i hope you haven't forgotten about me. ft. wes.

I hope you haven't forgotten about me
ft @Wes Burkley

i hope you haven't forgotten about me. ft. wes. 3227196488

La chaleur de ces rayons crépusculaires réchauffe le myocarde délicat. Les lippes s’agrandissent dans un mimétisme inquiétant. Piètre imitatrice des sourires qui ne s’effacent jamais sur les visages enjoués. Éternel caméléon aux polychromes délavés. Celui qui souffre de ses gênes atrophiés. Parce qu’il ne parvient pas à se fondre dans le décor. La pâleur qui ressort dans ce monde sans douceur. L’impression que c’est surfait, tout ça. Qu’il faut simplement imiter pour se sentir acceptée. Et max t’essaies. T’étudies. Tous ces gens qui t’entourent. Les opales qui ne se détournent jamais quand tu croises celles des inconnus au coeur lourd. Elles s’attardent sur chaque petit détail. Désirs malsains de tout savoir. Tout contrôler. S’immiscer au coeur de ces vies sirupeuses l’espace d’un instant. S’imprégner de leurs expériences. Comprendre les sentiments. Reproduire les émotions. Se fondre dans la masse.
Pourtant ce soir, les aventures caméléonesques sont plutôt restées dans le placard. Laissant place à tes folies abracadabrantesques. Tu vois la vie en rose dans cette attirail bonbon qui t’engloutirait volontiers. Tu flottes à l’intérieur. Apparence volage dissimulant le vorace. Les regards aimantés se meuvent, s’agrippent et s’attardent sur ta nature un peu cocasse. Et t’es pas peu fière de l’effet que tu provoques quand tu foules le bitume d’une assurance démesurée. La masse s’écarte. Elle se dissipe. La foule, elle ploie devant l’exaltation des prunelles qui se posent sur ta silhouette. Comme si t’étais de celles qui échappent au commun des mortels. Brillant, là-haut, dans ta tour d’ivoire. Phare miteux qui éclaire ton monde parallèle. Celui que personne comprend. Même toi t’as du mal à t’y faire. Alors tu transperces la rue de ton élégance orgueilleuse. Galvanisée par tous les intrigués aux yeux qui s’écarquillent. T’as le sentiment d’avoir retrouvé cette façade qui s’était longtemps défilée. Le masque est désormais bien fixé. Prête à aller renouer des liens qui ont été lésés. Le peu qui te reste. Tu t’y accroches après toutes ces années. Etonnée de voir qu’ils n’ont pas implosé d’eux-mêmes.
Avec Wes ça a toujours tenu. Relation inextricable. Inexplicable. Grand frère que tu n’as jamais eu. Sa présence t’es essentielle. Son absence bien trop cruelle. Max. Tu tiens vraiment à Wes. Même quand t’as du mal à vraiment lui montrer. À l’exprimer comme tout le monde pourrait le faire. Ceux qui défenestrent les "je t’aime" à tout bout de champ. Extraction du sens pour satisfaire les égos en manque. Mais les sérénades n’ont jamais fait parti de ton vocabulaire. T’en ressens pas le besoin. Pas vraiment l’envie non plus. Pourtant tu sais qu’au fond, tu tiens à lui. Et t’aimes penser, que lui aussi. Même si l’interstice s’agrandit de jour en jour. Le coeur épris d’une femme qui commence à prendre trop de place. A prendre ta place. L’attention se détourne. Elle vient te jouer des tours. Irritation qui brûle la langue. Alors t’as décidé de te pointer. A ce bar que vous aviez l’habitude de fréquenter. Tu te dis qu’il y sera. Certitude que tu ne peux expliquer. Les lippes s’étirent quand ton regard se pose sur lui, accoudé sur le comptoir.
"Je croyais que tu m’avais oubliée, Burkley."
Parce qu’on se voit plus aussi souvent que je le souhaiterais. Mais avouer que j'ai besoin de toi me coûterait bien trop. Patronyme évoqué pour souligner l’exaspération d’avoir été mise sur la touche. Surtout quand ça vient de lui.
"T’as l’air vachement occupé ces temps-ci. La poussière des vinyles s’est enfin envolée ?"
Acrimonies teintées de sarcasme. La corde sensible sur laquelle tu appuies sans peine. Tu prends place sur le siège vide en face de lui. Les prunelles s’enracinent dans les siennes. Sondant son âme pour comprendre les origines de l’abandon. "Tu coures toujours après elle ?" Les palabres aigres sifflées dans sa direction. Parce que c’est elle la source de tes malheurs. Tout comme la source des siens. A jamais prisonnier des boulets qu’il traîne derrière lui. La maladie d’amour. Elle le rend si simplet. Tu te demandes quand est-ce qu’il se réveillera Wes. De ses illusions désespérées. Ça fait longtemps que t’avais tiré un trait dessus, Max. Le coeur amorphe pour ne plus rien espérer.

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tout autour y'a la violence.

documents dans les mains. c'pour bientôt, non ?
il entame les démarches. bien-sûr que c'est pour bientôt. il en parle pas. pas encore. peut-être qu'il attend une bonne opportunité. peut-être même qu'il va mettre des mois avant d'avoir l'cran de le faire. mais il les a. ses papiers. qui signifieront qu'il tournera définitivement la page sur un chemin qu'il a mis du temps à construire. et honnêtement ? ça l'tue. ça l'tue d'en être arrivé à là sans même comprendre pourquoi.
c'est fini.
c'est bientôt fini du moins.
quand il aura l'cran.
pas là. pas maintenant.
alors pourquoi t'as les papiers wes, hein ? pourquoi tu l'fais ? lui-même n'en sait rien. ça l'déprime. tellement. qu'il en oublie beaucoup de choses. à quel moment wes ne s'oublie pas d'ailleurs ? rares sont les fois où il s'est permis d'être égoïste. enfin. si. il l'a été qu'une fois. quand elle est morte. cette soeur, cette moitié d'sang. quand elle est partie loin de lui et qu'il s'est retrouvé si mal. là, il a été égoïste. là, il s'est autorisé à ne pas s'oublier. là. juste là oui.
lunettes sur le visage, il inspire un bon coup. r'lâchant les papiers qu'il planque dans un des tiroirs de ce bureau. wes compte la caisse. presque vide hein. il regarde les statistiques, le nombre de clients qu'il a eu aujourd'hui. en vrai ? il pourrait pleurer. c'est en train de monter en pression là. il va crouler à un moment ou à un autre s'il ne se bouge pas pour agir. mais comment ? il essaye. tente. des promotions, des conneries, il brade plus que ce qu'il ne devrait. plus rien n'attire. ça déprime.
tant pis.
et il est là. il pourrait lui envoyer un message. lui dire. eh max, ça fait longtemps, j'te rejoints à l'endroit habituel. mais... wes s'dit que ça fait longtemps qu'ils n'ont pas tant échangé. il est sans doute responsable de ce moment de silence. alors. il fait rien. va dans ce bar, commande un verre trop cher qu'il pourra même pas payer. enfin. si. qu'il payera, ça l'privera d'quoi à la fin du mois, juste ? des pâtes ? de la viande ? bah tant pis. là. encore une fois.
mais p't'être que le destin l'a écouté, cette-fois. il n'est pas idiot. pas b'soin de la regarder non plus pour savoir que c'est elle qui l'intercepte. max est là. ça lui fait du bien. p't'être il pourrait la prendre dans ses bras et lui dire qu'elle lui a manqué. max, c'semblant de petite soeur qui ne partage pas le même sang qu'lui. t'oublier ? j'pense pas que ce soit possible. il voit dans son regard. il lit en elle. il a l'impression qu'elle a le même regard que cette fois-là. où lui, n'était plus trop là. pas parce qu'il n'avait pas envie. mais parce qu'il souffrait d'un deuil qu'il n'arrivait pas à calmer. il souffrait d'une perte qui s'est échappée du jour au lendemain sans qu'il ne sache faire quoi qu'ce soit.la poussière des vinyles est toujours aussi présente. t'as pas cherché à me contacter, j'te signale. sur la défensive ? un peu ouais. max peut facilement le mette chaos. parce qu'elle sait. elle sait qu'il culpabilise vite. elle sait qu'il va s'en vouloir, s'remettre en questions. wes est juste perdu. seul. l'coeur vide. il y peut rien. il gère les choses comme il peut. l'été est là. des anciens amis sont de retour. il s'bagarre avec sa boutique. ça fait beaucoup, non ? j'pense que je suis encore en droit de faire ce que je veux. que ça concerne sally, ou non. toujours sur la défensive, encore plus sur un sujet comme celui-ci. elle sait. elle sait qu'elle peut pas lui faire ça max. elle pourrait se brûler, si elle veut vraiment jouer avec le feu. tu veux pas t'asseoir et boire ? un verre qu'il lui payera. il enlèvera la viande, et les bières à la fin du mois. après tout. c'est plus trop grave maintenant.

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ft @Wes Burkley

Il y a des choses que tu ne comprendras pas. Parce que le voile s’est posé sur les plaies ouvertes. Cachant les ulcères qui lacèrent l’âme de ses poignards tranchants. L’éperdu aux prunelles languissantes d’un amour qui ne vient pas. Tu ne sais pas pourquoi il continue Wes. A laisser son coeur s’enflammer au moindre battement de cils d’une belle qui a arrêté de le regarder. Prêt à se l’arracher lui-même pour lui offrir sur un plateau laqué. Peine misérable qui ne le quitte plus. Tu les vois, ses yeux vitreux qui se tournent vers les tiens. Le myocarde fatigué de se faire rejeter par celle qui obsède ses pensées. Tous ces maux qui l’accablent. Menacent sa jugulaire. Le goulot d’étranglement qui se resserre peu à peu autour de son cou. Et toi t’arrives toujours au bon moment. Enième chimère qui vient le maintenir à terre. Les flammes dans les opales. L’irritation prête à se laisser emporter par les vents irascibles. Parce que ça fait trop longtemps qu’il t’a mise de côté. Te laissant à cette vacuité quotidienne que tu débectes tant. T’as jamais pigé pourquoi il s’était autant détaché pour aller se loger entre les bras de sa malheureuse dulcinée. Comme si elle était parvenue à lui effacer une partie de sa mémoire. A se l’accaparer tout entier pour qu’il ne pense plus à toi. Et tu peux pas accepter qu’elle passe devant toi, après tout ce qu’elle a fait. L’impétueuse ne se contente pas du second rôle. Et tes palabres continuent leur chemin macabre. T’es impitoyable, max. Même quand il s’agit de Wes. Insensible à l’air penaud qui déforme ses traits. Jalousie égoïste de l’égocentrique sordidement éloignée.

La bouche s’allonge passant d’une moue à un sourire esquissé devant cette idée qui t’as toujours fait fantasmer. Être de celle qu’on oublie pas si facilement que ça. Trace indélébile que tu laisses sagement après chacun de tes pas. Max quand on te croise, tu t’immisces, tu t’incrustes. T’es un vrai parasite. Le genre de coléoptère qui se niche dans les recoins mal éclairés des esprits tourmentés. Les railleries touchent Wes en plein dans le mile. Comme tu l’avais prévu. La balle est renvoyée dans ta direction. Parce que toi aussi t’avais disparu. Trop occupée à aller faire les poches des petits vieux en quête de paix. Marchande d’ataraxie à tes heures perdues pour faire grossir le pécule que t’accumules. T’endosses le rôle de donneuse de leçons devant Wes alors que t’es pas vraiment la mieux placée dans l’histoire. Pourtant tu le fais gaiement. Parce qu’en face de toi, il est trop occupé à être tourmenté par les ombres, Wes.
"J’savais que j’allais tomber sur le répondeur alors j’ai pas tenté." Les coudes se posent sur le comptoir avec une certaine flegme. Ça fuse toujours autant. Les sous-entendus amers qu’il n’aime pas entendre. Alors que ça a le don de t’amuser, max. Le bousculer pour voir jusqu’où tu peux aller.
"Quand faire c’que j’veux rime avec t’enfermer dans une grotte avec elle et oublier l’reste, non. Tu fais pas c’que tu veux Wes." La gorge crache les admonitions que tu contenais depuis trop longtemps. T’es blessée Max. Dans ton estime. Dans ton égo surdimensionné.
"Tu veux dire noyer ton chagrin dans quelques verres ? Ouais j’suis partante."
Le regard ne se pose même pas sur lui alors que tu sais que les courroux sont attisés. Le signe de la main au barman pour commander deux gin & tonic. Le billet se cale vite dans le creux de sa main pour empêcher Wes de le faire. Parce que la situation tu la connais. Et l’humiliation tu veux l’éviter. Tu veux pas de ça pour lui. "Il s'est passé quoi alors ?" Curiosité piquée à vif. T'as besoin de savoir, max. Quelle est l'énième connerie qu'elle a ajouté à ses tourments déjà bien présents. T'es contrariée de le voir comme ça, Wes. Aussi abattu. Aussi désemparé par la situation qui se présente à lui. Mais y'a aussi cette perverse lubie qui t'anime max. Celle qui brûle de lui dire "j'te l'avais dit"

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il n'assure pas en ce moment. max est sans doute la première, ou la seule, vraiment concernée par tout ce qu'il se passe dans la vie de wes. en temps normal, un seul message sans réponse se suit à une multitude d'appels et de remise en question. wes n'a pas géré beaucoup de choses dans le passé. peut-être qu'il a eu le malheur de ne pas s'oublier pendant un des moments les plus tragiques de sa vie... et pourtant ? ça a suffit pour que ça se retourne contre lui. max n'a pas compris, et wes non plus n'aura pas compris la réaction de son amie. et pourtant ? il ferait n'importe quoi à l'heure qu'il est pour encore se rattraper des erreurs du passé. des erreurs qui n'en sont pas vraiment d'ailleurs mais... tant pis. la vision de wes est bien trop différente de la normalité. il reste fixer sur le fait qu'il ne veut faire de mal à personne et que c'est en son devoir de protéger ses proches.
même s'il l'échoue, lamentablement.
max est là. à ses côtés. et il n'est pas idiot. il lit en elle comme dans un livre. il est capable de voir qu'elle n'est pas franchement contente. sa remarque lui soumet un haussement d'épaule, malgré tout. t'aurais dû tenter. t'aurais vu que tu faisais erreur sur ton jugement. wes ne l'aurait pas laissé tomber. même s'il enchaîne des galères financières assez importantes, en enlevant son mal de coeur avec ce qu'il se passe dans sa vie amoureuse. elle aurait appelé ? il aurait répondu. et peut-être qu'il aurait loupé les quatre premières sonneries mais il aurait décrocher à la cinquième. wes ne se démonte malgré tout pas. il n'a pas peur de dire ce qu'il pense, même s'il reste dans de la douceur. rares sont les fois où il s'énerve et, ou, il lève la voix. je t'oublie pas max. arrête de dire des conneries. il ne l'oubliait pas non plus, des années en arrière où il a dû mal vivre un deuil d'une perte trop brusque. mais elle n'avait pas pris les choses sous cet angle et n'avait pas été très contente, malgré tout. puis, il ne s'enferme pas dans une grotte. elle a tort. elle dit des bêtises. lui, il souffre juste, mais il a le droit de faire ce qu'il veut. même si c'est de tout arrêter dans sa propre vie, de la mettre en pause, pour accourir auprès de sally si elle le réclame. tu t'es dit que tu avais le pouvoir de dicter ma vie, maxine ? peut-être qu'il fait exprès d'utiliser son prénom en entier. lui, qui n'aime pas qu'on l'appelle weston. ou du moins, un prénom qu'il oublie trop vite, se contentant de ce diminutif. mais max s'emballe. non. il ne veut pas noyer son chagrin dans quelques verres quand il a déjà dû mal à payer un seul verre. elle s'installe. réclame un verre. elle est rapide quand elle le paye. parce qu'elle sait qu'il l'aurait fait, peu importe ses problèmes financiers. qu'est-ce qu'il s'est passé hein ? beaucoup trop de choses finalement. elle m'a quitté. comme ça. qu'avec des excuses. mais ... ? la vérité est plus importante. elle blesse. j'ai pas trop envie d'en parler. tu vois ? parce qu'elle peut le juger. elle peut détourner les choses. elle peut lui reprocher un passé qu'il ne veut pas revivre. alors tant pis. restons sur des non-dits. et sur leurs verres qui s'entrechoquent.
santé, hein.

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Il est de ceux qui apparaissent si détachés quand la fortune se retourne et les accable. La force à peine trouvée pour hausser les épaules. Apathie fatale. Ennui mortel. Wes n'est plus qu'une âme cacochyme dont le myocarde ne cesse jamais de se dégrader par cet amour impossible. Tu le regardes sombrer, max, dans ces eaux troubles qui accueillent les coeurs tourmentés. Le tien y est depuis bien longtemps. Le vague à l’âme que tu caches derrière des sourires éphémères. La vie mirage rythmée par un enchevêtrement d’illusions bien ficelées. Tout le monde n’est pas comme toi, pourtant. Capable de vivre dans l’imposture la plus totale. Alors t’es agacée de le voir aussi abattu. Pris en otage par les sentiments coupables. Comme si le choc avait été trop brutal à en paralyser ses muscles. Myocarde terni par les sentiments rejetés, les émotions non-partagées. Tu te rappelles du goût métallique amer du fer qui se dépose sur les lèvres pulpeuses, des bribes d’une plaie ouverte fabriquées par le cerveau ému, de la rivière insolente qui déborde de la lisière des paupières. Les fatidiques étapes du chagrin d’amour fastidieux.
Tu ne t’embêtes pas à relever les première injonctions. Parce que le débat est sans espoir, chacun remettant la faute sur l’autre de ne pas avoir osé décrocher le téléphone pour passer un piètre coup de fil. Tes opales sont toujours électriques, Max. Furie qui ne décolère pas devant toute cette désinvolture et cette résignation à souffrir dans un silence troublant. Pourtant ce qui t’enrages c’est cette manière qu’il a de s’adresser à toi. Maxine. Ça crisse dans les oreilles comme une fourchette qu’on agiterait avec fougue sur une assiette. Le frisson glisse le long du dos alors que les sourcils se hissent un peu plus haut sur le front. Evocation pernicieuse par l’un des seuls qui peut se vanter de le connaître. Il sait, Wes, qu’il marche sur un terrain glissant.
"Dis donc c’est que le coeur brisé te donne des ailes, Burkley." Les yeux sont révolvers sur ton visage assassin. Le sourire se fond derrière les sarcasmes. "T’inquiètes pas, t’as l’air plus qualifié que moi pour faire les mauvais choix." Les rires sont loin, effacés par le ton grave que tu prends. Max, ta singularité ne cessera jamais de montrer que t’es définitivement pas comme les autres. L’amitié singulière que tu partages avec Wes, elle ne ressemble à aucune autre. Avec toi, ça ne sera jamais les longues étreintes réconfortantes, ni les paroles mielleuses qui flattent les égos, mais plutôt les implacables observations qui claquent sous cette langue qui ne tourne jamais sept fois dans ta bouche. Trop occupée à siffler de crues constatations qui enfoncent le pauvre qui les subit.
La barmaid finit par apporter les deux verres commandés. Tu pousses délicatement l’un des gin tonics dans sa direction avant de t’emparer du tien. Les paupières se ferment quand tu respires les effluves alcoolisées. L’attention se pose de nouveau sur le brun. "J’t’ai connu plus bavard, Wes. La mouche qui t’a piquée a pas raté son coup apparemment." Tu t’obstines à le provoquer, Max. Pour que les langues se délient et crachent enfin les sentiments refoulés. Les prunelles se croisent au moment où les verres tambourinent. Tu sais bien qu’elle l’a quitté. Il n’y a que la solitude qui brille dans le fond des iris. Celle qui s’invite bien plus vite qu’on ne le pense, qui se nourrit de l’insecte rampant. Cafard noir. Et tes railleries ne l’aident pas. Soupir excédé. "Alors on en est là ? À parler de la pluie et du beau temps parce qu’on veut pas aborder les choses qui fâchent ?" C’est donc à ça que se résume ce qu’on se tue à appeler amitié ? On comprend mieux pourquoi, ni l’un, ni l’autre, ne s’empresse de dégainer le précieux téléphone. Et peut-être que vous n’êtes plus que des inconnus. Que ses moments passés avec sa belle l’avaient vraiment éloigné de toi. Que tu n’étais plus qu’une étrangère tout droit revenue des enfers pour le hanter. Et ton image continue seulement d'animer des souvenirs qui n'appartiennent qu'au passé. Tu feins d’enlever de fines poussières parasitaires qui trainent sur son t-shirt. Simple prétexte pour que tes mains effleurent son épaule. Contact pour lui rappeler que t'es là, assise bien droite en face de lui. Le moment ne dure qu’une seconde, ou peut-être moins avant que les bras ne le croisent sur la poitrine, le minois toujours fermé, acerbe. Le doute. Que ses palabres ne soient que des mensonges. Qu'au final tu ne sois devenue qu'une vagabonde. Max, tes affres refont surface dans son regard vitreux. Alors t'essaies tant bien que mal de t'immiscer au sein de sa tête, même si tes méthodes sont bien trop souvent mauvaises.

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qu'est-ce qu'il essaye de faire ? d'être dur ? à quel prix ? il pourrait perdre max ce soir. il en est conscient. wes reproduit ce qu'il a fait à l'époque. après la mort de sa soeur. il s'enferme dans sa solitude, il s'enferme dans sa bulle. il a besoin de temps pour digérer. il a besoin de temps pour accepter ce qui est en train de se passer dans sa vie. wes a le coeur brisé. c'est certain. et il ne veut malgré tout pas qu'max crache sur le dos de sally. parce qu'il peut vriller à une vitesse folle et jeter sa meilleure amie comme une chaussette. c'est pour ça qu'il est conscient qu'à tout moment, il est en train de briser quelque chose de fort entre eux.
ce n'est pas ce qu'il veut. il aime max. il l'aime fort et elle représente quelque chose de très fort pour lui. il a survécu à beaucoup de choses depuis qu'elle a débarqué dans sa vie. elle le comprend mieux que personne. elle le connaît par coeur. sans doute pour ça qu'elle est ici. elle savait qu'il s'y trouverait, et à défaut d'avoir un répondeur à l'autre bout de fil, elle a décidé de prendre les choses en mains.
elle est là et il est... méchant, non ? il est méchant dans ses mots, mais il n'est pas tellement froid. il se surprotège surtout. pourtant, il voit qu'il dépasse les limites dès qu'il prononce son véritable prénom au lieu de son diminutif. max est comme lui. elle ne veut pas qu'on utilise ce prénom. wesley. maxine. non. wes et max ça va très bien. il s'excusera probablement plus tard. pas maintenant. c'est pas ce que tu voulais ? que j'ai un peu plus de gueule ? il la regarde très sérieusement, haussant même les sourcils. son coude est appuyé sur le comptoir et ses clopes sont justes à côté de son verre et de son téléphone. téléphone qui regarde peut-être toutes les deux secondes, dès qu'il s'allume pour une notification, alors que rien. rien d'elle. et la déception n'est que trop grande. il ne cache rien, et il devrait parce qu'il laisse à max la moindre petite opportunité pour qu'elle pénètre dans son cerveau et qu'elle se force à enlever toutes les traces de sally dans sa tête. il lui envoie un regard noir. d'ailleurs. parce qu'il n'apprécie pas les mots qu'elle emploie. ouais. tu veux qu'on en parle ? de ceux qui font le plus de mauvais choix entre nous deux ? parce qu'il a fauté une fois. quand il l'a mis de côté. et elle ne peut pas lui reprocher autre chose. elle avait réussi à faire en sorte qu'il culpabilise bien trop, alors ... que c'est pas juste. sa soeur était morte à ce moment là, c'est pas juste.
c'est pas lui. d'ailleurs.
est-ce qu'elle voit, max ? est-ce qu'elle voit que malgré les mots difficiles qu'ils s'envoient comme une balle de ping-pong, qu'il tient à elle ? est-ce qu'elle voit la lueur dans ses yeux ? est-ce qu'elle voit la peur qu'il a en lui, qu'elle s'éloigne et qu'elle parte définitivement de sa vie ? max, je t'aime. m'laisses pas. il l'dira jamais hein. il dira jamais qu'il l'aime. de la plus belle et de la plus pure des amitiés. il l'aime qu'il pourrait tout faire pour elle. qu'elle passera toujours devant.
mais peut-être pas devant sally.
c'est bien là le problème ?
il suit du regard le verre de gin. suit même ses mouvements, reproduisant ses gestes. elle boit, alors il en fait de même. elle le provoque et il prend sur lui. mais pas assez. faut croire. vu qu'il a posé un peu trop fort son verre. tu m'fais chier. faux. continues max. continues d'le provoquer. il ne lui reste pas encore beaucoup de résistances pour qu'il craque et qu'il se plie à toi. son ton est dur, ses yeux sont noirs. elle continue encore. à pousser des mots si faux. ça l'fait trop penser à avant. à des années en arrière. quand il passait son temps à pleurer sa mort et qu'ça lui avait pas plu. des choses qui fâchent ? à quoi bon ? tu penseras que je suis encore fautif. un peu comme quand ma soeur est morte t'sais. parce que j'étais plus là pour toi et que visiblement, c'était presque impardonnable. il ne mâche pas ses mots. pourtant... il sent la main sur son épaule. et il ne réagit pas vraiment comme ses mots. il vient poser ses lèvres sur cette main en se tordant le cou, mais peu importe. ça ne dure que très peu. il a au moins eu le temps de lui apporter un faible moment de tendresse. ça fais mal max. j'me sens brisé. j'arrive pas à respirer. première approche, finalement.
c'est ce qu'elle voulait non ?
qu'il parle ?
alors voilà.

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ft @Wes Burkley

Le coeur est esseulé dans ce désert aride que peuple la solitude. L’étreinte mortelle de la déréliction l’asphyxie. Les larmes ne coulent même plus. Desséchées, elles ne glissent plus sur les joues infertiles. Pourtant, même ravalées, les invisibles ont tracé leur chemin dans le creux du visage. Tes doucereuses prunelles sont presque insensibles à l’agonie. Comme si tu refusais d’admettre que ce silence, tu le côtoies tout autant que lui. Qu’il en devient l’ami avec qui on se réfugie les soirs d’insomnies. Parce que la nuit s’accompagne de ses étoiles solitaires. Et quand le ciel s’assombrit, quand il s’assoupit et épouse le noir complet, l’amoureuse disparaît aussi. Elle devient poussière. L’histoire ne repose plus que sur des vestiges qui paraissent hors de sa portée. Parce que la libraire a tout simplement refermé le livre. Arrachées sont les pages. Déchiquetées par la broyeuse papiers. Ne reste plus que son visage. Celui d’un Wes inhabité.
Alors qu’est-ce qu’il faut faire ? Quand les espoirs ne sont plus que des trous noirs. Quand le visage familier s’orne d’un voile étranger. Max, t’as pas l’impression de reconnaître Wes. Et tu te demandes si c’est pas aussi le cas dans le sens inverse. « Ça te ressemblerait un peu plus, ouais. » Parce que j’te reconnais plus. Parce que t’es pas là. Avec moi. L’esprit ailleurs. Voyageur.
Mais qu’est-ce qu’il te prend Wes ?
De partir comme ça ?
Sans moi ?
Billes de jais se fixent sur l’impassible. Il est blessé, secoué, bouleversé. Par tes acrimonies fatales, Max. Prêt à rejeter la faute sur toi. Accablée d’un ensemble de malheurs dont tu n’es pas la responsable. Seulement, ce ne sont que des rhétoriques qui s’arrêtent à l’orée de ta carcasse. Le sourire glacial t’anime quand la culpabilité le ronge. Parce que, comme la première fois, il n’avait pas été là. Et comme la première fois, t’avais pas aimé ça. Déchéance de votre complicité. Tu te demandes qu’est-ce que vous foutez là. A vous regarder dans le blanc des yeux. Les corps qui ne se reconnaissent plus. Entailles champlevées. Les profondes crevasses se pervertissent, se creusent à mesure que l’échange s’allonge. L’ourlet des lèvres se retrousse. Les aboiements sont secs.
« Oh parce que maintenant c’est d’ma faute tout ça ? Vas-y Wes, dis-moi, touuuus mes mauvais choix. T’en meurs d’envie d’me les cracher à la gueule. »
C’est comme un cadeau que tu lui fais. Gaieté du coeur quand tu lui tends le bâton pour qu’il flagelle les muscles. Dans l’attente des ordalies qui condamnent l’esprit pandémoniaque. T’as pas l’impression qu’il te voit à travers la robe bouffante. Le rose et les paillettes l’aveuglent peut-être. Parce qu’il est plus habitué, Wes, au cortège que tu traînes sur ton dos. Lui qui, si souvent, perçait tes artifices. C’était le masque de trop, Max. Celui dans lequel tu te perds. Labyrinthe qui enferme les âmes qui essaient de trouver leur chemin dans les méandres de tes pensées. Tes mensonges les épuisent. Tes facettes qui s’empilent ne font que les tuer, à petit feu, juste là. Alors que toi tu les attends à la sortie. Seulement les règles du jeu sont trop sournoises, Max. Combien de fois il doit errer Wes ? Pour te rattraper et effacer les erreurs qui t’ont blessée. Tu t’éprends de rêves qui ne se réaliseront jamais. D’un monde dans lequel vous seriez aptes à vous comprendre. D’un regard. D’un souffle. D’une simple phalange qui se déplie.
« Si j’te fais chier, j’devrais peut-être partir, Wes. J’vois bien que t’attends que le Messi 2.0 fasse son apparition sur ton putain de téléphone. »
L’écran est pourtant noir mais les pupilles se fixent dessus. Obnubilées par les piètres vibrations. Par la bulle qui affichera le prénom tant attendu. T’aimerais l’envoyer valser. Le téléphone puis Wes avec. Exaspération exacerbée. Max, ça pique de plus en plus sur la langue. L’animosité que t’arrives plus à dissimuler quand les dents se plantent dans la lèvre inférieure. Tendresse furtive se plaque contre ton épiderme qui transpire de colère. Les confessions arrivent tard. Ne font qu’accentuer tes fulminations.
« J’comprends pas Wes. J’comprends pas pourquoi tu t’obstines avec elle, putain mais regardes-toi. C’est quoi la prochaine étape ? Si j’viens pas t’voir, c’est moi qui t’retrouves dans le fin fond du caniveau ? » T'as pas envie de vivre ça, Max. La déchéance dans son unique suppléance. Le reste n'est qu'un petit tas, un amas de ces choses dont il ne veut plus. Et tu te demandes si t'es pas parmi elles, Max. Babiole cabossée. Trop compliquée à remettre sur pied. Mais si tu suffoques Wes, pourquoi tes mains sont encore autour de ton cou ? Tu ne respires plus, mais il n’y a que toi qui empêche l’air de t’atteindre. Peut-être qu’il devrait faire comme toi. Cimenter les parois de l’organe douloureux. Emmurer les souvenirs du passé cauteleux.

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- - comme un souffle,
un garnement,
tout autour y'a la violence.

ça lui va pas, cette tension, cette ambiance. pourtant hein ? il fait rien. rien. pour arranger la situation. wes souffre, beaucoup. wes aimerait que max limite les dégâts et les mots blessants. parce que ça va être le cas. elle va pas se gêner, elle va pas se limiter. elle prône l'honnêteté depuis le début de cette belle amitié. ce duo que personne, personne ne pourra séparer. pas même eux. leurs âmes ont bien trop besoin d'eux. mais pas que ça. pas que l'âme. la conscience. le manque. tout ce qu'ils devront faire pour combler l'absence. il peut pas. il veut pas, un jour, vivre quelque chose si max n'est plus là. la meilleure des meilleures amies. le partenaire. le bras droit. le point d'ancrage. elle est à la fois tout. elle est à la fois la plus brillante. celle qui prenait cette première place jusqu'à ce qu'elle se fasse détrôner par l'amour.
mais l'amour ; il a fait mal.
il a détruit l'myocarde. il a brisé l'âme, fissuré l'épiderme par des blessures superficielles. il ne reste que des miettes, qu'on recolle pas par la cool, mais par l'alcool. et il aurait pu aller n'importe où. il aurait pu aller au plus proche de chez lui, pour ne pas trébucher toutes les deux minutes en changeant de rue. mais non. là. là, parce que max. encore et encore. même si les commentaires sont désagréables, font mal. ça lui ressemblerait plus alors ? non. elle ment. wes n'est pas de ceux qui parlent vulgairement. wes n'est pas de ceux qui se font du mal, de ceux qui se moquent. il est l'homme trop sage. celui qui donne les bons conseils. celui qui s'oublie, dès que l'amitié est là. ou l'amour. deux points qui se ressemblent. wes s'oublie. sauf là. là, il s'autorise à avoir mal. là, il s'autorise un moment d'absence.
et ça plaît pas.
forcément.
des reproches des deux côtés. balle au centre. c'est à celui qui va craquer le premier, alors ? c'est à celui qui va achever l'autre avec le plus de couteau planter au beau milieu du corps ? et puis, après ? ils font comment ? ils soigneront. garderont les cicatrices, avanceront. ils font ça. ils font toujours ça. les mots qu'ils détournent, les mots qui jouent. ça fusent. entre ses deux verres qu'il n'a pas payé, parce qu'elle le sait max. c'est la seule qui le sait, à quel point son compte bancaire vire dans le rouge. à quel point c'est la merde, au travail. tu veux savoir ? tu veux savoir c'qui m'a fait l'plus mal hein ? wes devient un homme blessé. il devient d'ceux qui forcent sur le verre, où les doigts deviennent de plus en plus blancs. elle est morte. pas la peine de préciser, elle sait très bien de qui il parle. c'est sans doute à ce moment là que cette relation est devenue conflictuelle. elle est morte, et j'souffrais. et t'étais où toi ? elle était pas là. tu m'as reproché ce deuil. tu m'en as tellement voulu, alors que pour une fois, j'avais besoin. besoin de ça. besoin de me retrouver moi-même. elle est morte, d'un coup, et j'avais pas ton épaule là. mais j't'ai rien dit. j't'ai rien reproché. il ne parle jamais de sa soeur. jamais. c'est même très rare. parce que la douleur fait toujours autant mal. ça fait longtemps maintenant, mais c'est la maladie qui l'a emporté si facilement quand il espérait qu'elle vive. aussi longtemps que lui. il va pleurer. il le sent. il a les doigts brûlant sur ce verre qui n'a toujours pas cédé. j'avais besoin de toi. mais non. et j'ai rien dit. mais toi... toi, tu m'as reproché, tu m'en as voulu, si longtemps. pourtant, cette épreuve est la preuve qu'ils ont visiblement bien trop besoin de l'un et de l'autre.
wes passe rageusement sa main sur une de ses joues quand il sent cette larme. l'ultime. celle qui cède à la lâcheté de la situation. il prend sur lui. vraiment. il regarde à nouveau ce téléphone. il l'attend. il attend sally, il attend qu'elle se manifeste. et lui, lui, il ira. il ira la voir, il ira tout plaquer. peut-être qu'il chialera à nouveau. mais pas d'vant les deux filles d'sa putain d'vie. venant, malgré la douleur des mots et de cette situation avec sa meilleure amie, s'confiait sur la vraie vérité de ses sentiments. l'apnée. celle qui l'empêche de reprendre une vraie vague de respiration dans ses poumons abîmés par la cigarette. parce que je l'aime. je l'aime putain. j'étais pas comme ça avec mes exs. j'étais pas aussi bien. sally... sally est parfaite max. j'ai tout donné pour que ça marche. et c'est lui qui s'en mord les doigts maintenant. les yeux brillant, il lâche enfin le regard de ce verre d'alcool qu'il termine d'une traite. si tu pars, j'finirai vraiment dans ce caniveau. j'te déteste autant que je t'aime. t'es à la fois la plus dure et ... max. max, j'veux pas que tu partes. pas elle. il peut pas. il l'supporterait pas.

I hope you haven't forgotten about me
ft @Wes Burkley

Il est bien plus facile d’accabler le faiblard en appuyant sur ses plaies que d’assumer tes propres méfaits. La sentence est de fer, celui qui grince au contact du tissu brûlant. Dans le fond de l’âme blessée, il y a une part de satisfaction. Celle de le voir en face de toi. Toujours au même endroit, toujours à attendre que ton absence devienne présence, pour noyer les acrimonies dans les boissons douteuses. Parce qu’il aurait pu partir, Wes. Peut-être même qu’il aurait dû, s’enfuir. T’as rien à lui offrir, Max. Si ce n’est une amitié branlante qui fracasse les souffrances, malmène les myocardes sanguinolents. Et parfois la riposte est toute aussi cinglante. Le coeur amorphe, accuse les railleries que t’enchaînes, mais les babines du chien abandonné se retroussent devant la main tendue qui ne vient pas l’apaiser. Wes combat l’asthénie avec une certaine médiocrité. Les balles sont renvoyées. Du calice se déversent d’ardentes récriminations. L’aigreur de la déploration se répand dans ce fiel inattendu. L’encéphale ne retient plus les idées noires. Les tourments qui cherchent un esprit à torturer. C’est toute trouvée que t’es là, Max, loin d’être l’ange que, souvent, tu prétends être. T’aimerais crier à l’injustice, modeste victime de cette folie maladive. Rose fleurie aux épines meurtrières qui agrippe sans cesse la pulpe de ces phalanges qui tentent de la cueillir. Personne ne s’y aventure pourtant, Max. Alors les pétales tombent, une à une, elles jonchent le sol aride. Seules les racines, échos de l’âme rongée, maintiennent la belle qui s’affaisse, l’alimentent d’une nourriture corrompue, polluée par l’atmosphère suffocant.
Aucun mot ne sort de la bouche entrouverte. Asséchée est la rivière de venin, car dans ses yeux danse l’esquisse de larmes salées. A l’orée des paupières, les gouttes menacent de tomber. D’un seul clignement, elles pourraient s’effondrer, terrasser le visage malheureux dans un sillon brumeux. Les vestiges d’une macchabée le hantent. La soeur envolée, malgré la lutte acharnée, elle s’est éteinte, à jamais. Wes pleure encore cette vie qui se déroule sans elle. Chaque minute qui défile le maintient un peu plus loin d’elle. Jusqu’à ce que son image devienne floue, que les timbres singuliers de sa voix se perdent dans le crissement des feuilles bousculées par le vent.
« Tu devais faire ton deuil, Wes. Je n’aurais été d’aucune aide, crois-moi. »
Ma présence n’aurait été que parasite. Telle une tumeur qui grignote les cellules qui se vident. Pour influencer la mémoire chétive avec ma propre furie. Estimes-toi heureux que je n’ai pas été là.
Tu ne pourras jamais t’excuser, Max, pour le mal infligé. T’as agi dans ton propre intérêt, préférant dépouiller les déchus de la société pour te satisfaire ton besoin de supériorité. L’égarement de Wes t’avait pas dérangé au début. L’oiseau migre pendant un instant, s’envole vers ces contrées lointaines avant de rejoindre le nid, pour découvrir qu’il n’y est plus. Disparu, il n’a pas attendu. Mais tu ne sais pas, ce qu’il s’est réellement passé, pourquoi les chemins, autrefois imbriqués, tracent désormais des routes parallèles, destinées à ne plus jamais se croiser. Et si t’es là, Max, c’est pour contrer les futilités d’un destin qui se joue de vous. T’as jamais voulu être spectatrice, Max. Le destin tu l’emmerdes bien profond, où qu’il puisse être. Le majeur est tendu dans sa direction. Sinon, ça ferait belle lurette que l’épave que forme ta carcasse serait échouée sur une rive abandonnée.
« Et maintenant qu’elle t’a tout pris, il te reste quoi pour toi ? »
Un coeur en panne et des orbes qui déraillent ? La salée s’échoue finalement, s’écrase contre le revers de la main qui la balaye d’un coup. Si seulement c’était si simple, d’effacer le supplice.
La voix légèrement s’adoucit sans perdre sa teinte sarcastique. Dans les prunelles électriques s’y trouve une infime tendresse. Loin d’un énième artifice dont tu te pares, c’est d’une sincérité déconcertante venant de toi, Max.
« J’partirai pas, tu m’entends ? Jamais. »
J’suis pas comme elle. La main se pose sur le genou du complice pour tenter de raviver une piètre lumière dans les prunelles éteintes. Les lueurs d’un espoir retrouvé, loin de Sally, plus proche de toi.
« Mais va falloir que tu te la sortes de la tête, Wes. »
Même si elle est l'heureuse élue de ta vie. Elle ne sera que morose si tu continues ainsi. La défiance imprègne les traits édulcorés, bras croisés sur la poitrine après avoir avalé quelques gorgées. Maintenant, il faut sauter, du rebord de la falaise sur laquelle vous vous trouvez. T'attrapes sa main, Max, impatiente qu'il prenne l'impulsion qui viendrait le délivrer.

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- - comme un souffle,
un garnement,
tout autour y'a la violence.

l'voilà. c'est ce qu'elle voulait, qu'il s'exprime ? alors il le fait. c'est ce qu'elle voulait, qu'il crache ce qu'il contient dans son coeur, les reproches qu'il a toujours gardé au plus profond de son âme. il sort tout. tout, son poing se fermant contre ce comptoir. ce verre qu'il a lâché, pour éviter de l'exploser en mille morceaux et de se trouver la main en sang. son coeur qui bat vite, alors que les mots d'une amie n'aide pas forcément dans une situation qui se veut vraiment délicate. justement, je devais le faire. et t'as fait quoi toi ? non, t'as pas été d'une grande aide, tu m'as reproché mon besoin de solitude. il n'a pas oublié, même s'il a essayé de faire abstraction sur ce détail là. non, il n'a pas oublié certains mots difficiles, dans une énième prises de têtes peu agréable. alors que jamais, jamais il ne voudrait que max s'éloigne de sa vie. peu importe les reproches et le passé, il s'en fiche finalement des boutilles et des mots difficiles. tant qu'elle reste là pour son avenir, pour ce futur qui lui semble si incertain à l'heure actuel des choses. son propre coeur qui se serre et qui se veut douloureux. et pourtant, max tape si bien dans les sujets douloureux.
la réponse est simple, à ses yeux. elle a tout pris, forcément qu'il ne lui reste plus rien et qu'il a la sensation de vivre en apnée. qu'il sent ses organes qui se serrent si fort là, qui peinent à vraiment vivre. et wes, il ne sait pas quoi faire pour soulager tout ça. pour se sentir mieux, apaiser d'une certaine façon. cette sensation de vivre à reculons simplement à cause du manque d'amour d'une seule personne, ça n'aide pas. il n'est pas censé vivre ainsi, se laisser abattre par ce genre de choses. lui qui se veut fort, lui qui ne veut jamais être vu comme un pauvre lâche qui par amour, ne sent plus rien au plus profond de lui-même. ce serait ridicule, mais la vie est faîte ainsi et ce soir, il s'autorise. il s'autorise oui, ce moment de lâcheté avant de reprendre des forces dès le réveil, demain matin. et j'fais quoi ? j'vais la voir, je lui dis de me rendre ce qu'elle m'a pris ? c'est absurde. absurde est le bon mot, oui. mais c'est le cas, qu'est-ce qu'il pourrait dire face à sally ? rien. absolument rien. si ce n'est qu'il l'aime et que son manque est forcément difficile à vivre. mais la colère s'efface. d'un coup. la peine revient, s'empare de son âme quand la vérité éclate. pas vis à vis de sally, mais vis à vis de cette fille à ses côtés et de cette amitié sincère qu'il ne veut jamais perdre. leurs prunelles, les yeux là, se rencontrent et cette brillance qui les unie à jamais visible là, dans ses deux globules. la main complice sur un genou, son coeur bat un peu moins fort, un peu moins douloureux. alors j'fais comment, max ? là, une vraie question. la voix un peu moins dure, quand il rencontre le regard de sa meilleure amie et qu'il mise tout l'espoir en fixant cette bouche. il pourrait s'approcher wes. il pourrait l'embrasser. il pourrait oublier sally grâce à max. mais ce serait ridicule, et méchant. d'utiliser sa meilleure amie comme objet d'un soir. elle mérite mieux que ça. ils. méritent mieux que ça.

» forgotten shadows.
» forgotten ghosts (viktor)
» there is no hope
» le pacte (hope)
» HOPE IS AROUND HERE (Gabriel)