Sujet: On the road again (Canned heat) feat Owen Dim 24 Nov - 21:35
Avoir un garage avait toujours été une envie, toujours une idée fixe. Une idée loin d’être effroyable ou monstrueuse plutôt dangereuse et angoissante. Certes l’argent qu’il avait investi lui venait de son trafic, mais l’argent ne tombant pas du ciel, ça restait une grosse somme. Le métier en lui-même avait été assez simple, la difficulté avait plutôt été dans la gestion quotidienne de l’entreprise.
Il avait toujours un petit diable sur l’épaule qui lui soufflait d’acquérir telle ou telle pièce ancienne malgré son prix exorbitant qui allait plonger les comptes de l’entreprise dans le rouge. La comptabilité était d’ailleurs une vraie malédiction pour lui, son associé se débrouillait mieux grâce à quelques tours de sorcellerie. Mais le garage avait acquis ses lettres de noblesse grâce au travail acharné des deux compères.
Par fierté, par orgueil, Alejandro plastronnait souvent sur sa réussite, ce qui lui avait causé son deuxième séjour en taule. Depuis par peur de replonger, il fermait sa gueule et vivait modestement. La réussite du garage n’était plus quelque chose dont il se vantait, maintenant il vivait décemment sans être dans l’excès. Son plaisir était de rouler sur sa moto ancienne, d’avoir acheté deux maisons, une pour lui et son fiancé, l’autre pour sa famille et un espace de stockage suffisant pour sa nombreuse collection de bécane.
La réussite du garage lui avait permis de ne pas paniquer à chaque fin de mois lorsqu’il devait payer ses salariés, souvent des gens dans le besoin qui était pourtant loin de pousser des gémissements tous les quatre matins dans ses oreilles. Ils travaillaient bien et ils avaient conscience qu’il s’agissait là de leur dernière chance.
Certains avaient basculé dans les ténèbres plus jeunes, d’autres avaient sombré après avoir mis au cimetière dans le tombeau familial un parent adoré, des gens cabossés par la vie que le garage remodelait et remettait sur le droit chemin. Un travail de titan qu’Alejandro aimait faire, malgré sa froideur et ses attitudes bourrues.
D’ailleurs on lui avait signalé l’arrivée d’un client, Alejandro s’occupa d’abord de faire peur à un inconnu qui traînait trop près du garage, priant pour que ce ne soit pas ces vampires du fisc. Puis il donna des ordres froids à l’un de ses salariés qui cherchait à défier son autorité. Enfin il arriva devant son client, qu’il reconnut immédiatement. Hey ! Comment tu vas ? Désolé de l’attente, j’expliquais à l’un de mes gars qu’il ne fallait pas me faire croire qu’un carré était un parallélépipède. Et j’ai fait peur à un inconnu.
Sur ces dernières paroles, il haussa les épaules marquant son indifférence. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? Sans être un ami, l’homme en face de lui était également un mordu de moto ancienne, passion qui les réunissaient souvent avec de grandes conversations durant jusqu’à minuit. Deux personnes ayant la même passion trouvaient toujours un moyen de discuter, que ce soit de leur rituel ou pratique ou même des dernières créatures mécaniques ayant pris place dans l’atelier.
Sujet: Re: On the road again (Canned heat) feat Owen Ven 29 Nov - 21:57
Avoir plusieurs activités permettait de combler l’ennui, voire d’éviter de se donner la mort. Ce sentiment pouvait être effrayant, pouvait même être synonyme de terreur chez certaines personnes.
La multitude d’activité qu’il exerçait lui évitait cet ennui et peut-être cette terrifiante lassitude vis-à-vis de la vie qui poussait certaines personnes à plonger dans les ténèbres de leurs esprits. Les démons, tels des petits diables ressortaient souvent lorsque l’esprit n’était pas occupé pour hanter une personne. Le regret avait des conséquences terribles sur les gens, que ce soit suite à un rêve non réalisé ou à un acte macabre.
Alejandro avait des regrets, avait des cadavres dans le placard, des squelettes prêts à lui sauter à la gueule. S’occuper l’esprit était un excellent moyen d’y penser et autant dire qu’il était servi dans sa vie actuelle. Ses deux métiers étaient ses passions le poussant à ne pas compter ses heures et le reste du temps, il le passait avec sa famille.
Sa plus grande peur était peut-être de tout perdre dans vie privée. Rien que l’idée lui donnait la chair de poule et froid dans le dos. Ce qui avait été détruit pouvait toujours être reconstruit, il savait que son garage allait pouvoir se relever de presque tout. Les clients étaient fidèles, la réputation du lieu excellente et son savoir-faire reconnu. Donc professionnellement parlant, il n’avait pas peur.
D’ailleurs son nouveau client confirma ses élucubrations, après avoir fait peur à un inconnu, certainement un vampire du fisc ou un zombie sans cervelle de l’inspection du travail. Il accueillit ce dernier avec une forte poignée de main avant de faire un début de conversation. Comme tu peux le voir, je ne peux pas me plaindre. Surtout que je n’ai pas peur de bosser contrairement à d’autres.
La conversation reprit ensuite sur la raison de la visite du jeune homme. Alejandro n’allait pas plastronner que son client venait juste pour ses beaux yeux et d’ailleurs ce dernier lui confirma son état d’esprit. Ta convalescence te permet de t’occuper de ton bijou, tu devrais être content.
La bête est avec toi ? Je ne fais pas de sorcellerie, donc à moins de me décrire les soucis précis que tu rencontres, je vais avoir du mal à les deviner. Alejandro ne plastronnait jamais qu’il était le meilleur et le plus savant. La dernière fois que son ego avait explosé, les conséquences avaient été effroyable et nauséabonde, autant dire qu’il avait retenu la leçon.
Tu peux me dire le modèle ? Tu es déjà venue avec ici ? Peut-être qu’il allait avoir une idée plus précise de la créature grâce aux précédentes visites du jeune homme. Alejandro n’avait pas la science infuse, généralement il avait bonne mémoire, mais il avait bien peur de ne pas être infaillible.
Le garage marchait bien, les clients affluaient et il avait plus tendance à se souvenir des bécanes que des propriétaires. Il n’avait pas peur de l’avouer, son sang n’allait pas couler. Il n’allait pas trouver la mort, au pire il vexait juste la personne. Une vexation qui ne l’empêchait absolument pas de dormir, qui ne lui faisait pas peur pour l’avenir du garage et d’ailleurs les clients s’en moquaient, ils n’avaient jamais été attendu avec une hache ou des envies de mort.
Sujet: Re: On the road again (Canned heat) feat Owen Mar 11 Fév - 18:24
Le métier de garagiste ne lui avait pas été dicté par son père ou par un quelconque ancêtre pratiquant ce job, il l’était devenu presque par hasard. Sa passion des motos anciennes l’avait conduit à acquérir des connaissances en mécanique afin de réparer ces dernières et il avait évolué au fil des années. Jusqu’à devenir le mécanicien qu’il était aujourd’hui et avoir la notoriété qu’il avait maintenant.
Sa passion était devenue son occupation journalière, son moyen officiel de gagner de l’argent et il ne pouvait en être plus heureux. La venue d’Owen et ses propos concernant son métier lui rappelèrent la chance qu’il possédait de pouvoir faire le métier qu’il aimait.
J’espère pour toi que tu guériras vite, histoire que tu te pointes si ma baraque crame. Alejandro n’aurait jamais pu devenir pompier, il était bien trop égoïste pour ça et partant du principe que chacun devait bien mourir de quelques choses, il aurait certainement laissé les occupants du bâtiment en flamme brûler vif.
N’étant pas le genre à se salir les mains pour aider les autres, il ne faisait rien par charité ou par altruisme. Mais il aimait le travail bien fait et les propos du jeune homme concernant sa moto le surpris.
Et elle marchait la semaine dernière ? Ce n’est pas normal qu’on t’ait rendu la bécane si elle avait encore des soucis. Surtout que je n’aurais pas loupé ça ou mon associé, ce n’était pas moi qui me suis occupé de ta bécane. Cette histoire l’agaçait, il ne rendait que des bécanes en parfait état, la réputation de son garage étant en jeu donc il attendait presque avec anxiété les réponses de son interlocuteur.
Je ne suis toujours pas devin par contre, tu veux qu’un de mes salariés la ramène ? Parce que sans avoir la moto sous les yeux, ça allait être compliqué pour lui de trouver l’origine de la panne. Il ne pouvait pas faire un diagnostic en partant de rien, malgré qu’il comprenne qu’on ne puisse pas amener une moto qui ne roulait plus.
Mais le garage possédait les outils qu’il fallait pour emmener la moto du jeune homme au sein de l’entreprise. Sauf si tu veux que je passe ? Là nous avons pas mal de boulot, mais en tant que client fidèle, je peux me débrouiller pour passer. Soit ce soir, soit tout de suite si tu veux.
Le jeune homme devait bien être venu par un autre moyen, il avait peut-être une voiture qu’ils allaient pouvoir emprunter. Parce qu’Alejandro se voyait mal transporter Owen sur sa moto, les bras de ce dernier autour de sa taille ou coller à son corps.
Sujet: Re: On the road again (Canned heat) feat Owen Sam 29 Fév - 22:03
Parlant de leurs différents métiers, Alejandro ne cacha pas ce qu’il pensait et surtout ce qu’il ferait s’il avait été pompier. Heureusement son interlocuteur n’était pas comme lui et heureusement, ce qu’il n’hésita pas à lui dire. Suite à la réponse d’Owen, Alejandro ne fit qu’hausser les épaules. Ça ferait mal au cœur, mais ce ne sont que des tas de ferrailles, tant que la famille va bien. Le garage était certes son bébé et s’il venait à prendre feu, il pleurerait certainement dans les bras de son fiancé le soir venue.
Mais sa vie continuerait ensuite, la vie étant une chienne, il avait déjà pris pas mal de claque dans la gueule avant ça. Reconstruire tout à partir de ruine était habituel pour lui, rien qui ne lui faisait peur en tout cas. Le côté professionnel de sa vie n’était pas sa raison d’être et il savait pertinemment qu’il pouvait reconstruire ce garage.
C’était autre chose pour sa vie privée, perdre son homme le poussera certainement dans la folie ou le désespoir par exemple. La conversation finit par se diriger vers le sujet principal et le jeune homme expliqua plus en détail les raisons qui le poussaient à revenir, ce qui rassura Al.
En effet, il était un véritable connard, mais il livrait et produisait de la qualité. Donc du travail mal fait le rendait fou et les paroles de son interlocuteur le rassurèrent. Tu viens de sauver leurs têtes. Tu aurais dû appeler pour demander des conseils. Sans être généreux, il savait qu’un client mécontent était un client qui ne revenait plus donc il préférait encore bosser gratuitement de façon occasionnelle et garder son client. Puis la mécanique était une véritable passion, une activité qui le prenait aux tripes et qu’il pouvait faire pendant des heures.
D’ailleurs il proposa de passer tout de suite, ce que son interlocuteur refusa, mais en lui proposant une autre date. Ok pour ce soir, je passerais certainement vers 19-20 heures si c’est ok ?
Sujet: Re: On the road again (Canned heat) feat Owen Jeu 19 Mar - 23:55
La conclusion entre les deux hommes prit rapidement fin une fois qu’un arrangement fut trouvé entre eux. Un certain soulagement parcourait son corps en sachant qu’aucune des personnes travaillant dans son garage n’était responsable de l’état actuel de la bécane d’Owen. Asociale et n’aimant guère l’être humain, l’entente de l’équipe et les bons sentiments n’étaient pas les principes du garage. Mais le travail impeccable si et d’ailleurs c’est pour cela que les clients se pressaient de plus en plus nombreux.
Les délais pour avoir un rendez-vous devenaient de plus en plus longs, mais les gens étaient prêts à attendre, certains d’avoir ensuite une merveille entre leurs mains. Mais parfois des exceptions étaient faites pour les clients fidèles. C’était le cas de son interlocuteur qui était déjà venu et vu que la relation client était primordial, Al promis de passer en fin de journée.
Son adoration des motos anciennes le poussant presque à être sympa, il détestait laisser l’une de ses bécanes seules dans un coin. Surtout que beaucoup de petits riches à la con prenaient d’anciennes motos, sans en saisir la valeur et sans en prendre soin. Donc avoir un client qui aimait sa moto comme il pouvait aimer les siennes était un réel plaisir pour lui.
D’ailleurs une fois le travail au garage terminé, il arriva rapidement sur son lieu de destination. Ignorant totalement la vie de son client, il ne savait pas que ce dernier avait une gamine donc il sonna sans penser que ça pouvait réveiller la gosse. Et pas qu’il s’en soit soucié s’il l’avait su, les mioches n’avaient jamais été sa tasse de thé pour le plus grand malheur de son fiancé Camille.
J’aime m’occuper de merveille et merci. A défaut d’être sympa, il était poli. Et lorsqu’Owen lui tendit une bière, il le remercia instinctivement avant de boire une gorgée. On va voir la bête ? Parce qu’il était curieux et aussi parce qu’il n’était pas là pour bouffer des curly. Sa socialisation quasi inexistante l’empêchait de vivre ce genre de moment.
Tu as fait quoi dessus exactement ? Laissant son interlocuteur lui répondre, il reprit une gorgée de sa bière sachant parfaitement qu’il allait se retrouver les mains dans le cambouis dans peu de temps.