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 stoned past (aminn)

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Brandy Hartwell;

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Brandy Hartwell



laurel.
ethereal.
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elle offre son corps sans réserve, elle s'amourache et se détache à la vitesse de l'éclair. perpétuellement en quête de cette drogue naturelle.
elle donne le change en tant qu'étudiante en fac de psycho'. mais la vérité, c'est que ça fait trois mois qu'elle n'y a pas mis les pieds.
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Message Sujet: stoned past (aminn)   stoned past (aminn) Empty Sam 25 Juil - 1:30

t'as abandonné tes quartiers brandy. vous, pauvres âmes esseulées, voguiez loin de votre plage. loin de votre cage de taule. à mille lieux de ce que vous connaissiez et de ce qui vous définissait.
ici, la résonance est presque pire. ici, le public est deux fois pire.
dans ce club réservé à l'élite, ils se sont glissés. dans ce club, ils se sont autoproclamés invités.
là est le berceau de la jeunesse dorée, regorgeant de dépravés.
et même si elle n'a rien à voir avec ces gosses à qui la vie avait tout donné, quand à d'autres elle avait tout repris, elle se mélange sans gêne brandy. parce qu'entre camés, on est tous amis dans ce genre de soirées. on s'invente des points communs, on se lance dans des débats philosophiques que personne d'autre ne saisit, et on boit à la santé d'un inconnu qu'on ne reverra jamais.
parce que demain est un autre jour. demain, il fera jour.
et les iris papillonnent, jusque là-bas. ils effleurent des corps, interceptent des élans de friction. ils se heurtent à des scènes qu'ils ne devraient sans doute pas voir.
à des visages illusoires.
quand l'imagination tentait encore de se raccrocher à l'espoir.
la perception semble abstraite dans le nuage brumeux qui plane sur l'endroit. elle se confirme pourtant quand ce sont les pupilles et le sourire rieurs de max qui poignardent brandy dans le dos. ses airs narquois ne trompent pas.
elle t'avait toujours juré d'être là max. de te regarder le jour où ton heure aurait sonné. où ce serait à toi de sombrer. sans doute qu'elle avait dû prier tous les dieux pour espérer te voir tomber la première. un genou à terre.
le majeur est levé dans sa direction. elle n'en a que faire la reine toute désignée de ton propre enfer. la sorcière des temps modernes qui distillait son venin en misant sur la patience.
là, droit devant. aminn.
relique d'un passé qui avait fuit, avant même qu'elle n'envisage de franchir le pas vers la guérison.
aminn. à la silhouette fantomatique. porteuse des promesses de pacotille.
de celles qui la poussent vers la sortie. parce qu'ils n'auraient jamais dû se recroiser. comme ils n'auraient jamais dû être séparés. sauf que leurs vies entremêlées avaient capoté. et avec elle, leur avenir avait été scellé.
pourtant, t'oublies pas brandy que c'est lui qui avait filé. lui, qui avait déconnecté. de toi, de vous, de tout.
à son tour, elle voudrait se tirer. elle devrait se tirer. et elle n'en fait rien quand, de nouveau, son esprit rebelle s'impose. la forçant à entamer une ascension vers le vide.
jusqu'à un aminn qui n'avait plus rien de celui qu'elle avait connu.
dans sa mémoire, il portait sur lui le prestige des sportifs dont le destin tout tracé brillait déjà aux yeux de tous. dans sa mémoire, il était beau. sublimé par les rails et l'euphorie des montées incandescentes. dans sa mémoire, il était encore à part, quand il était le seul à savoir la faire vibrer.
ce soir, il était comme tous les autres. beaucoup trop semblable à la marée humaine de gosses en décadence. parce que les riches n'ont rien de plus que vous, hormis le fric. celui qui ne les rend pas meilleurs, ni imperméables aux addictions pavant votre route.
traînant sa carcasse jusqu'au bar, c'est un shot de tequila dont elle s'abreuve. avec l'objectif vain de faire passer la pilule. elle n'annihilera rien celle-là, elle est comme un mauvais trip.
et il est toujours là, juste derrière elle. isolé sur une banquette à proximité d'une table présentant un panel de poudre aux allures du paradis. tu sais pas si c'est pour l'un ou pour l'autre que tu te retournes. la volte-face qui ne servira pas tes intérêts. que ce soit dans le premier ou le second cas.
t'as une sale gueule rhiad.
une touche d'amertume. un soupçon de vérité.
parce que quand il est parti, la chute a été raide. trop rapide. et la mélancolie qui se dessine à la vue de ses traits est irritante. le passé doit rester au passé, et ne jamais revenir se conjuguer au présent.
sauf que t'as piqué brandy. en plein dans la veine. sans mesurer ce qui en découlerait pour ton corps décalqué et ton esprit enfiévré.


Spoiler:

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Message Sujet: Re: stoned past (aminn)   stoned past (aminn) Empty Ven 31 Juil - 16:20

Quand est-ce que les rêves se sont nécrosés sous l’crâne atrophié? Est-ce que l’gamin, jamais, n’a rêvé? Broyer du noir et briser l’espoir. La mémoire est une pièce vide. Laissée à nue, on n’y trouve plus les souvenirs. Il ne reste que la poussière de ceux qu’elle a portés par moment, et se sont évaporés par nuée d’opiacés.
Ça lui est arrivé d’vomir, d’gerber jusqu’à les faire à nouveau jaillir. Les reliques périssables de Sadek foutues au fond des chiottes ou un coin d’pisse, c’est comme ça qu’il avait essayé d’entretenir le néant que l’injustice avait laissé.
Joint au bout des ongles jaunis par la consommation, Aminn projette son pied en élan, échoue brutalement sur la pelouse mouillée. La douleur irradie partout, suinte à travers les perles de sueur qui n’ont servi qu’à l’effort dérisoire. Elle flagelle les faux-semblants qui ont donné au môme cette tentative absurde. À l’autre bout de la carcasse cambrée sous les sensations meurtrières, le ballon ralentit mollement dans la zone de corner. Plus douloureux que la chute est l’échec, et Aminn ne s’en relève pas, s’estompe sous l’herbe à peine montante.
Époumoné. Le coeur vieux et épuisé d’avoir tant écumé la route entre les tranchées oniriques et les falaises du réel, de s’être baladé indéfiniment parmi les interdits, le toxico s'agrippe aux étoiles immobiles pour s’épargner la nausée qui s’ensuit.
“ Rhiad? ”, c’est la réalité qui l’interroge, et lui bataille pour faire bonne figure sans trouver l’énergie pour redresser sa masse.
“ Putain, ouais, c’est toi. Putain mec, t’es dans un sale état. Qu’est-ce tu fous sur l’gazon? ”
On s’était pas imaginé revoir l’artiste fouler la pelouse, maudit par une inconstance-gangrène qui avait ratifié ses dernières chances de félicité. Keith lorgne sur la dépouille, entre dégoût et résignation, comme au lycée lorsqu’il exécrait l’engouement qu’Aminn éveillait bien malgré lui. Porté des jalousies d’antan, il se demande s’il faudrait lui tendre une main, à l’épave, ou le laisser se mêler à l’humus.
“ J’allais rejoindre le reste de la bande, ça t’dit? ”, main tendue à reculons, mâchoire serrée en guise de désapprobation. Keith croit qu’il accepte quand il glisse sa dextre dans la ballotante pour se dresser sur ses guiboles.
“ Merci mec ”, qu’il baragouine, absent. Parce qu’il y voit rien, il y voit flou. Camé aux synapses annihilés ne remet pas cette ombre au discours désordonné qui bourdonne dans ses tympans. Sous la membrane de ses paupières, l’iris de jais et injecté de sang ne parvient pas à s’élever sur Keith, déjà engagé dans un soliloque ininterrompu.

Ça prend vingt minutes pour qu’il retrouve un semblant de présence, avant que les ondes des caissons résonnants ne massent son cerveau nappé de fumée. Amorphe, encore en plein dans un élan volé à une latte, il fait son nid dans un coin se soustrayant à la compagnie d’un pote qu’il n’a toujours pas remis.
Il n’est pas fine bouche Aminn, malgré la tournure des événements. Il constate avec lassitude que sa vie s’est rejouée en quelques minutes, du gazon au bastion de l’ignominie. Il se marre.
“ Hé mec, t’as pas quelque chose? ”, la gueule de l’emploi, une seconde peau de nacre qui ne tarde pas à donner raison à la proposition elliptique. Sans décocher quelconque attention, le môme balance quelques sachets sur la table: “ Dix balles le rail ”.
Rhiad encaisse et la cérémonie sacrificielle s’exécute avec doigté, le reste siège sur la table en attendant preneur qui ne tarde pas à se pointer sous les textures délicates et infantiles d’une gamine.
“ C’est dix balles ”, il lève à peine l’oeil pour entendre ce qu’elle dit. “ Si t’es pas là pour consommer, barre-toi, tu caches la marchandise ”.
La mémoire est une pièce vide que les yeux dévisagent,
et il se souvient d’elle comme si elle avait toujours appartenu à un autre monde,
où lui n’était pas, où finalement il n’était plus.
 

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Brandy Hartwell;

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Message Sujet: Re: stoned past (aminn)   stoned past (aminn) Empty Dim 2 Aoû - 19:21

tellement de soirées écumées. tellement de soirées à s'amuser.
qu'ils restent entre eux ou qu'ils daignent se mélanger. ils sont de tous les plaisirs, de tous les défis.
ils ne sont pas dédaigneux, prêts à découvrir n'importe qui. jusqu'à ceux qui les repousseraient pour leurs dégaines abîmées. qu'importe, ils se fichaient bien trop de ça pour s'en offusquer. ils se suffisaient à eux-même, quand le reste du monde rechignait à les approcher.
venant se mesurer aux riches de new york, ses yeux découvraient combien elle n'avait rien à leur envier. si ce n'était le mérite de pouvoir se payer des doses par milliers. quand elle en était réduite à voler, à tricher, à supplier, à implorer. pour un semblant de charité, un élan d'amitié.
et les heures défilant, elle oublie tous ces détails qui n'étaient que poussière dans l'immensité de l'univers. elle vadrouille ici et là, se frotte à certain, papote avec d'autres. se fait des amis partout, des amis nulle part. retrouve des connaissances qui redeviendront des inconnus le lendemain.
puisque profiter de l'instant était la seule devise hantant l'endroit.
et dans ses voyages, elle est rattrapé par max. le nuage constamment au-dessus de sa tête. le boulet à sa cheville. la reine de son enfer. max qui remet sur sa route le passé qu'elle pensait avoir enterré. max qui ravive les blessures qui avaient eu tant de mal à cicatriser. qui l'avaient brisé un peu plus, lui rappelant combien personne ne pouvait supporter d'être à ses côtés pour l'éternité.
et elle s'en fait un plaisir non dissimulé. elle en sourit de toutes ses dents. lui rit au nez, en se délectant de la voir se débattre, juste sous ses yeux.
t'aurais pu rester loin de lui brandy. lui permettre de garder la liberté qu'il t'avait préféré. le snober, l'ignorer, comme lui l'avait si bien fait, il y avait de ça quelques années. sauf que c'était plus fort que toi, tu ne pouvais pas en rester là. pas quand il était à ta portée, pas quand tu pouvais lui balancer tout ton ressentiment. des doses de vérité à infiltrer, en intraveineuse.
à proximité du fantôme de ses années passées, elle se sent flancher. pourtant, en apparence, elle ne trompe personne. sûre d'elle, déterminée, telle celle qui savait où elle mettait les pieds et ce qu'elle venait y chercher.
à peine le temps d'apercevoir un échange qui se conclut et il est à nouveau seul aminn. à l'ombre d'une table qui l'aurait habituellement attirée comme une pie à la vue d'un diamant.
pour l'heure, c'est lui qui semble l'agripper. lui et sa gueule défoncée. lui et ses traits amochés. aminn qui n'en a plus de réel que le nom.
t'aurais presque pu ne pas le reconnaître. si tant est que tu n'avais pas vu le sourire de satisfaction qui avait sublimement habillé les lippes de la femme fyres. t'aurais presque pu lui échapper. sauf qu'une fois encore, t'as trébuché.
pratiquement reléguée au banal rang de potiche de la soirée, elle en vient à se demander si elle s'est réellement exprimée. il n'y a pas l'ombre d'un rapide frôlement des iris qui s'établit. pas l'ombre d'un foutu souvenir qu'ils avaient en commun semblant vriller ses pupilles jusqu'à les assombrir encore davantage. pas l'ombre d'une émotion palpable perçant le nuage de fumée qui les séparait.
juste l'indifférence et l'absence totale de culpabilité.
il ne t'a même pas regardé brandy, il t'a simplement occulté.
si t'es pas là pour consommer, barre-toi, tu caches la marchandise.
et avec un flegme époustouflant, il en remet une couche. appuyant sur une présence qui semblait lui faire du tort.
t'es sérieux ?
et comme une lionne que l'on aurait muselée sans son accord, elle s'avance. vient se poser sur le coin de la table. pour l'avoir face à elle. pour le regarder dans le blanc des yeux et voir s'il oserait encore se retrancher dans son dédain.
si la poudre n'était pas si précieuse, pour la camée qu'elle était, elle aurait tout envoyé valser. d'un geste millimétré. pour lui prouver combien sa nouvelle petite entreprise était le cadet de ses soucis.
tu vends maintenant ? tu pousses à la consommation ? belle évolution de carrière.
l'atroce schéma d'autrefois se répétait. dangereusement.
aminn, en pire.
t'étais peut-être consentante brandy, il n'avait pourtant rien fait pour t'éviter la chute qu'il avait déjà opéré. au contraire, il t'avait emmené avec lui. et t'étais tellement aveugle que, sans te poser de question, t'avais plongé.

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Message Sujet: Re: stoned past (aminn)   stoned past (aminn) Empty Dim 9 Aoû - 22:27

Ils sont aspirés par la nuit, doucement éclairés par les néons qui traversent la marée de bras levés, de cheveux rendus filasses frottant la chute des reins, de mentons baissés sur le bassin.
Aminn fixe la frénésie mélancolique qui poussent ces gens à se balancer les uns contre les autres, qui gesticulent pour que jamais les irrégularités de l’existence ne les assènent. Les prunelles comme un coup de fusil porté à blanc, vidées de ce qui tue ou du moindre élan vivace, puisqu’il les regarde véritablement sans être capable de les voir. Même s’il n’entend d’elle que le bruit de son amertume, vilipendée, l’ombre de la brune lui semble une connivence lointaine, parce qu’il y a un bout d’elle avec lui de l’autre côté de la muraille où on trouve les âmes qui ont cessé de se leurrer. Rhiad, déphasé par la chute, doute qu’elle existe alors qu’elle s’empare un peu plus de l’espace, puis qu’il distille sur son visage une attention en filigrane, tout ça depuis qu’elle oblige son regard.
Maintenant qu’elle s’est assise, il continue de se taire, de verser ses onyx inquisitrices sur la môme sans savoir ce qu’elle est venue trouver ici, ni les illusions qui ont engendré son transport. Il a pris soin d’observer l’obstacle qu’elle avait imaginé sur la table pour s’y installer, sans que cela ne provoque sa surprise parce qu’il pouvait s’y attendre.
“Tu vends maintenant ? Tu pousses à la consommation ? Belle évolution de carrière.”
Cette fille ressasse quelque chose; les reproches, le passé, et tout ce qui déjà est tombé dans l’oubli momentané, ou ce qui est semblable au déni. Affalé sur la banquette, le chiard n’a pas envie de comprendre l’intrusion, de faire comme si les choses avaient été laissées quelque part, en suspens. Des années de brimades, mais qu’est-ce que ça pouvait bien faire qu’il veuille se planter et que d’autres s’ensuivent par derrière, jugé assassin des désespérés et des suicidaires. Il avait pas non plus demander que s’amoncelle autour de son cadavre l’inquiétude des exaspérés.
C’est que les gens aiment mal l’idée de laisser mourir ceux qui vivent encore. Autant de raison pour se faire solitaire, puisque de toute façon l’héroïne rend amorphe et enraye la colère.
Il l’envoie pas se faire foutre comme il le devrait, il sait que ce soir, il aurait tout le loisir de secouer ses grolles et elle de rester sous sa semelle.
“J’ai un fond d’poche et pas d’blé. C’est une boîte, pas un couvent, lâche-moi.”
Le flegme dans le creux de la voix, qui range la belle au même titre que le premier inconnu, catégorie du d’ssous pour la Madone qu’elle surjoue.
“Prends ta dose, et casse-toi Brandy.”
Le prénom énoncé, ce souffle étranger. Et l’idée d’elle: vague, allusive, estompée. Parce que rien lui revient. Il n’y a qu’un voile de vacuité sur l’intimité immorale de jadis. Un souvenir qu’était pas fait pour rester, ne devait même pas perdurer dans le réel et qu’elle tâtait de l’ongle malgré tout. Il a toutefois remarqué à un moment que son visage était un coin hanté, sans qu’il soit capable d’y faire vagabonder l’iris.
Mais il n’y pense pas, le camé, déjà épuisé par sa vision, fatigué par les réponses qu’il s’efforce de donner. Il y pense pas, parce qu’il pense plus, l’oeil vide dirigé sur la foule derrière elle. Il transpire sans rien faire, la tête penchée en arrière et les mains sur le bide. Il éructe quelques raclements de gorge suspects.
“T’peux pas aller m’chercher un verre d’eau?”
Faiblard, la contenance foutue dans un coin de sa sale tête, le gamin à l’air d’implorer un peu de cette aide qu’il a pas été capable de donner un jour.

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Message Sujet: Re: stoned past (aminn)   stoned past (aminn) Empty Jeu 13 Aoû - 1:27

les heures après minuit étaient toujours sensiblement les mêmes.
l'état des invités à la limite de vulgaires déchets.
et pour la première fois depuis longtemps, elle était sans doute l'une des rares à avoir encore les idées claires. une aubaine quand on faisait face à l'apparition qu'on avait mis sur sa route. quand on mesurait l'impact du tremblement de terre, imperceptible pour chacun, qui semblait la ravager. même si elle était la seule à s'en sentir ébranlée.
d'un coup de baguette magique, il a disparu de son paysage. et des années plus tard, il réussissait la manoeuvre inverse. il était comme un fantôme capable d'apparaître et de disparaître à sa guise. uniquement là pour hanter les pauvres mortels qui l'avaient connu.
toi la première brandy. toi qui avais fondu pour ses beaux yeux et sa carcasse défoncée alors que tu n'étais encore qu'une lycéenne. t'étais peut-être bien la première qu'il avait attrapé dans ses filets, la première à t'être laissé posséder.
aujourd'hui, elle payait les pots cassés de sa négligence, de sa naïveté. de sa merdique existence de camée.
parce qu'il te montre combien tu n'es rien. qu'une ombre insignifiante dans l'immensité. pas même une présence dont il avait manqué, encore moins recherché.
alors elle vrille vitesse grand v brandy. s'offusque et s'exclame face à sa gueule de déterré. parce qu'elle maudit cette manière qu'il a de la traiter. même après toutes ces années.
son corps qu'elle impose, son visage qu'elle inflige à la mémoire d'un condamné.
de ses iris, tu ne reconnais plus rien. tu ne retrouves même pas une vague chimère de ce que vous aviez autrefois été. il n'y a plus rien d'autre que le vide, à perpétuité.
et c'est cette vérité qui heurte, plus encore que tout le reste. le package ayant été relégué au passé. c'est la sensation de ne plus connaître celui qu'elle avait aimé qui la fait dérailler.
alors l'acidité enveloppe ses propos. les reproches qu'elle déverse comme des milliers de vérités. à couteaux tirés. poussières parsemées ici et là, sur la langue de la môme désabusée.
là, gisant à leurs pieds.
dans le fond pourtant, elle se fout pas mal du sort de ceux qui ont choisi de se laisser couler. elle suivait le même chemin chaque jour qui passait. comme un choix de vie qu'elle avait fait depuis de nombreuses années et qu'elle revendiquait. oui, elle se fout de leur sort comme de son premier string. sauf qu'il fût un temps où son existence à lui était de ce qui comptait. et quand elle se voit ainsi snobée, elle raille pour exister. pour protester.
j'ai un fond d'poche et pas d'blé. c'est une boîte, pas un couvent, lâche-moi.
hochement de tête vindicatif.
donc tu t'es improvisé sauveur des âmes en perdition. et ça t'empêche pas de dormir la nuit ?
tu sais pas quelle comédie tu lui joues brandy. parce qu'ils savaient tous combien tu te moquais de l'espérance de vie des gens. tu sais pas quel sketch tu lui proposes, mais il a un sale goût d'arnaque.
prends ta dose, et casse-toi brandy.
l'offre est tentante, l'énonciation de son prénom brûlante.
tu veux dire comme toi aminn ? vas-y, montre-moi.
comment on fait pour se tirer sans se retourner, et pas même assumer les choix qu'on a fait ? comment on fait pour s'effacer sans dire au revoir, en laissant derrière soi ceux qui, à nous, étaient attaché ?
elle n'a pas besoin d'une quelconque dose ce soir brandy. à lui seul, il suffit à tout faire sauter. le goût n'est pas meilleur, peut-être même pire. le goût est différent, tant il ne suinte pas le reviens-y. davantage celui de la fuite, de l'adieu à l'infini.
de ses iris amers, elle le fixe quand lui ne semble pas la voir. parce qu'elle est trop vivante, là où lui est trop éteint. comme si leurs fréquences ne se rejoignaient plus. passé déconnecté.
et tout à coup, c'est son corps qui s'agite un peu plus. sa gorge qui paraît s'étrangler sous les incommodités. elle ne bronche pas brandy. et lui, il met encore les pieds dans le plat.
t'peux pas aller m'chercher un verre d'eau?
ses sourcils qui s'arquent face à la demande. parce qu'il exhibe un culot qui la fracasse.
et si je laissais le karma s'en charger plutôt. en souvenir de quoi devait-elle lui tendre la main ?
tu te figes brandy. tour imprenable. sous ton masque insondable et impénétrable. tu te protèges pour ne pas lui permettre de profiter.
de longues secondes passent, sans qu'elle n'opère le moindre mouvement. sauf que ça ne dure qu'un temps.
putain, tu m'emmerdes rhiad.
et c'est encore elle qui cède. toujours elle qui cède. et qui s'éclipse pour revenir, à peine quelques secondes plus tard, avec un verre d'eau.
s'il te venait à l'idée de te noyer avec, te gêne pas pour moi.
tu sais pas ce que tu cherches brandy. tout ce que tu sais, c'est que tu te serais fait un plaisir de lui balancer à la gueule. à la santé de votre déchéance.
concept avorté. trop bonne, trop conne.

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Message Sujet: Re: stoned past (aminn)   stoned past (aminn) Empty Ven 13 Nov - 16:37

Dans ce champ d’extase, Aminn est un prévenu qu’on a jeté dans le couloir de la mort. Il écope d’une traversée à perpétuité sous les huées enragées d’une foule d’anonymes; ils s'agrippent aux barreaux, se poussent les uns contre les autres, mais hurlent ensemble cette affreuse déception qu’il prête non sans grâce. Elle est au milieu pour proférer son jugement et hurle plus fort que les autres, ses mots sont trimballés dans un caisson de musicalité à rebours des atermoiements du reste, Rhiad, subitement, revient au présent les yeux plissés sur la gosse. “Si je les sauve comme tu dis, en quoi ça m’empêcherait de dormir la nuit?”, ça n’a pas l’air de faire sens pour lui, pas maintenant. Il se hâte pourtant d’en trouver, du sens, puis se distrait d’un reflet de lumière lui volant l’acuité le temps d’une seconde,  et enfin demande à ce qu’elle s’en aille ennuyé par l’étrangeté de cette compagnie. Quand il le fait, la vulgaire mécanique récite le patronyme retenu jusque-là entre les canines, la langue a rayé les lettres fragiles de Brandy, débusquée dans un coin de sa tête sans qu’on l’y cherche. Il la fait dangereusement crépiter sous son palais, cette façon qu’il a d’appeler son nom, de la sommer, d’être rodé pour elle quand bien même clame-t-il avoir oublié comment faire. Elle raisonne encore, les syllabes assourdissantes lui lèvent le cœur. Il est calcifié par des remembrances de lui-même, il se revoit l’appeler à des occasions différentes, elle qui rapplique et lui qui proteste d’un silence.
Il n’a pas vraiment oublié qui elle avait été, crâne lunaire sur l’oreiller ouvert vers le ciel, elle tend une main suppliante, du bout des doigts caressent le poignet. Il les observe batifoler avec sa peau, ne pas tenir leur délicatesse en se vautrant dans la supplique d’un renouveau, même habitué de la défonce ça le dégoûte un peu de la voir rafler le sol comme elle le fait. Et il n’a pas oublié s’être dit si ça continue j’vais la voir crever, j’suis pas bon avec les cadavres ça m’fait flipper, et amadoué par la fuite, Aminn a disparu.
Brandy n’a plus la bouche ouverte que pour cracher sa bile, se rappeler à lui, trahir sa fierté d’amertume. Mais la rancœur a la saveur de l’opium, et le camé encaisse l’aigre parole soutenant la tranchante rétine d’Hartwell. Il la laisse consumer son fiel, en souffler les vapeurs directement dans l’obscurité de ses poumons. Ça ne lui effleure pas l’esprit de feindre d’être désolé ou d’afficher une expression contrariée face à celle qui réclame sa diligence, d’un peu de ce foutu respect qu’elle croit mériter pour avoir partagé l’herbe de jeux du bout de ses lèvres. C’est qu’il est pas désolé. Il est même pas quelque chose. Et elle a raison, il a déjà envie de se barrer.
Il regrette déjà le mélange, celui des cachetons et d’un autre poison, ça lui provoque la gerbe et des hallucinations. La combinaison au dénouement tragique, la ritournelle mortelle, la somme de ce qu’ils sont chaque fois que les regards s’entremêlent. Disparaître était résolument un meilleur choix que celui de rester, inéluctable vérité, d’ailleurs plus virulente lorsque la môme traîne pour céder à la demande. Aminn garde l’iris sur elle, bourreau aux lignes du visage élimés qui sonde à revers cette déchéance transpirante, les perles salines trébuchent sur le sourcil, la grimace intacte néanmoins. Le moindre mouvement est une menace pour le dernier lambeau d’orgueil persistant, alors il fait preuve d’une patience chétive comme s’il devinait qu’elle allait fléchir en l’honneur du passé.
Elle finit par se décider, dressant un corps rigide, puis revient le bras tendu. Il l’a observé tout du long pourfendre le monticule humain d’un sérieux d’hérétique par contraste avec la frénésie du lieu. Quand elle s’en retourne, l’homme ne se fait pas prier, lui dérobe le gobelet et le siffle sans détour et sans égard à la dernière de ses exigences. L’eau régule doucement les turbulences intérieures, apaise les entrailles et ravive ses couleurs. “Si t’es pas là pour consommer et que j’ai aucune envie d’me rappeler le bon vieux temps, où est-ce que ça nous laisse toi et moi?”. Il se penche pour poser le verre, essuie la sueur froide de sa manche. “Tu pourrais prendre ta dose habituelle, gratuitement”, il souligne du regard les tremblements de sa main, insinuant qu’elle est aussi modique qu’il ne l’est, “en réparation du préjudice causé par ma putain d’absence n’est-ce pas? Puis on retournerait chacun à notre vie, comme si on s’était pas croisés. Mais tu l’fais pas, alors qu’est-ce que tu veux?”, qu’est-ce qu’on peut bien vouloir à la misère, dit Brandy, qu'est-ce qu'on lui veut à ce semblant d'enfer?

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Brandy Hartwell;

-- born under a red moon --
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Brandy Hartwell



laurel.
ethereal.
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28
elle offre son corps sans réserve, elle s'amourache et se détache à la vitesse de l'éclair. perpétuellement en quête de cette drogue naturelle.
elle donne le change en tant qu'étudiante en fac de psycho'. mais la vérité, c'est que ça fait trois mois qu'elle n'y a pas mis les pieds.
stoned past (aminn) Smoke-smoking
☆ ☆ ☆
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Message Sujet: Re: stoned past (aminn)   stoned past (aminn) Empty Lun 18 Jan - 2:42

aminn et brandy, ils auraient dû se contenter de se conjuguer au passé.
reléguer leur relation à hier, là où le présent était loin d'être leur allié. faisant capoter un passif déjà bien tourmenté.
t'es captive d'une situation altérée brandy. étouffée sous tes souvenirs mortifiés. t'es la poupée désarticulée soumise à la pression d'une entité aux pouvoirs démesurés.
percuter la carcasse de l'être supposément oublié semble ébranler ses barrières aux allures de forteresse. elle était grande brandy. port de tête altier, du plomb dans la cervelle. la vérité n'était pourtant pas celle qu'elle s'imaginait. pas celle qu'elle dépeignait au regard de celui qui ne l'avait pas épargné.
ses travers nouvelle génération qu'il expose, se privant de nier des faits qu'il assumait en toute sérénité.
il a l'esprit en pièces détachées. échappé le bon sens, quand elle conserve l'entièreté de sa lucidité. secours salutaire, comme une bouée en pleine mer.
si je les sauve comme tu dis, en quoi ça m'empêcherait de dormir la nuit ?
à des années lumière, il n'opère plus la moindre connexion nécessaire. elle s'irrite face à l'affrontement qui lui échappe. parce qu'elle se veut sur le ring brandy, prête à y expier le désarroi et la rancoeur mêlés. ce qu'il lui avait laissé un sale matin de janvier.
offrande d'un condamné à une gamine abandonnée. 
ça te désole de l'observer aussi débranché de toute réalité. de ne voir qu'un vieux souvenir de lui que tu n'arrives même pas à rattraper. tu le maudis de ne pas s'être retenu pour t'éviter cette entrevue parasitée.
ils s'étaient fait si rares ses moments clean quand lui était stone. tant qu'elle n'avait pas appris à être témoin de cette version-là. à communiquer avec cet homme-là.
oublie, tu comprends rien. t'es même pas en état de m'écouter.
et c'est sans doute ce qui la rend folle. ivre de soupirs désappointés. l'aubaine de le trouver là, sans rien pouvoir obtenir de lui, sans rien n'avoir à se mettre sous la dent pour finalement s'en satisfaire.
les tympans sont agressés, l'esprit enfiévré, l'organe central heurté.
la violence de son prénom sur sa langue n'est pas un mythe. des années qu'il ne l'avait plus prononcé et il parvenait encore à la toucher. ça fait plus mal qu'avant de constater les débris de leur passé commun. maigre vestige d'une époque dont elle avait tenté de se délester. sans franc succès.
parce que c'est encore toi qui tends la main en attendant de te faire grignoter le bras. encore toi qui t'écrases face à la surpuissance de son aura malgré la faible flamme qui l'animait encore. c'est encore toi, c'est toujours toi.
à croire que les printemps enlacés ne l'ont pas aidé à grandir. ne faisant que l'asservir à une cause qui la dépassait.
aujourd'hui comme hier. aujourd'hui, dix fois plus qu'hier.
vous deux, ça pue la désillusion et les promesses mortifères.
trivial puzzle dépressionnaire où les pièces ne s'assembleraient plus sans provoquer l'apocalypse.
la tension palpable est amère alors qu'il dégoupillait toutes ses balles pour en additionner les cadavres juste après.
si t'es pas là pour consommer et que j'ai aucune envie d'me rappeler le bon vieux temps, où est-ce que ça nous laisse toi et moi ?
le silence s'impose tandis qu'il déverse ses questions. un fade haussement d'épaules précédant son intervention.
alors on se contentera de n'être que la représentation de deux pauvres cons en pleine descente de leurs consommations. simple. en mémoire de vos plus mémorables envolées.
sa verve se dissipe, en même temps qu'elle prend place sur la banquette. les yeux sont perdu dans le lointain, pourtant elle l'entend encore.
tu pourrais prendre ta dose habituelle, gratuitement, en réparation du préjudice causé par ma putain d'absence n'est-ce pas ? puis on retournerait chacun à notre vie, comme si on s'était pas croisés. mais tu l'fais pas, alors qu'est-ce que tu veux ?
les pupilles opèrent un aller sans retour pour fixer la carcasse voisine. les envies l'assaillent mais elle n'en dit rien, la complotiste solitaire.
t'aurais voulu le regarder agoniser comme il t'avait trop longtemps laissé crever du manque de lui. l'étouffer de tes mains et l'écouter te supplier de l'épargner. tu lui prévoyais un destin tragique, unique profil que vous étiez certains de ne pas rater.
j'prends ce qu'il y a à prendre et tu m'reverras pas. fin de l'histoire, c'est bien ça l'idée ?
tu ne crains ni la laideur, ni la déchéance. constamment les pieds dedans, t'as appris à t'en faire des associées. bien plus fidèles qu'aminn ne le serait jamais.
une soirée. c'est bon, tu peux m'accorder ça ?
étrange vénération des hier au goût de destruction.
étrange tentation d'à nouveau goûter au sol de la désolation.

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can't go home alone again, need someone to numb the pain.
you're gone and i've gotta stay high all the time to keep you off my mind.
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Message Sujet: Re: stoned past (aminn)   stoned past (aminn) Empty Lun 8 Fév - 1:19

Tous les souffles qui lui demeurent, l’opiniâtre s’empresse de les lui voler — elle en veut à ce qui palpite sous la peau et qui inonde les cellules, elle veut l’éther, le poison, le pire en aphrodisiaque. De cet éclat ordinaire logé dans sa pupille, il s’imprime une Brandy qui convoite l’emprise synaptique et la réalité décrépie. Elle réclame ce que l’absence lui a si injustement volé, qu’il lui rende sa perte, qu’il lui remette sa chute. Et aussitôt le fatalisme lui parcourt l’échine et, nerveux, Aminn chasse d’un étirement de la nuque et d’un roulement d’épaule cette addiction d’autrefois à se foutre en l’air ensemble. Mais ça se respire dans la diatribe, ça s’hume dans leur regard absent et venimeux, cette volonté d’ardent, d’un trip à l’état pur qui se conquiert, se parachève contre la lèvre.

Ce môme qui subissait la sécheresse de ses sensations observe le souvenir qui les ranime, par la violence du désir, de l’extase en terre promise. Hartwell est apparue et quand elle s’est finalement faite distincte, elle a tissé le manque de ses longs doigts, s’est rappelée à leurs ombres bien qu’elles s’en sont allées il y a longtemps. Le gamin se contient un moment dans le silence, dernier rempart à sa résignation, l’iris adressant le vide qui n’offre point d’ancrage à la médiocrité de ses convictions. Peu à peu, les barrages de sa conscience s’effondrent, forment un halo de poussière tout autour d’eux. Les états d’âme délestés sous couvert de famine ; on se fiche pas mal de s’être barré pour éviter le pire et freiner la douleur, on se fiche de foutre à nouveau les pompes en enfer parce qu’une dose n’importe laquelle — surtout si c’est elle — est digne de la vindicte. Pour une dose, n’importe laquelle, on fout volontiers le corps dans un typhon sans espoir d’en revenir indemne. Chacun le savait, que se déchirer était là le prix de leurs évasions clandestines, lui un peu plus qu’elle et c’était probablement pour cette raison qu’il s’était montré hésitant.

Elle s’est assise à côté sur la banquette et le brun toise sévèrement l’expression imbibée de désinvolture de Brandy. Flanquée dans cette certitude éperdue, la parole emboîte le pas à leurs  cruelles effronteries d’antan. « Comme tu veux » l’assentiment palpable, déchu de sa capacité à (lui) objecter, il songe qu’il planera longtemps après pour passer l’onguent sur les meurtrissures que dessinera leur décadence.

Aminn soupire, se redresse au-dessus de la table basse, tire un sachet de sa poche et en extrait un comprimé qu’il pose devant lui. Son bras s’étire sur un verre avec lequel il écrase le médoc, d’un permis de conduire obsolète il dessine une ligne avec les miettes puis se renfonce dans la banquette. « Celui-là tu pourrais l’avaler, disons qu’c’est pour combler l’avance qu’j’ai sur toi » il hausse les épaules « mais j’suis sûr qu’tu feras pas d’manière pour une dose ». Il crible l’attitude impériale rappelant les salissures de la défonce, et s’il sait bien que ça lui est égal il aime pointer les aspérités de la falaise de laquelle ils s’élancent. « À toi l’honneur » l’amertume vibre entre les cordes vocales, l’impatience s’affirme néanmoins dans les abîmes.

Les vertèbres se rompent sur le chemin de poudre, le spectacle ne manquant pas de faire sillonner de mauvais présages dans les alentours, Brandy se redresse enfin.« J’te préviens Hartwell, peu importe la merde dans laquelle tu t’mets ce soir, j’en aurais rien à foutre, j’hésiterais pas à m’barrer pour t’laisser seule avec les ennuis qu’tu propages, deal? », c’est la confession évidente et à la fois singulière d’un pauvre type qui peine avec sa propre misère. Aminn, mauvais fossoyeur, pour lui-même et les macchabées de son engeance.
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