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 rêves et cauchemars — Médée

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Message Sujet: rêves et cauchemars — Médée   rêves et cauchemars — Médée Empty Sam 20 Fév - 10:54


rêves et cauchemars

Silence dans la berline. Silence de mort, silence morne, silence meurtrier. Elle fixe l’écran noir de son téléphone, vibrant d’une rage et de mauvais frissons. Elle aimerait pouvoir hurler sur celui qui partagea sa nuit et la voilà perdue, regrette-t-elle seulement d’avoir cherchée Médée là où elle ne pourrait la trouver ? Était-elle seulement ivre ? Seulement guidée par l’espoir vain et céleste de se voir prendre par une partie de celui qui aurait pu connaître Médée bien plus qu’elle. Finalement, ne sont-elles pas deux étrangères qui ne savent pas s’apprivoiser, se toisent et ne savent pas quoi faire du corps de l’autre ? Elle se sent animal prise au piège, la gorge rougie et irritée par les cris qu’elle a laissé s’échapper quelques instants plus tôt lorsque les bras plus fort que son corps endoloris l’ont emportés dans la cage de ferraille, les poignets étreints, l’arme de poing dissimulé dans sa veste subtilisée, dénudée de toute protection, fouillée sans prendre garde à malmenée un sein ou ses brûlures bien cachées. Elle hait l’homme derrière le volant mais hait bien davantage l’amante qui ne s’est pas montrée depuis. Elle aurait dû le sentir, s’inquiéter, se faire plus maline et moins idiote. Elle erre plus qu’elle ne vit depuis la nuit bleutée, les maux du passage de l’homme en elle, de son ventre à son esprit, à ses lèvres où elle pressent encore le goût de la nicotine, de l’alcool, du désespoir amer et acide, dont les complaintes se mêlent à celles de Médée dans ses nuits solitaires. Elle est hantée par eux, se voit se vider, impossible de se détacher de ce qui fait d’elle une entité prise au piège entre deux démons. Elle n’est finalement devenue qu’une idiote, une enveloppe vide dans laquelle on pourrait glisser bien des lettres, qu’elles soient emplies d’insultes ou de mots doux qui sonnent faux.

Elle la hait, la ligne de ses mâchoires crispée rendant évidente la rage qui habite le clebs qui n’est plus au service que des aiguilles qui se tendent à elle mais ne parviennent qu’à lui donner l’envie de se voir reprise entre les bras de l’un ou de l’autre, de se faire étreindre, même sans que le stupre ne s’en mêle, réclamant l’amour, la tendresse, la violence des baisers qui coupent la gorge, plongeant dans les affres d’une douleur de vieille femme acariâtre qui ne peut plus savourer le moindre bonheur dans sa piètre solitude. Elle n’en supporte plus l’écho. Et elle tremble d’une peur qui n’est pas liée à ce qui pourrait l’attendre entre les murs où on la mène, condamnée à la rupture, peut-être. A peine retrouvées qu’elles se verront arrachées. N’y-a-t-il aucune souffrance qui vienne embrasser son cœur déjà sanglant, pleurant les larmes purpurines de ses envies sanguines ? Elle ne saurait dire ce qui la fait trembler, ce qui lui donne une ignoble nausée, ne voyant pas le paysage qui défile, les ongles grattant l’intérieur d’une paume, mirant alors son reflet de femme enfermée dans la toge d’une rescapée de la toxicomanie, la peau plus pâle que jamais, les yeux sales de sa détresse, le coin de ses lèvres encore ensanglantée par le poing qu’on fut obligé de lui donner pour la faire entrer sur la banquette arrière où la voilà fille de papier, bien sage, prête à s’enfumer. Fermant les yeux, elle prie ne pas gerber sa haine aux pieds de Médée, de ne rien dire et ne rien faire. Qu’y a-t-il de plus en cet homme à qui elle a donné son corps décharné ? Il n’y avait rien d’autre à trouver, rien d’autre à chercher et pourtant, elle a creusé et creusé encore dans les côtes de la silhouette puissante qui laminer son ventre de ses manipulations assassines, elle a gémit sans savoir quel nom crier, se laissant emporter par l’ivresse d’un érotisme interdit qu’elle a regretté. Mais il serait mentir que de dire que tout d’elle ploie sous les remords. Non. Elle l’a voulu, elle l’a peut-être voulu ce soir où la porte a coulissé, elle, laide et endormie, encore rose et pâle des acmés atteints, tombant sur le prince noir dont le parfum se mêlait au sien. Ils semblaient à deux fauves prêts à se dévorer. Ils semblaient s’aimer et voilà ce qu’elle n’a jamais voulu s’avouer. Jamais. Jamais Médée, qu’elles aient dix ans de moins ou de plus, ne l’a regardé ainsi.

Sourire amer qui s’esquisse car elle sait. Elle comprend que jamais, de personne, elle ne saura être réellement aimée. Une éclopée ne mérite que le mépris, une camée ne mérite que l’ignorance. La voiture s’arrête et elle redresse à peine la tête, la détourne d’un centimètre avant qu’on ne lui ouvre la porte, princesse condamnée mais vite attrapée par le coude. La vipère siffle, s’arrache à la poigne d’un coup de coude bien senti en plein plexus, refusant d’être escortée comme la dernière des pendues qui verra la corde lui décorer le cou. La peine l’étreint au fil des pas qui la mènent là où elle se doit d’aller, son regard n’errant nul part ailleurs que devant elle jusqu’à ce qu’on lui ouvre la jolie porte d’un bureau, jusqu’à ce qu’une première botte vienne piétiné le sol bien lisse d’un endroit nouveau. A elle de voir le cocon où Médée passe bien des heures et il n’y a qu’elle qu’elle remarque, à la seconde où elle inspire l’air de la pièce.

Je te sens.
Tu sais, je sens tes mains sur moi
Comme je sens les siens là où tu es passé,
Je te ressens mais toi, me sens-tu seulement ?
J’aimerais, qu’un peu, on m’éloigne du bord des larmes
Qui ne tarderont pas à venir face à toi.


Comme une élève récalcitrante, elle s’avance jusqu’au bureau de la grande dame blanche, de l’admirée qui pourrait se vanter de l’avoir entendu jouir, pleurer de plusieurs orgasmes qui détruisaient son corps entier, tordu sous le sien. Elle, dont elle se souvient des mots, elle auprès duquel elle aurait voulu s’assoupir. La sale gueule de Cosima s’offre à elle, impassible, cachant la détresse, le givre couvrant presque ce silence. « Explique toi. Maintenant. » Et la rage lui revient, ses cheveux noirs caressant les traits fins mais décimés par l’addiction, les cernes présentes car voilà longtemps qu’elle ne dort plus vraiment, car depuis qu’il est venu, elle n’a pas su fermer l’œil plus que deux heures d’affilées. L’épuisement ressenti, Médée doit bien l’ignorer et ne rien vouloir en savoir et pour rien au monde, elle ne lui donnerait l’occasion de voir davantage de sa faiblesse. « Tu me hais ? » La question lui échappe, douce, comme lorsqu’elle ne croyait pas à son apparition dans cette rue sombre, comme une enfant qui demanderait à sa mère si sa bêtise lui vaudra d’être punie éternellement.

Car ta haine, je ne la veux pas,
Aussi aliénée que je suis,
Je préfèrerai ton indifférence
Mais par-dessus tout, ta présence.



(c) corvidae
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Message Sujet: Re: rêves et cauchemars — Médée   rêves et cauchemars — Médée Empty Lun 1 Mar - 13:03


raging storm
@cosima black

vous me la trouvez et vous me la ramenez.
l'ordre avait sonné quelques heures plus tôt, balancer à Vega qui n'avait pas cherché à comprendre. l'homme bon à exécuter chacune des demandes de Marlowe, les pires comme les plus douces. ce sont des heures et des heures de réflexions qui l'avaient poussé à agir de la sorte, prétendre dans un premier temps que rien ne l'avait ébranlé, avant de se laisser consumer par la haine et le dégout qu'elle sentait à présent dévaler son épiderme. c'était trop. beaucoup trop pour son organisme habitué au vide constant. les mots de james avaient eu l'effet d'une bombe à retardement, des propos qu'elle pensait digérer en une semaine loin du monde. la fuite comme seul point de repère dans cette vie qui ne tournait plus rond. puis une fois les rues de new-york foulées à nouveau, tout était partie en vrille. toutes les émotions l'avaient submergé alors qu'elle tentait de reprendre le cours de son busines laissé à l'abandon. plus elle fermait les yeux et plus c'est eux qu'elle voyait. leurs corps entrelacés et leurs souffles en partage.

et à cet instant, alors que Cosima est poussée dans son antre, son cœur s'emballe puis se serre. laissant une grimace se dessiner sur ses traits. une clope entre les doigts, son regard se balade sur la silhouette qu'elle a commencé à apprendre. mais elle ne voit que lui, elle ne sent que lui. pas un soupçon du parfum de la fille black, seulement le sien qui se met à embaumer l'espace jusqu'à lui filer la nausée. alors elle inspire la nicotine à plein poumons, sans détacher ses yeux des siens. elle étouffe un rire sarcastique quand la brune s'octroie le droit à la parole. tu aurais pu en choisir mille autres que ça ne m'aurait rien fait, tu aurais pu partager tes courbes avec le monde entier que je n'aurai même pas sourciller. mais lui. pourquoi lui ? pourquoi ? alors que tu savais, tu le savais, c'est certain.
je t'en prie, assied toi. qu'elle lâche entre deux taffes, sans se soucier des autres mots qui s'échappent d'entre ses lèvres. puisqu'elle ne saurait qualifier ce qui l'accable, la haine n'est que trop facile. c'est bien pire que ça, plus insidieux. de la jalousie mêlée à une colère qu'elle ne saurait appréhender. assied toi. elle réitère, plus férocement avant de passer sa main libre dans ses cheveux, essayant tant bien que mal de garder son calme.

ses iris clairs la sondent et un silence de plomb s'installe. dans son cerveau c'est la pagaille, les connexions se font rudes, si rudes qu'une migraine atroce s'éveille entre ses tempes. je ne vais as revenir sur les quelques stupidités que tu m'as écris, commence-t-elle, en montrant d'un œil rageur le téléphone abandonné sur le bureau nous ne sommes pas en couple, bla-bla-bla, tu te doutes bien que ce n'est pas le problème. tu te doutes bien que je n'ai que faire de tout les hommes que tu accueilles entre tes cuisses. tous. si ce n'est lui. avec hargne elle écrase le mégot de cigarette dans le cendrier avant de s'en rallumer une nouvelle, james, son regard se fait plus appuyé, tu t'es doutée de notre proximité, puisque tu l'as vu, dans cette suite. qu'est-ce qui t'es passée par la tête ? demande-t-elle sans virulence, avant de continuer. james est mon frère. l'aveu lui lacère la langue, une vérité qu'elle ne voudrait pas accepter et qui devient son cauchemar.

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Message Sujet: Re: rêves et cauchemars — Médée   rêves et cauchemars — Médée Empty Lun 1 Mar - 20:54


rêves et cauchemars

Le silence est éreintant, pesant et le visage dégommé par le poing qu’on lui a mis ne saigne plus. C’est le reste qui semble fuir par toutes les plaies invisibles, l’une en face de l’autre, désorientées et elle la voit, la perçoit, cette détresse immense en elle, l’observe avec un émoi qu’elle tente de cacher car elle craint de voir un adieu prononcé. Ridicule, elle se sait être loin d’être une enfant désormais, habituée aux adieux, aux gens qui ne reviennent jamais. L’ordre sonne et elle ne l’écoute pas, embaumée par l’odeur de cette cigarette lui rappelant l’odeur de cette nuit interdite, deux corps se mêlant à sa tête, tremblements et sueurs froides venant la surprendre tandis que s’enfilent les souvenirs sous sa caboche détraquée. Comme une enfant alors, elle serre les dents, de haine et d’anxiété, abdiquant face à elle pour s’asseoir sur la chaise qui la fait condamnée dans un soupir lasse, agacé, enragé. Leur face à face est toxique, indélicat, plus froid qu’il ne le fut à leur première retrouvaille, disséminant dans sa tête l’erreur de son corps pris par l’homme dont elle ignore la réelle identité. Ses mains enserrent les bras de la chaise de bonne facture, lui indiquant, comme une insulte, qu’elle n’a rien à faire là, assise dans un beau lieu, les murmures du casino non loin d’elles venant parfois perturbé le marasme qui les emportent loin du réel.

Médée ne lui répond pas et sa fébrilité évidente la trouble. Elle aimerait envoyer au loin le bureau qui les sépare, l’apaiser d’une quelconque façon mais elle n’osera pas, coupable et consciente d’être celle qui est en partie fautive des maux qui semblent abriter cette grande silhouette que rien ne semblait jamais ébranlée auparavant. Que t’a-t-il dit ? Que t’a-t-il fait pour que tu sois plus un roseau prêt à céder que cette barre de fer que je t’ai toujours vu être ? Elle n’aurait rien dit. Mais n’aurait-ce pas été la trahir ? Fermant les yeux, abaissant la tête, elle ignore ce qui aurait été bon, se maudissant de ne pas regretter la nuit passée aux côtés de celui qui la fit se sentir moins seule, qui l’aida à la sentir en lui, qui passa la nuit auprès d’elle pour mieux s’en aller au matin, la laissant, silhouette solitaire, fumer face à la baie vitrée comme il le faisait à son arrivée, prise dans le piège des lueurs matinales, les yeux cernés, la robe froissée, n’ayant plus l’air d’autre chose que d’une femme ayant commis la pire des erreurs, la meilleure aussi peut-être. La voix de celle qui a été son amante et ne le sera peut-être plus l’éveille et elle redresse la tête, ses cheveux bruissant sur ses joues et ses épaules, plissant les yeux sous l’affront qui lui ait fait. Elle demeure bêtement muette, incapable de se défendre face à elle, elle qui est tout le temps si prompt à donner de sa violence, une haine bouillonnante dans ses entrailles, héritage de sa mère peut-être, de cette vie de souillon qui l’a vu périr tant de fois pour qu’elle termine ainsi, sans travail, sans rien. Les mots la blessent. Elle n’a que faire de sa jalousie mais a-t-elle au moins un peu compté ? Du premier soir au dernier ? Sans faillir à la lourde de tâche qui est de soutenir son regard, elle cille quand vient le prénom du damné ayant souillé son ventre. Fronçant les sourcils, cette fois elle ne se démonte pas, secouant la tête « Comment ça votre proximité ? Si c’est ton ex et que nous ne sommes rien l’une pour l’autre, qu’est-ce que ça peut te fout… » mais la voilà interrompu par l’évidence, lèvres entrouvertes, ses traits de lissant d’un seul coup sous le choc et l’effroi. Les muscles peu à peu se relâchent et il lui semble que même à travers l’odeur du tabac qui se consume, James est ici, auprès d’elles, à les mirer se déchirer, dans les fumerolles des clopes qui s'enchaînent et embassent les lèvres de Médée. Le cœur cri son agonie dans un premier éclat de rire nerveux qu’elle ne contrôle pas. Plus fort que tout, elle rit de désespoir, s’enfonçant davantage dans le fauteuil, élevant son visage vers le plafond, le film bien court des étreintes partagées entre elle et ce frère, entre elle et cette sœur la rendant nauséeuse.

Le rire se transforme en souffle saccadé et elle manque ici, de se morceler entre ses doigts fantomatiques « Vous vous êtes bien foutu d’ma gueule. » Un timbre grave qui n’a plus rien à voir avec la douceur naturelle qui embaume sa gorge, les yeux rouges et brillant, elle lui expose sa honte, certaine de rougir, de son humiliation, de sa furie. « Tu ne m’as jamais dit qui il était. Tu n’as pas répondu à mes putains de questions ce soir-là ! Tu as préféré tirer ton coup une dernière fois sans répondre pour mieux partir sans rien m'dire ! » Et le poing vient tambouriner contre le bois du bureau, se penchant vers elle, prête à vomir, essoufflée par la rage et la détresse, ne sachant que penser de cette tension qu’elle sentait alors entre eux. Ses yeux sombres viennent trouver la brise bleutée des siens, se fichant bien de lui offrir l’affreux tableau de sa détresse, le poing toujours serré, le corps tremblant des pieds jusqu’à sa tête « T’es en train de me dire … que j’ai baisé avec ton frère ? » Les mots lui manquent et ses mains nerveuses viennent se glisser dans ses cheveux pour en repousser les mèches de son visage transi d’angoisse. « Vous êtes … vous êtes liés par le sang ? » Et elle lui lance un regard équivoque, qui pose les questions les plus muettes, les plus imprononçables.

Tu l’aimes.
Tu l’aimes, je l’ai vu, oui.
Tu l’aimes mais dis moi qu’il n’est qu’un frère adopté,
Tu l’aimes mais dis moi que ton vice ne se pousse pas jusque là.


« Et quand bien même ce serait ton frère … Nous ne sommes pas en couple, toi et moi, pas vrai ? Nous ne sommes rien l’une pour l’autre, n’est-ce pas ? Alors qu’est-ce que ça peut te foutre ? » La voix tremble, sanglote sans que les yeux n’aient à le faire, la mettant face à ce qu’il faut bien avouer, se cachant derrière des excuses car la culpabilité, là, ainsi, se glisse dans les interstices de ses veines pour atteindre l’esprit, pour n’y laisser que le vide, que le froid qui tremble sur la peau, cherchant à entendre ce qui ne peut être réel. La situation est bien pire que ce qu’elle imaginait, bien plus immonde et atroce que ce qu’elle ne voyait pas réellement et le regard finit par tomber, par abandonner la guerre contre la glace pour trouver un point où se planter. « Il savait. Il savait et il ne m’a rien dit. » Et la voilà qui se désintègre, qui se voit devenir l’instrument d’une tragédie romanesque dont elle n’aurait jamais dû faire partie, qu’un pantin dont on a usé pour le laisser dans le coin d’une pièce.

Je ne suis rien.
Je ne suis toujours rien.
Je me rappelle maintenant qu’il n’a fait que semblant de m’aimer,
Je me rappelle maintenant, que tu es incapable de t’attacher à moi.
Je me rappelle que je suis digne de solitude, pas de ta compagnie,
Et pas de la sienne non plus, je crois.



(c) corvidae
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Message Sujet: Re: rêves et cauchemars — Médée   rêves et cauchemars — Médée Empty Dim 7 Mar - 1:43


raging storm
@cosima black

médée avoue la tromperie de son double, là, de but en blanc.
ils l'ont trompé, tout les deux. en omettant la part la plus importante de leurs  existences. elle n'a laissé que des doutes dans le cerveau de cosima, des non-dits, des allusions à libre interprétation. comment pourrait-elle lui en vouloir de s'être laisser berner de la sorte par james ? lui qui est si habile avec les mots, lui qui n'est que magnétisme, prototype parfait d'une royauté sans limite. quand james désire, james obtient. et ce soir là, par sa faute à elle, c'est vers son amante qu'il s'est tourné. la seule depuis des années. marlowe accepte le rire sans se défaire se sa stature impeccable, cigarette au bord des lèvres elle écoute attentivement. se laisse asperger par toute la colère qui s'échappe de la jeune femme. le poing s'écrase contre le bureau, elle ne sursaute pas, tourne même le visage pour fixer un bibelot sur le buffet. elle ne veut pas ressentir quoi que ce soit. rien, absolument rien ne doit venir troubler le calme qu'elle a réussi à s'imposer. je ne t'ai rien dis oui, parce que cela ne te concernait en rien. qu'elle souffle au même temps que la fumée opaque, ses iris clairs se reposent sur elle, elle peut lire l'affliction sur chacun de ses traits, le dégout aussi. le même qu'elle ressent parfois lorsqu'il vient côtoyer son imaginaire, le même à présent qu'elle les imagine ensemble, ancré l'un à l'autre. oui. mon frère. du moins ce qu'il en reste ... parce qu'elle ne sait plus quel titre lui correspond le mieux, elle ne sait plus si elle peut encore l'appeler ainsi après toute cette comédie. un frère n'agirait pas ainsi. un frère ne deviendrait pas bourreau. c'est tout ce qu'il lui inspire au moment présent, il ne cherchait qu'à la traîner jusqu'à l'abattoir. jackpot cosima ! lance-t-elle dans un sourire sarcastique, le sang, c'est tout ce qu'elle exècre. ce lien offert par leur père, juste bon à les faire fusiller sur la place publique. le sang, le même qui pulse le long de ses veines, rempli son cœur jusqu'à le faire dégueuler d'émotions impures.

plus elle la regarde et plus médée se crispe. sentant la patience lui faire défaut à mesure que les secondes s'écoulent. elle la détaille et elle aimerait retrouver l'infime bien être qu'elle avait pu ressentir des semaines auparavant. en vain. sur sa peau, elle ne voit que les traces de l'homme, il l'a marqué de sa présence, en elle, sur elle. partout. cosima devient une bête à abattre mais aussi un cadeau précieux dont elle ne pourrait se défaire. elle sait, ce qui les lie l'un à l'autre, cet amour hérétique. elle ne peut que le voir, que le ressentir. c'est ce qu'il a du lui donner, ce qu'il ne pourra jamais lui céder à elle. la blonde soupire, s'égare dans des pensées qu'elle refuse. une nouvelle fois, la clope est éteinte contre le cristal. tu as raison, oui, tu as totalement raison. nous ne sommes rien toi et moi. elle se redresse lentement, contourne le bureau pour s'approcher de l'amante damnée. tout aussi lentement, elle se penche, ses deux mains s'accrochant aux accoudoirs du fauteil dans lequel trône cosima. elle respire son odeur, y cherche celle de james inconsciemment. mais lui et moi, nous sommes tout. son regard glacé plonge dans le sien, elle veut qu'elle imprègne chacun de ses dires, alors tu te doutes bien que j'en ai quelque chose à foutre ! qu'elle crache méprisante. aussitôt ses doigts viennent à saisir son menton avec vigueur, sa main devient étau meurtrier. elle inspecte son épiderme, le contour de ses lèvres. elle inspecte et elle s'accroche davantage, martyrise la peau sous ses ongles. ça aurait changé quelque chose, s'il te l'avait dit ? tu n'aurai pas écarter les cuisses pour lui ? on sait toutes les deux que si. et c'est ce qu'il voulait. c'est ce qu'il était venu chercher. elle tait ses pensées, s'exprime comme si elle parlait pour elle même, et toi, comme une putain d'idiote tu as cru que tu pouvais lui offrir. elle retient son envie de lui arracher les tripes, d'un geste las elle la relâche, se pince l'arrête du nez pour tenter de garder son calme. je te pensais plus forte que ça, cosima.

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Message Sujet: Re: rêves et cauchemars — Médée   rêves et cauchemars — Médée Empty Sam 20 Mar - 20:07


rêves et cauchemars

« Ça ne me concernait en rien jusqu’à ce qu’il me baise, apparemment. » Aucun mot ne se mâche dans l’habitacle qui les étouffe et elle semble être l’interrogée, mise en garde à vue, coupable d’un méfait dont elle n’a que peu honte mais le dégoût la démonte, triomphe sur sa psyché déjà altérée par la soif du rouge, de l’éclat qui turbine dans ses prunelles avides de la maudire, de démonter chaque muscle et os qu’elle osa pourlécher dans cette chambre où elle l’entraîna pour faire d’elle une amante de passage, un trophée qu’elle aurait voulu avoir plus tôt et qu’elle eut malgré elle. Car elle ne saurait résister aux affres des mauvais désirs qui dévorent son corps enchaîné aux addictions. Elle lui offrit à elle, première depuis longtemps, la vue de son immonde silhouette de monstre sorti de l’Enfer, elle qui ne grimaça même pas un peu, qui caressa malgré tout la peau blessée, les cicatrices multiples de ces années à combattre dans un lit d’hôpital ou sur le champ de bataille. Guerrière, elle abaisse les armes dans ce rire qui tonitrue et accable mais ne fait même pas ciller le reine blanche, son sang au goût de neige, ses yeux des lames noires pourfendant la distance entre elles. Tout se tend lorsqu’elle élève sa voix, lorsqu’elle se joue d’elle sans le moindre remords, mordant de son ton acéré sous l’ironie désabusée, la voyant se tendre davantage sur son siège d’accusée. Elle la hait en cet instant, la hait d’être ainsi apparue dans son existence au détour d’une rue froide et endormie, quand elle errait simplement, goule sous l’effet de l’héroïne qui ne se refusa pas aux caresses qu’elle a voulu dix ans plus tôt, quand elle n’était encore qu’une idiote à la peau parfaite, à la beauté délicate, la chevelure plus longue encore, le rire facilement au bord des lèvres, jouant les heureuses car il n’y avait rien sur lequel elle puisse vraiment cracher. Rien. Rien qui ne puisse justifier d’être malheureuse et de pleurer sur son pauvre sort. Elle était la rose Black, celle mise sous verre, qu’il ne fallait toucher et qui sous le coup de l’alcool se pencha vers les lèvres d’un fantôme à la peau de marbre, aux veines bleutées qu’elle dessina du bout des doigts. Ce soir-là se condamna-t-elle à finir ainsi, prise aux pièges d’un duo qui sème l’interdit dans chacun de leurs mouvements ? James et Médée. Elle comprend tout alors. Elle comprend la tension qui régnait dans la pièce de cette suite, elle comprend le regard acerbe que dépose James sur leurs mains liées, son rire grinçant, ses attaques fielleuses, cette impression déjà, d’être un pion de trop sur leur échiquier où il ne restait que la reine et le roi pour se faire face. Ainsi, elle aimerait fuir, lacérer sa propre peau pour ne pas avoir à revivre encore et encore cet épisode mordu par les lumières mordorées, par la ville illuminée en témoin, par elle qui n’était alors qu’un vase brisé dont Médée démontra les morceaux pour narguer le frère aimé de la plus sale des manières.

Les mots l’écorchent et elle pourrait, faiblarde, encore atteinte par la nuit passée dans les bras d’autrui et de l’ombre qui la couva d’un mystique amour, se mettre à pleurer de n’être rien. Vomir sur le sol ici toute la bile qui remonte sa gorge, renverser tout sur son passage car la rage l’accable et la fait souffler plus fort, enserrant les bras de la chaise, manquant de faire craquer le bois, le rongeant de ses ongles longs qui ont griffés la peau de l’amant. Elle aimerait lui raconter dans les moindres détails comme il s’y est pris pour la faire jouir, lui raconter ce conte nocturne qui lui fera mal, elle le sait à présent. Et sa tête s’élève à peine quand la déesse s’approche, la couve de son ombre, l’étrangle de son parfum qu’elle a cherché dans les vêtements de James, qu’elle a inspiré contre le cou embrassé.

Nous sommes tout.
Tout.
Tout.
Tout.


Figée, la haine est prête à rugir car Cosima n’est pas femme de calme, n’est pas née pour l’être, elle fut sculpté dans le marbre noir d’une putain de colère qui ne trouvera jamais d’antidote. Un instant, elle semble s’endormir en elle-même, ne pas l’entendre mais fixant le cou qu’elle embrassa là aussi, sous l’eau, aimant une femme et son corps pour la première fois, ne sachant comment s’y prendre pour faire l’amour à un corps aussi tendu que le sien, aussi grand, doté d’une force qui dépasse largement la sienne. Entre ses doigts, son visage s’arque vers le sien et elle se laisse dessiner, reprendre entre les serres du corbeau qui semble hésiter à la briser pour que jamais plus elle n’approche son Tout. Que croyait-elle ? Que pensait-elle être entre leurs bras ? A chaque rencontre la voilà jouet des plus grands, comme si sa mère l’avait condamnée à la sortant d’entre ses cuisses à une errance où elle ne trouvera jamais quiconque pour l’aimer sincèrement. Cette fois-ci, pas de larmes, pas de chagrin, juste ce désespoir cuisant, cette lassitude immense qui creuse un trou béant dans sa poitrine, comme si elle n’avait plus grand chose à perdre. Sa vertu c’en est allé, sa dignité sur le fil des aiguilles plantées dans la peau, son orgueil demeure et elle souffle alors un rire méprisant entre leurs deux faciès, manquant de lui cracher au visage, saisissant fortement son poignet entre ses mains, prête à le broyer s’il le faut. Je voudrais t’entendre hurler de douleur. Je voudrais que tu vives un peu, que tu cesses de jouer les mortes quand de ma bouche tu soupiras sans honte. Je veux que tu arrêtes. Arrête. Elle la prie dans le silence alors que la mince articulation pâle se laisse entourer par sa main qui ne fut pas exhumée d’entre les flammes. « Va t’faire foutre. » L’insulte foudroie le silence dans un ton froid et faussement calme et elle s’élance se redresse, repoussant la grandeur de la silhouette contre le bords du bureau, s’arrachant à la poigne de celle qui s’est un jour cru reine de son existence. La haine la vrille et gangrène toute sa raison. Son corps épouse le sien non pas dans l’envie d’un vain flirt car ce n’est pas le désir qui l’anime en cet instant, c’est l’envie de lui faire mal, de la blesser, de la ronger jusqu’à la voir gerber des salves de sang, souffrir et souffrir autant qu’elle-même souffre. « Il est venue te chercher en moi. Et il n’a rien trouvé. Rien ! » Elle rit nerveusement, laissant glisser sa main dans la pâle blondeur de ses cheveux pour rapprocher trop violemment leurs têtes « Tu es forte, toi, Médée ? Tu aimes ton frère. Tu voudrais le baiser comme il a voulu t’baiser au travers d’mon ventre. Tu peux parler de force quand tu n’dois pas avoir eu les couilles de lui ouvrir tes cuisses. » Son souffle échauffe sa joue, y dépose l’injure d’un baiser doucereux comme elle le fit sous cette douche qui les vit s’unir une première fois. « Tu imagines ? Tu imagines comme ce fut bon de l’avoir en moi, de l'entendre grogner à mon oreille, détenir mes hanches entre ses mains, me laminer à chaque coups d'reins quand toi … Toi qu’est-ce que tu as eu ? » A son oreille vibre le son venimeux d’un rire fou, de celui qui cache les hurlements « Oh mais laisse moi d’viner ? Peut-être n’as-tu pas eu même un baiser ? C’est interdit. Tout est interdit entre vous. » La pointe de son nez glisse contre la joue embrassée avant de lui faire face, l’image même de deux femmes prêtes à s’embrasser quand tout ce qui s’embrase est leur haine commune. « Tu pues la jalousie. Si je suis idiote et faible … Toi tu es pathétique. » Elle n’a pas besoin de hausser le ton, détenant toujours ses cheveux, ne souriant même pas, sa détresse laissant hurler son cœur en battements délirants. « Si je ne suis rien pourquoi être revenue jusqu’à moi ? Pourquoi ?! » hurle-t-elle enfin à sa face, désespérée de n’être rien pour elle, pour lui, pour tous ceux qui un jour consumèrent ses sentiments bêtement humains. « J’ai cru en toi. Je ne demandais pas un putain d’tout entre nous Médée, je demandais ta présence, je demandais des conversations, je demandais quelques étreintes. J’ai été naïve d’croire que … tu saurais m’le donner et être honnête avec moi. » Avec sécheresse, elle la relâche, se reculant de quelques pas, ses bottes mordant le sol, son visage entouré de ses cheveux en bataille, la fatigue évidente, le coin de sa bouche saignant toujours du poing qu’on lui mit pour la faire entrer dans la bagnole. « Qu’est-ce que t'as voulu en m’faisant venir ici ? Demande, exige. Et j’me casse. »   


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Message Sujet: Re: rêves et cauchemars — Médée   rêves et cauchemars — Médée Empty Mar 23 Mar - 18:53


raging storm
@cosima black

sa colère a des relents de tristesse profonde,
la sensation de ne pas être à sa place, piégée dans un monde qu'il a façonné pour elle. les sentiments s'entrechoquent, vomissent toute leur hérésie et elle pourrait vomir elle aussi, secouée par les émotions qui prennent possession de son être. le coeur suinte d'une blessure qui ne se refermera jamais. ils y plantent des couteaux toujours plus aiguisé, malmène sa froideur pour y chercher le vivant. médée tente de garder son calme olympien, s'éloigne de quelques centimètres dans l'espoir de retrouver sa respiration. cosima en décide autrement. cosima s'enflamme sous ses yeux ébahis, l'insulte fend l'air, les corps s'entrechoquent et acculée contre ce bureau la blonde ne bouge plus. les doigts glissent dans ses cheveux courts et elle se crispe, perçoit la haine qui émane de la brune, qui glisse jusqu'à son propre épiderme. c'est tout ce qu'il sait créer, son double. la haine et l'amour fulgurant. les mots qu'elle lui siffle se transforment en images qu'elle ne peut supporter. elle les voit. encore. offert l'un à l'autre. elle voit tout ce qu'elle ne pourra jamais obtenir, le désir indicible et les envies assassines. marlowe grogne contre ce visage qui frôle le siens, serre les dents pour ne pas lui arrâcher la vie en mordant sa jugulaire.

les doigts s'accrochent au bois, les phalanges blanchissent sous les coups de poignards qu'elle ne peut esquiver, sous les souvenirs d'une nuit qui ne lui appartiennent pas. elle pourrait la tuer là, maintenant, pour tout ce qu'elle insinue, cette vérité qu'elle détient malgré elle. lui trancher la gorge et la regarder se vider de son sang sans même sourciller, pourtant elle reste statique médée. partagée entre l'envie de récupérer ce qui lui est dû et celle de la chasser de l'autre côté de l'océan, l'enfermée dans une prison dorée quelque part en europe pour qu'elle soit la seule à pouvoir de nouveau poser les mains sur elle. l'héritière fulmine, échappe un ricanement qui n'est rien d'autre que l'ébauche d'une menace. son visage se détourne lorsque celui de cosima lui fait face, elle ne veut pas la voir, refuse l'échange de regard bien qu'elle accepte les cris. pathétique, répète-t-elle dans un souffle glacial. c'est cette situation qui l'est, ce n'est pas elle. c'est cet amour poison, cette envie démoniaque, ce besoin viscéral de ne faire qu'un avec l'être aimé. elle devrait être touchée par le mal-être qui parcoure la fille black, par toutes ses espérances, son manque cruel de réconfort et de chaleur, mais il n'y a que la colère qui frappe entre ses tempes qui courre le long de ses veines. enfin relâchée, elle passe une main dans ses cheveux pour les remettre en ordre puis lâche un rire bourré d'ironie. elle se rapproche, n'accepte pas la distance instaurée par celle qui à ses yeux à perdue tout droits d'agir. sa main droite enserre son cou fragile, tandis que l'autre se plaque contre sa bouche au même temps qu'elle écrase son crâne contre le mur. elle ne veut plus l'entendre, pas tant qu'elle en aura décidé autrement. sa silhouette devient menaçante, ses iris claires sondent la jeune femme qu'elle maintient avec fermeté, son pouce joue contre la trachée et le sourire est malveillant. tu parles trop. tu parles trop de ce que tu ne connais pas, ce que tu ne peux même pas appréhender. elle ne la quitte pas des yeux, siffle plus qu'elle ne parle, je n'ai que faire qu'il t'ait baisé, il peut bien recommencer. mais tu n'étais pas là pour lui. elle appuie davantage, comme si elle voulait la voir disparaître à travers ce mur. tu étais là, pour moi. son ton est froid, elle relâche sa bouche, zieute ses lèvres une seconde avant d'y déposer les siennes, un baiser qu'elle voudrait langoureux mais qui l'exaspère, mais maintenant, tu n'as plus la même saveur. d'un geste vif elle la repousse, tourne le dos pour rejoindre le siège sur lequel elle prend place, le regard tourné vers le peuple de joueurs du casino. je t'aurai apporté tout ce que tu voulais, ou presque. maintenant tu n'as qu'à aller le trouver auprès de james. qu'elle termine, s'allumant une cigarette dans l'espoir de faire descendre la pression.

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Message Sujet: Re: rêves et cauchemars — Médée   rêves et cauchemars — Médée Empty Mar 23 Mar - 22:11


rêves et cauchemars

Le cobra qui sillonne sous les prunelles brunâtres s’éveille, manque de mordre et d’étouffer l’amante qui ne veut plus d’elle. Pourrait-elle pleurer de n’avoir été qu’un échappatoire ? Qu’un trophée qu’il fallait saisir une nuit et ne plus rien lui donner ? Elle s’effondrera plus tard.  L’heure n’est pas au tragique mais au sombre de la colère, des hurlements du cœur meurtri qui voit son amante devenir étrangère, ne pas palpiter de la même ferveur que lors des autres rencontres. Elle fait face à ce qu’elle a brisé, de cette étreinte qui n’aurait dû rester que dans les flots noirâtres d’une nuit sans suite. Se découvrir arme contre sa propre sœur la fait haïr celui qui demeure absent. Le mot recraché à sa face la fait ciller, la blessure s’agrandissant de la voir incapable de la regarder, inspirant difficilement pour ne pas imploser sous le rouge vif de son âme colérique qui ne connait que ça, que la violence, que le bruit des balles, que les hurlements de douleur. Elle voudrait la faire souffrir et la voir pleurante à ses pieds. Les plus immondes images lui viennent, dans le vice de l’émotion. Repoussant le corps comme elle conclurait une rupture qui n’a lieu d’être signée car elles ne sont rien, après tout, elle ne voit pas la louve répliquer, s’étouffant autour de la poigne qui ceint son cou sa propre main venant tenter de tordre le poignet qui l’attaque mais la voilà bâillonnée par la paume froide de cette femme incapable de lui rendre ce qu’elle voulut lui donner, qui la quitta sans remords et la laissa aux affres de sa morne solitude. Elle doit ignorer qu’être seule après l’avoir connu est un bien rude châtiment et quand son crâne et son corps entier percute le mur à en faire frémir les tableaux qui peuvent s’y pendre, elle gémit de douleur contre elle, s’arc-boutant pour tenter de l’empêcher de lui nuire, la haine vaillante suppurant des yeux qui peuvent lui parler, la fusillant de son regard charbonneux. Elle dérive, se laisse poignarder tant par les paroles fielleuses que par la force qui tente de la faire fondre dans le plâtre, plantant ses ongles dans l’intérieur d’un poignet auprès duquel elle ne s’excusera pas d’un baiser. Rien. Il n’est plus là le temps du pardon ou de la vaine espérance de l’amour. Entre elles qu’y a-t-il eu de plus qu’une sordide histoire de sexe ? Elle tremble de sa rage et de sa déception, voyant s’écrouler ses espoirs, son souffle pris contre la tranche de sa main, refusant de lui offrir ses larmes ou ne serait-ce qu’une forme d’humanité ou de faiblesse.

Elle demeure muette et presque affaiblie lorsqu’elle la relâche, la laissant fondre contre ses lèvres mais elle n’ose même pas fermer les yeux, ce baiser n’ayant pas la même saveur que tous les autres, pas même de celui qu’elle lui donna lorsqu’elle lui autorisa l’extase de la piqûre, dénuée de sentiments, d’un désir quelconque, ses lèvres s’entrouvrent à peine pour les siennes et c’est bien l’un des plus mornes baisers qu’on ait pu lui offrir, comme une énième punition, comme une lassitude donné par sa bouche qu’elle aura aimé. Secouée par la poigne qui la relâche, elle se retrouve avachie contre le mur, ses cheveux en bataille sur son visage empourprée, ses traits durs et inspirants qu’elle n’est pas d’ici ni d’ailleurs ne laissant entrevoir qu’un voile qui ne laisse que soupçonner qu’elle a réussit à l’atteindre en pleine poitrine. Les mots résonnent comme une sentence entre elles, comme une punition. « Toi non plus. » murmure-t-elle piteusement, car Médée n’a plus le même goût non plus, car Médée n’a plus celui de l’envie, de la bataille salvatrice qui les voyait se poursuivre presque avec joie dans les couloirs de sa maison, la voilà délaissée, serrant les lèvres pour ne pas bêtement pleurer. Alors la voilà qui détourne les yeux, qui la scrute dans son trône de grande reine observant le bas peuple sillonner la mer de son casino. Un rire sec, un sifflement rieur lui échappe « Tu m’aurais donné quoi au juste ? Un peu d’froideur, une fausse chaleur ? » Elle se dérobe au mur pour s’avancer sans même savoir comment elle tient encore debout, lui coupant la vue sur le monde qui lui appartient pour se tenir vers elle, la regardant entre ses mèches emmêlées « Tu m’aurais aimé ? » Son sourire la moque, la méprise, la hait, la maudit, l’aime tout à la fois alors qu’elle s’abaisse, prenant la même position qu’elle prit alors plus tôt, enserrant les bras de sa chaise pour souffler près d’elle, malgré les fumerolles de la fumée « Tu l’as dit, Médée, nous ne sommes rien. Nous n’avons jamais rien été toi et moi. » Elle penche à peine la tête, riant de sa bêtise « Y’a eu un toi et moi d’ailleurs ? Tu veux m’faire croire que tu m’voulais ? Que t’as voulu me marier peut-être ? » S’approchant davantage, entre ses dents serrées, elle poursuit, dénudant toute sa furie « Ne me mens pas. Ne me mens plus jamais. » Son poing percute avec sécheresse la poitrine où devrait battre le cœur de Médée, où elle pourrait s’en saisir pour le faire repartir, haïssant sa faiblesse, se redressant en plongeant ses mains nerveuses entre ses mèches noires pour reprendre possession d’elle-même sans y arriver, le regard transi d’angoisse « Tu ne m’aimes pas ! Tu es incapable de m’aimer ! » Secouant la tête, elle ne lui offre pas la vue de ses larmes, se détournant à son tour vers la baie vitrée donnant sur le grand monde où l’argent se perd, se gagne, tourne de mains en mains, inconscient qu’une femme se voit quittée sans avoir jamais été à une autre. Un long silence passe et s’étend comme une couverture se tendrait sur elle, un vertige la saisissant, frottant son front de ses doigts nerveux « Vous finissez tous par faire la même chose. Vous finissez tous par partir, sans regrets, à me faire croire que je suis … belle, désirable, aimée. Pff. C’est pas la plus belle des conneries, Médée ? L'amour; » Le mot est gerbé et méprisé alors qu'elle détourne simplement la tête par-dessus son épaule pour tomber dans les flots bleus de ses yeux, tout son chagrin se voyant sans qu’aucune larme n’ait à creuser de sillon sur sa joue, esquissant un pauvre sourire, là sans l’être vraiment « Si je dis que je crois … que je t’aime, tu t’en ficheras pas vrai ? Tu as sûrement d’la chance, de ne pas connaître tout ça. Pas avec moi du moins. » Et dans ces derniers mots, on entend le craquèlement d’un organe qui cru naïvement être l’exception qui confirmait la règle, ayant espéré malgré elle, détournant les yeux après les avoir planté dans les siens sans rougir de sa déclaration bien sobre et ridicule pour retourner à sa contemplation, ombre longiligne, prostrée dans son propre être brûlé, prête à tirer sa révérence.  


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Message Sujet: Re: rêves et cauchemars — Médée   rêves et cauchemars — Médée Empty Mer 24 Mar - 15:04


raging storm
@cosima black

tout,
c'est ce qu'elle aurait pu lui offrir, à coup de chèques ou de liasses de billets, tout s'achète, même l'amour se façonne avec l'argent. il fait briller les yeux des femmes, leurs font ouvrir les cuisses et parfois, souvent, leurs cœurs. oh bien sûr, qu'elle n'aurait pu lui offrir tout ce qu'il lui fait sans doute miroiter, la chaleur humaine et l'amour sans limite. mais elle aurait pu y croire, elle aurait pu faire semblant pour se sentir normale l'espace de quelques instants et ça ne lui aurait pas coûter grand chose. l'ego lui aussi est blessé, lacéré par les comportements de ceux auxquels elle tient. face aux joueurs infatigables, médée retrouve peu à peu de sa superbe, la cigarette anhilant la haine qui courrait jusqu'alors dans ses veines. tu m'aurais aimé ? elle soupire en appuyant sa tête contre le dossier de son siège, ses iris relevés vers la brune. l'amour, l'amour, toujours, encore, il pullule au sein de la race humaine, rend les gens pathétiques et prévisibles. je n'en sais rien. comment pourrais-je le savoir à présent ? qu'elle lâche avec dédain. non. elle ne l'aurait pas aimé, elle en est bien incapable, mais ce serait servi de tout les subterfuges du monde pour le lui faire croire. pour qu'elle demeure à ses côtés jusqu'à ce qu'elle en décide autrement. cosima transpire l'amertume, elle reste inerte quand elle se rapproche, adoptant la même position qu'elle quelques minutes plus tôt. elle fume sans la moindre gêne, écoutant attentivement ce qu'elle a à lui dire. ne ferait-elle pas mieux de prendre la fuite ? c'est ce que j'ai dis oui. nous n'avons pas eu le temps d'être quelque chose, toi et moi, tu ne nous en as pas laissé l'occasion. elle appuie sur chacun de ses mots, veut qu'elle imprègne que tout ce qui se trame à présent est uniquement de son fait. ses doigts fermés en un poing viennent percuter son abdomen, à la recherche du myocarde gelé.

la blonde sourit, écrase ce qu'il reste de sa clope dans le cendrier. je vais te le redire cosima, je ne sais pas de quoi j'aurai été capable. je sais juste ce dont je suis capable à l'instant t. elle ment, elle qui calcule absolument tout sait pertinemment ce qui ce serait passé si elles avaient continué sur ce chemin. d'un geste nerveux elle se masse la tempe, déjà excédée par le cinéma qui se joue devant elle. tous ? il n'est pas parti il me semble, il est toujours là non ? il te veut, il te désire, c'est ce que tu m'as dis. alors qu'est-ce que tu attends, fonce le retrouver. elle se fait venimeuse, déverse sa frustration pour ne pas imploser. un rire lui échappe à présent, aux derniers mots que la brune prononcent. le rire est désagréable, trop ironique, une main glisse contre son visage alors qu'elle l'observe avec animosité. et c'est de cette façon que tu témoignes ton amour ? en ouvrant les cuisses à mon frère ? qu'importe que tu pensais qu'il n'était que mon ex-amant, cela revient au même. c'est comme ça ? c'est comme ça que l'on est censé aimer les gens ? elle se fait violence pour ne pas se redresser et lui coller une claque en pleine gueule. si c'est ça, alors oui. je suis heureuse de ne rien connaître de ce sentiment absurde que vous utilisez tous à merveille pour vous dédouaner. l'amour. vous ne faites que vous cacher derrière des mots qui n'ont même plus le moindre sens ! elle frappe du poing contre l'accoudoir de l'assise, les dents serrées et à bout de souffle. dégage ! elle se lève à présent, ses mains agrippant la jeune femme par les épaules pour la pousser vers la sortie. je suis lasse d'entendre tes jérémiades ! médée perd patience, ouvre la porte et cherche du regard un de ces hommes de mains. foutez là dehors, tout de suite. l'ordre claque, aussitôt cosima se fait saisir. reviens me voir quand tu cesseras de pleurnicher sur ton sort. et d'un seul coup elle claque la porte sur son imaginaire.
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