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 blood in the water --/ henrik.

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Message Sujet: blood in the water --/ henrik.   blood in the water --/ henrik. Empty Sam 20 Avr - 0:03

☽☾
(après ce rp)


t'es dispo ??
on peut se voir ?
stp

Une adresse balancée, à la réponse d'Henrik. Lieu public, choix instinctif. La gorge nouée, les mots d'Agnes tournant en boucle dans son esprit perturbé. Besoin de souffler. Besoin de parler. Besoin de poser les choses à plat, et de comprendre ce qui s'était passé. Suicidaire, sûrement. Il connaissait Henrik. Son irrationalité, sa capacité à la colère que l'incident avec Agnes avait prouvé. Mais il n'avait pu s'en empêcher. Le gamin honteux, gamin effrayé, gamin chamboulé dans tout ce en quoi il croyait. Désolé. Il avait été désolé.

Désolé qu'Henrik et Agnes se soient séparés.

Désolé qu'Henrik ait poussé Agnes dans les escaliers.


Un soupir. Les doigts pianotent avec insistance sur la table, et l'absence de son aîné le tue. Le type qui prend un café seul, à côté, lui jette un regard noir. Flip le remarque, se tasse dans sa chaise. Paume qui claque contre la surface, et il la laisse là. Impatient. Agonisant.

Qu'est-ce que t'as cru, Flip ?
T'as cru que tu reviendrais, deux ans après, et que rien n'avait changé ?

T'as cru qu'on te respectait assez pour te dire la vérité ?


Il avait embrassé Agnes, et Henrik s'était énervé. Les erreurs accumulées. Mais ça n'excusait rien.
Pensées tournoyantes.
Aucune prise sur la réalité.
Il ne sait plus comment débuter la rencontre. Ne sait même plus s'il est prêt à voir son frère arrivé. Ou si c'est une bonne idée.

Qu'est-ce que tu vas lui dire ?


Il a la gorge sèche. L'envie de vider verre après verre qui le bouffe. Il finit par lever la main, se faire amener un verre de whisky. Rien qu'un glaçon pour le diluer — et ça passe trop vite dans le gosier. Ça ne l'étourdit qu'à moitié. Ne le calme en rien. N'en demande pas un autre.
Tu veux pas être ivre quand tu vas devoir lui parler
L'accuser
Essayer pas t'mettre à pleurer


Les doigts croisés, les mains serrées. Putain, Flip. Mais qu'est-ce que t'as fait ? Les mâchoires crispées. Un deuxième verre, ça pourrait t'aider. Fermer les yeux. Ça te tuera pas. Les rouvrir. Prêt à commander. Prêt à se laisser aller. Ça n'a jamais tué personne, n'est-ce pas ?

Mais alors qu'il va pour rappeler le serveur, une silhouette attire son attention à l'entrer du club. Pas besoin de lui faire signe — Henrik l'a vu. Henrik s'approche, et Flip le regarde sans être capable de bouger. Sans être capable de se lever, de sourire, ou de lui parler. Henrik est là.
Pourquoi tu l'as fait venir, déjà ?


Le cuir du fauteuil grince quand il se lève. L'endroit est chic. Trop chic. Gentlemen's club habituel. Pas étonnant pour deux Hoenikker de s'y retrouver. On les y connaissait. Mais cette fois, Flip n'était pas là pour sourire ou sociabiliser. Et ça lui demande tous les efforts du monde pour se redresser, et donner à son frère l'accolade polie que les formalités exiger. T'oserais pas lui rentrer dedans sans au moins le saluer.

Il voudrait dire bonjour. Trouver une banalité à lancer. Dire quelque chose. N'importe quoi. Mais ça ne vient pas. Pas alors que déglutir devient compliqué. Qu'il sent son coeur un peu trop pressé entre ses côtes. Les sueurs froides, le point chaud sur la nuque. Ça peut pas être vrai.
Ça peut pas.

Henrik aurait jamais fait ça.


Rassis. Les yeux qui ne quittent pas son frère. Mains qui reviennent se croiser, les coudes sur les genoux. Le sourire faux s'estompe bien vite. Dis quelque chose. Dis quelque chose.

« ... Est-ce que c'est vrai ? »

Ça part mal. Sans préavis. Agression sans même l'avoir salué. Pourquoi, Flip ?
Pourquoi ?

Parce que tu sais.
Tu sais qu'Henrik est capable de faire ça.

Et plus tu le regardes, plus ça te fait mal.
Plus tu le regardes, plus tu comprends ce qui s'est passé.

Plus tu le regardes, plus t'as envie de crever.


« Qu't'as... Poussé Agnes dans les escaliers. » Dur à dire. Il est obligé de marquer une pause. Baisser sensiblement le ton, pour pouvoir le regarder. Les traits durs. Traits serrés. Souffrant comme jamais. « Est-ce que c'est vrai ? » Le contact visuel ne cille pourtant pas. Flip ne lâchera pas. Flip veut la vérité. Flip est venu la chercher. Même s'il sait que ce n'est pas une bonne idée. Qu'Henrik aura toutes les raisons du monde de retourner la faute sur lui. La neutralité de l'endroit ne le rassure plus. Pas plus que la présence des autres clients, ou du personnel.

Y a plus qu'Henrik.
Plus que lui.
Plus qu'un regard au besoin cuisant de vérité.

L'envie brûlante d'avoir le fin mot sur ce qui s'était passé.

Mais tu l'sais, Flip.
Tu l'sais.

T'aurais juste dû t'abstenir, ce soir-là.
De boire,
De te droguer,
De l'embrasser.
T'aurais dû te contrôler.
Ça aurait sauvé bien des tracas
Bien de la peine

Bien des vies.

Pourquoi il a fallu qu'tu gâches encore tout, dis-moi ?


PAR MARS / @HENRIK HOENIKKER
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Message Sujet: Re: blood in the water --/ henrik.   blood in the water --/ henrik. Empty Sam 20 Avr - 16:21

Le corps nu enroulé dans des draps qui ne sont pas les siens, Henrik s'efforce de retrouver son téléphone dans la pénombre. Sa main tapote dans le vide jusqu'à toucher le Saint-Graal du bout des doigts. La lumière émanant de son portable lui brûle la rétine, fait renaître une migraine jamais totalement partie. Et le prénom qui s'y affiche réveille tous ses sens jusqu'alors ankylosés et endormis. Henrik répond d'un oui sec. Puis il retire le bras indésirable à sa taille, sortant rapidement de ce lit inconnu et s'acharnant ensuite à retrouver ses vêtements dans l'obscurité. Il ne se rappelle pas d'avoir fermé les volets, se demande même comment la femme avec qui il a passé la nuit a bien pu se souvenir qu'ils existaient après avoir avalé autant de litres d'alcool. Après avoir trouvé ce qu'il cherchait, Henrik s’éclipse de la chambre, ses vêtements en boule sous le bras et son téléphone calé dans sa main droite. Les rayons du soleil viennent l'agresser dès qu'il ouvre la porte, lui donnant presque envie d'aller se recoucher jusqu'à ce que sa gueule de bois disparaisse. Il s'habille maladroitement, l'une de ses paumes posée sur un meuble pour lui éviter de s'effondrer au sol dans sa galère. Une fois ses vêtements enfilés et chaussures retrouvées, l'hongrois attrape une bouteille de tequila à peine entamée et se faufile hors de l'appartement en bordel. C'est quatre par quatre qu'il descend les marches, prenant bien soin de mettre ses lunettes de soleil avant d'affronter l'extérieur. Il lui faut ensuite dix minutes pour retrouver sa voiture, puis cinq minutes de plus pour essayer d'arranger ses cheveux en bataille. Bien qu'encore alcoolisé et avec une gueule de bois qu'il fait se sentir dix fois son âge, Henrik prend le volant sans une seconde pensée. La vérité est qu'il préférerait crever que de laisser sa bagnole – comme un capitaine refuserait d'abandonner son navire. Ses doigts claquent contre sa cuisse, l'impatience se faisant doucement une place à l'intérieur de son être imbibé. Le message de son frère dévore le reste de calme qu'il lui reste jusqu'à qu'il n'y est plus rien pour le retenir d'insulter tous les conducteurs qui croisent son chemin. Le trajet, qui ne devait mettre qu'un quart d'heure, touche à sa fin après trente minutes de feux rouges et de cons sur la route. Lorsque Henrik sort de sa voiture, il a l'impression d'avoir été renversé par un bus – et il aurait peut-être été mieux pour lui que ce soit le cas. Ses pas nonchalants le mènent à l'intérieur, là où il s'autorise enfin à retirer ses lunettes et laisse vagabonder son regard à la recherche de son frère – celui pour qui il ressent autant d'amour que de rancœur. Il ne lui faut qu'une seconde pour le trouver et s'en approcher avec l'estomac prêt à se vider sur le sol. J'sais pas, Flip. J'sais pas si j'souhaiterais que tu sois réel ou juste un mirage qui terminera par disparaître comme tout le reste. Et j'sais plus. J'sais plus comment t'aimer après tout ça. Putain, j'suis même pas sûre d'en être encore capable. Et il ne suffit que d'un coup d’œil pour deviner la frontière creusée, l'immense mur dressé entre eux. C'est avec des yeux froids qu'il regarde son petit frère se redresser et s'approcher jusqu'à tuer la distance entre leurs deux corps. Henrik ne répond qu'à moitié à son accolade, posant une main réticente dans son dos et la retirant aussi vite. Il a tout de même le temps de sentir son myocarde se contracter à son contact. S'il n'était pas si fier et rancunier, peut-être qu'il aurait déjà trouvé quelque chose à dire à Flip – parce qu'il y a des milliers de mots qui ne demandent qu'à sortir, tous bloqués dans sa gorge et retenus par un poids appelé amertume. Les deux hongrois terminent pas s'asseoir, leurs opales ancrées dans celles de l'autre et sans qu'une syllabe ne vienne remplir le silence entre eux. L'aîné sert la mâchoire, ses doigts tapotant la table qui les sépare. Il se dit qu'il a besoin d'un verre, de deux, peut-être même de trois. Et il sait que ça n'arrangera rien à sa migraine, encore moins à ce qu'il ressent au creux de sa poitrine. Il n'y a qu'en parlant qu'il pourra se libérer, mais il en est simplement incapable. – Est-ce que c'est vrai ? La question de Flip est vague et Henrik devrait se perdre dans un brouillard d'incompréhension. Mais il sait. Il sait et ça lui retourne le bide. Pas toi, Flip. Ne viens pas t'en mêler, remuer les souvenirs et creuser jusqu'à ce que tu touches le fond de mon âme dégueulasse. J'peux le laisser passer avec Gaspar, mais pas avec toi. Et ça ne tapote plus la table, ça claque à en rougir le bout de ses doigts. Qu't'as... Poussé Agnes dans les escaliers. Est-ce que c'est vrai ? Henrik retient l'alcool ingurgité de remonter, ses émotions de le submerger jusqu'à ce qu'il s'y perde pour de bon. Son regard déjà froid devient glacial, assez pour frigorifier les entrailles de son petit frère. Et dans sa cage thoracique, son cœur bat s'y fort que les bruits environnants s'effacent. – On s'voit pas pendant des mois et c'est la première chose que tu m'dis ? C'est aussi tranchant qu'une lame de rasoir enfoncée dans la peau. À cet instant, Henrik aimerait presque voir le sang couler des poignets de Flip. Dis-moi, petit frère, pourquoi t'es toujours là ? T'as tout gâché. Absolument tout. Et Dieu sait que tu devrais être à genoux devant moi, à m'supplier de te pardonner plutôt que de venir m'accuser. J'suppose que c'est Gaspar qui t'a raconté ces conneries ? Le prénom de leur petit frère sort comme du venin. Henrik laisse une moue furtive s'afficher sur ses lèvres avant de rependre du même ton. J'serais pas non plus étonné qu'ce soit Viktor. Ou Laszlo, tiens. Il pourrait tous les passer en revu, mais s'arrête par impatience. Avec toi, j'sais jamais. C'est si facile d'te monter le crâne. L'ombre d'un sourire hypocrite se glisse sur ses traits, disparaissant avec autant de rapidité. Son expression est calme, mais au fond, il sent la lourdeur de son cœur l’étouffer. Putain, Flip. T'aurais pas pu fermer ta gueule.

@flip hoenikker
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Message Sujet: Re: blood in the water --/ henrik.   blood in the water --/ henrik. Empty Sam 20 Avr - 17:47

☽☾

« On s'voit pas pendant des mois et c'est la première chose que tu m'dis ? » C'est mérité. Flip serre les dents, et son regard fuit un instant. Mais ce coup-là, il l'avait cherché. N'avait pourtant rien pu faire pour l'éviter. C'est pas comme si ton étreinte m'avait donné envie d'pleurer ma peine d'exister dans tes bras. Le froid, entre eux. Froid glacial. Le serveur ne s'approche même pas. Hoenikker en guerre — mieux valait en rester éloigné.

Le ton d'Henrik s'était fait meurtrier. Justifié. Mais plus douloureux que Flip ne l'aurait jamais imaginé. Retombé, maintenant que le frère était là pour le juger. Là pour le torpiller, et lui faire sentir le poids de toutes les décisions qu'il avait prises par le passé. Honte de la famille. Bon à crever.
Si tu t'étais ouvert les veines en désintox', probablement qu'ça nous aurait tous rendu service.

« J'suppose que c'est Gaspar qui t'a raconté ces conneries ? » Et ça blesse. Ça blesse, que Gaspar soit ramené dans tout ça. Flip arrive à regarder Henrik, une brève seconde. À secouer la tête. Contact visuel qui se coupe, pour essayer de retrouver pied. Reprendre une goulée d'air frais. En vain. Cloué au pilori. Il s'y est posté, et n'attend plus que d'être lapidé. Mais ça d'vrait pas être moi. Ça d'vrait être toi.
Toi qui l'a poussée.
Toi
Toi
Toi

Pourquoi t'as fait ça, hein ?


« J'serais pas non plus étonné qu'ce soit Viktor. Ou Laszlo, tiens. » Le mépris, dans sa voix. Ça brise le coeur de Flip. Lui refile l'impression d'être un moins que rien, et lui fait réaliser à quel point son monde est en train de s'effondrer. La désintox' avortée, la quasi overdose. L'accident. Le passage à tabac. Rien qui n'allait. Et maintenant, l'image du frère pulvérisée. Le modèle réduit au néant. Henrik le beau, Henrik le parfait. Henrik et son couple idéal.

Henrik qui buvait.
Henrik et ses activités que tout le monde sentait louches
Henrik qui avait brisé Agnes

Henrik qui l'avait poussée dans les escaliers.


« Avec toi, j'sais jamais. C'est si facile d'te monter le crâne. » La gorge nouée. Remplie de peine et de culpabilité. Prêt à étouffer. Ses yeux qui retrouvent ceux d'Henrik, malgré la honte. Une grimace de dégoût qui lui passe sur les traits. Blessé.
Va t'faire foutre, Henrik.
Va t'faire foutre, putain.
Va t'faire foutre.


« C'est Agnes, figure-toi. » La lame de rasoir jetée au creux de ses mots à lui. Le nom qui ferait mal. Le nom qui ne pardonnerait pas. Aucune pitié. Agnes, elle dit la vérité.
Tu s'rais le pire des connards de le nier.

« J'l'ai croisée à l'hôpital. » Il ne veut pas que ça retombe sur elle. Ne veut pas qu'Henrik pense que le coup était délibéré. « J'me suis excusé pour votre rupture. » Et le sentiment qui s'en était suivi. Le désastre, l'impuissance. « J'suppose que c'est là qu'elle a compris qu'personne m'avait rien dit. » T'aurais vu ses yeux, à ce moment-là.
T'aurais vu sa peine, quand elle me l'a avoué.
Pourquoi c'était à elle de faire ça ?

J'étais triste pour vous, putain.
J'étais triste pour toi.

Comment t'as pu lui faire ça ?


PAR MARS / @HENRIK HOENIKKER
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Message Sujet: Re: blood in the water --/ henrik.   blood in the water --/ henrik. Empty Sam 20 Avr - 19:44

Henrik se laisse bouffer sans même chercher à se battre. Il y a dans son crâne des démons impossibles à dompter, des chimères incontrôlables qui dévorent son âme à pleines dents. Et il ne suffit que du nom d'Agnes pour les déchaîner en son être. Flip a ouvert la mauvaise porte, s'est introduit dans la pièce la plus obscure qu'il puisse trouver. Le néant se referme vite sur lui, les paroles tranchantes d'Henrik pour illustrer sa descente en Enfer. De toutes les cordes qu'il aurait pu tirer, il a choisi la pire d'entre elles en connaissance de cause. Parce que tu savais c'que tu faisais. Parce que tu savais bien avant la première syllabe que t'allais nous foutre en l'air tous les deux. Fais pas cette tête, Flip. Tu mérites chaque coup que tu t'prends en pleine gueule, chaque douleur en plein cœur. Plus Henrik parle, plus Flip s'enfonce dans son fauteuil. Lui sait où frapper pour faire mal et où appuyer pour fissurer l'être bancal qu'est son petit frère. Il n'est rapidement plus capable de s'arrêter, glissant les prénoms de leurs frangins pour briser ce qui reste de son cœur. Le pire, c'est qu'il n'éprouve aucun remord à voir les traits de Flip se déformer sous la douleur. Il ne ressent rien d'autre que ce que la furie dans ses entrailles veut bien le laisser ressentir. Si t'avais fermé ta gueule, on en serait pas là et tu l'sais aussi bien que moi. C'est son frère qui les a foutus dans cette situation. Deux fois. C'est lui qui a allumé la mèche la première fois, lui qui continue d'alimenter le feu plusieurs mois plus tard. Ç'aurait dû être toi, petit frère. Pas Agnes. Ça devait être toi, mais j'ai pas réussi à te briser la nuque comme ma rage me disait d'le faire. J'ai pu rien faire d'autre que te plaquer contre le mur et te supplier intérieurement d'arrêter d'me regarder comme ça. Il lui dit tout ça, dans ses mots cinglants et ses regards noirs. Henrik voudrait qu'il souffre autant que lui. C'est de ta faute. C'est de. ta. putain. de. faute. La solitude qui serpente, l'alcool comme seul réconfort. Les fissures intérieures et le visage d'Agnes qui le hante à chaque instant. Tout est de ta faute, Flip, et t'oses encore me regarder dans les yeux. C'est lui qui a embrassé Agnes. Lui qui a retourné leur monde. Lui qui a fait d'Henrik un monstre aux yeux de la seule femme qu'il a un jour été capable d'aimer. Toi, Flip. Toi, toi, toi, toi, toi, toi. – C'est Agnes, figure-toi. Ça glace son sang, le stoppe net dans son élan. Ses prunelles dilatées sont soudainement perdues et le temps s'arrête. Une seconde, une minute, une heure. Une éternité. Il claque plus impatiemment ses doigts sur la table, essayant de retrouver de la contenance. – Me mens pas, Flip. Tu sais que j'supporte pas ça. Il souffle lourdement ces syllabes. Et en même temps qu'il les laisse s'échapper, Henrik se rend compte que son frère ne ment pas. Sa tête est retenue sous l'eau par les mains habiles de ce dernier. Il la secoue brutalement, incapable de voir clair avec ce qui se passe dans sa boîte crânienne. – J'l'ai croisée à l'hôpital. J'me suis excusé pour votre rupture. Un sourcil arqué, le visage de nouveau impassible et glacial sous le soleil qui le crame à travers la vitre. J'suppose que c'est là qu'elle a compris qu'personne m'avait rien dit. Et à ça, Henrik pourrait répondre de bien des manières. Il pourrait avouer ou prétendre qu'Agnes ment, se la jouer honnête ou hypocrite. C'est finalement son rire qui résonne, rauque et pas plus fort que le murmure du vent. – Tu t'es excusé pour notre rupture, vraiment ? Il détaille Flip de ce regard mauvais qu'il n'a jamais réservé qu'à ceux qui ne portent pas son nom. À cet instant, il y a tout qui se brise. Il n'y a plus de frères au milieu d'une foule d'inconnus. Il n'y a qu'un trou noir sans fond et des blessures qui se forment sous la chair. Tu crois pas que t'aurais dû y penser avant ? Qu'il claque aussi fort que ses doigts sur la table. Tu l'as embrassée, Flip. Tu l'as embrassée et tu savais très bien que j'pouvais vous surprendre à tout moment. Nouveau ricanement mauvais. Envie de lui éclater la tête sur le bois – mais pas possible de le faire ici. Tu t'foutais de ce qui pouvait arriver à Agnes, à moi, à notre couple. La vérité, c'est que t'as jamais pensé qu'à ta gueule. Alors viens pas prétendre que t'en as quelque chose à foutre maintenant.

@flip hoenikker
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Message Sujet: Re: blood in the water --/ henrik.   blood in the water --/ henrik. Empty Mer 12 Juin - 2:45

☽☾

« Me mens pas, Flip. Tu sais que j'supporte pas ça. » Ça veut l'ébranler — et ça y parvient, l'espace d'un instant. Pourquoi ?
Pourquoi tu croirais que je mens ?

C'est pas son vice, au cinquième. Jamais été du genre à mentir à qui que ce soit. On y croyait, quand on l'entendait raconter ses conquêtes et ses expériences à tout va — et puis, on se rendait compte qu'il n'avait pas la tromperie au fond de lui. Pas pour ces choses-là. Ça ne lui serait jamais venu à l'esprit de s'inventer une autre vie. De jouer sur la vérité pour blesser. Pas de cette trempe-là.
Fallait croire que c'était le troisième
Et tous les autres
Qui avaient hérité de ça.

Ça lui prend tout son petit change pour continuer. Pour laisser sortir le serpent en lui, et asséner la vérité.
T'apprendras, Henrik
T'apprendras qu'elle fait encore plus mal que les écrans de fumée.


Mais c'est un rire
Un simple rire
Un foutu rire
Qui le cueille de plein fouet et lui fait aussitôt regretter cette rencontre pour laquelle il avait tant insisté. Pourquoi, Henrik
Pourquoi tu peux pas faire comme tout le monde
Admettre
Te sentir mal
T'excuser
En parler
Je sais pas
N'importe quoi

Mais pas ça.


« Tu t'es excusé pour notre rupture, vraiment ? » Le regard transperce le cadet de part en part. Ça lui prend tout son reste de fierté et toute la force que lui donne la vérité pour garder ses yeux vrillés dans ceux de son aîné. Ouais. Ouais, j'l'ai fait.
Parce que j'ai eu l'audace de croire que t'avais fait ça dans le respect.

« Tu crois pas que t'aurais dû y penser avant ? » L'heure d'essuyer l'autre facette de la vérité. Les doigts d'Henrik claquent sur la table, et Flip en tressaille malgré lui. Recule légèrement son corps dans le fauteuil du club, malgré son besoin de rester à proximité pour ne pas avoir à entendre les voix s'élever. On ne voudrait pas attirer l'attention, n'est-ce pas ? « Tu l'as embrassée, Flip. Tu l'as embrassée et tu savais très bien que j'pouvais vous surprendre à tout moment. » J'étais ivre. J'étais défoncé. J'étais nymphomane.
J'avais un problème.
J'l'ai réglé.
Et toi ?

Injuste. Injuste comment les coups d'Henrik le prennent aux tripes. Comment il se sent retourné par les mots, et comment il ne peut les esquiver. C'est de ta faute, Flip. C'est de ta faute. Il secoue la tête. Les yeux qui s'enfuient, le besoin de se cacher, de s'enfoncer entre les mailles du tapis pour disparaître et s'étouffer. Non. Non. « Tu t'foutais de ce qui pouvait arriver à Agnes, à moi, à notre couple. La vérité, c'est que t'as jamais pensé qu'à ta gueule. Alors viens pas prétendre que t'en as quelque chose à foutre maintenant. » Non.
Non.

Le coeur brisé. Les morceaux qui traînent au sol, et qu'Henrik n'a de cesse de piétiner à défaut de pouvoir s'en prendre physiquement à lui dans cet endroit que le gamin a choisi. C'est de ta faute, Flip.
T'as toujours été égoïste.

Sauf que

« C'est des conneries, tout ça. » Sauf qu'il est affecté, et que ça se voit. La lèvre qui tremble avec la voix. La vérité doit sortir — mais Henrik est en train de le briser, et c'est écrit sur ses traits. « J'ai merdé. Mais ça ne te donne pas le droit, en aucun cas, d'faire c'que t'as fait. » Tu l'as poussée, Henrik. Tu l'as poussée. Et tu t'attends à ce que je prenne le blâme pour c'que t'as fait ? « J'ai été assez con pour croire que tu savais régler tes problèmes avec un minimum de respect et de civilité. Mais faut croire que j'me suis trompé. » L'aplomb terrassé par la souffrance qui coule de ses mots. Douleur de perdre de son frère en un échange aussi bas et sournois. « J'pense peut-être qu'à ma gueule, mais j'ai au moins la décence d'assumer c'que j'ai fait et d'accepter les conséquences. » Même si ça devait l'en faire pleurer. Même si ça devait signifier perdre un frère, et sortir la tête haute pour ne faire que s'effondrer dans le caniveau à la première occasion donnée. « Comment t'as pu faire ça, putain ? » Ça le dépasse, Flip. Ça le dépasse qu'on puisse en arriver là.
Ça le dépasse qu'Henrik ait pu devenir
ça.

« J'pensais qu'tu l'aimais. » Mais faut croire que j'comprends rien à l'amour non plus.

Ça tombe bien, au fond.
Parce que si aimer c'est ça
Si aimer c'est détruire
Si aimer c'est ravager pour après ne faire qu'en souffrir

J'en veux pas.

Mais j'l'aurais jamais cru, Henrik
À te regarder
À vous regarder
J'aurais jamais pensé qu'ça aurait pu arriver.

J'aurais jamais pensé que t'aurais pu faire ça


PAR MARS / @HENRIK HOENIKKER
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Message Sujet: Re: blood in the water --/ henrik.   blood in the water --/ henrik. Empty Ven 14 Juin - 15:38

Il est lourd, le poids de la vérité. Si lourd qu'il est difficile à porter pour des épaules mal assurées – mal adaptées. Là est le fond du problème, la malédiction qui repose sur les Hoenikker comme un roi sur son trône. Leurs lèvres sont scellées lorsqu'il est temps de dévoiler le vrai, grandes ouvertes pour prêcher le faux. Danse infernale dans laquelle ils ont toujours été entraînés. Piège mortel qui les enveloppe et se referme peu à peu autour de leurs âmes bouffées par les mensonges. Il est lourd, le poids de la vérité. Beaucoup trop lourd pour Filip Hoenikker. Pour ce gamin qui joue au grand devant un frère dont il croyait tout connaître, tout savoir. Il se raccroche à ses possibles aveux comme s'il ne risquait pas de s'effondrer dès la première syllabe prononcée. Si Henrik n'était pas aussi aveuglé par la rage qui ravage son être, il serait presque fier de son cadet – de cette fausse assurance qu'il prétend avoir et de cette hargne affichée sur son visage. S'il n'était pas au milieu de son procès, Flip comme seul juge, il admirerait presque son frère. Il est lourd, le poids de la vérité. Bien trop lourd pour l'auteur des faits cités par le cinquième fils du couple Hoenikker. Pour le criminel qui se tient devant les yeux de ce dernier, consumé par la furie dans ses entrailles comme une cigarette entre ses lèvres, remplissant ses poumons d'une substance qui finira par le tuer. Et au plus profond, Henrik sait qu'avouer ses torts sauverait certainement son être de cette folie dévastatrice qui ne cesse de se propager. Que se libérer du poids de cette vérité n'apaisera pas seulement son âme, mais celle de Flip également. Ça fera mal, autant à lui qu'à son frère. Ça fera mal un temps – et sûrement que cette douleur ne disparaîtra jamais complètement, mais ça leur donnera aussi une chance d'avancer. Ensemble, pas séparément. Ensemble, pas le cœur brisé en tellement de morceaux qu'il serait impossible pour eux de les compter. Le problème est qu'Henrik en est incapable. Que les accusations de son frère, aussi vraies soient elles, réveillent un monstre qu'ils auraient tous les deux souhaité gardé endormi. Ce dernier, une fois debout, les yeux grands ouverts et les crocs sortis, s'acharne sur Flip avec une violence qui, dans d'autres circonstances, donnerait envie de vomir à l'aîné. Comme ce soir-là. Comme quand ses doigts se sont refermés autour de son col et que ses démons intérieurs lui hurlaient de lui éclater la gueule contre le béton. Assis sur ce fauteuil bien trop confortable, entouré de tous ces hommes bien trop polis et propres sur eux, Henrik se retrouve dans l'impossibilité d'arrêter de s'attaquer à son cadet et de lui cracher à la figure des mots qui auront toujours plus d'impact qu'un coup en pleine mâchoire. À l'intérieur, c'est une tempête meurtrière qui bousille les restes fragiles de sa raison. Pourquoi, Flip ? Pourquoi il a fallu que tu reviennes parler de ça ? Que tu m'accuses d'un drame auquel tu as contribué ? Pourquoi, Flip ? Pourquoi il faut toujours que ça se brise entre nous ? Qu'il y ait toujours quelque chose pour détruire ce qu'on a tellement de mal à reconstruire par la suite ? – C'est des conneries, tout ça. La mâchoire qui se crispe davantage – comme si c'était humainement possible – et une main rageuse qui se fait un chemin dans ses cheveux à jamais en bataille. – C'est c'que tu te dis pour t'endormir, Flip ? Que t'as rien à voir avec toutes les merdes qui gravitent autour de toi ? Que la vie s'acharne sur toi sans raison ? C'est froid et chaud à la fois. Aussi brûlant que la lave d'un volcan et glacé que de la glace sous des pieds nus. Il sait, Henrik, que son frère souffre. Qu'il a déjà trop souffert de bien des manières. Et s'il lui restait des vestiges de raison, il verrait qu'il est actuellement en train d'en rajouter. – J'ai merdé. Mais ça ne te donne pas le droit, en aucun cas, d'faire c'que t'as fait. L'aîné efface la seconde partie de sa phrase d'un revers de la main comme si ce n'était pas important. – Ouais, t'as merdé et il était temps que t'en prennes conscience. Et il se détesterait, Henrik. Il se détesterait s'il s'entendait parler du même ton que leur père quand ce dernier a un reproche à leur faire. Il se détesterait s'il se voyait adopter la même posture supérieure et méprisante. – J'ai été assez con pour croire que tu savais régler tes problèmes avec un minimum de respect et de civilité. Mais faut croire que j'me suis trompé. – Parce que le respect et la civilité sont ton fort, petit frère, qu'il crache sarcastiquement avant même que la phrase de Flip se termine. C'est bien connu qu'il n'y a pas plus clean que toi dans la famille. Drogues, sex-tapes, la totale explosée à la gueule des parents. T'as tout fait et t'as terminé par t'faire attraper, petit frère, alors ne viens pas faire la morale sur le bien et le mal, ni prétendre que t'es aussi blanc que la neige. On sait tous les deux que t'es aussi pourri que le reste de la fratrie. Que moi – même si t'essayes de me chanter à quel point on est différents. – J'pense peut-être qu'à ma gueule, mais j'ai au moins la décence d'assumer c'que j'ai fait et d'accepter les conséquences. Henrik enfonce profondément ses iris dans les siens, cherchant à le faire s'étouffer sous l'intensité de son propre regard. À le faire fondre sous la puissance de la haine qui l'anime. Comment t'as pu faire ça, putain ? J'pensais qu'tu l'aimais. Et c'en est trop pour Henrik. Ce dernier claque violemment la paume de sa main sur la table, se fichant bien de l'attention que ça provoque et des regards qui se tournent vers leur table. Il se penche doucement, les opales menaçantes et criant silencieusement au meurtre qu'il aurait certainement déjà commis s'ils étaient seuls. – Qu'est-ce que t'y connais à l'amour, hein ? À chaque mot, l'accent hongrois ressort encore plus fort que jamais. Alors quoi, Filip ? Il laisse s'échapper le prénom abandonné comme du poison sur sa langue. Tu t'tapes des junkies et filmes tes ébats avec une meuf qui t'voulais que pour ton cul et t'es soudainement un expert ? – Excusez-moi, messieurs... Son regard se lève lentement et rencontre celui peu assuré d'un serveur qui recule d'un pas sous l'intensité des yeux noirs d'Henrik. – Oui ? – J–Je voulais vous demander de baisser d'un– – Écoutez, vous êtes bien gentil, mais j'ai pas l'temps pour ces conneries. Si vous avez un problème, vous n'avez qu'à en parler à mon père, qu'il lance sans même se fatiguer à prononcer le patronyme Hoenikker, conscient qu'ici, tout le monde les connaît déjà, parce que j'en ai personnellement rien à foutre d'ce que vous voulez m'demander. Le silence dure. Une seconde, deux secondes, une vingtaine, puis le serveur disparaît sans un mot de plus. Henrik repose ses opales meurtrières dans celles de Flip au même moment, encore plus énervé après cette courte pause. Tu veux que j'te dise quelque chose, petit frère ? Il ne lui laisse pas le temps de répondre, enchaînant tout de suite. J'plains celle qui verra en toi plus qu'un petit con égoïste et destructeur. Pour être honnête, j'le souhaite à personne. Il frappe, Henrik, jusqu'à en sentir le sang imaginaire dégringoler de ses phalanges. Parce que t'aimer serait comme une mise à mort et j'serais pas étonné d'trouver l'élue de ton cœur pendue dans la salle de bain après quelques mois à tes côtés. Il termine par s'adosser de nouveau contre le dos du fauteuil, ses doigts rencontrant le cuir de chaque côté et serrant à en blanchir ses jointures. Ah et j'oubliais quelque chose de très important... Parle encore une fois d'Agnes ou de notre relation et tu regretteras d'avoir ouvert ta gueule. Pourquoi, Flip ? Pourquoi ça se passe comme ça ? Comment, Flip ? Comment on en est arrivé là ?

@flip hoenikker
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