from the love to the lightning. (hope)

✧ ✧ ✧
{ from the love to the lightning }
crédit/ tumblr✧ w/@silene valenti

L’ambition, cette folie, cette grandeur qui coulait dans son regard depuis toujours. L’ambition, cette folie, cette idée qui germait depuis qu’elle était toute petite, depuis avant qu’elle ne se rende compte que son corps de naissance n’était pas le bon. Cette folie qui l’avait conduite aux pires atrocités, rechercher le dégoût dans l’existence humaine pour le dévisager, le montrer, le laisser au public aussi ravageur que n’importe qui. Parce que les humains étaient tous aussi mauvais, en soi. Ils avaient tout cette âme pourrie, sauf exceptions. C’était bien pour cela que cela marchait, qu’elle pouvait dévoiler les pires aspects de l’humanité. tu n’étais pas différente, du coup. tu étais ce requin, ce monstre des océans, qui saccageait le monde, assouvissait son pouvoir sur les êtres humains, pour gagner en notoriété, en richesse. Pour monter dans la chaîne alimentaire, pour aller toujours plus haut.
Et elle n’était pas la seule, elle n’était pas seule, dans ce rôle de la méchante. Accompagnée de la vipère, la seule en qui elle pouvait réellement avoir confiance, elle évoluait dans un monde d’ordures, dans un monde de prédateurs. Et elles étaient fortes. Si fortes. Puissantes. Si puissantes. parce qu’avec elle, tu pouvais être toi-même, hope. Elle était la seule, la seule qui pouvait toucher ton cœur, aller en dessous de cette carapace, de cette peau de requin. Elle était la seule, la plus pure, dans ce monde qu’était le tien. ce qui pouvait être paradoxal, puisque la pauvre vipère ne se voyait que comme malsaine, mauvaise. Mais pour elle, pour l’allemande, elle était tout ce qu’il y avait de meilleur, elle était celle qui la complétait, qui l’aimait, qu’elle aimait. Elle ne pouvait pas se passer d’elle, elle ne pouvait pas rester seule sans elle, sans se sentir mal. Au plus mal.
pourtant, cela t’arrivait plus souvent que tu ne l’aurais voulu. comme là. là, lors de ce gala, de cette petite fête avec les grands de la chaîne, et chaque employé. Là, alors que tout se jouait, que l’avenir du duo se déciderait lorsqu’elles auraient à présenter le bilan de l’émission, les chiffres, et les idées. Alors qu’elles devraient jouer de leur plus beau jeu pour s’en sortir. mais tu ne la voyais pas, perdue dans la foule, un regard accroché par ci, alors que vous étiez côte-à-côte. Alors que vous étiez presque collées, vous vous étiez détachées. L’espace d’un instant. Et lorsque tu l’avais cherchée, ton regard n’avait plus pu se détacher du bar. l’alcool… ce qui pouvait lui détruire la vie, ce qui l’avait poussée au suicide. L’alcool, ce vice de toujours qui pourrissait chacune de ses veines. L’alcool, celui qui pouvait la rendre aussi dépressive qu’une femme ayant tout perdu. parce que c’était différent, mais presque pareil, hope. Parce que tu étais seule, aucune attache, excepté silene. Aucune attache, une vie presque vide. et elle commanda un verre, un cocktail, une boisson qui avait l’air si inoffensive au premier regard. un simple verre, le début d’une descente aux enfers. Un verre, qui se transforma en deux. En trois. En quatre. En cinq. Quand soudain, sa voix se fit entendre, vipère aussi belle que toujours, qui se glissait entre ses nageoires. je… je suis toujours… toujouuuuuurs prête. elle se concentrait, elle se concentrait toujours face à silene, quand elle avait un verre en main. parce que tu ne voulais surtout pas qu’elle perde l’estime qu’elle plaçait en toi. mais prête à quoi ? l’alcool, sale vice. L’alcool, saleté. Qui la détruisait lentement. Qui la détruisait sûrement
Au pire moment.

✧ ✧ ✧
{ from the love to the lightning }
crédit/ tumblr✧ w/@silene valenti

L’alcool… comme une évidence. L’alcool. Comme une solution. La solution à un monde de fou, à la solitude qui pesait sur ses épaules, au destin qui l’avait privée, à la naissance, du bon appareil. L’alcool, c’était une faiblesse, destinée à l’embrouiller. C’était une force, destinée à l’aider. à oublier. à se satisfaire. S’envoyer voler dans les cieux, et se retrouver aimée, le temps d’un instant… l’alcool, c’était le remède, comme le poison. Le poison, comme le baume. Le baume, comme la blessure. La blessure comme l’antidote. L’antidote comme le cauchemar.
La chaine pouvait aller encore loin. L’alcool était néfaste, elle le sentait pourtant parfait. Elle ne pouvait s’en détacher, elle ne pouvait s’en éloigner, car avec lui ses problèmes disparaissaient, requin avide de sang qui se satisfaisait d’un peu d’éthanol dans un verre à pied.
pourtant, tu n’avais pas le droit, hope. Pas ce soir, pas en cette soirée où tu jouais ton avenir. Et son avenir. à elle. sa belle, sa protégée, sa vipère glissant entre ses bras. celle qui s’apercevait d’un coup que rien n’allait vraiment, celle qui osait hurler un moment, presque, sans trop hausser le ton. Celle qui était en colère, réveillait le dragon enfoui, le requin nageant encore dans le sang de ses proies. comment ? c’est simple. Un… euh… plusieurs… j’avais besoin de… de… décompresser… mais elle n’avait pas fini de décompresser, encore moins de désaouler, alors qu’elle se sentait sombrer. Parce que l’alcool était un mal, était son talon d’achille. Elle était alcoolique, c’était comme un drogué en compagnie de sa came. Elle ne devait pas, elle ne pouvait pas, mais elle n’avait pas résisté, une fois que la main de silene avait glissé. et je voulais… je voulais le partager avec toi… regard vers son verre, verre déjà vide. tu n’étais pas si égoïste, en vrai. Tu ne partageais pas tout, sauf avec silene. Alors ne pas lui laisser un peu d’alcool, c’était peut être risible pour une toi sobre, mais la toi bourrée se sentait si mal. oh mon dieu je… j’ai tout bu ! oui. tout. et alors que silene parlait, les yeux de la quadragénaire se mouillaient doucement, pour une seule raison : elle avait tout bu.
tu n’étais pas dans ton état normal, c’était certain. Et pour toi, l’alcool était dépressif. Les larmes. L’impression de ne servir à rien. de n’être bonne à rien. d’être abandonnée. Pour au final aller inévitablement vers le suicide. l’alcool était d’autant plus dangereux pour elle. si bien que la décision de silene de l’emmener à l’écart fut une bonne idée, pour être sûre qu’elle ne faillirait pas, et ne replongerait pas au plus profond de son mal, et de son alcoolisme. il f…aut que… je me ressaisisse… elle avait encore les idées en place. parce que tu avais beaucoup bu, mais que tu étais assez forte pour résister, un peu. Parce que tu ne tombais pas par terre aussi vite, grande buveuse. pour son plus grand regret, d’ailleurs.
Et alors qu’elle soufflait, et qu’elle voyait, et réalisait tout ce que silene faisait, elle se redressa, avant de se courber en avant, de laisser le vomi s’échapper. Avant d’enfin revenir vers les lavabos pour se rincer la bouche, se laver les mains. putain… la tête qui n’allait pas, pompette, elle se sentait mal, elle avait l’impression de replonger dans les débuts d’une dépression… je… je ne veux pas te faire rater… va… tu… tu parleras en ton nom, t’excuseras pour moi. elle manqua de tomber, en remettant sa main sur le robinet, mais en le ratant de quelques centimètres. cela commençait à tourner. je… larmes dans les yeux qui refusaient de couler, pour ne pas abîmer, ni le mascara, ni l’image de serpent, elle avait l’impression d’avoir déçu la terre entière, tandis qu’elle était prise d’une nouvelle nausée. Foutu alcool.
Foutu poison.

✧ ✧ ✧
{ from the love to the lightning }
crédit/ tumblr✧ w/@silene valenti

L’impression de la décevoir. Elle. sa silene. Le sentiment qu’elle la regardait désormais avec déception, colère, tristesse. L’impression qu’elle la trahissait. Cela lui était insupportable… parce que vous étiez un duo, parce que tu lui faisais entièrement confiance, parce que tu n’imaginais pas ta vie sans elle, et parce que tu la décevais, parce que tu étais prise par le poison alcoolisé, alors que c’était ta faiblesse. Parce que tu étais faible, devant elle. et elle ne supportait pas cette faiblesse, hope. Elle ne supportait pas de ne plus être le requin des abysses, le dragon des cieux. Elle ne supportait pas de voir le regard de silene changer, tandis qu’elle était trainée dans les toilettes, qu’elle relâchait l’alcool de son système, qu’elle se sentait mal. Terriblement mal. Le souvenir de leur première rencontre, l’alcool au même degré… et le besoin d’en finir, solitude trop difficile à supporter. Solitude qui la tuait, qui avait failli l’enterrer… la noyer. Parce qu’elle avait voulu mourir, parce qu’elle était prête… elle avait été prête, jusqu’à cette main venue la tirer hors de l’eau… cet ange, venu la sauver, cet ange, sensible à sa détresse. Cet ange, qui se trouvait devant elle, qui ne l’abandonnait toujours pas, alors qu’elle avait rechuté. Encore. tu te sentais mal, de chuter ainsi. habituellement, lorsque tu buvais, c’était un verre, surveillé par Silene, qui faisait attention à ce que tu ne boives pas trop. Qui voulait te faire plaisir, mais un fond, pour ne pas que tu dérailles. Mais là… là, le cocktail était trop fort, et tu étais perdue dans le poison, même si tu tentais de reprendre tes esprits. surement l’adrénaline. La peur de se faire détruire par les dirigeants de la chaîne, qui lui permettait de tenir, de ne pas succomber, pas totalement à l’alcool. Ou alors la peur de la perdre, elle. la peur de la décevoir, de la perdre, qu’elle se retire, qu’elle s’en aille. La peur qu’elle s’éloigne, qu’elle ne supporte plus… de te voir te tuer ainsi, à petits feux. pourtant, elle restait, silene. Heureusement. Même si hope lui avait dit d’y aller, lui avait dit de parler pour elle, lui avait dit de ne pas entacher sa carrière à cause de son erreur. parce que tu avais beau être la reine, tu ne pouvais pas être tyrannique avec elle. avec tout le monde, oui, mais avec elle… non… tu étais incapable de lui détruire ses rêves, tu étais incapable de lui faire le moindre mal. Elle était ton pilier. Dans cette vie. et les suivantes. et elle voulait la voir réussir… mais Silene ne l’abandonnait pas. véritable ange gardien, le serpent et le requin… et doucement, Hope s’accrocha à elle, se colla contre elle désolée… elle se retenait de pleurer. Un requin ne pleurait pas, les larmes, de toutes façons, s’évaderaient dans la mer. Un requin ne pleurait pas. et elle ne pleurerait pas. elle se retiendrait. Elle se retenait. Elle se retenait toujours. merci… elle restait contre elle. profitant de ce contact, de cet amour qui les maintenait. mais je ne veux pas tout gâcher… si tu veux leur parler… tu peux… elle ne pouvait pas la forcer à tout détruire, pour elle. parce qu’elle l’aimait, ce serpent…