wish that i was good enough. (isabella)

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{ wish that i was
good enough}
crédit/ tumblr ♛  w/ @Silene Valenti

Les âmes noires, opaques à tous ceux qui les croisent,
elles deviennent transparentes chaque fois qu’elles se revoient.
Silene, elle est sa part d’ombre ; la parcelle obscure, défragmentée, cachée aux autres, se révèle chaque fois qu’elle vient la retrouver. Comme une partie d’elle que l’Italienne saurait, mieux que personne, éveiller. Pour l’âme écorchée, elle est loin d’être une mauvaise influence, loin d’être ce poison qui ronge. Elle est celle qui lui donne la possibilité de s’ouvrir ; celle qui permet aux roses sombres de son jardin secret de fleurir. Elle laisse éclore chez Isabella tout ce qu’elle n’oserait laisser entrevoir avec ceux qui l’aiment et voient en elle la lumière. Avec Silene, elle peut s’autoriser, à frôler les enfers. Les confier pour, peut-être, mieux s’en délivrer ; ou au contraire mieux les supporter. Sans jugement, sans faux-semblant, règne seulement l’évidence. Les secrets insoupçonnés, les souffrances inavouées, tout paraît plus facile à confier dans l’ombre de ce trajet, avec la sœur de son obscurité. Et elle la trouve si injuste, la belle sirène, de se flageller de cette manière. Elle a envie d’y croire, c’est bien assez aux yeux de la ténébreuse pour y avoir droit. – Et pourtant, toi aussi, tu y as droit. elle confie, comme une réalité impossible à réfuter ; une évidence qu’elle ne la laissera pas oublier. Et tu te reconnais tellement dans ses dires, Isabella. Tu les as pensé si souvent, toi aussi. Qu’il n’est pas facile de s’enticher de toi, qu’il n’est pas facile de tomber amoureux de toi. Il y a bien trop de personnes qui s’y sont brûlées les ailes, peut-être autant, peut-être plus que Silene. Les opales se détournent un instant sur la route avant que, lentement, elle ne reprenne. – Je sais ce que c’est. Et, doucement, elle laisse entrevoir ses propres pensées si tourmentées. La bienveillance toujours si présente, mise de côté. Comme un besoin de te lier, comme un besoin d’avouer… tu n’es pas plus facile à aimer, que la belle venimeuse à tes côtés. L’âme brisée, tu commences, lentement, à confier un peu de tout ton cœur bousillé. Les sentiments ravagés, l’être entier succombé, devant l’évidence inavouée : tu ne mérites peut-être pas d’être aimée. Les questions de son amie la poussent un instant, dans le silence, à réfléchir avant d’admettre les souffrances sur lesquelles elle ne s’est jamais livrée. – Je suppose que c’est lié. Je n’arrive pas à me dire que je mérite… cet amour. Comme si… c’était trop beau pour durer, pour que je puisse… être heureuse trop longtemps… il y a toujours un moment où ça s’arrête. elle laisse échapper un faible soupir, à peine perceptible. La douleur au bord des lippes, elle la laisse entrevoir d’un bien trop triste sourire. – Alors, tu vois, tu n’es pas la seule qu’il est difficile d’aimer. Et le constat un peu amer devient un peu plus facile à supporter ; le poids un peu moins lourd à porter, à ses côtés.

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{ wish that i was
good enough}
crédit/ tumblr ♛  w/ @Silene Valenti

Solitude partagée.
C’est un doux paradoxe qu’elle apprend à apprivoiser, depuis qu’elle a rencontré Silene. Les deux âmes esseulées, par chance ou par destin, ont tout de même su se trouver. Libérées des chaînes de l’isolement, à ses côtés, ses tourments sont dévoilés. Elle se sent moins seule, plus entourée, par sa présence à elle bien plus que par d’autres par milliers. Elle se sent aussi plus forte, Isabella, plus à même d’affronter les souffrances qui les ont liées. T’as trouvé en elle cette âme sœur à la tienne ; une personne qui te comprenne ; et, peu importe ce qu’elle peut bien en penser, qui t’émerveille. Joli ange aux ailes brisées, Silene, elle est de celles que l’on ne peut pas oublier. De ces personnes qui n’entrent pas dans une vie si ce n’est pas pour la marquer.

Toi, elle t’a marquée,
la sirène aux promesses d’éternité.

La rose écorchée ne sent aucunement en elle, une quelconque parcelle malsaine. Pas davantage dans la relation fusionnelle et si difficile à expliquer qu’elles entretiennent. Isabella, t’as seulement besoin d’elle. Besoin d’une personne qui ne brimera pas tout ce que tu as de plus noir ; besoin d’une besoin qui t’aimera même en plein désespoir. C’est certainement ce qui l’a attirée tout de suite chez l’âme torturée, cette aura d’obscurité. Cette manière qu’elle a de raviver le fragment d’elle trop souvent inavoué. Elle lui laisse l’occasion, Silene, d’oublier la reine du monde admirée, révéler l’âme en perdition à l’esprit imparfait. Alors, contrairement à son amie, Isabella n’est pas surprise. Elle a tout de suite senti, chez elle, ce morceau d’âme bousillé. Loin d’avoir les mêmes vies, ce sont les écorchures de leurs âmes qui priment. Ce sont elles qui les lient. – Et pourtant… j’ai l’impression que tu peux me comprendre plus que n’importe qui. elle murmure dans une déclaration qui n’était pas prévue. Le sourire fêlé sur les lèvres, elle est touchée par les paroles de la nymphe. Mais si elle mérite l’amour, il en est de même pour elle, sans aucun doute. – Dans ce cas-là, tu le mérites aussi. elle marque un bref silence, les prunelles noires qui se perdent dans la pénombre. Sans s’en rendre compte, c’est jusqu’à sa propre demeure qu’elle l’a emmenée. À l’abri du monde, en sécurité. – Parce que moi, je t’aime. Et bien plus encore que les fissures de leurs âmes, ce sont les battements à l’unisson des deux cœurs qui lui font penser.
Elle l’aime, Silene, pour l’éternité.