holding you closer than most. (lilith)

i'm holding you closer than most, 'cause you are my heaven. -- @lilith calavera

Les rues défilent beaucoup trop lentement, perdue dans la pénombre du Queens, les souvenirs douloureux qui se ramènent à elle. La crise qui menace d’éclater dans son subconscient, à tout instant. La panique envahie son cœur, dévore ses entrailles, lorsque sa folie se fait toujours plus présente. Les cachets jetés, les cachets renoncés, qui pourraient pourtant l’aider à apaiser son être. Mais ce n’est pas ce que tu vois, Opale. Tu ne vois qu’une dose ayant pour seul but de faire disparaître celle que tu es. Une gélule capable de te rendre bien plus faible encore. Bien plus fragile. Traitement miracle qu’elle n’a jamais accepté, toujours repoussé, plus encore lorsque sa vie a volé en éclats. Lorsqu’elle a tout perdu. Et les médicaments, aujourd’hui, ne pourront ramener tous ses souvenirs. Ne pourront lui faire oublier qu’elle n’a été qu’une victime, presque démembré par un monstre tapis dans l’ombre. Les médicaments ne pourront pas lui faire oublier. Rien ne pourra lui faire oublier. Rien, sauf peut-être son paradis. Lilith. Lilith, meilleure amie angélique, l’entraînant loin de l’enfer, lorsqu’elle est venue la libérée de l’hôpital qui la retenait prisonnière. Lorsqu’elle a veillé sur elle, durant des jours, quand elle n’était pas capable de se gérer elle-même.

Son étoile dans l’obscurité, elle l’a sauvée. Sauvée du désastre qu’elle aurait pu être, si elle s’était réveillée seule, les jours suivants l’agression. Soignant sa jambe qui se remet doucement. Mais elle n’est plus là, Lilith. Disparue, depuis des jours maintenant. Elle qui, d’ordinaire, ne passe pas une seule journée sans un message, sans un appel. Parce que vous êtes fusionnelles, Opale. Peut-être trop. Mais sans elle, t’es perdue. Sans elle, t’as plus tes repères. Et l’idée qu’elle puisse avoir les siens sans toi te fait incroyablement mal. Tristesse exacerbée, dépression accentuée. Et c’est sans attendre qu’elle décide de se pointer chez elle, bravant l’obscurité et les plaies encore bien trop ouvertes. Pour elle. Lilith. Et ce n’est qu’une fois devant la porte de son appartement qu’elle se permet de souffler réellement, Opale. Frappant, espérant voir son âme-sœur apparaître rapidement devant ses yeux. Moment qui arrive finalement. - Salut… J’me suis permise de passer. Si tout était normal, tu serais déjà dans ses bras, Opale. Mais tu sens bien qu’il y a quelque chose. Tu sens bien que quelque chose a changé.

(c) calaveras.

Le regard vitreux, accroché sur cette pendule fêlée dont le bruit des aiguilles rappelaient le goût acide de ses souvenirs, Lilith, elle voulait se fuir, se demandant s'il n'aurait pas été mieux pour elle, pour tout le monde de s'échapper de sa propre vie. Mais elle ne pouvait pas, elle ne pouvait plus. Pas maintenant qu'elle avait Opale qui tournait en boucle dans son plexus, pas maintenant qu'elle savait qu'Ismaël avait risqué sa liberté pour son sourire déchu. Lilith, elle se rendait compte à quel point il était toujours trop facile pour elle d'intoxiquer les âmes de sa beauté frêle, et elle s'en voulait, elle se tuait dans ses ténèbres, un rail de coke en plus dans les narines tout ça pour se sentir moins faible. Et pourtant, c'était ce qu'elle était, à la merci de ses désordres émotionnelles autour duquel gravitait sa peine, plongée dans ses regrets et dans le vide qu'avait laissé le GHB à l'intérieur de ses veines. Il l'avait drogué son client, il avait tenté de lui soutirer plus que ce que son argent lui proposait, tout ça pour l'emprisonner dans son pouvoir, cet homme qui comme les autres, avaient tout simplement besoin d'affirmer son emprise autrement que par des mots. Et tout ce que cette histoire avait laissé en elle, était simplement de nouveaux maux, des blessures qui augmentaient ce sentiment de n'être qu'un fardeau. Elle répondait plus, elle travaillait plus, passant son temps dans sa chambre à regarder le Soleil mourir pour le regarder renaître le lendemain, comme dans l'espoir que ses rayons ne viennent lui provoquer un peu de bien, autre chose que ses délires malsains.

Elle sursauta en entendant sa porte d'entrée vibrer sous le poing de quelqu'un, le palpitant agité, et les pas incertains, elle ne savait même pas si ce n'était pas les flics qui venaient la chercher pour la menotter. Elle respira un bon coup avant d'ouvrir, ses épaules se relâchant en voyant que c'était sa meilleure amie, son visage angélique caressant ses angoisses arythmiques.

- Hey... Entre.

Pas d'accolades, Lilith lui laissa simplement le passage, tentant de faire comme si elle n'avait pas vécu de drames alors que sa démarche se voulait lasse.

- Tu vas bien ? Je sais que ça fait un petit temps que je t'ai pas contacté, j'étais pas trop là ces temps-ci, je suis désolée.

Mensonge qu'elle tenta de noyer dans une main qu'elle vint enfouir dans ses cheveux sombres.

- Tu veux boire quelque chose ?

Si elle n'était pas aussi vide, elle aurait pu oser un sourire bien plus vif que la pâle copie qu'elle essayait de transcrire.

i'm holding you closer than most, 'cause you are my heaven. -- @lilith calavera

Elle la connait, sa poupée, beaucoup trop pâle pour aller bien. Beaucoup trop pâle pour ne rien cacher. Pour ne rien lui cacher, à elle, sa sœur, sa meilleure amie. Elle ne peut le concevoir, Opale, parce qu’elle, elle n’a jamais rien caché à Lilith. La vérité, c’est qu’elle sait tout de toi, la brune. De ta maladie à la mort de tes parents, de ton agression à ton job annexe de camgirl. Elle sait tout de toi, parce qu’elle est comme toi. Comme un reflet dans le miroir, une double, une essentielle. Mais lorsqu’elle plonge son regard dans le sien, ce n’est plus elle-même, qu’elle voit. Ce n’est plus elle-même, mais bien une Lilith blessée. Presque apeurée. Les questions s’agitent dans le subconscient de la pierre, ne sachant pas comment lui parler, comment s’en approcher. Parce qu’elle sait, qu’elle n’a rien fait de mal. Parce qu’elle sait, qu’elle n’est pas responsable. Mais Lilith a été présente pour elle, quelques semaines plus tôt. Elle s’est montrée parfaite, la meilleure amie qui soit, veillant sur elle, s’occupant d’elle. Et aujourd’hui, c’est ton tour, Opale. Ton tour de l’aider. Ton tour de la sauver. - T’étais pas trop là… ? Qu’elle répète, un peu perdue. Qu’elle répète, dans l’incompréhension. Ne prenant même pas le temps de lui répondre lorsqu’elle lui demande comment elle va. Rien ne compte plus que sa meilleure amie, à cet instant. Rien ne compte plus qu’elle. Et lorsqu’elle s’aventure finalement à l’intérieur de son appartement, elle regarde autour d’elle, comme à la recherche du moindre indice capable de l’aiguiller. Capable de lui expliquer pourquoi Lilith est si distante, soudainement. - Non merci. Quelque chose ne va pas ? Et tu te lances finalement, Opale. Pas de paroles détournées, avec elle. T’es pas capable de faire semblant, parce qu’elle te manque, parce que tu t’inquiètes. Parce que sans elle, t’es plus vraiment toi.

(c) calaveras.

» I'm holding on, why is everything so heavy ? - Ivy
» Sometimes we're holding angels. (isabella)
» Holding on to my chest. (kenn)
» i've been trapped in my mind girl, just holding on
» diego ◇ closer