CHAMBRE 112 (KAZMIR)

traits de caractère / enfant terrible. les phalanges abîmées, rougies par les murs martelés. rage endormie qui tord ses tripes et qui emballe son palpitant, kaz et ses espoirs dissimulés, de crainte qu'on les lui enlève. des envies de changer le monde. pour mieux le détruire. feu indolore qui l'habite, kaz, c'est une putain de bombe à retardement. les ressentiments reniés, ancrés dans la peau, produit d'une famille naufrage. volonté qui ferait plier le monde entier, gamine à qui on arraché sa douceur, louve aux crocs acérés. souvenirs comme épée de damoclès, qui trône au dessus de sa tête, menace permanente de s'enfoncer six pieds sous terre.   

because maybe, you're gonna be
the one that saves me
and after all, you're my wonderwall

enfant d'un tableau déchiré, ancre imaginaire s'accrochant à un bateau disloqué, progéniture d'un homme au sourire carnassier et d'une femme aux sentiments éteints. tableau dysfonctionnel, phalanges qui abîment les visages pâles pour créer l'équilibre de la terreur. rage ancrée dans leurs chairs, boîte de pandore transmise, malédiction qui plane sur les reed comme pour leur rappeler qu'ils ne sont que de simples mortels. et fausses promesses faites, récupérer leurs gamins à coup de mensonges, un an qu'ils ne se sont pas vus. kazmir et lion séparés. pendant quelques temps. envoyés dans des familles pour oublier que leurs géniteurs sont trop inconscients. gamins anarchiques, lion et kazmir, morsures qu'ils s'infligent, crocs acérés, venimeux, panser les blessures de l'autre pour être certain d'être le seul à faire mal. les hématomes bleutés enfants, et aujourd'hui, mots plus blessants que des gifles. modèle familiaux absents, kazmir qui s'est forgée seule, volonté de fer.

so let me smoke weed every night
last night i gave up and did it again
i trained my mind to forget

naïveté adolescente, impétuosité presque maladive, et l'appât de l'oubli pour fort que le reste. premier joint, décente aux enfers. et les autres qui ont suivis. kazmir, qui se plonge dans les abîmes, s'enfonçant dans une autre réalité. souvent les yeux vitreux, les mains qui tremblent lorsque la dose manque, le nez qui saigne. foutues substances. kaz, elle était persuadée d'éloigner ses chimères, celles qui s'agrippent à son cou, celles qui bousillent un peu plus chaque jour son palpitant. mais il reste plus qu'une enfant perdue, dans des choses qui la dépassent, aucune force d'arrêter de se détruire. mais elle sait bien qu'un jour, elle y laissera sa lumière. mais y'a le chantier naval. l'endroit où elle a rencontré les autres, aussi abîmés qu'elle. aussi dysfonctionnels. unis dans ce monde qu'elle rêverait de brûler.