i wanna be a real fake. (silene)

traits de caractère / serpent destructeur au visage candide, animée par la perversion, elle ne s’épanouit qu’à travers le plus grand des chaos. manipulatrice et brillante, beaucoup trop facile d’entraîner les âmes dans la pénombre, de les pousser, toujours un peu plus, toujours un peu plus loin. le fruit de son métier et d’une vie brisée. brisée, salie elle n’est que cette gamine rendue coupable des pêchers d’un homme, devenue pécheresse à son tour pour camoufler ses faiblesses. la vulnérabilité cachée sous ce masque de dureté, abusive pour ne plus être abusée, elle se noie dans l’instabilité. éternellement infidèle, calquée sur les grandes poésies de l’amour malheureux. l’amour véritable qu’elle rejette pourtant chaque fois qu’il frappe à sa porte. perspicace et attentive, si son propre esprit demeure boîte de pandore, ceux des personnes qui l’entourent n’ont pas de secrets pour elle. plus que tout, elle est malheureuse, ce désespoir de la fille à qui son innocence a été volée. celle qui n’y croit plus, faible, le cœur éclaté contre le bitume, s’endormant avec des rêves d’ailleurs, d’un autre monde, dénué de toute cette noirceur qui prend possession de son être.

would you lie for me? cross your sorry heart and hope to die for me? would you pin me to a wall? would you beg or would you crawl? stick a needle in your hungry eyes for me?

papa est mort. maman n’est plus la même. et elle est là, pauvre gamine paumée. elle est là, sans savoir de quelle façon est-ce qu’elle devrait se comporter. de quelle façon elle est supposée se comporter. elle a mal, à quinze ans. elle a mal, la petite fille chérie d’un père aimant, d’un père aux étoiles plein les yeux, chaque fois que ses pupilles s’arrêtaient sur elle. sa fierté, son trésor, qu’il disait chaque fois qu’il la présentait. elle est mal, malheureuse, après la perte de la personne capable de l’aimer plus que tout au monde. le cocon détruit, vole en éclats, abandonnant deux femmes détruites et incapable de se parler. incapable de rester soudées. elle s’est renfermée, silene. elle s’est renfermée, lorsque sa mère se consolait dans les bras d’un autre homme. ce qu’elle pensait, au départ, avant que cet homme ne pose ses valises au domicile familial. avant que cet homme ne vienne passer ses nuits dans le lit de son père fraîchement décédé. rejet catégorique d’une adolescente farouche. adolescente dont l’innocence a été arrachée, dont la virginité a été volée, par ce même homme ayant subtilisé le cœur, l’esprit plutôt, de sa mère. un soir, lorsque cette dernière n’était pas présente, lorsqu’une dispute virulente brûlait les murs de cette maison, il s’est servi. il s’est servi, abusant d’elle. viol. le premier d’une longue série. le premier, brisant son esprit. le début d’un enfer.

let's cause a little trouble, oh, you make me feel so weak. i bet you kiss your knuckles, right before they touch my cheek.

elle est responsable. responsable d’une année entière à être abusée, régulièrement. sans savoir quand cela tomberait. quand est-ce qu’il la forcerait à se déshabiller. mais elle est responsable, que sa mère disait. manipulatrice, séductrice, le problème ne peut être qu’elle. elle, qui se moque pas mal du bonheur des autres. elle, qui use de son joli minois pour obtenir ce qu’elle veut. obtenir ce qu’elle veut, comme si c’était ce qu’elle voulait. peut-être qu’à force, elle a essayé de s’en convaincre, s’en persuader. peut-être qu’à force, elle a commencé à y croire, ne cherchant plus à se débattre, après avoir tenté de crier la vérité. peut-être qu’elle est devenue ce serpent que sa mère décrivait. malade. elle ne pouvait qu’être malade, affabulatrice, tentatrice, et elle s’est retrouvée enfermée. prisonnière de ces murs blancs, de cet hôpital psychiatrique, à dix-sept ans. deux mois. deux mois de pause. de mois d’arrêt. et à sa sortie, il y eut ce grand moment de solitude, mais aussi ce soulagement, cette décision de ne plus jamais retourner chez elle. de naviguer, suivre sa propre route, vivre. vivre, alors qu’elle est déjà morte de l’intérieur. durant des mois, des années, elle fait ce qu’il faut pour survivre. l’envie de trouver sa vocation à travers le cinéma, dans des histoires fictives loin de la déchéance de sa propre vie. mais sans réelles qualifications, sans expériences, c’est dans la télé-réalité, qu’elle atterrit. chargée de production, l’idéale pour mettre à profit ses talents de persuasions, explosant la parcelle la plus sombre de son esprit. elle manipule, elle joue, elle ment, elle triche. indomptable désaxée, dont la vie n’a pas d’importance.