Smoke and Mirror

l’max accepte la douceur. laisse les plumes du cygne l’envelopper. la blonde l’apprivoise. calme l’ours qui grogne entre ses côtes. l’espace d’un instant, elle l’emprisonne dans l’confort d’ses ailes. l’étreinte est douce comme tout c’qu’elle dégage. l’max s’sent bien. ça efface pas la culpabilité. ça détruit pas l’virus qui l’ronge. mais ça calme c’qui gronde dans ses tripes. ça lui fait oublier la présence d’sa fille. l’animosité qu’il abandonne un instant. juste assez pour qu’y s’rappelle d’qui il était avant sa disparition. l’homme avant la bête. l’bon flic avant l’sale flic. la douleur des souvenirs qui vient tordre l’palpitant fragile. maltraité un peu plus l’écorché. et l’cygne s’écarte de lui. relâche l’emprise. libère le père brisé pour retrouver l’enragé. celui dont elle n’connait plus grand chose. celui qu’elle devra un jour redouter.

son invitation qu’il accepte. la suit jusqu’à la sortie. fuir loin d’ici. fuir la mort. fuir les fantômes qui l’suivront bientôt d’trop près. sur l’chemin lui livre qu’il aimerait pas la perdre. qu’les amis, il en a plus beaucoup. la plupart ont disparu d’sa vie, s’ils n’sont pas mort. et elle, il voudrait pas la voir s’éloigner encore une fois. tous les deux partagent l’fardeaux d’cette absence. tous les deux s’comprennent dans la douleur. y sont rares ceux qui connaissent les souffrance d’cette blessure. à quel point ça peut faire mal d’se faire arracher une partie d’soi-même. l’max l’sait. elle aussi. alors c’est des belles promesses qu’ils s’échangent. des mots rassurants. y’a presque un peu d’espoir qui renaît des cendres. une étincelle fébrile dans l’infini d’la nuit. la rose arrache même un léger sourire à l’animal. réussit à déformer l’visage atrophié par les ravages du temps. pendant quelques secondes, elle donne l’impression qu’les choses sont comme avant. qu’la réalité n’est plus la même. qu’tout à changé. mais l’réel le rattrape. le frappe violemment même. silhouette macabre qui lui fait face. soudaine impression d’faire face à la mort. pétrifié par la surprise, l’ours bouge pas d’un poil. entend à peine les mots d’la blonde qui s'engouffre dans la bentley. son cerveau d’flic réalise. les éléments s’connectent entre eux. les contacts qu’ils s’échangent. les regards qu’l’oiseau lui envoie. l’max veut pas y croire. veut pas croire à la conclusion d’tout ça. pas encore, qu’il pense. et l’charognard le nargue avec toute l’arrogance dont il sait faire preuve. et max grogne dans sa barbe alors qu’il s’apprête à la rejoindre. y croit rêver, cauchemarder même. à nouveau l’irlandais lui vole ceux qui lui sont précieux. sous ses yeux qu’il l’voit partir à vive allure avec celle qu’il pensait avoir retrouver. contemple l’étincelle qu’il avait vu ravivée s’éteindre piétiné par les plumes noires. amitié dont il n'restera maintenant plus que les cendres.