je t'aime bancale. (ambroise)

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{ je t'aime bancale }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ambroise Marshall

Elle ne se serait jamais crue capable d’aimer autant,
si intensément,
si violemment,
si… entièrement.
Elle a aimé, pourtant, avant lui ; elle croyait avoir même déjà rencontré l’amour d’une vie. Elle croyait avoir tout ressenti, le plus beau, mais surtout le pire. Mais il y a tant de choses en elle qui sont différentes à présent… tant de choses qu’il rend différentes, Ambroise. Peut-être car en réalité, c’est lui, le tout premier. Le premier être qu’elle a aimé, le premier homme pour lequel elle aurait tout donné, le seul en réalité. Dans le passé, dans le présent, dans l’avenir, il est son éternité. Elle ne sait pas, Ella, si elle a vraiment aimé, au bout du compte, quand elle mesure l’impact des sentiments que lui, peut provoquer en elle.

Parce que rien n’est pareil avec toi,
avec toi, j’ai l’impression d’être invulnérable,
que tous les deux, on est non seulement invincibles,
mais aussi que tout devient possible,

avec toi, j’ai l’impression que je pourrais devenir,
la plus belle partie de moi,
celle que toi, tu mérites,
celle que toi, tu vois,

avec toi, j’ai l’impression que je pourrais dépasser toutes mes peurs,
que je dois seulement fermer les yeux et écouter mon cœur,
que je suis capable de tout, puisque c’est pour toi,
puisque c’est avec toi.

Si on lui avait raconté, quelques mois plus tôt, qu’elle pourrait sérieusement envisager de vivre auprès d’un homme, jamais elle ne l’aurait cru. Elle ne l’aurait même surtout pas voulu. L’âme farouche et le cœur cadenassé, il était hors de question pour la sulfureuse de se laisser attacher. La gent masculine n’était qu’un nid entier de potentielles victimes, les hommes qu’elle prenait pour cibles pour gagner sa vie. Un fragment de sa vie encore méconnu par l’ange qui a décidé de l’envelopper de ses ailes, un secret trop sombre qu’elle ne saurait confesser à celui qui lui paraît trop pur, trop bien ; pour elle. Mais elle peut vivre avec la sensation de ne pas mériter un homme comme Ambroise. Elle peut vivre avec tout, pourvu qu’il soit là ; pourvu qu’ils ne se lâchent pas ; jamais. Non, elle n’aurait jamais cru que de telles pensées pourraient un jour submerger son esprit tourmenté. Elle n’aurait jamais eu à une éclaircie au milieu de son obscurité.

Mais il est arrivé,
puis, il a tout changé,
toi, il t’a changée,
ou peut-être juste qu’il t’a rappelée,
celle que tu étais.

Elle peine encore à y croire quand elle y songe ; quand elle se retrouve loin de lui de temps à autre. Ce sera sûrement plus vrai encore maintenant qu’elle a accepté de creuser sa place dans sa demeure. Mais, à la fois, c’est si naturel ; si simple, d’écouter son cœur. Elle se laisse bercer par les sentiments beaux et purs qu’il lui inspire, elle se laisse guider par sa seule envie d’être avec lui. Et tout devient plus facile. Tout a toujours été plus simple avec Ambroise dans sa vie. Le sourire transi d’amour sur les lèvres qui rêvent seulement de le dévorer, la ténébreuse dévore de ses prunelles l’être aimé, incapable de s’en empêcher. – Je veux être avec toi aussi… elle souffle en rapprochant son corps un peu plus contre le sien ; savourant ses caresses, se délectant de leur étreinte. Elle acquiesce distraitement d’un signe de la tête aux paroles de son amoureux, l’esprit déjà beaucoup trop ailleurs, mais les iris noyés dans leurs homologues. – Crois-moi, si quelque chose me dérange, tu le sauras ! elle rétorque avec malice, la voix taquine. Elle retrouve sa légèreté avec Ambroise ; comme un vent d’air frais qu’il aurait soufflé dans son âme consumée. L’écorchée vive a pourtant conscience de tout ce dont ils pourraient parler, tous les sujets épineux qu’ils cherchent volontairement à éviter. Elle ne veut pas penser à la came devenue trop vitale pour qu’elle songe à s’en passer. Égoïstement, peut-être, elle est soulagée qu’il n’ose pas plus qu’elle en parler. Car, tant qu’il ne le fera pas, la drogue ne viendra rien gâcher de leur relation. C’est tellement plus facile de se complaire et de se jeter à corps perdus dans ses sentiments. Sentiments infinis qui l’animent alors qu’elle partage un rire avec lui. Puis les mots plus tendres qui arrivent, le baiser qui l’empêche de répondre tout de suite. Elle l’embrasse avec fièvre jusqu’à en avoir le souffle coupé, puis sa tête enfouie dans son cou, elle vient à lui murmurer. – Ton soleil… parce que je te donne chaud, je suis sûre que c’est pour ça. la voix joueuse même si les mots, eux, envahissent bel et bien son cœur.

Elle n’a rien d’un Soleil, Ella,
elle qui se sent si souvent prisonnière des ténèbres,
elle n’a rien d’un soleil,
elle qui est si souvent plus bas que terre.

Si elle était un astre, Ella, elle songerait davantage à une Lune, froide et blafarde. Mais lui, assurément, il est toutes les étoiles de son univers à elle ; toutes celles qu’il fait naître dans ses prunelles. – Tu n’as rien d’une personne ennuyeuse. elle lui confie, le ton plus sérieux, presque solennel. Ambroise, elle l’aime ; elle aime tout ce qu’il est, tout ce qu’il représente. Il est, en réalité, tout ce que l’hypersensible trop fragile pour ce monde aurait voulu voir dans cette humanité qu’elle ne comprend pas. Il est, précisément, tout ce dont elle a toujours eu besoin pour sentir, autour d’elle, un peu de bien. La peau frissonnante sous les doigts audacieux de son petit-ami, elle sent tout son être s’embraser de quelques gestes, quelques caresses.  Et les mots échappés, ceux qui l’atteignent plus qu’il ne doit l’imaginer. Ceux qu’elle ressent, elle aussi, mais qu’elle n’arrive pas à dire. Son corps contre le sien, son visage tout contre le sien, elle le contemple de ses pupilles noires d’intensité. Elle mordille sa lèvre, la gorge nouée, elle voudrait lui dire combien elle aussi, elle l’aime. Mais elle finit par s’emparer sans un mot des siennes, parce que c’est plus facile de lui montrer, le tourbillon de sentiments qu’il déclenche en elle.

Je t’aime aussi, Ambroise,
j’ai juste pas appris à le dire,
mais je t’aime d’un amour infini,
je t’aime plus que la vie.