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 the violet hour | Misha

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Message Sujet: the violet hour | Misha   the violet hour | Misha Empty Sam 20 Mar - 9:29


◐ ◐ ◐  
[ the violet hour ]
w/@misha orlov


Le vent se glisse dans les cheveux de Violanda, vient les étaler sur la peau blanche de son visage par moment. Elle respire à nouveau à l’air libre après avoir passée trois heures enfermée dans la cabine d’un jet privé. Le temps d’une seconde elle embrasse le soleil, l’invite à venir se rependre sur ses paupières closes, obligeant le personnel qui la suit à patienter quelques pas derrière elle, toujours à l’intérieur de l’avion. Puis, aussi vite qu’elle s’est arrêtée elle reprend sa route et rejoint le tarmac où l’attend une limousine. Elle revient d’un rendez-vous à l’usine du Minnesota où elle voulait se présenter au personnel, tout en profitant pour demander des comptes au directeur sur les chiffres du dernier trimestre 2020 qu'elle trouvait plus que décevant. Elle s’est confrontée à un homme qui, comme beaucoup d’autres, pensait recevoir la veuve fragile de monsieur Rhodes et ne s’attendait pas à croiser la route d’un requin. Quelques minutes en sa compagnie dans son bureau ont suffi à Violanda pour rappeler au pauvre homme où se trouvait sa place, et la nécessité de correspondre maintenant à ses exigences s’il voulait la conserver. Comment as-tu pu te glisser au sommet alors que tu as laissé des incompétents pareils travailler pour toi Daniel ? Même mort, tu continues de me décevoir.

Elle s’installe sur la banquette de la limousine et ordonne à son chauffeur de la conduire au manoir Rhodes. La route a été longue et l’envie de laisser l’eau chaude couler sur sa peau de longues minutes est irrésistible. Pendant qu’ils traversent la ville en direction de sa demeure, Viola écoute sa secrétaire lui faire un point en haut-parleur sur le déroulé des affaires de l’après-midi, en même temps qu’elle parcoure la liste des ventes prévues ce jour. Ses yeux s’accrochent à un nom qu’elle connaît, et si elle n’est pas vouée à assurer ce type de rendez-vous habituellement, celui-ci elle ne laissera personne d’autre qu’elle s’en charger. « Dites à Monica que je m’occuperai moi-même de la transaction Orlov cet après-midi. Faites savoir au client que le rendez-vous se déroulera au Plaza et non au Ritz. »  Ce n’était pas prévu, mais il ne s’agit pas d’un genre d’écart qu’elle pourrait regretter. Il s’agit même d’une entrevue qui pourrait s’avérer plutôt rafraichissante. Viola ne dit jamais non au doux souffle de la jeunesse.

Quelques heures plus tard, une fois douchée et munie d’une mallette renfermant des pierres qui éblouissent, Violanda pénètre l'enceinte de l'hôtel de luxe accompagnée de son garde rapproché. Elle souhaitait arriver en avance, d’une part pour que la chambre puisse être fouillée et d’une autre car elle aime être la première arrivée. Installée dans la suite louée pour l’occasion, elle attend son jeune client qui ne devrait plus tarder maintenant. Elle l’a rencontré comme tous les autres, après la mort de Daniel, lorsqu’elle a souhaité se présenter à tous ses plus gros clients. D’abord étonnée par son jeune âge et son visage d’ange, elle a ensuite été charmée par son appétit pour ce qui brille. « Madame, Monsieur Orlov est arrivé. » Un  sourire se dessine sur les lèvres de Viola, avant qu’elle n’ordonne à son employé de faire rentrer l’homme en question. Assise sur un fauteuil, les jambes sagement croisées, elle les déploie à peine son invité pénètre dans la pièce et se redresse pour venir à sa rencontre. D’un pas assuré elle fend la pièce, un léger sourire sur les lippes, son regard planté dans le sien. « Bonjour Monsieur Orlov. »  lui dit-elle en glissant sa main dans la sienne pour le saluer. « Je ne pensais pas avoir le plaisir de vous revoir si vite. Mais faites-moi confiance, j'ai de quoi vous ravir. »  Son index effleure légèrement l’intérieur de la paume du jeune homme dans un geste qui pourrait paraître innocent mais qui est pourtant savamment calculé. « Je vous en prie, installez-vous. »  lui propose-t-elle tout lui indiquant le salon où se trouve la mallette fermée déposée sur la table basse. Elle se dirige vers le bar pour leur servir quelque chose à boire. « Que puis-je vous proposer pour rendre ce rendez-vous plus agréable ? »  Elle joue sur les mots, avance confiante sur un fil tendu sans pour autant faire le pas de trop. Elle demeure professionnelle, mais cherche déjà à rallumer cette lueur qu’elle a cru déjà apercevoir dans le coin de ses yeux. Elle veut voir jusqu’où peut s’étendre son pouvoir.


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Message Sujet: Re: the violet hour | Misha   the violet hour | Misha Empty Mer 24 Mar - 10:20

the violet hour
Violanda & Misha

« If you want to know what God thinks of money, just look at the people he gave it to. »

« Alors. Ils ont été coopératifs ? » Botlov a tendu le bras vers Misha avec cette frénésie dans la pupille, une poignée de main ferme afin de l’accueillir de nouveau sur le sol américain. Il a observé le fils Orlov rouler les épaules et la nuque comme pour se détendre après un court voyage ; les îles Caïmans n’étaient qu’à quelques heures de New York à vol d’oiseau, mais la perspective de l’objectif véritable de cette traversée pouvait s’avérer être pénible. Misha a pourtant ourlé la lippe, trait moqueur au bord des lèvres lorsqu’il a argué : « Tous les banquiers sont des crevards. » Donc fatalement coopératifs. Le fils Orlov s’est retenu d’étayer sa réplique de sales ignominies ; des ‘si je lui avais demandé de baisser son froc, il l’aurait fait’, en passant par ‘j’pense qu’on a trouvé une pute de luxe de l’aut’ côté du Golfe du Mexique’. Comme un exutoire à sa transaction réussie ; parce que Misha s’était ramené avec sa gueule d’ange, son costard Versace et sa mallette pleine de billets souillés par le stupre, son prêt fictif avait été accordé. Autant de manigances aisées - pourvu que l’on soit issus de la haute - afin d’établir une société fictive, pour des usages fictifs, le tout au sein d’un paradis fiscal dans le seul but de blanchir de l’argent sale qui lui, hélas, demeurait bien réel.

Lorsqu’il s’est glissé dans la berline, Sergueï l’a salué de son mutisme déférant. Cette propension qu’ils ont à s’approprier les rênes du monde par le vecteur non autorisé de la traite humaine, ça vaut bien son amas de haine bien dissimulée derrière les beaux apparats. Partout où il allait, de par sa prestance, ses beaux atouts, moins peut-être par sa verve suintant encore le bitume des sales rues, on supposait Misha comme de très bonne naissance. Héritier d’un baron du pétrole peut-être, ou d’un entrepreneur chanceux. Et, lorsqu’il répondait qu’il demeurait la marmaille d’un psychiatre reconnu, l’élite écarquillait les yeux avec cet effroi niché dans la cornée. "Il investit dans l’immobilier", qu’il rajoutait alors sans même commettre de mensonges. Et ainsi le gratin acceptait ces nouveaux riches parmi les leurs sans trop poser de questions ; les combines, c’était leur truc à eux. De comment bien faire raquer les prolos tout en payant le moins d’impôts, s’enrichir sur la misère humaine. Misha se gardait bien de leur révéler qu’il se faisait de la thune, sur le dos et le pubis de l’exploitation femelle.

Puis lui était venu cette idée dingue, il ne savait plus trop comment, d’assainir son argent en l’investissant ailleurs. Des diamants pour drainer la sale thune, épurer la puanteur du sexe, le réinjecter dans le système économique bien récuré. « Au fait, changement de plan. On file au Plaza. » Sergueï a opiné du chef sans trop gratter sa gorge de palabres inutiles, contrairement à Botlov dont les larges épaules s’agitent au fil de ses laïus sous les effets de ses mains parlant avec lui. Botlov, c’est probablement le russe le plus italien de la Romashka. Ou bien l’inverse, ils n'ont jamais su. C’est qu’un gamin ramassé sur l’asphalte, ça pose pas de questions sur son passé.

« J’t’accompagne. » Le garde du corps a froncé les sourcils dès lors que la berline s’est garée au pied de la bâtisse fastueuse, comme une condamnation à la réfutation. « A moins d’me faire agresser par un groom sous prétexte qu’il a un balai enfoncé trop loin dans l’cul, j’ai pas b’soin t’inquiète. File la mallette. » Botlov s’est exécuté dans un soupir rauque. Le soupir qui sermonne et qui condamne. Et ça se lit dans ses yeux, ce procès de la désinvolture envers le fils Orlov : « Sois pas con Misha, dans notre business c’est pas les trous d’balle qui manquent. Et je parle pas qu'au figuré. » Le concerné a haussé les épaules, mallette de cuir à la main, avant de déployer ses jambes au sol. Il s’est avancé seul dans le hall de marbre et de dorure sans s’émouvoir du clinquant de la bâtisse, s’est adressé directement à l’hôtesse. « Monsieur Orlov. J’ai rendez-vous avec Miss Rhodes. » Misha s’annonce, implacable. Sa jeunesse comme un affront au regard de son audace, c’est pas ce qu’il y a de plus exhaustif. Des gosses de riches ici, y en a à la pelle. Ca te sort la carte Black plus vite que son ombre pour la suite présidentielle comme on balance un pourboire à la serveuse d’une moue de dédain.

On lui a ouvert les portes de la suite avec déférence, le faste des lieux ne découpant plus que la beauté vivace, forte et digne de la femme déployant son corps longiligne afin de l’accueillir. Violanda ne chaloupe des hanches ni ne surjoue le charme ; elle a la tempérance noble de la grâce lorsqu’elle s’avance vers lui, le salue d’une poignée de main à laquelle il répond, visiblement charmé. Par la puissance féminine peut-être, de celles qu’il jugule pourtant d’une poigne de fer, par cette propension qu’elle a, à posséder l’ensemble de la pièce. Du bouchon de cristal enfermant le bourbon, aux fauteuils de brocard tissés d’or. « Miss Rhodes. Le plaisir est partagé. » Y a  cette caresse fugace, tout contre la paume, qui l’interpelle et le trouble. Un peu. Ces frissons pas franchement désagréables lui parcourant l’échine, des reins vers la nuque, se meurent dans sa pupille lorsqu’il la toise de biais, prompt à s’installer. C’est qu’il ne sait pas trop, le jeune loup, si la femme se joue, se meurt, se stimule. Et quoiqu’il en pense, Misha a l’appétence certaine pour ce genre d’amusement. « Que puis-je vous proposer pour rendre ce rendez-vous plus agréable ? » »  Les frivolités séductrices sont lancées, du moins Misha l’interprète-t-il ainsi. Fier soldat du patriarcat. Il a malgré lui ourlé les lèvres d’un fin sourire, avivé l’étincelle fugace dans son regard brun. Il a considéré Violanda d’un regard bref mais consciencieux ; la cambrure de ses reins, les lignes de ses épaules, l’élégance de ses longues jambes et la coquetterie de ses talons hauts. De loin, il a même humé vaguement ses effluves de parfum. Mais le professionnalisme l’a rattrapé de court, et l’a sommé de se reprendre. « Un whisky, je vous remercie. » L’homme croise les jambes, daigne poser la mallette à terre, ce qu’il faut pour qu’elle demeure à portée de main tout en justifiant sa confiance. « Votre assistante m’a parlé d’une pierre exceptionnelle. Si elle est au moins comparable au diamant Orlov, je l’achète comptant. » 189,62 carats montés sur le sceptre de Russie. L’offre serait alléchante quoique malvenue en terme de transactions. Misha refuse à liquider ses billets verts dans un seul caillou, aussi plaisant soit-il. Lui préférant les disperser dans autant de diamants de moindre carats, moins fastidieux à transporter. Pour la boutade cependant, Misha se prête au jeu de la facétie, un peu d’humour de nanti, d’humour dispendieux, dans le grain de la voix.

(c) DΛNDELION ; @Violanda Rhodes
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Message Sujet: Re: the violet hour | Misha   the violet hour | Misha Empty Lun 29 Mar - 20:32


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[ the violet hour ]
w/@misha orlov


À cette heure-ci Viola devrait être derrière son bureau à signer les derniers contrats et valider les dernières transactions transmis par sa secrétaire. Elle ne devrait pas se trouver dans cette suite luxueuse à s’occuper d’une transaction que l’un de ses employés pourraient parfaitement assumer. Pourtant, elle est ici, au milieu du brocard, surplombée par des moulures, à attendre l’arrivée de son client. Le jeune Misha rentre dans la pièce et Viola vient à sa rencontre, et en même temps qu’elle s’avance elle ne le quitte pas du regard, elle guette la lueur qu’elle y a déjà aperçue et qui l’a ramenée jusqu’ici. Elle le salue, arque légèrement un sourcil devant le terme qu’il choisit pour la désigner. Miss. « Me flatter en me prêtant un titre que mon âge ne me permet plus ne changera rien au prix de cette transaction, vous en êtes conscient ? »   Elle étire un sourire en s’éloignant, pour l’inviter à s’installer une fois le doute immiscer en lui du bout du doigt. Violanda maîtrise parfaitement cette danse discrète et insidieuse de celles qui convoitent ce qui ne leur revient pas de droit, c'est comme ça qu'elle a obtenu tout ce qu'elle détient aujourd'hui.

Elle s’approche du bar et lui demande ce qu’il veut boire. Professionnalisme consciencieux aux sonorités polyvalentes, Viola s’amuse de cette situation qu’elle contrôle parfaitement. Sur un terrain de chasse qu’elle maîtrise et pratique depuis de longues années, elle sait reconnaître les proies qu’elle ne laisse pas indifférente. Elle lui sert le poison qu’il demande sans prendre la peine de se servir également un verre. Si elle a été attirée jusqu’ici par le doux parfum de la jeunesse, elle n’en oublie pas pour autant la raison principale de leur rencontre. « Monica aime beaucoup parler pour ne rien dire. Un défaut typiquement féminin si l’on en croit votre gent. »   Elle s’approche de lui pour lui déposer le cristal entre les doigts, un léger sourire sur les lèvres. « Si je venais à avoir une telle pierre en ma possession, me pensez-vous assez philantrope pour ne pas la conserver au plus près de moi ? »   Une certaine malice se reflète dans ses pupilles alors qu’elle répond à sa facétie par un pragmatisme qui l’a toujours définie. Violanda a toujours aimé les belles choses, et elle aime d’autant plus les posséder.

Elle s’engage vers la table basse et une fois arrivée devant plie ses longues jambes pour arriver au niveau de la mallette qu’elle y a précédemment déposée. Elle tourne légèrement son visage pour à nouveau entrevoir Misha assis non loin derrière elle. « J’ai toutefois de quoi vous éblouir. »   Elle ouvre le cuir et en sort trois pochettes de velours noir dont elle vide le contenu sur les présentoirs prévus à cet effet. « Je me suis rappelée de votre nette préférence pour les diamants bleus lors de notre dernière entrevue. »   Elle se redresse pour venir lui déposer le plateau sur l’accoudoir de son fauteuil. « J’ai donc pris la liberté de vous en présenter les plus beaux spécimens de notre dernier arrivage d'Ouganda. »   Elle s’installe en face de lui en croisant soigneusement ses jambes. Elle l’observe, attentive à sa réaction, prête à rebondir face à son prochain pas. « Vous devriez trouver ici de quoi satisfaire votre appétit pour les belles choses. » Le dos parfaitement droit, les mains sagement déposées sur ses cuisses et un sourire étirant le rose de ses lèvres, elle joue avec les mots ; elle avance avec prudence sur le sentier de la séduction.


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Message Sujet: Re: the violet hour | Misha   the violet hour | Misha Empty Jeu 8 Avr - 15:53

the violet hour
Violanda & Misha

« If you want to know what God thinks of money, just look at the people he gave it to. »

Misha a peut-être ça dans le sang ; cette facilité qu’il a à se penser partout chez lui. Même dans les lieux de faste suintant le luxe, le clinquant, le marbre de Carrare et la lumière. Tout ce dont sa vie fut dénuée jusqu’à ses seize ans, jusqu’à ce que Grisha ne lui tende la main, ne lui forge une éducation, une cuirasse d’inhumanité, une intelligence propre aux nantis de la haute. C’est qu’il ne s’est pas même étonné des dorures brodées sur le canapé ni de l’or massif des lustres que personne ne toise, n’a pas remarqué la finesse du tapis, l’élégance des rideaux, la minutie de la boiserie taillée dans les chaises de style Louis XV. Il a fait fi d’un mobilier équivalent au PIB du Sierra Léone lorsqu’il a pris ses aises sur le canapé, a bu une gorgée de whisky que lui a tendu complaisamment l’impératrice diamantaire. Puis, bien assez tôt, a buté son regard sur les pierres déversées telle une rivière sur la table des rois. Un sifflement d’admiration a passé le galbe de ses lèvres comme il s’est penché, légèrement, sur la transcendance des joyaux ; il y a vu la beauté de la transaction à venir, l’assurance d’un investissement viable, valide et propre. « J’ai toutefois de quoi vous éblouir. » « En effet. » C’est qu’il approuve de sa voix des ténors, trop de confiance roulant sous la langue en dépit de son jeune âge, les promesses de la détaillante. D’un geste sûr, Misha saisit les gants de cuir fourré dans son manteau qu’il ne prit pas même la peine d’ôter, et a interrogé poliment Violanda du regard ; de l’ordre du “je peux ?” tacite et élégant, toujours étonnamment bienséant lorsque ses enjeux sont de mise.

Lorsqu’elle mentionne ses préférences pour les pierres azurées, Misha s’est fendu d’un demi-sourire rapidement gommé par la concentration. Sa pupille affairée à toiser le diamant ainsi saisi par sa main gantée, le jeune homme observe tendrement et à hauteur de ses yeux avides, la beauté de la pièce. C’est qu’il a l’air amoureux, avec ces soupirs rompus, l’admiration dans l’alcôve de sa pupille lorsqu’il observe, délicatement, le joyau sans une once d’aspérité poreuse. De la vénération en sourdine, plongée dans le silence des sacerdoces que Violanda vient rompre, de sa voix de velours ; un arrivage d’Ouganda, qu’elle annonce fièrement, toujours drapée de dignité. En espérant, bien sûr, qu’il puisse trouver de quoi se rassasier, que sa volonté pour les jolies choses soit faite, qu’elles soient de carbone ou de chair. Cet instant fugace, Misha l’a remarqué. Il a noté le timbre d’une voix plus voluptueux lorsqu’elle a amorcé sa dernière phrase, de l’ordre d’un soubresaut sybarite à peine audible. Bien dissimulé derrière les beaux apparats, les obligations éthiques. Mais il n’a pas su, vraiment, y déloger le jeu, n’a pu s’assurer de ce qui s’y nichait derrière. Alors c’est furtivement, drapé d’une étrange méfiance envers sa propre intuition, que Misha l’a toisée en biais, l’oeil piégé entre la pureté d’une pierre et la beauté d’une femme. Il l’a congratulée d’un sourire malicieux, tout de même, comme une approbation tacite, avant de laisser couler brièvement l’oeillade sur les jambes fuselées de la concernée.« Vous devriez trouver ici de quoi satisfaire votre appétit pour les belles choses. »  « Je n’en doute pas. » Et les échanges de se comprendre et de s’étreindre à double sens. Misha soutient de nouveau l'ambiguïté lorsque, posant la pierre sur la table et s’affaissant dans le canapé non sans croiser les jambes d’une élégance non coutumière, il a plongé trop puissamment son regard dans celui de son vis-à-vis. L’a soutenu sans ciller, s’est arrogé le droit d’ourler sa lèvre d’un demi-sourire. « Je suis très intéressé. » qu’il affirme, de sa voix pleine et puissante. « Je ne doute d’ailleurs pas de l’intégrité de vos échanges commerciaux. » Peut-être bien que si. Comment fermer les yeux sur ces transactions diamantaires, purgées par le sang des autochtones, ces trafics éhontés nourrissant les guerres civiles africaines. Ces diamants couverts d’hémoglobine, du Zimbabwé à l’Angola, et qui desservent pourtant l’intérêt des nantis. « Mais j’imagine, toutefois, que ces diamants ne sont pas tracés ? » Que les Nations Unies ne puissent y fourrer leur nez, pas dans ce trafic, pas dans ces échanges, pas dans son investissement pouacre destiné à blanchir son argent sale.

(c) DΛNDELION ; @Violanda Rhodes
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Message Sujet: Re: the violet hour | Misha   the violet hour | Misha Empty Mar 13 Avr - 20:23


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[ the violet hour ]
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Elle est loin de la caravane qui l’a vue grandir, de ces quatre murs tapissés par la misère où les rêves venaient se briser. Elle a trouvé son chemin vers la volupté qu’elle a toujours estimé lui être destinée. Son corps de femme accomplie glissé dans un tailleur qui vaut plus cher que tout ce que ses parents ont un jour pu posséder, elle ne laisse pas entrevoir la misère qui a nourri son enfance. Assise sous les moulures, au milieu des dorures, elle paraît ne jamais avoir connu l’estomac qui se tord sous l’effet de la faim et la honte de porter des vêtements troués par l’usure. Et c’est peut-être sa plus grande fierté d’être parvenue à effacer ce passé misérable pour ne laisser vivre que l’image raffinée du triomphe et de l'abondance. Peu ont la hargne qui l’anime, peu ont le courage de dire non au destin et de le faire plier sous le poids de leur volonté, et dans le regard des rares élus s’anime une étrange lueur où dansent les démons de l’envie et de l’orgueil. C’est cette lueur qu’elle pense apercevoir dans le regard du jeune client qu’elle est venue rejoindre, et c’est peut-être cet éclat familier qui attise sa dangereuse curiosité.

Il examine, les yeux pleins d’étoiles, les pierres précieuses qu’elle a sélectionné pour lui. Elle sait qu’elle vise juste, et le sourire assombri par la concentration qui se profile sur les lèvres du jeune homme ne fait que lui confirmer. Satisfaite par le pétillement qu’elle aperçoit dans ses yeux alors qu’ils s’ancrent et s’aveuglent dans l’éclat des pierres, Violanda perce le silence en lui indiquant l’origine de ce trésor. Elle prend le soin de glisser avec précision et parcimonie des notes de séduction entre ses mots, elle déroule un fil de soie qu’elle s’imagine déjà passer autour de son cou. Galvanisée par le jeu qu’elle amorce et par les oeillades de son invité, Violanda resplendit. Elle se ravit de la malice qui luit dans les pupilles du jeune Orlov alors qu’il plonge un peu plus profondément son regard dans le sien. Elle ne cille pas, elle l’invite silencieusement à franchir un pas de plus. “Je suis ravie de l’entendre.” souffle-t-elle en replaçant innocemment une mèche de cheveux derrière son oreille avant de laisser ses longs doigts glisser sur la peau de son cou. La remarque de son jeune client l’amuse et elle ne lui cache pas. Son allusion aux origines macabres des pierres précieuses où scintille la lumière du lustre baroque ne la met en aucun cas mal à l’aise. Elle est parfaitement consciente de la réalité et des conséquences de son activité, toutefois Violanda ne se sent pas concernée par ce malheur que la course aux diamants répand sur son passage. Elle se fout de la violence, elle se moque de la misère tant que cette dernière ne vient pas entacher sa propre gloire. “Je serais vexée du contraire.” lui signifie-t-elle avant qu’il ne reprenne et s’aventure à lui poser une question. “Vous devriez savoir que l’une des plus grandes qualités du diamant Rhodes, en dehors de sa pureté, est sa discrétion.” Elle penche légèrement la tête en laissant ses yeux venir détailler le visage du jeune homme qui lui fait face comme si elle cherchait à estimer ce qu’il vaut et comme elle le ferait avec l’une de ses pierres. “Nous proposons ponctuellement, à quelques clients privilégiés, de venir découvrir par eux-même l’origine de nos plus belles pierres lors de séjour outre-atlantique. Je serais enchantée de pouvoir vous dévoiler certains de nos secrets si l'envie vous prend, Monsieur Orlov.” Sa voix est suave, sa diction parfaite. Ces séjours sont des vitrines imaginées plus pour conforter l’importance de ses plus gros clients en leur dévoilant le luxe à la Rhodes sous le soleil d’Afrique qu'autre chose ; un parfait prétexte dans ce cas précis pour lui permettre de jauger l’intérêt du jeune Orlov. Elle se redresse et s’avance vers lui, son regard saphir planté dans celui de Misha sans qu’elle ne cille. Elle ne s’arrête qu’une fois arrivée devant de lui, et jette un regard furtif aux pierres déposées sur le plateau non loin avant de venir à nouveau dominer son client du regard. “Votre choix est-il fait ?” Elle diffuse le sous-entendu dans le léger sourire qui anime ses lèvres roses. Sur le rebord du risque, elle dépose le bout de ses doigts sur l'accoudoir près de son bras, à quelques centimètres seulement de l’interdit.

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Message Sujet: Re: the violet hour | Misha   the violet hour | Misha Empty Jeu 22 Avr - 21:54

the violet hour
Violanda & Misha

« If you want to know what God thinks of money, just look at the people he gave it to. »

On ne saurait évaluer d’une seule oeillade ce passé des misères par lequel la diamantaire est passée. Violanda est taillée dans le marbre des prospères, de son faciès à son corps que l’on soupçonne - il faut bien l’admettre - être nourri  de thé vert et de noix. Le régime efficient des femmes fortunées dont les pensées sont bien affûtées pour être narcissiques ; que le tour de taille soit délicat, les hanches chaloupées et, nouvelle fraîcheur à la mode, que le fessier soit aussi charnu et ferme que la petite dernière des Kardashian. Mais la pensée simple de Misha s’essouffle aussitôt ; il a beau côtoyer la jeunesse dorée New-Yorkaise, le malfrat reconnaît la finesse lorsqu’elle apparaît - sporadiquement - à lui. C’est qu’il ne sait guère s’entourer des joliesses ni de la belle élégance, la providence ne semble lui faire parvenir que ce qui lui ressemble ; autant de filles paumées, un peu déroutantes et déroutées. Si le charme d’une femme se mesure à la classe de ses amants, Misha peut dores et déjà se rhabiller de son manteau des désinvoltures. Violanda est droite et bien mise, la verve amène et quelque peu précieuse. Lui, demeure l’antipode de tous ces beaux épithètes ; ce n’est pas bien la décence qui l’étouffe, ni même la galanterie, et moins encore ces conventions sociales de la haute ; le coup du restaurant chez Thomas Keller, le verre de champagne équivalent au mois d’un smicard, la virée en grandes pompes vers les Hamptons, et le flirt tout en courtoisie. Le slow-badinage ne l’intéresse guère, lorsque sa personnalité des asphaltes hurle sous les carapaces ; impudence, fornication sans langue de bois, vodka et désamour pour les belles conventions. Rien ne sert de minauder, lorsque la finalité demeure la même. Aussi lorsque la diamantaire lui suggère un voyage réservé à la clientèle la plus fidèle sous couvert professionnel, Misha se questionne à peine quant aux motivations déguisées. Et sans doute est-ce sa spontanéité abrupte qui le secoue avant qu’il ne parle, car le son a dépassé la vitesse de la parole ; « Nous n’avons pas besoin d’aller aussi loin pour nous connaître. » Lorsqu’il l’a toisée de son oeil pétillant, cela s’est vu. Le fragment de masque s’étant délogé de son faciès, de comment il a plongé son oeil dans le sien, ça s’illuminait presque des bestialités inconnues de la haute. Misha a recouvré, l’espace d’un instant, sa condition de jeune homme bien attaché à ses grivoiseries et autres obscénités, et ça suintait fort le bitume, le mur rugueux contre lequel les corps se fracassent, la désapprobation pour tout ce luxe, ces faux-semblants, ces bienséances crasses.

Une légère excitation mêlée à de la détermination lorsqu’il approuve son choix et désigne les pierres qui orneront son coffre-fort. Pour mes amantes, plaisante-t-il, l’air de rien. Histoire de passer pour un dandy comme tant d’autres, se fondre dans la masse et ne surtout pas créer de vagues. Pour mes affaires, serait plus judicieux mais tout autant suspicieux. C’est que Misha n’est pas bien du genre à offrir une rose, leur préférant la faune bâtarde ; une marguerite cueillie dans le bitume, quand ça se déploie dans les gris et dans l’asthénie de l’asphalte, il trouve ça bien plus joli. Bien plus rare aussi. Alors le coup des diamants, tant qu’on n’est pas féru de caviar, c’est surfait.

La transaction s’est déroulée avec la minutie sérieuse de ceux qui ont tout à gagner ; les pierres ont été pesées, observées, cajolées dans des écrins de velours. Misha lui a tendu les liasses et c’est bien méticuleusement qu’ils ont commencé à compter avec la délicatesse postiche des nantis ; ne pas trop s’attarder sur le chiffre mais tout de même, ne pas passer à côté des cinquante dollars en trop ou pas assez. Puis il s’est levé et s’est dirigé vers la porte, a bien ravalé ces moments de badinages subtiles pour un tant soi peu de professionnalisme. Tout ce temps qu’ils y ont mis, ces sous-entendus en filigranes, ces oeillades furtives. Tout cela s’affaisse sous couvert de bienséance lui arrachant un frisson de désapprobation. C’est qu’il ferait bien de garder les lèvres scellées et de ne rien quérir d’autre qu’une simple relation de client à détaillante. Poser son regard sur elle demeure déjà une faim assouvie en soi et ne présage en rien des conneries à venir. Y pas plus stupide que d'abaisser le masque, et c'est bien pourquoi Misha ne peut s'empêcher de se retourner vers elle et d'alléguer ses vérités : « Je vous remercie encore quant à votre invitation de séjour outre-atlantique. » Les mots sont polis de belles tournures et de jolie verve. L’effort qu’il y met ne transparaît pas sur son faciès des jeunes premiers, pourtant à l’intérieur c’est la machine qui se met en branle. De comment il pèse ses mots, assainit son vocable, ça lui coûte jusqu’à la moindre syllabe et lui gratte la gorge d’autant de verre pilé. « Mais je crains ne pas être le gentleman que vous attendiez. » Restaurant, club endimanché, brunchs du samedi, roses et blagues de mec de droite, du genre le pull sur les épaules à l’heure du golf. Ce miasme de pensée lui arrachant un sale frisson. Petit con des sales engeances. Misha ne peut s’arroger le droit de la broyer de déceptions, pour elle autant que pour lui. L’ego en branle face aux quelques préoccupations.

Le jeune homme la salue comme il opine de la tête. Traverse les tumultes silencieux des grands espace en se disant que peut-être, sans doute et pour une fois, sa propension à l'ouvrir grand lui a fait passer à côté de l'occasion la plus raffinée de sa courte vie.

(c) DΛNDELION ; @Violanda Rhodes
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Message Sujet: Re: the violet hour | Misha   the violet hour | Misha Empty Jeu 29 Avr - 11:12


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Dangereux est le jeu de la séduction quand il se déroule en terre professionnelle. Violanda sait qu’elle ne peut faire un faux pas, qu’elle ne peut se permettre d’avancer trop vite ou trop près car il ne s’agit pas seulement d’elle mais aussi de la réputation de son entreprise. Elle a déjà pris un risque en venant jusqu’ici pour s’occuper personnellement de cette transaction, et elle s’aventure un peu plus loin, à la lisière du danger, en proposant à son jeune client une invitation sous couvert d’un prétexte purement professionnel. Malgré l'interdit, elle laisse entrevoir ses intentions aux coins de ses pupilles, dans l’éclat qui y brille quand elle détaille la mâchoire du jeune Orlov. Elle pourrait cependant être plus directe, ne laisser aucun doute planer et affirmer ses envies, mais il n’est pas question d’être celle qui dévoilera son jeu la première. Nous n’avons pas besoin d’aller si loin pour se connaître. Les quelques mots qu’il vient de prononcer ont déformé la voix de l’éphèbe. Soudain elle est devenue moins lisse, presque rugueuse, bien plus rauque qu’elle ne l’était jusqu’à présent. Et cette soudaine aspérité, tout le noir et la violence qu’elle suggère, dessine un sourire muet sur les lèvres de Viola. Son regard plongé dans le sien elle se contente d’acquiescer d’un hochement de tête qui en dira à long à qui veut l’entendre avant de se lever et se diriger vers son invité, lui rappelant de manière ambivalente la raison première de sa venue dans cette chambre d’hôtel qui transpire le luxe.

Soin choix fait, elle l’écoute lui justifier son achat sous couvert de plaisanterie. Il lui suggère les femmes qui font partie de sa vie, et elle se contente d’un rire poli et discret en guise de réponse. Elle se fout de ce qu’il lui raconte, comme elle se fout de tout ce qui ne la concerne pas. Arrogant, se dit-elle. Et puis l’affaire suit son cours, comme un mécanisme bien réglé et bien huilé, les étapes se déroulent et s’enchaînent avec des regards qui continuent de glisser un peu plus discrètement qu’ils ne l’ont fait plus tôt. Argent comptant, liquide qu’elle devine sale mais sur lequel elle fermera les yeux. Son rôle n’est pas de juger mais seulement d’encaisser en feignant l’ignorance. Pourtant les questions se posent à l’intérieur de son crâne, la curiosité est piquée depuis longtemps, mais elle est de celle qui restera inassouvie. La transaction passée, le jeune homme se lève et elle l’accompagne jusqu’à la porte de la suite. Elle sent le vent qui tourne, et dans le remerciement poli qu’il lui adresse elle comprend qu’il se dérobe. Elle penche légèrement son visage sur le côté comme lui signifier un « avec plaisir » silencieux et poli, aussi lisse que les quelques mots qu’il vient de lui adresser. Elle est agacée car elle sent que les fils qu’elle avait pourtant réussi à tendre sont en train de se rompre, mais elle ne montre rien. Il lui indique ne pas être celui qu’elle attend, mais a-t-il seulement compris ce qu’elle était vraiment ? Pense-t-il sincèrement qu’elle veut de lui des mots lisses et des gestes polis ? Pense-t-il vraiment qu’elle le voudrait pour le trimbaler à son bras en public ? Elle s’amuse de ce qu’il semble s’imaginer d’elle et de ce qu’elle veut. « Vous semblez bien sûr de vous quant à mes attentes monsieur Orlov. » Un regard pénétrant avant de le saluer d'un sourire tranchant et de tourner les talons pour le laisser lui échapper sans essayer de le retenir. Un coup œil à son employé posté sagement près de l’entrée, un mouvement de tête froid pour lui indiquer de s’occuper des mallettes restées à l’intérieur de la chambre, un certain goût d’inachevé sur le bout de la langue.


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