together.

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@adonis worall

t'as la gueule du type qu'on veut pas voir trainer avec sa petite soeur. qu'elle répond du tac au tac en examinant ses mains minutieusement, puis son visage, un léger sourire sur les lèvres. j'suis sûre que tyron serait pas heureux de te savoir ici, avec moi. elle hausse les épaules. à vrai dire elle n'en sait rien, elle ne se pose que très rarement ce genre de question. il l'interroge et elle se rend compte qu'elle ne saurait pas lui répondre. il dit vrai. des peintres, des artistes, elle n'en connait aucun. son entourage se limite à ses frères, ses collègues de boulot et quelques délinquants notoires du quartier. j'sais pas moi, j'sais juste qu'à la télé ils ont jamais ta tronche les peintres et tout ces autres. qu'elle grogne en relachant ses doigts, presque vexée. elle serait prête à monter se coucher sans un mot de plus, mais elle vient de le mettre au défis de lui tirer le portrait, alors elle se redresse, s'étire lentement sans le regarder. peut-être serait-il temps qu'elle enfile un jogging. ok, j'vais chercher tout ça, mais après, tu monteras la petite dans son lit ? j'ai pas envie de la porter jusqu'à l'étage... une minde boudeuse se dessine sur ses traits.

sans plus attendre elle gravit l'escalier deux par deux, s'engouffre dans la chambre d'amalia, se met à fouiller dans tout les coins. elle met bien cinq minutes à trouver la peinture pour gosse et un carnet à dessin gribouillé dans tout les sens. le matériel sous le bras, elle passe par sa chambre, met un bas avant de redescendre dans le salon tout sourire. elle laisse tomber tout ce qu'elle a trouvé sur les genoux d'adonis avec fierté. ça, c'est bon ? tu vas réussir à dessiner quelque chose ? le sourcil s'arque, elle s'assoie face à lui, ses yeux clairs venant à la rencontre des siens. faut que je reste parfaitement immobile, ou on peut parler quand même ? parce que c'est pas mon fort de rester sans rien faire et à tout les coups, je risquerai de m'endormir. elle ricane, jette un coup d'oeil à la télévision qui continue de piailler.

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@devon willis

Adonis explose de rire lorsque Devon rebondit sur sa question et le dépeint comme le genre de mec qu’on aimerait voir pas voir traîner avec sa sœur. Elle n’a pas tout à fait tort, entre les excès et l’illégalité des affaires dans lesquelles il traîne il est loin d’être le gendre idéal. Toutefois, s’il y a bien quelque chose qui le qualifie c’est la loyauté. Et loyal il est l’est envers le frère de Devon, ce qui fera qu’il ne touchera jamais à sa petite sœur, bien que le contraire ait marqué le début de sa relation avec Tyron. « Il peut faire la tronche s’il veut, il avait qu’à être là. »  Elle le taquine, lui fait savoir qu’il est loin de ressembler à ce qu’elle s’imaginait d’un peintre. Adonis ne peut s’empêcher de la mettre face à la bêtise de ce qu’elle vient de lui dire, plus pour la taquiner qu’autre chose mais il voit bien que la remarque qu’il vient de prononcer ne lui a pas plu. Elle lâche ses mains et lui répond ce qu’il savait déjà, qu’elle n’en a jamais rencontré avant lui. Et ça ne l’étonne pas, car du milieu d’où ils viennent les rares qui s’essayent à la peinture ont tendance à le cacher, ou n’ont tout simplement pas les moyens pour le faire. Il pourrait tenter de rattraper le coup mais il préfère simplement lui rappeler le défi qu’elle vient de lui lancer, amusé par la nature de ce dernier. Dev’ se lève pour aller chercher le matériel qu’elle lui a promis et lui demande un service en retour. « Putain, les willis et le marchandage, vous ne vous arrêtez jamais. Mais vas-y, je la monterai. »  

Quelques secondes après avoir disparue à l’étage, Devon fait son retour dans le salon, un peu plus vêtue que précédemment. « Tu vas pas me dire que t’es devenue pudique soudainement ? » la taquine-t-il en désignant son jogging d’un coup d’œil alors qu’elle dépose sur lui ses trouvailles. Il détaille la peinture pour enfant et les pinceaux en fin de vie qu’elle vient de lui ramener. « Je te promets pas un chef d’oeuvre mais ça fera l’affaire. »  Elle se rassoit face à lui tandis qu’il ramène ses grandes jambes sur le canapé pour y déposer le carnet sur lequel il va lui tirer le portrait. « Essaye de pas trop bouger, mais on peut parler, même si te voir dormir me ferait sûrement des vacances. »  il relève le nez pour lui dédier un sourire malin avant de replonger son regard sur la feuille où il commence une rapide esquisse au crayon. Quelques coups rapides et précis qui laissent apparaître au bout de quelques secondes le squelette de son interprétation du visage de Devon. « Tu devrais aller dans les écoles d’arts de New-York et te proposer comme modèle, tu pourrais te faire quelques billets, t’as un visage atypique. »  L’adjectif qu’il choisit pour elle est un véritable compliment dans la bouche d’Adonis. Il l’a toujours trouvé belle, car elle est faite de contrastes. Le bleu de ses yeux et le brun de sa peau, la douceur de ses traits et la dureté de son regard. Après quelques allers-retours de ses yeux entre le visage de la jeune femme et sa feuille, il saisit le pinceau et les pots de couleurs qu’il estime adaptés. Du noir, du brun, du rouge, et du bleu pour ses yeux. Il a pour habitude de déformer les visages, il affectionne l’horreur et l’étrange, mais ce soir il n’a pas envie de déformer le sien. Il étale la peinture de manière expressive, il marque les traits en leur apportant des reflets durs et tranchants mais il souligne aussi la beauté de ses yeux, isole le rouge de ses lèvres pour le faire éclore au milieu de sa face. Quelques minutes passent, mais rapidement il vient à bout de ce portrait minute. Un dernier coup d’œil pour venir détailler le visage de Devon en silence avant de considérer son « œuvre » terminée et qu’un léger sourire vienne à nouveau se dessiner sur ses lèvres. « J’te le signe pas. »  lui dit-il en lui tendant le carnet dans sa direction. « Quoi qu’il arrive, ça changera pas sa valeur. » s’amuse-t-il en se recalant le dos sur le canapé une fois le croquis entre les mains de la jeune femme.