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 blasphème — Ava

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Message Sujet: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Mer 24 Fév - 18:21


blasphème

L’acide dévale la gorge putride de l’immonde Caliane qui, ce soir, a décidé de s’enivrer. Elle empeste le vieil amour, le sexe consumé, sur sa langue trainant les relents de la pureté avalé par sa gorge de serpent. Face à la psyché d’un bien beau miroir, elle mire son reflet, sourit presque en s’observant avaler un énième verre d’un rouge français, sourit en observant le corps nu d’un adolescent épuisé, emmêlé dans ses draps beiges, pris au piège de sa paresse, de l’épuisement qu’elle lui a injecté, chevauchant sa carcasse de jeune homme épris par le corps d’une femme qui en sait davantage. Satisfaisant mais sans plus. Satisfaisant mais … il persiste ce « mais » qui ne trouve jamais de réponse. Allez savoir pourquoi la dame en rouge s’enivre ce soir, parée de sa descente de lit, s’occupant de tout remettre en ordre devant sa coiffeuse, rangeant encore et encore ses parfums, le mélange des pilules prises et de l’alcool vrillant dans son estomac n’arrangeant rien à son état. La nuit est encore jeune mais les chandelles flamboient, rappelant presque le décor d’un siècle passée, une mise en scène bien audacieuse et peut-être ringarde pour celle qui demeure amoureuse de la débauche qui trainait dans les siècles d’avant, là où l’on n’aurait pu juger qu’elle baise avec le plus jeune des adolescents. Ils sont les plus tendres, les plus dociles, parfois les plus empressés mais qu’importe, ils s’éduquent en elle, se voient pris par ses cuisses d’ensorceleuse, de pieuvre noire ne laissant pas s’échapper ses proies et de ses lèvres qu’ils peuvent parfois goûter, ils peuvent y sentir tout le péché qui s’y noie.

La Terre bascule, la deuxième bouteille largement entamée, seule. Elle n’autorise pas à boire, si ce n’est quelques lampées coupées avec de l’eau, comme on se montrerait indulgente avec son propre enfant. Massant sa tempe, mirant son visage de femme que le temps n’épargne pas, ses cheveux noirs relâchés, loin de la mise parfaite qu’elle s’autorise à faire paraître, elle avale une énième gorgée, encore une autre et elle déglutit pour avaler le sang qui coule dans sa gorge habituée à l’agression des bons millésimes. Dans un soupir, elle dépose le verre à pied, se redresse, se revêt, mirant un instant l’amant endormi recueilli il y a quelques mois. Elle pense à sa propre fille, se laisse aller à lui envoyer un premier message qui demeure sans réponse. Et il ne lui suffit que de ça pour soupirer son agacement cachant l’inquiétude risible d’une mère qui refuse de relâcher ses enfants dans la jungle de la vie. Peu à peu, elle se débarrasse de la soie qui la cachait, dévoilant son corps nu, son ventre ayant connu trois grossesses, ayant portés trop beaux enfants, dont l’un dont elle ne sait plus rien désormais et elle se refuse à y penser, tenant entre ses doigts l’alliance pendant à son cou, ayant quitté son doigt depuis des années, à présent. Il ne mérite plus qu’elle prononce même son nom en pensées, qu’importe les désirs qui pourraient encore la porter vers lui. On ne désire pas un absent. Dans des gestes secs liés à l’habitude, elle se pare de son tailleur le plus sombre, un foulard pourpre entourant son cou bien pâle où l’on perçoit les veines qui pourrait tenter les affamés. Un coup d’œil à son portable et elle serre les dents, l’ivresse lui faisant renvoyer quelques insultes et menaces qui ne sont que des mots au travers de l’écran.

Ava.
Ava n’est pas là.
Ava n’est pas là
Alors la mère panique,
Se noie et se débat contre les démons
Qui grignotent sa raison.


Sa fille n’a pas le droit de l’ignorer. Pas ce soir. Pas alors qu’il lui semble lui avoir toujours ordonné de répondre dans les minutes qui suivent. Elle se trouvera punit si elle ne le fait pas. Elle se trouvera de nouveau attachée à sa chambre, enfermée pour que personne ne vienne la corrompre. Caliane s’évade dans un bruit de talons clinquant comme une promesse de mort. Et dans les couloirs, l’Enfer s’entend, la reine entendant au travers des murs, les gémissements des clients venus chercher le plaisir, quelques minutes de perditions, la parlote pour certains, les lèvres de jeunes filles pour les avaler et quelques femmes, parfois même des visages bien connus, se perdent dans les belles chambres rococo qui cachent ses précieux agneaux. Le loup gardant la bergerie traverse ce long couloir avec davantage d’assurance que l’enfant qu’elle fut et qui entendait son père laminait le cœur d’une putain avec l’assurance d’un porc, grognant comme eux et le dégoût menace de lui faire relever la lèvre. « Je sors. » signe-t-elle avant même que l’un de ses cerbères, son plus grand suiveur, les traits asiatiques, ne demande quoi que ce soit. Il s’incline, la devançant pour faire avancer sa voiture tandis qu’elle dévale les marches de ce pas assuré mais lent, lent. Car le vin badigeonne son esprit et ses yeux voudraient voir sa fille, la toucher, être sûre qu’elle n’est pas perdue, que rien ne lui est arrivé. Le trajet lui semble bien long et les appels se succèdent, s’enchaînent, les paupières lourdes, la vue troublée. « Madame ? Tout va bien ? » Elle ne fait que hocher la tête, ne croisant pas le regard inquiet de son chien de garde, doucereuse, protectrice de cet enfant qui fut l’un des premiers. Elle serre les dents, heureuse de sentir les calmants agir, heureuse de sentir que rien ne plus l’atteindre. Défoncée et ivre, autant que doit l’être sa fille dans un coin paumé de New-York, elle s’empresse de sortir dans la rudesse bien froide de ce soir hivernale, son souffle laissant s’évaser la nuée d’une brume de condensation.

Les cheveux relâchés, toujours, elle n’a pas besoin d’ordonner de repartir, remontant les escaliers, sortant la clé qu’elle ne devrait pas avoir mais c’est elle qui paie le toit sous lequel sa fille s’abrite souvent. Elle l’espère ici. Elle l’espère plus que tout car le cœur se débat et la solitude, ce soir, lui est bien douloureuse. Ce sera sa joue qui trouvera la poitrine de sa fille pour entendre son myocarde battre, aussi souvent qu’elle le faisait lorsqu’Ava n’avait pas encore l’âge de se faire entraîner par les tourbillons insidieux de la vie, s’assurant qu’elle vivait toujours, inspirant son parfum de bébé et d’enfant innocente. Caliane, une fois la porte refermée, s’y appuie, déglutit, résistant contre la nausée et le mal de tête qui enfle et enfle encore, fermant les yeux pour résister à tout. Elle bouscule les meubles, il lui semble que quelque chose tombe et se brise dans son chemin alors qu’elle abandonne la bataille en ouvrant brutalement la chambre de sa fille. Vide. Noire. Sans rien. Le parfum de son enfant, pourtant, plane là, partout où elle est passée et la mère qui est devenue l’infant, s’avance, le visage pris par l’obscurité pour qu’on ne voit pas sa détresse, le silence laissant entendre le murmure d’une langue étrangère appelant le prénom de douce fille. Enivrée, elle s’effondre sur le lit, tombe dans les limbes, inspirant l’odeur qui coule souvent dans les cheveux sombres, semblable aux siens, de sa progéniture. Et le matin parait venir bien vite lorsqu’elle perçoit le cliquetis, les rires, les froissements. Les paupières lourdes, les prunelles embrumées, elle soupir de douleur, met un temps infini à comprendre qu’elle n’est pas chez elle, s’élevant brutalement, ses mèches sombres entourant son visage blême. Des bruits se font entendre au-delà de la porte refermée. Elle ne pourrait qu’en reconnaître la chanson et voyant l’aube prête à s’élever au travers de la baie vitrée, elle s’élève, quitte le nid de sa fille pour ouvrir brutalement la porte et tomber sur le plus affreux spectacle. Il lui semble être condamnée à surprendre les couples en pleine fornications. « Bonjour Ava. » L’italien sonne, tonne même, de sa voix brisée par l'éveil récent pour que, déjà, l’amante qui l’accompagne soit écartée, fixant le couple, le fusillant de sa froideur, de sa grandeur alors même que la gueule de bois lui mitraille le corps, les muscles, les tempes. Une épaule contre le mur, les bras croisés sous sa poitrine, elle patiente, peu timide et peu honteuse d’interrompre sa fille dans sa vie de jeune adulte.  


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Message Sujet: Re: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Mer 24 Fév - 18:57


blasphème

La gamine titube,
Ses doigts entremêlés à ceux qu'une inconnue rencontrée le soir-même. Il doit être trois heures du matin quand le corps de la blonde se fracture contre la porte d'entrée, les lèvres d'Ava gravitant de son cou à sa bouche. De sa bouche à ses seins. De ses seins à toute la peau découverte qu'elles trouvent sur leur passage. La proie se laisser volontiers dévorer, là, au milieu du couloir et Ava se décide enfin à enclencher la poignée qui s'ouvre sans qu'elle n'ait besoin de clés. L'alcool l'empêche de se poser la moindre question. Elles dérivent jusqu'au premier mur qu'elles croisent, le loft est très vite baigné par leurs rires, les mains de l'italienne se font pressantes, elles retirent avec hargne les vêtements qui l'encombre. Se laisse trainer jusqu'à sa chambre comme si blondie était déjà venue ici. C'est peut-être le cas ? Mais la jolie blonde s'arrête nette et Ava grimace. c'est qui, celle là ? d'quoi elle me parle ? Elle se retourne. Sur le lit gît sa mère, elle s'en approche à pas de loup se penche et observe en ricanant, c'est ma mère. probablement ivre morte. elle hausse les épaules, sans plus se formaliser. Elle ne lui laisse même pas le temps de répondre, qu'elle se rue de nouveau sur elle comme si elle était en manque.

C'est dans le salon qu'elles termineront leurs frasques.

Le soleil pointe à peine le bout de son nez quand Ava s'imprègne de son met favoris. De la poudre plein les narines pour ne jamais se laisser happer par le sommeil qui devrait pourtant la terrasser. Elles sont insouciantes les deux jeunes femmes, ne se préoccupent pas du monde qui se réveille autour d'elles, n'entendent plus les vrombissement des moteurs au bas de la rue. Dans leurs veines ne circule que le poison qu'est l'envie. Sur le canapé xxl les corps s'entrechoquent, tentent de se dominer sans qu'il n'y est de réel vainqueur. La brune à le visage enfouie entre les cuisses de l'amante lorsque l'italien résonne jusqu'à ses tympans, mettant à mal la symphonie qu'elle commençait à trouver mélodieuse. Elle se redresse aussitôt, jetant un coup d'œil mauvais en arrière. Madame Caruso se tient derrière, appuyée au chambranle, ses bras croisés comme si elle s'apprêtait à lui infliger la punition de sa vie.

Le regard d'Ava se fait plus dur. Vêtue de ses seuls sous-vêtements, elle se lève abandonnant la blonde à la fraicheur du loft. A l'image de sa mère, elle croise les bras sous sa poitrine, toisant la femme qui lui a donné la vie. C'est un concours silencieux qui s'installe, à celle qui baissera les yeux la première. Elle sait, pourtant, que ce sera elle. Elle glisse une main dans ses cheveux, chassant les mèches rebelles de son visage. tu ne pouvais pas attendre que j'ai fini ? ses dents se serrent alors que ses yeux glissent sur le corps qui tente de se couvrir, que tu m'prennes mon lit est une chose, mais pour le reste... ses sourcils se froncent, ses pupilles dilatées par les psychotropes l'empêchent de faire la mise au point sur les traits tirés de sa mère, elle soupire mais se pare d'un sourire étincelant, de toute manière t'as réussi à me couper l'envie. elle se détourne, attrape un peignoir en soie pendant à une chaise et l'enfile. C'est son téléphone qu'elle saisit en deuxième, des appels manqués, des sms, la plupart de sa mère, noyés sous des notifications inintéressantes. Comme l'enfant ingrate qu'elle est, elle passe sous le nez de sa mère, les doigts accroché à son appareil, le sourire jusqu'au oreilles, réfléchissant d'ores et déjà la prochaine photo qu'elle prendra. Le cliquetis de la capture ne se laisse pas attendre, c'est un selfie devant les baies vitrées de son loft qui aura raison d'elle. waiting my coffee, after my lazy nigth. quelques mots pianoté à la vas-vite, Ava ne se soucie plus de Lou, qui ne prends même plus la peine de s'habiller. La voilà debout elle aussi, s'approchant d'elle pour écraser ses lèvres contre les siennes. tu veux un café ? qu'elle lui murmure, avec plaisir. prépares en un pour ma mère aussi. s'il te plait. la formule de politesse lui irrite la bouche et elle s'installe dans le canapé, observant le corps nu de la blonde filé jusqu'à la machine à café. est-ce que je la connais ? demande-t-elle en relevant son regard sombre vers sa mère, j'ai l'impression qu'elle se repère dans cet appart mieux que moi. elle délaisse l'anglais pour l'italien, dans l'espoir de ne pas se faire comprendre.


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Message Sujet: Re: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Mer 24 Fév - 19:24


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Combat oculaire entre mère et fille et la femme qui devrait être sage et pieuse n’abaisse pas son regard des yeux noirs qui lui ressemblent tant, retenant le geste qui mènerait ses doigts à sa tempe douloureuse, se blâmant d’avoir tant abusé du vin la veille, ignorant superbement ce que l’amant, trop jeune, est devenue au matin, s’il s’est même déjà éveillé. Il se verra peut-être sorti de la chambre par un de ses cerbères, obligé de se décrasser, de s’habiller, de vivre comme s’il ne venait pas de subir la dominante passion de la maîtresse des lieux. La blonde qui accompagne sa fille, elle ne lui jette qu’un bref coup d’œil, se pare de silence pour laisser Ava vaquer à son ignorance, à son insolence habituelle, serrant les dents pour ne pas céder à la violence qui erre depuis toujours dans son corps et ses poings. Elle aurait pu être de ces mères blasphémant sur la peau de ses gosses, les frappant pour que les leçons rentrent davantage. Poussant un soupir, elle-même fouille la poche de sa veste qu’elle n’a pas retirée pendant sa courte nuit pour observer les messages qui l’attendent, fronce le nez face à l’apparition d’un nom qu’elle n’aurait jamais voulu revoir, le cœur distrait, un bref instant, s’égarant pour murmurer un autre nom que celui de sa fille, son fils ayant laissé un autre message à sa tendre mère qui s’empresse de lui répondre. « Au moins ton frère sait s’tenir. » marmonne-t-elle dans un italien fait pour insulter l’inconnue, qu’’elle soit exclue et déguerpisse. Elle élève son regard pour voir l’embrassade, l’observant d’un œil froid et peu tendre, se promettant d’arracher le nom de cette fille et qu’elle ne revoit jamais la sienne.

Elle s’avance, se décolle du mur, les pieds nus, la mise parfaite en oubliant ses cheveux détachés, un ange noir sorti du sommeil, fixant les vestiges de la poudreuse ayant été avalé sur la table, laissant son doigt y trainer en cillant, la rage faisant trembler sa main, la peur, elle aussi. Frottant les résidus de cocaïne entre la pulpe de son pouce et son index, elle observe la silhouette dénudée partir vers la cuisine ouverte, les baies vitrées offrant toute sa vue sur un New-York bien immense pour leurs minuscules êtres, fixant le dos, la chute de reins de la nymphe ramené par sa fille, une beauté banale « Tu aurais pu mieux choisir. Elle ne te vaut pas. » langue étrangère se mélange, détournant enfin les yeux vers sa fille, défoncée à la poudreuse qui lui pend au nez, voyant les ravages de ses cures sur son visage pourtant bien délicat. « Qu’est-ce que j’en sais, Ava ? Toi seule sait qui tu ramènes dans ta piaule, non ? » Se détournant, elle file vers la chambre, arrache d’un cintre un autre peignoir de soie noire pour revenir dans le grand salon, loft trop immense pour sa tendre progéniture qui n’y demeure pas tant que ça, prison d’or et d’argent où elle aimerait l’enfermer. Se dirigeant, guerrière et bien plus grande qu’elle, vers l’amante qui élève son regard pollué par la défonce, elle lui jette le peignoir, la voyant s’empresser de le rattraper au vol entre ses mains mal assurées, sa chevelure blonde en pétard autour de son visage d’enfant paumée « Habille toi. » Un ordre que la fille hésite à écouter, tournant son regard troublé vers Ava avant que d’un pas Caliane ne s’avance, ne tente de faire ployer la maigre figure pâle qui finit par cacher seins, ventre et l’éden de ses cuisses sous le noir doucereux. « Bien. » Elle esquisse un sourire, la fixant encore un instant avant de parler d’un ton plus rude et plus fort, d’un italien qui cisèle le silence, pour sa fille « Dis lui de s’en aller. Maintenant. Ou j’me charge d’elle. » Les yeux de la reine mère se glisse dans les entrailles des opales de la victime de sa fille qui en oublie le bourdonnement de la cafetière en train de bouillir, l'odeur du café les entourant toutes entières mais celle d'un froid terrible le recouvrant bientôt, la méprisant de sa blase avant de détourner le regard vers celle qui demeure affalée dans son canapé « Où est la came, Ava ? Tu as envie de retourner là-bas, peut-être ? » Miel bien onctueux sur ses lèvres ayant perdus leur rouge d’antan, les ridules d’un sourire fielleux s’esquissant, ce là-bas, sonnant comme la pire des menaces.

Ne m’oblige pas à te faire hurler, ma fille,
Ne m’oblige pas à te voir souffrir de nouveau,
Ne m’oblige pas à te contempler te lacérer la tête,
Sans que je ne puisse rien n’y faire.
 


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Message Sujet: Re: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Jeu 25 Fév - 11:25


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Au moins ton frère sait s’tenir.
cet enfoiré, juste bon à me faire chier. je lui réponds pas, je me concentre sur les notifications qui ne cessent de poper sur l'écran du smartphone. déjà quarante vues en moins de trois minutes, j'ai le sourire qui s'élargit.
Ava croise les jambes, assise sur le canapé ses ongles manucurés grattant le tactile. C'est son journal matinal à elle, les nouvelles qu'elle ne peut rater, toujours se tenir au courant des nouvelles tendances. Des derniers potins. Toujours vérifier si son nombre d'abonnés n'est pas en train de chuter malencontreusement. Elle relève même pas le menton lorsque sa mère se déplace, se moque plus que jamais de ce qu'elle trouve sur la table basse. Elle n'est plus à ça près. Il est de notoriété publique que la fille Caruso ne sait pas avancer sans son gramme de cocaïne journalier. Un rire lui échappe à la réponse de sa mère, elle a beau se creuser les méninges elle est bien incapable de se rappeler ce qu'elle a mangé la veille. Ah, si. Son feed instagram s'en charge pour elle, mais concernant la dénommée Lou, aucun souvenir de vient interrompre ses pensées.
Il n'y a que l'odeur du café pour la faire relever le nez, tordant son cou jusqu'à une scène qui la fait ricaner bêtement. La blonde complétement nue sous le regard meurtrier de sa mère. Quand elle enfile un peignoir, Ava soupire de mécontentement, retournant à son occupation favorite. non. j'veux qu'elle reste. je l'aime bien. pour le peur qu'elle connait d'elle, son prénom, la marque de ses chaussures: des escarpins valentino qui manquent à sa collection et la couleur des sous-vêtements qu'elle portait. Un ensemble vert émeraude dont la petite culotte traîne à côté de son pied, elle joue avec. La voilà qui ouvre ses messages privés, cliquant sur la réaction de Sophie à sa nouvelle story oh, you'r with the hottest, give him some kisses accompagnée de coeur multicolore, c'est de samuel qu'elle parle et aussitôt Ava s'offusque, écrasant avec virulence son téléphone au milieu du restant de poudre.
là. elle est là, partout sur le sol maintenant. putain ! qu'elle hurle à Caliane en se renfrognant, ses iris s'égarent jusqu'à new-york qu'elle déteste. Cette ville remplie de connards et de connasses qui ne savent pas l'apprécier à sa juste valeur. La californie lui manque, Madrid plus encore. retourner où ? cette cure à la con ? t'as l'impression que ça sert à quelque chose ?! j'ai jamais été aussi peu productive ... c'est cet air, j'étouffe. qu'elle crache, montrant de ses bras la ville que son loft surplombe. Rien ne lui convient. Elle n'en a jamais assez. Lou, encore plus défoncée qu'elle repasse devant sa mère et dépose des cafés sur la table basse en verre, avant de s'affaler contre elle. Ses lèvres viennent grignoter son cou et Ava ferme les paupières pour savourer l'instant. Ses doigts glissant contre son bras puis accrochant sa nuque pour l'embrasser comme elle embrasserait une amante de longue date. Avec tout l'amour qu'elle est en mesure d'offrir en quelques secondes seulement. Elle s'en détache et toise sa mère. j'y retournerai pas. je préfère encore crever dans une ambulance.


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Message Sujet: Re: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Jeu 25 Fév - 11:39


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La récalcitrante infante ne sait que hurler sa frustration, bougonner, les yeux absorbés par l’écran comme son fils tenaille les codes d’un monde dont elle ignore tout. Elle-même ne se laisse prendre sous les coups des flash que lorsqu’elle organise de faux comités de charité pour les pauvres enfants perdus qu’elle garde auprès d’elle, mère sainte, mère pieuse, s’agenouillant devant le Très Haut qui ne saurait que la mener vers les égouts des Enfers pour tous les péchés qu’elle orchestre chaque nuit. On ne se douterait pas que sous la sévérité des traits que les hommes adoubent, que les femmes jalousent, se cache l’immondice attrait pour la jeunesse. Son corps aurait pu dévorer celui de celle qui se voit couverte, défoncée autant que sa fille, piégée dans sa brume blanche pour atteindre les paradis artificiels d’une acmé qui fait jouir à la première ligne. Celle dont elle ignore le nom sourit, bêtement, remplie les tasses sans plus se soucier d’elle, hypnotisée par son amante. Ses traits ne lui disent rien, elle, qui ne suit pas le fil des réseaux, d’une actualité banale qu’elle touche du doigt tous les soirs. Elle fait partie de ces pourries que l’on devrait enfermer, les poignets scellés, épouse d’’un malfrat se vantant d’être veuve, pleurant parfois dans le cocon d’un confessionnal pour mentir à un prêtre ou un autre, sur le fait que le désir la foudroie car son tendre mari lui manque, emporté par la mer. Oh, elle sait autant mentir qu’Ava sait montrer sa frustration, avec fracas, plus de délicatesse peut-être. Haussant un sourcil face à la colère subite que la poudreuse glisse dans les nerfs de l’enfant perdue, elle voit ce qu’il reste de ce poison dévaler la table pour trouver le sol. La défier est une erreur, Ava le sait pourtant. Ava sait bien des choses mais il lui semble que dans sa colère, dans sa souffrance mal cachée, que seule une mère l’ayant portée pourrait découvrir, elle oublie.

La langue frôle une canine, l’émail glissant contre la sensibilité d’un muscle qui s’empêche de s’agiter tandis qu’elle s’avance, se dévête de sa veste pourpre pour la lancer sur le canapé près du couple agonisant dans un baiser provocant. Elle voit la blonde s’essouffler contre la bouche de sa propre enfant, le plaisir irradié, loin d’être feint mais le regard oscillant entre elle et la mère à la colère noire. « Oh oui, Ava, ce doit être l’air qui t’empêche de créer. Pas du tout ce qui tu t’fous dans le nez à longueur de journée. » L’audace la guide jusqu’au duo et la silhouette faite de forme tentatrices, comblée et rigide, femme à l’armure masculine glisse jusqu’à la blonde, ses phalanges venant bientôt se crisper dans la chevelure clairsemé de mèches emmêlés. « HEY ! » Le cri est vite étouffé par le regard croisé avant qu’elle ne tombe dans les yeux noirs de sa fille, éloignant la sale gueule de sa victime de la bouche de vipère de la damnée. « Je vais te couper les vivres. C’est ce que tu veux ? Et je donnerai le double de ce que je te donne à ton frère. Tu aimerais ça ? » Elle ne sourit que pour la narguer, son pied nu aux ongles carmins repoussant brutalement la table basse, forçant la blonde à détourner son visage vers elle, voyant quelque chose comme le vice de la peur s’inscrire dans les iris de l’amante qu’elle maudit. « Tu ne mérites pas ma fille. » « A-Ava … » « Chut. » Les lèvres embrassent une joue et elle pourrait rire, aliénée par la jalousie maladive d’une mère refusant de voir son nourrisson grandir, contre cette peau ayant connu les baisers de sa tendre fille, tendre et piètre fille. « Lèche la poudre sur le sol. » Elle ordonne encore, se croit maîtresse des lieux, couronnant le tout de son aura malsaine, détournant ses yeux noirs à nouveau vers sa progéniture « Ou tu veux le faire peut-être, ma chérie ? Il ne faudrait pas gâcher la merde que tu achètes. » Et malgré le geignement de douleur de la blonde dont elle tire davantage les mèches pour se pencher vers sa fille, ses seins frôlant ceux de la pâle naïade, elle s’assure qu’Ava ne détourne pas le regard « Ne me défie pas maintenant, Ava. Tu sais que je suis de mauvais poil quand je n’ai pas encore bu mon café. Alors choisi … Toi ou elle. Si c'est elle, tu feras ce que tu veux. Si c'est toi ... Hm, je ne sais pas, je réfléchis. » Voix grave, l’italien jamais bien loin dans l’accent qui sonne dans ce silence que les baies vitrées accentue, loin du capharnaüm des rues bondées où elle devra bientôt retourner.

Tu aurais dû la laisser partir.
Tu le sais, je te ferai pleurer s’il le faut
Pour que tu viennes toujours chercher réconfort
Contre mon sein et contre aucun autre.
 


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Ven 26 Fév - 13:21


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Elle devrait se méfier de sa mère, contrôler ses gestes, mesurer ses propos pour ne pas s'infliger sa colère. Mais la gosse est insouciante, d'autant plus maintenant que la came se retrouve éparpillée sur le sol. Encore plus après avoir lu un message ayant eu l'effet d'une bombe dans sa cervelle capricieuse. Ava se laisse contrôler par ses émotions les plus pures, peine à faire semblant. Elle aimerait que Caliane leur tourne le dos, qu'elle les laisse profiter de cette matinée comme bon leur semble. Quelques heures coller à la bouche d'une jeune femme avant de trouver mieux à faire. Quand l'inspiration n'est pas là, l'italienne occupe son ennuie en bavant des mots d'amours véridiques, comble les yeux qui la dévorent de promesses qu'elle oubliera le surlendemain. Puisque rien n'importe plus que les projecteurs braqués sur elle en permanence. L'amour n'a rien d'éternel, elle le consomme à l'instar de la cocaïne, se shoote aux endorphines.

vous me faites tous chier avec ça. si c'était si dangereux pour la santé, ce serait pas si facile de s'en procurer. qu'elle siffle, maintenant le regard dur de la génitrice. eh non, non, non, ce n'est pas ça qui m'empêche de produire quoi que ce soit. elle ses crispe quand l'aînée se rapproche, a un mouvement de recul quand elle lui retire l'amante avec vigueur. la pauvre, ça doit faire sacrément mal. Son souffle se coupe aux propositions de sa mère. le double ?! et il en ferait quoi ce tocard, du double de ce que tu me donnes ? il s'achèterait des ordinateurs derniers cris au lieu de se payer des fringues décentes... sérieusement ? c'est ce que tu veux ? qu'il se traine encore et toujours en jogging dans ta barraque. elle s'essouffle en piaillant, massant de deux doigts sa tempe en imaginant le désastre que produirait son frère. C'est inconcevable. La peur s'empare d'elle quelques secondes seulement, l'empêchant de se focaliser sur la scène devant elle. Que deviendrait-elle sans l'argent gagner à la sueur de son front. les courbettes, les bonnes manières, les cadeaux hors de prix, ça prend du temps. Son visage se redresse, Lou est coincée entre les griffes de Caliane. Ava ricane. qui me mérite au juste ? elle arque un sourcil, le défi aux creux des pupilles. Personne. C'est un fait. Une évidence ancrée en elle depuis toujours. Personne ne sera jamais bon pour elle. Il n'y a que sa chère mère qui sait ce qui est bon. La seule à détenir les clés pour une vie merveilleuse. L'amour qu'elle lui porte devrait être suffisant pour une dizaine de vies, à quoi bon le chercher ailleurs. C'est elle qui essuit ses larmes, calmes ses nerfs, la réconforte à toutes heures du jour ou de la nuit. Sa seule et meilleure confidente. Mais aujourd'hui, Ava n'en a pas envie.
Aujourd'hui, elle veut la paix. Loin des iris accusatrices.
tu me prends pour un dyson ? ... t'as qu'à la lécher la coke si t'as peur de voir ton argent partir à la poubelle. elle se lève enfin, saisit le poigné de sa mère pour la forcer à lâcher blondie. Non sans mal. Elle grince des dents, se débat sur la poigne sévère mais parvient au bout de quelques insultes lâchée en italien à décrocher les ongles du crâne qui n'avait rien demandé. va m'attendre dans la chambre. qu'elle balance à son invitée en la poussant par l'épaule. Se retrouvant face à sa mère, elle retient un cri. tu n'as qu'à le boire ton café, de sa main elle désigne la tasse encore fumante sur la table basse, et après, on pourra discuter.


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Message Sujet: Re: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Sam 6 Mar - 20:04


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La bête noire s’érode dans les prunelles brunâtres et cherchent l’emmerdeuse infante qu’elle a sorti de son ventre vingt-sept années, dans les cris et les larmes, de douleur ou de joie, dans l’odeur du sang et de la femme elle-même, seule, accrochée à la main de celle qui fut l’unique à assister à la naissance de cette fille que seule la mère désira car le père s’était déjà empressé de s’enfuir, prise par sa mer patrie, par l’écume et les vagues, suivant les moutons blancs que le vent fait apparaître. Elle devint mère bien tôt ayant trompé l’homme qui partageait ses draps, ayant tant voulu le nourrisson qui se nourrit à son sein et qui dû le quitter pour ne faire plus que déposer sa joue contre lui lorsqu’il fut tant de grandir. Elle l’enferma dans son cocon, magnifique, d’or et de lumière, parfois artificiels, ne lui faisant voir le monde que lorsqu’elle le souhaitait, lui refusant le danger de l’extérieur, le refusant au garçon comme à la fille. Les deux ne purent voir le jour. Et elle n’oserait penser à l’illégitime bébé qu’elle couva, dont elle sentit les mouvements en elle et qui se vit déposer dans l’alcôve d’un endroit assez sombre pour que les plus malveillants ne le retrouvent pas. Mais qu’importe, à présent, car il n’est plus son fils et peut-être est-il mort dans le froid, comme beaucoup, peut-être a-t-il trouvé meilleur mère qu’elle et l’idée la rend souvent folle. Sa poigne dans les cheveux blonds ne peut que s’accentuer alors que la joute silencieuse entre mère et fille se poursuit jusqu’à ce que la furie ressorte, l’esprit pris dans les sables mouvants et blancs de la neige reniflée. « Tu es défoncée. Inutile de discuter avec toi. » Sa poigne secoue la putain qu’elle se décide à ignorer, à ne pas traiter comme une égale comme trop de gens se découvrent écrasés entre la mère ayant fait office de génitrice et géniteur, ayant la hargne de tous les hommes enragés et de toutes les femmes bafouées. « Peut-être que je devrais discuter avec ton amie, ce serait plus enrichissant ? » Mais le regard de biche effrayée que lui lance sa victime ne lui fait pas croire grand chose, elle manque de se pencher vers elle, de happer ses lèvres pour la simple envie de provoquer la colère chez celle qui partage son sang et est née de sa ferveur.

Je t’ai tant voulu, Ava,
Je t’ai tant voulu qu’il serait incapable pour moi,
De le décrire en mots.
Et je me demande même si tu le perçois,
Enfant ingrate.


Le rire la fait à peine ciller et la froideur de marbre de la reine au sang faussement bleu s’offre à la lueur matinale pour sa fille, écartant la tête de la blonde qui gémit sa douleur, tente de se libérer, murmurant le prénom de l’amante qui l’aura oublié dans quelques jours. « Personne, Ava. Personne. » Fatalité dans cette simple réponse bien modeste de sentiments, esquissant alors un sourire fait pour la rendre dingue. « Tu penses que quelqu’un voudrait d’une camée comme toi, arriverait ne serait-ce qu'à te supporter ? Qui te voudrait à ses côtés … à part ta propre mère ? » Sans savoir, elle fait écho à l’inconscient qui urge malgré tout dans l’être qui n’est pas loin d’elle. « Je me fous de ta came. Je déteste la saleté. Alors range moi ça d’une manière ou d’une autre. » La voix encore enrouée, le mal de tête lui vient à son tour alors qu’elle se souvient des excès de la veille. Ava s’élève, de toute sa grandeur et sa maigreur et le regard de la mère poule s’inquiète, se fond sur les os saillants, sur le visage anguleux. Qu’a-t-elle fait de sa fille ? Qu’a-t-elle fait pour qu’elle devienne une feuille qu’un rien pourrait broyer ? Le combat qui s’installe l’amuse plus qu’autre chose et elle force un instant avant d’abdiquer ses serres s'ouvrant comme ceux d'un corbeau lâchant un bout de macchabée, de laisser s’enfuir la pauvre biche aux cheveux emmêlés, les yeux grands ouverts et plein de larmes retenues laissant insensible la mère qui n’a déjà d’yeux que pour son enfant capricieuse. Saisissant déjà la tasse dans un mouvement élégant, rejetant ses cheveux noirs sur une épaule, elle élève ses yeux vers sa belle fille, sa main libre aux ongles pourpres tapotant la place à ses côtés, sourire plein de miel sur les lèvres, l’offrande d’un moment à deux qui cache bien l’envie d’être auprès d’elle.

Tu auras toujours besoin de moi.
Toujours.


« Assieds toi. » L’italien revient, mord le silence et elle se laisse aller à goûter le café encore chaud, sans sucre et sans lactose, d’un noir profond et d’une odeur lui rappelant des matins bien lointains où elle savait encore rire comme une jeune fille amoureuse face à un homme qui l’emprisonna par son nom. Sortant de son songe, elle poursuit « Tu aimes les blondes maintenant ? » La cuillère fondant dans le noir touille pour frôler les parois de porcelaine en un crissement fait pour agacer sa proie et lorsque celle-ci est assez proche, elle murmure « Je devrais t’empêcher de sortir à nouveau. Tu dérailles une fois de plus. J’ai besoin que tu restes sage et calme Ava. Que tu redeviennes normale, pas un aspirateur à coke. Tu me fais mal, tu t’en rends compte ? » Elle élève des yeux blessés vers sa fille qui n’en verra certainement rien et alors son bras encercle les épaules de sa fille, son nez venant se perdre dans le brun en bataille, ses lèvres embrassant la tempe de l’enfant chérie, tant et si bien qu’elle se voit atrophié d’une part d’elle lorsqu’elle n’est pas là. Tendant la tasse, elle sourit « Je ne t’ai pas manqué ? Tu dois te sentir bien seule pour enchaîner les salopes dans son genre et ne plus voir qui tu invites ou non ici. Tu as toujours bon goût pour les femmes mais là ... » La tasse bien figée entre elle, comme si elle contenait un odieux poison ou un remède à tout, elle murmure toujours, comme une sirène chanterait des mélodies faites pour ensorceler le premier marin idiot « Je peux m’en aller si tu le veux. Moi qui voulait simplement te voir et te sentir … Si je dérange alors je m’en vais mais je m’en irai pour un moment, j’ai beaucoup à faire. »

Tu ne sens pas les crocs que je referme sur ton cou,
Tu ne sentiras pas le sang qui est aussi le mien que j’aspire dans ma gorge,
Tu ne me verras pas te vider de ta substance pour que ne sois qu’à moi,
Que dans cet univers si large et infini, il n’y est alors que mon nom.
Il n’y a que moi, Ava, pour te sauver de toi-même.
 
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Message Sujet: Re: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Jeu 11 Mar - 13:27


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Défoncée, oui, elle l'est. Depuis la veille, même l'avant-veille. Ava ne laisse aucun répit à son cerveau, en perpétuelle recherche de ses limites. Elle comble l'ennuie d'une vie où elle possède trop. En cure, ils ont cherché, des heures durant l'élément déclencheur d'une telle soif de mort. La réponse apparaissait, claire et nette: sa mère. Toutes ces années d'enfermement, toutes ces années à se croire supérieure, invincible. Alors une fois les pieds hors de la villa, à des milliers de kilomètres de la génitrice, Ava est partie à la recherche de ce qu'était réellement la vie. Aujourd'hui, ses envies ne sont que caprices, ressemblent à celles d'un enfant auquel on ne peut dire non. Elle, la huitième merveille du monde. Elle, si important que personne, ni même Dieu ne pourrait décider de son trépa. La cocaïne reniflée plus tôt l'oblige à se sentir au dessus du monde. Elle ne voit même plus les ravages qu'elle provoque, ne se rend plus compte qu'elle est à l'origine de tout les désastres qu'elle provoque. Beaucoup la voyaient artiste en devenir, exposée dans des galeries prestigieuses, il n'en est rien. Les toiles incomplètes s'accumulent dans le loft, l'inspiration se détériore et la colère devient plus brutale d'année en année.

Les mots de Caliane lui font serrer les dents. Personne ne la mérite. Personne ne voudrait d'elle. Une camée. Une putain de camée. Mensonge. Putain de mensonge. Elle nie l'accoutumance, là aussi, se pense supérieure et en mesure de stopper sa prise quotidienne en claquant des doigts. Pourtant son cerveau bouillonne de l'envie de sa future trace. La poudre est éparpillée sur le sol, ce qui la met en rage. C'est de la faute de Sophie et son message à la con. Sans ça, elle n'aurait pas tout foutu en l'air, c'est évident. j'suis pas une camée. qu'elle crache sans même la regarder. Elle se sent pousser des ailes quand elle se redresse pour défier sa mère, un combat pathétique pour une issue lamentable.

La génitrice n'a qu'à lui sourire pour faire resurgir la petite fille en elle. Elle réclame, ordonne d'un italien presque susurré et Ava s'exécute. Assise à ses côtés, elle la regarde intensément. Dans ses yeux brillent un éclat de dépendance. Le pire des poisons est là, effleurant sa peau. les blondes, les brunes, j'en ai rien à foutre du moment qu'elle sont bonnes mignonnes. l'italienne ne s'en formalise jamais, écume les aventures pour palier à sa solitude. A l'image de sa mère, elle saisit la tasse de café encore chaude sur la table basse, son oreille se fait attentive. Elle soupire la gosse, elle soupire et fronce les sourcils, l'inquiétude gagnant ses traits. non. non et non. je ne veux plus être enfermée ou que ce soit. je te l'ai dit. elle ne le supporterait pas. je ne veux pas te faire du mal... qu'elle couine, mais je ne veux pas non plus arrêter de vivre. enchainer les excès pour ne pas se confronter à sa propre personne. Elle se laisse enchainer par le bras de sa mère, se met même à sourire quand celle-ci dépose un baiser contre sa tempe. Elle pourrait quémander plus d'amour à cette femme qui a toujours su lui en donner, comme le lui retirer d'une seconde à l'autre. Une bataille qu'elle mène depuis l'enfance, exister aux yeux de l'être qu'elle admire le plus au monde. c'est toi qui ne vient plus. c'est toi qui ne m'écrit plus. parce que tu as sans doute trouver mieux à faire, comme toujours. elle grogne maintenant. Le manque est là, toujours présent, car elle ne le comble qu'à peine. Juste assez pour qu'elle ne s'envole jamais. ne pars pas, s'il te plait. qu'elle ajoute finalement, ses yeux larmoyants plongés dans ceux de Caliane. je m'en fous de l'autre conne. j'étais heureuse de te voir dans mon lit cette nuit. j'voulais pas te réveiller, c'est pour ça que j'suis restée dans le salon avec elle. elle se justifie comme elle le peut, bredouille des mots pour ne pas se foutre à chialer, on peut même passer la semaine ensemble si tu en as envie. comme avant ?


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Message Sujet: Re: blasphème — Ava   blasphème — Ava Empty Dim 28 Mar - 9:58


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Entre ses mains se tient le cœur de l’enfant qu’elle croit bien aimer. Dans ses serres de charmeuse, la voilà qui détient l’âme de sa propre fille lui murmurant les plus ignobles paroles qu’une mère pourrait donner à l’oreille de son nourrisson, de cette enfant de lune qu’elle aurait aimé gardé dans le haut château de leurs malheurs et bonheurs. N’étaient-ils pas mieux ensemble, sans le monde extérieur à leurs côtés ? Sans les putains qu’elle ramène désormais dans son nid et faisant s’envoler toute la pureté de son enfant qu’elle aurait aimé gardé intacte ? Elle pleure intérieurement de la voir se partager à d’autres, se dédoubler, se ravager l’intérieur du corps aux côtés d’autres qui ne sont que des fantômes qui passent et repartent aussi vite car Ava se lasse, Caliane le sait bien mais la jalousie ne la mord pas moins, l’envie destructrice de faire mourir la blonde qui a fuit dans la chambre fleurie de sa fille n’en démord pas, son regard s’élevant d’ailleurs vers le couloir menant à la pièce où elle s’endormit, ivre et empestant le sexe. Mais Ava n’a pas à savoir qu’elle passa la nuit contre les flancs d’un jeune éphèbe bien plus jeune qu’elle, qu’il aima ses lèvres et qu’elle s’en amusa, attirée par la juvénilité des angelots qu’elle détient sous son toit. Elle lui fait mal et le voit abaissant alors les yeux sur le visage froissé d’une peur certaine de sa propre fille. Penchant la tête, les longues mèches noires aux vagues inquiétantes frôlant les seins dévoilés sous la chemise enfilée, elle tend ses doigts pour saisir le menton de sa progéniture, sa première fierté, celle qui régna sur son ventre et son cœur durant de longs mois, frappant déjà contre les pores de sa peau de ses coups de pieds incessant. Indescriptibles sensations qu’elle ne put même pas partager avec le père qui n’en est pas un.

Comme une mère normale le ferait, elle efface les traces des baisers fugaces échangés avec le fruit bien mûr qui doit osciller de peur dans la chambre, traçant la ligne boudeuse et tremblante de la lèvre inférieur. « Ne pleure pas. » Doucereux murmure, ne supportant point la douleur dans les prunelles sombres des yeux de sa fille capable des plus beaux sourires, de rire de tout, ayant gardé son âme d’adolescente, parfois même de simple enfant. Elle observe son visage, l’image étrange d’une madone dessinant les traits de sa propre enfant dans le silence laissant flâner l’effluve du malsain entre mère et fille, caressant sa joue du plat de ses phalanges « Il n’y a rien de plus important que toi, mon amour. Rien. » Un serment avoué, une vérité nue alors qu’elle esquisse un sourire lorsqu’elle obtient l’objet de sa venue ; sa fille et seulement sa fille. Glissant ses doigts dans les cheveux embrouillés d’Ava, elle semble jouer à la poupée, la recoiffant comme elle le peut, effaçant les traces du passage du stupre « Tu as couché avec elle combien de fois ? » Elle hausse un sourcil, continuant à s’affairer dans les cheveux bruns, s’abaissant même pour plonger son nez dans le cou de l’enfant-cygne, tombant amoureuse des premiers visages féminins qu’elle trouvera assez beau pour elle. Elle inspire le parfum des baisers, un parfum qu’elle connait comme un autre qu’elle ne connait pas. Se redressant lentement, elle dépose la tasse dans un tintement mortel « Je n’aime pas son odeur sur toi. Tu devrais aller te laver. » Elle n’hausse pas le ton, l'échange plein d'une douceur qu'on pourrait croire saine dans ce doux silence de coton, se fait d’un marbre pur alors qu’elle dépose enfin ses lèvres sur la joue de sa fille, de longues secondes, comme un long baiser étrange « Une fois que tu l’auras mise dehors, si tu ne la revois plus et que tu sentiras bon … Je resterai. » Elle souffle un rire qui est loin d’être rassurant mais la comédie est belle et bien en train de se tisser pour Ava, pour qu’elle croit en elle et seulement en elle « Je ne veux pas qu’elle te fasse de mal. Jamais. Aucune n’a le droit de te heurter. »

Je devrais être la seule, tu le sais.
Je devrais demeurer le seul nom qui fait osciller ton cœur.


Le charnel se mêle presque à l’amour maternel dans les caresses qui entourent le visage si particulier mais si beau de son infant chérie « Tu ferais ça pour moi, Ava ? Je pourrais t’aider à te débarrasser de son odeur si tu le souhaites. Ensuite, nous ferons ce que tu voudras. Mais la sentir sur toi … me rends malade. » Elle-même sent sa gorge se resserrer, prise d’une véritable émotion, aliénée par l’amour pour sa fille, comme elle le fut pour son fils, sentant bien ses yeux s’embuer de larmes qui ne couleront pas mais qu’elle laissera percevoir par sa fille dont elle dessine les pommettes de ses pouces « Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je ne veux pas que tu m’oublies … tu comprends ? »   
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