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 Yours until the sun no longer shines (Ella)

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Message Sujet: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Mar 20 Oct - 23:17

Baby, I'm yours
And I'll be yours until the stars fall from the sky,
Yours until the rivers all run dry
In other words, until I die
Baby, I'm yours
And I'll be yours until the sun no longer shines,
Yours until the poets run out of rhyme
In other words, until the end of time
(Arctic Monkeys : Baby I'm yours)


La matinée était passée comme bien souvent le temps d’un long claquement de doigts – raison pour laquelle l’urgentiste se répétait souvent qu’il aurait été incapable d’effectuer un travail redondant ou sans aucune interaction. Son téléphone, il le consultait rapidement juste avant d’arriver, quand la cigarette entre ses lèvres terminait paresseusement de se consumer dans l’aube mordante, juste après qu’il ait laissé Wes réveillé depuis plus longtemps que lui, et puis il abandonnait le boitier au fond des poches de sa blouse pour de longues heures. C’était donc assez tôt qu’il prenait le temps de penser ouvertement à elle : il n’était pas prétentieux au point de penser que ses textos suffiraient à eux seuls à lui faire passer une bonne journée, mais l’habitude s’était installée sans avoir le parfum de la lassitude. Inlassablement alors, imbécile heureux qu’elle le faisait devenir tout entier, il prenait le temps de lui souhaiter une belle journée. Le matin quand elle n’était pas à ses côtés et qu’il partait pour l’hôpital, le matin quand il rentrait de garde, qu’il achevait une nuit blanche et qu’il ne la croiserait pas assez rapidement à son goût à travers leurs horaires décalés. Ella lui manquait du matin au soir, du réveil au coucher, puis du coucher au réveil puisqu’il n’y avait qu’elle pour apaiser ses insomnies, et ainsi de suite. Même quand les heures écoulées étaient plus que chargées, elle s’immisçait dans ses pensées que le moment soit opportun ou non : ça n’était en général pas le cas quand il avait un patient entre les mains, mais peu importe, Ella lui manquait.  

Ainsi donc, la matinée était passée à une vitesse folle et le temps de relever la tête la seconde d’après, l’heure du déjeuner était déjà plus qu’entamée. Il avait l’habitude, des rythmes en décalé. Dormir à des heures non physiologiques – quand il dormait –, manger à des moments totalement décousus, s’investir suffisamment intensément pour s’oublier jusqu’à l’opportunité d’une pause. Curieusement les urgences avaient fini par tranquillement se vider, les couloirs aseptisés par retrouver un semblant de calme, à défaut d’être jamais silencieux. La dernière de ses patientes n’avait pas encore six ans et venait de repartir avec un plâtre flambant neuf tout autour du bras : la pauvre petite s’était fracturé le coude après une vilaine chute de toboggan pendant la récréation. C’est son dossier qu’il terminait de remplir d’une écriture rapide (et pas toujours si lisible quand il ne s’appliquait pas plus que cela), après avoir emprunté le stylo de l’infirmière avec laquelle il avait travaillé pour calmer la petite. Les siens, bizarrement, finissaient toujours par disparaitre.

Dolly. C’était Dolly son prénom, à ladite infirmière. Il avait la fâcheuse tendance à les oublier à répétition, les prénoms, mais dans le cas présent son badge était d’une aide importante. Ils travaillaient régulièrement ensemble pourtant – mais rien à faire, ça ne rentrait pas. Lui n’était pas bien plus bavard qu’à l’accoutumée, tandis qu’elle, une grande blonde aux yeux très clairs, parlait beaucoup, beaucoup. Ils étaient dans l’un des longs couloirs proches de l’entrée principale des urgences, elle poussa un long soupir et s’accouda face à lui sur le meuble devant lequel il était resté debout pour terminer de remplir les papiers : vous avez été très bien avec la petite Jenna – vous savez y faire avec les enfants, non ? – vous voulez des enfants ? ... vous avez déjà des enfants ? noooon ?! m’est avis que c’est bien dommage, ah franchement !. Elle parlait, parlait beaucoup, gloussait sans discrétion à intervalles réguliers à chaque fois qu’il intervenait ou lui arrachait un sourire qu’il imaginait plus innocent que charmeur, l’entrepreneuse et charmante jeune collègue guère découragée par ses réponses évasives. « Vous avez faim ? On pourrait aller déjeuner » L’urgentiste acheva enfin les papiers, les glissa dans un dossier encore vide, répondit distraitement que oui pourquoi pas option-sourire-colgate, rendit bien sagement le stylo à sa propriétaire qui gloussa encore une fois, releva la tête...

Et la silhouette de l’unique femme au monde capable de la lui faire perdre pour de bon, la tête, le heurta de plein fouet. Aussi vite qu’un sourire amouraché s’étirait sur ses lèvres. Son prénom à elle effaçait celui des autres, Ella il la reconnaitrait entre mille même les yeux bandés, même inattendue ici. Il eut un moment d’inquiétude – sa petite amie aux urgences, y avait-il un problème ? s’était-elle blessée ? – mais à la voir debout bien droite sur ses deux jambes, il se rassura assez vite. Il nota la moue contrariée, se dit que peut-être il avait manqué un coup de téléphone ou bien elle l’attendait depuis une éternité, refourgua sans tellement de délicatesse le dossier à la collègue reléguée à un millier de plans derrière Ella. Car il n’y avait qu’elle qu’il dévorait de ce regard amoureux, qu’elle pour faire partir son cœur dans un rythme anarchique, qu’elle pour l’envoûter corps et âme. Il n’y avait qu’elle. Bien-sûr il s’était empressé de rejoindre sa muse inespérée, sur les lèvres de laquelle il déposa un baiser sage. Ca n’était pas l’envie qui manquait, de la prendre dans ses bras pour l’y garder jusqu’au crépuscule et capturer ses lèvres encore, s’enivrer d’elle toute entière... Mais pas ici, pas en plein milieu du passage. « Bonjour, ses yeux parlaient pour lui. Voilà la plus belle surprise de ma journée... »
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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Ven 23 Oct - 20:38


☾ ☾ ☾
{ yours until the sun
no longer shines }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall
Le manque, elle connaît.
C’est quelque chose qu’elle connaît, la camée. C’est quelque chose qu’elle a connu tout au long de son existence trop tourmentée. Elle a connu le manque d’amour de ses géniteurs trop occupés à se malmener pour l’aimer, elle, comme il le fallait. Elle a connu le manque de sécurité sous la coupe d’un père violent quand il aurait dû être celui qui la protégeait. Elle a connu le manque d’argent, le manque d’ambition, le manque d’espoir, mais surtout le manque d’une raison d’exister. Puis, elle a connu le manque de la seule chose qui comblait tous ces vides tortueux en elle ; la poudre blanche qui lui fait oublier l’horizon beaucoup trop noir. Ce manque, il est violent, il est cruel ; il l’enfonce dans les ténèbres. Il lui rappelle, à présent, toutes les souffrances que la poudreuse parvenait à lui faire oublier. Enfin, il y a cet autre manque, le manque d’Ambroise.

C’est un manque différent de tous ceux que tu connais,
parce que lui, déjà, t’arrives à le combler,
chaque fois que tu viens le retrouver,
puis aussi parce que lui,
tu sens que c’est un truc positif,
que, pour la première fois de ta vie,
quelque chose vient à te manquer,
justement parce que tu as la chance de l’avoir à tes côtés.


Ambroise, il lui a apporté cette sensation si incroyable, peut-être banale pour les autres, mais qu’elle, ne connaissait pas. Il lui a offert ce sentiment d’avoir quelqu’un à attendre, quelqu’un à espérer, quelqu’un à aimer. Avec lui, pour la première fois, il y a quelque chose en lequel elle tient ; quelque chose qui la pousse à s’accrocher. Quelque chose qui lui manque, chaque fois qu’il n’est pas là, mais qu’elle sait qu’elle retrouvera. Un manque que, finalement, pour l’unique fois de sa vie, elle choisit d’avoir. Elle peut le contrôler, elle peut, même, y mettre un terme en décidant d’aller le retrouver ; chaque fois que l’envie vient la submerger. C’est naturellement ce qu’elle fait, aujourd’hui, avec l’idée d’aller lui faire cette surprise.

Les surprises,
les rencontres imprévues,
tout ce qui s’approche du romantique,
ce n’est pas toi,
ce ne serait pas toi, sans Ambroise,
ça n’aurait pas de sens, sans Ambroise.


Mais, pour lui, elle a ce sentiment qu’elle peut devenir une autre personne. Ou, plutôt, une version améliorée de celle qu’elle a été. Celle que, peut-être autrefois, elle était. Celle aussi qu’elle aurait pu être si cette vie trop tumultueuse l’avait épargnée. Levée bien plus tard que l’homme qu’elle aime, elle se réveille avec un message de lui qui fait fondre le cœur qui lui appartient. Elle ne veut pas entendre le soir pour le retrouver, elle ne veut même pas attendre qu’il termine de travailler. Sortie du lit, après un tour dans la salle de bains, elle prend le chemin de l’hôpital pour le rejoindre. Ambroise perpétuellement dans ses pensées, comme un fil continu que les autres songes viennent seulement effleurer, elle pénètre dans l’établissement, le cœur battant à l’idée de retrouver son prince, pas si, charmant. Toutes les rêveries envolées, quand elle le voit en compagnie de cette collègue de travail, vraisemblablement une infirmière. Grande blonde aux jambes interminables, le sourire aux facettes incroyablement blanches, elle joue sans doute possible de ses charmes. Ils parlent, tous les deux, depuis cinq minutes entières – au moins – qu’elle les observe. Ella, elle ne peut plus en détacher ses prunelles noires. C’’est plus fort qu’elle, c’est presque inconscient, tant elle ne le maîtrise pas. Elle se rapproche lentement, à pas feutrés, alors qu’ils poursuivent sans se lasser leur conversation.

C’est, comme si, tu voulais te faire du mal,
comme si tu voulais te graver ce souvenir en mémoire,
ces images de lui et elle,
lui, si proche d’elle.


L’âme en perdition demeure, devant eux, stoïque et pourtant si fébrile. Elle les fixe jusqu’à en graver  le souvenir presque gracile, si esthétique – lui, le visage qui charmerait d’un regard, le sourire parfait qui pourrait magnétiser n’importe quelle femme, et elle, divine de la silhouette jusqu’à chaque trait de son minois de nymphe venue d’ailleurs. Eux, si beaux, qu’ils paraîtraient faits l’un pour l’autre ; et Ella, demeure seule à les contempler, prise au piège de l’intimité dérangeante entre les deux médecins mais spectatrice impuissante. Elle entend tant bien que mal quelques mots qui s’échappent de leur discussion privée. Elle qui l’invite à déjeuner ; lui qui choisit d’accepter.

Lui qui vient d’accepter.

Et ton cœur qui vient de se briser.


Cette fois, il n’y a pas que la douleur qui la submerge. Ou peut-être que si, peut-être qu’elle est juste immensément plus forte, soudain. Car elle entend Ambroise accepter une invitation de la belle infirmière, et c’est son cœur tout entier qui s’effondre. Souffrance qu’elle ne sait pas comment gérer, souffrance qui devient colère exacerbée. Il lui est tellement plus facile, à Ella, de laisser la rage l’envahir ; plutôt que de s’avouer toute la détresse qui l’anime. La détresse devant l’être aimé, qui se tourne vers une autre fille, plus souriante, plus enjouée ; sûrement aussi bien plus équilibrée. La détresse devant la trahison qu’elle prend comme des milliers de lames acérées qui viennent s’enfoncer. Puis, lui, qui se rend enfin compte de la présence de sa prétendue dulcinée ; lui qui vient tranquillement l’embrasser. Simple baiser, même pas prolongé, mais dont elle relève le goût bien moins passionné, peut-être parce que la jolie infirmière est toujours là à les scruter. La farouche recule son minois renfrogné. – Je voulais t’inviter à déjeuner… elle répond, la voix distraite ; les pensées nébuleuses qui se multiplient dans sa tête. – Mais si t’es en train de bosser… j’veux pas te déranger… elle poursuit rapidement, comme, pour l’empêcher d’accepter son invitation. Trop perdue entre ses sentiments et sa raison, Ella, elle essaie de contenir ses émotions. Mais, la vérité, c’est qu’elle se pose déjà des centaines de questions.

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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Sam 24 Oct - 22:49

Difficile de passer à côté de la moue boudeuse : Ella avait les traits plus qu’expressifs et son visage la trahissait sans cesse. On n’embêtait pas la belle en espérant qu’elle reste silencieuse car elle s’indignait haut et fort quand on lui marchait sur les pieds, ses sourires taquins étaient francs et évidents, quand elle aimait elle aimait expressivement (et lui l’aimait alors encore plus fort), quand elle était en colère elle ne savait pas atténuer les éclairs très noirs de ses prunelles (et la raison lui soufflait alors de ne pas la contrarier d’avantage). Il ignorait pour autant la raison de cet air contrarié, mais puisqu’Ambroise ne s’imaginait naïvement responsable de rien d’autre qu’un déjeuner à une heure tardive, il supposa fièrement qu’il parviendrait rapidement à l’estomper. En fait, il pensait plutôt qu’elle était soudain intimidée ou quelque chose de cet acabit-là, pas par lui bien-sûr mais peut-être qu’elle pouvait avoir peur de déranger, de ne pas être à sa place. Sa flamboyante manquait de confiance en elle, il se dit que possiblement c’était elle qui parlait à travers les sourcils contrariés et les lèvres pincées. Rien d’alarmant donc, rien qui ne sache l’empêcher de savourer la surprise de la retrouver ici-même, elle inespérée avant la nuit tombée. « Tu ne penses quand même pas que je vais te laisser repartir si vite ? » Ses lèvres s’étirèrent en un sourire mutin.

Les autres avant elles, les filles pâles malgré leurs couleurs éclatantes, il n’aurait pas su les accueillir ici. Il aurait été flatté dans un premier temps, puis il aurait été bien embêté. C’aurait été comme pour absolument tout le reste : il se serait lassé. Il avait pourtant l’esprit facilement romantique, voire parfois un brin vieux jeu. Ella n’était pas du tout comme cela... D’où l’effet de surprise décuplé. Plus différent encore, Ella lui procurait l’envie soudaine de disparaitre avec elle pour les prochaines heures. Avec un peu de chance, son bip se viderait de toute sa batterie et il ne le remarquerait pas avant un bon moment – et pourtant, Dieu sait combien il était appliqué à faire bien son job. Ella était pratiquement moins douée que lui (et là on frôlait l’exploit) pour les déclarations ou les démonstrations : mais elle avait les yeux qui souvent parlaient pour elle, elle avait à la fois toute sa confiance et sa patience. Elle avait en revanche cette facilité monstre à manquer de faire arrêter son cœur rien qu’en claquant des doigts (c’était le cas présentement)... Et puis sa simple présence ici ne suffisait-elle pas à en dire déjà long ?

Il le pensait vraiment, qu’elle était sa plus belle surprise de la journée. N’en déplaise aux silhouettes ici et là autour, soudain rendues fantomatiques et insignifiantes.

« J’ai du temps, c’est calme pour l’instant », il expliqua en toute honnêteté, et cela tombait rudement bien. « Je ne peux pas m’éloigner bien loin, mais je peux t’inviter à la cafeteria chercher un sandwich et on se pose tous les deux quelque part ? Ça te va ? » Un pique-nique bas de gamme, un café passable ; ce ne serait pas le plus beau déjeuner de la vie de sa muse mais à défaut de pouvoir lui proposer mieux, lui ne demandait pas mieux que d’être avec elle. Il rit comme un nigaud et poursuivit presque aussitôt : « Ok, j’admets que ce n’est pas super sexy comme proposition, mais je suis très, très heureux de te voir... Allez viens, je t’emmène. Et au fait : tu es très belle. » Quand Ella lui faisait perdre la tête, sa langue se déliait, à défaut d’attraper la sienne indécemment – pas ici, pas au milieu du couloir. C’était vrai qu’elle était belle, énième raison parmi la liste de toutes les raisons qui faisaient que son palpitant s’emballait, hyper-réactif rien qu’en sa présence... Quand lui était affublé de l’éternelle tenue blanche, combo blouse et pantalon blancs sans forme bien prédéterminée. Très vite, ses doigts partirent en quête des siens alors qu’il avait les yeux brillant d’une lueur très amoureuse et un large sourire inépuisable : objectif l'entrainer à travers le dédale des couloirs qu'il connaissait par coeur et se faire oublier du reste du commun des mortels.
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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Dim 25 Oct - 20:38


☾ ☾ ☾
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crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall
Terrorisée.
Elle est terrorisée, Ella, depuis qu’elle est née.
Terrorisée, d’abord, de la solitude dans laquelle elle est submergée,
elle l’a retrouvé,
puis s’est découverte terrorisée de le voir s’en aller.
Et maintenant… maintenant. La voilà terrorisée qu’il puisse encore l’abandonner. Qu’il puisse lui préférer une autre fille, pas seulement plus jolie – Ambroise, il est trop intelligent pour s’arrêter à un physique -  mais aussi plus forte, plus ambitieuse, ou juste, une fille qui aime mieux la vie. Une fille qui lui ressemblerait, car elle ne serait pas aussi tourmentée ; une fille avec qui les rires ne devraient pas être suivis de tous ces instants à la rassurer. Tout ce besoin, qu’elle a,  de se sentir en sécurité. Ella, tu te détestes peut-être trop pour croire qu’il puisse t’aimer. T’aimer, personne ne l’a jamais vraiment fait. Personne ne l’a fait comme lui, il peut y arriver. Tu ne sais pas ce que tu deviendrais, en réalité, si de tout cet amour, tu étais soudain privée. Tu ne sais plus ce que tu serais, si subitement, tu le perdais. Tout, mais pas lui. Surtout par lui. Parce qu’Ambroise, il lui a offert le plus beau cadeau qu’il pouvait. Dans ce monde qui ne veut pas d’elle, ce monde qui ne la pousse nulle part ailleurs que dans les ténèbres, il a vu en elle,
il l’a vue, elle.

Tu n’imagines pas, Ambroise,
combien elle a besoin de toi,
tu as fait ce que personne n’a jamais su faire avant toi,
tu l’as regardée, tu l’as observée,
tu l’as vue, simplement, telle qu’elle est,
même comme elle, ne sait pas encore y arriver,
et tu continues, encore, de la regarder.


Là où la ténébreuse ne voit que les démons qui l’assaillent, il décèle la lumière qui émane d’elle. Il décèle tous ces fragments d’elle. Des débris morcelés, des éclats de ce qui n’a pas encore existé, mais qu’il s’évertue, chaque jour, à rassembler. Et, peu à peu, à la réparer.
Mais Ella, elle a encore tant d’insécurités.
Victime d’un manque d’estime d’elle-même, doublé de cet amour dont ses géniteurs n’ont pas pris la peine, elle est délaissée. Mise de côté. L’âme en perdition, elle fait partie de ces oubliés. Les égarés, les ratés, tous ces êtres devant lesquels on détourne le regard en société.

Mais t’es encore là,
en train de la contempler,
et pour la première fois,
c’est toi qui ne vois pas,
ce que tout le monde comprendrait.


La jalousie lui lacère le cœur ; elle enserre sa poitrine comme elle submerge tout son être. Elle est violente, intense ; mais encore contrôlable. Elle reste maîtrisée tant que l’âme farouche sait garder ses lippes fermées. Elle reste silencieuse, mais non moins dangereuse, tandis que l’amoureux paraît transi autant qu’aveugle. Ella, elle ne répond ni à ses dires, ni à ses sourires. Il y a juste sa frimousse qui, d’un petit signe de la tête, acquiesce à son invitation informelle. L’appétit pourtant oublié, elle ne pense plus qu’à la blonde aux jambes sans fin. À la blonde qui captivait son médecin. – Ouais, si tu veux. le manque d’enthousiasme flagrant, l’indomptée ignore son compliment. La féline a l’arrogance feinte d’une adolescente mais c’est le seul mécanisme de défense qu’elle connaît. Il y a la colère aussi, mais celle-ci gronde en elle pour le moment sans éclater. Fauve inapprivoisée qui attend certainement de prendre son élan avant de bondir. Avant de tout anéantir.

Comme elle a, toujours, tout détruit.

Les deux âmes se dirigent sans un mot jusqu’à la cafétéria impersonnelle. Ella, mutique mais non moins songeuse, tente de maîtriser toutes les questions qui la submergent. Toutes les interrogations qui ne trouvent aucune réponse, elle attend seulement de les poser à Ambroise. Le repas improvisé en main, elle consent à le suivre jusqu’au petit parc qui avoisine l’établissement hospitalier. – C’était qui, cette fille ? elle lance, soudain, sans prévenir. La panthère n’a pas encore bondi ; mais continue devant son air incompris de rugir. – Celle qui te parlait quand je suis arrivée, c’était qui ? et elle attaque, la féline, sans avertir.

C’était qui, Ambroise,
cette fille qui te souriait,
cette fille qui t’invitait à déjeuner,
cette fille qui te charmait,
cette fille qui pourrait t’aimer, sûrement, mieux que je ne le ferais jamais.



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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Dim 25 Oct - 22:20

« Ça a été ta matinée ? Bien dormi ? » A travers le désert polaire glacial, le galérien fit une énième tentative pour établir un contact véritable. La fusée de détresse éclata contre un bloc de glace, Roméo redescendit d’un seul coup d’un seul de son balcon pour atterrir sur la planète Terre, le fait était indéniable : Ella faisait la gueule.

L’expérience lui avait appris qu’il risquait de recevoir un ricochet plus violent encore si jamais il osait un « tu boudes ? », alors il l’entraina en silence jusqu’à la cafeteria de l’hôpital. Dans l’art de comprendre la psychologie féminine, il n’était encore que très, très novice... Et réussir à cerner Ella en toutes circonstances, c’était encore une paire de manches supplémentaires. A la fois Ella était tout à fait différente des autres filles (c’était sans doute pour cela qu’il s’était laissé apprivoiser), à la fois elle était flamboyante, tout feu tout flamme. Lumineuse toujours, parfois il lui était imposé de sortir les pincettes pour éviter qu’il ne se brûle les doigts. Ou plutôt : il n’avait aucune volonté de se disputer avec elle ce midi pour une raison qui serait forcément idiote, quelle qu’elle soit – malgré la moue pincée, il restait comblé par son initiative. D’eux deux, il était bien souvent celui qui était capable de prendre sur lui pour garder son calme... alors il tâcherait de se servir de son cerveau. Le temps de traverser les couloirs inhospitaliers sur plusieurs dizaines de mètres, Ambroise tenta par ailleurs quelques coups d’œil qui restèrent finalement sans réponse, les pupilles sombres assassinant silencieusement le carrelage sous leurs pieds. Même agacée, il la trouvait terrible. Mais son premier compliment avait lamentablement échoué et il ignorait à quel point elle était contrariée : il estima plus prudent de la boucler pour quelques minutes encore.

A la cafeteria il avait tenté une nouvelle approche tout simplement courtoise, pour lui demander ce qu’elle avait envie de manger. Il s’était cogné encore, sa bouche à elle avare de phrases complètes. Il n’avait pas insisté, le temps de régler rapidement après avoir faire ajouter un maxi-muffin-double-chocolat pour son dessert à elle, sans ni lui demander son avis, ni l’en avertir pour l’instant.

En attendant, il sortait les rames.

Il l’entraina dehors sans rien dire, ce jour-là le Soleil automnal réchauffait suffisamment les corps pour permettre de profiter de l’extérieur loin des néons des urgences. D’une part, il aimait particulièrement souffler un bon coup, trouver un semblant de calme même très bref dans son environnement et pour ses oreilles. D’autre part, et surtout, sur ce banc un peu décoloré il se disait qu’ils seraient bien, rien qu’eux deux. En principe il n’avait besoin de rien de plus. Rien qu’elle, peu importe le déjeuner et ce qui viendrait dans l’après-midi. Rien qu’avec elle, une pause à l’abri du temps. Il se dépêcha pourtant de défaire son sandwich, parce qu’en réalité il n’avait pas la moindre idée du temps qu’ils pouvaient bien avoir devant eux... Ella moins pressée, répondrait à tous les coups qu’elle n’avait pas faim – il insisterait plus tard, il fallait bien qu’elle se nourrisse. La première bouchée pas encore tout à fait terminée, le chaton qu’il préférait quand elle ronronnait dans ses bras devint soudain fauve et bondit, griffes et crocs de sortie. Il ne se formalisa pas du ton employé, le sien ne trahissant rien d’autre qu’un mélange entre surprise et incompréhension : « Quelle fille ? »

Le regard qu’elle lui lança juste après lui conseillait de ne pas la prendre pour une idiote, ou tout du moins lui indiqua qu’il avait plutôt intérêt à répondre, au risque de se faire embrocher sur un pic de glace. Même s’il n’y comprenait toujours fichtrement rien à rien. Long à la détente, pour un urgentiste.

« Molly ou Dolly, j’arrive jamais à me souvenir de son prénom. C’est une infirmière avec qui je travaille aujourd’hui, elle parle sans arrêt. » Gamin naïf mais honnête, il était resté très terre à terre, la question hormis le ton employé ne révélait rien de franchement alarmant : il ne s’était finalement pas inquiété plus que cela ni n’avait réfléchi plus loin que le bout de son nez.  Il avait enchainé l’air de rien avec un autre morceau de sandwich, les yeux parcourant machinalement la pelouse brûlée par la chaleur de l’été qui n’avait toujours pas repoussée.

Et puis l’évidence le frappa tout à coup, ô miracle, comme un éclair de génie. Alors il supposa qu’il mangerait plus tard – cela vaudrait mieux pour sa peau. Il se redressa rapidement sur le banc et c’est sur son unique amour qu’il reposa soudain toute son attention, s’exclamant alors : « C’est pas vrai, t’es jalouse ?! »

Bien-sûr, qu’elle était jalouse. Elle avait dû griller les sourires à pleines dents-extra-blanches de la jolie jeune femme, les questions un peu trop intrusives qu’il esquivait pourtant tant bien que mal... Il n’avait répondu à rien de tout cela.

Mais Ella n’avait pas entendu son cœur battre si fort pour elle et rien que pour elle quand il l’avait aperçue, après une éternité peut-être. Ella n’avait pas la moindre idée d’à quel point elle était son unique et son indispensable, la seule à avoir appris comment combler le trou béant de solitude dans son existence parfaite en apparence, la seule à avoir ses promesses et sa passion – la seule.

Et ce n’était pas du tout, du tout comme cela qu’il prévoyait de lui faire entendre.

Quel con !

« Ok non attends, pardon, pardon, excuse-moi, j’voulais pas le dire comme ça. » Il l’interrompit précipitamment d’une voix rapide et en levant sa main libre, l’idiot maladroit. « Je te promets que tu n’as aucune raison de t’inquiéter », il insista sur le aucune, s’arrêta un instant plutôt que de bêtement se mettre à bégayer parce qu’il cherchait malhabilement ses mots. « Explique-moi ce qui te fait peur » Il voulait tout sauf une bataille avec sa moitié – il avait besoin de s’enivrer d’elle, son oxygène, son cœur s’affolait à l’idée qu’elle claque les talons après deux ou trois phrases savamment expulsées – et pourtant, il fit un effort pour garder autant que possible son calme. Il l’écoutait, il l’écoutait vraiment. Il tenta un sourire maladroit : « ... S’il-te-plaît ? »
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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Jeu 29 Oct - 19:44


☾ ☾ ☾
{ yours until the sun
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crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall
Terrée dans un mutisme effrayant,
hermétique à toute tentative de rapprochement.
L’âme en peine rumine la colère, effroyable, terrible, qui gronde en elle. Dans chaque parcelle de son cœur abîmé, dans chaque pore de son derme glacé, elle la sent qui la submerge. Elle prend de plus en plus de place en elle pendant que lui, innocent et jovial, s’essaie à la faire sourire. Ou, seulement, à la sortir de son inquiétante léthargie. Comme si elle n’était qu’une môme en plein caprice, une enfant qui boudait sans raison apparente à qui il essayerait de déclencher un rire. Seulement, elle n’est pas une enfant, Ella, elle est une femme amoureuse ; une femme en proie à des sentiments si forts qu’elle ne sait pas comment les contrôler ; ni même comment les gérer. Elle se retrouve, presque du jour au lendemain, foudroyée par des émotions qu’elle n’a jamais appris à canaliser. La jalousie, elle l’a effleurée, par le passé ; ou peut-être que c’était seulement de la possessivité. Peut-être qu’elle était piquée, peut-être qu’elle a parfois refusé de partager, le peu qu’elle avait.

Mais avec Ambroise, c’est différent.

Avec Ambroise, tout est toujours différent.

Elle est happée par une douleur méconnue, une souffrance d’une violence inouïe. Comme un coup de poignard qu’il lui planterait directement dans le cœur. Sans qu’elle s’y attende, sans qu’elle y soit préparée. Non, elle n’était pas préparée à le voir aussi proche d’une autre qu’elle. Naïvement, certainement, elle n’a jamais songé à ce qu’il fait, quand il n’est pas à ses côtés. Car, chaque fois qu’ils viennent se retrouver, se construit cette bulle si intense et impénétrable que rien ni personne ne peut faire éclater. Ils sont, comme, dans un monde hermétique à tout ce qui les entoure. Leur propre univers dans le plus grand, mais non plus important, univers. Elle s’est toujours sentie si bien avec lui, qu’elle n’a jamais envisagé de le voir avec une autre fille. Pourtant, défaitiste et morose comme elle est, la pessimiste avérée a songé mille fois, mille fois de trop, à ce qu’elle ressentirait, si subitement elle le perdait. Mais elle a envisagé l’idée qu’il puisse se lasser, celle qu’il puisse la laisser tomber, ou juste qu’il cesse un jour brutalement de l’aimer. Elle l’a envisagé lui, rien que lui, parce qu’il n’y a toujours que lui, partout, dans son cœur autant que dans son esprit. Elle n’a pas pensé à toutes celles qui lui tourneraient autour. Elle n’a pas songé à toutes les blondes aux jambes interminables, à tous les sourires charmeurs, à toutes les invitations à déjeuner, à toutes celles aussi qu’il doit sauver. Elle ne les a pas vues, toutes ces filles, non, car elle ne pense toujours qu’à lui. Et, pendant ce temps, il se laissait le droit de flirter avec elle ; avec elles ; avec toutes, peut-être. La jalousie, la peur surtout, la rend paranoïaque autant que son manque de confiance en elle.

Puis cet amour,
encore, toujours,
cet amour qu’elle ne sait pas comment contrôler,
cet amour qu’elle n’a pas appris à gérer.


C’est pire encore quand il fait mine de ne pas saisir. Comme s’il y en avait des centaines, des filles. Il s’enfonce, Ambroise, mais le pauvre ne s’en doute même pas. Les pupilles fauves rivées sur cet homme qu’elle aime bien trop fort, la camée écoute attentivement son semblant d’explications. Que cette Dolly, ou Molly, aime s’écouter parler, elle s’en fiche. C’est lui, surtout, qui lui accorde bien trop d’intérêt ; bien trop de temps ; pendant qu’elle, en plus, l’attend. – Ça n’a pas l’air de te déranger. despotique, elle paraîtrait, Ella, si la douleur ne se sentait pas dans le ton qu’elle emploie. Elle est encore perdue, en vérité, elle ne sait toujours pas comment elle doit gérer tout ce qu’elle éprouve. Avec un autre, peut-être qu’elle saurait. Peut-être que sa colère aurait déjà éclaté, ou peut-être qu’elle se serait encore plus vite échappée. Seulement Ambroise, elle n’a jamais été capable de le fuir. Et la souffrance, elle, est encore trop inédite, trop insoutenable pour qu’elle puisse l’exprimer aussi vite. C’est lui, finalement, qui réalise. Enfin, il comprend, il saisit, la jalousie qui l’anime. Mais elle n’est pas prête à l’admettre, la louve, pas prête à avouer la preuve trop acide de son amour. Le regard noir, elle le fusille de ses iris encore plus assombris qu’à son habitude. – T’es sérieux là ? Tu crois que je vais être jalouse de cette sale blondasse ?! Oui. Indéniablement, oui. Blondie, elle a l’air d’être tout ce que l’écorchée vive ne sera jamais. Elle a l’assurance et la confiance qui lui manque ; la grâce dans chacun de ses gestes, l’élégance même en tenue d’infirmière. Et elle est infirmière, oui, elle vient de son univers. Elle sauve des vies elle aussi, elle sauve des vies avec lui ; pendant qu’Ella, elle, peine encore à maintenir la sienne en équilibre. Elle est tout, Blondie, tout ce qu’elle ne sera jamais. C’est trop difficile de voir Ambroise côtoyer une femme comme elle parce qu’il la pousse inévitablement à se demander pourquoi, encore et toujours pourquoi, c’est elle qu’il peut vouloir. Le cœur en vrac devant les constats de l’être aimé, l’âme tourmentée n’est pourtant pas prête de l’avouer. Alors qu’il s’excuse, elle se tait ; et quand il émet l’éventualité (tout à fait avérée) qu’elle puisse être effrayée, c’est la colère qui vient riposter. – Je n’ai pas « peur ». Mensonge. – Elle t’a invitée à déjeuner, et toi tu as accepté, tu crois que c’est normal ? elle continue sur sa lancée, la féline, sûre des faits énoncés ; certaine d’être dans le vrai. Elle est dans son bon droit de refuser que son petit-ami puisse aller déjeuner avec une autre, bordel. Elle a le droit d’être en colère. Elle ne comprend même pas comment il peut transformer son irritation en une peur qu’elle n’a aucune envie d’admettre. – Je suis censée le prendre comment ? Explique-moi parce que je ne vois pas comment je pourrais le prendre bien !

En colère,
c’est tellement plus facile d’être en colère,
plutôt que d’admettre comme t’as peur,
peur de le perdre,
peur parce que tu l’aimes.


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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Lun 9 Nov - 22:54

Elle veillait, sa louve. Sur lui, pour lui, tout autour d’eux. Elle se disait dangereuse, la féline, elle se croyait capable d’empoisonner tout ce qu’elle touchait – c’était différent, elle veillait. Tellement plus proche de l’astre incandescent que de l’arsenic. Et sa louve, rôdait, sortait les griffes et les crocs à la moindre menace, protectrice et incomprise, possessive et mal aimée. Il n’empêche qu’en elle il avait une foi infinie. Elle était sa lumière, le chaton devenu tigresse en deux ou trois mots maladroits. Elle le rendait maladroit, les pensées sortaient là comme cela nécessairement authentiques et véritables, ni anticipées ni organisées, le cœur parlait et la tête tentait tant bien que mal de rattraper ses balourdises quand il ripait. Elle l’apaisait, sa louve. Quand lui bousculait son sommeil à elle dès qu’il remuait d’un centimètre, aux côtés de sa bouffée d’oxygène, il baissait toutes les gardes. Morphée n’avait jamais voulu de lui convenablement, mais dans les bras d’Ella, il vivait de toutes ses forces et la nuit et la jour, puis il s’endormait d’un sommeil de plomb. Elle le rendait homme, Ella. Elle lui faisait découvrir cette part d’humanité en lui qui jusqu’alors avait toujours eu trop peur pour se livrer et aimer de toutes ses forces. Elle le ramenait en enfance, Ella. Elle le faisait mourir de rire, elle lui rappelait l’insouciance qu’il avait troquée contre un ennui terrible. Et toujours elle faisait battre son cœur comme lors d’un premier rendez-vous adolescent. Comme si toutes les parties de son être et à chacun des moments de son existence étaient faites pour converger vers elle et elle seule. Alors avec elle, il parlait plus qu’avec le commun des mortels qui n’avait ni sa complexité, ni ne lui arrivait à la cheville ; mais parlait sans anticiper et sans rien organiser... Il avait senti le moment précis où les mots ne plairaient pas à sa belle, n’entendait-elle pas toute l’envie de n’être qu’avec elle, là tout au fond du ventre ?  Ella, bon sang, c’est absurde !

Il comprit bien vite que sa pirouette maladroite ne suffirait pas, et comme Ella bousculait tout ce qu’il savait être en temps normal, il sentit un morceau de sa patience se volatiliser aussi vite que la simplicité qui aurait dû être celle de cet instant. Ambroise leva un regard un peu agacé au ciel quasi-sans nuage – c’était sans compter l’orageuse qui grondait sans écouter l’ouragan de sentiments qu’elle était la seule à savoir déclencher en lui. La perspective d’une dispute futile avec elle lui faisait autant mal au ventre que l’absurdité de ses mots. Il étouffa néanmoins un c’est ridicule, planta ses prunelles un brin plus claires que les siennes tout droit dedans, le visage froncé de tout ce qu’elle commençait à être injuste. A son sens. Elle pouvait mordre et griffer, sa louve, lui n’aurait jamais l’idée d’ériger la moindre défense face à elle. Il n’aurait pas su faire. Quand elle s’embrasait, en revanche, elle lui interdisait l’accès à ses pensées que seuls ses iris pétillants dévoilaient... et cela rendait le sentiment d’incompétence très désagréable. « Oui c’est normal, ça fait des années que je déjeune rapidement avec mes collègues les midis. Elle ne m’a pas invité à un rencard aux chandelles. » Ca avait beau être vrai, ça n’était probablement pas la bonne méthode. Il ne souleva pas l’évidence même qui consistait à lui rappeler lui promettre lui jurer devant l’éternité qu’elle serait jamais la seule et l’unique à le faire chavirer le temps d’une surprise au beau milieu d’une journée toute simple. Trop fier, vexé qu’elle puisse manquer de confiance en lui peut-être, piqué au vif quand il se disait qu’elle avait oublié tout ce qu’il lui avait glissé à l’oreille, quelques temps plus tôt. « Je suis très, très heureux que tu sois venue mais je t’assure que tu es en train de t’énerver pour rien. »  Ni, quasi-hypocrite, ne prit-il le temps de songer au fait que dans la situation inverse, il aurait été lui-même jaloux comme un pou.  « Prends-le comme tu veux, il marmonna en haussant les épaules, finalement plus du tout intéressé par le sandwich passable, idéalement en me prenant dans tes bras parce que tu m'as manqué, mais on peut aussi se prendre la tête si tu commences à m’expliquer que je te mens dès que tu as le dos tourné. »
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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Mar 10 Nov - 20:44


☾ ☾ ☾
{ yours until the sun
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crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall
La chaleur ravivée,
brûle le cœur morcelé,
l’amour méconnu,
attaque l’ange déchu.


C’était une braise, d’abord, un faible halo de lumière. La flamme a jailli, inattendue, lors des retrouvailles imprévisibles. Dans la rancœur, seule témoin des anciennes douleurs, le flambeau s’est immiscé dans son cœur. Venue tout droit d’un passé que la tourmentée s’obstinait à renier, la puissance incandescente l’a submergée. Comme un brasier dont elle n’a pas mesuré l’étendue, l’incendie s’est propagé à une vitesse vertigineuse. Il a d’abord consumé son cœur pour la rendre folle amoureuse. Et son corps très vite est devenu dépendant de lui ; jusqu’à l’esprit qu’il obnubile comme une drogue addictive. Ambroise, il a comblé ce vide dans tout son être ; il a commencé à soigner les écorchures en elle. Il a agi comme un miraculeux remède. Mais, là tout de suite, c’est comme si l’antidote à sa douleur devenait soudain le poison lui-même. Comme si d’un philtre d’amour, il était devenu l’arsenic venimeux qui se diffuse dans ses veines.
Ambroise, il est sa plus grande force mais, aussi, sa pire faiblesse.

Car elle n’a jamais tenu à quelqu’un comme elle tient à lui.

Tenir à quelqu’un, c’est en avoir besoin.
C’est sentir chaque fragment de son être le réclamer comme l’oxygène nécessaire pour respirer. C’est la sérénité incroyable qu’elle trouve chaque fois qu’elle se blottit contre l’être aimé. C’est le bonheur quand ses prunelles rieuses rencontrent les siennes dans une complicité jamais évaporée. C’est le désir qui la submerge au gré de ses baisers.
C’est l’amour, tout entier, qui lui donne la plus belle raison d’exister.

Tenir à quelqu’un, c’est en avoir besoin.
C’est sentir le manque chaque fois qu’il n’est pas là. C’est être en attente d’un signe de sa part. C’est redouter son départ. C’est la panique de se retrouver sans lui. C’est la peur incontrôlable de le voir partir. C’est la déraison, la démesure, la colère et la douleur qui s’emmêlent,
c’est la souffrance qui bout dans ses veines, juste, à l’idée de le perdre.

C’est le plus beau cadeau qu’elle aurait pu espérer, Ella.
Que son cœur soit épris de cet amour infini, elle qui ne se croyait plus capable de rien offrir. Mais le cadeau a des fragrances empoisonnées, l’odeur sucrée du parfum féminin qu’elle sent autour de lui ; et celle, bien plus âpre, d’une fulgurante jalousie. Si Ambroise s’avère bien moins patient et compréhensif qu’à son habitude, l’écorchée vive, elle, devient la tempête qu’elle ne sait plus contrôler, comme chaque fois que ses émotions deviennent trop dures à supporter. Il les décuple, lui, il les multiplie pour transformer l’amante possessive en féline prête à bondir. Elle ne cherche pas à maîtriser ce qu’elle éprouve, Ella, encore moins à le faire taire. La peur de le perdre a le mérite, si rare, de briser les barrières impénétrables qu’elle a construit autour de son cœur. Plus question de se protéger, plus question de protéger une fierté mal assumée. Là, tout de suite, elle est submergée de tout cet amour qu’elle ne sait plus comment canaliser. Un flot de sentiments qui brisent tous les barrages destinés à la préserver. «  Je ne sais pas si tu me prends pour une conne ou si c’est toi qui es vraiment trop naïf. » elle l’attaque, elle l’accable, de tout et n’importe quoi. Les nerfs tendus, elle n’a aucune capacité à prendre de recul. Moins encore avec lui. Pour avoir si souvent pu envoûter les hommes pour mieux les arnaquer, elle sait. Elle sait comment elles s’y prennent pour les hypnotiser, elle sait comment il suffit d’un rien pour les charmer. Ella, elle n’a jamais connu un seul homme qui résiste. Sa confiance en la gent masculine est aussi grande que celle qu’elle éprouve pour elle-même ; inexistante.

Ambroise, pourtant, elle lui confierait sa vie.

Mais elle oublie tout, elle oublie tout quand elle envisage l’éventualité qu’on l’en prive. Qu’on l’arrache à elle et qu’elle le perde. Loin d’apaiser les affres dans lesquelles l’abîmée se retrouve plongée, son amour ne parvient qu’à exciter les vagues de colère, de cette tempête qui risque de tous les deux les noyer. Il semble prendre ses réactions avec légèreté, il semble… prendre ses émotions à la légèreté. « Ce n’est pas à toi de décider si je m’énerve pour rien ou pour une bonne raison ! » elle s’emporte, la panthère, elle rugit et déjà se lève. Il lui est devenu insoutenable de rester sagement à ses côtés, alors qu’il balaie tout ce qu’elle peut éprouver d’un simple revers. « Je n’ai jamais dit que tu me mentais, je dis que t’es pas censé accepter qu’une pétasse vienne minauder auprès de toi ! » elle se fiche d’être entendue, Ella, elle se fiche que Blondie ou n’importe qui puisse profiter du spectacle qu’elle est en train d’offrir. Elle n’a, de toute manière, plus du tout envie d’être auprès de lui. « Mais, tu sais quoi, je vais arrêter de te prendre la tête, t’as qu’à la rejoindre pour le dessert. » et la furie n’attend pas sa réponse pour commencer à s’enfuir. Car il lui est bien plus facile de fuir,
que de sentir lui filer entre les doigts,
que de sentir combien il lui échappe,
que de sentir tout cet amour qu’elle ne maîtrise pas.
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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Mer 11 Nov - 22:12

« Ce n’est pas une bonne raison à partir du moment où on aurait pu commencer par en discuter calmement ! » Les mots arrivaient une fois encore avec un sacré train de retard, les mots qui n’avaient plus la mélodie habituelle du calme olympien. Il était éternellement imperturbable, Ambroise. Réfléchissait toujours plusieurs fois avant de s’exprimer, c’était plus vrai encore quand il s’agissait de ramener une situation à un semblant de paix. Mais Ella était une infinité d’exceptions. Ella le rendait explosif, pas si volcanique qu’elle mais il suivait sa lancée aussitôt qu’elle se faisait incendiaire. Ella était toutes ses exceptions, toutes ses contradictions – et aussi la meilleure des raisons de le faire déroger à toutes les règles qu’il s’était appliqué à se fixer. Aussi, elle le rendait tout sauf adulte, la féline. Et ça n’était pas plus mal comme cela : elle l’extirpait de l’ennui mortel et engloutissant des grandes personnes. Il n’écouta pas les vulgarités crachées à sa pauvre collègue – et il se contrefoutait que la voix haute et scandée, adorée quoi qu’elle clame, ne parvienne à des oreilles mal placées.

Il n’écouta pas, elle n’écoutait plus. « Tu ne me dis rien puis soudain tu t’enflammes, et tu penses que je suis juste censé la boucler ?! » Il la suivit du regard se lever, la boudeuse électrique, à la vitesse d’une balle de revolver, soutenant les prunelles pas si assassines qu’importent les éclairs qu’elle lui jetait, soutenant sans la défier jamais, car elle était sa partenaire à tout jamais. Partenaire, déjà échappée parce qu’elle ne lui avait pas laissé l’occasion de comprendre, échappée parce qu’il n’avait pas fait l’effort de comprendre, parce qu’il avait eu la trouille et qu’il avait été lâche, échappée pour des erreurs qu’il ne reproduirait plus. Sans Ella ça n’avait plus de sens, pour Ella il donnait sa vie, Ella filant entre ses doigts maladroits lui faisait un mal de chien et perdre tous ses moyens. Plus fort encore il voulut répéter qu’il n’y comprenait rien à rien si elle ne lui parlait pas, qu’il s’y était pris comme un pied peut-être mais qu’elle ne lui facilitait pas le travail, que tout ça n’était qu’une immense absurdité. Ils n’avaient pas le temps de se prendre la tête pour des conneries, alors stop par pitié – il n’avait déjà pas assez de temps pour l’aimer aussi fort que les sentiments dans sa cage thoracique.

Harmonie, toujours. Dans leurs différences qui les aimantaient dans une force quasi-cosmique. Toujours la même longueur d’onde, envers et contre tout. Y compris quand les passions grondaient et se déchainaient. Elle n’écouta pas, il n’écoutait plus. « Ella ! » Elle lui faisait perdre la tête, elle la lui faisait tourner, toujours, et parfois elle lui donnait l’envie de se l’arracher, la tête. Pourtant il n’hésita pas une seule seconde à se lancer à la poursuite de son amour incompris et à appeler très fort son prénom, de désespoir devant l’idiotie du moment bien plus que de rage, car jamais il n’était capable d’être en colère pour de vrai contre elle... Rien qu’un peu.

Il courait plus vite qu’elle, l’urgentiste désemparé en baskets, il courait vite et pour Ella, les poumons salis par les goudrons de la cigarette ne feraient pas sentir leur fatigue avant d’avoir parcouru plusieurs fois le tour de la planète. Ca aussi, c’était absurde : elle savait mieux que personne qu’il allait s’élancer après elle. Forcément. Nécessairement. Qu’elle ait raison ou tord – c’était stupide de toute manière. Peut-être même que c’était ce qu’elle cherchait, elle qui ne ressentait ni peur ni jalousie (vraiment ?), le laissait planté là comme un sombre idiot à ne pas réussir à suivre le rythme de ses ouragans.

Il lui avait tout dit à Ella, il lui avait tout donné. Le courage qu’il lui avait manqué bien des années plus tôt, il s’était livré dans toute la force qu’elle lui donnait et dans toute sa fragilité, pour elle et rien que pour elle. Il lui avait tout dit et elle lui éclatait néanmoins entre les doigts, alors le cœur vexé, laissé à vif quand elle tournait les talons, agonisant surtout quand son propre ton montait, se demandait à quel moment elle avait peut-être manqué de confiance en lui, à quel moment il avait été trop aveuglé par tout ce qu’elle était belle pour manquer une part importante de ses pensées à elle. « Ecoute-moi un peu, bon sang ! » Il courait plus vite qu’elle, il attrapa son poignet sans que sa colère ne se répercute sur sa poigne à lui, le lâcha aussitôt, parce qu’il n’était pas question de lui faire mal : quitte à risquer une paire de gifles, il était entêté et insistant, au grand jamais violent. Il voulait bien encaisser, aussi. Tolérer mille et une chose, parce qu’il était dingue de cette fille : mais pas la laisser partir folle furieuse pour un crime qu’il n’aurait jamais eu rien que l’idée de commettre. Pas la laisser partir tout court. « Si t’as pas peur si t’es pas jalouse, c’est que le problème vient de moi ? Je t’ai dit : "je t’aime comme un fou", je t’ai dit : "je ne joue pas", t’as déjà oublié ? J’ai pas changé d’avis moi, mais si tu penses que ça peut être le cas parce qu’une pétasse vient minauder auprès de moi, bordel, ça me fait mal ! » Il tempêta, furieux et fou d’inquiétude, et fou d’elle tout court d’ailleurs, et poursuivit sans lui laisser le loisir de rétorquer quoi que ce soit : «  Alors, c’est quoi ? Tu me crois si superficiel que ça, franchement ? Je sais pas, ça te saoule alors t’as décidé de plus me faire confiance d’un seul coup ? Quelque chose m’échappe, vraiment explique-moi, je suis probablement naïf mais moi tout ce qui me fait envie c’est d'être avec toi ! »
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Message Sujet: Re: Yours until the sun no longer shines (Ella)   Yours until the sun no longer shines (Ella) Empty Jeu 12 Nov - 20:30


☾ ☾ ☾
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Il voudrait discuter calmement,
il voudrait qu’elle l’écoute sereinement,
il voudrait qu’elle entende toutes ses raisons,
il voudrait qu’elle réagisse autrement,
il voudrait qu’elle soit autrement,


Il voudrait qu’elle soit une autre, une autre qu’elle. Une femme moins impétueuse, moins volcanique, moins déchaînée qu’Ella et son cœur tempête. Il aurait sans doute préféré que les émotions de sa petite-amie soient moins offensives, moins agressives. Il aurait peut-être aussi aimé que sa colère soit plus maîtrisée, ou juste, remplacée par une compréhension et une patience qu’elle ne saurait lui donner. Il voudrait qu’elle ait plus de recul, elle qui n’en a jamais eu aucun. Sur rien, sur personne, encore moins sur l’homme qu’elle aime.
Il voudrait tant de choses,
et il a raison dans le fond.
À fleur de peau, l’écorchée vive, hypersensible, aussi. Elle est submergée d’un amour si fort, si intense, si prenant, qu’elle ne sait pas, au fond, comment le canaliser ; comment le maîtriser. Fruit d’un mariage toxique dans lequel l’amour était inexistant, elle a grandi dans un milieu où les cris et les coups étaient les seuls moyens de communication, où la rage et la haine prenaient le pas sur toutes les autres émotions. Alors c’est ainsi qu’elle réagit, Ella, avec rage, avec haine,
avec cette colère à l’égard de l’homme que, pourtant, elle aime.

Non, je ne veux pas que tu te taises,
je ne veux pas te mettre en colère,
je ne voulais même pas m’emporter,
seulement je n’arrive pas à le maîtriser,
tu comprends, Ambroise,
j’y arrive pas,
j’ai trop peur pour ça,
je t’aime trop pour ça.


Il y a tout cet afflux d’émotions, de sentiments, qui deviennent trop forts. Si forts qu’elle n’est plus capable de se confronter à lui, plus capable de soutenir ses iris. Ambroise, il paraît irrité, mais surtout dans l’incompréhension et la crainte. Il paraît souffrir, souffrir à cause de ses réactions, souffrir à cause d’elle. C’est loin d’être ce qu’elle voulait, la camée impulsive mais non pour autant cruelle. Elle aurait aimé être capable de lui confier toute sa détresse et son mal-être, toute la douleur véritable derrière une jalousie irréelle. Elle aurait aimé être capable de tout lui confier, ou juste, capable de ne pas douter. Seulement elle a le cœur écorché, Ella, comme une porcelaine ébréchée, incapable de totalement fonctionner.
Et elle choisit de s’en aller.

Perdue dans les affres sentimentales,
plongée dans le désarroi,
tu t’enfonces dans le vide abyssal,
à chacun de tes pas,
à chaque seconde où tu t’éloignes d’Ambroise.


Ce serait sans compter sur lui, lui et sa bonté infinie. Sa capacité, même quand elle lui offre le pire, à se souvenir de tout ce qui les unit, le meilleur aussi. Sa capacité à l’aimer, même quand elle fait tout, absolument tout, pour être détestée. Le prénom crié dans son dos ne la retient pas, mais elle sent subitement son emprise sur son bras. Il l’a rattrapée, Ambroise, sûrement même sans hésiter. La gorge nouée, l’âme tourmentée sent déjà la colère disparaître quand elle devine la douleur dans ses prunelles. Ses mots la heurtent, la déstabilisent, et l’entraînent un peu plus dans le tourbillon des sentiments incontrôlés. Le désordre sans nom dans son cœur se fait encore plus chaotique. Partout en elle, c’est l’anarchie. Des fragments d’elle qui continuent de se protéger derrière la rage animée ; puis d’autres, qui lui donnent raison, à lui, jusqu’à la faire culpabiliser. Elle ne sait pas, Ella, elle ne sait plus alors que lui, il continue. « Je sais pas, ok ?! Je ne contrôle pas ce que je ressens, c’est juste… » sa voix se brise, bouleversée, devant la véracité de son amour à lui ; devant l’authenticité avec laquelle il lui exprime encore son amour quand elle choisit la fuite. Jusqu’à se demander où le médecin trouve tout son courage qu’elle, elle n’a pas. Toute cette force qui lui manque cruellement. « Ça n’a rien à voir avec la confiance que j’ai pour toi ! » et cela, elle en est sûre, elle en est convaincue. Elle lui confierait sa vie, qu’elle a dit. « Comment je peux savoir que tu ne risques pas de t’attacher à elle ? Qu’un jour, tu ne te réveilles pas en te disant que tu serais mieux avec une fille comme elle ? Comment je suis censée vivre avec ça, moi ? » avec toute la peur que tu fais naître en moi,
avec tout l’amour que j’éprouve pour toi.


Elle ne peut pas y arriver,
elle n’a pas les capacités,
elle ne peut pas aimer si fort,
mais elle le tait encore.

Les mots qu’elle prononce la brisent, mais les maux qu’elle ne dit pas bien plus encore l’anéantissent. Elle prend une profonde inspiration pour retenir ses émotions. Si la colère est facile à laisser exploser, il lui est bien plus déroutant d’exprimer tout ce qu’elle peut éprouver. C’est la voix tremblante qu’elle ose à peine murmurer. « Le problème vient pas de toi… il vient pas de toi, Ambroise. » C’est moi. C’est toujours moi.
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