house on fire (.rory)

(un). écho qui se répercute sur son coeur. Île de son passé, de sa naissance, des plus belles années de sa vie comme de sa pire. Irlande chérie, de ses décors insolites et magnifiques. Plaines rocheuses dans lesquelles il aimait s'égarer lorsqu'il était enfant. Moments qu'il capturait, de ses traits habiles ou de ces photographies fébriles. Artiste dans l'âme, il a toujours puisé son inspiration dans ces décors enchanteurs étant enfant. Ces lieux, il aurait pu les parcourir pendant des années sans jamais s'en lasser. Les faits en ont décidés autrement. (deux). âmes qui s'ébattent, mais l'une qui se débat sans parvenir à s'en échapper. Ami du paternel, qui l'a vu grandir, mais qu'il s'acharne désormais à souiller, sans jamais se demander ce qu'il adviendra ensuite de ce gamin qu'il abuse. Honte infinie de s'être laissé avoir par ces blagues et ces sourires. Culpabilité de n'avoir rien vu venir, de s'être comporté comme il a pu le faire, de se sentir coupable. (trois). heures pour décider de ne pas rester là. Au rez de chaussé de la maison, les rires éclatent, l'alcool coule à flots et les adultes s'amusent. L'adolescent lui, se dégoûte et pleure, sans parvenir à effacer cette cruelle évidence de son esprit. Il doit partir. Loin. Quitter sa terre natale, pour ne plus jamais avoir à faire à lui. Quitter son terrain de jeu, pour ne pas laisser ses parents découvrir l'amère vérité. S'enfuir, pour ne jamais se retourner. (quatre). cent dollars en poche, quand il arrive sur le sol américain. Volés de la poche du connard, quand trop enivré, il a quitté leur demeure. Euros convertis, le gamin a 15 ans lorsqu'il arrive à New York. Il n'a rien d'autres que ses fringues sur le dos et ces quelques sous qu'il conserve précieusement. Les rues l'accueillent, tout lui semble mieux que le confort de sa maison en Irlande. Rien que de penser à sa demeure d'enfance lui amène les larmes aux yeux. Vie dure qui s'annonce à lui, mais il ne reculerait pour rien au monde. Sans téléphone, sans attache à son monde d'avant, il ne laisse rien au hasard. Personne ne le retrouvera jamais. Et surtout pas dans cette ville énorme. (cinq). gamins perdus qui croisent son chemin. Tous dans les rues. Pas tous en même temps. Mais tous avec ces histoires différentes qu'ils ne se racontent pas. Ce n'est pas leur passé qui importe. Mais leur présent. Ils deviennent sa famille. Les seuls qui comptent. Les seuls qui l'adoucissent. Les seuls qui parviennent à percer la carapace de glace qu'il se forge à mesure du temps qui s'échappe. Ils l'aident à ne pas sombrer, ni dans la folie, ni dans la décadence, ni dans la haine, ni dans l'espérance. Ils canalisent ses rêves et l'empêchent de brûler ses ailes de trop d'espoirs. (six). appareils volés aux touristes inconscients. Tous à pellicules, alors qu'il s'offre des shootings sans importance aux yeux du monde, mais qui veulent tout dire pour lui. Il vit par procuration, au gré des visages qu'il parvient à prendre. Arrangement, qu'il a obtenu auprès d'un propriétaire d'une boutique, et qui lui permet de développer ses clichés, qu'il dissimule ensuite aux autres. Art secret qui lui permet de s'évader juste un peu. (sept). capitaux qu'il enfreint sans cesser. La luxure étant son préféré. Gagné par l'appât d'un gain, mais surtout la garantie de nuit au chaud et confortables, il s'offre aux puissants, aux riches, pour obtenir tout ce qu'il désire. Années qui s'écoulent tandis qu'il s'embellit, il gagne en assurance et plus d'argent. Qu'il flambe presque aussitôt pour venir en aide à sa famille de coeur. Sa vie n'existant de toute façon plus, depuis sa fuite aux Etats Unis. (huit). rêves qu'il voudrait avoir, mais qu'il réfrène au fond de son âme. L'amour le vrai, celui qui n'arrivera jamais. La voiture clinquante et rouge, qui l'emmènerait où il désire, même s'il n'a pas le permis. la galerie où son art serait révélé, où les gens seraient là pour lui, pour le féliciter, pour lui dire qu'il est doué. le chien Toutou fidèle et aimant, qui viendrait le consoler quand il perd pied et qui viendrait l'aimer, quand personne d'autre ne le fait. La richesse, pour ces gamins qui ont grandi avec lui, qui ont subi le pire avant lui, et qui mérite le mieux maintenant. L'appartement, dessiné par ce mec insupportable mais plutôt doué dans ce qu'il fait, magnifique et poétique. Cocon vers lequel il se tournerait et qu'il rendrait chaleureux. Le foyer, pour que jamais plus d'autres enfants ne se retrouvent dans la rue, sans aide ou sans reconnaissance. le ventre plein, à toute heure, à tout moment, sans jamais se questionner sur son prochain repas. Jamais plus...