so powerful. (milo)

l’électricité palpable chez l’un comme chez l’autre, les forces naturelles de leurs cœurs qui jouent la même partition. il est son patron, milo, mais avant tout son égal. alchimie naturelle ayant su se faire sa place entre deux têtes brûlées, entre deux brutes, deux âmes aussi agitée l’une que l’autre. l’électricité qui fait parfois des étincelles, entre eux, qui agite le cabaret des ferreira, quand ils se retrouvent dans la même pièce. mais face à l’adversité, ils ne font qu’un. qu’une seule et même personne, le même objectif, l’assurance de pouvoir compter l’un sur l’autre pour toujours. des ferreira, c’est bien à lui que t’es la plus loyale, sofia. à lui que t’es la plus fidèle. parce que c’est aussi à lui que tu dois tout. lui, qui travaillait autrefois avec ta tante. lui, qui a accepté que tu remplaces cette dernière n’étant plus en capacité de travailler. il dira que tu ne lui as pas laissé le choix, mais tu sais que c’est faux. elle sait qu’il aurait été en droit de refuser. en droit d’émettre des réserves quant à sa situation. mais il a finalement accepté, certainement parce que son cœur est bien plus grand que ce qu’il accepte de laisser paraître.

une gratitude qu’elle n’exprime pas, qu’elle ne saurait exprimer, mais qu’elle prouve en demeurant son bras droit. en étant de son côté, toujours. naturellement, machinalement. en étant le meilleur bras droit possible, l’équipe invincible, indestructible. et ce soir, l’équipe est définitivement formée pour une vente, milo ayant décidé de l’accompagner. tout est plus imprévisible, lorsque milo est dans le coin. tout est plus risqué, lorsque milo est dans le coin. parce qu’il est sanguin, parce qu’il est impulsif et parfois irréfléchi. mais t’as pas peur de ça, sofia. tu le connais par cœur, tu sais ce qu’il vaut et tu sais qu’il ne te mettra jamais en danger.

milo resté un peu plus loin, aux abords de la ruelle, la louve s’est approchée seule du client, prête à la lui livrer la marchandise. mais comme cela arrive parfois, le type en face tente de jouer au gros dur, tente de marchander et de baisser le prix. t’es la mieux placée pour le savoir, sofia : pas de négociation possible avec les ferreira. le prix était fixé dès le départ, t’as accepté, tu payes. j’espère ne pas avoir à me répéter. le ton est ferme, elle sait y faire, gamine des rues habituée à crier plus fort pour ne pas montrer sa peur. la peur est une faiblesse. la peur est le plus grand des dangers.

(c) shining.

milo, il est de sa famille. pas celle du sang, parce que jamais sofia ne sera une ferreira, mais celle du cœur. celle de l’esprit. les mots manquent bien souvent, lorsqu’il s’agit de définir ce lien si unique qu’elle entretient avec lui. depuis le premier jour, le premier soir, le premier regard, le premier soupir, il y a quelque chose de différent entre eux. peut-être parce qu’elle lui doit tout et qu’elle le sait. peut-être parce qu’elle sera reconnaissante à jamais. tu sais que ta relation avec lui est bien différente de celle qu’il entretenait avec ta tante, sofia. parce que vous êtes approximativement du même âge, tous les deux. de la même trempe, de la même fougue. quand ta tante était bien meilleure pour tempérer, de son calme implacable, de sa froideur terrifiante, toi tu oscilles entre les flammes et le tonnerre. ils peuvent bien s’engueuler autant qu’ils le désirent, ils sont un pilier l’un pour l’autre. inséparables, tant bien par les affaires que par l’alchimie qui s’est installée entre eux. fusionnels, comme deux faces d’une même pièce, comme deux parties d’un même cœur. alors en sentant que la situation dégénère, que le client se montre récalcitrant, que la violence s’appose à la discussion, t’es pas surprise de le voir intervenir, sofia. chien fou désireux de te protéger, simplement. ce qu’il fait, en repoussant immédiatement le danger. mais comme l’orage s’y attendait, les coups s’abattent sur lui également. milo encaisse, fureur dans le regard, tout ce quelle craignait. stop ! qu’elle lâche, attrapant immédiatement le bras de milo qui s’apprête à se jeter sur lui, enragé aussi bien par la situation que par l’humiliation. mais c’est ton devoir à toi, de le tenir, sofia. dans l’empêcher de faire une connerie quand il se sent au bord du gouffre. t’es pas certaine d’être la meilleure pour ça, mais au moins, toi, il t’écoute. le regard noir, sa main attrape machinalement le calibre planqué contre sa taille, qu’elle vient glisser contre le visage de l’ogre en face d’elle. je te conseille de te tirer, vite, et de ne plus faire appel à nous à l’avenir. ce serait dommage que j’explose tes bijoux de famille. la menace est posée, le ton n’est pas élevé, nécessaire de reprendre rapidement le contrôle pour ne pas voir la situation s’envenimer. milo n’a pas besoin de cela, clairement pas besoin d’un scandale de plus sur les mains.

(c) shining.