Ces inconnus que l'on croise tous les jours

ce qu'il faut savoir / Vétéran d'Afghanistan, le retour au bercail fut difficile. Paranoïa, flashbacks, routine militaire, absences et paniques l’empêchèrent de se réadapter à la société. Ian finit par dégénérer et écopa de cinq ans de prison. A sa sortie, la rue l'attendait. De l'eau a peut-être coulé sous les ponts, mais il y vit aussi.
Et pourtant, ce n'est pas un mauvais bougre, vraiment ! Il est gentil, attentionné, amical et généreux. Bon, peut-être insistant parfois, mais c'est qu'il n'a plus tellement l'habitude que les gens lui adressent la parole volontairement... Il suffit d'être patient avec lui, de lui laisser une chance, et il deviendra vite quelqu'un sur qui l'on peut compter. Il n'a peut-être pas grand chose, mais il s'en séparera volontiers si ça peut aider quelqu'un d'autre.
Aujourd'hui on peut le trouver un peu n'importe où dans le Queens. C'est pas comme s'il avait une adresse précise. Mais il a ses routines, il aime bien passer par les mêmes endroits que d'habitude, faire ses courses toujours au même endroit (au grand dam de certains passants qui feraient bien sans un clodo dans leur entourage). Ça le rassure, cette routine, dans un monde aussi fou. Chargé de toutes ses affaires, parfois d'un ou deux chiens qu'il s'échange avec d'autres sans-abris, Ian fait sa vie, et mendie de temps en temps quand ses réserves commencent à s'épuiser. Il vous a peut-être déjà souhaité une bonne journée, sans que vous ne l'écoutiez vraiment !