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 path of the wind

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Message Sujet: path of the wind   path of the wind Empty Mer 17 Fév - 16:09


path of the wind

     
Il est voûté sur sa pensée, la plume glissant entre la pulpe de ses doigts, la lampe sur son bureau irradiant des tons ocres tout autour de la scène tamisée. Certains recoins de la pièce sont couverts d’un manteau d’ombre. Dans l’encadrement des fenêtres s’aperçoit un bleu sombre, agressé par des lueurs çà-et-là, l’atmosphère mélancolique d’une journée qui prend fin et qui propage son parfum d’achevé. Juliet l’observe à travers la vitre son manteau au bout des bras; elle lui dirait bien qu’elle s’en va quand bien même a-t-elle toujours préféré disparaître, s’évaporer, semer le doute sur son existence. Ce n’est pas comme si Dante se mettrait subitement, par-dessus les élucubrations, à entendre les politesses appuyées de son assistante. Alors elle part, volatilisée.

Sur le bord du trottoir, Juliet se penche fouillant la chaussée à la recherche du chauffeur qu’elle accapare, chaque mercredi à la même heure, pour la conduire jusque dans l’antre forgée d’une dame de glace, honorant la récurrence de leurs rendez-vous nocturnes placés sous des auspices professionnelles et diligentes. Durant le trajet elle se délecte du silence qui confine les êtres installés dans l’habitacle, de la vitesse fugitive et des murmures satinés du moteur électrique, des couleurs illuminées des devantures et des enseignes. Méli-mélo graphique, convulsés d’un jour qui s’éteint, d’une nuit qui allume ses foules. La course s’interrompt finalement devant l’établissement spectaculaire du Sinner, casino réputé pour ses tenanciers de la famille Marlowe qui en assure sa prospérité. Elle pose ses billets dans le creux inconnu, s’échappe du véhicule pour percer le ventre du monument.

La brune est escortée dans les hauteurs, affublée d’un taciturne qui agresse d’un pouce épais les boutons de l’ascenseur. Les talonnettes de ses chaussures cirées fracassent le sol des couloirs menant au bureau, mélodie hypnotique par laquelle elle se laisse distraire en se fondant dans l’ombre large jusqu’à apercevoir, rompue sur la paperasse, cette silhouette blonde, ascétique et d’une aridité qui lui semble familière. Dans l’encadrement de porte, abandonnée là par son cavalier, Juliet contemple cette sécheresse pendante qui étreint le visage de Médée. C’est qu’elles en partagent la substance, ont chacune oublié le sodium dans leurs émotions, mais ce n’est pas la même de sécheresse. La sienne est celle de quelqu’un qui s’est résigné il y a longtemps, vaincu, tandis qu’elle peut affirmer que la blonde qui élève désormais ce regard atone sur elle ne connaît rien à la capitulation, que les racines de son désert émotionnel viennent d’ailleurs, d’endroits inaccessibles.

Il n’y a pas l’once d’un attendrissement pour ces retrouvailles, ni même d’un ravissement, peut-être un peu de ce respect qu’il est approprié de se donner, une révérence de circonstance. De sa démarche gracile et muette, Juliet se presse sur le siège face au bureau, sort gracieusement une enveloppe en kraft de son sac qu’elle dépose par-dessus le reste, oubliant les formalités. « J’ai étudié le dossier que vous m’avez transmis pour cette histoire de corruption » sa voix est calme et claire, ses yeux cherchent un instant ceux de Médée puis retombent sur l’enveloppe. « La défense a repéré sur un des comptes bancaires non-officiel du parti des virements de sommes astronomiques qui auraient servi au financement de leur campagne, bien sûr aucune de ces sommes ne figurent explicitement dans le bilan du Sinner, mais j’ai trouvé étrange que ces virements aient été effectués par ce type, un ami de votre famille », elle gonfle ses poumons d’air, pondère les courants de la pensée « en étudiant les relevés bancaires du casino de ces dix dernières années, j’ai identifié des virements mensuels planifiés, tous de sommes modestes, vers un même destinataire, un des partenaires du casino. J’ai additionné ces montants et ils couvrent bien plus que le financement de cette campagne. Enfin. Je vous épargne les heures passées à reconstruire ce puzzle administratif, je vais aller droit au but. Les accusations dont fait objet le Sinner sont vraies, n'est-ce pas? ». Ses mains sont posées l’une sur l’autre contre sa cuisse, les curieuses remontent sur le portrait diaphane. « Pourquoi ne pas avoir jugé bon de me dire la vérité, plutôt que de me laisser seule devant le fait accompli Médée? Pensez-vous que je suis une idiote? », question imprégnée d’humilité, il n’y a guère l’ombre de la contrariété. Au mieux l’est-elle, contrariée, de n’avoir su démasquer en elle sa propre inaptitude.


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: path of the wind   path of the wind Empty Mar 23 Fév - 20:17


path of the wind

     
Il n'y a que dans les affaires que Médée parvient à retrouver un semblant d'équilibre. Elle ne compte plus les heures qu'elle a passé au Sinner depuis son retour de Vancouver, des jours sans doute, puisqu'elle enchaine les nuits au sein même de leur hôtel pour ne pas risquer de croiser James ou bien Irène. C'est seule désormais qu'elle désire avancer, trouver un moyen pour ne pas répeter les même erreurs, encore et encore. Et sous les papiers qui ne cessent de s'empiler sur son bureau, elle espère parvenir à y voir clair.

Ce sont les seuls moment où elle parvient à se concentrer, ne laissant pas le choix à ses neurones qui ne font que se focaliser sur l'instant présent. Il n'y a plus d'avant, ni d'après. Elle relègue sa vie privée au rang d'une futilité pour laquelle elle ne veut plus perdre de temps. C'est comme ça qu'elle a été façonné, un bourreau de travail puisqu'il n'y a que ça qui devrait compter. L'empire familial, rien d'autre. Pourtant, quand il se dessine dans son esprit, elle ne voit que lui, cet homme qui avec les années ne fait que ressembler davantage à leur père et la même peut nait en elle. Celle qui l'habitait étant gamine. Il lui avait pourtant promis la liberté et la voilà de nouveau enchainée, faible et incohérente depuis des mois.

Elle soupire en s'étirant, referme d'une main un dossier incomplet tout en cherchant le réconfort d'une cigarette qu'elle n'a pas le temps d'allumer. Puisque quand elle redresse la tête, elle se retrouve surprise. Sa bulle de bien être anéanti par la jeune femme venant de faire son entrée. Son ordinateur toujours allumé lui rappelle la date et l'heure, elle l'avait oublié. Elle aimerait la congédier, mais elle reste silencieuse l'invitant à s'avancer d'un mouvement de tête maitrisée. D'ordinaire, ce n'est pas elle qui traite avec le monde extérieur, c'est James qui s'en charge, plus avenant, plus délicat qu'elle ne pourrait l'être. Juliet est la rare exception, un travail qu'elle ne délègue pas, se surprenant à ne pas se trouver incommodée de sa présence plus discrète qu'aucune autre. La brune s'avance et Médée croise les jambes, abandonnant sa clope sà même le bureau. Ses yeux s'attardent sur l'enveloppe qu'elle tire de son sac à main et aussitôt elle se souvient de l'affaire en cours. Une bête accusation de corruption. Rien qui ne vaille la peine de s'inquiéter, c'était ses dires lorsqu'elle lui avait transmis le dossier. D'une oreille attentive elle écoute tout ce qu'elle a à lui dire, son visage acquiesçant à chacune de ses interventions. Plus les secondes défilent, plus ses sourcils se froncent jusqu'à la question fatidique. Marlowe se met à sourire alors que ses doigts martèlent le bois vernis. évidemment. évidemment, ces accusations sont véritables. si cela n'était pas le cas, jamais elle n'aurait eu besoin des ses services aussi urgemment. De deux doigts elle masse sa tempe, ses azurs plantés dans ceux de l'assistante juridique, bien sûr que non, je n'ai jamais pensé que vous étiez une idiote, bien au contraire... qu'elle souffle sans la lâcher des yeux, puis elle inspire avant de reprendre j'avais besoin de m'assurer que vous seriez à même de découvrir le problème par vous même, de cette façon, je suis certaine de ne pas balancer mon argent par les fenêtres. ils sont nombreux ceux à être passé de leurs bureaux à la porte pour incompétence et aujourd'hui, ils n'ont pas droit à la moindre erreur. Encore moins depuis les nouvelles ambitions politique de son frère. maintenant que vous avez mis le doigt sur ce qui cloche, dite moi à quels moments nous avons manqué de prudence ? elle se penche en avant, ses coudes appuyés contre le bureau, et surtout... comment pouvons-nous nous sortir de ce merdier ?

(c) corvidae
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