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 Light up | Ambroise #2

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Message Sujet: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Mer 7 Oct - 15:37

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La nuit était tombée sans un regret. Les nuages avaient perdu de leur sublime pendant que le prêtre s'aventurait dans la dangereuse New-York. Vêtu d'un jean troué, d'une chemise à manches courtes et d'une veste en cuir noir, il avait l'air ... de respirer. La soutane lui allait bien au teint mais elle contrastait avec l'aspect de son âme. Le seul réconfort de l'habit de messe était sa couleur : noire. De temps en temps, Carmin quittait son cocon et partait vivre dans le centre de New-York. Si l'on venait à le surprendre, sa couverture était déjà prête : il s'agissait de Tybalt. Ce jumeau inventé de toutes pièces était le reflet de la personnalité qu'il cachait aux yeux de ses paroissiens. Là, quand il quittait le domaine fleuri de l'Eglise, il pouvait enfin respirer l'air rempli de nicotine qu'il aimait tant. Ses doigts tournaient autour d'un canif. Le sang pouvait couler ce soir, c'était certain. Et s'il le fallait, Père Fletcher tiendrait une prêche sur les événements qui avaient eu lieu la veille. Carmin aimait l'ironie, il en vivait.

Mais les choses avaient mal tourné. Celui qui était sorti pour se divertir dans les mauvais quartiers, celui qui avait bu une bière avec une fille qu'il ne comptait pas payer pour qu'elle preste ses services, s'était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. A la sortie d'un bar, deux hommes complètement beurrés se tapaient dessus. La prostituée riait de la scène et invita le blondinet à intervenir. "T'as pas dit que t'étais curé ou un truc dans le style? Va prêcher la paix mon mignon." Sa voix rauque de fumeuse... ou de tailleuse de pipes? empestait la connerie. Carmin se demandait alors ce qu'il avait voulu faire en traînant auprès d'elle. Mais alors qu'il partait sans demander son reste, pressé d'aller s'encoquiner à l'intérieur d'un bar miteux, la voix grésillante résonna à nouveau. Elle invita les deux gaillards à se déchaîner sur un prêtre. Cela suffit à attirer leur attention sur Fletcher qui marchait rapidement, en direction d'une avenue plus fréquentée. Cependant les deux le rattrapèrent plus vite que prévu et plusieurs coups lui furent assénés sans qu'il n'ait rien fait pour.

Karma.

Voilà ce qui traversa l'esprit de Carmin. Il ne croyait pas à ces foutaises et pourtant, rien d'autre ne justifiait ce qui lui arrivait. Ou alors était-ce une ironie divine? Un coup le propulsa en arrière et son épaule se déboîta, lui arrachant un cri qui alerta les passants à quelques mètres d'eux. Le visage de Carmin était quasiment intact. Son arcade s'était un peu ouverte et cela lui donnait un charme qu'il put deviner quand la secouriste passa un bras sous l'épaule encore valide. Elle donna le nom de l'hôpital et resta près de lui, désinfectant la petite plaie. "Rien de grave! Mais un médecin doit examiner votre épaule pour remettre tout en place et vérifier que rien ne s'est cassé." Il ne prit pas la peine de sourire à la new-yorkaise dont l'accent l'irritait. La douleur le rendait moins affable et moins hypocrite qu'à l'usure. Une chaise roulante l'entraîna jusqu'aux urgences. Cela aurait pu s'arrêter là, tranquillement, sans réel heurt mais un brancard le heurta et le canif avec lequel il jouait précédemment, rangé à la va-vite dans la poche avant de sa veste, perça sous le choc et vint se planter juste à l'endroit qui faisait mal... déjà. "Mmmmh, fuck!" Et comme si le karma ne s'était pas déjà assez moqué de lui aujourd'hui, son regard accrocha celui du médecin qui se dirigeait vers lui. Ambroise. "Fuck." souffla-t-il à nouveau. Sa bouche était tordue dans une grimace de déplaisir qui pouvait être due à la douleur autant qu'à la vue de celui qui tenait le dossier rempli par la secouriste.  
‹c› Vanka
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Sam 10 Oct - 10:49

« Bonsoir à toi aussi » Il y avait certains mots qui étaient plus faciles que d’autres à lire sur les lèvres, à défaut de les entendre pour de vrai. Marshall avait fait répéter au moins deux fois l’identité du patient à sa collègue secouriste afin de ne s’assurer qu’il ne s’agisse ni d’une plaisanterie, ni d’une mauvaise coïncidence : mais hélas, il n’en était rien. Ainsi une fois de plus, les mauvaises herbes repoussaient toujours, mais trop vite à son goût, le fléau angélique n’avait pas encore franchement eu le temps de lui manquer depuis leur récent échange. A ceci près que, tout de blanc vêtu, il ne pouvait pas se permettre de lui manquer ouvertement de respect ou de se moquer de lui. C’était dommage, mais il avait pris le temps de mobiliser tout son self-control (savant mélange entre bienveillance et professionnalisme) avant de partir en quête du blessé : il tenait trop à son boulot pour risquer de jouer à l’abruti. Ah, tu parles d’une surprise, au beau milieu d’une nuit qui commençait déjà bien à avancer ! L’avantage était qu’avec une épaule luxée, les choses iraient vite : il s’en débarrasserait le plus rapidement possible, il n’avait pas une éternité à perdre à écouter d’autres jeux de mots agaçants ou autres jérémiades. Avant de récupérer la chaise roulante et le calembour ambulant, il avait pris le temps de jeter un coup d’œil à la radiographie qu’il avait dû avoir dès son arrivée – puisque c’était la première chose à vérifier avant d’imaginer manipuler l’articulation déplacée. Les choses iraient effectivement vite. Il expliqua en agrippant les poignées du fauteuil, en avant toutes : « Navré mais aucun autre docteur n’est disponible pour le moment et il vaut mieux éviter d’attendre des heures avec une épaule démise. » Déjà parce que cela lui éviterait de croiser son visage à chaque fois qu’il mettrait les pieds dans le couloir, ensuite parce qu’il était effectivement plus sage de ne pas attendre que les muscles aient eu le temps de complètement refroidir et se contracter autour de la blessure. C’était effectivement la folie, cette nuit : les couloirs grouillaient comme une fourmilière. Lui était habitué à courir à droite et à gauche et à faire marcher à la fois sa tête et ses mains aux heures auxquelles les citoyens lambda dormaient, il était habitué (préférait presque travailler de nuit d’ailleurs) et donc il était tout sauf dans les vapes.

« La douleur, sur une échelle de zéro à dix ? Zéro aucune douleur, dix la pire douleur imaginable. » Il demanda sur un ton à la fois habitué et très machinal alors qu’il tirait le rideau derrière eux. Fletcher lui était insupportable jusqu’au plus profond de son être : mais une fois de plus ici il n’avait décemment ni le droit ni l’envie de se comporter comme un barbare, alors il allait juste essayer de faire son travail comme avec n’importe quel patient. « Je n’ai pas vu de fracture, il expliqua avec la même intonation : ton épaule est luxée, je vais la remettre en place. C’est rapide et ça va te soulager. J’ai besoin que tu retires ta chemise s’il-te-plaît. » Deux choses qu’il n’aurait jamais pensé avoir à lui dire : s’il-te-plaîtd’une part, simple politesse machinale une fois de plus ; mais surtout il n’aurait jamais imaginé lui demander de se déshabiller. « Qui a osé ? Tu t’es battu, Fletcher ? » Il demanda en le laissant dans le même temps obtempérer, lui rangeant dans une des poches le stéthoscope noir abandonné autour de son cou – là il ne lui serait d’aucune utilité. Lui avait toujours rêvé de lui coller son poing dans la figure (c’était un fait qu’il ne pouvait nier, ça s’était déjà produit alors ils étaient encore tous jeunes d’ailleurs), mais la question était d’utilité réelle : son arcade était ouverte, il avait besoin de savoir à quel point il devait être vigilant. Personne ne voulait que l’adorable prêtre ne reparte avec un vilain traumatisme crânien passé inaperçu, pas vrai ? Pour le reste, Fletcher n’était pas franchement en tenue qui laisserait supposer qu’il était plutôt en train de faire un football américain. La fripouille pouvait bien occuper ses nuits comme bon lui semblait : rien ne l’aurait étonné.
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Sam 10 Oct - 16:35

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Fussent inverties les situations, Carmin n'aurait pas hésité à profiter de son ascendant sur le patient en piteux état. Ecraser les autres faisait partie de sa nature. Toutefois, il était certain, que le prêtre pouvait jouir de certains privilèges en tant que membre du clergé. S'il n'en abusait pas, ce n'était pas par manque d'envie mais pour ne pas se faire griller ou pire, être mis en probation. Dès lors, Ambroise, devait être soumis à cette même autorité supérieure qui lui imposait de demeurer courtois avec le blessé qui avait pénétré les lieux. Un "bonsoir" en guise de réponse, le médecin feignait de ne pas avoir envie de jurer lui aussi. Pourtant, Fletcher n'était pas idiot. Il savait que son camarade de lycée aurait dû préféré se faire greffer un rein plutôt que de s'occuper du cas du blond.

"Qui a dit que je voulais un autre médecin?" S'il devait souffrir ici, autant qu'il y prenne du plaisir, non? Torturer Ambroise adoucirait certainement sa peine. Néanmoins, cette peine demeurait bien présente. L'épaule avait changé son axe et le moindre mouvement provoquait un haut le coeur à son propriétaire. Mais ce qui le tracassait, c'était le canif qui était venu se planter dans sa chair, au travers de ses vêtements. La plaie n'était évidemment pas visible. Toujours habillé, le sang ne se faisait pas voir au travers de la veste en cuir. L'infirmier qui lui avait fait passer sa radio avait à peine remarqué que le patient avait du mal à marcher, trop occupé à scroller sur sa tablette à la recherche d'un autre dossier. Cette entaille était plus vicieuse que l'épaule luxée. "J'en sais foutre rien." Agacé par la douleur, il redevenait le Tybalt d'antan, celui qui était tranché, celui qui ne se cachait pas derrière ses airs de curé sanctifié. "Entre 6 et 7, je suppose." En vérité, il aurait probablement dit 3 avant de se planter le canif dans le torse. Mais là, ça le brûlait. Il espérait ne pas s'être déchiré quelque chose. Un prêtre handicapé, cela serait difficile à justifier au presbytère. La douleur était vive. Il avait tendance à la diminuer pour ne pas passer pour une mauviette devant son ennemi préféré.

Lorsque Ambroise expliqua qu'il n'avait rien vu sur la radio, Carmin explosa d'un rire agressif. Il secouait la tête tandis que le médecin continuait à parler. "C'est pas ça le souci, Doc'!" Mais comme Amrboise lui avait demandé de se dévêtir, le blond ne se fit pas prier. En retirant sa veste, le sang apparut comme par magie. "Ouais, je me suis battu avec l'incompétence du personnel d'ici." Il regardait les infirmières et infirmiers d'un air mauvais avant de s'expliquer. "J'avais un vieux canif dans la poche de ma veste, il a dû s'ouvrir et quand l'empoté qui passait près de moi m'a bousculé avec son brancard, la lame s'est enfoncée." C'était tellement ridicule que ça avait l'air inventé de toutes pièces. Mais Carmin avait une preuve pour appuyer ses dires : la radiographie. Jamais il n'aurait pu entré en salle de rayons avec le canif enfoncé dans sa poitrine. Il retira sa chemise lentement, en évitant les mouvements trop amples. "Cela fait longtemps que je ne me suis plus battu Ambroise, qu'est-ce que tu t'imagines?" Il était sec. Bien que le goût de la bataille lui manquait quelque peu, il ne se permettait pas de pareils excès. Désormais, les joutes étaient uniquement verbales pour le faux prêtre. Il avait juste encaissé et fui. C'était encore pire à assumer. Mais en homme de foi, il ne pouvait pas agir autrement. De là à tendre l'autre joue, il ne poussait pas son hypocrisie aussi loin. Puis surtout, pour rendre un coup, il faut avoir le sentiment que cela aidera notre cause. Les deux ivrognes de ce soir l'auraient défiguré sans trop de peine.
  
‹c› Vanka
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Lun 12 Oct - 11:13

Le rottweiler aboyait très fort, risquait de lui mordre les doigts s’il avait le malheur d’approcher au mauvais moment, vomissait son venin et sa colère à tout va… Tout ce qu’il pouvait cracher n’atteignait pas Ambroise, habitué aux patients lourds et pénibles, revendicateurs, agressifs. Il pensait régulièrement que le blessé très mécontent n’avait qu’à prendre ses clics et ses clacs, et en l’occurrence que le personnel mécontent ne supplierait pas le religieux de rester pour qu’on lui rafistole sa figure barbouillée en pourpre ou son épaule démise… Mais il resta impassible et pour une fois Fletcher lui glissait dessus. Il n’était pas tout à fait persuadé que cela durerait toute la nuit encore (puisqu’il était la première limite à sa patience) mais il n’était pas question de s’attarder plus longtemps que son cas ne le nécessitait.

Il était compatissant, Ambroise. Bienveillant, humain, indulgent, prévenant. A une exception près qui qui se tenait assis devant lui à présent torse-nu, une lame plantée dans le pectoral. Tout à fait franchement, en temps normal il aurait éclaté de rire sans nullement se retenir de se moquer de la maladresse du blond. Les lieux, la tenue, son poste le lui interdisaient : dommage. Il se contenta d’arquer un sourcil surpris, habitué aux histoires abracadabrantesques. Ca ressemblait en effet à une vilaine excuse (les patients honteux étaient plus qu’imaginatifs) mais pour une fois, il voulait bien croire que c’était véridique et pas une énième baliverne de la part du Roi de la manipulation.

Il pensa très fort qu’il n’avait qu’à refermer correctement sa lame, l’abruti. La précaution aurait été de ne pas ranger le canif sans le replier à fond, la blessure ne se serait jamais produite et par conséquent cela le propulsait tout droit au rang d’unique empoté de l’histoire.

Puis l’urgentiste pensa l’instant d’après très fort : oh mais quel con ! Si la lame avait été suffisamment profondément il allait se provoquer tout seul comme un grand un pneumothorax. Oh-le-con. Si la plaie touchait la plèvre, c'est-à-dire la membrane autour du poumon, il risquait de se retrouver avec ledit poumon complètement ratatiné par l’air qui se serait infiltré tout autour, il faudrait le drainer si c’était assez conséquent et le garder en surveillance bien plus longtemps que prévu. Tout sauf ça. Le couteau n’était pas bien grand, avec un peu de chance il n’aurait pas été plus loin que la couche graisseuse et musculaire. La fréquence respiratoire du mutilé semblait tout à fait convenable, c’était un premier point positif. Se fiant à son œil de clinicien, le brun ne s’affola pas. Il prendrait le temps de lui mettre un coup de stéthoscope voire de contrôler avec une radiographie des poumons une fois la lame retirée… Et suffisamment éloignée de ses doigts de détraqué, aussi. Qui sait ce qui pourrait traverser l’esprit diabolique quand il ne se retrouvait plus en position de force ? « Ne bouge pas et évite les grandes inspirations, je reviens »  Le calme olympien n’avait pas été ébranlé pour le moins du monde, il espérait toutefois que l’esprit contradictoire n’aurait pas l’idée d’inspirer à pleins poumons juste pour l’embêter. Et donc Ambroise l’abandonna vingt secondes, revint tout de suite après avec un comprimé blanc et un gobelet en plastique rempli d’eau. « Pas d’allergie, pas de problème de santé particulier en temps normal ? » Il ne pouvait décemment pas le laisser agoniser la bouche ouverte sans avoir pris le temps de vérifier qu’il ne ferait pas un œdème de Quincke prévisible… Non ? « Avale-ça, c’est un antalgique : paracétamol et opiacé » Il le laissa comme un grand libre de disposer comme bon lui semblait dudit comprimé (à sa place il aurait pris un temps de réflexion pour ne pas prendre trop de risque de se faire empoisonner par l’autre, mais son intention à lui était simplement de se débarrasser du blond le plus rapidement possible) ; ganta ses mains d’un geste machinal, récupéra plusieurs compresses et s’installa à sa hauteur sur un tabouret roulant. Si on lui avait dit qu’un jour il se retrouverait tout à fait concentré sur le torse-nu de Carmin Fletcher…

Le canif n'était pas planté tout droit (une chance), il ne l’imagina pas bien long, le maladroit aurait peut-être un peu de chance dans l’idiotie de sa blessure.  Il divagua en restant concentré sur la lame entre ses doigts, il ne l’avait pas encore mobilisée. « Pour te répondre : je ne m’imagine rien, tu mènes ta vie comme bon te semble et je me contente de faire mon travail. J’ai besoin de savoir si tu t’es battu ou fait agresser, si tu es simplement tombé dans les escaliers parce qu’en fonction, j’aurais des questions un peu différentes. Ton arcade est ouverte, ta tête a-t-elle tapé sur quoi que ce soit ? » Son agressivité était agaçante, mais il arrivait encore à faire pleinement abstraction de la chose. La lame du canif était très loin des gros vaisseaux et du plexus nerveux le plus proche, plantée franchement en biais, elle n’aurait touché que le muscle, tout au plus. Parfait. Il récupéra les compresses d’une main, empoigna le manche du canif de la main droite – et sans bouger, prit le temps de poser ses yeux noisettes dans ceux du prêtre… Ca avait quelque chose de salement grisant, cette position-là. Il n’était pas tordu au point d’avoir envie de la pousser plus loin (quoi que…). Il ne le ferait pas c’est certain (tant pis), mais avec un peu de chance Fletcher s’en inquiéterait un peu. « Expire à fond », il ordonna, tira soudain doucement la lame en prenant soin de respecter aussi parfaitement que possible le trajet inverse, plaqua aussitôt les compresses sur le torse et la plaie sanguinolente. Pas si large mais profonde, et ça saignait suffisamment pour le laisser supposer qu’une veinule avait été perforée au passage – rien d’affolant. « Ca va toujours ? » Sa main droite gantée était toujours armée de la lame cramoisie, elle avait coulé ici et là sur le carrelage glacé. Franchement, il ne manquait plus qu’il lui fasse un bon gros malaise vagal.
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Mar 13 Oct - 10:53

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L'impassible et le rottweiler. Voilà la légende de ce conte de Lafontaine. Le chien enragé était effectivement entaillé et se comportait, comme toujours, tel un homme touché par la peste. Pourri de l'intérieur, il laissait sa puanteur se dégager par son verbal indélicat. Au lieu de se taire pour laisser le docteur l'examiner, au lieu de faire profil bas pour ne pas exaspérer celui qui devait le soigner... Carmin continuait à tirer le diable par la queue. Ambroise semblait perplexe et cela agaçait son camarade. Depuis quand s'étonnait-il des agissements de son semblable? Depuis quand cela avait-il de l'importance pour le Docteur Marshall ? Carmin fulminait et jubilait... il était sur le territoire de l'autre. Mais sur ce territoire sacré aux yeux du brun, ce dernier ne pouvait faire un seul faux pas, n'est-ce pas? Les yeux remplis d'un pétillement vicieux, il devait néanmoins se retenir : la douleur était réelle. Et s'il voulait s'en débarrasser, peut-être qu'il valait mieux la fermer... pour une fois. En était-il capable ? Difficile de se projeter suffisamment loin que pour envisager une réponse positive à la question.

« Ne bouge pas et évite les grandes inspirations, je reviens » Carmin arqua un sourcil. "Bah ouais, je bouge pas... parce que j'avais l'intention de partir pour aller à une course de natation là maintenant. " Il grogne sans rien ajouter tandis que l'autre part sans plus écouter ses conneries. Après tout, il avait mieux à faire que d'écouter Carmin déblatérer sous le coup de la rage. Doc' revient avec des pastilles à la main. "Tu cherches à m'empoisonner? " La question d'Ambroise demeure professionnelle. Il doit rester pro. Et c'est ce qui pousse de plus en plus Carmin à vouloir le faire commettre une erreur. C'est viscéral. Il a ici l'opportunité d'agir réellement mal. "Rien. Passe la came. " dit-il en tendant la main et en souriant à une des infirmières qui passe derrière le médecin. Le blond avale tel que demandé, sans une seule hésitation. Craindre l'empoisonnement? Venant d'Ambroise? L'idée est hilarante. Un agneau tel que lui ne pourrait préparer un mauvais coup, c'est impossible, improbable. Ambroise est trop gentil derrière ses aboiements en direction de son rival. Le prêtre sait pertinement bien que si son tendre ennemi s'en prend à lui, c'est uniquement parce qu'il est poussé à bout par Fletcher.

Soulagé de voir que le professionnel de la santé semble ne pas être inquiet devant la plaie qui s'offre à ses yeux, Carmin le laisse tripoter son torse. " N'y prends pas trop de plaisir Doc', je suis un homme de foi." Il sourit de son sourire vert. Les accusations supposées sont balayées d'un revers de main. Carmin soupire. "Je ne me suis pas battu. Je me suis pris un coup... ou deux. Mauvais endroit, mauvais moment. " Froidement, il dévisage l'interrogateur. Sa manière d'être, aussi détestable soit-elle, a toujours été franche. Il ment toujours par omission et souvent par perversion. Mais quand le mensonge n'est pas l'air qu'il respire, Carmin est cruellement honnête. Et là, fierté mise de côté, il n'a plus de raison de taire la vérité. "Aucune idée, j'étais plus occupé à ramasser qu'à faire l'inventaire des trucs que mon corps heurtait. " Il a cette voix méprisante, accusante. Comme si le docteur était fautif de faire son travail à la lettre. Et c'est justement sur ce point que Fletcher veut appuyer.

Nez contre nez, Tybalt le regarde droit dans les yeux. Il inspire tel que prescrit, plongeant son regard dans celui trop brun de son soignant. La lame sortit, piquant la chair déjà agacée par l'entaille. " Ouaip, t'as des doigts de gonzesse chaton." C'est plus fort que lui. Grisé par l'antalgique et la lame retirée, il est d'humeur à taquiner son bien aimé ennemi. "Et maintenant quoi? Le protocole veut que tu me surveilles pendant combien de temps? " Carmin n'est pas idiot. Il sait qu'il y a des règles. Mais il sait aussi que le Doc' préférerait se débarrasser de lui au plus vite. Sauf que Carmin est là. Et tant qu'à être ici, il préfèrerait lui rendre la vie difficile, juste comme ça, pour renverser le cours de cette soirée qui avait mal commencé. "Si je signale que j'ai encore des douleurs, tu dois encore m'ausculter? " Il ne sourit pas. Son ton est presque convaincant. Qui ne le connaît pas pourrait le penser souffrant et inquiet de son sort. Mais Carmin est vil. Son but n'est pas sa guérison, plus maintenant. "Ou alors je peux partir et payer? J'ai un chèque, vous rendez la monnaie? " Insistant bien sur le terme chèque, Carmin sent la noirceur l'envahir. Il n'a pas le chèque de la maman Ambrosio mais il donnerait cher pour se le procurer et provoquer la bête. Néanmoins, ne pas l'avoir ne signifie pas qu'il ne peut pas prétendre que si et s'amuser à le faire croire à son interlocuteur.
  
‹c› Vanka
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Lun 19 Oct - 11:23

« Désolé de te décevoir mais je préfère les brunes » Il divagua impassiblement en étudiant le trajet de la lame usée avant de la retirer sans plus de précipitation que cela. Quand bien même il fût intéressé par la gente masculine – ce qui n’était pas franchement le cas, ces demoiselles lui faisant déjà bien suffisamment tourner la tête – il aurait préféré être foudroyé que de commencer à craquer sur le torse nu de cette andouille de Fletcher. Ses préférences en fait étaient surtout à une brune en particulier, mais il n’était pas obligé de l’en informer. Le sujet de la conversation était aux blessures potentielles du prêtre de pacotille, et plus vite il le recentrait dans le vif du sujet, plus vite ils auraient terminé. L’urgentiste nota le traumatisme crânien potentiel (franchement il ne l’aidait pas beaucoup, mais c’était archi-prévisible), posa sur la tablette derrière-lui la lame pleine de sang en train de sécher, appuya des compresses rapidement souillées d’hémoglobine sur la plaie encore béante, le tout en ignorant plus que royalement les taquineries acerbes. Ses doigts étaient habiles car habitués, c’était une certitude. Curieusement Fletcher réussit l’exploit de lui arracher un sourire et il arqua un sourcil un brin provocateur : « Tu n’as pas idée, tu n’as encore rien vu » Mais il ne lui offrit guère plus longtemps le moment de distraction, s’écarta de lui quatre ou cinq secondes le temps de sortir de l’un des tiroirs une seringue, du fil et son porte-aiguille, un anesthésique local. Alors qu’il préparait le matériel avec des gestes machinaux, les mêmes mouvements répétés quasi-quotidiennement, il se retrouva bien forcé d’écouter les jérémiades piquantes de son camarade adoré. Il était clair que le blond angélique était suffisamment tordu pour ne pas se soucier vraiment de son sort, mais Ambroise s’était promis que les perches qu’il lui tendait ne l’atteindraient pas. « Les douleurs sont logiques, il expliqua bien sagement (puisque tu t’es automutilé soi-disant par maladresse, espèce de crétin), mais si elles augmentent en intensité ou se modifient, si tu ressens des difficultés pour respirer, dis-le moi. Je te fais quelques points, je remets ton épaule en place et tu pourras rentrer. En tous cas je ne vais pas te garder en observation toute la nuit, je ne suis pas inquiet. » En essayant d’être le plus objectif possible, promis, en essayant de ne pas juste se répéter que le détestable blondinet était de toute façon increvable. Il espérait qu’il n’aurait pas la bonne idée de se cogner contre allez-savoir-quoi juste pour l’embêter.

Rien que pour la discussion anormalement houleuse qu’il avait eue avec sa mère juste après l’épisode du chèque exorbitant – chèque qu’il persistait à croire tout simplement malignement extorqué par Fletcher – ; il le fusilla d’un regard très noir… Mais pas plus qu’une seconde. Il se ressaisit bien sagement l’instant d’après, pensa que son interlocuteur n’était pas franchement dans une position de force pour avoir un tel loisir de le provoquer. Lui redevint tout à fait calme : « Tu n’as pas peur des piqûres au moins ? » Et sans attendre la réponse, retira les compresses, se reconcentra sur la plaie, désinfecta rapidement, injecta une bonne dose d’anesthésiant dans chacune des berges sanguinolentes. « Ça peut brûler un peu » Il espéra son indifférence un poil agaçante, hésita à rétorquer qu’il se contentait de réparer et qu’il n’était donc pas dans ses habitudes de vider le compte en banque de ses fidèles (ou patients), qu’au moins Fletcher aurait plus que les réserves financières suffisantes pour payer ses soins. Il n’en fit finalement rien, échangea la seringue contre le fil et le porte-aiguille, couturier habitué des cuirs dégoulinant de sang. Il vérifia que l’anesthésie locale avait bien pris. La plaie était profonde mais linéaire, elle ne présenterait aucune difficulté. « Pour te répondre, je suis médecin et pas responsable des carnets de chèques, n'hésite pas à plutôt poser ces questions aux secrétaires. » Strictement aucune agressivité dans la voix, alors qu’au même moment il piquait dans la chair rougeoyante pour faire des premiers points en profondeur pour rapprocher les berges béantes.
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Mer 4 Nov - 10:04

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Ambroise préférait les brunes. Cette phrase ne tombait pas dans l'oreille d'un sourd. Tout un tas de mauvaises blagues lui passaient dans l'esprit. Mais la seule chose qu'il répondit fut "Je pourrais me teindre pour toi." avec son sourire mauvais. Carmin ne ferait jamais rien pour Ambroise et encore moins se travestir. Mais cette soirée à l'hôpital était sous le sceau de la folie momentanée. Il se comportait avec le médecin comme s'ils étaient amis de longue date. Et en vérité, tous les deux se connaissaient depuis longtemps mais l'amitié n'avait pas été au rendez-vous. C'était une perte pour chacun d'eux car leur esprit vif et leurs traits de caractères combinés auraient pu faire fureur. Ambroise, s'il avait tendu une main envers le jeune Carmin, aurait-il pu le détourner de ses mauvaises aspirations ? Nul ne le saurait jamais. "Tant que tu ne bâcles pas ton travail uniquement parce que c'est moi, je ne vais pas me plaindre de ne pas passer la nuit à tes côtés. " Le côté mauvais de Carmin n'était jamais loin. Et bien qu'il n'était nullement en position de force, il aimait trouver des manières de renverser les choses. "Tu sais que je spécifierais que nous nous connaissons et que tu ne m'as pas dans ton coeur avant de partir, histoire que s'il m'arrive malheur, tu en sois tenu responsable pour faute professionnelle. " Ou faute personnelle? Carmin jubilait de pouvoir lui faire des menaces. Ambroise n'était-il pas lui aussi venu sur le lieu de travail de son ennemi pour le mettre en garde et pour critiquer ses manières de faire? C'était de bonne guerre. Maintenant, l'intervention du brun était bien plus justifiée que celle de Carmin mais il n'avait que faire de cela.

La question sur les piqûres était purement rhétorique. Avant même que le blond ne puisse se targuer d'être un homme et de ne pas partager les mêmes peurs que son interlocuteur, l'aiguille traversa sa peau. Il serra les mâchoires, refusant de satisfaire le docteur en lui montrant que ce bourreau lui avait fait mal. "Tracasse, je survivrai." Il défiait l'autre du regard avec une force agressive dans l'oeil. Mais le produit le brûlait effectivement et c'était tout sauf plaisant. Alors pour rendre cela moins agaçant, Carmin chercha à réveiller la bête qui sommeillait en son adversaire. Là, trop propre, trop poli, il était encore plus emmerdant que d'habitude. Il était temps de lui rappeler que son patient était Carmin Fletcher. Mais le rappel du chèque et le sarcasme à son sujet laissèrent Ambroise de marbre. Alors Carmin décida qu'il était peut-être temps de clore leur échange et de rentrer chez lui. Si le brun ne réagissait pas aux provocations et si lui était soigné, autant ne plus rester dans cet environnement maladif. " Ok, Doc. Je vais aller régler ma dette et me tailler." Adoptant volontairement un vocabulaire d'adolescent, il se leva sans vaciller, reprit sa veste sur son épaule et partit en direction du secrétariat afin de récupérer ses documents d'identité.
  
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Dim 29 Nov - 17:00

Malheureusement pour lui, Carmin Fletcher avait une petite dizaine d’années de retard pour ce qu’il s’agissait de tester le sang-froid de l’urgentiste concentré dans ses tâches. Il était plus qu’habitué, avec l’expérience : aux patients exigeants, à ceux rendus exécrables par la douleur et les angoisses, à ceux revendicateurs, à ceux qui savaient bien mieux que lui,  à ceux qui changeaient d’avis comme de chemise, à ceux qui basculaient rapidement dans la vulgarité et l’agressivité...  Il était dans son environnement, Ambroise. N’en déplaise à Fletcher : il savait de quel bois il était bâti, il était prêt depuis l’instant où il avait reconnu ses traits hélas familiers, il ne lui laisserait pas le loisir d’amocher tout le professionnalisme dont il était capable. « Tu n’as rien à craindre, je ne fais aucune distinction entre mes patients et j’applique toujours la même rigueur. » Les mains occupées à le recoudre, gestes machinaux ne nécessitant plus la même concentration qu’aux débuts, la voix dégoulinante d’une neutralité bienveillante. Cela l'incitait d'autant plus à poursuivre sur la même lancée qu’il devinait tout ce que le blond le trouvait pénible à mourir. « Je peux comprendre tes inquiétudes éventuelles, mais très honnêtement je n’aurais aucun intérêt à te soigner comme un boucher et à ce que tu reviennes très rapidement. » Parce qu’il n’avait clairement aucune volonté d’affronter à nouveau ses rictus stupides et ses sarcasmes horripilants. Il avait cessé de prier pour que chaque entrevue soit la dernière, une bonne fois pour toutes : sa route ne se lassait jamais de croiser celle de l’autre Docteur. Il se permettait au moins d’espérer un laps de temps prolongé avant la prochaine rencontre hasardeuse – pas question donc de le faire revenir illico presto parce qu’il aurait mal nettoyé la plaie avant de la refermer ou de lui donner de bonnes raisons d’entamer la moindre procédure.

« Il faudra que tu fasses retirer les points d’ici dix jours », il expliqua en abandonnant son patient qui ce soir ne parviendrait définitivement pas à lui donner envie de s’arracher les cheveux, ni en crachant l’air de rien son venin, ni en évoquant les sujets fâcheux. Il avait beau désapprouver très fort la quasi-adoration de sa mère pour ce nouveau prêtre franchement époustouflant, il ne le laisserait pas obtenir gain de cause, lui se donnant le droit d’avoir envie de lui coller le poing dans la figure partout sauf ici. Alors il se débarrassa du surplus de fil de suture, des compresses imbibées d’hémoglobine, retira tout à fait sagement ses gants, sans plus se précipiter même quand il devina derrière son épaule la grande silhouette se mouvoir et se lever, prête à prendre la poudre d’escampette. « Ton épaule est toujours luxée », il le retint d’une voix forte avant-même qu’il ne franchisse le pallier de la porte. « Tu es libre de tes mouvements et donc de t’en aller contre avis médical, mais je ne peux que te conseiller de rester assis encore cinq minutes et de me laisser la remettre en place. »  Et sinon, bien que le fait de ne pas du tout laisser Carmin Fletcher gagner de terrain soit relativement grisant, il n’allait certainement pas lui courir après.
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Ven 4 Déc - 8:40

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Carmin était forcé de constater que cet échange ne tournait pas à l'agacement qu'il aurait souhaité. En franchissant les portes de l'hôpital, il avait été surpris et pas en bien, de découvrir que celui qui prendrait soin de lui était, non pas moins que, son ennemi juré. Et pourtant, il avait réussi à tourner ça à son avantage. Il y avait moyen de rendre les choses intéressantes s'il parvenait à exaspérer le Docteur Marshall. Sauf que celui-ci demeurait de marbre face à toutes les piques et toutes les ironies du patient. Carmin avait même essayé de rouvrir le sujet de la mère généreuse qu'avait son médecin mais c'était tombé à l'eau. Alors, il était forcé de prendre sur lui pendant que le brun le recousait et lui donnait des conseils tout ce qu'il y a de plus pro.

"Si tu le dis... Je ne peux que te croire, je suppose." Il avait du mal à céder et admettre que son interlocuteur avait raison. Pourtant la logique derrière ses paroles était implacable. Ambroise n'avait aucune raison de vouloir retenir une seconde de plus son camarade d'enfance. Le blondinet passe sa main sur les points de suture dont on vient de parler, comme pour examiner que rien ne dépasse ou qu'il n'y a pas un trou béant duquel s'échappe son sang.  "Et qui fera ça? Encore toi? " Son ton est amusé. Il ajoute toujours sur le même humour désabusé.  "Tu ne peux décidément plus te passer de moi, avoue-le. " Il aurait eu envie de lui dire que d'abord il venait le trouver au presbytère, maintenant il s'arrangeait pour s'occuper de lui, cette bromance était en voie de devenir un bestseller. Mais Carmin avait surtout envie de déguerpir de cet endroit. Alors il se leva sans se presser mais une main imposante le força à se rasseoir. Autoritaire, Ambroise dévoilait une nouvelle facette de sa personnalité.  " Youpie, je sens que ça va être une partie de plaisir, ça!" Il se remet en place, se demandant si Ambroise est vraiment capable de faire abstraction de leur passif pour exécuter ses tâches le plus correctement possible.  " Dis-moi Brozio, t'as une femme qui t'attend dans ton lit quand tu rentres le soir?" C'est de la curiosité déplacée mais il ne peut s'empêcher de meubler les silences et de tenter de braver le sang-froid du doc'.  "Quand on était petits, j'ai l'impression que la drague c'était pas ton fort. " S'il s'inquiétait que son médecin ne soit pas doux, il semblait tout faire pour s'assurer qu'il avait les meilleures chances de se voir l'épaule complètement déboîtée.
  
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Message Sujet: Re: Light up | Ambroise #2   Light up | Ambroise #2 Empty Sam 5 Déc - 19:51

« Pas nécessairement, à moins que je te manque d’ici là. » L’urgentiste précisa tout à fait professionnellement qu’il pourrait demander à l’infirmier ou au médecin de son choix pour l’ablation des points de suture, que ça ne prendrait pas plus de quelques secondes : voilà ce qu’il disait, bien sagement, irréprochable. Et tout bas, il pensait (très fort pourtant) qu’avec un peu de chance, Fletcher serait d’accord avec le fait qu’il était hors de question qu’ils se retrouvent dans un laps de temps si court. Il avait besoin de recharger les batteries, après chacune de leur entrevue : sa patience atteignait ses limites avec lui plus vite qu’avec n’importe qui d’autre. Pourtant cette fois, il ne s’impatientait pas, ne s’agaçait pas. Loin de lui l’envie de le voir croupir en salle d’attente d’ici quelques jours à cause de telle ou telle complication liée à sa précipitation, ou plus encore, de lui donner une occasion de lui chercher (pour une énième fois) des noises.

Le retenir, par contre, le retenir en lui expliquant comme à un adolescent déraisonnable qu’il pensait qu’il prenait franchement la mauvaise décision, et le voir revenir docilement, avait quelque chose de risible. « Ca ne sera pas long », s’autosuggéra-t-il alors que la vipère se faisait douce comme un agneau... Par rapport à ce qu’elle était habituellement. Il se positionna dans son dos, une main sur la tête de l’humérus bien trop en avant de sa position physiologique, l’autre soutenant le coude. Il haussa des sourcils surpris que Fletcher ne put probablement que deviner, surpris aussi de sa tentative de provocation alors qu’il tenait assez fermement son bras blessé.

« C’est pas faux », il concéda plutôt que de surenchérir. Gamin, c’était toujours son manque de confiance en lui qui finissait par l’emporter sur le reste. Ca s’était calmé avec les années : en apparence, tout du moins. « Il faut croire que c'est comme avec le bon vin : je me bonifie avec l’âge. Pourquoi, tu as besoin de conseils ? » Entre nous, le brun croyait d’avantage au Père-Noël qu’à un vœu de chasteté que le religieux adoré de sa paroisse aurait pu formuler. Il ne croyait à aucune des apparences de Fletcher, de toute manière. « Essaie de te détendre », il demanda comme si c’était d’une facilité déconcertante, les muscles sous ses doigts bien trop sur le qui-vive pour qu’il ne puisse tenter quoi que ce soit avec cette épaule pour le moment. Soyons clairs : ça n’avait, dans sa tête à lui, rien d’une véritable bromance. Il préférait qu’on lui luxe les deux épaules que d’avoir à garder ses mains, même habituées, sur sa peau à lui. « Je ne sais pas depuis quand tu t’intéresses à mes histoires, mais j’ai en effet quelqu’un dans ma vie. » Dans son lit c’était un fait, où jamais il n’avait aimé y trouver quelqu’un autant qu’Ella ; dans sa vie, c’était plus élégant. « D’ailleurs si mes souvenirs sont bons, tu la connais »  

Non pas qu’il se soit soudain découvert une capacité à raconter sa vie privée tout en restant parfaitement à l’aise : mais il espérait aguicher sa curiosité mal placée rien qu’une seconde ou deux, le temps de manipuler l’articulation désordonnée.
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