maniac cop.

01/ sans père qu’il a grandit, max. sa mère lui a toujours dit qu’il s’était barré un matin sans rien dire. il en a jamais su plus. toujours il a répété aux gens qu’son paternel était parti chercher ses clopes sans jamais revenir. au fond, la raison d’son départ il l’a connaissait pas et il la saura jamais. son paternel s’est tiré, fin de l’histoire. 02/ l’absence du père a fait de lui l’homme d’la maison. celui sur qui tout repose. il a prit l’rôle à cœur, peut-être trop. à tel point qu’il a jamais quitté l’immeuble. encore aujourd’hui, il vit dans l’appart d’en face. jamais loin d’elle, sa mère. y’a rien d’plus sacré qu’elle. seule femme qui compte plus que toutes les autres. réel talon d’achille. si tu veux l’atteindre, c’est là qu’il faut taper. 03/ d’base, s’il est devenu flic c’était pour faire l’bien. pour rendre l’monde meilleur. douce utopie. fantasme de gosse. la réalité du métier l’a corrompu. lui a fait perdre tous ses espoirs. l’a transformé. a tué le peu de bon qui lui restait. des fois, il s’demande pourquoi continuer. des ripoux il en coffre, tous finissent par ressortir. et les rues sont toujours aussi dégueulasses. et l’monde tourne toujours pas rond. il a rien changé et il changera que dalle. triste réalité qu’il a fini par accepter. 04/ il a été marié une fois, max. ça a duré dix ans. sa femme il avait rencontré dans un bar quand l’alcool n’était qu’un allié occasionnel pour lui. y’a eu des sentiments entre eux, ils ont même fait une gosse ensemble: nancy. tout pour être heureux, les trois ensemble. sauf qu’ça a pas duré. l’alcoolisme et le boulot d’max ont tout foutu en l’air. y’a eu des disputes, des saloperies de dites, ça aurait presque pu en venir aux mains si max avait pas le réflexe de se tirer avant. tout ça s’est terminé devant le juge: garde d’la gosse retirée, pension à payer, séparation. fin de l’histoire. 05/ ça jamais été un bon père, max. pas un bon mari non plus. jamais là quand il fallait. jamais présent pour les grandes occasions. il a toujours tout loupé. à la traine sur tout c’qui se passait chez lui. la distance, il l’a creusé tout seul. sa femme lui reprochait d’préfèrer son boulot à sa famille. c’était pas faux. trop dévoué à vouloir nettoyer les rues ou s’occuper des familles des autres. ailleurs c’était mieux qu’chez lui. souvent il parle de malédiction, qu’son boulot n’est qu’un putain de virus qui détruit tout c’qui touche. mais tout ça, c’est juste une excuse pour n’pas dire qu’le virus, c’est lui. que tout c’qu’il touche, lui, finit par crever. son mariage, sa fille, son meilleur ami. la malédiction, c’est lui et personne d’autre. 06/ nancy… avec elle, ça a été compliqué. relation bancale. pas une interaction qui se terminait bien entre eux. elle avait la rage aux tripes, la gosse. la hargne de vouloir en découdre avec son père. vengeance pour avoir été qu’un fantôme dans sa vie. et comme lui hurler d’ssus suffisait pas, elle a plongé dans la drogue. manière pour elle de défier les principes du paternel. il a bien tenté d’la raisonné, d’se racheter, trop tard. le mal avait été fait. ses démons ont eu raison d’elle. la p’tite junkie a fini par voir la lumière blanche, l’bout du tunnel. 07/ perdre sa fille, ça a fait qu’le faire plonger un peu plus. la noirceur encore et toujours. l’impression qu’y’a plus qu’ça autour d’lui. à force d’voir des sales trucs, il est devenu un sale flic. celui qui s’laisse trop vite emporter par sa haine quand on l’cherche trop. celui qui aime bien rappeler qu’peu importe c’qui se passera, la loi sera d’son côté. ils sont bien loin ses rêves d’rendre le monde moins dégueulasse. maintenant c’est qu’une vengeance personnelle contre tous ceux qu’il a toujours mépriser. une vendetta contre ceux qu’il considère comme responsable d’la mort d’sa fille. tous payeront, quitte à y laisser sa peau.