Zende ; invictus

01/ Zende, c'est un gars qui a toujours voulu que le monde tourne autour de lui. Fils unique, il était le chouchou de sa mère qui voyait en lui un gros potentiel mais aussi, le vestige de son amour perdu. Car le jeune enfant avait déjà les traits de son père. Le même regard, la même tâche de naissance sur la cuisse gauche. Et la mère,australienne de nationalité savait qu'elle ne retournerait plus aux USA. Que l'homme qu'elle aimait était un riche magnat de l'immobilier, marié jusqu'au cou et père pour d'autres. Elle a été d'un soutien infaillible pour Zende qui aujourd'hui, milite pour l'avoir à ses côtés. 02/ Il est encore jeune quand on lui met un ballon dans les pieds. Le basket en discipline à l'école mais il trouve sur un écriteau dans l'école qui invite les volontaires à une pratique du football américain. Il tanne sa mère pour y participer. Il a tout juste douze ans quand il peut fouler le terrain avec ses crampons. Avec son maillot et son casque, il prend part au premier entraînement. Vitesse fulgurante, il évite les adversaires et détale comme un lapin. Le coup de pied acéré, il vise en pleine lucarne. La révélation. Il signera pour le club de son école pendant toute son adolescence. 03/ De simple novice, il s'applique jour après jour pour atteindre un haut niveau. Délaissant l'école pour s'y plonger véritablement, il est néanmoins rappelé à l'ordre par sa maman pour acquérir une bourse. Zende se bouge les fesses et atteint l'accès à un club privilégié de New York lors de sa majorité. Élévation ultime. 04/ Son père , qu'il avait vu une seule fois pendant son adolescence devient son hébergeur. Il signe l'appartement de rêve avec vue imprenable sur l'Empire State Building. Il ne connaît de lui que le pale reflet de la webcam de Skype. Il réalise qu'il ne sera jamais l'enfant égal aux autres. Plutôt une bête de foire qu'il veut exposer aux grands de son milieu. 05/ Le moment important, celui qui change de tout. Le deuxième match du championnat. Zende avait le nœud au creux de son estomac. Il entendait les cris des supporters mais restait concentré sur ce qu'il devait faire. Compter, se faire remarquer. Sur une passe décisive, il entendit les gens se lever, frapper dans leurs mains. Ambiance incroyable, joie intense. Consécration. 06/ Sa réputation assise, Zende a jugé bon de changer son nom. Franchement, pourquoi porter celui de son père alors que celui de sa mère est australien. Cela lui donnera l'exotisme qu'il recherche. L'Australien au milieu. Il veut que les gens scandent son nom, qu'ils ne l'oublient jamais. Il touche du bout des doigts son rêve de popularité. Lui qui a couru devant cette reconnaissance toute son enfance. Lui qui n'avait pas tellement d'amis avant. 07/ On se l'arracha bien assez tôt. Il a changé une seule fois de club mais déjà, les marques se bousculent pour en faire ses égéries. Boissons énergisantes, marque de rasage ou de déo, tout y passe. Il dit oui, signe de gros contrats juteux. Son père insiste pour qu'il garde l'appart. Persuadé qu'il arrangera tout avec ses chèques, avec ses week end à deux de luxe. Zende y croit mais il sait que son père ne sera qu'un étranger. Un qu'il doit partager avec ses demis frères. Et ça lui fait mal. Mal de voir qu'il l'écarte de l'héritage. Trop de non dits qui finiront par éclater. 08/ Il échange beaucoup avec sa mère, figure de soutien et de conseil. Certes, il a une sorte de manager ici mais Mme Canderra l'aidera toujours dans ses décisions. 09/ L'argent qui coule à flot, l'alcool et la fête font tourner la tête du jeune homme. Il développe une addiction aux yeux. Il refusera de l'admettre mais il aime parier en ligne, il aime aller au Casino. Presque autant qu'il aime flamber : son dernier objectif en date est de se payer une Porshe Carrera. Dans une Carrera vole un Canderra. Plutôt pas mal non? 10/ Il s'est tatoué à son arrivée à New York pour marquer le début d'une nouvelle vie. Depuis il n'a pas vraiment arrêté puisqu'il continue d'en faire régulièrement. 11/ Il est mauvais perdant et très souvent de mauvaise foi. Il encaisse mal la critique et se bagarre souvent en soirée. Il essaie de se contenir mais il lui arrive d'exploser, surtout si celui d'en face est fan de l'équipe adverse. 12/ Il reste un passionné inconditionnel de sport, surtout de basket ball qu'il regarde souvent le soir, sur le grand écran dans la chambre. 13/ Il adore écouter de la funk, souvenir aussi de son jeu GTA San Andreas auquel il jouait à ses débuts dans la Grosse Pomme. Un jeu qui lui permet de s'évader, au volant de beaux bolides. 14/ Il n'a pas plus d'amis ici, Zende. Méfiant et avare, c'est pas vraiment le gars qui se laisse approcher. Plutôt lui qui commande. Cela ne l'empêche pas d'être touché par certaines causes : il reverse une part de ses revenus mensuels à diverses associations. 15/ Il a un secret le footballeur , un qu'il préserve de la presse à scandales qui s'en délecterait sans ménagement. Le soir du dernier match dans son club d'ado de foot, eh bien il a trop bu, Zende. Il y avait son meilleur ami tout près de lui. Lui qui lui donnait des câlins à l'accoutumée, il lui a en plus proposé de venir jouer à la console chez lui. Y'avait pas sa mère ce soir là, à son rencard Tinder certainement. Peter. Il a juste eu le temps de rentrer et poser ses affaires que Zende lui a sauté dessus. Frustration lointaine ou impulsion soudaine? Peter s'est laissé faire et voilà que Zende a connu sa première fois sur la table de la cuisine. C'était explosif, inattendu. Pourtant, Zende a pété un câble. Non, il n'allait pas aimer les mecs. La bourse lui tombait dans les bras et il n'allait pas risquer de devenir le gay de l'équipe new yorkaise. Alors, il a brisé les rêves de couple que Peter commençait à lui avancer. Zende a fait le froid, le distant. Il a couché une nouvelle fois avec lui lors d'un passage express chez sa mère mais ça a tourné au vinaigre. Peter, les larmes aux yeux lui a dit qu'il n'avait pas de coeur. Alors Zende il s'est endurci. Il s'est dit qu'il pouvait être sans attache, après tout. 16/ Récemment, il a été grillé par les flics pour un petit excès de vitesse. Simple amende mais avertissement. Une couche en plus par le pseudo manager de sa carrière : le moindre faux pas sera fatal. Et il le sait.