lost girl. |peyton

Les oreilles occupées par la douce mélodie qui se joue, tes yeux qui se blottissent toujours dans la pénombre de tes paupières. Tu penses, tu ne cesses d’interroger ton cœur, ton esprit, et si tu prenais la fuite ? Le doute s’installant en toi est doux, bien plus accrocheur que la peur qui est présente. Mais tu essayes de ne pas céder, installer sur cette chaise, jonchant le mur de la salle d’attente, tu attends juste ton enveloppe, ton messages de délivrance ou bien de souffrance. Silencieuse, tu laisses tes opales se faufiler sur toutes les personnes présentes. La boule au ventre, le mal enveloppant tout ton être. Te voilà à songer au pire, à songer à tout et n’importe quoi. « Mselle Al Masri. » ton nom que tu entends malgré cette musique qui te transperce depuis ton arrivée, tu te lèves sans hâte. Comme si ton corps était à mille lieues de vouloir se bouger. Pourtant tu finis par te moover, rencontrant les opales de l’infirmière, le regard qui s’abaisse, le fuyard ne veut pas affronter, ce cœur qui se laisse prendre par les émotions bats plus vite, alors que tu fixes un sourire robotique sur ton doux visage. L’angoisse te prend à la gorge, tu ne veux pas te laisser prendre par tes démons, ces peurs qui fusionnent ensemble pour mieux t’abattre. Tu ne sais pas ce que tu veux entendre, mais surtout lire. Alors, tu es silencieuses, écoutant les effusions de la femme face à toi. te demandant de signer des papiers pour que tu puisses recevoir tes résultats, tu avais mis du temps, mais tu étais là à présent. Et tu le savais que ça serait à présent une bataille infernale pour que tu parviennes à l’ouvrir cette maudite lettre et à la lire. Alors, tu allais t’accrocher, ne pas abandonner. Tu devais le faire pour savoir comment toute ta vie allait être, l’angoisse ou être paisible. Pinçant tes lèvres, tu signes, puis tu déguerpis, la musique rejouant à nouveau dans tes oreilles. Lost boy. Chanson qui fait vibrer ton être, laissant tes poils se dresser par toutes les émotions qu’elle te met cette chanson. Alors, que tu comptes sortir de l’hôpital tu bloques sur cette jeune femme. Un sourire discret qui se peint sur ton visage, Peyton. Celle qui t’avait aidé à entrer, mais tu avais fait demi-tour dès qu’elle avait le dos tourné, l’air avait manqué à tes poumons, il te fallait être ailleurs que dans ce lieu, mais tu avais su y retourner, car il le fallait, tout bonnement. Ne pas vouloir le savoir, c’est bien vrai, mais tu ne cessais d’y penser, de te dire que tu allais gâcher la vie de tes proches et tu ne pouvais continuer ainsi avant de finir folle. « Bonjour ! » Un sourire fixé sur tes lèvres, tremblante, mais tu ne t’en aperçois pas, alors que tu avais fait quelques pas, tu étais en face à face avec la jeune femme qui avait été un soutient.

we clawed, we chained, our hearts in vain, we jumped, never asking why. -- @jihane al masrí

L’hôpital. Elle a la sensation d’y passer tout son temps, Peyton. Entre sa propre maladie et sa sœur qui s’y est retrouvée quelques semaines plus tôt, elle commence à connaître par cœur cet endroit. Et aujourd’hui encore, elle doit s’y rendre. Mais cette fois, c’est pour une nouvelle amie, Jihane. Elle l’a rencontré là-bas, et elle a choisi d’affronter seule ses problèmes de santé, tout comme elle. Alors, immédiatement, elle s’est sentie concernée par les tourments de la jeune femme. Immédiatement, parce qu’elle vit la même chose. Et peut-être que dans la solitude qu’elles partagent, dans la souffrance, elles peuvent trouver un quelconque réconfort l’une avec l’autre. Aujourd’hui, Jihane va découvrir si oui ou non, elle souffre d’une maladie. D’un cancer. Et c’est à elle qu’elle a demandé de venir. Un appel à l’aide auquel Peyton a répondu présente, sans même réfléchir. Oh, évidemment, c’est douloureux. C’est extrêmement douloureux. Ce sont tout un tas de souvenirs qui remontent en elle. Des souvenirs de Las Vegas, lorsqu’on lui a annoncé qu’elle souffrait d’une maladie pour le moment incurable. Des souvenirs atroces. Tellement atroces qu’elle ne peut pas laisser Jihane supporter la même chose, seule. Peu importe les résultats, peu importe s’ils seront positifs ou non, elle ne peut pas la laisser. Alors elle se rend à l’hôpital. Elle s’y rend en taxi. Elle ne veut pas arriver épuiser là-bas alors que sa nouvelle amie a besoin d’elle. Elle déteste avoir à se sentir si faible, elle déteste. Mais elle n’a pas d’autre choix, au moins pour aujourd’hui. Une fois à l’intérieur de l’hôpital, elle se rend dans la salle d’attente où elle cherche immédiatement la jolie blonde. Après quelques instants, elle l’aperçoit enfin alors elle s’avance immédiatement vers elle. - Hey ! Un doux sourire aux lèvres, elle se demande encore comment elle doit réagir. Elle ne sait pas si elle doit dédramatiser la situation, comme toujours, ou bien prendre un air plus grave pour pouvoir être là pour elle. Alors elle se contente de demander gentiment. - Comment tu vas ? Est-ce que tu…tu as déjà récupéré tes résultats ? Cette fille est si jeune. Elle espère tellement qu’il n’y a rien de grave, Peyton, tellement. Personne ne devrait avoir à vivre ce genre de choses à son âge. Comme elle, Jihane semble avoir été bien trop affectée par la maladie déjà. Les antécédents familiaux sont parfois bien plus compliqués à encaisser qu’on ne peut le penser.

(c) calaveras.

Encore quelques minutes de répit. Un peu de douceur pour ton cœur, ce cœur qui ne cesse de battre si fort que ça t’en fait mal, comme si on ne cessait de le frapper. T’as juste le myocarde poupée qui devient fou. Il est comme toi, dans le vague, il a peur qu’on ne finisse par briser des rêves auxquels tu n’aurais jamais songé si tu n’avais pas eu de doute. T’avais pas pensé aux enfants, tu n’avais pas songé à ne pas en avoir non plus. T’es qu’un petit bébé, t’es qu’une petite princesse qui veut creuser sa place dans un monde d’homme. T’as temps de chose à penser que tu ne pouvais pas songé à faire des enfants, mais ce test, il pourra prendre la décision pour toi. Te dire merde, dire que toi tu n’as pas droit de vivre ta vie, pas droit d’être libre. Les femmes sont toujours mal loties, tu te bats pour ça, pour qu’elles aient le droit d’être là où elles veulent, qu’elles soient protégées. Tu vivais dans le déni, tu savais le risque qui planait sur ta tête, t’as juste repoussé, encore et encore ce maudit test. T’as le temps, tu le chantais le temps et lui il passait, s’égrainait sous tes yeux qui ce berçait d’illusion, de mensonge. La vérité elle va tomber, peut être te réjouir, peut être te détruire, mais te faudra être forte, clairement. Chanson qui berce ton cœur, qui assagit tes pensées. T’aurais envie d’être comme le lost boy, de laisser tout ça derrière, d’être une éternelle enfant, mais bon dieu, tu ne peux pas. Tu ne pensais pas déposer le regard sur la belle brune de la dernière fois, un petit ange qui s’était posée sur ton épaule, poussant ton cœur à vouloir savoir, à franchir le cap. À se montrer brave. Car punaise jihane, t’es devenue faible quand on t’a parlé de ce test, t’es devenue une mauviette toi qui t’élance sur une piste à plus de trois cents à l’heure, toi qui botte les culs des hommes de tout âge. Bébé qui n’a jamais eu la langue dans sa bouche, toujours à braver les interdits et à envoyer promener. Mais cette fois t’as joué le petite joueuse, refusant de te confronter à la bataille du futur, impossible. Puis elle fût là, inconnue qui fût une bouffée d’air pendant quelques minutes, comme un mentor. « ça va … » ou pas. Tu fermes tes lippes, tu la regarde en haussant les épaules puis tes opales qui se posent sur l’enveloppe que tu détiens de tes frêles doigts. « Sont là …. » Sont là, mais tu les connais pas. Tu sauteras le pas. Faut arracher le pansement, faudra carrément le faire, mais quand ? Comment ? Seule, à plusieurs. Seule. T’as parlé à personne, t’es dans le pétrin toute seule, à savoir si tu es une cause perdue pour le moment ou non. « Et toi tu vas bien ? » Tu lui offres un sourire alors que tes opales croisent les tiennes. « Encore merci pour la dernière fois. » Merci d’avoir était pour toi la plus douce des compensations comparé à cette guerre qui se joue encore en toi, cette bataille que tu penses déjà perdu d’avance, peut-être bien que tu n’as pas tort.

on n'a pas vu que j'avais posté avec mahe

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La vie est parfois injuste, et Peyton est bien placée pour le savoir. Le proverbe qui dit que la foudre ne s’abat pas deux fois sur le même arbre ne connait pas la famille Cooper. Les décès se sont succédés, dans la famille de Peyton, et aujourd’hui, c’est à son tour de faire face à la maladie. Une maladie qu’elle traîne depuis des mois, comme un boulet accroché à sa cheville. Une maladie qu’elle garde pour elle, une maladie qu’elle se refuse à partager. Mais avec Jihane, tout est différent. Et pour cause, parler de sa propre maladie a aidé la jolie blonde à affronter celle qui pourrait être la sienne. Pour être passée par là, Peyton sait à quel point seule, cela peut être difficile. Peut-être qu’elle aurait réussi à l’accepter davantage, si elle n’avait pas été seule à ce moment-là. Seulement, elle ne veut pas apitoyer qui que ce soit. Elle ne veut pas susciter l’inquiétude chez les personnes qu’elle aime. Elle sait se débrouiller, Peyton. A seulement dix-neuf ans, elle est partie faire le tour du monde, seule, sans savoir ce qui l’attendait. Alors ce n’est pas cette foutue insuffisance cardiaque qui aura raison d’elle. Et jusqu’à présent, elle n’a pas baissé les bras. Jamais. Et c’est cette version d’elle qu’elle tient à montrer à Jihane, aujourd’hui. La Peyton forte que rien n’effraie, à l’opposé de la Peyton fatiguée qu’elle a rencontré quelques semaines plus tôt. Alors elle se tient là, devant elle, et comprend rapidement que Jihane n’a plus qu’à ouvrir ces fameux résultats. Elle n’a plus qu’à trouver le courage d’affronter le verdict. Acquiesçant d’un signe de tête, elle esquisse un beau sourire à ses paroles. - Je vais bien, merci. Et ne t’en fais pas pour la dernière fois, c’est normal. C’est normal. C’est normal de se soutenir entre… malades. Parce que c’est ce qu’elle est, même si cette pensée lui fait immédiatement froid dans le dos. Même si cette pensée la terrorise bien plus qu’elle ne le voudrait. Après quelques instants, elle reprend finalement. - Est-ce que tu veux les ouvrir ici ou ailleurs ? Elle préfère peut-être être au calme, après tout. Elle n’a peut-être pas envie d’apprendre cette nouvelle entourée de parfaits inconnus, ou bien de devoir craquer devant tout un hôpital, ce que la brunette comprend parfaitement. Elle attend alors la réponse de Jihane, et puis quoi qu’elle décide, Peyton la suivra de toute manière. Elle s’est engagée à être là lors de ce moment difficile et elle tiendra parole.

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Douceur de la vie, beauté infinie de cette dernière qui s’égrène avec le temps, la peur au ventre que tes rêves inexplorés dans tes propres songes ne soient que des souvenirs à présent. Ta quête n’était qu’être accepté dans ce monde que tu chéris tant, d’être l’une de celle qui se lève pour dire non quand elle ne veut pas. T’as pas songé à des enfants, ventre arrondis annonçant un bonheur naissant. Peut être que tout ça tu ne l’auras jamais. Ça te mine le moral, mal à l’aise à l’idée de découvrir ce qui va se passer pour toi, tu ne le sais pas. Tu ne sais clairement pas ce que tu vas faire. Ouvrir cette maudite lettre dans dix ans, prendre mille ans avant de te décider. Sentiment étrange qui se mélange, la peur et la paix de savoir que cette douceur de la dernière fois est là. Présente pour te guider, mais tu ne sais même pas si tu es assez forte pour ouvrir cette maudite enveloppe, tu le voudrais tellement, mais les mains sont tremblantes comme tes jambes qui ne cessent de frémir sous ton poids. Le myocarde qui ne cesse de jouer cette mélodie qui laisse monter la peur un peu plus dans ton être. Femme forte qui perd pied face à cette lettre, des résultats qui changeraient bien des choses dans ta vie, mais pas tout. Relativiser, tu devrais le faire, mais tu ne cesses de repenser à la pulpe de tes doigts qui effleuraient la peau froide de ta mère quand elle-même était frappé de cette même maladie. « Normal qu’une inconnue prenne soin d’une autre inconnue ? » Tu souris, car ce sont des choses qui peuvent encore arriver, mais ce n’est pas une coutume, l’entraide est passé à la trappe depuis bien des décennies. Tu te rappelleras sans doute toi, qu’on a déposé une main sur ton épaule pour prendre ta main et t’encourager, laissant ton cœur au repos, lui qui saignait trop avant que la brune n’arrive avec douceur dans ta vie. « On peut aller au parc, enfin je ne peux pas te demander de me suivre sans doute ? » Pourquoi le parc, t’es sans doute un peu folle, des souvenirs d’enfance se trainent là-bas et les rires des enfants feront sans doute écho à ta douleur de dire adieu à ton avenir familial. Défaitiste, car tu ne sais pas être autrement, tu te hais d’imaginer cela, de savoir que tu pourrais porter le même gêne et faire subir à nouveau tout ça à ta famille, t’aimerais que tout ça ne soit que foutaise. Mais tu ne le peux pas. L’évidence est là tout comme le tournant de ta vie qui se tient entre tes frêles doigts. Lippes qui forment un élégant sourire sur ton visage, alors que tu marches avec Peyton , sans doute à l’abris des regards ou en direction du parc. Le choix lui revient, car l’hécatombe pour toi sera la même ici ou ailleurs en réalité.

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C’est plus difficile que ce qu’elle imaginait, Peyton. C’est plus difficile que ce qu’elle avait envisagé, de se retrouver là, ici, à l’hôpital. Elle pensait avoir affronté le pire, durant ces jeunes années. Elle pensait avoir combattu ce qu’il y avait de plus dur, entre la mort de sa mère, la fuite de son père et la maladie de son frère. C’était ce qu’elle pensait, jusqu’à ce que la maladie ne vienne encore frapper, sur elle. Sur elle, cette fois. Et elle n’est pas prête. Pas prête à souffrir autant, une fois de plus. Elle n’est pas prête à se laisser briser. Et pourtant, elle sent que ce n’est qu’une question de temps. Elle sent que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne sombre, elle aussi. Il n’y a que cette foutue malédiction qui s’abat sans cesse sur ta famille, Peyton. Il n’y a que cette maladie comme seul tombeau. C’est beaucoup plus difficile que ce qu’elle imaginait, mais pour Jihane, elle fait cet effort. Pour Jihane, elle prend énormément sur elle. Parce qu’il y a quelque chose chez elle qui la touche particulièrement. Quelque chose chez elle qui fait écho à sa propre histoire. Elle ne sait pourtant pas s’attacher, Peyton. Elle a toujours eu un problème dans ses relations avec les autres. Mais avec Jihane, tout est différent. Peut-être parce qu’elles se sont rencontrées dans le pire moment de leurs vies, l’une et l’autre. Peut-être parce qu’elles se sont rencontrées quand le ciel s’effondrait sur elles. - Et bien… Peut-être que ça va te paraître étrange, mais je n’ai pas l’impression d’avoir une inconnue en face de moi. Qu’elle échappe, laissant entendre un léger rire à la suite de cet aveu. C’est pas facile pour toi de te lier, avec qui que ce soit. En amour, en amitié. C’est pas facile, Peyton. Mais t’es liée, avec Jihane, sans même l’avoir cherché. Et elle s’arme. Elle s’arme de tout son courage pour être la personne qu’il lui faut, lors de ce moment difficile. Elle s’arme pour être cette épaule solide qui l’aidera à supporter le verdict. Pourtant, au fond d’elle, la brune n’est pas certaine d’avoir cette force en elle. Elle n’est pas sûre d’être capable de de le gérer. Mais elle ne peut pas l’abandonner. Elle ne peut pas la lâcher. - Je te suis ! L’ambiance est encore légère, l’atmosphère est encore doux, léger. Et peut-être que cela perdurera, si jamais les résultats qui se trouvent dans cette enveloppe se révèlent positifs. Peut-être qu’il n’y a que de bonnes nouvelles, et que jamais plus elle n’aura à s’inquiéter. Seulement pour l’heure, elles ne savent rien. Il n’y a que cette question, cette interrogation qui plane sur leurs têtes, et elles dans ce parc. S’installant, l’une à côté de l’autre sur ce banc. - Tu es prête ? Loin d’elle l’envie de la presser, non, c’est même tout le contraire. Elle souhaite être certaine que Jihane est prête, aujourd’hui, avec elle. Prête à découvrir si, oui ou non, elle est malade.

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Faut encore t’accrocher poupée, oublier le mal qui tamponner ton myocarde, qui laisse cette boule épineuse au fond de ta gorge, coupant ta respiration. La peur blottit dans tes entrailles. L’enveloppe de la mort, tu le sais ça pourrait tout changer ou pas. Des questions jamais intervenue dans ta vie qui ferait déclique dans l’instant quand la réponse à cette seule question posée sera là. Ange qui est venue apporter un moment de douceur dans l’instant t. Peyton, rencontre d’un moment de doute, moment qui t’avait fait reculer, alors il te faut tenir le choc, ouvrir cette lettre sans pour autant flancher . forte comme tu l’as toujours été. Tes opales qui ont comme la sensation de voir le fantôme de ta mère vaguer devant toi. le cœur en miette, de cette mort , toi qui n’aimerais pas leur refaire vivre cela. Une étrangère, tu ne la voyais pas ainsi non plus, mais t’aurais surtout jamais cru qu’une inconnue puisse s’installer à tes côtés, t’écouter vider les maux vivant dans tes entrailles pour t’aider. Sans rien demander. Rien n’est venu briser le moment, juste du soutien, ce même soutien que tu refusais d’avoir de ta famille, pour ne pas blesser, effrayer. Et pourtant, tu sais que trop bien qu’il faille le faire, à un moment donné. « Je peux comprendre, dans le fond j’ai vidé le pire de mes ténèbres devant toi, alors une inconnue peut être pas, mais je n’aurais jamais imaginé que tu puisses exister. » Le regard s’imposant dans le sien, tu ne pourrais pas trouver des mots assez puissants, même pas merci, pour la remercier d’être ce soutien dont tu pensais ne pas avoir besoin. Tu pensais être forte, mais la voilà à terre la femme forte, avant même d’avoir franchi le seuil du lieu si effrayant à tes yeux. Alors, cette main chaude et rassurante de Peyton, fuit le boulot, t’aidant, tout bonnement. Il s’agit d’une rencontre, d’un déclic dans la vie, pour que parfois l’alchimie, la magie face des miracles. Sans elle ne t’aurais jamais eu cette maudite enveloppe entre les mains, tu pourrais lui en vouloir, mais c’est le contraire, même si ta vie risque vite de prendre des tournants si différents par rapport à la réponse contenu. « Allons-y alors . » Côte à côte, vous marchez vers le parc, toi avec des idées bien trop dans ta tête, cette dernière fatiguée de ces maux affligés par la vie. Le parc est tout à toi, à vous. La mélodie se jouant dans tes oreilles avec les tambours de ton cœur entre tes tempes, tu essayes de ne pas flancher, ne pas fuir. Tu es à ça de découvrir la vérité, changer ton monde, enlever un poids ou jeter un froid dans ta vie. Du courage, il t’en faut pour ouvrir cette enveloppe. Le regard sur peyton, tu secoues la tête sans un mot, tu es prête. Tu penses l’être, tu l’ouvres, mais ne sort pas les documents. « J’ai peur … » la respiration qui devient un peu saccadée, tu sens cette douleur dans ton ventre naitre, ne maitrisant pas les grimaces s’imposant sur ton visage, la douleur est forte, bien plus qu’avant de t’asseoir sur ce banc avec elle. Les papiers sortis, les tambours qui joue une mélodie qui use, comme ci le héros d’un film allait mourir. Un cadeau de ta mère, les cadeaux empoisonnés des gênes. Le temps devient assassin, tu devrais juste lire et cesser. « Ok, j’y vais … » le besoin de le dire à haute voix, tes iris lisant en silence les papiers. Silencieuse, tu ne lis plus rien, restant tout bonnement immobile, effrayé par la nouvelle. Par ce positive et ce panel de nouveau examen à faire. « Pourquoi j’ai fait ça … » ce n’est pas une question, juste que tu ne sais plus comment continuer maintenant.

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Et c’est parfois dans l’inconnu que l’on trouve les plus beaux trésors. Elle le sait, Peyton, pour avoir traversé le monde, seule, à la recherche d’aventures, d’expériences. Elle le sait, pour s’être laissée porter par le monde, par la beauté de l’univers. Elle s’est retrouvée, parfois, à dormir avec de parfaits inconnus. Chez l’habitant, dans des auberges de jeunesses, dans des petits hôtels d’autoroute, et ses plus belles rencontres se sont toujours faites à l’aveugle, dans ce genre de moment. T’as l’impression qu’il en est de même pour Jihane. Que vous vous êtes trouvées, un peu par hasard et comme une évidence à la fois. Que sa souffrance fait écho à la tienne, sans pour autant la prolonger. Sans pour autant l’accentuer. Alors elle se contente de la suivre, prête à panser ses plaies s’il le faut. Prête à essuyer ses larmes s’il le faut. Un sourire s’installe sur son visage, à ses premières paroles. Elle est touchée, Peyton. Touchée par ce qu’elle entend. Touchée par ce qu’elle a la sensation de faire quelque chose de bien, de vraiment bien. - Je n’ai rien d’incroyable, tu sais… Je pense juste qu’on… Est faites pour se comprendre. Si ce n’est qu’elle, elle est définitivement malade. Si ce n’est que sa maladie, à elle, elle est incurable. Elle devra vivre avec, la porter tous les jours, la supporter jusqu’à la fin de sa vie. Limitant ses gestes, limitant ses mouvements, limitant la moindre de ses envies.
Tout sera différent, désormais. Sa vie entière est maudite, destinée à changer. Et de tout son cœur, de tout son être, elle prie pour qu’il n’en soit pas de même pour la blonde. Espérant qu’une si jeune femme ne soit pas destinée à combattre la maladie. S’installant sur le banc, à ses côtés, elle tente de lui apporter son soutien. Sa présence. Sans pour autant savoir comment lui parler, savoir quels mots justes seraient à employer. Parce que t’es pas la plus douée pour ça, Peyton. T’es pas la plus douée pour trouver les mots. T’as toujours été la sœur solaire, dans la famille, le bout en train qui tente d’amuser pour faire oublier. Alors elle attend, patiemment, elle attend le verdict. Le verdict qui tombe finalement. Et Jihane, décomposée. - Qu’est... Qu'est-ce qui est écrit… ? Ton rythme cardiaque s’accélère, parce que t’as peur pour elle. Peur, comme lorsque tu as toi-même dû ouvrir tes résultats, Peyton. T’as l’impression de revivre cette angoisse. De revivre ce moment. Ce coup de massue.

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Tu te sens plus forte à ses côtés, sans même te douter, qu’elle aurait peut-être besoin d’aide, elle aussi. Ton myocarde resonne entre tes tempes, tu lui fais confiance pour survivre à la réponse se tenant entre tes doigts. Tu ne sais pas si ton corps ne flanchera pas, si tu ne finiras pas au sol, sans même savoir te relever. Tu ne peux pas imaginer que Peyton te relèveras, t’es une inconnue, elle fût une belle rencontre, là, sans même te douter que dans tes doutes justement tu auras la chance d’emmêler ton destin au sien, quelques secondes, minutes, peu importe, c’est juste que le temps ne pouvait pas s’échapper avant que la nouvelle ne tombe. « tu ne peux pas dire que tu n’as rien d’importante, t’as réussi à me convaincre, sans essayer de le faire, toute seule, je n’aurais toujours pas ce papier entre les mains, tu promets beaucoup de belle chose à ce monde, crois-moi . » Ton petit sourire qui s’élargit, retenant tes larmes à l’idée d’imaginer que la nouvelle est mauvaise, mais tu t’es bercée dans le négatif , ne voulant pas espérer une bonne nouvelle, ne voulant pas tomber de trop haut. L’endroit est parfait pour ouvrir ce genre de lettre, tu ne craqueras pas devant autant d’opale, tu resteras forte ou du moins tu essayeras de le faire. Le banc te supportant, détenant la carcasse dans laquelle tu es coincée, alors que t’aimerais pouvoir t’en retirer, pour t’échapper, pour avoir quelques minutes de plus dans l’inconnu, même si ça fracasse ton être de pas savoir. La peur d’être un poids à supporter pour tes proches, supporte tout toute seule, t’es pas capable de le faire et encore moins d’être un poids. T’es coincée poupée. T’as tout fait pour prendre le large avant de savoir que le sort s’acharne à nouveau sur les Al Masri. Une perte, une lutte , des choix, tu sais exactement ce qui t’attends, le malheur prêt ou non à s’abattre sur ta charpente. Les opales qui dévorent avec effroi l’encre glissant sur le papier blanc, le cœur lourd, le silence s’installant dans ta poitrine, les battements se ralentissant, chantonnant une mélodie si néfaste. La voix de peyton te tire de tout ça, te sort de l’effroyable réalité. Positive. De nouveau test, des choix, tu ne vois plus que ça à présent, tu vas subir ce que d’autres ont subit avant. Les lèvres serrés, le visage qui ne ment pas, pourtant elle ne pourrait pas deviner Peyton sans tes mots, car tu es comme inerte, comme un cadavre à ses côtés . « J’aurais du parier, je serais riche, comme ça. » Tu souffles, reprenant une inspiration ,pour survivre à ce coup presque fatal. « Je l’ai … » Que tu murmures désolée de tout ça. « Mais tout vas bien, c’est la vie, vivre , mourir, ça va ensemble. »

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Les mots de Jihane sont beaux, puissants, tellement valorisants. Les mots de Jihane sont bien plus que ce qu’elle mérite. En réalité, elle s’est toujours montrée plutôt égoïste, Peyton. Assumant à la perfection son rôle de petite dernière de la famille, son rôle de bout en train. Elle est partie sans se retourner, lorsque son frère est mort. Lorsque sa famille s’est effondrée. Elle est partie sans penser au mal qu’elle pourrait faire à sa grande sœur, à son grand frère, au mal qu’elle pourrait encore causer à la famille. Et pourquoi ? Parce que t’avais besoin de vivre, Peyton. T’avais besoin de vivre, loin de toute cette ambiance morbide. T’avais besoin de te trouver, de te découvrir. T’avais besoin de vivre, sans te soucier des conséquences. Alors elle sourit, faiblement, ravie d’avoir pu aider la blonde. Ravie d’avoir pu lui apporter quelque chose de positif. D’être pour elle ce qu’elle aurait aimé trouver, peut-être, lorsqu’elle voyageait encore. Lorsqu’elle a découvert sa maladie, seule, sur un autre continent. Mais c’est sur elle, qu’elle se concentre aujourd’hui. C’est sur Jihane, uniquement sur Jihane. Elle attend le coup fatal, elle attend la réponse à sa question. T’as peur pour elle, Peyton. T’as peur à l’idée même d’imagine qu’elle pourrait être malade. Qu’elle pourrait être comme toi. Parce que tu ne sais que top bien à quel point c’est douloureux.
Une seconde.
Deux secondes.
Trois secondes.
Un flottement et les mots s’enchaînent, les mots disparaissent, laissant place à l’obscurité la plus profonde, la plus douloureuse. - Oh Jihane… Qu’elle souffle à son tour, accablée. Parce qu’elle est trop jeune. Beaucoup trop jeune pour subir une chose pareille. Pour affronter une chose si horrible que la maladie. - Ne pense pas à ça. Ne pense pas au pire. Tu es jeune, tu as plein de choses à vivre et tu vas te battre. Tu trouves en toi la force de ne pas te laisser abattre, Peyton. Pour elle. Tu trouves la force de te reprendre, de ne pas te laisser gagner par l’émotion, parce que c’est elle qui compte. Elle et uniquement elle.

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