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 so cold. (anya)

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Message Sujet: so cold. (anya)   so cold. (anya) Empty Dim 4 Oct - 21:02


◐ ◐ ◐  
{ so cold }
crédit/ tumblr ☾ w/@Anya Reznikov
« J’ai besoin de toi. »
Les quelques mots envoyés, elle repose l’appareil dernier cri sur le premier meuble à sa portée. Et les prunelles sombres reportent leur attention sur le dressing devant elle ; dressing empli de mille et une tenues élégantes pour certaines, affriolantes pour d’autres, sportives pour les dernières. Mille et une tenues mais aucune ne parvient à lui plaire.

C’est vrai, quelle tenue on doit porter,
pour l’enterrement, de son enfant ?


Il y a des questions qui ne devraient pas exister,
des questions que l’on ne devrait jamais avoir à poser,
des questions qui peuvent nous briser.

Il y a des heures qu’elle est prostrée devant la pièce immense contenant tous ses vêtements. Cloîtrée ici, pas pour faire son deuil, pas pour se laisser submerger par la douleur. Seulement pour trouver une maudite tenue pour la cérémonie du lendemain. Elle n’y songe pas, Alix, ne veut pas y penser. L’esprit méthodique et maîtrisé se focalise sur la tâche qui lui est incombé – trouver une tenue convenable – plutôt que sur la teneur réelle de son acte.

Pas prête à se dire,
qu’elle va enterrer sa fille.


La douleur est présente ; elle est ancrée en elle comme un poison qui coule dans ses veines. Le manque, le vide laissé par son absence, mais aussi la souffrance et les regrets ; le remord de ne pas avoir su la protéger. Prisonnière des ronces de la culpabilité, elle sent les forces obscures la tirer, l’attirer, la pousser à se laisser submerger. Les démons l’appellent comme autant de puissances invisibles qui cherchent à la posséder. de L’obscurité tend à la dévorer ; de cette intrusion funeste qui pourrait l’avaler tout entière. Alors elle fait ce qu’elle fait toujours, Alix. Elle réprime les tourments indélébiles, elle les chasse le plus loin de son esprit, sans être capable pourtant de les fuir. Elle ne peut pas y échapper ; elle se contente de les intérioriser. Comme une honte refoulée ; l’abattement qu’elle s’efforce de voiler. Les traits tirés, le minois défait, elle a du mal cependant à faire semblant. Cacher l’agonie meurtrière lui est impossible ; mais refouler les larmes assassines, ça elle y arrive. Dépossédée d’elle-même, hantée par les rouages tourmentés de son esprit torturé, l’héritière des ténèbres entend à peine le carillon léger de la porte d’entrée. Plusieurs secondes sont nécessaires avant qu’elle ne vienne ouvrir à son invitée. – Salut Anya, merci d’être venue. elle la salue, et évacue aussitôt toute possibilité qu’elle s’inquiète pour elle. Alix, elle ne veut pas qu’on la plaigne. Son cœur torturé est suffisamment difficile à supporter, pour qu’elle puisse encaisser la pitié. Et, surtout, elle ne veut pas craquer. Elle refuse, à tout prix, de craquer. Sans guère attendre plus longtemps, l’âme si contrôlée entraîne son amie jusqu’à son dressing. Où se trouve tous les bouts de tissus éparpillés et rejetés par la mère endeuillée. – Il faut que tu m’aides à trouver une tenue. Pour demain.
Pour les funérailles.
Pour dire adieu à Flora.


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Message Sujet: Re: so cold. (anya)   so cold. (anya) Empty Sam 10 Oct - 19:05

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so cold ;
Anya & Alix


Les concerts qu’elle annule les uns après les autres sans trop réfléchir, simplement dans le but de s’assurer de se montrer disponible pour l’une de ses plus proches amies qui traverse actuellement la pire épreuve qui soit pour une mère. La russe n’ose même pas imaginer la rudesse de la souffrance endurée, elle qui n’a eu qu’un furtif aperçu de cette douleur à l’époque où elle a dû se séparer de la chair de sa chair, embryon auquel elle s’est refusée d’accorder la moindre chance de s'immiscer davantage dans sa vie, petit bout d’elle auquel elle s’était pourtant attachée malgré tout, malgré elle. Dans quel état doit se trouver Alix alors qu’elle est confrontée à un deuil qu’elle n’aurait jamais dû affronter ? C’est pas dans l’ordre des choses de voir son enfant mourir. C’est pas dans l’ordre des choses de couvrir son petit corps d’un linceul blanc, plutôt que d’un draps aux couleurs pastel brodé d’oursons. Et pourtant, c’est ce que le destin a choisi d’imposer à Alix.

Avec appréhension, Anya attend le moment où Alix va craquer, forteresse qui ne laisse pour l’instant rien transparaître, rien s’échapper. Les émotions prisonnières d’un étau de chair qui va probablement exploser à tout moment. Quand ? C’est la seule inconnue de l’équation. Jusqu’à ce que son téléphone vibre furieusement sur son plan de travail, et qu’elle s’en saisisse afin de découvrir le message qui lui a été envoyé : j’ai besoin de toi.

Fébrile, elle imagine le pire alors qu’elle se met en route vers le lieu de vie - devenu le tombeau - de son amie, mère endeuillée. Sur le trajet, elle passe en revue tous les scénarios qui pourraient l’attendre une fois qu’elle aura eu le courage de passer le pas de la porte. Comment va-t-elle retrouver Alix ? En lambeaux ? En larmes ? À deux doigts de craquer, de se plomber la cervelle pour que son coeur cesse enfin de saigner ?

La porte s’ouvre devant elle, lui permettant de découvrir une jeune femme qui n’est plus que le fantôme d’elle-même, teint livide et regard vitreux. L’élégance glaciale, mortuaire, la salue avant de la laisser pénétrer à l’intérieur de la demeure.

- De rien, c’est normal, j’ai fait aussi vite que j’ai pu… lui souffle-t-elle, osant à peine la regarder.

Anya qui fait toujours preuve d’une grande chaleur humaine ne sait soudainement plus quoi dire. Quels mots est-elle censée prononcer ? Y a-t-il seulement une parole qui puisse mettre un peu de baume au coeur d’Alix ? Déjà, elle la guide au sein de son vaste dressing, où sont rangés les vêtements avec une rigueur presque militaire. Qu’attend-t-elle d’elle exactement ?

Des conseils pour une tenue. Bien. Anya hoche la tête. Elle n’a jamais eu à vivre ça, la mort d’un enfant. Alors comment est-elle censée savoir ce que l’on doit porter le jour de l’enterrement ? Du noir, c’est la couleur qui convient pour le deuil, la mort, le chagrin, en général.

- Bien sûr… Tu sais déjà si tu aimerais porter du noir ? Ou bien une autre couleur ? Peut-être la couleur préférée de Flora ?

Il n’y a pas de manuel avec des règles à suivre dans ce genre de circonstances. Anya craint de faire preuve de maladresse sans le vouloir, de remuer le couteau dans la plaie involontairement. Elle aimerait pouvoir suivre autre chose que son intuition, quelque chose de moins hasardeux, mais c’est impossible.

- Alix… souffle-t-elle d’une voix faible, chevrotante, hésitante, pesant chacune des paroles qu’elle s’apprête à prononcer pour tâter le terrain.

- Est-ce que… Est-ce que tu veux en parler ?

Elle relève ses opalescences vers ce visage qui lui semble si fermé, hors d’atteinte, espérant y déceler la preuve étincelante qu’il reste encore un semblant de vie dans le fond des rétines de son amie, mais ses yeux semblent surtout brillants d’une mélancolie refoulée et mutique.
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Message Sujet: Re: so cold. (anya)   so cold. (anya) Empty Lun 19 Oct - 20:31


◐ ◐ ◐  
{ so cold }
crédit/ tumblr ☾ w/@Anya Reznikov
Elle ne sait même plus,
comment elle tient encore debout.

Elle ne sait pas, Alix, quelles forces la rattachent encore à la vie. Elle ne sait pas où elle trouve la force de se lever, se vêtir, ou se nourrir. Elle ne sait même pas, en vérité, comment elle parvient encore à respirer. Alors que son bébé a arrêté ; alors que, plus jamais, elle ne laissera le moindre souffle s’échapper de ses petites lèvres rosées. Elle ne sait pas, Alix, comment elle peut elle-même continuer de vivre alors qu’on lui a arraché sa fille. Elle est intrinsèquement liée à Flora, Flora qu’elle a porté neuf mois durant dans son corps ; Flora qui a pris une place devenue infinie dans son cœur.

Non, elle ne sait même pas, Alix, comment elle est encore en vie,
alors qu’elle a perdu sa plus grande raison de vivre.


Ce n’est pas une forme de courage, ni d’endurance dont elle fait preuve. C’est peut-être le déni qui la submerge alors qu’elle sent encore la présence de Flora partout dans sa demeure – pourtant désespérément vide. L’ombre de Flora plane partout, et nulle part, à la fois. Elle se reflète  dans les escaliers en marbre dans lesquels elle lui disait de ne pas se précipiter ; elle transparaît sur ce canapé où elle la laissait se blottir contre elle quand elle ne voulait pas aller se coucher ; elle est présente partout, même ici, dans ce dressing où sa mère lui interdisait l’accès. Flora, enfant pétillante et pleine de vie, Flora qui a perdu la vie. La douleur est atroce, insoutenable. Elle ne peut pas l’oublier, pas une seule seconde, comme si elle s’était immiscée dans ses veines. Mais Alix continue de se taire. Face à son mari, face à sa famille, même face à ses amis. D’Anya, elle a nécessité la présence seulement pour répondre à une demande purement pragmatique,

jamais pour confier toute son agonie,
jamais pour avouer toute la détresse qui l’anime.


Un maigre soulagement l’étreint quand son amie semble comprendre ce qu’elle lui demande ; n’essaie pas de prendre le rôle de confidente. L’âme endeuillée a entendu trop de personnes, ces derniers jours, essayer de faire fondre la glace devenue sa seule protection. Elle a entendu trop de personnes tenter d’un mal dont ils ne peuvent même pas soupçonner la violence. Pour autant, devant la question de l’astre lumineux, elle reste désespérément silencieuse. Le soupir las, elle finit par confier. – Le jaune. Mais… elle ne peut pas. Elle ne peut pas porter une couleur aussi lumineuse alors qu’elle va enterrer Flora. La vérité, c’est que plus elle imagine cette journée, plus elle a l’impression de suffoquer. Elle prend une profonde inspiration, contenant ses émotions, alors qu’elle entend soudain sa question. – Je ne vois pas à quoi ça me servirait d’en parler. elle rétorque, la voix implacable. Alix, elle n’est même pas froide, elle est juste… pas là. Pas vraiment là. Elle a dressé une forteresse entre elle et le monde qui l’entoure ; entre elle et sa souffrance, surtout. – La seule chose dont j’ai besoin, là, c’est de savoir ce que je vais porter. Alors, s’il-te-plaît, Anya, aide-moi. elle lui demande, le ton à la fois agacé et suppliant ; déchirant. Elle sait qu’elle ne lui demande pas une chose facile, elle sait que son attitude est tout aussi difficile à appréhender tant elle paraît fébrile. Elle sait qu’elle en exige beaucoup, et peut-être trop peu en même temps, Alix. Mais elle a besoin de tenir le coup, elle a besoin de rester debout, parce qu’elle ne peut pas s’effondrer ; pas maintenant. Il y a encore trop d’épreuves qui l’attendent.

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Message Sujet: Re: so cold. (anya)   so cold. (anya) Empty Mer 11 Nov - 2:46

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so cold ;
Anya & Alix


Personne n’est préparé à la perte d’un enfant. Personne. Jamais. Ce n’est pas l’ordre logique des choses. Ce n’est pas de cette manière que devrait se dérouler une existence. Anya n’a pas eu la chance d’être mère, de mener à terme cette grossesse qui lui avait pourtant été imposée alors elle ne peut pas comprendre la douleur éprouvée par Alix à cet instant précis. Mais elle l’imagine. Elle imagine à quel point son coeur doit être rongé de l’intérieur et s’effriter en une nuée de cendres incandescentes. Elle se représente les souffrances qu’elle doit ressentir à chaque fois que sa cage thoracique se soulève et s’abaisse pour lui permettre de respirer, parce qu’elle est encore en vie, elle alors que Flora n’est plus là. Elle n’entendra plus jamais son rire insouciant se heurter aux murs de sa maison. Elle ne la verra plus jamais courir d’un bout à l’autre d’une pièce, au milieu de tous les éclats de joie que sa candeur pouvait susciter. Elle ne pourra plus jamais coiffer sa chevelure dont émanait toujours des fragrances sucrées. Alix doit désormais vivre seule, avec le spectre de sa fille qui hantera à jamais les lieux et son âme, en ayant pour seule consolation l’étreinte de ses peluches inanimées et froides contre son abdomen, dans l’espoir d’humer les dernières essences du parfum de sa petite fille adorée.

- Mais ?

La phrase est interrompue, Alix trébuchant au milieu de celle-ci, certainement parce que son coeur s’est arrêté au même moment. Mécanique rouillée, mal huilée, mise sur pause pour tenter d’appréhender un peu mieux le chagrin, la souffrance, sans grand succès. Anya sonde son regard à la recherche d’une étincelle résiduelle de vie, mais elle ne distingue qu’un tourbillon de tourments.

- C’est certain que ça ne la fera pas revenir… Ca n’effacera pas la tristesse non plus.

Anya le souhaiterait, pourtant. Elle aimerait que les mots aient autant de pouvoir. Eux qui peuvent parfois pousser à tuer, ou à mettre fin à ses jours, pourquoi n’ont-ils pas cette capacité étonnante de ramener à la vie ? Une enfant, qui plus est. Existe-t-il une âme plus innocente que celle d’une enfant ?

- Mais ça m’inquiète de te voir si… Éteinte.

Le regard qui se veut plus doux, comme si elle cherchait à couver Alix, l’envelopper d’une toile de soie afin de la protéger du monde extérieur et de l’épreuve à venir, celle qui consiste à observer le tombeau être enseveli sous la terre et les gravats, sans pouvoir en arracher sa fille, qui devra reposer loin d’elle dès ce soir, les draps rosés désormais remplacés par un linceul.

- Ok, ok, calme-toi, d’accord ? Je vais regarder.

Elle s’avance vers les étendues de tissus, perdue, sans savoir réellement, elle non plus, ce qu’il est adéquat de porter pour l’enterrement de sa fille. Choisir une couleur qui ne serait pas perçue comme trop criarde pour un jour aussi funeste semble être un exercice bien trop délicat alors elle jette son dévolu sur un ensemble noir, classique, sobre. Elle saisit le cintre et tend la tenue à Alix, sans savoir exactement quels mots elle est censée choisir pour la lui présenter.

- Tu te sentirais à l’aise dans cette tenue, par exemple ?

À l’aise. Comme s’il était possible d’être à l’aise pour une telle occasion. Mais à sa connaissance, Anya n’a pas l’impression qu’il existe des vêtements qui permettent de ne pas sombrer face à la noirceur de la réalité.
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Message Sujet: Re: so cold. (anya)   so cold. (anya) Empty Sam 21 Nov - 14:46


◐ ◐ ◐  
{ so cold }
crédit/ tumblr ☾ w/@Anya Reznikov
L’air est devenu toxique,
corrosif,
il brûle sa gorge
à chaque souffle qu’elle expire.
à chaque mot qu’elle exprime.

Comme si c’était devenu trop difficile, de respirer. Comme s’il ne lui était plus naturel d’exister. Comme si, chaque inspiration qu’elle prend devient une inspiration de plus qui l’éloigne de sa fille. Elle ne sait pas, Alix, si elle va être capable de vivre avec une telle douleur dans la poitrine. Elle ne sait pas si elle sera capable de vivre avec ce puits béant dans sa vie ; et dans son cœur, tout ce vide. Elle voudrait être engloutie par ce trou noir pour, enfin, disparaître et retrouver Flora.
Mais elle ne peut pas.
Elle peut seulement continuer de se lever, chaque matin, avec cette souffrance tortueuse dans laquelle elle agonise. Avancer, en automatique, pour faire croire qu’elle est encore en vie. Quand elle n’est plus là, Alix, le cœur parti rejoindre sa fille. Et c’est ce qu’elle fera ; tant qu’elle y arrivera. Tant, surtout, qu’elle n’aura pas accompli ses envies de vendetta. Poupée désarticulée, contrainte de faire ce que la société exige en de pareilles circonstances, malgré toute la détresse qui peut l’animer. Faire office de présence au dernier endroit où elle pourrait avoir de se présenter
Juste pour les apparences,
juste pour faire semblant.

Devant Anya aussi, elle fait semblant. Les songes tournés beaucoup trop loin pour penser à l’enterrement. Un faible soupir s’échappe de ses lippes, alors qu’elle abdique. « Je ne me vois pas porter… du jaune. » et, en vérité, elle ne se voit porter aucune autre couleur. Elle n’a envie de revêtir aucun tissu, Alix. Si elle était encore capable d’écouter ce que son cœur de mère lui dictait, elle porterait la tenue favorite de son bébé. Un pull en cachemire que Flora voulait constamment la voir porter, parce que la douceur du tissu la chatouillait. Chaque fois qu’elle la prenait dans ses bras… Flora… La gorge nouée, l’estomac en vrac, la mère endeuillée choisit de se taire devant les mots empreints de tristesse.

ça ne la fera pas revenir,
rien ne la fera revenir,
pourtant, à l’intérieur, il y a les envies assassines,
la vengeance à tout prix,
la seule chose qui la maintient encore en vie.


Ce n’est qu’en entendant la remarque adoucie de son amie, celle qu’Anya n’utilise que lorsqu’elle est préoccupée, que la louve relève ses iris. Elle les plonge dans le regard inquiet de son interlocutrice, sans savoir ce qu’elle est censée dire. « C’est juste que… j’en ai rien à faire de ce que je vais porter. » elle n’a pas envie d’y songer, pas envie d’arriver à cette journée. On pourrait croire que le temps s’est arrêté devant la perte d’un être cher. La vérité, c’est qu’Alix, elle a la sensation que le lendemain arrive déjà trop vite.
Elle n’est pas prête, pas prête à dire adieu à sa fille.
Et elle panique, doucement, comme jamais elle ne le fait. Elle se sent prise au piège des affres dont elle ne pourra pas se libérer. Elle est reconnaissante envers la belle étoile de garder son calme. Le tempérament impulsif, Anya, elle n’est heureusement pas susceptible. Capable de supporter ses crises, elle encaisse, pour tenter de lui apporter l’aide si difficilement demandée. Les prunelles éteintes posées sur la tenue proposée, l’abîmée hausse les épaules l’air désintéressé. « Ouais, je crois. » elle croise les bras, comme pour se protéger, pourtant c’est Anya. C’est Anya qui se trouve auprès d’elle ; pas de raison d’avoir peur avec elle. « Quoi que je porte, je ne pourrais plus jamais le remettre. »
Ce sera toujours la tenue dans laquelle elle a enterré sa fille,
le moindre bout de tissu lui rappellera ce souvenir,
comme le moindre souffle, lui rappellera Son souvenir.


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Message Sujet: Re: so cold. (anya)   so cold. (anya) Empty Dim 27 Déc - 14:52

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so cold ;
Anya & Alix


Le malaise. Le malaise face au deuil, au chagrin. Face au constat qu'elle ne trouvera pas les mots pour réconforter Alix d'une quelconque manière. Ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais. La détresse perceptible dans ses iris où naît le tourbillon du tourment. Anya qui reste sans voix, les voyelles et consonnes s'évanouissant instantanément dans le fond de sa gorge nouée par l'impuissance qui l'envahit tout à coup. Anya qui aura beau se creuser la tête pour trouver les mots les plus adéquats, et qui restera pourtant muette.

- Je m'en doute…

Quand on enterre sa fille, qu'est-ce qui peut compter davantage que la douleur qui nous gangrène de l'intérieur de toute façon ? Qu'est-ce qui peut occuper davantage l'esprit, que l'idée insoutenable qu'on ne la reverra plus jamais ? Le choix d'une tenue, c'est sans doute le plus maigre des tracas dans des circonstances pareilles. Ça, Anya ne peut que le concevoir. Mais c'est pourtant le problème mineur auquel elles sont toutes les deux confrontées à cet instant précis, et qui semble complètement insoluble.

Face à cette évidence, Anya prend la décision de trancher pour Alix, choisissant un ensemble au hasard pour le lui présenter, en espérant que ce soit le bon, qu'une nouvelle tentative ne soit pas nécessaire et que le supplice soit abrégé au plus vite. La jeune femme endeuillée ne semble pas convaincue, mais pas complètement réticente non plus. Anya lâche un soupir et abandonne l'ensemble sur le lit avant de revenir vers Alix, toujours aussi démunie.

- C'est pas bien grave, on pourra toujours donner les vêtements que tu auras portés si tu veux. T'en penses quoi ?

Que peut-elle bien lui proposer comme alternative ? Comme solution ? Elle nage dans le désarroi le plus total, se sent complètement dépassée par la situation et les circonstances. Toute cette négativité l'angoisse profondément, lui retourne les boyaux. Anya qui est toujours si solaire, inondant de sa lumière toutes les pièces où elle évolue d'ordinaire, la voilà soudainement submergée par ce flot d'accablement qu'elle redoutait de voir arriver.

D'une geste incertain, marqué par la crainte de la brusquer, elle pose délicatement sa main sur son épaule, comme si elle cherchait à la ramener à la réalité, afin d'obtenir un indice de sa part, n'importe lequel, pour l'aider à éviter cette chute, le bord de ce précipice dont elle se rapproche toujours plus dangereusement.

- Tu veux… tu veux qu'on aille prendre un peu l'air, Alix ?

Ça ne changera rien, ça ne l'aidera pas, ça ne l'arrachera pas à ce cauchemar qui l'aspire toujours plus, et qui n'a pas la moindre intention de la relâcher de si tôt, mais elle lui propose malgré tout, parce que ça vaudra sans doute mieux que rien.
(c) SIAL ; icon kawaiinekoj

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Message Sujet: Re: so cold. (anya)   so cold. (anya) Empty Jeu 7 Jan - 18:16


◐ ◐ ◐  
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Lassitude exacerbée,
la prostration de celle qui n’est pas concernée,
elle a du mal à s’intéresser,
du mal à penser,
du mal à exister,

peut-être qu’il en sera toujours ainsi désormais.

Elle se retrouve dans cette torpeur étrange, mélange amer entre un chagrin écrasant et ce mur de pierre qu’elle a construit autour de ses sentiments. Autour de toutes ces émotions qu’elle se sait incapable de gérer correctement. Le marasme dans lequel elle est plongée la rend vide. Comme une carcasse exempte de l’âme qui la faisait vivre, elle se retrouve à la dérive. Elle se retrouve comme elle n’a jamais été, Alix. Indifférente face à tout, chaque conversation, chaque mot qu’elle entend lui paraît surréaliste, dans un monde qui subsiste sans sa fille. « Ouais… peut-être. » elle accepte, l’enthousiasme porté disparu de son minois éreinté. Elle laisse un nouveau soupir s’échapper de ses lippes. Mais cela au moins, est fini. Elle n’a plus besoin de se préoccuper de sa tenue. Elle voudrait remercier son amie. Lui exprimer sa reconnaissance pour l’avoir aidée dans cette tâche qui lui paraissait impossible. Mais chaque épreuve lui devient insurmontable, même un simple remerciement. C’est à peine si elle sent la main de son amie contre sa carcasse vide. Mais devant la proposition d’Anya, l’âme brisée la contemple un instant, de ses grandes opales dénuées de tout éclat. « D’accord. » elle sera peut-être mieux, là-bas, dans le jardin ; plutôt qu’à l’intérieur de ces murs où elle manque d’air. Elle a la sensation de suffoquer, Alix, partout où elle peut passer. L’extérieur de la villa n’est, hélas, pas une exception. Des milliers de souvenirs passés la submergent de plein fouet quand elles franchissent le pas de la porte. Comme à chaque endroit où elle s’arrête, la mère endeuillée ne voit que l’ombre de son bébé. Ses iris se posent sur la cabane où Flora trouvait refuge tous les étés. Elle suppliait ses parents d’aller y dormir chaque fois que le temps le permettait. Alix, elle ne sent même pas son cœur se serrer. Tout en elle est si crispé, si douloureux depuis que sa fille lui a été enlevée, que la souffrance est devenue habituelle au sein de son être. Elle est comme rongée de l’intérieur, par cette douleur qui ne semble pas avoir de fin. Qui n’en aura probablement jamais. Alix, elle aurait sûrement des envies morbides, si elle ne projetait pas déjà ses envies assassines. S’adossant contre l’un des murs de l’immense demeure, les pupilles toujours posées sur cette cabane qui ne sera plus jamais habitée, elle commence lentement à avouer. « Je ne sais pas comment je vais être capable de faire ça. » elle ne sait plus, là tout de suite, si elle parle d’enterrer sa fille. Ou de poursuivre sa vie. Continuer sa vie après l’avoir perdue, comment ce serait même possible ? « J’ai envie de mourir à chaque fois que je respire et que je me dis que c’est un souffle de plus qu’elle n’aura pas. » elle ne réalise pas tout à fait qu’elle vient de formuler ses pensées à haute voix. Qu’elle vient de les confier à Anya. Anya, si solaire, qui ne mérite pas d’entendre une chose pareille. Anya, source de lumière, qu’elle enveloppe de sa détresse. Son timbre se brise mais Alix retient les flots tant qu’elle le peut encore. Elle pleura bien assez demain, demain, quand elle verra pour la dernière fois son corps.

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