love the way you lie. (bonnie)

01/ petite bourgeoise à l'air dédaigneux, elle a été élevé à la dure, bonnie. pas de mot plus haut que l'autre, se tenir droite, sourire. surtout pas leur dire merde, ou cracher dans le homard. elle aurait bien aimé, la blonde, trop bridée. elle l'a sûrement déjà fait, depuis... mais tout ce qu'elle veut, c'est ne pas suivre une voie toute tracée. le destin choisi par ses parents, de future épouse et mère. cette même pression, là depuis toujours. réussir, partout. écraser les autres pour parvenir à ses fins. multiplier les coups bas, sans éprouver la moindre culpabilité. au fond, elle aurait préféré n'être personne, ne pas subir les attentes de ses parents à son égard. 02/ pourtant, bonnie tient à son confort de vie. elle méprise le petit peuple, se sent trop éloignée de ceux qui le composent. peut-être même qu'elle les juge responsable de leur médiocrité, parce qu'elle ne cherche pas à les comprendre. dans sa cage dorée, elle s'y sent bien autant qu'elle s'y perd. jamais vraiment elle-même, toujours celle qu'on veut qu'elle soit. fille modèle aux yeux de ses parents, libérée quand ils les détournent. égoïstement, elle aimerait que tout repose uniquement sur sadie, mais non. puis bonnie, elle ne supporterait sûrement pas d'être privée de ses privilèges. les afters, le champagne qui coule à flots, les bijoux, les sacs... trop matérialiste, la blonde, faut qu'on la couvre de cadeaux. 03/ élève modèle, bonnie a fait les meilleurs écoles. gamine, elle avait des journées aussi remplies que celles de son père, des activités qu'on ne comptait plus. cours de français, de russe, de tennis, d'astronomie. elle a eu droit à tout, quand tout ce à quoi elle aspirait, c'était de se cacher dans un parc pour qu'on la laisse en paix. aujourd'hui, ça n'a pas vraiment changé. elle s'extirpe à l'extérieur, sur les balcons des penthouses dès qu'elle le peut. 04/ souvent, on dit que bonnie n'aime qu'elle. son reflet dans le miroir, sa dégaine de princesse. mais c'est pas si vrai que ça. y a peut-être que lui qu'elle aime, narek. trop conne pour bien vouloir le montrer. parce qu'il est pauvre, qu'ils n'ont rien en commun. qu'elle lui dit trop souvent que c'est qu'un moins que rien. elle le cache depuis trois ans, la blonde, et elle le largue quand ça lui chante. quand elle décide. c'est pareil quand elle veut revenir. il la reprend, il n'a pas son mot à dire. elle fait sa loi, ses caprices de petite fille gâtée. et si ça peut le convaincre de la vouloir de nouveau, elle retire ses fringues, bonnie. y a sûrement que ça qu'il aime chez elle, de toute façon. il peut pas aimer, qu'elle le veuille deux semaines pour mieux le jeter. il peut pas aimer, qu'elle se pavane au bras de ceux qui sont mieux. 05/ bonnie, elle est instable dans ses relations. pas vraiment une bonne amie, loin de la petite-amie modèle. y a pas de loyauté en elle, que des humeurs variables que subissent ses proches. elle fout tout en l'air, quand elle en a envie. parce qu'y a que là, qu'elle a le contrôle de sa vie. enfin, y a ça, et la peinture, l’exutoire. elle entasse les toiles dans une pièce de son duplex, y jette des tâches de couleurs au hasard. le tout, enfermé à double-tour, avec ses rêves qu'elle garde pour elle. jamais elle n'en a fait part à qui que ce soit. 06/ à chaque rupture avec lui, elle se précipite dans les bras des autres. comme si leur chaleur pouvait lui faire oublier son amour pour lui. c'est qu'à force, elle finirait presque par y croire. avec eux, y a toujours quelque chose qui lui manque. une sensation de vide qu'elle ne comble qu'avec narek, jusqu'à la prochaine implosion. sauf qu'elle l'a quitté, une fois de plus. on ne les compte plus, ces fois où elle l'a sorti de sa vie. là, elle a purement et simplement disparu de sa vie, choisissant une fois de plus pour deux, décrétant qu'elle ne voulait plus être en couple. ni avec lui, ni avec un autre. plus envie. c'est tout. pas plus d'explication, comme si elle ne devait rien à personne. 07/ la famille, bonnie n'en fait pas grand cas. elle n'aime pas ses parents plus que ça, leur est indifférente, mais subit malgré tout leurs attentes. parce qu'elle veut pas quitter ce qu'elle a toujours connu, la blonde, tenant trop à son confort, aux invitations ici et là. avec sa sœur, c'est autre chose. pas spécialement fusionnelles, ni si proches, ce qui les ramène l'une vers l'autre, c'est l'union dont elles font preuve face à leurs parents. bonnie la défendrait s'il le fallait, et la réciproque est sûrement vraie. elles ne se voient pas si souvent, à la limite pour un déjeuner ou un verre en fin de journée – guère plus. malgré tout, y a toujours le poids des apparences entre elles. prétendre que tout va bien, que leur vie est parfaite... même quand rien ne va.