the better part of every bit of beating heart. (isabella)

♛ ♛ ♛
{ the better part of every
bit of beating heart }
crédit/ tumblr ♛  w/@Peyton Cooper

C’est un sentiment inné, comme instinctif. Un besoin viscéral de veiller sur sa famille. Parce que cela a toujours été son rôle, et qu’elle a déjà failli. Parce qu’après leur mère, c’est leur frère qui est parti. Parce qu’elle ne peut pas la perdre, pas elle aussi. Elle ne peut pas contrôler sa manière d’être, pas avec sa cadette. Pas avec celle qu’elle a toujours considéré comme son bébé. Peyton, elle est depuis sa naissance cette lumière dans ses ténèbres. Elle est cette lueur, ce rayon de soleil. Elle ne pourrait pas l’imaginer s’éteindre, elle refuse de l’envisager. Pourtant, quelque part, c’est ce qu’elle lui demande, en lui demandant de s’économiser.

S’économiser,
comme si elle devait devenir la moitié,
de celle qu’elle a toujours été,
celle que t’as toujours tant aimée.

C’est sa lumière, autant que sa force, que son aînée a toujours admiré chez elle. Car elle n’en était pas dotée, elle. Elle qui s’est toujours contentée de survivre, quand Peyton a appris à vivre. Elle qui subit la vie comme une souffrance à peine tolérable, quand elle est chez sa sœur un cadeau incroyable. Elle l’admire, sa petite sœur, elle l’a toujours admirée pour celle qu’elle est. Mais, depuis qu’elle sait pour sa maladie, elle a peur de celle qu’elle est. Peur des risques inconsidérés qu’elle pourrait prendre, peur de la vie qu’elle peut entreprendre. Et elle n’a le contrôle sur rien, Isabella, elle ne maîtrise rien alors qu’elle en a toujours ressenti ce besoin. – Non, tu veux simplement que je te laisse être toi-même… murmure-t-elle faiblement, un triste sourire sur les lèvres. Submergée par l’émotion, elle ne se sent pas tout à fait bien. Elle pense brièvement au cachet dont, tout de suite, elle aurait besoin.

Mais tu chasses tes pensées tortueuses,
ne te focalises que sur ta petite sœur.

Malgré la douleur infligée par le sujet de leur discussion, les deux sœurs la poursuivent avec le calme et la tendresse typiques à leur relation. Pas un mot plus haut que l’autre, elles ne connaissent pas la colère, ni la rancune. Plus que dans n’importe quelle famille, les Cooper ont appris à s’accepter tels qu’ils le sont, aussi opposés qu’ils soient les uns des autres sans amertume. C’est peut-être pour cette raison que, malgré les branches fébriles sur lesquelles repose leur famille, ils sont toujours là, tous les trois, unis. Comme elle l’imaginait, Peyton lui confie avoir besoin de poursuivre la vie qu’elle a toujours menée. Il y a bien des efforts qu’elle a réalisés, des efforts considérables quand on la connaît. Elle le conçoit, Isabella, même si ce n’est sans doute pas assez pour son cœur terrorisé. – Oui, tu es là. répète-t-elle avant de prendre délicatement sa main dans la sienne.

Comme pour t’assurer,
qu’elle est bien à tes côtés,
qu’elle le sera pour l’éternité.

Une inspiration qu’elle prend, comme pour se ressaisir, et la latina se force à lui sourire. Elle ne veut pas ternir leur journée, elle a besoin plus que jamais de les partager avec sa sœur. Besoin d’oublier toutes ses peurs. – Je vais tâcher de te laisser respirer. Mais toi, je t’en prie… ne me mets pas à l’écart de ce qui peut t’arriver, d’accord ? Car elle n’y arrivera jamais, si elle se demande en permanence ce que sa petite sœur peut bien lui cacher. Elle n’y arrivera jamais, déjà qu’elle n’est pas sûre de pouvoir un jour réussir à ne plus autant s’inquiéter. Car, Peyton, depuis sa naissance, elle est la prunelle de ses yeux.