always be my ritual. (elin)

- be there when the sun is rising
oh, you'll always be my ritual -

— @elin wortham

Chamallow, chocolat chaud, bonbons. Mais aussi vin, champagne, pétillant, et tout ce qu’il faut pour passer une bonne soirée. Pour passer une soirée entre filles, une soirée entre amies, comme elle n’en a pas passé depuis longtemps, Asmée. Parce qu’ici, t’es chez toi, simplement, humblement, Asmée. T’es loin des strass et des paillettes, t’es loin des tapis rouges, des soirées mondaines. T’es juste chez toi, dans cette nouvelle maison qui est celle de ton père, attendant une amie, une vraie. Parce qu’Elin, elle n’est pas intéressée. Elin, elle n’est pas là uniquement pour la célébrité. Elle n’est pas là pour profiter de la fille paumée qu’elle est, Asmée. Solaire, comme elle. Sincère, comme elle. Elles sont similaires, elles sont semblables, et c’est peut-être exactement ce qui attire l’une et l’autre. La seule différence, c’est qu’Elin, elle semble réellement bien dans sa peau. Elle semble être à sa place, partout où elle se déplace. Elle semble avoir l’univers à ses pieds, réellement. Et toi aussi, Asmée. Toi aussi, en apparence seulement. Parce que t’étais en quête d’identité, lorsque tu es devenue actrice à seize ans. Tu cherchais cette légitimité qui te manquait depuis toujours. Mais aujourd’hui, t’as plutôt l’impression de t’être complètement plantée. De t’être complètement perdue. Encore marquée par ces années à s’oublier, encore marquée par les dérives de la célébrités, par les overdoses de ses proches, par les fêtes un peu trop arrosées. Réalisant que tout ce qu’elle connait n’est qu’illusion. Mais Elin, elle s’est présentée dans sa vie au bon moment. Elle est l’une de ses premières amies, ici, à New-York, dans sa nouvelle vie. Celle qui n’a plus rien en commun avec sa vie passée. Sa série terminée, les tournages qu’elle a laissé tomber, étudiante à l’université pour la première fois, retrouvailles avec ses parents aux relations compliquées. Alors cette soirée, elle tombe exactement comme il faut. Cette soirée elle est parfaite parce qu’elle lui permet de s’évader. Son père et sa belle-mère sont sortis, et tout ce qui compte, c’est Elin. Lorsqu’elle entend quelqu’un frapper à la porte, elle se précipite pour l’ouvrir, sachant pertinemment qu’un soleil se trouvera derrière. - Coucou toi ! Et un sourire, immédiatement. Un magnifique sourire, radieux, parce qu’en sa compagnie il ne peut que l’être. - L’attente m’a semblé interminable ! Qu’elle exagère, toujours un peu plus, en attrapant son amie dans ses bras. En la serrant contre elle comme s’il s’agissait de la dernière fois. Et pourtant, c’est loin de l’être, Asmée. Parce qu’Elin, tu ne comptes pas la lâcher.

tu es survolté, elin. on ne t’arrête plus depuis quelques jours. tu ne cherches pas intellectualiser, tu te laisses porter sur ce nouveau souffle. un vrai de soleil. tu as commencé à faire tes cartons, très tranquillement. tu veux prendre le temps de faire ce qu’il faut calmement, sans aucune précipitation. au cours de ta journée de repos, tu avais profité pour avancer et un message avait bouleversé tes préparatifs. la jolie demoiselle chamberlain. un large sourire avait illuminé ton visage. la belle actrice souhaite ta compagnie. pas pour n’importe quoi. une soirée entre filles, rien que vous deux. il ne t’a pas fallu très longtemps pour lui répondre que tu serai présente. tes plans pour la journée se sont modifiés pour l’occasion. dans la grande cuisine de ton père, tu as passé une bonne partie de la journée pour cuisiner pour la soirée. la musique envahissant l’espace vide de toute autre âme. il t’arrivait de te déhancher au son des notes qui rythmait ta besogne.
tes hanches roulent,
ton cœur frappe,
le bonheur en extase.
asmée et toi, ça faisait maintenant un et demi que vous vous connaissez. la brune venait de revenir en ville, après des années dans un tourbillon infernal. sans vraiment de repères, à part son père. vous avez toutes les deux une histoire est similaire. vos pères sont les seuls hommes qui ne vous ont jamais déçu. vous connaissez la célébrité. certes, pas de la même manière mais vous connaissez ses ravages mieux que personne. tu n’es pas célèbre, elin, et tu tiens à le rester. ton père a toujours fait pour te protéger du monde de la musique. ce gang de requins, dérangé par l’argent et le pouvoir. tu as subi quelques problèmes avec eux mais toujours, il t’a protégé. tu te retrouvais dans certains des récits d’asmée. tu retrouvais des bribes de sentiments qui l’ont submergé. vous vous compreniez, d’un certain sens. cette jolie brune prenait de l’importance dans ta vie, à chaque fois un peu plus. surtout qu’elle étudie l’art aujourd’hui, tu as suivi ce même cursus donc elle sait que tu pourras être un soutien si jamais elle a besoin.
parce que tu sais toujours prendre soin des tiens,
quitte à t’oublier pour leur bien.
garée devant la maison où réside asmée, les bras chargés, tu sonnes comme tu peux. tu trépignes presque, sur le pas de la porte. soudain, la porte s’ouvre à la volé sur une frimousse qui te fait sourire jusqu’aux oreilles. tu l’écoutes, gloussant doucement, alors qu’elle finit par te prendre dans ses bras. seulement, tu ne peux pas fermer tes bras autour d’elle, bien trop chargée. « bonsoir, ma belle. tu m’excuses, j’ai cuisiné pour nous ce soir. » dieu sait à quel point tu adores ça. vous allez vous régaler ce soir. « je suis heureuse de te voir, asmée. » dis-tu en déposant un baiser sur sa joue. ça, tu peux le faire. elle s’éloigne, te faisant entrer. elle referme la porte derrière toi et tu te tournes vers elle. tu vois comme elle est habillée et ça te fait froncer les sourcils, la mine offusquée. « attends, quoi ? » tu as l’air d’une dinde avec ce que tu as dans les mains et le sac que tu as ton épaule. « il est où le pyjama, asmée ? » tu finis par éclater de rire, tes longs cheveux tombant sur le manteau long que tu portes. en dessous, il y a une nuisette qui se cache. on dirait une femme fatale qui rend visite à son amant. tu te dis qu’arthur apprécierait peut-être ça et range l’idée dans un coin de ta tête. dans tous les cas, tu as un pyjama sur ton joli corps. toi.

- be there when the sun is rising
oh, you'll always be my ritual -

— @elin wortham

Deux faces d’une seule pièce, comme deux bouts d’une corde, étroitement liées l’une avec l’autre. Grâce à la seule force de leurs vies respectives, grâce au rythme de leurs cœurs, indéniablement similaires. Elles se ressemblent beaucoup, peut-être même trop pour que ce soit réel. Elles se ressemblent beaucoup et c’est peut-être pour cette raison qu’il est si simple de parler, avec Elin. Si simple de se confier, de dédramatiser, sans aucune retenue. Sans aucune gêne. Comment pourrait-elle exister, la gêne, lorsqu’elle a la sensation de parler à son reflet. Un reflet que tu admires pourtant, Asmée. Parce qu’Elin, elle est assurément bien plus ancrée que toi dans sa propre vie. Toi, tu n’es qu’une passagère, une âme vagabonde qui prétend être à sa place. Tu n’es qu’un papillon qui bat des ailes, sans jamais réellement savoir où se poser. Elin, elle n’est pas comme cela. Peut-être parce qu’elle est plus âgée. Peut-être parce qu’elle est plus déterminée. Peut-être parce qu’elle est plus forte.

T’es bien plus fragile que t’en as l’air,
Miroir brisé derrière cette façade solaire.

Et une seule envie ce soir, profiter. Extérioriser avec son amie. Vibrer, rien qu’un peu pour effacer toutes ses craintes. Effacer toutes ses inquiétudes. Parce qu’elle est lourde, la vie. Lourde, la pression médiatique. Lourde, la peur d’échouer dans cette vie qui n’est pas la sienne. Difficile de s’adapter, d’abord à l’université, où elle ne se sent guère à sa place. Douloureux, de devoir gérer les relations. Avec sa mère, particulièrement. Celle qui n’a jamais émit une once de fierté envers elle. Avec son père, également, qui n’a jamais su la traiter autrement que comme un trophée. Et désormais, il y a Zephyr. Compagne de son père, nouvelle belle-mère. Zephyr, atteinte d’autisme, différente, qui s’accroche pourtant à elle. La triste vérité, c’est que c’est bien plus facile avec elle qu’avec tes propres parents, Asmée. Sourire pétillant sur les lèvres, paillettes dans le regard, elle profite du baiser qu’Elin vient déposer contre sa joue, refermant la porte derrière elle. - Oh mon dieu, je vais encore passer la soirée à me régaler ! Et accessoirement prendre dix kilos aussi ! Qu’elle lâche en riant, parce qu’elle sait pertinemment à quel point Elin cuisine bien. Et elle apprécie de voir qu’elle la chouchoute, à chaque fois. - Je suis heureuse de te voir aussi. Tu n’imagines pas combien j’avais besoin de cette soirée. Elle n’imagine pas, non, parce qu’elle ne laisse rien paraître, Asmée. La fausse assurance débordante. L’exubérance maquillée. Entraînant son amie jusqu’au salon, elle la laisse déposer tout ce qu’il faut sur la table basse. Elin connait déjà la maison, de toute façon. - Hei ! Il est là mon pyjama ! Montrant du doigt le fauteuil, elle reprend la parole d’un ton assuré. - J’ai juste à l’enfiler, je fais ça en dix secondes devant toi, hop hop hop. Un nouveau rire s’échappe, comment faire autrement lorsqu’elle est en sa présence. Ni une ni deux, elle se débarrasse de sa robe pour enfiler son pyjama en reprenant la parole. - Tu vas bien ? Intéressée par la vie mouvementée de son amie. Avec Elin, elle s’attend toujours à une multitude de belles histoires.