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 (gregor) amitié parjure

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Message Sujet: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Dim 29 Nov - 19:40


amitié parjure
@gregor ferreira

amitié parjure, qui se délite dans l’oubli. où es-tu, toi que je comptais comme un frère ? où as-tu disparu, alors que la guerre nous hante et nous envahit ? faudra-t-il que ton sang reluise sur le pavé glacé que je foule abruptement pour pouvoir me souvenir, que tu étais celui contre qui j’aurais pu tout appuyer, tout élever, tout bâtir ? faudra-t-il que le mien, vienne rougir tes mains, pour que tu te rappelles toutes les confidences, et les errances de l’absence ? est-il trop tard aujourd’hui ? amitié parjure, qui se maudit désormais que l’on a oublié pourquoi il fallait la chérir. amitié parjure.

c’est presque rien, c’est un détail. une illusion dans la tête qui fait de vous cet être invaincu, intouchable. c’est presque rien, au fond, une conviction maligne, qui s’insère sous la peau, pour y dégénérer des absolus, des idées de toute-puissance. puis il ne faut qu’un instant pour que l’illusion se perce, que la conviction vacille. et que l’on doive se mirer dans l’éblouissante réalité. aussi crue que jadis, aussi aveuglante qu’avant. un seul nom qui vous hante. un seul à abjurer, dans l’impossible tourment. james sait qu'il est vain d'essayer de le plonger dans le néant depuis qu’alix est venu directement le rencontrer, mais l’on pourrait dire qu’il fait mine d’y croire en repoussant la fureur qu’elle a su réveiller. aussitôt il lui a fallu venir tromper ses suppositions en nommant son meilleur enquêteur corrompu pour suivre le frère aîné. il se dit que c’est à lui que revient forcément le devoir de frapper l’immonde, même quand l’immonde est son ami d’enfance. alors quand le combat s’apparente à l’infamie du blasphème, autant préparer les armes les plus affûtées. et pour james c'est ce pouvoir que l'on s'octroie en étant mieux renseigné que l'adversaire. alors le suivre, le traquer, sonder jusqu'à ses pensées. le chercher dans le noir, là où il saura se planquer. trouver le nom de ses amantes, et leurs failles, dénombrer ses hommes et porter sur leur front une malédiction. faire surveiller sa fiancée. gregor vit ou survit en dehors de la réalité de son ami, depuis tant d'années désormais qu'il est délicat de distinguer si des quelques lignes qui trahissent son quotidien s'échappe encore le garçon qu'il a connu jadis. peut-être encore. peut-être qu'il ne veut simplement ni le lire ni s'en rappeler. alors les mots couchés sur la placidité d'un rapport, pour tromper les sentiments qui reviennent et qui rampent… malsains, éreintants.

c'est un mercredi que l'équilibre change. plutôt que de croiser la cible, willie a croisé le chemin de son équivalent. mais dans le camp ennemi. drôle de transfert, miroir déformant. juste un reflet d'un objectif, pile dans la lentille du sien. il est facile de comprendre que si marlowe joue la prudence, ferreira fait exactement la même chose que lui. qui d'autre sinon ? qui d'autre se permettrait un tel affront envers celui que personne n'ose plus attaquer ? le profil de james change lorsqu'il l'apprend. il repose son stylo griffé à ses initiales avec une telle minutie que willie se dandine d'un pied sur l'autre, n'osant ni intervenir ni répéter ce qu'il vient de lui apprendre. c'est juste l'éclat d'un regard qui lui apprend qu'il n'aura pas à buter sur des mots qui refusent de sortir tant son souffle devient délicat. on connaît le piètre sort réservé au simple messager dans ces instants là…

il a stoppé l'enquête. avec la brutalité de sa contrariété qui des jours durant ne l'a pas quitté. de plus en plus ombrageux, c'est un soir, dans les méandres de la nuit qu'il se décide à se déplacer. et rarement le roi ne fait l'effort de quitter son royaume. la lune n'est pas pleine, elle se dissimule sous les couverts de la brume, astre évanescent qui suit le cours de pensées devenues trop obscures pour savoir s'exprimer. le chauffeur de james est nerveux, il eut aimé une escorte pour aller à la destination annoncée. quelque chose qui garantisse un minimum leur sécurité. mais après tout, james n'est-il pas inaccessible ? divinité ténébreuse que chacun déteste mais que personne ne souhaite encore achever ? comme si le déroulé de l'existence s'en retrouverait irrémédiablement bousculé ? les chaussures impeccables, le costume de mafieux, le holster qui sangle son épaule soigneusement dissimulé sous sa veste. il s'avance, s'enfonce, dans les décors soyeux du Baudelaire. il est déjà venu, autrefois, lorsque la guerre n'était qu'une prophétie que chacun souhaitait encore ignorer. prophétie étranglée. il est arrivé bien pire que ce que chacun aurait pu augurer.

souplement il s'approche d'une table qu'il a pris soin de réserver. sous un faux nom, histoire de ne pas s'annoncer, mais malgré tout, il n'a pu s'empêcher de jouer un peu. il s'agit de l'un de ces personnages qu'ils aimaient tant idolâtrer lorsqu'ils étaient gamins. hornblower, le capitaine de légendes, britannique et aventurier, de quoi imaginer des codes d'honneur désuets avant que la vie ne s'en mêle et vienne les endurcir. monsieur horblower donc. assis désormais dans une sorte d'alcôve, légèrement plongée dans ces ombres que tamisent les lueurs dorées. il fait mine de s'intéresser à ce qui se déroule au loin, mais dédaigne les vivas qui s'élèvent d'un public qui salue ce qui se passe sur la scène. cette scène là n'est pas la sienne. pas la leur. il fait un signe de tête vers le serveur empressé qui souhaite tant le combler de son obséquiosité, et relève vers lui ce regard impérial et dur. ça se prolonge le temps éternel d'une seconde ou deux, trop long pour que le jeune homme ne tique pas. tu sais qui je suis j'imagine ? et si tu ne sais pas, alors trouve vite quelqu'un de la sécurité qui saura me reconnaître. tu comprendras alors que le plus sage ce serait de me trouver le maître des lieux et qu'il me rejoigne. d'ici disons cinq minutes. j'ai une patience d'ange. c'est ce qu'on murmure. à toi de le vérifier. et ce avec un sourire charmeur à vous glacer les sangs. il claque des doigts pour le presser et ajoute abruptement tu me ramèneras ensuite le moins mauvais irish que vous ayez ici. sec. merci bien.

l'atmosphère change. c'est ténu et uniquement resserré autour de ce curieux personnage qui dénote dans cet espace dédié au plaisir, au laisser-aller. et james compte. les secondes, les minutes et aussi tout ce qui reparaît à l'aube de la rencontre qu'il n'a guère souhaitée provoquer. et qui pourtant n'a jamais parue aussi nécessaire.
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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Lun 30 Nov - 12:32

Amitié parjure



Il ne faut pas longtemps avant que Gregor soit informé de l'invité spécial qui vient de franchir les portes du Baudelaire. Depuis qu'il a fait sa réservation, Greg a renforcé le système de sécurité du cabaret. Nul besoin de caméras de surveillance. Dès que ce fantôme surgi du passé traverserait les portes de son établissement, il serait mis au courant. Le vigile lui a fait rapport il y a dix minutes déjà. Mais Gregor ne se précipite pas. Il connaît le loup qui pense être arrivé dans une bergerie. Cet homme qui autrefois était son ami n'est pas de ceux qu'on reçoit en ouvrant les bras et en souriant à pleines dents. Un serveur passe la porte, la mine agitée. Il signale qu'un des clients lui a demandé de venir le chercher expressément. Le pauvre gamin a commencé il y a une semaine à peine et trempe déjà pleinement dans le monde cruel de la mafia. Un hochement de tête lui indique qu'il peut disposer. Si James pense qu'il n'a donner des ordres pour que Gregor rapplique, il doit se douter que cela ne fonctionne pas ainsi.

Le cabaret continue ses performances comme chaque soir. Gregor jette un oeil à son moniteur pour analyser l'activité et referme son livre de comptes. Rejoindre le Marlowe en plein centre du salon est dangereux, c'est s'exposer devant sa clientèle. Après tout, il ne sait pas ce que le trafiquant vient faire ici. Mais une chose est sûre, James n'est certainement pas venu discuter du bon vieux temps. Lissant sa chemise, Greg parcourt les couloirs aux ambiances tamisées qui le séparent du centre de son immeuble. Il passe la porte et repère James sans avoir besoin qu'on le lui montre. Ses vigiles ont fait du bon travail, rien ne bouge. C'est une soirée normale. Il ne peut se permettre d'éveiller les soupçons de James. Pourtant ce dernier doit se douter qu'en réservant à l'avance et en prenant ce nom qui est commun à leur jeunesse, Greg ne serait pas surpris de le voir ici ce soir.

Sans dire un mot, le patron tire une chaise et s'assoit face à cet ennemi déguisé en ami. « Il paraît que tu martyrises mes commis. » Aucune excuse quant au fait qu'il s'est bien passé dix minutes entre le moment où le gamin est venu l'avertir du message de James et son arrivée effective. Gregor ne prend pas d'ordres, de personne. Sauf d'une. Et celle-là, c'est celle qui a gagné leur coeur à tous les deux. Mais d'une manière différente car Alix a été la maîtresse de James. Le lien qui l'unit à Gregor est bien plus indéfectible. Tellement qu'aujourd'hui, cet homme qui est face à lui lui rappelle un étrange souvenir de sympathie mais lui inspire la haine de la suspicion. « Que vient faire un homme aussi occupé que toi dans mon modeste business? » Les mots sont tranchants. Le ton n'est plus celui du camarade qui accueille, un sourire voilé dans la voix. Froid, on peut deviner sans souci que quelque chose les désunit et il ne s'agit plus de l'amourette d'autrefois. C'est bien plus grave. La mâchoire serrée, Greg mentionne son cabaret comme modeste alors que tous deux savent qu'ils se font compétition pour écraser l'autre. Le casino ou le cabaret, deux projets qui ont vu le jour dans l'insouciance juvénile de leur amitié. Une insouciance aujourd'hui écrasée par le regard glacé de l'hôte.


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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Mer 2 Déc - 19:04


amitié parjure
@gregor ferreira

écueil. le temps s’allonge, et les imaginaires aussi. ils cavalent vers des destinations enfuies, qui depuis des années n’ont guère reçu de visiteurs. james se demande ce que cela lui fera, de le revoir ici, après si longtemps, quand ils n’ont fait que se croiser sans plus jamais se regarder. l’ignorance pour tout héritage, c’est la seule attitude qu’il s’est permise envers son ancienne famille d’adoption. ça et les quelques moments de tension qui ont parfois surgi entre leurs hommes respectifs. si leurs affidés se battent, eux ne mènent pas encore la charge, car chacun sait que dès lors que ce sera le cas, le conflit ne pourra s’achever que dans la mort de ses généraux. personne ne s’est risqué jusqu’alors à franchir la frontière, qui fait de la guérilla une guerre, transforme les aléas de leur passe-temps en des projets qui visent uniquement à blesser ou à tuer. écueil.

il sait qu’il le fera patienter. il connaît l’animal qu’il est venu débusquer, confronter. ce foutu caractère, cette querelle ancienne qui ressurgit des âges, entière, aussi brûlante qu’autrefois, comme si elle n’avait connu ni début ni fin. le terme n’a encore jamais été envisagé, car tout ce qu’ils ont élevé jusqu’alors, ce sont ces rêves qui déjà traçaient les fondations de leur rivalité. james laisse tomber son regard sur l’atmosphère du cabaret, son domaine à lui, sa réussite achevée bien avant la sienne. lueurs qui lui sautent à la gueule, il sent la bile qui remonte avec une facilité déconcertante dans sa gorge, il faut dire qu’il remâche l’affront de se savoir suivi, comme n’importe quel indésirable, depuis des jours maintenant. il tente de le ravaler lorsqu’on lui apporte enfin son verre d’alcool. un irish buvable. bon, un peu plus que cela. une gorgée, sèche sur la langue, les mots et les non-dits qui persistent sans s’évanouir. la tension est palpable, il peine à la maquiller ici, même s’il fait illusion envers tout le petit monde qui continue de tournoyer. il tire sur les manches de sa chemise pour les faire dépasser d’un demi centimètre exactement de sa veste. détail. nervosité néfaste. il se met à pianoter sur son smartphone pour se donner une contenance, mais relève brutalement son regard en direction de la caméra de surveillance au moment où il vient chercher une seconde gorgée salutaire. brutalité en préambule, fixité. il est là. il est là forcément. james le sait, le jeu du pseudonyme n’était guère innocent.

alors quand il se présente, il range avec aisance son téléphone dans sa poche intérieure, aménage une ponctuation pleine de silence, avant de relever un sourcil qui nargue gregor. il faut bien qu’ils apprennent, non ? tu me remercieras plus tard. une introduction qui pourrait sembler innocente s’il n’y avait pas le ton que gregor emploie envers lui. de quoi donner la note à leur nouvelle composition. désunion en do majeur, une cacophonie que personne ne pourrait écouter, à n’en point douter. james soutient le poids de ses prunelles dans les siennes, arque sa nuque pour mieux le regarder, c’est une joute. ça l’a peut-être toujours été mais ça n’a jamais ressemblé à autant de suffisance et de froideur emmêlées. il ne reste rien. il ne reste plus rien de ce qu’ils ont été.

pourtant, pourtant, je te reconnais. l’âge n’a fait que creuser un peu plus tes traits mais il y a la même arrogance, la même maîtrise aussi qui nous était si semblable autrefois. nous le savions, nous le savions déjà, que nous serions amenés à régner. ensemble ou séparément. l’un contre l’autre sûrement. dans nos milieux les alliances se disloquent, fragiles constructions, que l’on cisaille pour mieux brandir l’arme qui saura les écrouler. s’enfoncer dans les anciennes confidences pour mieux les oublier. pourtant, pourtant, je te reconnais.

je me balade… il sourit mais c’est un sourire assassin et moqueur, qui étire ses lèvres et vient souligner le regard perçant qu’il lui renvoie, comme pour le provoquer, et vérifier qui baissera les yeux en premier. rivalité de coqs, sur un territoire devenu bien trop grand. jusqu’alors ils parvenaient à s’oublier, sans même faire d’effort. ouais, j’aime bien le quartier. même si j’ai une préférence pour le mien. un peu comme… il fait mine de réfléchir, joue de ses doigts sur son menton, adoptant une attitude plus théâtrale qu’à l'accoutumée, parce qu’il est venu le confronter. il s’appelle comment déjà, victor, hector, peut-être john, je me souviens plus trop. tu saurais pas où il est passé par hasard ? john trenton exactement. le type qu’ils ont fini par identifier, et même à secouer un peu fort, sur les territoires de l’empire, on ne peut prédire ce qui peut arriver. oh, ils l’ont laissé repartir, en un seul morceau, en tout cas tout était là quand ils ont compté. james joue, joue encore, de cette cruauté qui durcit sa mâchoire, donne à ses allures quelque chose de plus abyssal qu’avant. un vide, un vide au creux des pupilles. une autre froideur que la sienne. il ajoute lentement : il bossait pas pour toi fut un temps ? à moins que je ne me trompe. après tout, j’ai pu confondre.
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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Ven 4 Déc - 9:16

Amitié parjure



N'est-il pas drôle de penser qu'autrefois, nous étions amis. Autrefois, nous allions jusqu'à nous appeler frères. J'en avais deux, des bien à moi, des frères qui partageaient mon sang. Et pourtant mon coeur t'avait choisi comme étant le garant de mon amour fraternel. Je t'aimais sans pouvoir l'expliquer, sans pouvoir le choisir. Nous étions deux revers à une même médaille, celle de l'amitié indissociable. Et nous voilà aujourd'hui, revers de médaille d'une histoire trop belle, trop incroyable. Te voilà dans mon antre, dans mon repère, en train de fouiner pour je ne sais quelle raison...  

Gregor s'assied et note le silence marqué qui l'accueille. Ce n'est pas anodin. James est un Marlowe, c'est devenu le fils d'Irène, sa main droite, son ombre et son bras armé. James est bien plus digne de son statut de tête de clan que Greg ne le sera jamais. Greg est trop tendre, trop raisonnable, trop tempéré. Et pourtant, il était chef avant que James n'ouvre son casino. Cette fierté ne peut lui être enlevée. L'air suffisant de son ancien compagnon de galères ne suffit pas à changer la donne. Et la rivalité demeure, instable et asociale. «  Je te remercierais surtout de ne pas t'insérer dans mes affaires. » Greg lui adresse un clin d'oeil qui n'atténue que très peu la froideur de cette discussion. Ils ne sont pas cordiaux, ils sont volontairement sur leurs gardes. Car tous deux savent qu'une guerre est en cours.

Il se balade,
Il ment,
Mais il respire...
Et il sait des choses.
Des choses dont tu as besoin.
Alors tu le laisses continuer de te balader.


Gregor le regarde jouer sa comédie, fait un signe discret à un serveur pour qu'on lui amène le même breuvage que son "invité". Puis, James en finit avec ses balbutiements et explique enfin le fond de sa pensée. John. Le sang de Gregor bout de l'intérieur. Le détective ne lui a plus fait rapport depuis 24h. James pose ses cartes lentement puis assène le coup final en l'accusant d'un coup, sans réserve. « Toi et moi, on sait très bien qu'il ne travaillait pas pour moi mais qu'il travaille actuellement pour moi.  » Gregor n'a pas envie de jouer à des petits jeux qui ne règleront pas le problème qui les oppose. « Tu es venu me dire que la Méduse a demandé à le faire décapiter mais que tu as plaidé en sa faveur, en échange du fait que tu viennes me parler?  » La pensée rapide, Gregor est glaçant. Il attrape le verre que le serveur lui ramène et le renvoie sans un regard, préférant se pencher sur la table, vers son interlocuteur. Le Ferreira se pince les lèvres et ne détourne pas sa froideur de son destinataire. « Et puis-je te demander comment tu as découvert mon homme?  » Gregor sait parfaitement comment. Il connaît ce milieu, il a grandi dedans. La mafia n'est pas un choix, c'est une vie, c'est du sang qui coule dans vos veines ou qui coule dans les ruelles que vous abandonnez sans un regard en arrière.

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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Sam 5 Déc - 17:33


amitié parjure
@gregor ferreira

douce ironie, l’amitié trahie et défigurée, qui gît à nos pieds comme un cadavre. amitié putréfiée, qui ne peut disparaître entièrement. ce sera peut-être le dernier de nos crimes, le dernier acte sanglant. et si tout cela disparaît, est-ce que nous on saura encore exister ? il y avait un jour gregor et james, james et gregor, deux partenaires dans les méfaits. toi tu savais me retenir quand j’allais bien trop loin, dans la violence, dans la dureté. et moi, je savais te pousser dans tes retranchements, te rappeler à quel point parfois il fallait que l'on se fasse respecter. douce ironie, les conseils deviennent des lames, on s’y blesse, on y revient pourtant. des mots jetés comme des balles, pour percer le cadavre une dernière fois. si l’oubli est impossible, alors il faut continuer de saigner.

james ressent, la froideur, arrimée à ce qu’il identifie bien comme des petits airs de supériorité. le voilà son royaume, son royaume rien qu’à lui, depuis des années établi. quand lui était encore à traîner dans les ombres de son père, à devoir gérer des affaires au loin, à atlantic city. exil mortifère, qui devient un écueil, presque un échec si le sinners n’avait pas su voir le jour à temps. le vieux a fini par trépasser. infinie délivrance. il relève un sourcil moqueur, ne se départit pas du flegme factice qu’il parvient encore à afficher. c’est pourtant vraiment divertissant. et tu sais que j’adore ça, le divertissement. n’est-ce pas lui, qui parfois le traînait dans un sillage pourpre, à exalter une virulence, une cruauté, envers le petit personnel, ou des minables qui voulaient se mesurer à eux, et qui devenaient alors ces cobayes bien dressés, à leurs élans tyranniques. exacerbés par la jeunesse. il faut bien faire ses armes… c’est ce que l’on dit. mais depuis, gregor a appris, à mener ses affaires, solitude invincible qu’ils traversent l’un et l’autre. le père ferreira a donné à son fils bien plus de latitude que james n’en a jamais eue. insidieusement, c’est un sursaut de jalousie entière, qu’il doit noyer dans son verre. s’il avait eu le même père… il a failli en vérité, si alix avait choisi de s’unir à leur monde plein d’opacité. alors pour ce qu’il n’a pas su garder, c’est la morsure, l'injure, les mots indiquent son avance sur leur petit conflit du moment. le détective en péril, qu’ils auraient pu balancer dans le fleuve, histoire de bien marquer le tempo de la nouvelle danse. mais ils ne l’ont pas fait. james ne l’a pas fait. il sourit, sourire carnassier qui modifie quelque peu ses traits. c’est fugace, mais quelqu’un comme gregor ne peut guère le louper. presque. on a eu une toute petite conversation. il va rentrer, t’en fais pas. il fait un geste, illustre ce tout petit détail qui a été une discussion plutôt acharnée. ce qu’il se garde bien de dire, c’est qu’irène n’est pas vraiment au courant de tout ce qu’il trafique de nouveau, dans la sphère bien trop proche des ferreira. les mensonges sont leur nouvelle loi, même s’ils nomment cela omission, il est vrai. médée est dans la confidence, bien entendu. mais au-delà, c’est un plan qu’il n’a pas su tracer jusqu’à sa finalité. demeurent encore bien trop d’incertitudes.

il se moque james, de la tension qu’il voit poindre, de la brutalité des mots ou encore des pensées qu’il devine. car il pense vite gregor, il percute, ils ont toujours eu cela en commun. alors comment a-t-il pu savoir, si ce n’est en abusant de manigances identiques ? les prunelles brillent de l’amusement malsain. en consultant les augures ? à ton avis, j’suis sûr que t’es capable de comprendre tout seul, à moins que vraiment tu t’sois ramolli, gregor. mais il y a un accent de colère plus tempétueuse, sur la dernière syllabe de son prénom. les épaules de james sont tendues, l’orgueil s’expose, amoché par cette découverte, se savoir observé, comme une cible banale. une guerre triviale. alors il gronde. appelle ça de la prévention de ma part. par contre, toi, tu joues à quoi exactement ? je sais que je suis irrésistible mais vos attentions, à toi et ta soeur, ça commence à bien faire. c’est risible, une querelle de petits coqs mais c’est tout ce qui leur reste à présent. qui a commis la faute en premier, et qui pourrait enfin justifier de tout balancer aux flammes. et de se complaire à tout regarder brûler.

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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Mer 9 Déc - 11:02

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Jeu dangereux que celui du feu. Lorsque tu t'en approches, tu vois mieux. Mais les brûlures de cette témérité sont impardonnables.  

Le divertissement faisait partie de leur jeunesse. James a toujours été d'une nature plus sanguinolente que Greg. Et pourtant, malgré cette différence, Gregor adorait le suivre dans les rangs de leurs clans et le voir insulter qui passait sous sa patte. A peine gamins, et déjà tyrans. Gregor avait cette même propension à régner. Bien que plus indulgent, il offrait déjà des airs de supériorité que nul n'aurait pu lui contester. Sauf que les jeux de l'enfance étaient terminés. Et sauf que là, James, exerçait son pouvoir sur des sbires qui ne lui appartenaient pas. « Oui je sais. » Il sourit comme s'il le pensait avant de rajouter, avec une nonchalance juste et fine « Mais à trop t'amuser sur un territoire non conquis, tu risquerais de voir des balles passer, des balles qui t'enlèveraient le sourire du visage. » La phrase est élégamment posée avec un sourire pour bien souligner l'ironie de cette menace non dissimulée.

Presque. Autant dire que le détective a dû passer à l'eau de javel et être brûlé ensuite. Le feu s'attise entre les deux hommes. Gregor ne réagit pas et pourtant... il déplore qu'on fasse du mal à un des siens. Certes, le John en question n'est qu'un employé. Mais employé ou non, il est sous son commandement et l'aîné Ferreira n'aime pas qu'on torture ses hommes. Il n'aime pas non plus qu'on le prenne pour un idiot. En insinuant que James se sentait surveillé, il oublie de mentionner que s'il a eu vent de cet espionnage, c'était parce que, à son tour, il gardait un oeil sur son rival. Gregor le savait lui aussi mais c'est les retors de la guerre, il faut faire avec. « Evidemment que je sais. Mais je voulais te voir admettre que tu nous espionnes avant de te pointer du doigt que tu es foutrement hypocrite de t'indigner de recevoir les mêmes attentions que celles dont tu nous fais part. » L'art de la dispute. Gregor ne hausse pas le ton. Il porte son verre à ses lèvres, les trempe dans l'alcool qu'il déguste de par ce simple contact avant de prendre une gorgée. « Sois proche de tes amis et encore plus de tes ennemis. » Gregor lui sourit d'un coin de lèvre heureux. « Quelle que soit ta position, tu devrais te sentir flatté. Pourquoi cela t'irrite-t-il que ton ex-maîtresse et ton ami se tiennent au courant à ton propos? Tu as des choses à cacher? » Gregor joue les idiots. Pas assez que pour être crédible dans le rôle mais suffisamment que pour se permettre de creuser tant que James est là. Si l'ennemi vient à lui, il serait dommage de ne pas exploiter cette opportunité.

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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Jeu 10 Déc - 16:25


amitié parjure
@gregor ferreira

je ne sais pas ce que ça veut dire, cette façon de vous traquer, cette façon de vous haïr. il y a trop de passion dans nos quelques échanges, trop d’envies et de déconvenues qui nous accablent encore. j’ai essayé de vous oublier, mais vous revenez sans cesse. traîner dans ma sphère, vous attarder dans mes enfers.

la violence qui s’évoque, c’est comme un air de connivence. c’est désagréable mais on ne peut passer à côté de ce qui se silence entre les mots qu’ils choisissent l’un et l’autre à escient. ils savent ce qu’ils se doivent, en terme de cauchemar ou de rêve éveillé. ils le savent mais ils ne peuvent plus l’admettre. c’est un destin empêché. james aimait tant traîner avec gregor. lui montrer, lui apprendre, ces pulsions que son père réveillait. cherchait à inscrire dans l’esprit de son héritier. créature indocile, dès qu’ils étaient deux, james se découvrait des envies d’indépendance. et puis chez les ferreira, ça n’avait rien d’une torture quotidienne, il prenait goût à cette tranquillité. un troc qui n’avait pas besoin de s’énoncer. les instincts de violence contre des moments de paix. sur la ligne du sourire de gregor, les menaces se glissent, james les reçoit sans sourciller. il est venu pour ça. oh, voyons, ça voudrait dire alors que je viens chercher beaucoup de divertissement gregor. sauf que j’ai des envies modestes ce soir. j’sais, c’est pas souvent.

il sourit à son tour, de toutes ses dents, la menace est sous-jacente mais il l’a bien entendue. cela ne le surprend guère vu le ton de l’échange qu’il a eu avec alix il y a à peine quelques jours. et déjà la mécanique brutale, pleine de fatalité, semble leur échapper. john est un léger dommage collatéral, et s’il a échappé au bain aseptisant, il se pourrait qu’il ait quelques difficultés à se servir de l’un de ses genoux. ça s’use vite ces choses-là, faut faire gaffe. dans les yeux de marlowe, dansent les cris étouffés, et les mots arrachés, une très brève seconde. il sait que greg l’entend fort bien, il a toujours su le comprendre.

il fait un geste quelque peu méprisant, puis porte de nouveau son verre à ses lèvres, qu’il termine, mesure les secondes qu’il étire, rien que pour le plaisir. je trouve tes mots très grandiloquents. pour être ennemis, il faudrait que nous soyons véritablement en guerre. l’est-on déjà ? le sourire est moins entier, plus félin. le prédateur rampe sous les traits parfaits. s’il a promis à alix toute sa perdition, les heures passées ont permis de recouvrer plus de froideur, son jugement est clair, il demeure sur ses positions. il ne déclenchera pas un bain de sang pour de simples suspicions, ou pour un orgueil froissé. et vu que tu n’as pas dit “ex-ami”, j’en déduis que non. pas encore. le ton est lent, avant que les prunelles plus intenses de james ne se plongent dans celles de gregor. si semblables aux yeux d’alix. si semblables à leur opacité, leur profondeur, qui le happe de la même manière. il ne sourit pas lorsqu’il lui dit ça : si tu savais tout ce que je planque. mais à trop chercher, on finit par me trouver, c’est la règle. j’ai laissé vos affaires en paix depuis des années. tu crois vraiment que spontanément, un matin, j’ai changé d’avis ? il a un mouvement de tête, un peu brusque, l’agacement s’y inscrit. quant au type qui te suis, marco précisément, si tu l’as vu c’est qu’il n’est définitivement pas très doué. cependant il est là pour une seule raison gregor. et j’imagine que tu sais laquelle.

la seule qui puisse modifier les accords tacites que nous avions. parce qu’alix est venue jusqu’à moi. parce qu'elle a porté ses jugements bien haut avant que je ne puisse les contrer, que je ne sache le faire. et à présent, nous voilà tous les deux, à admirer les prémices du brasier. je peux pas croire que tu ne songes pas comme moi à l'étouffer.

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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Lun 14 Déc - 14:12

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Drôle de chose que ce "il était une fois". Cela présuppose une amitié et une histoire qui se termine bien. Comme si les "ils vécurent heureux" étaient à portée de main. Puis il y a la vérité. Les "autrefois" sont du passé. Si les deux étaient amis, ils sont aujourd'hui dans des camps ennemis. De là à parler de guerre, il n'y a qu'un pas, un pas qu'aucun des deux ne franchira. Et pourtant, il était une fois, où les seuls faits qui les agitent maintenant auraient suffi à leur faire élever la voix.

La guerre que je te voue
N'est pas celle que tu loues
Elle est différente pour nous
Elle aura raison de tout.
 

L'échange ne cesse de changer d'humeur. Les sourires ne s'apprivoisent pas, ils se provoquent. Les deux hommes se toisent dans la pénombre du cabaret, prétendant que leurs phrases sont anodines. James prétend ne pas venir chercher autant de misère que son hôte ne le dit et Gregor prie intérieurement pour que cela ne soit pas un énième mensonge de la part du Marlowe. Celui qui partageait ses sandwichs à midi n'est plus celui qui se trouve en face de lui. Le gamin d'autrefois est mort, enterré sous la force maîtresse d'une belle-mère qui a su parfaire l'éducation d'un père sévère parti trop tôt.

« Tu t'es toujours moqué de mes tournures de phrase mais jamais tu n'as remis en question leur sens. » Habilement, il refuse de répondre à la question, mais il ne nie pas non plus. La guerre n'est peut-être pas là. Mais Alix et lui fomentent déjà leur vendetta. La mort de Flora a été trop atroce pour que les histoires du passé puissent apaiser les tensions qui agitent leurs nuits. James souligne un fait réel et intéressant à noter, Greg ne parle jamais de lui comme d'une histoire ancienne. Leur amitié, bien qu'épuisée et rongée jusqu'à l'os, vit toujours quelque part dans son coeur. C'est peut-être pour cela que Greg le surveille plutôt que de l'accuser sans preuve. Alix est plus sujette à la passion de ses sentiments, Gregor est... comme toujours... plus posé. « Je n'en sais rien Jay, je te pensais plus fidèle au souvenir de l'amour que tu as autrefois porté à notre famille. Mais entre ce que l'on croit et ce que l'on voit, la limite est parfois difficile à cerner.  » Sans prendre trop de risque, il s'avance. James ne s'est pas aventuré à lui dire ce qu'il pouvait cacher car comme tout homme de la mafia, il doit avoir plus d'un cadavre dans ses placards. Mais il sait parfaitement quel corps recherche son ami. Et tant qu'il n'aura pas avoué, cette atmosphère ne pourra se relâcher. Si James n'est pas responsable, il doit savoir des choses, le contraire est impossible. « Très franchement non. A moins que tu n'aies perdu ta boîte à tabac et que tu penses que je te l'aie volée, je ne vois vraiment pas ce que ton homme me veut.  » Il est honnête et en même temps, bien que peu subtilement, il fait appel à leurs souvenirs communs. Alors que Gregor avait à peine 16 ans, il s'était allé à un jeu un peu vicieux qui était de voler cette boîte à James. Tout le monde avait pointé du doigt le jeune Ferreira mais James refusait de le croire coupable alors même qu'il ne pouvait y avoir d'autre infracteur. Aujourd'hui, James semblait vouloir que son ami lui accorde la même confiance inégalable. Mais tout pointait dans la direction des Marlowe et Gregor refusait d'être aussi dupe que l'avait été James à l'époque. Certes, cette histoire avait ébranlé Gregor lors des faits, il ne pensait pas que cela aurait autant de conséquences et il s'en était voulu de sa farce. Jamais il n'avait révélé à personne d'autre qu'à James avoir été l'auteur de ce vol puéril. Mais aujourd'hui, ce souvenir servait sa cause : personne n'est digne d'une confiance aveugle.

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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Lun 14 Déc - 19:40


amitié parjure
@gregor ferreira

tu sais une histoire, ça commence toujours comme ça. il était une fois, il était une fois et puis rien. la déception et la peine, l’émotivité détestable et la haine. il était une fois. sauf qu’avec toi, ça n’est pas aussi simple, le point final a été posé mais il s’oublie, s’efface, sous le poids des désillusions. t’es parti, ou bien c’est moi. l’incompatibilité du destin, on appelle ça ainsi, pour ne pas simplement avouer les mauvais choix. il était une fois, ça ne veut plus rien dire. il sera tant de fois qu’on le souhaitera. recommencer, revivre, oublier, réapprendre. les souvenirs ne me lâchent pas, il n’y a pas de façon de les effacer. il faudrait tous les remplacer. et je n’ai pas pu, je n’ai pas su. il sera tant de fois qu’on le voudra.

il le regarde son ami. il le regarde son frère. il oublie vite le masque froid qu’il lui sert, les traits de l’adulte dissimulent ceux de l’enfance. c’est ténu d’abord, mais dans certaines mimiques, ou quelques intonations, ils reviennent. il ne voit plus que ce visage. visage ami, fratrie d'adoption. c’est un vrai retour en arrière soudain. le sérieux des discours de james s’abandonne rapidement dans des échanges où les mots s’abrègent, comme ils en avaient l’habitude à l’adolescence. un parler sans ambages pour ceux qui se connaissent par coeur. il demeure les faux semblants, les demis-mots, mais il y a tout ce qui se planque dans le silence. l’avant, peut-être l’après, le temps devient indistinct, sa marche irrésolue. ça pourrait peut-être s’arrêter ici, phrases suspendues, frères désunis. mais marlowe doit l’avouer, gregor lui a manqué. terriblement manqué. car il connaissait ces secrets jamais confiés à un autre, sauf à alix sans doute. l’humiliation qu’il devait braver, les colères d’isaac, les coups portés parfois, la haine qu’il rongeait patiemment, pour la planquer, l’étouffer en dedans. ne jamais céder à son appel, trivial. mais parfois tout explosait, tout devenait impossible à maîtriser, alors james, il allait retrouver greg, il lui parlait, il ne lui racontait pas tout. y a pas de mots pour certains ressentis, surtout ceux que gravent un père en éduquant dans la brutalité son fils. y a pas de mots pour ça. mais il en est sûr, greg comprenait. greg savait faire taire cette brutalité qui débordait, une rage qu’il fallait contenir, parfois en le brusquant, en le provoquant, en cherchant d’autres errances pour oublier le mal qui le rongeait âprement. alors il le regarde, il le regarde oui. car il est la personne en qui il avait une confiance terrible. aveugle. qu’en est-il à présent ?

parce que t’avais une façon de frapper toujours juste. de venir chercher ce qu’il fallait pas. même quand t’aurais dû te taire. moi je dissimule, tu le sais, tu le sais mieux que jamais. tout ce que j’ai appris à masquer, à imiter pour paraître cet héritier parfait. parfaite illusion. illusion dégénérée. james entend, il entend même très bien que gregor ne renonce pas, ni à la guerre, ni à l’idée qu’il en a. comment le blâmer en vérité ? à sa place, sans doute ferait-il exactement pareil. il reprend un sérieux notable lorsque son vis-à-vis emploie ce surnom que personne ne lui a donné à part lui. il y a comme une once de sympathie, qui envahit brusquement son esprit, un foutu réflexe qu’il étudie bien trop tard pour seulement savoir le renvoyer dans le néant d’où il provient. la fidélité, greg, ça marche dans les deux sens. il sort son paquet de clopes, hausse un sourcil comme pour demander une permission qu’il ne respectera pas, et tape d’un geste étudié l’étui sur la table pour en faire sortir une. il la saisit et l’allume, son zippo claque avec élégance. et tandis qu’il tire sur le filtre, il l’observe, à travers les volutes, comme des songes déchirés. il se demande s’il lui ment, à moins que sa soeur ne lui ait pas confié ses errements dans ses ombres. il penche légèrement la tête sur le côté, laisse transparaître dans son regard plus sombre, à cause de l’atmosphère tamisée, une seconde d’hésitation. je vais choisir de te croire. le vieux me tancerait autant qu’à l’époque, mais comme tu sembles en douter, je suis fidèle aux souvenirs. aux souvenirs gravés. il tapote sa tempe, comme s’ils étaient encore fichés-là, les émois de ce moment que greg exhume. il l’avait cru alors, avec une foi inébranlable. ce qu’il lui disait ne pouvait pas être remis en compte, jamais. même après qu’il eut avoué, il était incapable parfois de se dire qu’il avait su le regarder dans les yeux et lui mentir, il fallait qu’il se force pour ressentir cette déception qui s’était insinuée dans son ventre à cet instant-là. il la ressent, identique, et la fureur revient graver sur ses traits une moue pleine d’ironie, et de mépris. pour lui, pour gregor aussi. qu’est-ce que ça vaut la fidélité aux souvenirs, quand ça ne suffit pas, ça ne suffira jamais, à lier de nouveau l’amitié. pas après ce qui est arrivé. l’écho des mots d’isaac est discordant sous son crâne. tu ne dois jamais leur accorder ta confiance, jamais. j’espère que tu t’en souviendras. il s’en souvient c’est vrai, mais comme à l’époque, il doit se forcer pour la dérober, l’étrangler quelque part et l’oublier. james soupire et laisse filtrer un aveu, quelque chose qu’il ne lui a jamais dit, même à l’époque. j’l’ai balancée. cette foutue boîte. je la détestais. après l’accroc, cette confiance navrée, falsifiée. il était incapable de regarder cet objet qu’il chérissait pourtant. parfois il s’est demandé, s’il lui a menti pour alix, dans un vague sursaut de vengeance… même si c’était plus compliqué que cela, d’affronter le désir, de l’avouer aussi. il finit par hausser une épaule et statuer presque froidement, quand ses prunelles trahissent tout ce que ce qu’il évoque a soulevé : alix est venue. au casino. avec ses accusations et son assurance exécrables. comme si la vérité était dite, comme une putain de messe. alors tu m’excuseras si je suis suspicieux depuis. je vais pas faire semblant de ne pas savoir que si elle se lance dans une vendetta, c’est toi qui l’appuieras. james relève la tête, expire une nouvelle taffe, agacé et fourbu, très visiblement contrarié par les soupçons qui pèsent sur sa nuque. il serre les dents sur son filtre, grogne en dessinant un nouveau mouvement d’épaule. mais je vois que t’es bien pareil qu’elle. tu préfères fouiner plutôt que juste demander.

mais c’est trop tard pour ça. pourquoi je céderai hein ? quand vous me jugez par avance, que votre petit procès est déjà fait ? quand il vous fallait un coupable et que c’est moi que vous avez désigné, sans même hésiter. pourquoi je dirai quoique ce soit, sur la peine que j’éprouve, pour nos souvenirs communs, et pour cette normalité qu’on lui a arraché, à elle. en abandonnant flora au froid de sa tombe. pourquoi je te donnerai ces condoléances auxquelles tu ne croiras pas ? pourquoi on peut pas juste tout recommencer, tout balayer. juste raconter, comme si rien ne s’était passé ? il était une fois… il était une fois. et plus rien après ça.

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Message Sujet: Re: (gregor) amitié parjure   (gregor) amitié parjure Empty Ven 18 Déc - 10:38

Amitié parjure



T'étais un frère, celui que je n'avais pas. J'en avais deux et pourtant, je t'ai préféré toi. Unique confident de mon âme masculine, tu venais combler ce que ma soeur unique ne pouvait m'apporter : un regard viril sur la vie que je devais mener. Ton soutien ne m'était pas dispensable car tu étais un pan de mon être. Et puis, tu as disparu dans les méandres de la tempête. Elle portait le nom de l'Alix et a tout emporté sur son passage. De notre amitié, on voit aujourd'hui les restes du naufrage.  

Même quand tu aurais dû te taire. Greg ne pouvait pas ne pas dire ce qu'il pensait. Depuis son plus jeune âge, il préférait se prendre les foudres de la famille que de retenir quelques informations pour lui quand il estimait devoir en parler. Gregor se sentait assez libre avec son ami aussi. Mais plus d'une fois, il avait transgressé les limites, les repoussant, les rendant même floues. Et là, aujourd'hui, il était clair qu'il rendait les choses difficiles pour ce duo atypique. «  C'est parfois une faiblesse de trop parler. Mais c'est aussi une force d'oser dire les choses telles qu'elles sont. » Pour autant qu'on sache comment elles sont. Le bluff. Le roi du casino sait comment ça fonctionne, à n'en pas douter. Mais le bluff de l'un ne ressemble pas à celui de l'autre. James est dans la retenue, dans les regards qu'on déchiffre et qu'on déchiffre volontairement mal. Gregor est dans la parole, le verbal, pour déstabiliser celui qui est amateur du silence. Ensemble, ils faisaient une équipe hors pair. Le souvenir de ce duo lui laisse encore parfois un goût amer. « Je ne te le fais pas dire. La trahison aussi. » Cette cordialité faussée par les couteaux qui traversent leur atmosphère lui donne envie de vomir. Pourtant, ils excellent tous les deux dans ce domaine. Mais jamais n'avaient-ils vraiment dû ainsi s'affronter. Auparavant, ils se taquinaient gentiment, se disputant sur leur rivalité en tant qu'hommes d'affaires. Maintenant c'est le personnel qui est en jeu. Et là, il n'y a plus de compromis qui tienne. Le chien qui gagnera sera celui qui rongera l'autre jusqu'à l'os.

«  Tu peux me croire. » Il tripote son verre, mal à l'aise du reproche qu'il se prend en pleine face. Gregor déteste cette situation. Cela ne se voit pas car il est toujours maître de lui-même mais il est aux abois d'ainsi devoir éprouver cet ancien ami. « Je ne doutais pas de toi... avant. » Comme un compliment, cette phrase tombe du côté tranchant de la lame. Bien qu'initialement destinée à être douce, elle n'en est rien.

« T'as bien fait, elle était vraiment moche. » comme si c'était là le problème. Un petit rire lui échappe. Les amis d'antan auraient ri de cette remarque totalement peu à-propos. Mais Greg se retient vite de rire, préférant se concentrer sur ce que James a à lui dire. Car il ne s'agit pas de se retrouver l'un l'autre, l'enjeu est bien plus fort. Il s'agit de savoir si Greg peut encore avoir un quelconque espoir de sauver un reste de leur relation passée. Car s'il enquête assidûment, il ne veut toujours pas croire que James ait pu. Il s'y oblige, par rigueur professionnelle. Mais il ne veut pas. Alix est alors accusée. Le sang chaud de la jeune soeur n'étonne pas Gregor. Ils n'en ont pas encore parlé mais elle lui aurait sûrement révélé cette entrevue tôt ou tard. S'il s'agissait de Trejan ou Milo, Gregor aurait déjà haussé les yeux au ciel. Mais quand on parle d'elle, il ne manque jamais de respect à la, désormais, dame Romani. « T'as raison Jay. » Ce repentir est-il sincère ou calculé? Gregor a de toute évidence une idée en tête. Il se redresse sur sa chaise et dévisage Marlowe sans détour. « Alors je te le demande. Qu'est-ce qui s'est passé? » Droit au but, il offre une chance à son ami de se tirer d'affaire, de prouver son innocence, de ... parler. Gregor ne pense pas qu'il le fera mais il espère que cet entretien fera ressortir des éléments. Tout est bon à prendre. Mais surtout, le regard. Le regard fixé sur le visage de James, il guette chaque contraction de celui-ci, à l'affût d'un indice qu'il mentirait ou dirait vrai dans ce qui suit.


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