you stole my heart. (quinn&cassey)

- there is an arrow in my heart
a sparrow in my sight
a shadow in my mind, you -

— @arya warren & @cassey warren

Le cœur à la lumière. Elle ne pouvait plus le cacher, elle ne savait plus l’oublier, son âme n’était plus la même, son palpitant ne battait plus de la même façon, alors qu’elle se rapprochait toujours un peu plus de sa petite fée. Son étudiante, son petite trésor, qu’elle ne savait pas lâcher, qu’elle ne savait pas abandonner. Elle avait les larmes d’une femme qui avait failli perdre l’amour de sa vie. Elle laissait, dans son étreinte, dans ses mots, tout ce qu’elle ressentait pour Arya. Parce que la perdre aurait été un tel coup, pour Quinn. Elle ne s’en serait jamais relevée, c’était certain. Détruite, elle aurait pu se jeter du toit de l’hôpital, si Arya n’était plus.
Ce n’était plus la même peur, dans son regard. Ce n’était plus les mêmes étoiles, qui brillaient dans ses pupilles.
C’était l’amour, mais qu’en savait-elle réellement ? tu ne le connaissais pas, après tout, l’amour. Tu connaissais la soumission, tu connaissais le martyr, tu connaissais l’abus. Les pleurs. Et l’impression de décéder chaque nuit. Mais le véritable amour ? Comment savais-tu le reconnaître ? pourtant, avec Arya, elle avait l’impression de le découvrir. De le connaître. De le caresser, du bout de ses mots, son étreinte plus forte que tout, ses lèvres près de son oreille, pour lui susurrer Arya ? alors qu’elle l’entendait s’arrêter, se stopper.
Perdue dans son monde, perdue dans leur monde à toutes les deux, elle n’avait ni entendu ni vu ce qu’il s’était passé, l’arrivée impromptue d’une intruse.
Et pourtant.
Arrachée tant à l’étreinte qu’à leur joli monde, elle découvrit la blonde qui l’appelait remplaçante. et là, t’eus tellement peur, Quinn. Peut d’avoir été trompée, peur de ne pas être la seule. Arya t’avait pourtant assurée, par deux fois, que votre relation était unique. Que personne d’autre ne jouissait de ses baisers, de sa chaleur, de son regard... et pourtant. Pourtant, t’étais la « remplaçante » et d’un coup, t’avais l’impression que t’étais qu’un double de l’autre. Et ton regard suivit les lèvres de l’inconnue, venant de positionner contre le front de ta fée, tandis que tu ne savais pas quoi dire.
Partagée entre la colère, et l’incompréhension, entre la peur, et les différentes questions qui venaient empoisonner son esprit, elle ne réalisait pas qu’elle n’écoutait plus, qu’elle se perdait dans le fin fond de son esprit, dans les tréfonds d’un monde bien plus noir que celui d’arya.
Jusqu’à ce que les mots de sa muse viennent l’achever. « Amie ». L’esprit qui s’écroulait. « Amie ». Comment le supporter ? « Amie ». Ce mot qui venait l’attaquer, ce mot qui venait la transpercer, son cœur arraché de sa poitrine par les lames de chaque lettre. Et les regard qui se vidait, tandis qu’elle entendait la suite, « mère ».
et tu devais avouer être soulagée que l’inconnue ne soit pas comme toi. Mais le mot « Amie » te ravageait, tant l’esprit que l’estomac, et tu avais mal. Tu ne le laissais pas paraître, mais tu avais mal. malgré la main dans son dos, de la part d’Arya. De sa fée. De son tout. était-elle réellement une amie, ou Arya refusait-elle de parler à sa mère de la véritable nature de la relation ? Elle n’en savait rien, mais elle souffrait dans les deux cas. Et pourtant, elle ne pouvait plus rester aussi passive que choquée, et sa main vint se tendre doucement vers la blonde, avant de laisser un enchantée... je suis ravie d’enfin vous rencontrer. que pouvait-elle dire d’autre ? Elle avait mal, mais ne pouvait pas faire du tort à sa belle, d’autant plus qu’elle lui en faisait déjà assez en lui cachant la vérité. Elle ne pouvait pas paraître différente de ce qu’arya disait d’elle, quand bien même son cœur était-il déchiré. Et pourtant, elle avait l’impression d’avoir fait une erreur. « Enfin vous rencontrer » pouvait signifier bien plus dans l’oreille d’une mère.
Et elle s’en rendait compte, malgré l’absence d’une réelle figure maternelle dans sa vie.
Et alors que son ange continuait, elle se laissa faire, prendre au jeu pour soutenir son petit chat. Elle le lui avait promis, après tout. De toujours la soutenir. D’autant plus qu’il y avait une vérité dans les mots de l’étudiante, même si elle ne disait pas tout. oui, je... j’ai eu tellement peur... j’ai voulu être sure que votre fille allait bien. Voyez vous... elle m’a sauvée la vie, un jour. Et qu’aurais-je fait, si je ne l’avais pas trouvée ? Je... il fallait que je sache, il fallait que... qu’elle aille bien. Je devais m’en assurer. elle ne mentait pas. Et elle venait même de le dire indirectement à Arya. Qu’elle lui avait sauvé la vie. quel soulagement quand j’ai pu voir qu’elle était à la fois en vie, et en bonne santé. quel soulagement...
Son cœur ne tiendrait pas bien longtemps si elle devait craindre à nouveau pour la vie de sa fée.
Et si elle venait à disparaître...
tu ne devais pas y penser...

☆ ☆ ☆
{ Got a secret, can you keep it ? }
crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren & @Quinn Ziegler

Il y a comme un instant de flottement. Quelques secondes où le temps reste en suspens. Devant les deux âmes qu’elle vient de séparer, sans le vouloir, Cassey est encore bien loin de la réalité. Elle ne sait pas qui est cette femme qui enlaçait sa fille, presque, comme si elle se raccrochait à elle. Elle ne sait pas de qui il s’agit, pourtant elle pensait connaître ses amis. Ne serait-ce que par leur nom, leur description, mais elle n’a jamais entendu parler d’une femme d’âge mur avec laquelle Arya partagerait une amitié. C’est quelque peu troublant mais l’antiquaire ne se laisse pas pour autant déstabiliser. Elle connaît le tempérament de son petit ange, elle connaît sa tendance à s’attirer les âmes esseulées. Elle ne s’attendait juste pas à… un tel élan de tendresse. Si elle est douce avec sa mère, elle ne l’est pas autant avec ses amis. Il y a cette barrière en elle qui, toujours, se glisse. C’est peut-être pour cette raison que, sans réfléchir, la jolie blonde évoque une remplaçante. Ce n’est pas tant la réaction de l’inconnue qu’elle remarque à cet instant, parce que ses prunelles sont fixées sur Arya. Tout son être est toujours focalisé sur Arya. Chaque fois qu’elle est là, sa fille, elle a toujours éclipsé tout le reste. Même le mal-être de cette femme passe inaperçue, elle ne voit que l’embarras dans les iris de sa fille. Mais elle ignore bien ce qu’il signifie. Car, après tout, elle lui dit bien qu’il ne s’agit que d’une amie.

T’es si loin de te douter,
Si loin, même, de l’envisager,
La réalité.

Parce qu’il y a des choses qui sont totalement impossibles dans son esprit maternel. Mais c’est aussi   à cause de leur relation si fusionnelle. Elle ne peut pas imaginer tout ce que peut lui cacher son bébé. Pourtant, elle aussi, elle a eu ses propres secrets. Elle les a encore envers celle qui compte plus que tout au monde pour elle. Mais, toutes les mères le diront, c’est différent dans l’autre sens. C’est différent quand c’est elle qui a la sensation de manquer une information qui a toute son importance. Un sourire vient se dessiner sur le visage lumineux de la jeune femme alors qu’elle salue la dénommée Quinn. Non, assurément, elle n’a jamais entendu parler de ce nom. Jamais entendu parler de cette personne. Avec courtoisie, elle accepte de serrer la main qu’elle lui tend. Elle n’aurait pas initié un tel geste toute seule, tout lui paraît bien solennel. Mais elle lui répond néanmoins de sa voix sucrée, de son ton habituel. – Ravie de vous rencontrer aussi. lui dit-elle poliment. Bien qu’elle se garde de préciser qu’elle, de son côté, n’a jamais entendu parler d’elle. L’intuition que la brune connaît sa fille depuis un petit moment, aussi, ce qui ne fait qu’achever de l’intriguer. Ses opales se tournent successivement entre l’océan des yeux de sa fille et les deux encres sombres de celle qu’elle vient de rencontrer. Attentive, elle écoute  les explications de l’une, les précisions de l’autre. Elle sent l’attachement de Quinn envers sa fille, alors elle lui sourit, instinctivement, un peu plus chaleureusement. – Ce n’est pas moi qui vais dire le contraire. déclare-t-elle, la voix plus calme, parce qu’elle est encore rongée par la peur qui l’a submergée. Il lui faudra un petit temps pour encaisser. Mais jamais elle ne pourra oublier, la frayeur de la perdre à tout jamais. Ses pupilles bleutées se posent sur sa fille un bref instant. – Je ne peux même pas imaginer si... Elle s’arrête dans ses dires, laisse échapper un faible soupir. Elle s’efforce de retrouver l’ombre d’un sourire. – Je ne suis pas sûre de vouloir la voir retourner à la fac tout d’un coup. déclare-t-elle, tentant d’alléger l’atmosphère. Elles ont eu suffisamment peur pour en rajouter.

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— @quinn ziegler & @cassey warren

Les battements du cœur qui s’accélèrent, la situation qui lui échappe, le contrôle qui se perd. Elle n’a plus le contrôle, Arya. Elle n’a plus aucun contrôle. Peut-être qu’au fond, c’est le cas depuis un moment déjà. Peut-être qu’au fond, elle a déjà perdu tout contrôle avec Quinn. T’étais pleine d’ambition, Arya. T’imaginais que tu pourrais maintenir ta carapace, te garder hors d’atteinte. T’imaginais que tu pourrais balayer de ta vie toute once de sentiments. Mais elle voit où elle en est, aujourd’hui. Dans cette chambre d’hôpital, avec Quinn et Cassey. Cassey, sa mère, qui rencontre la femme avec qui elle passe ses nuits. Il n’y a rien de plus officiel et à la fois rien de plus déconcertant. Et elle ne sait pas comment faire disparaître cette gêne, comment gérer cette scène. Et tu t’y prends mal, visiblement, Arya. Tu t’y prends mal, parce que tu vois bien la mine déconfite de Quinn, lorsque tu la présente comme une amie. C’est flagrant, trop flagrant pour que tu ne vois rien. Mais elle ne sait pas comment arranger ça. Elle ne saurait pas quoi dire, ni quoi faire, alors elle laisse les choses se faire d’elles-mêmes. Elle n’a pas d’autre choix. Et Quinn gère finalement cette rencontre du mieux qu’elle le peut. Quant à Cassey, malgré la surprise que perçoit l’étudiante dans ses yeux, elle n’en reste pas moins tout aussi agréable que d’habitude. Elle assure, comme toujours. Elle est parfaite, Cassey. Elle sait toujours comment se comporter, quoi dire, même si parfois elle le fait maladroitement. Elle est différente, Arya. Beaucoup moins à l’aise dans ce genre de situations. Beaucoup plus Et tu les écoute discuter, Arya. T’es comme dans un monde parallèle. Tu les écoute discuter, et il y a une phrase qui percute ton esprit. Qui laisse un vide. Celle prononcée par la quadragénaire, indiquant qu’elle lui a sauvé la vie. Elle ne comprend pas. Elle ne sait pas de quoi il s’agit. Mais elle s’imagine simplement que la brune tente de crédibiliser son discours, leurs discours, de justifier sa présence au près de sa mère. Et elle écoute, elle les regarde, l’une après l’autre. Elle écoute et réalise qu’elles ont vraiment eu peur, l’une comme l’autre. - Stop toutes les deux ! Qu’elle lâche, glissant un petit rire. Elle se détend, un peu. - Je vais bien. Vraiment. Donc on ne pense plus au pire ! Elle esquisse un sourire, un doux sourire. Parce que t’as pas envie de revoir l’inquiétude dans leurs yeux. T’as pas envie de revoir les larmes dans leurs yeux, Arya. - Et je retournerais à l’université maman ! Ce sera certainement compliqué, certainement difficile, mais elle ne veut pas se laisser envahir par la peur. Elle est en vie, et ce qui lui est arrivé aurait pu arriver à n’importe qui d’autre. - Quinn, je devrais sortir de l’hôpital d’ici demain. Je t’appelle dès que c’est le cas. Sa voix est tendre, malgré elle. Parce qu’elle est toujours touchée de l’avoir vu se précipiter jusqu’à elle. Parce qu’elle ne peut rien dire d’autre, là, maintenant. Parce qu’elles auront certainement des choses à se dire, plus tard. Et tu imagines sans mal que tu vas avoir des choses à dire à ta mère, Arya. Tu le sens au fond de toi, tu ne pourras pas lui cacher ce qui se passe réellement au creux de ton esprit.

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— @arya warren & @cassey warren

Le monde qui s’assombrissait, dans cette lumière retrouvée en sa belle petite fée saine et sauve. Sauvée. à l’abri. Parce que sa mère était là. Parce que le regard de l’intruse lui faisait se sentir à l’écart, comprendre que c’était elle, l’intruse. Et non la maman. Elle. Comme d’habitude. Elle. Seulement elle. et tu ne t’y attendais pas, avec Arya. Tu ne t’attendais plus à être la personne en trop, aux côtés de cette muse qui ravivait les sentiments de ton coeur, qui te faisait passer en priorité quand elle le pouvait, quand elle le disait. C’était tout nouveau, et pourtant si commun, cette sensation de n’être que de trop, que celle que l’on ne voulait pas voir. Dans ta famille, puis dans ton mariage, ce tombeau qui te gardait aussi détruite que fade, aussi mal... c’était tout nouveau, et tu n’avais plus l’impression d’exister. il y avait ce regard, entre mère et fille. Le genre qui lui échappait, elle qui ne pouvait pas avoir d’enfant. Le genre qui la blessait, sans doute involontairement. Parce qu’elle perdait la priorité, parce qu’elle perdait ses privilèges, parce qu’elle n’était plus qu’une « amie », et que ce mot la ravageait bien plus qu’il aurait dû. Et elle écoutait la femme. Et elle écoutait la fille. Et elle écoutait ce monde qui semblait la rejeter. d’accord m... arya... on n’y pense plus. au pire. à la mort, la douleur, la souffrance, le danger. Le coeur qui battait à tout rompre, prêt à exploser devant une mauvaise nouvelle. L’âme incendiée par l’histoire qu’elle venait d’apprendre, à la télévision, ces flammes qui avaient failli volé la vie de son petit chat. « on n’y pense plus », qu’elle disait. Mais c’était faux, parce que jamais cette inquiétude ne pourrait s’en aller, jamais cette peur ne pourrait disparaître. « on n’y pense plus » et pourtant, elle y pensait, ne savait pas non plus oublier qu’elle sentait la lame aiguisée d’un poignard imaginatif dans son coeur, alors qu’elle ne pouvait même plus l’appeler par ses surnoms habituels, sa petite fée. Parce qu’il y avait sa mère. Parce qu’elle n’était qu’une amie. Parce qu’elle sentait son coeur crier. Parce qu’elle n’entendait presque plus rien. Depuis quelques minutes. Elle n’entendait plus qu’arya, parfois. Elle n’entendait plus rien, son corps semblait prêt à s’effondrer, et elle tenait bon. parce que plus que tout, tu ne voulais pas la gêner, ta belle Arya. Tu ne voulais pas la gêner, pas devant sa mère, pas devant autrui. Tu devais faire comme si ses mots n’avaient pas cet impact destructeur sur ton âme. Tu devais garder ce sourire. Empêcher les larmes de couler. et elle entendit son nom, finalement.
Un regard lancé à sa belle, le chagrin aisément deviné par les iris de son étudiante, et elle comprenait. Jetée dehors, voilà ce qu’il se passait, elle était jetée, elle était poussée vers la sortie, elle était expulsée de sa bulle de bonheur. Parce que cette bulle ne lui appartenait pas. Parce qu’il n’y avait qu’arya et sa mère. d’accord... le regard presque absent, elle se tourna vers la maman. encore ravie de vous avoir rencontrée. et les talons qui se détournaient, tandis qu’elle sentait le regard se tacher de larmes, mais Arya ne pouvait plus les voir, mais sa mère ne pouvait pas les voir. Des larmes rien que pour elle. Des larmes qui disparurent de cette chambre d’hôpital en même temps qu’elle, tandis que son coeur se fissurait.
Parce qu’elle n’était qu’une « amie », jetée dehors.
Parce qu’elle n’était pas importante.
Et à peine sortie de l’hôpital, qu’elle fondit en larmes. Sanglots qui l’abattirent contre le mur de l’édifice, avant de disparaître avec elle, le long de la rue, le long de la route.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren & @Quinn Ziegler

Il y a quelque chose qui  ne va pas. Elle ne sait pas pourquoi, elle ne sait pas comment. Mais Cassey, elle le ressent. C’est son instinct qu’elle écoute, celui qui la mène à sa perte, parfois, mais qui a eu raisons plus d’une fois. C’est la gêne qu’elle lit dans les prunelles de sa fille. C’est le malaise aussi perceptible de l’inconnue. Il y a quelque chose qui flotte dans l’air, elle le sent. Ce ne serait pas si flagrant, sans doute, si elle ne connaissait pas aussi bien son enfant. Mais c’est surtout l’attitude d’Arya, qui lui fait deviner, qu’il y a quelque chose qu’elle ne sait pas. Quelque chose qu’elle ne décèle pas. Pour autant, elle essaie d’en faire abstraction, le temps de la conversation. Elle n’est pas de ces mamans qui mettent leur fille dans l’embarras, Cassey. Plutôt de celles qui attendent impatiemment de se retrouver seule avec elle pour l’assaillir de questions. Elles auront, assurément, leur propre discussion. Mais, en attendant, elle discute un peu avec la dénommée Quinn qui paraît chamboulée, elle aussi, par ce qui est arrivé à sa fille. C’est même Arya qui tente de les rassurer, avant d’utiliser une pointe d’humeur certainement pour les apaiser. L’esquisse d’un sourire apparaît sur le visage encore ému de sa mère alors qu’elle acquiesce d’un simple signe de tête. – Pas avant qu’ils aient fait contrôler l’intégralité des lieux. précise-t-elle, bien sérieuse. Et, cela, elle s’en assurera personnellement auprès d’Owen. L’avantage d’avoir un père pompier… Cela, et, le fait qu’il lui ait sauvé la vie. L’antiquaire émet un soupir presque inaudible, elle a cette impression depuis cet appel d’avoir le cœur sur le qui-vive. Elle ne s’est pas reposée depuis, il faut dire. Même quand sa fille a pu un peu dormir. Elle est restée là, auprès d’elle, à la veiller. Sans aucun doute comme bien des mères l’auraient fait. Là encore, elle a besoin de rester auprès d’elle. Garder un œil sur elle. Comme pour s’assurer que tout va bien désormais, qu’elle n’est plus en danger. C’est peut-être pour cette raison que la petite blonde décide avec courtoisie de mettre un terme à cet instant à trois. Cela, ou autre chose, elle ne sait pas. Cassey, elle est presque gênée pour la quadragénaire qui ne semble plus savoir où se mettre. Un doux sourire se dessine sur le visage de la blonde alors qu’elle hoche la tête en signe d’acquiescement. – C’est réciproque… Rentrez bien. Elle la contemple un instant, alors qu’elle s’en va. Mais la porte à peine refermée, elle pose son regard intrigué sur Arya. – Dis, si tu m’expliquais qui c’est ? elle demande, aussitôt, la curiosité qui a envahi tout son être. Loin de s’imaginer, tellement loin de se douter de ce qu’il en est. Elle s’installe sur le rebord du lit, juste en face d’elle, pour plonger ses prunelles dans celles identiques de son bébé. Le besoin de savoir, ce qui a bien pu lui échapper.

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— @cassey warren

Elle est partagée, coupée en deux. Elle est partagée, entre ce doux moment qu’elle partageait avec Quinn et l’arrivée de sa mère. Elle est partagée, entre cet élan d’amour au fond de son cœur et la gêne qu’elle ne parvient pas totalement à dissimuler. Et peut-être qu’au fond, ce n’est pas une coïncidence, si cette rencontre survient maintenant. Parce que t’as beau te mentir à toi-même, Arya, t’as beau dissimuler la réalité, tu ne peux pas nier que t’es attachée. Ton cœur n’est plus entièrement de marbre. Mais ce n’est ni le moment, ni l’endroit pour remettre en question son esprit. Pas devant Cassey. Pas devant sa mère qui, semble pourtant voir que quelque chose est différent. Elle la connait, Arya. Elle la connait par cœur et inversement. Elles connaissent le moindre de leurs mimiques, elles savent déceler la moindre de leurs pensées. Et l’étudiante laisse la femme de ses nuits s’en aller, percevant sans mal que quelque chose torture son esprit. Parce que tu commences à la connaître, Arya. Tu vois au fond de ses yeux quand ses pensées s’assombrissent. Elle ne peut rien faire. Rien d’autre que de remettre cette discussion à plus tard. Restant sur la beauté de ce qu’elle a fait pour elle, aujourd’hui. Un regard sur elle lorsqu’elle s’éloigne, elle se reconcentre rapidement sur Cassey, préférant ne pas se laisser guider par ses pensées. T’as pas envie d’être distraite, Arya. T’as surtout besoin de rien laisser paraître. Mais il est certainement déjà trop tard, parce que sa mère s’installe tout de suite sur le lit, à ses côtés, en lui demandant des explications au sujet de Quinn. - Et bien… Je te l’ai dit. Qu’elle répond, peu assurée, faible sourire sur les lèvres. - C’est quelqu’un que… j’apprécie beaucoup. Je sais que c’est surprenant, mais c’est le cas. Surprenant, oui, en référence à cette grande différence d’âge entre elles. Mais elle est bien plus mûre qu’elle n’en a l’air, Arya. Derrière son petit minois et ses crises à répétition, elle sait se comporter en adulte. Et peut-être qu’au fond, elle a trouvé en Quinn bien plus encore que ce qu’elle avait espéré. Bien plus encore que ce qu’elle cherchait.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren

C’est désormais en tête à tête que se retrouvent la mère et la fille. Un instant qu’elle aurait pu patienter, Cassey, s’il l’avait fallu. Si l’inconnue était restée quelques minutes de plus. Mais, maintenant qu’elle se retrouve seule à seule avec sa petite tête blonde, il est hors de question qu’elle attende plus longtemps. La patience n’est pas une vertu qu’elle possède, encore moins quand sa curiosité est touchée. Encore moins quand son bébé est concernée. Elle aurait pu se contenter de cette brève explication, Quinn est une amie. Une amie dont elle n’a jamais entendu parler, une amie qu’elle était en train de câliner. Une amie qui a certainement plus du double de son âge. Oui, elle aurait peut-être pu y croire. Si l’attitude d’Arya n’avait pas été aussi contradictoire. Elle sent qu’il y a quelque chose qu’elle ne sait pas, quelque chose d’important. Et c’est son instinct de maman qui surgit. Elle a besoin de savoir qui est cette femme dans la vie de sa fille. Les pupilles bleutées ancrées solidement dans les yeux clairs de de son interlocutrice, elle attend. Elle attend qu’elle lui dise qui est cette femme. Mais Arya lui sort le même refrain, elle est juste quelqu’un. Quelqu’un qu’elle apprécie beaucoup. – Surprenant, je ne sais pas, elle n’a pas l’air si horrible que ça. dit-elle avec un petit sourire amusé sur le coin de ses lèvres. Elle n’a pas l’air bien méchante, cette femme. Pas de quoi sentir sa fille en danger, là comme ça. Mais elle a tout de même besoin que ce soit confirmé. Besoin qu’elle lui dise la vérité. Mais elle la connaît, elle sait qu’il faut parfois la forcer à parler. L’interroger, elle-même, pour soutirer ce qu’elle devrait lui dire directement. Toujours assise droit devant elle, l’antiquaire finit par reprendre. – Comment l’as-tu rencontrée ? C’était une patiente de l’hôpital ? Elle suppose, puisque d’après elle, Arya lui a sauvé la vie. Elle suppose, Cassey, sans se douter un seul instant combien elle est loin de tout connaître de sa fille.

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— @cassey warren

Elle n’est pas à l’aise, Arya. Elle n’est pas à l’aise parce qu’elle n’a pas envie de mentir à Cassey. Elle n’a jamais eu besoin de le faire, elle n’a jamais eu besoin de lui cacher quoi que ce soit. Parce qu’au-delà de cette belle relation mère fille, elles sont aussi des meilleures amies. Cassey est réellement sa meilleure amie. Et s’il y a bien quelqu’un à qui tu devrais te confier sur ta relation avec Quinn, c’est bien à ta meilleure amie. Elle n’a pas envie de lui mentir, parce qu’elle l’a beaucoup trop fait, ces derniers temps. Parce qu’elles l’ont beaucoup trop fait. Et ce serait comme trahir, une fois encore, leur belle relation. Comme trahir la belle relation qu’elles retrouvent, avec force, avec amour, avec complicité. Mais comment expliquer ce que tu partages avec Quinn, Arya ? Comment mettre des mots sur votre relation, à toutes les deux, alors que tu n’as jamais su le faire ? Ni avec Quinn, ni pour toi-même. Un sourire amusé s’installe sur son visage, lorsque Cassey ironise un peu la situation. - Bien sûr que non… J’évoquais surtout notre différence d’âge… Parce que Quinn est loin d’être horrible. C’est même tout le contraire. Elle est d’une douceur infinie. D’une sensibilité renversante. Secouant la tête légèrement, elle reprend rapidement la parole. - Non, on s’est rencontrées dans un bar… Et elle imagine tout de suite que, dans la tête de Cassey, cette rencontre est bien différente que celle qu’elle s’imaginait. - En fait, elle est… Un peu plus qu’une amie. Je ne saurais réellement te dire ce qu’elle est, mais… C’est différent… C’est différent, Quinn est différente, et elle se surprend à être différente elle-même, avec elle, Arya. T’as recommencé à ouvrir ton cœur, sans le vouloir. Révélant ton instinct protecteur. Dévoilant ton meilleur côté, la douceur, la tendresse, la bienveillance.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren

Elles se sont toujours tout raconté. Elles se sont toujours tout confié. Depuis qu’elle est née, Arya connaît toutes ses aventures, ses histoires, anecdotiques ou essentielles. Elle a tout partagé avec elle. Parce qu’elles étaient constamment toutes les deux, parce qu’elles n’étaient toujours que toutes les deux. Elles ont développé une relation si forte, si fusionnelle, qu’elle croit pouvoir dire que personne ne la connaît aussi bien que sa fille. Comme personne ne connaît Arya mieux que celle qui lui a donné la vie. Plus qu’une mère et sa fille, elles sont deux meilleures amies. Deux moitiées d’une même vie. C’est même précisément parce qu’elle devine si bien tout ce qu’elle n’a pas encore avoué, que sa mère sent qu’elle a bien quelque chose à lui confier. Dans un premier temps, elle essaie de la rassurer, à sa manière, au sujet de Quinn. Sa présence, leur amitié, rien ne l’a dérangée. Elle a juste été prise au dépourvu, parce qu’elle ne s’attendait pas à cette scène en arrivant dans cette pièce. Mais c’est la différence d’âge qui semble inquiéter sa princesse. – Tu sais que j’ai des amis à peine plus âgés que toi. lui fait-elle remarquer, la voix amusée. Ce ne sont pas là des considérations qui importent à la jeune femme. Ce qui compte à ses yeux, n’est pas l’âge d’une personne mais son âme.

Si tu savais… Si seulement tu savais, Cassey.

C’est quand elle tente d’en savoir un peu plus sur leur rencontre qu’elle sent qu’il y davantage. Arya, clairement, lui dit qu’il y a davantage. Plus qu’une amie. Ses opales s’arrondissent de surprise, d’incompréhension aussi. Elle n’est pas sûre de saisir ce qu’elle veut dire. Ce qu’elle insinue, quand elle dit que c’est différent. – Quoi ? C’est vraiment une mère de cœur ou une autre connerie dans le genre ? Non parce que je le prendrais très mal, tu en as conscience, n’est-ce pas ? la prévient-elle, une moue boudeuse sur le visage. Elle est possessive, Cassey. Vraiment énormément. Elle l’est plus encore avec son enfant. Mais t’es tellement loin de la réalité. Tu n’as jamais été aussi loin de la vérité.

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— @cassey warren

La première réaction de Cassey la rassure, instinctivement. Parce qu’elle affirme avoir des amis de son âge. Des amis qui pourraient donc être ses enfants. Et c’est ce qu’elle vit, avec Quinn. C’est ce qu’elle vit, en fréquentant une femme qui aurait l’âge d’être sa mère. Et tu le sais, Arya, t’as été la première gênée de cette situation. Tu le sais, tu t’es laissée guider pour jouer, pour t’amuser. Et puis t’as réalisé, bien vite, que votre histoire serait compliquée. Et les moments passant, elle en est venue à tout oublier. Elle en est venue à oublier l’âge de Quinn. A oublier la bizarrerie de ce qui se passe entre elles. Quinn a su déverrouiller son cœur, petit à petit, faisant sauter toutes les barrières. Toutes les barrières les plus primaires, comme l’âge, le sexe, et tout ce qui pourrait l’empêcher de se dévoiler. Mais elle perd rapidement son sourire, Arya, lorsque Cassey évoque une fois de plus une position de mère de cœur. Il n’y a rien de plus gênant, rien de plus gênant que cette image. - Non, arrête, stop avec ça… Qu’elle lâche, gênée, passant une main dans ses cheveux. - Ce n’est pas du tout… Une relation de ce genre avec Quinn… Elle ne trouve pas les mots. Elle ne trouve pas les mots juste pour s’exprimer. Parce qu’elle ne peut pas parler de petite-amie, elle ne peut pas non plus parler d’une relation d’un soir, ni même d’une sex friend. - On se fréquente… Et son regard se plonge dans le sien. Son regard se plonge dans le sien en espérant qu’elle comprenne. Qu’elle n’ait pas besoin d’entrer dans les détails. De développer ce qu’elle ressent, parce qu’elle n’en a absolument aucune envie. Au fond, ce n’est pas vis-à-vis de Cassey, que tu ne sais pas comment t’exprimer. Comment l’expliquer. C’est vis-à-vis de toi-même. Parce que tu as tellement souffert par le passé, tellement souffert en amour, que tu ne supporterais pas d’être blessée de nouveau.