de la chambre qu'elle n'avait fait qu'apercevoir. débarrassée de ses chaussures, elle s'allonge sur le matelas, attendant patiemment que shea en face de même et une fois chose faite elle tourne ses yeux clairs vers elle. c'quoi la suite ? j'vais avoir droit à tout le sermont que tu craches à toutes les autres ? tu vas m'exposer toutes les bonnes raions qui font de toi un être duquel il faut s'tenir à distance ? hum ? sourcil arqué, l'idée de la voir expliciter l'amuse, j'sais rien de toi. si ce n'est que tu viens de londres. pourquoi t'es à new-york shea ?
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Message Sujet: Re: distortion of reality.   distortion of reality. Empty Sam 17 Avr - 18:11

La main de Devon sur son épaule l'électrocute. Shea ne peut s’empêcher de brièvement reculer le visage, le regard clairement hagard, avant de refaire un geste en avant, lui saisir le col et l’attirer contre elle. Elle glisse une main dans sa nuque, l’attire à elle. Presque trop tendrement. Puis, l’une d’entre elle se recule, prend le temps d’observer l’autre. Peut-être que c’est Shea, elle ne sait plus très bien. Elle l’embrasse de nouveau, et cette fois plus fermement et approximativement, avec maladresse. Ses doigts se glissent dans ses cheveux et elle soupire à la sensation, comme délivrée, comme si elle n’en revenait pas d’avoir attendu aussi longtemps.

Elle l'observe longuement avant de la rejoindre. De nouveau, Shea hésite encore un instant, la regarde s'installer sur son lit, puis décide qu’au matin, elle se punirait sûrement avec un entraînement difficile ou un jogging plus étendu pour avoir si fatalement cédé. Elle s’objectifie facilement, Shea, et si c’est ce dont Devon a besoin, alors, avec un calme déconcertant, qui est sans doute loin d'être sensuel, elle se met à retirer les vêtements qu'elle avait enfilés à la hâte : « pas de sermon. Pas de suite à ce soir non plus. » Son tee-shirt, et elle se fige. Rares sont les fois où elle est confrontée à cette question, et généralement, elle peut hausser les épaules et changer de direction. « Parce que... » Parce que quoi ? Parce que les américaines sont très sensibles à l'accent anglais ? Parce que j'ai déjà couché avec tout le Royaume-Uni ? C'est une vieille blague de Cole - son frère - qu'il ressortirait à chaque Noël comme les décorations de sapin s'ils étaient restés une famille. Shea sourit et joue le jeu : « Parce que je rêve depuis toujours de travailler au Dutch Kills. » Son pantalon va retrouver son tee-shirt sur le sol. Elle conserve ces images de Londres dans lesquelles ses parents forment un couple aimant, à l’espoir immaculé et que ne semblent jamais atteindre la vie et les ragots. Dès lors, à quel moment de son enfance est paru en elle la désaffection de ses parents ? Soucieuse de comprendre les intentions de Devon, elle hausse un sourcil et l’observe rapidement, mais trouve son intonation plus amère que ce qu’elle ne voulait laisser paraître. « Et toi alors, tu vas me dire ce que t'as fait pour finir en prison ? »

A l'arrivée outre-atlantique à un très jeune âge et en même temps que l'inquiétude et la confusion, est apparu un sentiment d'énergie, de libération. Les règles auxquelles elle devait se conformer à la maison : suspendues, et c'était excitant d'imaginer les changements qui naîtraient inévitablement de bouleversement de vie, de réfléchir à tout ce qu'elle allait apprendre - et corriger. Alors même qu'elle devenait plus instable, elle était portée par un nouvel optimisme, la sensation qu'elle était en train de connaître autre chose et que bientôt — quand son visa serait arrangé - les problèmes à l'origine de cette pagaille disparaitront, et Shea se trouverait en bien meilleure forme qu'elle ne l'a jamais été. Elle ignore combien de temps elle reste campée là, statique et stoïque, en sous-vêtements. Elle est perplexe, parce que même si elle n’est pas experte en matière d’émotions, elle est certaine que couper tous les ponts avec son passé n’est pas la façon dont la plupart des gens réagissent. Elle a de vagues souvenirs de Londres, et de ses moments passés chez elle avec Max, de voir Ezia, plus jeune, que sa soeur qualifiait de toujours dans leurs pattes, et de la comparer avec la femme qu'elle est devenue. « Tu vas m'entraîner vers toi ou tu préfères rester plantée là ? » Et elle a tort, Shea : des deux, c'est bien elle qui est plantée au milieu de sa chambre depuis plusieurs minutes.

@Devon Willis
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