see what i can find. (gregor)

don't wanna look back, cause it's going by fast, i'ma call my mother, it's been a while since i've been home, take a trip in the summer, see all the lights in tokyo, get lost in the desert, just to see what i can find, so when it's my time, i'm smiling when i die. -- @gregor ferreira

Le café, les habitudes qui reviennent, comme des coups de toner frappant sans prévenir. Les habitudes qu’elle reprend peu à peu, vaine tentative pour reprendre le cours de sa vie. Pour reprendre son existence là où elle s’est arrêtée. à cet endroit, à cet instant, l’overdose. L’overdose, les méandres de la célébrité, d’une vie volée qui n’a jamais été désirée.
tu n’étais qu’un sacrifice, lais. Qu’un caprice de ta mère, abandonnée par celui qui n’a jamais été un père. Le manque s’est fait sentir, l’argent qui peinait à alimenter le foyer. Et toi. Toi, ton talent. Toi, ta capacité à t’illustrer, à briller, toujours un peu plus. Ton âme s’est offerte aux charognards, donnée aux réalisateurs. enfant star aux caprices multiples, gamine écervelée aux fraques bien faites, reine des tabloïds, des website pute à clique. Ce qu’ils disent d’elle, tous.
Ce qu’ils disent certainement bien plus, depuis qu’elle s’est volatilisée. Envolée durant tout l’été. Enfermée, dans le plus grand secret, dans ce centre pour les gamines comme elle, pour les âmes en perdition, en quête de rédemption. tu ne sais pas si c’est que t’as trouvé, la rédemption, lais. T’en n’es pas sûre, non, tout ce que tu sens depuis, c’est ce grand vide en toi. Ce putain de trou béant à la place de ton cœur. Comme un vacarme, comme une alarme, qui hurle que cette vie est vide de sens, que rien ne compte réellement, que rien ne pourra la sauver.
Les habitudes qu’elle reprend, pourtant, le masque délicatement posé sur son visage. Actrice jusque dans ses os. Faire semblant, prétendre, encore, toujours. Le regard à la recherche d’une table pour boire son Mocaccino. Le regard qui dévisage, qui s’arrête finalement sur ce visage connu. Un peu. salut ! je peux m’asseoir avec toi ? le sourire installé sur ses lèvres, décontractée, habituée à observer des inconnus partager des moments volés, dans ce café. et peut-être que c’est ce qui te faut, un peu d’inconnu, un peu d’aventures, pour t’emmener loin de ce mutisme du cœur.

(c) calaveras.

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Il ne lui avait pas fallu chercher longtemps. Gregor Ferreira était un homme de pouvoir, un homme à la tête d'une entreprise réputée dans le milieu de la mafia. Des hommes de main, il en avait quelques uns. Son domaine, les filles qui vendent leurs services, demeurait celui qui était le moins violent. Mais le patron du Baudelaire demeurait influent et puissant. Il avait des détectives ou plutôt des petites frappes qui faisaient ses recherches. Lorsque le padre avait avoué son infidélité, il avait aussi laissé comprendre qu'il y avait peut-être eu un fruit pourri qui était sorti de cette liaison maudite. Gregor avait senti qu'en un instant, il défaillait. Il aurait voulu effacer cette information de son esprit mais le mal était fait, c'était trop tard. Il ne pouvait pas en parler, c'était hors de question. Mais il devait savoir si cet enfant était un danger pour sa famille, pour son sang... son pur sang. Pauvre mère, qu'aurait-elle dit si elle avait appris que Javier avait ainsi été faire proliférer son pédigrée ailleurs? Peut-être savait-elle? Qu'est-ce qu'elle ne savait pas après tout? Mais Greg ne pouvait lui en parler. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était chercher la liaison et voir si, effectivement, un bébé en était né.

Oui. Lais Thoma. Gregor la trouva sans difficultés. Il la traqua dans son milieu infâme: le cinéma. Quelle folie pour une demi Ferreira que de s'essayer dans un domaine aussi ingrat, aussi sale. Mais elle n'était pas des leurs, il n'avait pas à s'indigner. Là, il était juste curieux. Ils s'étaient croisés à plusieurs reprises dans ce café qu'il s'était mis à fréquenter pour garder un oeil sur elle. Le grand frère ne perdait pas son côté protecteur, même s'il le niait intérieurement. Un échange avait eu lieu entre eux une fois. Puis ils ne s'étaient plus revus. Là, Lais entra sans le remarquer. Derrière le journal, il la guettait qui commandait son mocaccino. Mais la sulfureuse brune, cette fille qui ressemblait plus à son père que lui-même, l'avait vu. Elle le tutoyait sans vergogne, preuve d'une éducation défaillante. Il hocha la tête sans rien dire de plus. Puis, il eut envie de briser le silence. Pas par désir de pactiser avec elle mais, il avait un plan en tête : la rembrunir un peu. "Il me semble que cela fait un moment que je ne vous ai plus vue par ici." Gregor savait très bien où elle avait été. Mais il voulait la voir réagir. Avait-elle la carrure d'une Ferreira ou rougirait-elle de ses activités en centre fermé? Elle n'avait pas l'étoffe d'une Ferreira pour lui. Et pourtant, malgré tout, il était là à venir la surveiller.

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Ils baignent tous dans le même univers, ici. Jeunes acteurs ou acteurs en devenir. De ceux qui brident la lumière, qui ne rêvent que de grand écran et de célébrité éternelle. L’océan de la supériorité médiatique, du talent à n’en plus finir, lorsqu’ils savent pertinemment que rares seront ceux qui deviendront étoiles. C’est de cette manière qu’elle a été élevée, lais. Dans le seul et unique but de devenir une étoile. De brille de mille feux et d’illuminer new-york. mais quand tu devais régner sur new-york, c’est désormais new-york qui règne sur toi, lais. écrasée par l’immensité du monde, par la gloire, par les excès accrochés à ta peau, par les abus qui coulent dans tes veines. ils baignent tous dans le même univers, ici. Les mêmes rêves, les mêmes espoirs, les mêmes désillusions. Tous, excepté lui. lui qui ne répond en rien aux codes du cinéma. Lui et sa froideur, lui et sa distance. Lui, toujours trop sombre, toujours trop terne. Mais là. Tout de même. Présent dans ce café dans lequel il détonne complètement. pour une raison que t’ignores, il est toujours là, quand tu regardes par-dessus ton épaule. Pour une raison que t’ignores, tu sens son regard si différent, toujours posé sur toi. assez pour remarquer son absence. Louche. D’autant plus alors que seulement trois mots ont été échangés entre eux. observateur. qu’elle lâche simplement, le regard espiègle, le masque bien installé sur son délicat visage de poupée. c’est ton métier, lais. tu ne fais que ça, jouer la comédie, encore et encore. jouer la comédie pour t’en sortir, toujours. c’était l’été, j’ai pris un peu de temps pour moi. le mensonge qu’elle dilapide chaque fois qu’elle est interrogée sur son absence. parce que tu refuses d’appuyer les rumeurs, de bousiller les dernières chances de voir un jour ta carrière décoller. Parce que tu refuses de tout gâcher, mais t’es toute aussi terrifiée à l’idée de recommencer. et vous, vous prenez souvent votre café ici ? souvent, elle le voit. Installé dans le paysage. Installé dans la lueur des lumières chaudes de cet endroit si vivant. Lui l’est moins. Une impression qui se dégage de son visage.

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Il était plus qu'observateur. Greg était fouineur. Il avait cherché la miss aussi loin qu'il avait pu. Et quand il l'avait trouvée, il ne pouvait ne pas remarquer son absence. Alors, ses détectives avaient repris du service. Pour quoi? Pour découvrir que la brune avait eu des soucis, qu'elle s'était cachée, isolée, qu'elle était dans le pétrin. Mais elle se retient bien de lui dire tous ses secrets. Il n'est qu'un buveur de café qui partage sa passion pour ce local, non? Greg aurait envie de la menacer, de lui dire tout ce qu'il sait et de lui demander de ne jamais rentrer dans leurs vies, aux Ferreiras. Mais il ne peut faire ça. Parce qu'il trahirait son père en révélant un secret que ce dernier n'a pas voulu rendre public. Et aussi... parce qu'il n'a pas envie de la blesser. Il ne veut pas de Lais dans sa famille mais ce n'est pas une raison pour heurter une innocente. Il n'est pas de ce bois-là Gregor. Il acquiesce quand elle s'explique un peu. Le mensonge lui va bien. Elle ne tremble pas en prétendant qu'elle n'a fait que profiter de l'été. Serait-ce un trait génétique? Il la laisse lui renvoyer la question. Elle emploie le "vous" cette fois, comme si elle avait saisi que le tutoiement était inapproprié entre eux.

"Ca dépend. " Laconique, il cherche volontairement à en dire le moins possible. Il n'est pas dans son intérêt de trop parler de lui, au risque de se faire prendre par après. Et pourtant, elle est là, assise à ses côtés. N'est-ce pas le moment parfait pour découvrir qui se cache derrière ce visage angélique qui croit pouvoir percer dans le monde du cinéma? " Je l'ai découvert assez récemment et j'avoue que j'aime bien son côté paisible. Puis, on est juste à côté des studios de tournage. Qui sait, je pourrais rencontrer une vedette un jour." Mensonge gros comme le monde. Lui, avec son journal et son air renfrogné, peut-il être crédible en idiot qui espère rencontrer une star dans le café du coin? Il n'y croit pas. Mais en même temps, il parle si gentiment, si naïvement, qu'elle pourrait peut-être gober la chose. "Et vous? Vous espérez rencontrer Tom Cruise devant la machine à café? " Il sourit, presque sincèrement. Amusé de cette conversation légère, de ce ton auquel il n'est plus habitué.

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les rayons du soleil glissent et s'invitent sur ta peau, réveillant ton âme blottie dans la chaleur enveloppante des draps. des murmures provenant du fond de ta gorge se déploient pour briser le silence, basculant ton corps du sommeil à sa renaissance quotidienne. tes doigts caressent ta peau, réchauffent tes yeux et grattent le sommet de ton crâne. sereine, légère.
laïs.
tu te redresses aussitôt, jetant tes draps sur le sol et te hissant dans les premiers vêtements que tu trouves. cette jupe en cuir, ce pull en laine, tes bottines qui te permettront de marcher durant des heures pour accueillir les artistes de ce soir, ta veste en jean, cette écharpe trop longue ; tu t'es promis que tu passerais la voir avant de glisser dans les couloirs du rideau, la salle pour laquelle tu travailles. une surprise, c'est ce que tu souhaites lui faire. la trouver là où tu imagines qu'elle puisse être. t'approcher de son corps, glisser tes doigts refroidis par la température extérieure sur ses paupières et déposer un baiser brûlant sur sa peau. tu aimes lais ; tu aimes lais comme une soeur, une évidence. tu ne la considères pas comme ta moitié ; ensemble, vous formez deux éléments similaires. unis. solidaires face aux tempêtes qui osent se jeter dans vos océans intérieurs. c'est difficile, ce qu'elle a vécu ; tu refuses de l'abandonner sur le bord de ton chemin tandis que tu évolues dans l'épanouissement et la concrétisation de tes rêves.
tu marches, tu cours, et tu parviens dans ce café que tu connais comme étant son préféré. tu aimes la particulière atmosphère de cet endroit pétillant d'âmes artistiques. tu t'y sens à ta place, comprise et rassurée. enveloppée par cette évidence partagée entre les membres de cette communauté. tu la vois, ce soleil, elle n'est pas seule. tu t'approches jusqu'à percevoir son interlocuteur. ton sourire s'évanouit.
disparition.
panique, inquiétude, frissons ; gorge nouée et coeur serré. que font gregor et lais assis, l'un auprès de l'autre ? tes pas trébuchant, tu tombes aux côtés de ton amie, dévisageant l'homme lui faisant face. bloquée, figée, tu ne parviens pas à émettre de mots. trejan ? tu ne peux pas t'empêcher de brusquement observer l'alentour. il n'est pas là. soulagement ? oui. tu n'as pas envie qu'il puisse te voir aux côtés de son frère. tu ravales ta salive et tu te redresses. surprise ! que tu oses finalement dire. maladresse et murmure. peu convaincue par la pertinence de tes mots. tu perçois ton apparition comme un éclat, l'élément évident d'une perturbation à venir.

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En un regard, elle parvient à le voir, à le sentir, elle est foncièrement différente de l’inconnu qui se fait une place dans cet univers artistique. Différente de caractère, différente de nature, différente de mode de vie, mais cela ne l’empêche pas de se sentir profondément intriguée par sa présence ici. Par le fait qu’il semble toujours là, toujours présent, comme l’évidence de croiser son chemin. t’es le genre à croire au destin, lais. à chercher les petits signes, les petites étincelles. Déformation professionnelle, certainement. Le métier de rêve qui te pousse depuis toujours à voir ce qu’il y a de plus beau, à vendre ce qu’il y a de plus beau. juste avant la descente aux enfers. Juste avant de voir les étincelles s’effacer, les unes après les autres. juste avant de commencer à s’effondrer dans le cercle vicieux de la célébrité. L’astre solaire devenu terne, vide de sens, sans vie. la lueur qu’elle n’a plus, que lui n’a peut-être jamais eue. Ils sont différents, mais cela ne l’empêche pas d’esquisser un sourire, amusée par ses propos. Elle ne l’imagine pas dans le rôle du grand fan, mais s’il aime venir ici, c’est bien que cette ambiance lui plaît peut-être un peu… peut-être… je dirai même que c’est fort probable. le sourire toujours imposé sur son visage, lorsqu’elle s’apprête à répondre. oh, moi, je… un arrêt bref, coupée au beau milieu de sa phrase en entendant cette voix si familière.
Celle d’isaure, son trésor. Sa meilleure amie depuis plusieurs années à présent. Celle qui sait tout d’elle, qui connait tous ses vilains petits secrets. La seule. parce que s’il y a bien une personne, une, à qui tu n’es pas capable de cacher ce qui t’arrive, c’est bien à elle, lais. parce que s’il y a bien une personne avec qui tu seras toujours entièrement toi, c’est elle. elle est son double, elle est sa moitié, elle est la personne en qui elle a le plus confiance au monde. isaure ! le sourire immédiat, quand elle se retrouve à ses côtés. t’as besoin d’elle, en ce moment, lais. t’as besoin d’aide plus que jamais. T’as besoin qu’elle joue ton ange gardien, comme tu saurais jouer le sien. une seconde, puis deux, et elle réalise que l’inconnu es toujours là. situation qui devient vite déstabilisante. D’autant que l’actrice ne souhaite pas laisser penser à son amie qu’elle est en pleine séduction. Qu’elle est prête à rencontrer quelqu’un. isaure, je te présente heu… bref sourire. je ne vous ai jamais demandé votre prénom. un rire s’échappe de ses lippes, bien loin d’imaginer ce qui est réellement en train de se jouer.

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Des questions dont les réponses l'importaient peu. Posées uniquement pour garder ce dialogue démarré malgré lui. Gregor n'avait pas besoin de la connaître plus que ça. Pourtant, il était là, fidèle au rendez-vous tacite, à la scruter, à s'assurer qu'elle vivait toujours et que rien ne changeait dans sa vie. Parce qu'elle était un élément instable qu'il fallait maîtriser. Bâtarde qui pouvait tout ruiner, Lais Thoma était son pire cauchemar. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'elle amenait avec elle d'autres tracas. La gamine qui s'était assise auprès d'elle ne ressemblait pas à Isaure... C'était Isaure

Karma dis-moi, qu'ai-je fait pour ainsi te voir me sortir les crocs?
Karma, dis-moi, pourrais-je sortir de cette situation sans accro?

Surprise! avait-elle crié sans grande conviction. Le regard de la demoiselle ne laissait aucun doute sur ce qui traversait son esprit depuis qu'elle avait vu le visage de Gregor. Lui aurait-on raconté cette histoire, il aurait ri. Typiquement le genre de chose qu'il aurait partagée avec James autrefois. Mais aujourd'hui, les secrets pesaient sur lui seul. Deux secrets réunis, là, sous son nez. "Gregor. " souffla-t-il sans pouvoir mentir. Isaure le connaissait trop bien pour qu'il envisage de s'annoncer sous un autre prénom. Il se garda néanmoins de tendre la main. Il vaut mieux rester prudent et distant. Mais Isaure venait de tout chambouler. Des fils d'idées se créaient dans la tête de l'aîné Ferreira, serrant les mâchoires en envisageant Isaure présenter Lais à Trejan. Mais Isaure n'était plus en contact avec son jeune frère. Sauf que cette rencontre pouvait raviver des choses, non? Foutue rencontre. Il devait partir et le plus vite possible. Cependant, il savait que cela pourrait sembler suspect aux yeux de celle qui l'avait déjà connu autrefois. Devant son regard insistant envers la dernière arrivée, il crut bon de justifier " Isaure est sortie avec un de mes frères autrefois. On se connaît déjà. " Voilà, c'était dit. Mais garder le secret était bien trop dangereux. Les deux demoiselles semblaient amies et parleraient une fois qu'il était parti. Isaure révèlerait sans doute leur lien et cela serait dès lors curieux qu'il ait fait semblant de rien. Le comble de l'ironie était que ce frère dont il parlait, c'était le frère de Lais aussi. "Tu as encore parlé avec lui depuis? " Question banale d'un frère qui se renseigne sur l'ex de son cadet. Rien de bizarre là-dedans, c'était ce qu'il essayait de maintenir comme voile : celui du normal.

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ces deux pièces du puzzle de ton identité ne sont pas faites pour se retrouver à proximité. l'univers scintillant de lais ne peut pas cohabiter avec la noirceur qui englobe le quotidien de gregor. il te semble que cet homme est de ceux qui peuvent t'aspirer dans leur sombre univers en un battement de cil. le simple fait de le fréquenter te semble risqué. lais nécessite l'opposé, elle a besoin d'éclats, de lumières apaisantes et de rêves époustouflants. tes doigts viennent cueillir ceux de ton amie, afin de réceptionner la chaleur de sa paume et la délicatesse de sa peau. ce geste, suffisant, rassurant, te permet de regonfler ta poitrine de confiance. de quoi es-tu censée avoir peur ? de rien. rien. un sourire pour lais, un soupire soulagé lorsque tu comprends qu'ils ne connaissent pas. des présentations ? tu fixes gregor, impatiente d'observer le mouvement de ses lèvres et d'écouter ses mots, sa compréhension de la situation.
et lui, il parle.
il parle, dit, ta vérité ; celle que lais ne connaît pas. tu ne caches pas trejan, tu n'as seulement pas envie de lui en parler. c'est précieux, incertain, pour toi. un mystère qui demeure intact depuis autant d'années. rougeurs précipitées sur tes joues, ton regard fuyant, tu as besoin de souffler. d'expirer, lentement. c'est ça, isaure, respires. et pourtant, trejan ignore que tu connais son frère, non ? si. tu ne sais même pas. est-ce important ? plus maintenant. pas pour toi. tu te pinces la lèvre en te tournant vers lais. c'est une vieille histoire. que tu souffles afin de lui apporter de la compréhension. tu espères qu'elle comprendra que tu ne possèdes pas l'envie d'en parler devant gregor. sauf que, lui, continue. sa question, cette question, pourquoi s'intéresse-t-il à ta relation avec trejan ? c'est évident... tu te retournes vers lui, le dévisageant. et si tu posais directement la question à ton frère ? que tu réponds. vous travaillez encore ensemble ? que tu lui demandes, tentant de renverser la situation. pour toi, comprendre où ils en sont. tu te tournes alors vers lais, n'oubliant pas votre proximité. gregor t'a-t-il expliqué ce qu'il faisait ? c'est passionnant. que tu lui expliques, faussement sérieuse. curieuse de voir ce qu'il pourra répondre. même si, ta naïveté possède des limites et que tu te doutes que cet homme, ces gens, possèdent des réponses à tout pour s'éviter de connaître des turbulences.

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l’atmosphère s’alourdie, elle devient étrange, elle devient plus sombre, comme si isaure et gregor n’étaient tout bonnement pas faits pour se retrouver à proximité. et peut-être que c’est le cas, peut-être qu’ils ont des différends, tous les deux. peut-être que c’est ce qui explique les étincelles menaçantes, la tension palpable qu’ils tentent pourtant de cacher, l’un comme l’autre. mais ce sont de loin les paroles d’isaure, qui attirent l’attention de lais. parce qu’elles se connaissent, toutes les deux. elles se connaissent par cœur. mais jamais elle n’a entendu parler de cet ancien petit-ami. jamais. alors qu’isaure, elle, sait tout de kian. son premier amour, le prince, le vrai prince charmant laissé tomber pour la célébrité. ton plus grand regret, lais. et ta meilleure amie le connait. alors t’es surprise, quand tu réalises qu’elle te cache quelqu’un qui semble avoir compté dans sa vie.
rapidement, en un regard, en une phrase, en quelques mots, la fée du cinéma réalise que son amie ne souhaite pas en parler. de quoi attirer un peu plus son attention, mais par loyauté, elle n’en dira pas plus. par loyauté envers son pilier, elle n’insistera pas. et c’est finalement sur gregor, qu’elle s’attarde finalement. les insinuations d’isaure confirment ce qu’elle imaginait déjà, il est louche, ce type. louche, à trainer toujours ici sans raison apparente. louche, lorsqu’il s’approche d’elle sans pour autant en avoir véritablement envie. je vous écoute. je suis toute ouïe. elle attend des explications. qu’elles viennent de l’un, qu’elles viennent de l’autre, peu importe, mais qu’elles viennent. t’as la sensation d’être prise dans un mauvais film, un mauvais feuilleton, lais. d’être l’héroïne à qui tout le monde cache l’essentiel. mais si tu peux encore l’accepter d’un parfait inconnu, il n’en est pas de même pour ta meilleure amie. elle, elle te doit la vérité. et de t’avertir, si tu fréquentes quelqu’un d’infréquentable.

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Un homme sage aurait pris ses affaires et serait parti quand Isaure avait fait son apparition. Jouer avec le feu, c'était dangereux. Mais le feu était en train de devenir très fort et très intimidant. Car Isaure connaissait Trejan, connaissait les Ferreira et risquait de parler de Lais et Gregor si un jour... Il valait mieux ne pas y penser. Pour éviter ce genre de pensées, Greg savait qu'il devait s'en aller poser des questions banales et inconsistantes. Pourtant, cela continuait de le tracasser. Et au lieu d'éviter les risques, il en prenait, cherchant quand même à se rassurer. Isaure était-elle toujours en contact avec son ex? Il espérait secrètement qu'elle se rembrunirait lorsqu'elle entendrait son prénom. Sauf qu'elle n'en fait rien. Elle le redirige juste et l'empêche d'obtenir une réponse simple et directe. "Ca n'avait rien de bien compliqué comme question. Si tu n'as pas envie d'y répondre, il suffit de dire que tu n'as pas envie de répondre. " Il se retient de lui faire un clin d'oeil amusé, déguisant son agacement dans une indifférence plutôt bien simulée. Mais Isaure n'a pas digéré le passé. Elle navigue en eaux troubles et menace sans en avoir l'air. Lais mord à l'hameçon, pourquoi ne le ferait-elle pas? Tout sourire, Gregor ne montre pas à quel point la gamine lui court sur le système. S'ils étaient au cabaret en ce moment, il la planterait sur une chaise et lui demanderait si elle veut qu'une femme vienne la gifler ou si elle pourra encaisser la paume de Greg. Probablement que la réponse lui importerait peu et que celui qui prône la non violence lui mettrait une baffe quoiqu'il arrive. Isaure dépasse les limites. Cependant il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, il aurait dû ne pas se mêler de la vie de Trejan en essayant de copiner avec sa petite amie. "Ce n'est pas si intéressant que ça, je suis patron d'un cabaret. " Il prend une gorgée de son café avant d'ajouter " Mais Isaure parle peut-être de ma mafia secrète et de tout mon réseau clandestin." Il laisse échapper un rire bonhomme avec un clin d'oeil guilleret, laissant clairement comprendre que c'est une blague. De la sorte, il contre toute nouvelle attaque sur ses occupations si elle venait à insister. Néanmoins, il se sait en danger. Il est temps de prendre congé. Pourtant, il n'arrive pas à décoller ses fesses de sa chaise, conscient que cela serait bizarre maintenant qu'ils démarrent leur conversation. " Vous vous connaissez depuis longtemps? A l'époque où tu sortais avec Trejan, vous étiez déjà amies? " Greg veut savoir si Trejan a déjà rencontré sa demi-soeur. Le filet de l'araignée se resserre et il se demande soudain qui est la mouche dans ce merdier.

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