within our dreams (sera)

son image comme outil de travail. sa notoriété comme moyen employé.
parce qu'elle est de celles qui ne profitent pas de leur rang india. davantage de celles qui s'en servent pour répandre les bonnes ondes tout autour. pour faire passer les messages importants. pour guider les gens dans la bonne direction, vers un avenir meilleur. elle veut les pousser à faire les bons choix, à se poser les bonnes questions. et à agir en conséquence. elle espère faire bouger les choses, bousculer les esprits et amener une nouvelle vague dans le paysage américain. à l'international s'il lui en était offert l'opportunité. parce qu'elle croit en ce qu'elle défend, parce qu'elle est la mieux placée pour en convaincre les non-initiés.
son petit bonhomme de chemin qu'elle poursuit sur la toile, depuis maintenant plusieurs années. son blog, parlant de ses voyages, de son quotidien, des causes qui lui tiennent à coeur, s'exporte à la vitesse de la lumière. et les abonnés s'agglutinent à la suite de chaque article. déposant des commentaires qui font sourire l'intéressée. non elle ne veut pas devenir la prochaine kim kardashian, india. elle veut simplement être une voix. un modèle de vie sain sur lequel se calquer. pour inspirer les nouvelles générations à vivre autrement.
alors les contrats s'additionnent. tous, elle les décortique avec l'aide de son agent. se penche sur les tenants et les aboutissants. mesure si le jeu en vaut vraiment la chandelle et si elle a envie de se battre pour cette marque ou pour ce mouvement. parce qu'elle ne se lancera jamais dans quelque chose en quoi elle ne croit pas india. elle est là sa principale différence avec la grande majorité des influenceuses d'aujourd'hui. elle s'est construite sur les épreuves qu'elle a eu à surmonter, et elle s'en est fait une force. et avec elle, la certitude que la qualité n'est pas dans le nombre mais dans la valeur.
et dans le paysage, il y a aussi sera. celle qui la connaît mieux que personne, celle auprès de qui elle pioche les conseils. celle dont les avis lui importent. quand tu ne sais plus à qui te fier, quand tu perds la flamme et que tu ne sais plus ce qui t'anime réellement, elle est toujours celle qui te remet d'aplomb. qui te montre là où tu dois aller, là où tu voulais aller. c'est le coeur léger qu'elle se tourne vers cette soeur d'une autre mère. c'est les pensées en apnée qu'elle sait combien elle peut se raccrocher à son unique repère. dans l'adversité, sera est là. ici ou ailleurs, toujours près de toi. lové tout contre ton coeur.


dernière proclamation en date de la campagne de peta. proclamation qui lui parle, autant qu'elle l'interpelle. vérité bien trop souvent relayée derrière un tas d'autres pensées prioritaires. c'est dans des instants comme celui-là qu'elle ne comprend pas le genre humain india. qu'elle s'insurge de les voir se cacher les yeux sans le moindre état d'âme, en se fichant totalement de ce qui peut se passer à côté d'eux. leur petit confort pour seul réconfort.
c'est dans l'un des refuges, pour animaux domestiques abandonnés, de l'association qu'elle traîne sa meilleure amie. premier contact obligatoire, première rencontre avec ceux qui, dans l'ombre, oeuvrent pour le bien de l'humanité. ceux qui sont grands par les faits et simples en paroles. parce que les héros sont toujours masqués. parce qu'ils cherchent à soigner, plutôt qu'à être acclamés. et c'est dans ce genre de messages qu'elle se reconnaît india. c'est pour ça qu'elle a immédiatement accroché à la proposition de l'association. touchée par ce fléau de la société.
au bras de son amie, elle pénètre l'endroit. le regard voguant d'un angle à l'autre, tant les animaux étaient nombreux. attachants et attirants au possible. y'a des moments où j'ai l'impression de n'pas être née sur la bonne planète. des instants où elle ne se sent pas appartenir à la race humaine, totalement en marge de cette civilisation. tant il est des pratiques et des façons de penser qu'elle est incapable de cautionner. comment peut-on abandonner des bouilles comme ça ? interrogation qu'elle réserve à sera, mais dont elle voudrait entendre les réponses de ceux qui ont su le faire. qui n'ont pas senti leur palpitant se serrer en leur refusant la chaleur d'une famille et d'un foyer. t'es prête à passer la journée ici s'il le faut. à rire et à répandre de l'amour à ces boules de poils qui ne méritaient que ça. en somme, tu feras ce que tu sais faire de mieux : partager et répandre ta vision en couleurs. le tableau du bonheur.

quand ses pairs perdaient la tête pour quelques billets, elle gardait les pieds bien ancrés dans la réalité. savait ne pas s'emballer pour un oui ou pour un non, et simplement apprécier les bonheurs simples sans concession. parce qu'il y avait celles qui ne songeaient qu'au profit, quand india préférait se concentrer sur les messages à faire circuler. répandant la bonne humeur et les bonnes ondes partout autour d'elle. jamais elle n'avait cherché à remplir son porte-feuille, davantage à faire entendre sa voix.
la voix d'une jeune femme de son siècle, la voix d'une jeune femme de sa génération.
c'était sans doute cette image si positive qu'elle véhiculait qui lui avait valu ce succès progressif et sans fausse note. parce que les gens ne s'y trompait pas. ses abonnés voyaient à quel point elle ne trichait pas. parce qu'elle ne sait pas le faire india. trop honnête avec ceux qui l'entouraient. de son goût pour le voyage à ses vérités plus personnelles. à quoi bon se cacher derrière un masque quand partager ses réussites et ses déboires pouvaient aider les autres à s'en relever ? à comprendre que rien n'était jamais perdu. que même dans le tunnel le plus noir, il y avait toujours un espoir.
et ce fait dont elle est persuadée, elle entend bien en éclabousser le monde américain. à commencer par ces boules de poils qui, jamais, n'étaient traitées à leur juste valeur. tout juste bonnes à contenter un coeur en demande, le temps de quelques heures. alors même si elle se cache plus souvent qu'elle ne s'expose, cette fois est différente. parce qu'elle sait que son image peut aider à faire changer les choses. parce qu'elle se voit déjà ambassadrice engagée dans leur cause.
trépignant d'impatience à l'idée de rencontrer les personnes qui œuvraient dans l'ombre de la plus belle des façons, elle convie sa meilleure amie. celle sans qui elle ne serait pas grand chose, celle qui sait ses motivations, les partage et les comprend.
un refuge de peta sera leur destination toute particulière. là où elles écouteront les engagés, où elles feront la connaissance des abandonnés. et leur coeur est rapidement touché. quand les incompréhensions sont tout aussi vite énoncées. parce qu'elle a beau être humaine india, il est des comportements humains qu'elle cible et qu'elle condamne.
il y en a, on devrait leur faire subir le même sort que ce qu'ils infligent aux animaux. voir pire. des propos et des réactions pouvant sembler excessifs. mais pas tant que ça, à bien y penser. n'était-ce pas la loi qu'ils appliquaient délibérément à ses pauvres bêtes, sans le moindre état d'âme ? j'trouve ça tellement triste d'être obligé de penser comme ça. cette mentalité était à mille lieux des deux demoiselles, d'ordinaire. mais leurs esprits s'emballaient quand leurs convictions s'en trouvaient ébranlées.
et il y avait pas loin du million de questions qui fourmillaient dans leurs caboches. sur le pourquoi du comment, sur les motivations venues d'un autre ciel, d'une autre dimension. celles auxquelles elles ne trouveront jamais aucune réponse, quand les principaux intéressés ne savaient même pas les énoncer. alors encore une fois, elles se battront pour ce en quoi elles croient. et tant pis si toute la population ne change pas. un pas après l'autre.
c'est à nous de leur fournir cette dose d'amour qu'ils méritent, et puis qui sait ? ce qu'on fera aujourd'hui pourra permettre à ces petits anges de trouver un foyer aimant. elle hoche la tête, parce que ses idées ne faisaient écho qu'à celles de sera. parce qu'à nouveau, elles surfaient sur le même fil. on pourra bien dire que j'suis sûrement trop optimiste, mais j'ai envie de croire que ce n'est pas qu'un grain de sable dans le désert. et que les bonnes vibes se répandront. rien n'est jamais complètement perdu après tout.
elle sourit alors qu'elles se dirigeaient, toutes deux, vers quelques chiens qui gambadaient. des balles à leurs pattes, leurs regards les appelaient. et india ne disait jamais non à une petite partie. une petite compèt', ça te tente ? celle dont le chien en ramène le plus a gagné. les iris malicieux, elle entrevoit déjà le bon filon.
c'est sur le superbe labrador caramel qu'elle jette son dévolu, misant tous ses espoirs de réussite sur lui.
parce qu'il n'y avait rien de tel qu'un bol d'ai frais en charmante compagnie, pour patienter avant de parler affaires.

le décor est idyllique, le message bénéfique.
pour celle qui s'était faite porte-parole de toute une génération.
alors elle les choisit avec attention les causes dont elle s'éprend. travaillant consciencieusement avec ceux qui, dans l'ombre, rendaient son boulot plus aisé. elle se donne corps et âme dans ce en quoi elle croit. et le sort des animaux est un débat qui compte à ses yeux. autant qu'il importait à sera. et ce dernier venait s'additionner à la longue liste de points qu'elles avaient en commun.
le tableau semble parfait, à celui que le regardera de loin.
deux amies venant offrir de leur temps à des bêtes en manque d'affection. venant offrir leurs noms et leurs images pour mettre en lumière une association.
parce que vous étiez toujours des plus beaux combats. incapables de poser pour quelque chose qui vous déplairait. vous aviez en commun la générosité avant la superficialité.
les jeunes femmes échangent presque trop longuement sur ce qu'était la vie de ces animaux. sur ce qu'elle ne devrait pas être surtout. et sur ce que les êtres humains se permettaient à leur égard. et s'il y avait bien une chose qui les révoltait, c'était celle-là.
ça la conforte dans son idée india. de dénoncer les mauvais traitements, d'avancer aux yeux du monde ce qu'elle considérait comme des atrocités. ce qui ne devrait même pas être digne du genre humain.
malheureusement je pense que tant qu'il y aura des ordures pour agir ainsi, c'est une idée qui restera.
la réalité de la vie, dans toute sa tristesse.
parce qu'elles auraient beau y mettre toutes leurs forces et leur bonne volonté, elles n'auraient jamais le contrôle sur les autres. et chacun agira toujours à sa guise, peu importe les reproches et les attaques. puisque ses monstres déguisés étaient imperméables à leurs pensées et leurs idées.
et rapidement, elles oublient leurs sombres discours pour se recentrer sur l'essentiel. ces bêtes à poil qui apparaissaient dans leur champ de vision. dont les petites silhouettes se dessinaient tout près d'elles.
les appelant à les rejoindre. un appel qu'elles ne pouvaient décemment pas ignorer, en bonne partisane de la nature et de ses habitants.
et ça te remet du baume au coeur india. tant que tu rêves déjà un monde idéal où tous tes combats ne seraient pas resté vains. où tu aurais finalement réussi à renverser la tendance et à réaliser ton utopie.
ce serait bien, que cela arrive un jour. qu'on arrête de prendre ces amours sur pattes comme des objets. qui sait, peut-être que tu as raison.
les mots étaient sans doute forts, mais n'en étaient pas moins réels. ce qui ne cessait de tourner et retourner dans leurs cerveaux de rêveuses. bien décidées à mettre un coup de pied dans la fourmilière, et à s'entêter jusqu'à s'en lasser. jusqu'à ce qu'on daigne les écouter.
les bonnes ondes reviennent les étreindre, à bras le corps. quand les chiens s'approchent, la balle jamais non loin. ils attendent qu'elles leur proposent une partie, qu'elles acceptent de se libérer de leurs blessures pour jouer avec eux.
rien n'était plus beau aux yeux de india. surtout à cet instant-là. elle qui avait besoin d'un moment de partage avec ceux qu'elle affectionnait, quand d'autres les repoussaient.
alors elle s'invente une compétition qu'elle impose à sera. elle lui expose ce qu'elle avait en tête et lui demande de choisir son poulain. et elle avait plutôt intérêt à le faire bien ou ce serait la blogueuse qui remporterait le trophée.
parce qu'elle croit for en son labrador india. elle mise tout sur lui, pour qu'il lui ramène la victoire. elle repéré l'étincelle dans son regard attendrissant, il ne se laissera pas faire. et elle non plus. à croire que ces deux-là s'étaient bien trouvé.
t'es sûre que t'es prête à perdre ma chérie ?
elle ne peut retenir un rire avant de reprendre.
tu sais pas à qui tu t'adresses.
les menaces comme signe d'intimidation. si elle paniquait, ils auraient toutes leurs chances de s'imposer. deux fois plus d'y arriver. alors elle se devait d'être convaincante.
regarde mon chien, il vous défie.
la bête en question jette un oeil de côté en jappant. montrant sa détermination et sa volonté de gagner.
et le lancé a lieu dans... 3, 2, 1...
les balles s'élancent en même temps que les chiens. india s'époumone à soutenir son animal, sans manquer de rire à intervalles irréguliers.
il n'y avait pas de chagrin ou de maux qu'une bête à poil ne savaient pas soigner.
parfois, il suffisait d'un câlin, d'une présence. muette mais pourtant bien là.
parce que la solitude est parfois la pire ennemie de l'homme, quand l'animal était le meilleur ami de l'homme.