((défaillance )) ft meg.

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{ défaillance }
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L’erreur est tienne. Censé figé dans le passé, coincé dans ce désir de retrouver la tienne, oubliant que Mila avait donné de sa vie pour laisser meg entre tes bras et tu n’as jamais su assurer. Petit à petit tu t’en rends compte, tu l’entends Mila, déçu, ton cœur qui se blotti contre vos souvenirs, vos derniers mots échangés, cette haine que tu ressens encore quand tu penses à cette trop imprévisible de votre histoire. Ton amour de jeunesse, celle que tu voulais chéri à en plier l’échine jusqu’à ton dernier souffle, lui donner le meilleur et toi tu as tout bafoué. Il t’a fallut tant d’année pour le comprendre et tu le sais que tu ne parviendras pas à tout remettre en question. Un amour fort pour Meg, mais étouffé par tes pleurs la nuit quand tes songes te menaient vers une vie avec Mila. Toi qui es responsable de tout. Homme désireux d’avoir un enfant, de ne pas prendre l’avortement comme une solution. Tu ne l’as pas forcé, mais tu es le trouble qui a fait qu’elle ait choisi d’avoir Meg. Tu ne parviens pas à ouvrir les yeux sur Meg, ouvrir ton cœur sur cet enfant que tu as tant aimé pendant neuf mois, ne cachant pas ce père fabuleux et complétement gaga que tu aurais pu être. Puis les années sans pouvoir te perdre dans ses bras, à cette femme qui aurait été une magnifique maman, tu n’as pas su, tu n’as plus su comment serrer tes bras avec amour. Brisé et déstabilisé, tu ne sais toujours pas comment le faire, tu ne sais toujours pas comment faire pour ne plus piller devant elle, cette belle jeune femme devenue aussi belle que sa mère. Le cœur qui déchante en la voyant, toi qui ne sais plus comment tu dois faire pour t’en rapprocher, tu ne veux pas t’excuser, t’étais juste incapable de lui donner l’amour que tu lui porter, de lui montrer. Dur et froid c’était ainsi que tu communiquais avec Meg, mais juste pour contenir tes émotions, tu savais que tu finirais en loque si tu laissas échapper l’ouragan de sentiment découler de toi. A nouveau à terre, aurais tu étais capable de rester debout ? La réponse tu le sais. Tu n’aurais pas su faire, tu n’aurais pas pu remonter la pente, tu aurais pu finir pire, alcoolique battant l’image de sa femme qui l’avait laissé, mais t’as jamais été violent, jamais tu n’as eu un mot plus haut l’un que l’autre et jamais tu n’as eu de mot découlant avec amour de ta bouche. Sauf quand Ella fût là, elle fût le remède, pour canaliser tes maux , que tu pouvais lui confier, laissant sans doute bien plus aller en sa direction. Puis elle s’est envolée à son tour, par choix, aggravant cette blessure suintent en toi, plaie ouverte que personne ne pouvait guérir. Les mots étaient saignant à chaque fois que tu pensais à elles, à chaque fois que tu te laissais embrasser par les souvenirs cajolant ton âme. Ton amour fût brisé, incapable de se donner à nouveau comme il avait été capable de le faire auprès de Meg, t’oublierais pas que tu es fière d’elle, et déçu de toi. Tu sais que sans toi, sans doute qu’elle aurait été plus épanouie encore, tu ne sais même pas comment te vois ta propre fille. Tu imagines le pire et elle aurait raison, ton cœur était devenu ton égo, incapable de démontrer l’amour qu’il ressentait, incapable de faire son job. Robot froid et distant, pourtant naufragé de son propre amour. Puis le temps à sans doute soigné les blessures, pas guéri, mais mieux, alors tu ne sais plus comment faire pour récupérer la vie que tu aurais de l’avoir et celle que tu aurais dû offrir à ta fille. Dans ta voiture de patrouille, tu roulais jusqu’à chez Meg, tu savais où elle vivait à présent loin de toi. Sans doute que le cœur et l’éloignement avait eu raison de toi, de cette peine créant une double peine loin de celle qui était ta famille, que tu avais malmené pour te punir toi-même. Garée, tu attendais patiemment de voir la brune arrivée, comme un fou, continuant de traiter les appels radios qui ne demandaient pas ta présence, puis tu l’as vu, alors tu sortis de la voiture adressant un sourire approximatif à Meg. La laissant venir à toi.

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S’apprêtant à rejoindre son appartement, elle presse le pas. Le plus rapidement possible. L’envie de se retrouver seule. L’envie de retrouver cette solitude qui est désormais son sanctuaire. Eloignée de toutes les personnes qu’elle aime. Souhaitant les tenir à l’écart pour ne pas les briser davantage. Parce qu’elle a déjà fait trop de mal. Beaucoup trop de mal. Cet accident. La mort de Chace, celui qui aurait dû être l’amour de sa vie. La disparition de cette présence masculine, de cet amour qui lui a fait tant de bien. La disparition de cette foule sentimentale qui consumait leurs deux êtres. Il y a eu Aquila, blessée. Aquila, beaucoup trop amochée dans l’accident. Celle qu’elle s’était jurée de protéger à tout jamais, celle qu’elle a abimé. Et puis il y a eu sa mère. L’origine du mal qui la ronge. L’origine de cette vie, symbole de malheur. Cette mère qui aurait dû être la sienne, qu’elle a pourtant tué en venant au monde. T’es qu’une putain de meurtrière, Meg. T’es une meurtrière depuis ta naissance, et tu l’es d’autant plus aujourd’hui. Ce sont ces voix horribles qu’elle entend dans sa tête. Ces voix cinglantes, ces voix brûlantes, l’entraînant toujours plus bas. Et elle tombe. Elle tombe dans les abysses. Elle est noire, elle est sombre. La force a disparu. Cette lueur, la battante, elle n’est plus. T’es plus rien de ce que tu étais, Meg. Plus rien. Et elle se dépêche, souhaitant simplement rentrer. Avaler un foutu cachet. Une pilule, seul et unique remède l’empêchant de penser au pire. Seul et unique remède pour faire disparaître les fantômes qui rodent.
Elle rejoint son appartement. Son domicile, à présent, depuis qu’elle a quitté la maison de son père. Depuis qu’elle a décidé de mettre fin au supplice qu’ils partagent, tous les deux, depuis des années. Parce qu’il te déteste, ton père. Tu le sais, Meg. Tu l’as toujours su. Il ne l’a jamais caché, lorsqu’il était à la maison et non en intervention. Ces rares fois. Et depuis, les contacts se font rares. Les contacts ne sont plus que ceux de vagues connaissances. C’est pour cette raison qu’elle est surprise, en le voyant au bas de son immeuble. Elle s’apprête à rentrer mais elle ne peut pas l’éviter. Elle ne peut pas le contourner. Tu ne peux pas le contourner mais tu n’es pas prête non plus à l’affronter aujourd’hui, Meg. Elle prend tout de même sur elle, la brune, et elle s’approche. - Salut. Un faible sourire, elle ne sait pas vraiment comment se comporter. Il y a toujours cette gêne, entre eux. Celle qui ne devrait jamais exister entre un père et sa fille. - Qu’est-ce que tu fais ici ? La question qui lui brûle les lèvres. Parce qu’elle est surprise. Ce genre d’attention de sa part est rare, il n’a même jamais visité son appartement.

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{ défaillance }
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Tu le sais que tu es écœurant, un incapable, cet enfant tu l’auras brisé de mille façons. Impossible de laisser les sentiments glisser hors de ton âme. Toi tu l’avais désiré cette puce, chéri avant même qu’elle ne braille pour la première fois. L’annonce fût la nouvelle qui finit de réparer l’organe abimé par les pertes jonchant ton court parcourt. Tu n’avais pas prévu la fin du conte de fée qui s’était immiscé dans ta tête, tu imaginais déjà ta vie à leur côté, mère et fille soudée pour te mener à la baguette toi au petit soin. Puis tout à fichu le camp, tout est parti en fumée quand le dernier souffle de celle que tu aimais avait été emporté, le cœur démoli, les coups ne cessant pas à chaque pleur de ce bébé. Tu l’aimais, mais l’amour était destructeur, toi qui étais le fautif dans tout ce foutoir. Mila n’était plus et tu étais incapable de vivre, car tu l’avais tué, elle n’avait pas envie, ce n’était pas le moment. Pas le moment pour un enfant, vos âges, votre situation et t’avais juré qu’elle serait une merveille en maman, la plus douce du monde, puis te voilà seul. Comment t’avais pas vu venir ça, comme le karma qui venait t’éclabousser après la douleur que tu avais fait naître dans les âmes de tes parents, en partant, en les laissant, même si ce départ avait fait que tu rencontres cette douce femme qu’était Mila, la première et l’unique qui avait réussi à calme les douleurs de ton myocarde qui chantait faux à chaque seconde. T’es là à supplier du regard Meg, cette pauvre petite malmené sans cet amour qui pourtant déborde dans ton organe que tu n’as juste jamais su donner. Tu espères qu’elle fera le premier pas, qu’elle détiendra ta main pour te guider, car depuis que sa maman avait quitté le navire c’était comme impossible, comme ci elle avait pris tout l’amour et cette capacité à la donner avec elle. Larme contre larme, l’arme avait remplacé la larme qui coulait chaque soir quand tu la couchais la petite. Car tu ne pouvais plus pleurer, tu ne pouvais plus être faible, tu devais être fort et la rendre solide, ne pas la dorloter, ne pas lui montrer que la vie était simple, car elle ne l’est pas, clairement pas quand on est des Arganza avec une peau halée. T’as l’air d’un abruti, incapable de faire chavirer le cœur de cette poupée dont les traits te ramènent à tes premiers émois avec la beauté de sa mère, un beau mélange de vous deux, tu retrouves le sourire de ta fille et de celle qui fera jouer une délicieuse et somptueuse mélodie jusqu’à ton dernier soupire. Puis tu te souviens que les fossettes sont les tiennes aux derniers dire de celle qui avait donné cette magnifique fleur sous tes yeux. Tu les sens ces papillons dans ton ventre, elle est comme sa mère, elle réveille des choses en toi, mais ce bouton démontrer l’affection est ruiné, incapable de mener son rôle, alors la voix est un mélange de chaud, froid, le regard se perd dans le sien, avant de fuir. Incapable d’être un homme face à elle. « je voulais te voir et sans doute voir le quartier où tu étais. » T’en es même pas sûr ? Ô que si, mais t’es encore en train d’essayer d’être un faux de toi, faux semblant d’homme aimant qui ne veut rien démontrer, être solide pour prévoir le mal qui pourrait arriver dans ce monde. « Tu étais où ? » ça sonne comme un interrogatoire, mais tu es juste curieux et dans cette envie d’être là, mais toi , les mots et le ton c’est une histoire de fausse note, malheureusement.

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Lorsqu’elle se trouve face à son père, son cœur est vide. Vide et lourd à la fois. Vide, parce qu’il y a ce manque d’amour. Ce néant des sentiments. Cette absence de toute relation, de la moindre complicité, de la moindre affection entre un père et sa fille. Mais lourd. Lourd parce qu’il y aura toujours au fond d’elle cette déception. Cette rancœur, envers lui, envers elle-même. Parce qu’elle a tué sa mère, et de ce fait il n’a jamais été capable de l’aimer. Il n’a jamais été capable de la regarder avec les yeux d’un père. Et tu sais que c’est lui, lui qui t’as fait devenir si dure, Meg. C’est lui qui a construit cette armure autour de toi. Parfois, t’en es reconnaissante, parce que tu sais que cette force t’aide à t’élever, et parfois tu lui en veux. Tu lui en veux, parce que t’aurais juste besoin d’une figure parentale, une fois dans ta vie. Elle en aurait besoin, maintenant qu’elle est au plus mal. Maintenant qu’elle se retrouve brisée, écorchée, détruite par la vie. Détruite par ce putain d’accident et cet amour disparu. Est-ce qu’il sait, Djawny ? Est-ce qu’il sait combien elle souffre ? Peut-être qu’il ne l’imagine même pas. Peut-être qu’il n’en a rien à faire, après tout. Il n’en a jamais eu rien à faire. Et pourtant il est là, aujourd’hui, prétendant vouloir la voir. Prétendant vouloir voir son quartier. Elle est surprise, elle ne comprend pas. Habituée à passer des semaines entières sans le voir, sans nouvelles de lui. - Ah oui… Qu’elle lâche, presque sans s’en rendre compte. Presque sans sentir les mots traverser ses lèvres. Et pourtant, ils sont prononcés. Comme une bouteille à la mer. Comme l’écume des vagues. - Je faisais un tour. Pas l’habitude se justifier, pas l’habitude de lui rendre des comptes, la danseuse qui s’est toujours débrouillée seule. Qui vit seule, sans lui, depuis toujours. Qui vit seule, depuis qu’il repart en mission en permanence. Et définitivement seule, désormais, depuis qu’elle a son propre appartement. - Tu veux monter boire quelque chose ? Tu ne sais pas comment t’y prendre, lui non plus, t’es pas certaine d’assurer tout un moment en sa compagnie, surtout pas dans cet état. Mais tu le fais, Meg. Tu le fais quand même parce que malgré tout il est ton père, il est ton sang. Le sang. Ce n’est peut-être pas le plus important. Le sang, ce n’est pas ce qui compte, cela n’a jamais été ce qui compte. Mais au fond, une toute petite partie d’elle l’aime. Une toute partie d’elle ressent cet amour d’une fille pour son père. Amour qu’elle tente de bannir de son cœur, parce qu’il n'a pas sa place.

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Un charlatan, tu l’as été avec sa mère. Tu pensais tout ce que tu avais dit. Mila aurait été une mère divinité sans nom, comme elle l’avait toujours été, cet ange parti trop tôt. Un miracle dans ta pauvre vie, elle avait fait naître des sentiments uniques en toi, tu pensais lui redonner le centuple, mais elle était partie. S’envolant loin de votre vie de rêve, à trois avec Meg. Incapable. Tu ne sais pas aimer comme il faut, peur qu’il ne lui arrive quelques choses, tu as toujours été à la protéger, devenant un robot, devenant l’ombre de l’homme usant d’amour et de bienveillance sous les yeux de celle qui faisait vibrer le myocarde. Elle était ton cadeau abandonné par une étoile, ta meg, t’avais juste pas le cran de le faire seul, le besoin d’une main pour cajoler la tienne, oubliant que celle de ta puce aurait pu le faire, elle aurait pu t’aider, mais t’as refusé, voulant tout gérer, détruisant tout comme un bulldozer sans même t’en rendre compte. Jusqu’à son envol. Les stigmates de son absence était virulent chez l’un comme chez l’autre. Tu le voyais qu’elle avait besoin d’un modèle féminin, trouvé en ella, un moment, un temps avant que tu n’abimes ça aussi. Honteux, coupable. Tu le sais, mais évidemment que tu veux renouer, tout laisser au sol, ton cœur et tes états d’âme, pour de bon. Mais comme une valse qui ne compte pas de temps, tu essayes d’estomper ce moment où ta langue se déliera, sans pour autant rompre le lien ,cette si fine ficelle que tu tenais à bout de corps, pour ne pas y mettre fin à ce lien fille, père. Père incapable d’aimer ? Faux. Tu l’aimes, la mélodie est inédite pour elle, jamais brisé, jamais oublié, mais inaudible à l’oreille de meg, car tu ne chantes pas, tes opales sont silencieuses dans cette débâcle d’amour que tu devrais offrir. « oui … » c’est étonnant et tu le comprends, comment ne pas le faire ? tu te mentirais à toi-même . t’as jamais voulu lui jouer la symphonie de tout l’amour que ton être lui porte, alors il ne faut pas s’étonner du fait qu’elle ne comprenne pas. Des moments de bonheur quand ella était là, que tu as effacé à son départ, pour te punir, punissant à nouveau cette petite fille. Grande et femme, mais tes opales ne verront que ce si fragile être pleurant avec toi, à la perte de sa mère, ce lien sacré brutalisé dés les premières heures de vie. Votre lien s’unissant, sans que tu ne saches l’entretenir comme un homme des cavernes. T’as toujours su ce qu’elle faisait, des yeux partout, car tu ne démontrais pas l’amour, mais tu l’étouffais dans ce qui était de la protection mal placé, tu ne rétorques rien, elle n’a aucun compte à te rendre, plus maintenant. Mais tu seras là, faudrait qu’elle le sache. « Avec plaisir. » Un petit rictus qui s’impose ,alors que dans cet instant en la suivant chez elle, t’aimerais écumer ses songes et pensées pour savoir ce qui s’y passe, à ton sujet. Le myocarde qui bat fortement, espérant survivre à ce moment, sans faire une seule gaffe. « pourquoi ce quartier alors ? » des questions qui seront banal, car te faut conjuguer tout cela.

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L’espoir que tout devienne simple, un jour. L’espoir que cette relation s’embellisse. L’espoir d’entendre, un jour, entendre de la bouche de son père qu’il lui pardonne. Qu’il lui pardonne et qu’il l’aime. Qu’il lui pardonne d’avoir écarté la femme qu’il aimait, cette mère qu’elle ne connaîtra jamais. Cet espoir s’est glissé en elle, lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Cet espoir a persisté, lors de son adolescence. Mais il s’est envolé. Il s’est envolé, en devenant une femme. Il s’est envolé, lorsqu’elle a réalisé qu’il ne l’aimerait jamais. Qu’il ne pourrait jamais avoir ce rôle de père dont elle avait pourtant besoin. Parce que t’as été privée d’une mère, Meg. Mais par la même occasion, t’as aussi été privée d’un père. T’as été abandonné par les deux personnes qui auraient dû t’aimer plus que tout au monde. Par les deux personnes censées te protéger. Et au fond, tu sais bien que c’est ta faute. Peut-être qu’elle ne mérite pas cet amour. Peut-être qu’elle ne mérite par cette protection. Et elle l’avait trouvé, en Chace. Cet homme qui lui a tout donné. Cet homme capable de l’aimer comme jamais personne ne l’avait fait. Mais il s’est envolé, lui aussi. Appelé par la mort. Attrapé par la faucheuse. T’es toute seule, désormais, Meg. Et c’est peut-être mieux ainsi. Tu ne feras plus de mal, à qui que ce soit, désormais. Tu ne verras plus souffrir les personnes que tu aimes par ta faute. Seule. Elle voudrait le rester. Ne pas avoir à affronter son père, comme elle s’apprête à le faire, aujourd’hui. Ne pas avoir à maintenir le masque. A prétendre qu’elle est toujours cette fille forte qu’il a toujours désiré avoir. Cette fille, incapable de pleurer, incapable de se montrer faible. Parce qu’elle n’est plus cette battante, Meg. Elle n’est plus cette femme pouvant affronter les pires tornades. Elle n’est qu’une âme brisée, déchirée, incapable de se relever. Grimpant jusqu’à l’appartement, elle reprend la parole à sa question. - C’est pas loin de mon boulot. Et l’appartement est plutôt sympa, tu vas voir. Elle fait de son mieux pour être la plus loquace possible. Essayant de s’étendre un maximum. Mais c’est difficile, pour deux personnes qui n’ont jamais rien eu à se dire. - Entre. Elle ouvre la porte et le laisse entrer dans son appartement. Réalisant, une fois de plus, qu’il n’a jamais mis les pieds ici. Qu’il n’a même pas été là, lors de son emménagement. Qu’il n’a jamais été présent dans sa vie, tout simplement. - Tu veux boire quelque chose ? Elle le reçoit chez elle, comme elle recevrait n’importe qui d’autre. A la différence qu’elle ne reçoit plus personne depuis des semaines, des mois, désormais.

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Semblable à sa mère, tes iris ont toujours du mal à redécouvrir les mimiques de cette jeune femme, ta fille. Un être qui est plus une inconnue qu’autre chose. T’as voulu bien faire les choses, t’évanouissant dans un mauvais mood. T’as jamais su faire, tu pensais que t’étais prêt quand elle t’avait annoncé qu’elle était enceinte, mais dans tout ça tu t’en veux. Tu t’en veux d’avoir convaincu qu’elle garde l’enfant et la seconde d’après tu t’en veux de penser à ça, ainsi, car meg ne serait pas là non plus. C’est un cercle vicieux dans lequel tu es totalement perdu. Tu regrettes Mila, tu aimerais oublier chacun de tes choix, mais tu ne peux pas le faire. Tu te sens coupable de ne connaître que très peu cet enfant. Fuir dans des missions dangereuses plutôt que subir ses opales, semblable à celle de sa mère. T’es juste bafoué par le mal, t’as jamais fait le deuil, jamais été capable de réellement lâcher la main de milla cette nuit-là, lors de son dernier souffle. T’étais incapable de la rendre souriante, de la voir mieux, car elle avait décliné comme ça, une seconde. La boule au ventre rien que d’y penser et tu essayes de pas y songer ,te concentrant juste sur meg, cette envie d’essayer de renouer, mais tu le sais ton chemin sera digne des montagnes russes. La mélodie est là, enchantée, mais silencieuse à la fois. Ton regard fier sur ta fille, tu ne peux pas dire que tu es pour grand-chose dans ce qu’elle est devenue. T’as rien fait d’étonnamment bien pour elle, même sa tante avait fini par fuir, tu le portes comme ta responsabilité ça aussi. Peut être que tu as tort, que tu te considères comme le souci de tout, mais tu es juste une âme en peine incapable de remonter à la surface préférant te noyer. Tu essayes de t’accrocher, de te dire que ce n’est pas trop tard pour renouer avec elle, ce que tu avais avec elle quand elle était un nourrisson, puis tout est allée trop vite, cette peur de ne pas réussir sans Mila, toujours. « c’est plutôt pas mal comme quartier, assez souvent surveillé par la police. » Une bonne chose et une mauvaise, tu sais très bien comment certain peuvent se comporter avec certaine personne, tu le sais que trop bien. Tu la suis et entre chez elle, l’odeur est somptueuse, son parfum, tu le connais, tu la connais peu, mais certaines choses sont inouïes, tu reconnaitrais son odeur, sa voix, tout ces choses qui la font. « Oui, ce que tu as. » tu la laisse choisir pour toi la boisson alors que tu fais quelques pas pour visiter son antre. Sourire tremblant sur le visage, tu l’observes le cœur serré, toujours cette impression de voir sa mère et ça jamais tu ne lui as jamais dit, jamais tu avais ouvert ton cœur à ta fille, par peur, hantise, t’en sais rien, puis tu t’es jamais dit que ce serait utile. « tu es bien ici ? en tout cas c’est sympa comme déco et endroit, tu t’en es bien sortie ! » Un sourire de fierté qui se pointe et qui s’évanouie presque aussitôt pour ta face sans émotion, juste le regard pétillant.

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La douleur toujours présente, lancinante, celle d’une mère absente, celle d’un père aigri. La douleur toujours présente, lancinante, celle d’une petite fille qui s’est élevée elle-même, seule. Celle d’une petite fille qui n’a jamais pu compter sur l’amour de ses parents. Sur le soutien d’un père, toujours présent, physiquement, du moins. Physiquement, parfois, quand l’esprit lui n’était jamais là. Quand l’esprit, lui, s’était éteint avec la femme qu’il aimait. Avec la femme qui portait son bébé. T’es plus ce bébé, Meg. T’es une femme, désormais. T’es une femme qui s’assume, qui fait ses propres choix, ses propres expériences. T’es une femme que ton père n’a pas pu voir grandir. T’es une femme que ton père ne connait même pas. La vérité, triste vérité, c’est que Djawny ne sait rien d’elle. Il ne sait rien d’elle, et elle ne sait rien de lui, elle non plus. Il n’a jamais rien dit. Il n’a jamais rien confié sur lui, sur sa vie passée, sur sa vie présente, sur son travail, sur la relation qu’il entretenait avec sa mère. Ils sont comme deux inconnus, deux âmes qui ne se sont jamais croisées, deux mondes parallèles l’un à l’autre, voués à être toujours dans la contradiction, toujours dans l’opposition. Ils ne sont que deux faces d’une même pièce, liées, mais destinées à ne jamais se rencontrer. Et contre toute attente, il est tout de même là, en cette fin de journée, face à elle. Contre toute attente, il a l’envie de visiter son logement, de s’assurer qu’elle est en sécurité, qu’elle ne manque de rien. Et pourtant, machinalement, elle lui répond. - Oui, enfin, tu sais, je sais me protéger toute seule… Il ne t’a pas vu mettre des raclés à des garçons dans des bars, protéger tes amies du premier lourd venu. Il ne t’a pas vu t’en sortir, coûte que coûte, après la mort de Chace. Et t’es peut-être pas complètement relevée, pas complètement debout, mais tu ne t’effondres pas. Attrapant une bière dans le frigo, elle s’approche de son père pour la lui donner en regardant autour d’elle, en admirant cet appartement qui est désormais le sien. - Merci, j’ai fait au plus simple avec les moyens du bord. Mais mes amies sont venues m’aider à m’installer donc j’ai eu de la chance. Ses amies, elles sont la famille dont elle manque. Ses amies, elles sont comme un cadeau offert par la vie. L’opportunité d’avoir la certitude qu’il y a bien des personnes dans ce monde capables de ne jamais la lâcher. - Je suis surprise de te voir ici. Qu’elle lâche, finalement, parce qu’il n’avait jamais montré un quelconque intérêt pour son appartement jusqu’à présent.

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T’as mal quand tes opales crépitent sur son être, car deux inconnus se donnant le temps d’une conversation sans précédent. Il n’y a rien entre elle et toi. Toi qui as tout gâché, t’entends la voix désespérée de ta bien aimée, cette voix qui hante ton esprit et ton cœur depuis son dernier souffle. T’as jamais su faire le deuil, jamais su avancer réellement, ancré dans ce passé où cette jeune femme aurait dû mûrir sous l’amour d’une mère fantastique, t’es juste incapable. Juste incapable de laisser ton myocarde déverser l’amour que tu peux ressentir pour elle. Tu l’aimes ta fille, tu la chérirais et sans doute que tu donnerais sans y songer ta vie pour elle, sans même qu’elle ne soit au courant. Tu voudrais attraper une nouvelle chance à cette relation, à cette famille qui a décliné à sa mort, à cette perte qui n’a cessé de porter une ombre à ta vie, à vos vies. Tu le sais t’aurais dû te relever, trouver une force en ce petit être devenu grand, mais t’étais si accroché, si amoureux de celle qui l’avait porté, que tu te sentais coupable, que tu te sentais si mal de l’avoir perdu, sans avoir eu la chance de la sauver. T’aurais donné ta vie pour elle, comme pour meg, mais avec elle, t’as pas su t’accrocher, voulant aussi la rendre plus forte. T’as tout détruit, un véritable bulldozer, essayant de te rattraper aux branches quand ella fut là, puis elle partit, t’étais incapable d’être vivant sans aide et ella avait été l’air de tes poumons, pompant le sang de tes veines, pour faire sentir ton cœur à ta petite fille. Oublier les erreurs. « je n’en doute pas , tu sais. » les opales dans les siennes, tu te sens comme électrisé, effrayé par ce contact, ce moment à deux qui te fait bien trop peur. Alors tes iris divaguent ailleurs, sur la décoration assez épurée, ça te fait penser à ce premier appartement avec Mila, juste le nécessaire et c’était le principal qu’il vous fallait pour survivre. Ton cœur qui se contracte aux mots de ta fille, cette inconnue. Que tu as toujours imaginé forte et débrouillarde. « Si tu as besoin d’aide … » les mots qui hésitent à sortir, toi hésitant à te lancer. « Je peux t’aider, si cela te dit. » l’être tremblant, tu as la sensation de revivre ce premier contact avec sa mère, celui où tu ne jouais pas le fier, car en elle tu avais vu toute ta vie. Attrapant la bière, tu la remercie d’un petit sourire craintif qui s’envole presque aussi vite. Tu t’appuies contre la table de son appartement, le regard dans le vide, tu cherches les mots et tu le sais que tu ne te lanceras pas comme ça, que tu ne parviendras pas à dire ce que ton cœur emprisonne depuis tant de temps. La machine de ton cœur qui bat si vite, à t’en faire exploser les tympans. « je m’en doutes … » tu ne peux pas noyer la vérité, c’est surprenant ta venue ici. « je voulais être sur que tout allait bien pour toi, tu sais … » les opales se posant sur elle, déstabilisé par ce petit rictus pensive installé sur son visage, le même que sa mère. T’es chamboulé à chaque fois que tu remarques ces petites choses chez elle, faisant que ton cœur se stop net en pensant à Mila. « tu sais je suis désolé de pas être ce qui t’aurais fallut en père … » que tu lâches en buvant directement au goulot, comme pour te punir d’avoir laisser cela sortir, de la sorte.

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Le silence. Il s’est installé, au fil des années. Il s’est imposé, dans cette maison un peu trop vide, dans ce foyer un peu trop bancal. Il s’est imposé comme une malédiction pour maudire cette relation, celle d’un père et de sa fille, celle du deuil déjà trop présent. Le silence, c’est tout ce qu’elle connait, avec Djawny. Toujours si dur, toujours si froid. Comme s’il n’était pas capable de mieux. Et tu t’es longtemps demandé, Meg, comment il était, avant. S’il lui arrivait de sourire. S’il lui arrivait de parler d’amour. Tu t’es longtemps demandé, quel genre d’homme il pouvait être. Avant de te rendre à l’évidence, avant de comprendre que cet homme était mort, lui aussi, le soir de sa naissance. C’est pourtant un autre visage, qu’elle retrouve face à elle, aujourd’hui. Peut-être parce que le déménagement s’est révélé comme une prise de conscience, comme une évidence : ils n’ont rien d’un père et d’une fille. Ils ne savent ni comment se parler, ni comment se comporter, l’un avec l’autre. Djawny est gêné, rien qu’en proposant son aide. Meg est gênée, en entendant cette proposition. Rien de naturel, tout d’anormal, il aurait dû être le premier à l’accompagner dans ce déménagement. Il aurait dû voir que rien ne va, dans son cœur, dans sa vie. Elle aurait dû être capable de le lui montrer. A la place, tu restes sans voix, quelques secondes, une, deux minutes , peut-être. A la place, tu restes sans voix, en l’entendant soudainement s’excuser d’être le père qu’il est. - Je m’y suis faite. Encore une fois, elle ne laisse rien paraître. Battante. Encore une fois, elle est comme incapable de s’ouvrir à lui. Rejetant presque le premier pas qu’il semble faire. Après tant d’années. - Si j’ai besoin, je te demanderai. Qu’elle répond, avant de s’asseoir un peu plus long. Sans savoir réellement ce qu’elle pourrait lui demander. Sans savoir réellement comment se comporter. Au fond, t’es perturbée par ses paroles, Joy. Au fond, t’es perturbée par ce que t’entends et les émotions tournent dans la tête, dans ton cœur. Si bien qu’après quelques instants, tu reprends la parole. - Pourquoi tu me dis que tu es désolé ? Si soudainement ? La question qu’elle se pose vraiment, après des années à attendre, des années à espérer que quelque chose change, que quelque chose se passe, peu importe quoi mais une explication, une preuve d’amour. Des années à attendre, en vain.

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