Remise en question [PV Cappucine]

C’est difficile de ce faire entendre dans le monde culturel. Nous sommes souvent mis de côté, nous ne considérant pas comme nécessaire. Qu’on est futile pour le bien d’une société. Bien d’autre domaines priment bien avant de nous accorder du temps. On est prit pour acquis. Seulement, je persiste à croire que nous sommes incontournable pour le moral d’une société.

Les gens ont besoin de divertissement. De sortir de leur quotidien le temps d’une chanson, d’une danse, d’un regard sur une toile, une pièce de théâtre ou un film. Des arts qui rendent services autant aux consommateurs qu’aux créateurs. Nous avons besoin de spectateurs qui apprécient ce qu’on fait autant de ces gens qui demandent à ce qu’on les divertissent.

Et le gouvernement osent, en retour, nous couper les vivre. Réduire nos subventions, nos accords, croyant que nous arriveront à nous débrouiller avec notre “passion.”

La passion ne paie pas nos factures, autant que la visibilité. Je ne cesse de rager lorsque j’entends des clients potentiels vouloir m’engager en échange de visibilité ou de coupon rabais dans leur restaurant. Je ne peux pas vivre avec ce genre de mentalité. Et bien souvent, de nombreux artistes cèdent et tentent de se trouver une job “normal” au détriment de leur bien-être à créer.

Je tiens à éviter cette fatalité. Prendre part au cheminement des artistes de la relève en leur donnant un tremplin supplémentaire à une possibilité de carrière.

J’avais de grandes idées, certes. Plusieurs voient mon ambition comme exagéré ne me rendant pas à mon objectif. J’ai une boutique dans le Bronx : comment je pourrais parvenir à aider des jeunes à se sortir de la rue ainsi ? Comment je peux me montrer crédible auprès de l’industrie en vivant dans ce milieu ?

Je suis conscient qu’en haut, on dénigre mon quartier. C’est évident…Donc, on me prend pas au sérieux. Il fallait donc que je me bats seul…comme toujours.

Je n’ai pas pu m’empêcher de poussé un rire sec et court. Non pas que je riais de ma cliente, mais que ces propos n’étaient aucunement valable en ce moment.

“ Je ne compte pas avoir du soutien du gouvernement, je dois vous l’avouez. Ici, dans ce quartier, on se débrouille. On a abandonné l’idée d’être soutenue. Sinon, il n’y aurait plus de “Bronx”, Mademoiselle.”

Oui, cela me touchait profondément. J’ai toujours vécu dans les quartiers dépravés, sous-estimé et ignoré de la politique. Ces gens de haut rangs viennent uniquement chez nous pour faire de belles promesses en prenant des photos de campagne. Mais dès que le combats est terminé; ils disparaissent laissant leur promesses et leur déchet chez nous.

Mieux ne vaut pas espérer quoi que ce soit et se concentrer sur mes objectifs, comme ce violon. Malgré la présence de Mademoiselle Maning, je me devais me pencher sur son instrument afin de lui redonner le son majestueux qu’il avait et que j’avais déjà entendu.

Mais de l’entendre qu’elle délaisse son talent m’avait freiné soudainement dans mon travail. Je posais mes yeux sur elle, intrigué. Quelque chose la tourmentait au point de ne plus jouer ?

Ces compliments, je les avais entendus, bien sur. C’était gentil, même touchant de sa part, mais comme toujours, les autres passent avant moi.

“ J’ai la chance d’avoir ma boutique pour me permettre de m’épanouir à ma façon. Je fais des bars, des trucs de ce genre…Mais…, enfin, dans un monde ou l’apparence prime…On songe souvent à d’autres que moi. Pour cela que je…me concentre sur ce projet. “ disais-je en jetant la corde brisée pour aller dans mon classeur prendre la bonne corde.

“ Des soucis ? Rien de grave, j’espère ? “