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| Sujet: alabama song (hilda) Jeu 14 Nov - 19:37 |
| --- I'm giving you a night call to tell you how I feel. I want to drive you through the night, down the hills. I'm gonna tell you something you don't want to hear. - Citation :
- (GIDEON) ça fait longtemps. on se voit, demain, mon bar préféré ?
(LYO)
si tu veux. je n’avais rien de prévu. Échange minimaliste de messages. D’un ancien camarade de blouse, scalpel et autres fantaisies noyées de rouge. Collègues de l’hôpital qu’il revoit parfois, surtout des internes ayant perdu chrysalide de leur apprentissage. Gidéon avec lequel il s’entendait bien. Chef des internes, à toujours malmener couenne des oisillons. Lyosha prenait défense, s’érigeait en bouclier. Caractères en opposé, mais bons amis.
La fin de journée est calme. Juste un rendez-vous. Assis au bureau, il peut contempler la masse qui grouille, se dépêche, cavale pour rentrer dans sa demeure réconfortante. La pluie n’est plus. Place cédée à quelques flocons qui viennent s’échouer sur le trottoir. Fascination soudaine et brève pour les cristaux morts qui percutent le sol. Manteau, écharpe, clé du véhicule. Il quitte le cabinet, rejoint baraque à l’autre bout du quartier. Changement d’apparence. Nécessité de sortir costume, de vêtir la chair d’un autre mensonge. Accumulation de facéties. Masques en tout genre. Ce soir, il faut celui de la joie, d’une réussite, de tout le fatras américain édulcoré.
Le véhicule est garé. Témoin d’une richesse exacerbée. Cadeau du frère qu’il n’a su refuser, sa vieille caisse ayant rendu dernier souffle d’échappement. Le nom du bar s’enrobe de lumières mordorées. Tout le chic et l’hypocrisie qu’il exècre. Monde qui n’est pas le sien, monde où son évolution était nécessaire. S’habituer. Prétendre. Il rejoint le bar, attend son ami. Dix minutes. Vingt. Surgit un texto. Dsl. On remet ça une autre fois ? Soupir. Il ne répond pas, le fera demain, ou pas.
Un whisky sec, merci. Commande mécanique. Des noms de cocktails qu’il n’a jamais appris, des mélanges douteux, il s’en tient aux classiques. Lyosha pivote, l’envie de s’installer à une table, de fuir l’éclat des néons. L’oeil s’attarde sur la silhouette à sa gauche. Certitude que c’est une connaissance. Hilda ? Qu’il questionne. Incertain de l’identité à la vue des verres alignés sur le comptoir. Je vois que tu commences la soirée avec enthousiasme. Malaise face à ceux qui se grignotent à l’alcool.
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