Sujet: Retrouvailles autour d'un pot de glace. [Ft. Opale] Dim 1 Déc - 12:16
Retrouvailles autour d'un pot de glace.
Cela faisait plusieurs jours que l’idée me trottait dans la tête, encore, encore et encore, comme une obsession … Il fallait que je la vois, et je ne pouvais plus repousser l’inévitable.
Depuis quelques jours, j’avais envie de retourner la voir, cette jeune femme au sourire qui faisait toujours chauffer mes joues, auprès de laquelle je me sentais toujours bien, et qui me manquait terriblement, Opale.
Je lui avais envoyé quelques messages après ce qui lui était arrivé, mais je n’avais jamais osé me rendre chez elle, sans vraiment savoir pourquoi, peut-être la peur de ne pas être capable de lui apporter l’aide dont elle avait besoin. Pour essayer de ne plus y penser, j’enchaînais les parties de jambes en l’air, mais je devais me rendre à l’évidence, peu importe ce que je faisais, il m’était impossible de la sortir de ma tête, elle restait là, comme si elle attendait que je fasse quelques choses.
C’est en faisant mon jogging matinal, comme tous les matins, que je me mis à réfléchir véritablement à ce sujet, finissant par me convaincre intérieurement qu’il fallait que j’y aille, parce qu’elle avait forcément besoin de compagnie, et ça, je pouvais lui en offrir !
Sur le chemin du retour, j’achetais un gros pot de glace en prévision de ma visite à la jeune femme, puis je rentrais prendre une douche rapide avant de me préparer à aller la voir. Comme à mon habitude, je pris un petit moment à choisir ma tenue car je voulais me montrer sous mon meilleur jour, mais mon choix se posa finalement sur un jean partiellement troué, un haut noir et une paire de baskets, que j’enfilais rapidement avant de me coiffer et me maquiller légèrement.
Je terminais les préparatifs en attrapant mon portable et le pot de glace que j’avais mis au frais pour éviter qu’il ne fonde, puis je pris ma voiture pour me rendre chez mon amie. Une fois, sur place, je me rendis devant l’interphone, appuyant sur le bon bouton avant de prendre la parole, le sourire aux lèvres et la voix joyeuse.
Les pensées s’assombrissent, le voile noir se dépose sur sa vie. Comme souvent, comme bien trop souvent. Affaiblie par les démons qui dévorent son âme. Par cette maladie qu’elle traîne en secret, comme un boulet. Par cette maladie qui a pris possession d’elle, entièrement, depuis que le diagnostic est tombé. Depuis ses seize ans. Elle alterne les hauts et les bas, les rires et les pleurs, la douceur et les cris. Et personne ne peut comprendre, Opale. Personne ne peut comprendre ce que tu ressens, au fond de toi. Ce sentiment d’être déglinguée, bousillée. Ce sentiment d’être monstrueuse que tu cherches à tout prix à cacher. Mais depuis l’agression, son esprit est sombre. Son esprit reste sombre. Ses souvenirs se sont envolés. Souvenirs qui ne reviendront sûrement jamais. Et elle en a assez d’espérer. Assez de s’imaginer ces deux mois disparus. Et elle alterne, entre vadrouiller dans les rues du Queens et rester cloitrée chez elle avec l’envie de se foutre en l’air. Mais ses plans sont perturbés, ce soir, lorsque l’interphone se met à sonner. Et c’est une voix qu’elle reconnait, qui se fait entendre. Une voix qu’elle ne connait que trop bien. Leandra. Ce qu’elles partagent, toutes les deux, c’est un lit. Ce sont des étreintes. Des caresses. Rien de plus que le plaisir de la chair. Et pourtant, tu l’aimes bien, Opale. Tu l’apprécies, depuis qu’elle t’a entraîné en tant que coach sportive. Seulement, t’es incapable de la voir, en ce moment. T’en es incapable, alors tu réponds à peine à ses messages, tu ne réponds pas à ses appels. Mais elle ne lâche rien, Leandra. Elle ne lâche rien et Opale ne pourra pas la fuir éternellement. Qu’elle soit prête à satisfaire ses attentes, ou non. Elle ouvre la porte, la laisse monter, la rejoindre dans cet appartement qu’elle ne connait que trop bien. Au bout de quelques secondes seulement, la belle est devant sa porte, devant elle, en l’occurrence. - Salut… Un léger sourire sur les lèvres, elle se décale pour la laisser entre à l’intérieur de l’appartement. T’as plus le choix, Opale. Faut affronter. Il faut l’affronter, elle.- Alors tu es venue pour m’amener des glaces… ? Elle est plutôt surprise, Opale. Parce que ce n’est pas vraiment dans les habitudes de la brune. Ce n’est pas dans les habitudes qu’elles partagent toutes les deux. Au fond, t’es pourtant contente de la voir, Opale. T’es contente de voir son sourire.
Sujet: Re: Retrouvailles autour d'un pot de glace. [Ft. Opale] Mer 4 Déc - 16:53
Retrouvailles autour d'un pot de glace.
En appuyant sur la sonnette de l’immeuble associée au nom et à l’appartement de mon amie, je ressentais deux émotions diamétralement opposées. D’un côté, j’étais heureuse d’enfin la retrouver et de pouvoir passer du temps à ses côtés, et de l’autre j’avais peur, peur de la réaction qu’elle allait pouvoir avoir après autant de temps sans se voir réellement.
Lorsque la porte de l’immeuble s’ouvrit, je m’engouffrais dans celui-ci et montais jusqu’à arriver devant la porte de la jeune femme qui semblait m’attendre de pied ferme. Malgré ce qu’elle avait vécu et l’état dans lequel elle se trouvait depuis quelques temps, une chose n’avait pas changé, Opale était toujours aussi belle, magnifique même, un rayon de soleil.
Je m’approchais d’elle, le sourire aux lèvres, contente de revoir enfin son visage après tant de temps passer uniquement à converser par messages, et je venais déposer un doux baiser sur ses lèvres afin de lui dire bonjour, lui caressant lentement la joue au passage avant d’entrer dans l’appartement.
« Salut ! Oui, ma mère disait toujours qu’un pot de glace et un bon film en bonne compagnie peuvent guérir tous les mots, alors je ramène deux des trois éléments pour te remonter le moral… En espérant être de bonne compagnie bien sûr ! »
Je lâchais un petit rire en blaguant sur la dernière partie de ma phrase afin de faire sourire à nouveau la jolie jeune femme auprès de laquelle j me trouvais actuellement. Tout en restant proche d’elle, en me mordillant la lèvre et en la regardant dans les yeux, je repris.
« C’est incroyable, tu es toujours tellement belle … »
Je lui pris ensuite la main en la serrant doucement afin de l’emmener avec moi dans l’appartement, afin de ne pas simplement rester dans l’entrée avant de lui lancer un regard en souriant.
« On devrait peut-être commencer avant que la glace ne fonde tu ne crois pas ? »
Leandra, elle est différente. Elle est loin de son monde. Loin de cette noirceur qui l’habite. Loin de toutes les personnes écorchées qu’elle fréquente. Leandra, elle est comme une petite bulle d’oxygène. L’une des seules qu’elle s’accorde, l’une des seules qu’elles s’autorisent. Parce que tu le sais, Opale. Avec Leandra, c’est sans lendemain. C’est sans conséquence. Tu le sais, Opale, t’es pas capable de donner plus. T’es pas capable de donner mieux. Alors elle s’en contente, de ces petits moments sous les draps. Elle s’en contente parce que Leandra ne demande jamais rien d’autre. Jamais rien de plus. Et c’est peut-être pour cette raison, qu’elle est surprise en la voyant débarquer ce soir, chez elle. Surprise, en voyant qu’elle ne semble pas venir pour partager son lit mais bien pour partager un pot de glace. Douce attention, bien loin de celles auxquelles elle s’est habituée, avec la brune. Elle n’a pourtant pas le cœur de la repousser, Opale. Pas le courage de la renvoyer d’où elle vient. Même si elle n’est pas d’humeur à faire quoi que ce soit d’autre que s’étendre sur son canapé, de la manière la plus léthargique qui soit. Son baiser la réveille, pourtant. Son baiser la sort du coma dans lequel elle semblait plongée. Elle la laisse faire, contemplant son regard sur elle. Ce regard si doux. - C’est adorable de ta part… Qu’elle lâche, en souriant quelque peu. - Même si j’avoue être assez surprise… Je ne suis pas habituée à ce genre de petites attentions… Sa main s’accroche à la sienne, alors qu’elle se laisse diriger jusqu’au salon. D’habitude, lorsqu’elles se retrouvent toutes les deux, tout est clair. Tout est défini à l’avance. Elles sont là pour une nuit, rien de plus. Mais aujourd’hui, ce n’est pas ce que Léandra a en tête. Du moins, elle n’en a pas l’air. - Tu m’expliques… ? Sa voix est douce, mais intriguée. Elle cherche à comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête de sa partenaire. C’est pourtant évident, Opale. Elle s’inquiète pour toi. Elle cherche à effacer cette distance entre vous.
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