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 pull me from the dark / sarai

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Message Sujet: pull me from the dark / sarai   pull me from the dark / sarai Empty Dim 9 Juin - 21:24

Il n'y a plus rien au fond de sa poitrine. Plus rien qu'un trou noir creusé de ses propres mains. Et de ses doigts tremblants, Jaime peut toucher le néant qui s'apprête à la dévorer, sentir la présence funeste des démons qui n'attendent que de l'accueillir au creux de leurs bras. Le vent fouette son visage et glace les perles salées qui ne cessent de couler le long de ses joues. Derrière, les voitures s'emballent sur la chaussée tandis que les rares piétons s'empressent de rentrer sous la lumière aveuglante des lampadaires. À cet instant, rien n'a de sens. Les battements de son cœur résonnent comme la mélodie malade d'une guitare mal accordée ; la sensation de ses vêtements sur sa peau semble venue d'ailleurs – de l'autre côté de l'océan, d'un continent étranger, d'un pays éloigné ; son corps entier est comme celui d'une étrangère, ses détails inconnus malgré les années à se le trimbaler. C'est comme si elle était là sans l'être, que son esprit était bien loin de la carcasse qui l'a toujours abrité. Ses mains, ses jambes, son corps de la tête aux pieds, tout lui appartient sans que ce soit réellement le cas. Ce n'est pas la première fois que ça lui arrive, qu'elle se sent si près et pourtant si loin d'elle-même, mais l'impact n'a jamais été si fort. Dans l’inconscience du moment, Jaime sait que c'est la fin. Qu'elle tient le crayon qui mettra un terme à son histoire tragique. L'ironie de la situation pourrait lui arracher un dernier sourire alors qu'elle prend finalement conscience d'où elle se trouve – sur ce même pont qui aurait dû être témoin de sa chute mortelle plus d'un an auparavant. Elle tangue sous ce ciel sans étoile, se laisse emporter par la vague meurtrière qu'est sa douleur à peine apaisée par l'éloignement de son propre esprit. Jaime est vaguement consciente de ses doigts qui attrapent son téléphone et le posent à son oreille. La voix au bout du fil et la sienne s'entremêlent jusqu'à ce qu'elle n'arrive plus à les discerner, que le tout ne forme qu'un nœud indémêlable. Il y a le prénom de Sarai qui réveille ses sens et le sien répété en boucle qui serre son cœur anesthésié avant que le téléphone ne glisse d'entre ses doigts faiblards et prenne un chemin que Jaime ne sera pas longue à emprunter à son tour. Vite, trop vite, le monde s'emballe. De bruyants sanglots s'échappent de ses lèvres tremblotantes, se mêlent aux klaxons des bagnoles pressées sur le pont. Ça dure une minute, une heure, une éternité. Ça dure si longtemps que le jour pourrait bien se lever et faire du soleil le témoin de son suicide. C'est le moment, Jaime. C'est la porte de sortie promise, celle dont t'as tant souvent rêvé et qu'on t'a toujours empêché de franchir. Mais aujourd'hui, Jaime, il n'y a plus personne pour t'arrêter, ni te nourrir de fausses vérités. Il n'y a plus de promesses à tenir, plus de père à rendre fier, plus de rêve ou d'ambition. Maintenant, Jaime, c'est le moment de reprendre à la vie ce qu'elle croit lui appartenir et de le donner à la mort. Ses paumes se posent faiblement sur la barricade et après avoir pris une longue inspiration, Jaime commence son ascension vers l'autre côté – vers le danger qui fait battre son cœur scarifié et le néant qui n'a jamais attendu qu'elle. Gardant les doigts accrochés au métal coloré d'un rouge vieillissant, elle s'autorise un moment pour penser à son père, son sourire contagieux et l'espagnol qui glissait d'entre ses lèvres pour l'apaiser après un cauchemar. À sa mère, son amour pour Javier et la façon dont elle caressait les cheveux de ce dernier pour calmer ses angoisses. À Julio, ses mots maladroits et le dos de sa main sur son front pour s'assurer que la fièvre est passée. À Javier, ses doigts brûlants autour de ses poignets et le poids de son absence. À River et les menaces qui passaient la frontière de sa bouche à chaque connerie de ses frères. À Sarai et les conversations silencieuses dans sa chambre d'hôpital. À Ander. À Mimi. À tout ce qu'elle a perdu en chemin et ne retrouvera jamais. Et ça prend fin aussi vite que s'est arrivé. Ça prend fin dès qu'il y a sa présence, lointaine et proche à la fois, qui se fait sentir à quelques mètres d'elle. Elle ne se rappelle pas de lui avoir demandé de venir, Jaime, mais son esprit est si embrouillé qu'elle aurait pu lui dire un millier de choses sans en avoir conscience. Peut-être qu'au fond, c'est pour cette raison qu'elle l'a appelé elle. Pas pour dire au revoir à la seule personne qui en aurait quelque chose à foutre, mais pour se donner une dernière chance d'être sauvée. – J'veux pas d'ton aide, qu'elle articule entre deux nouveaux sanglots. Sa voix ne ressemble pas à la sienne. La vérité est qu'elle n'est même pas sûre d'être celle qui a ouvert la bouche, Jaime. Elle n'est plus sûre de rien.

@sarai barger
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Message Sujet: Re: pull me from the dark / sarai   pull me from the dark / sarai Empty Ven 14 Juin - 14:33


pull me from the dark.
jaime & sarai

S'embrasent les poumons, oscillation d'une main tendant le cancer et l'autre l'ivresse jusqu'à ses lèvres, elle enchaîne sous la bise de la mort tendrement recherchée. Pensées syphilitiques aspergeant l'esprit de ses mauvaises idées. Fantôme du passé revenu hanté la vie d'une damnée. C'est les yeux plongés au plus profond du vide qu'elle s'enivre Sarai, elle enchaîne les verres pour tenter d'y noyer un truc, n'importe quoi. Peut-être les battements du cœur qui cri l'amour jamais mort, peut-être l'obsession d'une guerre imminente, peut-être le deuil jamais fait d'un enfant mort-né, peut-être la frustration de ne pouvoir rien faire d'assez puissant pour annihiler la méfiance de ses pairs. Elle noie le monde, elle noie l'univers dans un whisky qui fait grimacer la reine, soupir douloureux alors que le cul du verre percute le bois. On la somme de s'calmer sur la bouteille et y'a que son majeur pour répondre sans quitter le vide des yeux. Beau néant n'aspirant à rien. La pause méritée, la pause tant adulée. Elle ferme un instant les yeux, les mèches de sa queue cheval caressant l'arrondi de son visage, déchéance de sa coiffure, image de celle du corps qui tangue rien qu'un peu, épuisement de l'âme. Elle aspire à rien. Elle aspire à tout. Elle maudit River de lui avoir donné vie parfois, de l'avoir craché à un monde pareil, posant sur ses épaules toute la putain de misère d'un univers entier englouti sous les nuages orageux d'Hadès. Ils sont laids tes cadeaux Papa, ils m'servent qu'à me torturer. ça fait aussi mal que la balle qui a traversé ma cuisse. T'es au courant que ça devient immonde de vivre sous le joug permanent de la haine ? Les morts ne répondent pas, que le silence bercé par la musique qui cri ses notes au fond du bar, que la chanson des rires peu discrets que crachent les autres non loin d'elle, démons tributaires d'un capharnaüm énorme, pour laisser une trace indélébile de leur passage. Les paupières lourdes, la clope à peine terminée, que la table vibre. Elle vibre sous ses coudes, dérangeant sa transe mais son regard se pose enfin sur le téléphone coupable. Un instant avant qu'elle ne puisse y voir inscrite les lettres d'un prénom rarement affiché sur l'écran. Jaime qui ne l'appelle pas très souvent. Peut-être jamais. Pourtant, elle l'a acceptée Jaime sous son toit, River comme tuteur de fortune, les trois gosses lâchés sur le pas de la porte par une mère aussi éclatée que la sienne. Elle se décide à se saisir du portable entre ses doigts engourdis, les gestes au ralenti, l'ivresse toute proche. M'Allo ? pour simple salutations de sa voix engourdie. C'est le vent qui siffle et les sanglots qui répondent. C'est les mots en pagaille, c'est la ritournelle ignoble d'un chagrin qui arrive à la secouer, dessinant l'effroi sur son visage qui lentement pâli. Elle balbutie des mots qui n'ont pas de succès, lui extorque, non sans mal, l'endroit où elle se tient. N'fais rien Jaime. J'arrive. Peut-être qu'elle parle au vide car déjà le vent se coupe, car il n'y a plus rien d'autre que l'écran d'accueil sous ses prunelles quand elle décolle le portable de son oreille. Le cœur se précipite dans l'estomac, prêt à la pousser à gerber ce qu'elle a bu. Mais c'est la panique qui la fait se relever, manquant de renverser la table, attirant l'attention des clients, de quelques bikers non loin, faisant signe à Leroi qu'elle est obligé de partir. Pas le temps pour la discussion, c'est sur le siège d'un taxi qu'elle échoue, les doigts encore agrippés à son portable, dernier lien vers l'enfant perdue, sans liens, sans amour. Elle lui en a pas assez donné, sûrement. Elle n'a fait que jouer au roi du silence lorsqu'elles étaient toutes les deux dans cette chambre aux murs nus de décoration, l'écran de télé allumé sans le son, leurs deux êtres incapables de communiquer normalement. Mais j'avais plein de choses à te dire Jaime. J'aurais pu te dire que j'étais contente de t'avoir à la maison, j'aurais pu te dire que j'avais besoin de ta présence douce, un peu fêlée, un peu tempétueuse pour adoucir mon monde trop masculin. J'aurais pu te dire que j'étais triste de te savoir enchaînée là-bas, que tu mérites de manger du bonheur le matin, le midi, le soir et même quand tu t'endors. J'aurais pu faire mieux. J'aurais pu adoucir ton séjour en Enfer. Mais elle a rien dit Sarai, incapable de faire face, dyspraxique des mots, ils finissent toujours par tanguer, par mourir sur la langue quand il s'agit de laisser parler les poèmes du cœur. à travers la vitre, elle ne voit pas son reflet angoissé, aveugle, elle ne voit que les lumières d'un New-York qu'elle trouve bien cruel ce soir. Nuit noire, sans étoiles, bagnoles fonçant vers l'oubli. Mais pas toi Jaime. N'y saute pas. Je pourrais jamais t'y rattraper. Le palpitant bat à lui faire mal, les ongles rongés sous l'impatience. C'est quand les roues du taxi percute l'entrée du pont que Sarai presse le chauffeur de stopper son monstre de fer, l'image ignoble d'une silhouette derrière la rambarde qu'elle ne reconnait que trop bien. T'es trop près du vide. Trop près. Trop proche. La jambe qui percute le béton fait remonter l'immonde douleur jusqu'au point d'entrée de la balle, elle grimace Sarai, elle essaie d'oublier, incapable de courir, le pas simplement rapide, le souffle bien trop court lorsqu'elle arrive enfin derrière elle, ralentissant ses pas, serrant les dents sous l'angoisse infâme qui, au compte goutte, dilapide le calme. Jaime. Murmure perdu dans le vent mais peut-être que ça l'atteint. Sûrement car elle lui offre enfin son visage, ses sanglots déchirants qui à chaque écho éclate le myocarde en morceaux. J'veux pas d'ton aide. Perdue, elle secoue la tête, consciente que les mots dit plus tôt au téléphone ont pu être perdus, oubliés, devenus poussière raflée par la tempête désespérée qui la pousse à s'offrir au vide. Comme pour prouver son innocence, elle relève ses deux mains, recule d'un pas et d'un autre. Barrière de sécurité qu'elle rechigne à offrir. Mais elle se fiche bien de ce qu'elle ressent, elle, de ce qui cogne comme un fou sous sa poitrine. Il n'y a que Jaime sous ses yeux, Jaime et ses joues où s'écoulent des rivières de larmes, une tristesse qu'elle n'a jamais su éponger. Un rôle de protectrice qu'elle n'a jamais su assumer qu'à moitié. N'oublie pas de respirer Jaime. Respire, ok ? Respire parce que y'a que ça qui peut un peu apaiser. Parce que y'a que ça qui peut te faire encore rester. Juste un peu. J'aurais essayé. J'aurais essayé, j'te jure. Tu peux m'dire ce qui ne va pas. Tu peux tout m'dire. Même ce qui t'parait bête. Elle entend les trémolos de l'angoisse qui enserre sa gorge, sourde aux klaxons, sourde aux bruits d'une ville qui ne cesse jamais de respirer, témoins d'une discussion aux échos tragiques. On pourra régler ça ensemble. Elle bousculera tout Sarai, elle enverra tout valser pour essayer de préserver l'âme pure des plus noirs démons, de soigner ses plaies, de lui éviter encore de se déchirer la poitrine à coups de sanglots étouffant. Elle en oublie l'ivresse, elle en oublie ses blessures du cœur, ses énigmes irrésolues. L'impression que ses mots ne résonnent que d'un horrible vide, pas assez puissants, pas assez percutant. Elle sait que la chute sera mortelle, qu'elle sera incapable de la ramener, rabaissée à son statut de pauvre humaine, loin d'être invincible. Je voudrais que t'entendes mes excuses.
Elles sont infinies, j'te promets.
Elles sont pas assez, sûrement.
J'te demande pardon de ne pas avoir vu.
De n'avoir rien dit quand je le pouvais.
De ne toujours pas trouvé ce qui pourra soigner tes maux
qui, eux aussi, n'arrête jamais de pleurer.

@jaime aznar pull me from the dark / sarai 2941531464 pull me from the dark / sarai 3227196488
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