reckless

— Andreas et Louison

Welcome to my darkness, I been here a while. Clouding up the sunlight, hurting for a smile. Or something. But something always turns into nothing. Oh, I drain your life. 'Til there's nothing left but your blood shot eyes

La bâtisse cadenasse les corps désarticulés qui s’agitent sur la piste, le bruit frénétique engorge le ventre du club de notes perturbées, grincent contre le tympan. Louison s’est immergée dans la foule affolée, accompagnée de sa troupe pour fêter l’exploit d’une première représentation. La nymphe a noyé ses prouesses dans une beuverie amorcée dans les loges, puis avait été trainée par ses comparses, titubante, vers la cacophonie. Ils s’étaient sentis prêts, chacun, à réveiller les étoiles, à faire gronder la lune et pleurer les planètes. Trainée dans les rixes de la nuit, complètement fauchée, elle s’est exaltée parmi les mourants jusqu’à ce que l’alcool ait quitté le nid du plasma. Les yeux clos, l’ombre déchainée sous les stroboscopes qui criblent ses mouvements, transpercent sa silhouette ; elle a soif d’eau, le ventre nouée, vaseux de celle qui ont dansé inlassablement. Bref interlude, elle sillonne à revers les coups de coude, les dos qui cognent contre son épaule, elle sillonne à revers jusqu’au bar auquel elle s’accroche pour ne pas tomber. « Un verre d’eau » qu’elle réclame sans davantage de politesse, justifiant d’un diadème usurpée pour payer son dû. Le verre claque contre le bois, glisse au creux de sa main qu’elle tenait ouverte pour mieux s’en enquérir. Le froid s’immisce en elle, apporte avec lui la trêve des excès, c’est son propre coeur qui bat contre ses tempes, comme une note de fin. Louison a ses océans qui basculent sur la rive opposée du bar, reconnait son ainé penché sur une môme comme sur le bord d’une falaise, prêt à tomber. Elle tisse alors sur ses lèvres un sourire railleur, ondoyant avec langueur vers ces contrées batifolantes. Ses hanches en balancement sur le corps de l’élue, la brune a un mouvement de recul, Louison a le rictus racoleur qui rassure, envoute. Elle glisse ses doigts sur la nuque de la môme, approche ses pulpeuses et murmure quelques inepties inaudibles. « Pauvre con » vipère a craché le venin sur un brun désarçonné, disparait dans la volée, cédant son siège à la tête dorée, repue. « Je crois qu’elle n’était pas très intéressée finalement » elle hausse les épaules, l’air contrit d’une gamine piégée dans sa bêtise. Andreas, de l’autre côté du comptoir, n’a pas l’air de se complaire aux tendances invasives de la blonde.

@Andreas Stevenson

les commandes fusent et les verres glissent sur le comptoir jusqu'aux clients. ce soir, ça ne s'arrête pas, il y a du monde.
beaucoup de monde comme chaque week-end.
les gens viennent se détendre et relâcher la pression qu'ils ont eu durant leur semaine et ça se ressent. devant andreas, des dizaines de personnes se pressent pour avoir leur consommation. il doit redoubler d'attention et de concentration pour ne faire attendre personne trop longtemps. c'est l'un de leur maître mot ici et le garçon s'y pli puisqu'il n'a de toute façon, pas le choix.
ça se calme avec le temps, le bar est moins prisé et les gens sont partis profiter de leur boisson avec les personnes qu'ils ont retrouvé. ça parle fort de tous les côtés et ça rigole à n'en plus finir. ça sent la bonne humeur d'une fin de semaine éreintante pour tout le monde. mais andreas aime bien cette ambiance, c'est peut-être même pour ça que ça fait des mois qu'il est ici et qu'il n'a pas envie de gâcher sa chance. de toute façon, il a cruellement besoin d'argent comme tout le monde.
de l'autre côté de son bar, il y a une jeune femme qui vient de s'installer sur l'un des tabourets et qui engage la conversation entre eux. elle ne semble pas vouloir qu'un verre mais bien plus. et andreas entre dans son jeu, dans cette discussion qui lui semble plus futile qu'autre chose mais il s'en fiche.
elle est plutôt jolie comme femme, elle semble plutôt jeune mais majeure. il l'espère en tout cas parce que ce n'est pas son genre de jouer à ça avec des gamines, de tout risquer pour une simple partie de jambes en l'air.
clairement pas.
l'échange est facile et simple avec elle, ils rigolent bien. mais c'est sans compter l'intervention de la blonde qui n'est autre que l'une de ses amies.
louison.
elle lui chuchote quelque chose à l'oreille, qu'andreas n'arrive pas à entendre à cause du brouhaha autour et de la musique pourtant mise à un volume raisonnable. et elle s'en va avec son verre, balançant une insulte à son intention. le garçon, il ne comprend pas. alors son regard se tourne vers louison. qu'est-ce que tu lui as dit ?! il a envie de s'énerver mais il ne peut pas. pas maintenant en tout cas.
il l'adore cette femme, vraiment. mais là, il a juste envie de lui déverser sa haine pour lui avoir cassé son coup. encore une fois. à croire que ça l'amuse.

hj: