my purpose is greater than my pain. (hera)

ce qu'il faut savoir /
42 ans - boss du clan australien moran (trafic de femmes), patronne de l'hôtel hera.
elle est comme une bête engourdie par le froid ; elle ne vit qu'à moitié, tiraillée par son désir de vengeance et la bile qu'ont fait naître les hommes en elle. hera se débrouille avec ce que la nature lui a donné : une aura si dure qu'elle en devient cannibale. ceux qui s'y frottent finissent par disparaître dans son ombre. elle prend toute la place, étouffe, bercée par son besoin d'être au dessus de tout. son corps est un musée de mots qu'elle garde en elle, ils sont ce qu'elle a perdu, sacrifié, aimé, ils représentent ses secrets. elle en fait son territoire, sa propriété. hera s'accommode de tout, mais n'a jamais su apprivoiser la solitude. elle maudit le silence des autres et le vide. elle comble les trous par la manipulation et le mensonge. ses sentiments sont une triste horde, affamée et destructrice, sale et exigeante, qui brise à peu près tout ce qu'elle atteint. les hommes qui la désirent terminent tous par se comporter avec arrogance et agressivité car rien n'est plus hermétique qu'un mâle inquiet pour sa virilité. et hera est devenue leur pire cauchemar.
lui vient ces moments où elle regrette la jeune femme qu'elle était, belle, tendre, encore apte à se briser le cœur. c'est pour cela qu'elle ne supporte pas la présente de toutes ces filles belles et solaires en dehors de quelques célébrités, mortes de préférence.

l'amour est un ver dont elle est le fruit pourri. il dévorait tout d'elle. et plus il grandissait plus elle s'évertuait à lui en donner sans comprendre qu'il remplaçait ses intestins et remontait le long de sa colonne vertébrale pour lui dévorer le cœur. il l'avait eu, en un rien de temps, mou et chaud, comme du beurre. et tandis qu'il aspirait sa cervelle, qu'hera était à deux doigts de s'arracher la tête, l'amour continuait de ravager ses reins et son âme avant de la laisser tomber, tout aussi brutalement. abandonnant alors son hôte une fois qu'il n'y restait plus rien à manger, faisant d'elle une coquille vide, triste et amère.