up all night ✺ lola

don't go home, it just ain't right ✺ la familia, chez les cordoba, c’est sacré ; il n’y a rien de plus important. du coup ils partagent tout : le quartier où ils résident, le restaurant où ils travaillent, leur vie qui s’entremêlent. et sa famille, elle ne s’arrête pas à ses parents ou à son frère, non. il y a ses tantes, ses oncles, ses cousins, ses petits neveux et nièces… ils sont nombreux et ils débarquent à la maison quand ils le veulent - c’est à dire la majorité du temps - sans prévenir. elle les aime lola - tellement - mais parfois elle étouffe. elle tient à vivre des expériences qui ne seront que siennes et surtout, elle rêve d’accomplir ses propres exploits. comme toujours, elle a des projets pleins la tête et ils ne résument pas à jouer la serveuse pour aider ses aïeuls ou à regarder les telenovelas favorites de sa mère - les femmes de la tribu au grand complet - le dimanche matin. elle en veut plus, toujours plus. et ça y’a que sa cousine qui le comprend. tony, c’est sa bulle d’oxygène : elles partagent les mêmes ambitions, le même besoin d’émancipation. tout ça, ça fait bien marrer le frère de lola parce que leur père, il enrage souvent face à sa fille, trop aventureuse à son goût. oui, jaime il en rajoute jusqu’à ce qu’il aperçoive la petite veine du paternel pulser de colère ; il ne vit que pour ça, la taquiner.

scream and shout until sunrise ✺ heureusement, y’a les filles : sa deuxième famille, les personnes qui comptent le plus à ses yeux. lola, elle adore les cordoba, c’est certain, mais il n’y a qu’avec le squad qu’elle peut se montrer sous son véritable jour, sans concession. il n’y a jamais de jugement, jamais de coup bas. elles sont d’un soutien sans faille, tel un véritable roc. c’est pour ça qu’elle passe le plus clair de son temps avec elles ; parce que c’est facile, parce que ça semble juste. elle est à sa place lola et elle le sait. y’a personne avec qui elle s’amuse autant, avec qui elle se sent si bien ; leur simple compagnie peut illuminer une journée bien morne. aujourd’hui, elles lui sont indispensables mais c’est qu’il y a de plus beau, c’est qu’elles partagent chacune une relation tout à fait unique. meg, elle a un sacré caractère ; y’a qu’elle pour lui tenir si bien tête, pour débattre nuits et jours. ren, elle ne donne pas non plus sa part au chien ; emplie de grand idéaux, elle les défend de façon plus pondérée mais avec tout autant de ferveur. et sans nikki et ses conseils, elle n’aurait jamais survécu. lola, elle peut pas imaginer sa vie sans elles et c’est sans doute mieux comme ça.  

just wanna dance, baby dance with you ✺ il y a ce mec qu’elle voit depuis un moment, elle l’aime, enfin elle le croit. ça devient sérieux et c’est pas tellement dans ses habitudes pourtant. mais y’a quelque chose de beau dans leur histoire, quelque chose qui l’attire parce qu’elle c’est simple, facile. et elle a jamais connu ça lola ; elle a aimé avant lui, aimé comme jamais mais y’avait beaucoup trop de cris, beaucoup trop de larmes, beaucoup trop de secrets… ça n’avait rien de simple, c’était même le bordel et elle ne veut plus revivre ça. alors elle se fiche que ce ne soit pas passionné, elle se fiche que sa famille n’approuve pas qu’elle voit un gringo. oui parce que lola elle a le coeur grand, trop grand pour ne pas s’amouracher ; elle a besoin de quelqu’un dans sa vie, besoin qu’on l’aide à oublier ce qu’elle a autrefois connu. sauf ça se dégrade entre eux - irrémédiablement  - et y'a cet autre gars, ce fantôme d'un passé chaotique qui se repointe. salem, il la ramène à une période plus sombre de sa vie, une période qu’elle cherche à mettre derrière elle.

never seen a sky this damn bright ✺ les cordoba sont portoricains, jusqu’à la moelle. ils mangent, parlent et se disputent dans la tradition la plus stricte. l’amérique a beau être leur pays d’adoption, ils n’en perdront jamais leur racine. lola ne fait pas exception à la règle, elle respire puerto rico par tous les pores de sa peau. être née sur le sol américain ne change rien, son héritage tient une place importante dans sa vie et l’espagnol en représente une grande partie. c’est sa langue maternelle : celle qu’elle utilise à la maison, celle qui lui colle à la peau. il n’est pas rare de la voir jurer ou s’exclamer dans cette langue latine qui lui est si cher. et elle roule les r, même en anglais. oui, même si elle maitrise parfaitement les deux dialectes, son léger accent portoricain trahit toujours ses origines. ça ne la dérange pas, c’est même tout le contraire, elle cultive cette différence qu’elle considère comme une force. pour autant, elle ne renie pas l’endroit qui l’a vu naître et grandir, lola se considère comme un produit de ces deux pays qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.    

still young and wide awake ✺ lola, y’a jamais eu de belles moulures à ses murs ou de grands couturiers dans sa penderie, bien au contraire. la situation peut être précaire parfois, ils sont nombreux à la maison et l’argent vient souvent à manquer. ça a pas toujours été facile mais elle s’y est habituée : elle vit comme elle peut, au jour le jour. ça ne ne signifie pas pour autant qu’elle ne fait pas attention à elle ou à ce qui l’entoure parce qu’elle est ingénieuse lola, elle trouve toujours un moyen de tourner la situation à son avantage. y’a les fripes, y’a la décoration maison, ouais y’a toutes ces petites choses qui lui permettent de se faire plaisir sans se ruiner. mais l’argent reste un problème, c’est un fait. c’est pour ça qu’ils vivent tous dans ce petit appartement, qu’ils s’entassent jusqu’à s’étouffer. et ça, c’est dur parfois. étudiante, lola disposait de sa propre chambre à l’université de new-york et ça lui plaisait cette indépendance, elle s’y sentait bien. elle avait l'impression d’être enfin seule avec elle-même. sauf qu’elle a été renvoyé lola et cette liberté lui a été arrachée. elle doit retrouver le tout petit appartement familial ; pour le meilleur mais aussi, pour le pire.

gas the fire, try to make it last ✺ les problèmes, elle connaît lola. elle a vécu toute sa vie dans un quartier où ils sont biens installés. y’a des organisations pas très catholiques dans le coin ; depuis qu’elle est petite, elle fréquente des personnes qui s’y impliquent. pourtant aujourd’hui, elle en évite certains parce qu’à cause d’eux - parce qu’à cause de lui - elle s’est brulée les ailes par le passé. d’anciens amis dont devenus de véritables étrangers et ça ne s’est pas fait sans vagues. mais elle le regrette pas lola parce qu’elle n’a - en aucun cas - voulu prendre part à quoique ce soit, ça a jamais son monde. et elle aurait aimé pouvoir dire la même chose de tous ses proches. elle aurait aimé qu’ils comprennent ce qu’elle a toujours su : ça peut pas se finir bien. son cousin rico en est le parfait exemple : il a disparu, sans laisser de traces. lola, elle s’est jamais mêlée de ses affaires, il a toujours été plus proche de jaime de toute manière mais il s’est passé quelque chose de pas net, elle le sent. pourtant, elle préfère croire les mensonges qu’on lui débite : il est parti avec une nana rico, il s’amuse. elle joue à l’autruche parce qu’elle n’est pas sûre de pouvoir gérer la vérité : après tout elle l’aimait. il a toujours été adorable avec elle, même lorsqu’elle n’était qu’une gamine insupportable qui le suivait partout. sauf qu’au fond - malgré son incapacité à l’admettre - elle sait. rico, il va pas bien, il lui est arrivé quelque chose de très moche.

got a good idea but a wild head ✺ c’était un jour comme les autres : elle sortait de cours, riait à gorge déployée. sauf qu’on l’a interpellé, de la plus mauvaise des manières. on lui a crié que les gens de son espèce ne devraient pas être ici, qu’ils mériteraient tous de finir au fond d'un caniveau et que ça arrivera, un jour ou l’autre. ce genre de remarques, ça ne l’atteint pas normalement lola : elle sait que dans ce pays, ils ne sont pas tous aussi ouverts qu’ils le devraient et c’est bien pour ça qu’elle ne rentre jamais dans leur jeu. ils n’en valent pas la peine. mais cette fois-ci, tout a été différent ; dans un coin de sa tête y’a une image qui lui est apparu - une image qu’elle essaie pourtant d’occulter de toutes ses forces. elle a vu rico dans ce caniveau et ça l’a mise dans une colère noire parce que ça reste une possibilité, même si elle ne veut pas l’envisager. alors elle a fait quelque chose, quelque chose qui ne pouvait pas être plus éloignée de sa nature profonde, plus contraire à sa personnalité. elle s’est jetée sur la garce qui la injuriée, littéralement. lola - ce soleil que tout le monde adore - s’est laissée guider par une rage qui lui est pourtant étrangère. et elle en a dû en payer les conséquences. oui, parce qu’elle s’est faite renvoyer de l’université de new-york lola, à cause de ça. ça a été immédiat, brutal. elle se retrouve à dire adieu à tous ses projets et elle ne sait plus quoi faire, elle n’en a même strictement aucune idée.