you cried for help - kristi

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{ you cried for help }
crédit/ tumblr ☾ w/@kristina ainsworth

Une journée de plus, dans une vie toujours plus morne, toujours plus difficile, avec ce mari qui lui faisait toujours tant de mal, souffrance si grande qu’elle devait éviter de trop bouger, en ce jour pluvieux. Une horreur. Il lui avait fait tellement mal, la nuit dernière. Depuis qu’elle s’autorisait quelques nuits, cachée, avec sa petite Arya, son bonheur qui venait la rendre toujours plus joyeuse, malgré sa vie qui ne débordait absolument pas de joie, ni de sourire, il prenait un malin plaisir à aller plus loin. La nuit dernière, il l’avait étranglée. Elle portait un foulard, juste pour cacher les marques, mais elle avait failli y rester. Peut-être, avant de rencontrer son ange, aurait-elle désiré mourir. Mais désormais, la douleur était un rappel qu’elle était en vie, et ses pensées se tournaient vers la blonde qui l’avait sauvée, qui l’avait aimée, qui l’avait embrassée, quelques jours auparavant. Premiere fois qu’elles s’embrassaient, et intense moment. Elle rêvait déjà de la retrouver. elle rêvait tout le temps de la retrouver. ses bras, ses paroles, son sourire qui venait effacer chaque marque de malheur… elle était parfaite. Et elle ne pensait qu’à elle. Surtout lorsqu’elle avait une telle pause, et qu’elle pouvait mettre de côté l’un des romans envoyés la veille. Elle reprendrait sa lecture plus tard, mais elle avait besoin de prendre l’air. Elle avait besoin de se changer les idées. Elle avait besoin de la voir. Arya. Un message, un échange de messages. Elle ne savait pas quand la blonde pourrait y répondre, cette dernière étant sûrement occupée.

Mais alors qu’elle sortait dehors, tentait de soigner ses plaies par le soleil, par les rêves, et par des yeux fermés qui venaient retrouver ses pensées, elle se sentit soudainement happée par une contraction imprévue aux côtés. Elle se plia presque en deux, avant de filer à la pharmacie du coin. Parce qu’elle ne pouvait laisser personne s’apercevoir de son mal. Qui venait, à n’en point douter, des coups qu’il lui avait mis, l’avant-veille. Elle avait mal. Terriblement mal. Plus que lorsqu’elle était assise. Il lui fallait de la crème. De la pommade. N’importe quoi. Tant que cela pouvait l’aider à affronter ses maux, et à camoufler ses malheurs… parce qu’elle le connaissait, ce monstre. Si quelqu’un se rendait compte de ce qu’elle endurait, elle savait que sa punition serait encore plus horrible. Parce que laisser le monde s’apercevoir de la noirceur de son mari était décidément une erreur, selon lui. Un acte d’une telle noirceur comme si elle était la coupable, seule fautive, à jamais, de cette relation qu’elle entretenait avec l’homme qui était représenté par cet anneau à son doigt. Anneau qu’elle voulait enlever, mais qu’elle avait peur de retirer. Anneau que seule la présence assurée de la jeune warren pouvait faire disparaître. Parce qu’avec arya, elle était presque sûre que son mari ne viendrait jamais. Alors qu’ailleurs… au boulot, ou n’importe où… il était une menace, et elle ne doutait pas une seule seconde qu’il pourrait se pointer, et détruire sa journée, et casser les quelques sourires qu’elle aurait pu trouvés, dans les pages des romans, dans les écrits des auteurs, dans les beautés des lignes, des paysages qui se décrivaient sous son œil averti.

Revenant de la pharmacie avec de quoi la soulager, elle fit attention à ce que personne ne s’aperçoive de rien. même dans la rue. Elle était apeurée, quinn. Et si l’un des passants la reconnaissait ? et s’il comprenait qu’il se passait quelque chose ? elle en devenait presque paranoïaque, incapable de se contrôler lorsque sa muse n’était pas à ses côtés.
Et alors qu’elle revenait dans son bureau, elle fut surprise de voir qu’une jeune femme l’attendait. Elle se dépêcha, faisant fi de la douleur, pour venir la saluer, lui tendant la main. bonjour. Excusez moi… j’étais sortie. Que puis-je faire pour vous ?
Elle était rousse, et jeune. Elle ne semblait pas avoir apporté de livre imprimé. Mais peut-être en avait-elle un sur une clé ?
Une jeune écrivaine en devenir ?

- she dreamt of paradise -

— @quinn ziegler

Perdue. Elle est perdue, Kristina. Depuis des semaines. Depuis des mois. Depuis un an, déjà. Depuis bien plus encore, peut-être. Il y a d’abord eu l’université, à laquelle elle s’est inscrite pour avoir la paix avec sa mère. Pour satisfaire l’une de ses multiplies attentes à son égard. Attentes qu’elle n’a jamais su combler. Et c’est la littérature, qu’elle a choisi, juste par goût, juste pour s’évader, sans réellement imaginer son futur, sans se projeter. Et puis tout s’est enchaîné. Tout s’est effondré. Lorsqu’elle a subi le pire qu’une femme puisse subir, à cette soirée, celle où elle a un peu trop bu, celle où plusieurs hommes ont glissé une substance dans son verre, juste pour pouvoir abuser d’elle Chacun leur tour. Un à un. Pour la détruire, complètement. Pour la détruire, à tout jamais. Et dans le fond, t’as passé bien trop de temps à essayer de l’effacer, Kristina. Bien trop de temps à essayer de le supprimer de ton esprit. Plutôt que de l’affronter. Cette soirée d’été, qui l’a transformé à tout jamais, il y a onze mois. Avant sa rencontre avec Katheryn. Cette rencontre qui a tout changé. Cette relation qui s’est installée, lorsque Kristina a jeté son dévolu sur elle, sur une femme, pour la première fois. Lorsqu’elle est tombée amoureuse d’elle, lorsqu’elle a décidé que, jamais plus, elle ne voudrait vivre sans elle. Et elle s’est concentrée sur Katheryn, elle et uniquement elle. Elle en est tombée amoureuse. Désespérément. Elle n’a plus pensé à rien d’autre, et toutes les épreuves qu’elles ont traversées, ne lui ont pas laissé une seconde. Une seule. La femme de Katheryn, déjà mariée à l’époque, sa mère, l’université et maintenant le cancer. Tout ceci rythmé par des séparations, des pleurs, des cris. Mais au fond, rien ne change, tu l’aimes, cette femme, Kristina. Elle l’aime. Oui. Et elle réalise qu’elle traverse cette période de creux. Qu’elle n’a pas réussi à totalement affronter ses propres démons, qu’elle n’a pas réussi à se construire, elle, indépendamment. Elle ne sait toujours pas ce qu’elle veut. Ce qu’elle souhaite devenir. Alors elle a saisi l’opportunité, celle de ses professeurs, indiquant à tous leurs étudiants d’aller sur le terrain, de découvrir les métiers liés à la littérature. Elle profite de cette journée, de ce soleil, pour aller faire un tour. C’est une des rares premières fois qu’elle laisse Katheryn seule, depuis des semaines et des semaines. Parce que par chance, son cancer ne s’aggrave pas. Parce qu’elle lui laisse du temps, à elle, pour son projet de traiteur, tant qu’elle peut le gérer. Son regard accroche pourtant une enseigne, une plaque, au coin d’une rue. Une maison d’édition. Elle n’hésite pas longtemps, Kristina, avant de finalement y entrer, avec un peu d’audace. Une fois à l’intérieur, elle remarque bien qu’il n’y a pas un bruit, personne n’est là. Pourtant, après quelques minutes seulement, une femme entre finalement. C’est elle, qui semble gérer cet endroit. Grande, brune, vraiment belle, un air toutefois un peu ailleurs, lointain. Kristina tend sa main à son tour, serre la sienne, avec douceur et un sourire aux lèvres. - Bonjour, il n’y a pas de soucis. Elle sourit de nouveau, avant de reprendre la parole, assez rapidement. - Je m’appelle Kristina, je suis étudiante en littérature. Je me demandais si vous aviez un tout petit peu de temps à m’accorder… Elle se doute qu’elle doit être bien occupée, qu’elle n’aura certainement pas ce temps, certainement pas aujourd’hui. Certainement pas en se pointant d’un seul coup à son travail, sur un coup de tête. - Je comprendrais si ce n’est pas le cas… Dans un an j’aurai terminé mes études et… Je me cherche encore un peu. Dit-elle en riant légèrement, ce n’est qu’un euphémisme. Elle ne sait pas ce qu’elle aime, elle ne sait pas ce qui pourrait lui convenir, elle sait simplement que l’édition l’attire, rien de plus.

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un sourire. Sincère. réel. Parce que cette femme, cette rousse si belle, si gentille – du moins, pour l’instant – semblait lui en donner un tout aussi sincère. et si son cou lui faisait un mal de chien, et qu’elle n’espérait qu’une seule chose, s’enfuir pour être seule, et passer sa pommade, elle ne se sentait cependant pas capable d’abandonner une client, une écrivaine, ou qui qu’elle fut. Parce que c’était son monde, l’édition. Parce que c’était le seul endroit où elle pouvait rêver, d’arya, ou des voyages que les auteurs savaient lui faire vivre, parce que c’était l’un des deux seuls endroits, désormais, où elle ne craignait pas les coups de son mari. Parce que c’était son véritable chez elle, là où elle voulait se poser, indéfiniment, tant qu’elle n’était pas dans la chambre d’hôtel avec arya. Et puis, c’était aussi ici qu’elle voyait isabella, lorsque cette dernière passait. Un sourire sur le visage, et une tendre amitié dans les mains.
Non, elle ne voulait pas fuir. Elle était professionnelle, et heureuse de voir des nouvelles têtes, dans son petit établissement, bien qu’il n’était pas aussi impressionnant que d’autre maisons. Et pourtant, elle en avait, des clients. Main serrée, et politesse réciproque, elle intima silencieusement à la rouquine de se rasseoir, pour se mettre en face d’elle, derrière son bureau. Foulard réajusté, de peur que la jeune femme puisse voir ce qu’il y avait en dessous, elle écouta sa requête. Elle sourit, en l’entendant. Etudiante en littérature, terriblement polie, et sans doute quelques rêves plein les yeux, sans savoir lequel choisir. enchantée, kristina. sa voix était plus rauque qu’elle ne le pensait. Elle laissa une petite toux éclaircir tout cela, tout en affrontant la douleur qu’elle avait dans la gorge, avant de reprendre. je m’appelle quinn. Appelle moi ainsi, c’est moins formel que madame, mais bien plus agréable. elle se montrait vraiment sous un autre jour. Elle était comme elle aurait dû être, si son mari ne la battait pas, si sa famille l’avait aimée. Elle laissait une bonté planer au dessus d’elle, tout en espérant pouvoir venir en aide à la demoiselle. et vois-tu, tu as de la chance. Je n’ai pas grand-chose à faire, je peux donc t’accorder ton petit moment. Disons que c’est une journée calme, aujourd’hui. comme ça arrivait, de temps en temps. elle n’était pas une grande maison d’édition. Elle n’avait pas autant de clients que les plus grands, que les plus grandes. Elle n’avait pas la notoriété, non plus. Et elle était touchée, flattée, un peu, d’être celle qu’avait choisi kristina. je comprends. Tu veux savoir si l’édition peut te plaire ? c’est ça ? sa main, qui se posait sur le foulard. Une petite grimace de douleur, qu’elle espérait pourtant avoir bien cachée, et elle continua. tout d’abord, sache que… ce n’est pas une grande maison, ici… si tu veux bien commencer dans l’édition, ce n’est pas à moi que tu devrais t’adresser. elle était sincère. parce qu’elle ne pouvait de toutes façons pas le cacher. Si la jeune étudiante cherchait sur internet, elle tomberait sur la même vérité. du coup, puis-je te demander ce qui t’a amenée ici ? plutôt que chez les plus grandes ? juste histoire de savoir, hein. Ne t’en fais pas. elle se sentait étrangement bien, avec elle. elle ne se gênait pas pour la tutoyer, elle ne se gênait pas pour paraître le plus accessible possible. Parce qu’elle voulait l’aider. Ayant, elle-même, un amour imperturbable pour une autre étudiante, elle ne voulait pas laisser celle-ci sans réponse. en ce qui concerne l’édition… que sais-tu, déjà ? et qu’est-ce qui t’attire dedans, exactement ?
Elle voulait tenter de la cerner. Elle voulait tenter de l’aider.
Elle ne voulait définitivement pas la chasser.
Parce qu’elle aimait ça. Qu’on ait besoin d’elle.
Ça lui faisait plaisir.
Parce que finalement, elle pétillait cette journée qui avait débuté avec ennui. C'était agréable.

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— @quinn ziegler

Elle se sent à l’aise. Complètement à l’aise, face à cette femme qui lui ouvre grand les bras. Face à cette femme qui semble avoir énormément à partager, énormément à offrir. L’amour de son métier. La passion de son quotidien. Et c’est ce dont elle rêve pour elle aussi. Vivre une vie emplie de passion. Un métier qui la fera rêver chaque jour. La littérature a été un choix du hasard. L’université comme seul objectif satisfaire une mère beaucoup trop exigeante. Mais elle ne veut plus. Elle ne veut plus vivre ainsi. Elle ne veut plus vivre à moitié enchaînée, à moitié avec des chaines qu’elle souhaite à tout prix briser.
Non, tu veux juste être toi, Kristina.
Tu veux exister.
Tu veux juste vivre ta vie.
Et c’est Katheryn. Son histoire avec Katheryn, qui l’a libéré. Libérée de la pression de sa mère. Libérée de la souffrance de son viol. Souffrance toujours présente, mais avec laquelle elle parvient à avancer. Avec laquelle elle parvient à continuer à vivre, en espérant pouvoir un jour mettre un mouchoir sur cette douleur qui reste dans son cœur. Celle d’avoir été abusée, par plusieurs hommes. Mais t’es une battante, Kristina. Tu ne baisses pas les bras, jamais. T’es l’étoile qui brille malgré l’obscurité. Et c’est pour cette raison que tu es là aussi aujourd’hui, pour apprendre. Un rire qui s’échappe de ses lèvres, alors que la rousse prend place face à son aînée. - Enchantée Quinn. Et je vous remercie tout de même pour ce moment. L’air malicieux qui s’installe sur son visage, elle écoute attentivement les paroles de Quinn. Des paroles douces qui ne cessent de la rassurer plus encore. Elle sent bien qu’elle ne la dérange pas, elle sent qu’elle est la bienvenue ici et la première impression est extrêmement positive. - C’est ma meilleure amie qui m’a conseillé de venir vous voir, en réalité. Elle s’appelle Isabella Kingston, je crois que vous êtes amies toutes les deux. Elle m’a dit que je serais bien accueillie. Et elle avait raison, comme toujours. Isabella, son ange gardien. Bien plus qu’une meilleure amie, elle est la personne qui est toujours présente pour elle. Toujours là pour essuyer ses larmes, pour la conseiller, pour veiller sur elle. Et si elle est amie avec Quinn, Quinn ne peut qu’être une femme extraordinaire. C’est de toute façon l’impression qu’elle te fait, Kristina. Cette belle brune aux yeux de biches. Puis elle se concentre finalement sur ce qu’elle lui explique, par rapport à sa maison d’édition, les questions posées. Et un signe de tête pour acquiescer. - Oui, je voudrai savoir si c’est quelque chose qui peut me correspondre. L’idée de découvrir des nouveaux auteurs m’attire assez, tout comme le fait d’organiser la campagne promotionnelle encadrant la sortie d’un livre. Parce qu’elle est le genre de fille qui passe bien, Kristina. Le genre qui aime être en contact avec les autres. Et c’est certainement cette partie qui lui plait le plus. Elle s’imagine déjà, travailler en équipe, se sentir investie avec d’autres personnes.

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Elle sourit, en entendant ce prénom, en entendant ce nom. Elle sourit, quinn… parce qu’isabella avait encore frappé. Et en pensant à elle ainsi, elle eut même un petit rire. oui, je la connais oui. Et je la considère comme une très bonne amie. plus que cela, même. quinn, elle était seule. Seule, dans son cœur, à part avec arya. Mais avant arya, il y en avait eu une autre. De personne venant la toucher, venant l’aider, à s’en sortir. pas avec la même force que la déesse qui occupait ses pensées, mais avec une volonté à toute épreuve. Isabella. Isabella, et son envie d’aider les autres, et ce regard qui n’avait pas manqué de voir combien quinn avait besoin d’aide. Et si elle ne savait pas ce qu’il se tramait dans la vie de la quadragénaire, la kingston restait incroyablement observatrice, capable de déceler le mal-être comme personne, et de s’y accrocher pour l’effacer. C’était comme un baume, c’était comme une partie de lumière qui s’installait en elle.
Si kristina était sa meilleure amie, alors c’était forcément une femme bien, et le sourire de la brune s’élargit tout d’un coup. elle est incorrigible… mais je suis bien contente de l’avoir… si tu es son amie, tu dois vraiment avoir un bon cœur. le fond de sa pensée. Sans aucun filtre. Elle n’avait pas besoin de cacher combien elle aimait isabella, elle n’avait pas non plus besoin de mentir pour lui dire du bien. cette femme, c’était un bonbon. Une douceur. Douce, et incapable de détourner le regard lorsque quelque chose n’allait pas. Et elle avait déjà hâte de la revoir, juste pour pouvoir passer un peu de temps aux côtés d’une telle source de lumière, de chaleur.
Et alors que le sujet déviait de la kingston pour revenir sur l’édition, quinn ne put qu’être ravie de ce qu’elle entendait. et bien… est-ce que tu aurais du temps pour un stage ? je suis directe, je sais… si tu préfères tout de même choisir une meilleure maison, pas de souci. Mais sache que pour une amie d’isabella, je serais tout à fait ravie de t’avoir à mes côtés. Sinon, je peux aussi répondre à chacune de tes questions, ou encore te prévenir quand j’ai un nouveau roman, ou quand il faudra faire la promotion d’un nouvel artiste. elle ne pouvait pas faire moins. Après tout, cette fille était forcément spéciale. Et puis, avoir un peu d’aide n’était jamais du refus, surtout de la part d’une bouille aussi resplendissante.
d’ailleurs… sais tu déjà ce que tu penses préférer, dans l’édition ? c’était une question intéressante. était-elle du genre à vouloir lire de nouvelles œuvres, encore et encore ? à partir à la recherche de nouveaux talents ? ou préférait-elle travailler autour d’un livre en particulier, le mettre bien en vue d’un public potentiel ? peut-être même préférait-elle s’occuper de l’administratif, des contrats avec les artistes, ou des relations entre les auteurs et la maison ? ou, encore, était-elle peut-être du genre à farfouiller sur le net, pour tenter de découvrir d’elle-même des écrits prometteurs ?
moi, par exemple, je sais que je préfère lire les romans que l’on me propose…
Vérité. S’échapper par delà les frontières de l’imaginaire, par le simple pouvoir de la lecture.
Le rêve.

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— @quinn ziegler

Isabella. Visiblement, la simple évocation de son prénom provoque un sourire lumineux sur le visage de la quadragénaire. Et cela n’étonne pas Kristina, parce qu’elle sait combien sa meilleure amie peut être extraordinaire. C’est Isabella, qui l’a trouvé, lorsqu’elle a été violée. Quelque chose qu’elles ont en commun, mais qu’elles ont pu dépasser par la force de cette amitié. Par la force de ce feeling, qu’il y a eu entre elles. Parce qu’Isabella n’a rien lâché. Elle a insisté pour être présente pour elle, et par la suite, elle a été là pour elle et son histoire avec Katheryn. Aujourd’hui, leur amitié est plus forte que tout. Elle a même été là lorsque Kristina a été obligée de tourner le dos à sa propre mère. Isabella, elle est la personne qui prend le plus soin d’elle au monde. Alors elle non, plus, elle n’a aucun doute. Si la belle latina l’a dirigé vers Quinn, c’est parce que cette dernière est digne de confiance. Et elle ne s’est pas trompée. Quinn l’accueille de la plus belle des façons. Elle lui accorde du temps. Elle se montre bienveillante. Et c’est quelque chose qui rassure immédiatement la rousse. - Je pourrais en dire autant pour vous ! Qu’elle répond, en souriant. Parce que Quinn a l’air d’être une femme bien. Sans aucune hésitation. En réalité, Kristina a une bonne impression, un bon sentiment, avec elle. Il y a quelque chose qu’elle sent, en elle, en Quinn. Son âme est chaude, prête à se lier aux autres. Comme si au fond, c’était tout ce qu’elle désirait. Elle est douce, agréable, d’une beauté incroyable.
Alors lorsque sa proposition sonne aux oreilles de Kristina, elle ne peut que sourire davantage encore. Travailler avec elle, ici, dans une vraie maison d’édition. Ce n’est qu’un stage, mais cela pourrait lui permettre d’acquérir une expérience, une vraie expérience. Cela pourrait lui permettre de découvrir le métier sur le terrain. Et surtout, t’as incroyablement besoin de changer d’air, Kristina. T’es perdue. Perdue depuis que Katheryn a été renvoyée de l’université à cause de votre histoire. Tu ne sais plus où est ta place, et il est peut-être temps de se poser la question. - Oui, oui ! Bien sûr que j’ai le temps et heu… Merci, merci beaucoup. C’est vraiment adorable de votre part de me faire confiance. Son sourire est figé, ses yeux pétillent. - Et moi je n’ai pas besoin d’aller voir ailleurs. Qu’elle reprend, avec un clin d’œil. Parce que tu l’aimes bien, Quinn. Tu sens que vous pourriez devenir assez proches, toutes les deux. Et les paroles suivantes de la brune ne font que confirmer davantage cette pensée. Quinn, ce qu’elle aime, c’est lire. C’est lire et se plonger tête baissée dans les romans. - Moi je pense que je serais vraiment à l’aise avec tout ce qui touche au relationnel. Les liens avec les auteurs, la promotion des bouquins, c’est ce qui m’attire. Elle a ce côté pétillant, Kristina. Ce sourire communicatif. Cette facilité à se lier au monde. - Peut-être qu’on serait bien complémentaires, toutes les deux, alors. Elle ne s’attendait pas à tant, Kristina. Mais elle est heureuse. Heureuse de voir qu’elle est capable de prendre sa vie en main.

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Il y eu un sourire, plus franc encore, plus beau encore, plus rare encore, de la part de Quinn, lorsque Kristina insinua qu’elle avait un bon cœur. Elle en doutait, très sérieusement. Pas parce qu’elle se voyait comme une mégère ou une mauvaise personne, mais parce que son cœur était tellement abîmé qu’elle doutait pouvoir l’appeler ainsi. Elle n’était que brisée, elle n’était qu’un fardeau que la vie avait pris soin de placer sur le chemin de ses pairs. Pourtant, elle avait rencontré deux personnes formidables, dans une longue éternité de mauvaises rencontres, et d’horreurs. Elle avait rencontré deux personnes formidables, une amie qui avait su s’élever dans son âme, la belle Isabella qui lui faisait encore un cadeau en lui envoyant cette jeune et jolie rousse qui avait le sourire facile, et la plus incroyable de toutes, son petit ange personnel, sa douce fée qui lui manquait constamment, Arya. Arya. Arya, elle pouvait répéter son nom dans son esprit pour tout de suite aller mieux.
Deux amours qui avaient su braver les dangers et les obstacles menant à la quadragénaire. Et aujourd’hui, une troisième âme, Kristina, qui semblait jouir d’un cœur incroyable, d’un sourire chaleureux, d’un regard complètement nouveau. Pour Quinn, c’était comme un signe. mais perdue comme tu étais, pouvais-tu laisser cette innocente s’enfoncer à tes côtés ? Tu te dégoûtais de ne pas lui refuser une entrevue, de ne pas la sauver, la sauvegarder de ton destin cruel, de ton âme plus noire que jamais, dû aux ténèbres toujours plus grandes qui venaient t’envahir à chaque fois qu’il posait la main sur toi. tu es adorable... je ne suis pas sure de mériter un tel compliment. loin d’être de la modestie, il s’agissait des troubles d’une âme, des douleurs, des souffrances toujours présentes qui envahissaient son être. Elle ne savait pas comment interpréter un tel compliment, venant d’une inconnue qui pourtant lui était chaudement recommandée, d’une femme qui semblait apporter une lumière tant enviée. Elle ne savait pas si elle avait ce droit, d’ainsi lui proposer de rester, d’ainsi la supplier de garder cette chaleur, cette lueur de vie, dans ce lieu habité par les sombres pensées de Quinn. Lieu pourtant chaleureux. En apparence. Mais dans le for intérieur de la brune, il n’y avait que sa douleur.
Pourtant, Kristina semblait ravie. Ravie de se trouver dans sa modeste petite maison d’édition, dans son antre secrète capable de l’aider à fuir ce bourreau qui l’entraînait avec lui à chaque fois que ses pas pénétraient la maison. Ravie de se trouver en sa présence, sourire sur les lèvres qui ne cessait de rendre l’éditrice perplexe et lui donnait l’impression d’être en sécurité. si tu te plais ici, alors c’est parfait... je suis ravie. J’espère que je ne te décevrais pas. t’espérais vraiment. Parce que la meilleure amie d’Isabella était comme un trésor qui ne demandait qu’à être découvert, c’était presque évident, même pour toi. Tu la voyais, sa bonne humeur. Tu la sentais, sa joie de vivre. C’était contagieux, et t’appréciais beaucoup. Tu ne connaissais pas son histoire, mais le résultat était là. Et ça te plaisait. du coup c’est entendu. Et tu seras évidemment rémunérée... je ne vais pas te faire travailler gratuitement, même si c’est un stage. un stage qui déboucherait peut être, un jour, sur un contrat à durée indéterminée. Un stage qui évoluerait, une présence qui rassurerait, un sourire moins rare sur les lippes de la quadragénaire, et une relation qu’elle désirait approfondir. Après tout, Isabella ne pouvait qu’avoir une meilleure amie au cœur d’or, et Quinn voulait sentir ce cœur restaurer son esprit démoli.
Et alors que l’éditrice lui demandait ce qui lui plairait, elle fut ravie de voir à quel point elles pouvaient être complémentaires. oh, mais c’est parfait, ça. En plus, si tu as une telle bonne humeur face aux clients, je crois qu’ils ne résisteront pas. il y eut un sourire, un petit rire envahissant la pièce. Il fallait dire qu’elle avait ce pouvoir, Kristina. Elle ne la connaissait que depuis peu, et pourtant, elle-même, semblait avoir retrouver quelque chose qu’elle ne possédait qu’avec Isabella, qu’avec Arya. Un sourire. Étirant ses lèvres avec une sincérité sans pareille. oui, je crois qu’isabella a réussi son coup. elle éclata de rire.
Réellement.
Quelque chose d’encore plus rare, le toucher du bonheur, les doigts qui passaient la frontière de la joie, le temps d’un instant. du coup, tu peux commencer quand tu veux. une simple phrase pour finaliser ce contrat oral, et elle ajouta si... si je puis le permettre... ça fait longtemps que tu connais Isa ? puisque la question du stage était résolue, et que Quinn allait avoir de la compagnie bien plus souvent qu’à l’accoutumée, elle voulait apprendre à la connaître. Néanmoins, ne sachant comment s’y prendre, elle débuta par leur lien le plus apparent, l’amitié avec le bonbon qu’était leur amie en commun. si oui, tu as de la chance... cette femme est capable de remonter le moral de n’importe qui. elle s’exprimait sans filtre, elle tentait de se lier d’amitié avec Kristina, tout en faisant preuve de sincérité. Et elle le pensait vraiment, isabella avait vraiment un pouvoir sur elle. Elle l’avait remarqué dès leur première rencontre. Isabella était attirée par la tristesse d’autrui, et semblait avoir pour mission de la faire partir, d’apporter le sourire. Une vraie perle. je suis vraiment heureuse pour toi, de savoir que tu es si proche d’elle... elle sourit, avant de continuer et j’espère que nous serons de bonnes amies, nous aussi. un vrai espoir, dans le fond de son âme. Parce qu’il y avait en cette rouquine, quelque chose qui semblait lui manquer. L’impression d’être mentor, l’impression d’être importante. Arya lui donnait de l’amour, Isabella semblait la protéger, elle voulait désormais goûter à la joie de vivre, au quotidien, aux côtés de Kristina.
Était-ce réellement un rêve hors d’atteinte ?

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— @quinn ziegler

Délicatesse. Il y a cette délicatesse, chez cette femme. Cette délicatesse qui la transporte, depuis qu’elle a pu poser les yeux sur elle. Délicatesse qui ne l’étonne pas vraiment, au final, car il en faut un peu pour consacrer sa vie à la littérature. Cette délicatesse qui parcourt son visage si particulier, ce regard poignant, cette lueur qui semble à la fois éteinte et à la fois scintillante. Tu perçois beaucoup de choses en elle, Kristina. Tu ne sais pas encore lesquelles, mais ce que tu sais en revanche c’est qu’elle doit avoir un réel vécu, la quadragénaire. Comme elle, au fond. Comme elle et toutes les épreuves traversées. Comme elle et les nombreux bâtons placés sur sa route. Les embuches, évitées, une par une, pour ne pas perdre cette lumière qui l’illumine toujours un peu plus. Elle ne s’est pas laissée éteindre, Kristina, malgré les périodes difficiles, malgré toutes les souffrances. Elle ne s’est pas laissée éteindre, parce qu’elle a cette bonté en elle qui surpasse bien tout le reste. Cette force en elle qui demeure inébranlable. Et lorsqu’elle entend les doutes de sa nouvelle amie, cette modestie qui n’a pas lieu d’être, un sourire beaucoup plus tendre s’empare de ses lèvres. Sourire accompagné d’un regard bienveillant, protecteur. - Moi j’en suis sûre. Parce qu’elle est reconnaissante, extrêmement reconnaissante, d’avoir cette chance. Que Quinn lui laisse cette chance. Elle ne la connait pas, elle ne sait rien d’elle, et elle lui offre pourtant l’opportunité de travailler ici, avec elle. Comme un stage, certes, mais un stage qui pourrait lui apporter énormément. Un stage qui pourrait être un véritable tournant dans sa vie.
Un rire s’échappe lorsque Quinn évoque sa bonne humeur, parce qu’il est vrai qu’elle est connue pour cela, Kristina. Mais elle reprend rapidement la parole, de façon beaucoup plus sérieuse. - Rémunérée en plus ? Je ne vois pas comment je pourrais être déçue… Merci… Merci vraiment. T’as l’impression qu’elle est bien loin d’être décevante, Kristina. C’est même tout le contraire. Elle ne semble être qu’un trésor que tu as envie de découvrir. - Je commence au plus vite. Il me faut juste le temps de régler cela avec mon école, et je vous rappelle. Elle n’a pas le moindre doute. Elle veut tenter cette expérience avec Quinn. Il faut simplement s’occuper de régler les détails, et en parler avec Katheryn. Parce que l’avis de sa petite-amie compte énormément, il compte plus que tout, et elle n'a pas pour habitude de prendre une décision sans la consulter. Mais tu sais aussi que c’est bon pour vous deux, Kristina. Tu sais que cet argent, au fond, vous en avez besoin. Kristina ayant coupé les ponts avec sa mère, elle se doit de se débrouiller seule, désormais. Bien plus encore depuis que Katheryn est tombée malade. Tout ce qu’elle souhaite, Kristina, c’est que la femme qu’elle aime puisse se concentrer sur sa guérison, sur cette bataille contre le cancer, et non pas sur des problèmes financiers.
Quinn tombe alors comme une bénédiction dans sa vie, sur tous les points. Bénédiction qui découle elle-même d’une rencontre avec son ange gardien, Isabella. Et comme une évidence, la belle latina est un doux sujet de conversation. - On s’est rencontrées il y a deux ans. Et il est vrai qu’elle a fait énormément pour moi. Bien plus que qui que ce soit puisse l’imaginer. - Et vous ? Cela fait combien de temps ? Intriguée par cette mystérieuse amie à laquelle Kristina n’a jamais été présentée. Cette belle Quinn qui, lui révèle qu’elle espère pouvoir devenir son amie, à elle aussi. Espoir qui fait naître un sourire encore plus beau sur les lèvres de la rousse. Parce qu’elle est touchée. Touchée de la voir si douce. Touchée en sentant cette sincérité. - Oh, je n’en doute pas. Tu sens déjà ce feeling qui passe entre vous, Kristina. C’est immédiat. Tu l’as apprécié à l’instant même où les mots se sont extirpés de sa jolie bouche.