I say I'd catch you if you fall. (ainswell)

Elle termine de ranger les quelques affaires qui trainent, réfléchissant déjà à ce qu’elle va cuisine ce soir. Ce n’est pas chez elle qu’elle se trouve, mais bien chez Katheryn, son ex petite-amie. Pourtant, elle se comporte exactement comme si elle habitait toujours ici. Comme si rien n’avait changé. Alors que tout a changé. Elles ne sont plus ensemble toutes les deux. Katheryn a un cancer. Et un voile de fumée plane sur leur relation. Elle ne sait plus ce qu’elles sont, aujourd’hui, Kristina. Et plus encore depuis l’autre soir. Depuis qu’elles se sont embrassées. Depuis que Katheryn l’a embrassé. Un baiser que Kristina n’a pas eu le cœur de refuser. Allant même jusqu’à confier à la quadragénaire à quel point elle était toujours amoureuse d’elle, mais surtout, à quel point elle n’avait plus confiance en elle. En réalité, elle est terrorisée à l’idée de la perdre définitivement, Kristina. Elle est terrorisée à l‘idée que leur relation ne fonctionne plus, que leur couple ne soit plus jamais ce qu’il était. Et Katheryn a avoué vouloir la récupérer, vouloir tout faire pour regagner sa confiance, pour la mériter de nouveau. Elle semble sûre d’elle, tellement sûre d’elle, et au fond, cela fait chaud au cœur à la jolie rousse. Parce qu’elle ne baisse pas les bras, elle est prête à se battre pour toi, Kristina. Alors laisse la essayer, laisse la faire, et reste près d’elle tant qu’elle en aura besoin. C’est ce qu’elle fait. Prendre soin d’elle. S’occuper d’elle. Avec tout son amour. Tout son cœur. Katheryn est d’ailleurs allongée sur le canapé, en train de se reposer, alors qu’elle termine son rangement. C’est douloureux de la voir si faible. C’est douloureux de la voir souffrir. De la voir perdre ses cheveux, petit à petit. Et elle sait combien c’est difficile pour Katheryn également. Sa perte de cheveux commence à être visible, et elles doivent trouver une solution rapidement. Elle reste forte, Kristina. Et elle tente surtout de continuer à lui montrer à quel point elle est toujours belle, à quel point elle, elle la trouve toujours belle. Son regard sur elle est toujours le même, empli d’amour. Et lorsqu’elle aura perdu tous ses cheveux, son regard ne changera pas non plus. Et alors qu’elle est toute proche du canapé, elle la regarde. Avec tendresse. Elle la regarde se reposer comme si elle voulait s’assurer qu’elle allait bien, que tout allait bien. Mais c’est à cet instant qu’elle entend sonner à la porte. - Ne bouge pas, j’y vais… Un doux sourire accompagne ses paroles, alors qu’elle lui caresse le bras quelques secondes. Katheryn n’attend personne aujourd’hui, alors elle se demande bien qui cela peut-être. Et surtout, elle tient à ce qu’elle reste tranquille. Kristina se dirige alors vers la porte qu’elle ouvre, plutôt rapidement, avant de tomber nez à nez face à… Sa mère. Diane. Diane qu’elle n’a pas revu depuis que Katheryn a été renvoyée de l’université par sa faute. Elle refuse tous ses appels, tous ses messages, et même maintenant qu’elle s’est séparée de Katheryn, elle n’est pas revenue vers sa mère pour autant. Diane n’est d’ailleurs même pas au courant. - Maman ?! Qu’est-ce que tu fais ici ? Sous le choc, la rousse ne bouge pas. Mais elle voit rapidement que Diane n’est pas venue en paix. - Bonjour Kristina. Comme tu ne réponds à aucun de mes appels, je suis bien obligée de me déplacer. Kristina lève les yeux au ciel, déjà agacée par cette conversation. Et ce n’est pas le moment. Vraiment pas le moment. Pas alors que Katheryn se repose juste à côté. Elle n’a pas besoin de cela dans son état. - Mon amie Lauren t’as vu à l’hôpital, avec une femme. Apparemment ce n’était pas la grande forme. Est-ce que tu veux bien m’expliquer ce qui se passe ? Dit-elle en croisant les bras. Et Kristina tombe de mille étages en entendant ses propos. Elle n’a aucune envie de voir sa mère venir mettre son grain de sel dans leurs vies. - Je t’arrête tout de suite, ça ne te regarde pas ! Tu ne fais plus partie de ma vie. Et tu n’es pas la bienvenue ici. Et elle prie. Elle prie pour que Katheryn n’entende rien. Pour qu’elle ne se lève pas. Pour qu’elle ne vienne pas jusqu’ici. Elle ne veut pas qu’elle se trouve confronter à sa mère, elle veut la préserver, la protéger. Elle n'a toujours pas pardonné à sa mère. Elle a toujours mal à cause de ce qu'elle lui a fait, à elle, à Katheryn.

Elle aimerait tellement pouvoir soulager Katheryn. Lui permettre de s’endormir, plutôt que de rester là à souffrir sur le canapé. Elle aimerait tellement pouvoir effacer ses douleurs. Mais elle ne peut pas. Elle ne peut pas la soigner. Tout ce qu’elle peut faire, c’est rester près d’elle et faire en sorte qu’elle ne se sente jamais seule. Et c’est ce qu’elle fait. Depuis qu’elle sait pour son cancer. Plus encore depuis cette dernière séance de chimiothérapie qui a été bien plus éprouvante encore que toutes les autres. Depuis, Katheryn est tellement fatiguée, plus qu’elle ne l’a jamais été et la rousse fait son maximum pour lui éviter le moindre effort. D’autant plus qu’elle a passé une bonne partie de la nuit aux toilettes, et Kristina est restée là durant ce temps. Juste derrière la porte. L’aidant à regagner sa chambre puis a y retourné à chaque fois. Elle n’a pas dormi, elle non plus, mais elle s’en fiche. Elle n’a aucune envie de dormir. Pas en sachant la femme qu’elle aime dans cet état. En réalité, la seule chose qui la tranquillise, c’est d’être à côté d’elle. Près d’elle. Où qu’elle soit. Parce qu’il y a que lorsqu’elle est près d’elle qu’elle ne s’inquiète pas, ou, un peu moins en tout cas. C’est ce qu’elle fait aujourd’hui, d’ailleurs. Elle s’occupe dans l’appartement, mais toujours à proximité de la quadragénaire. Ce n’est que pour aller voir qui se cache derrière la porte qu’elle la quitte, l’espace e quelques secondes seulement. Mais c’est pire, bien pire que ce qu’elle pouvait imaginer. Diane est là, et elle se doute visiblement de quelque chose pour Katheryn et son état de santé. Comme à son habitude, Kristina lui tient tête et elle s’apprête à l’expédier aussi vite qu’elle est arrivée, seulement, elle entend des pas arriver doucement à elle, et elle aperçoit Katheryn. Elle l’entend lui poser cette question. C’est tout ce qu’elle voulait éviter. Tout. Elle ne voulait pas que Katheryn soit confrontée à ça, elle est beaucoup trop faible. En la voyant s’approcher difficilement, Kristina attrape doucement ses mains en l’approchant d’elle, pour qu’elle se tienne à elle, qu'elle s'accroche à elle, plutôt qu’à un mur, c’est tout de même plus sécurisant. D’une douce voix, elle reprend la parole, encore pleine d’amour pour elle. - Tout va bien Katheryn, tu peux retourner au salon… Elle allait partir. Dit-elle en regardant sa mère, de la façon la plus insistante qui soit. Elle veut qu’elle s’en aille, et maintenant. Mais alors que l’étudiante tient toujours la femme qu’elle aime pour la maintenir en équilibre, Diane reprend la parole. - Non, je ne m’en vais pas, Kristina ! C’est une plaisanterie j’espère ?! Elle regarde Katheryn à son tour en reprenant, furieuse. - Vous avez un cancer et vous gardez ma fille auprès de vous ?! C’est encore pire que ce que j’imaginais déjà ! Le regard de Kristina se transforme immédiatement en une colère noire, elle ne parvient pas à croire que sa mère ose réellement dire ce genre de choses. C’est juste ignoble. Et elle sait pertinemment qu’elle n’a jamais aimé Katheryn, qu’elle n’a jamais accepté leur relation, qu’elle pensait déjà que Katheryn se servait d’elle pour ne pas être seule, pour avoir une femme plus jeune à ses côtés, mais voir à quel point elle n’a aucune compassion la répugne. - Oh, c’est à moi que tu t’adresses d’accord ?! Je prends mes propres décisions et il est grand temps que tu te mettes dans la tête que tu n’as pas ton mot à dire ! Elle est ferme, extrêmement ferme et dure. Parce qu’elle ne supporte pas l’idée que sa mère puisse faire du mal à Katheryn, une nouvelle fois. Elle ne supporte pas l’idée qu’elle la blesse alors qu’elle est déjà au plus mal, qu’elle souffre déjà d’être un poids pour elle. Et il est hors de question qu’elle s’en prenne à elle. Si elle veut parler à quelqu’un, cela devra être à elle et elle seule. - J’ai mon mot à dire Kristina parce que tu es ma fille ! Tu vas gâcher ta vie encore combien de temps avec elle ?! Tu joues les infirmières et puis quoi encore ! Evidemment, elle a mal, en entendant sa mère dire toutes ces choses. Mais elle imagine surtout à quel point Katheryn doit avoir mal, et c’est insupportable. Alors elle garde Katheryn contre elle, presque dans ses bras, en reprenant immédiatement. - Stop ! Tu ne te rends même pas compte à quel point tu es horrible !  J’ai déjà fait mon choix, il y a des mois, alors au risque de me répéter, je ne veux plus te voir, c’est clair ?! Elle a déjà fait son choix, oui. Elle a choisi Katheryn, des mois auparavant. Envers et contre tout. Il n’y avait qu’elle qui comptait, à l’époque, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Et elle ne lui dit pas qu’elles ne sont plus ensemble. Non. Elle ne dit rien, montrant une fois de plus combien elle aime Katheryn. Combien elle l’aimera toujours. Montrant une fois de plus qu’elle fait front avec elle, qu’elle sera toujours avec elle. Quoi qu’il arrive. Ensemble ou non. Et par la même occasion, elle prouve aussi à Katheryn qu’elle a eu tort de la quitter, qu’elle a eu tort de douter d’elle, d’elles.

Elle est forte, Kristina. Beaucoup plus forte qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Les épreuves affrontées tout au long de sa vie ont fait d’elle une jeune femme solide, une jeune femme capable d’encaisser énormément, une jeune femme qui se relève, toujours. Et c’est cette jeune femme qu’elle est aujourd’hui, auprès de Katheryn. C’est cette force qu’elle lui offre entièrement pour lui permettre de tenir le coup. Elle se consacre uniquement à elle, et ce depuis plusieurs semaines consécutives, désormais. Elle lui donne tout ce qu’elle a. Tout ce qu’elle est. Elle décuple son courage pour en avoir assez pour deux, pour porter Katheryn, jusqu’à ce qu’elle soit complètement guérie. C’est ce qu’elle fait, avec des actes. Lorsqu’elle veille sur elle toute la nuit durant. Lorsqu’elle l’accompagne à chaque séance de chimiothérapie. Lorsqu’elle lui tient la main, chaque fois qu’elle souffre trop. Lorsqu’elle lui dit combien elle la trouve belle, chaque fois qu’elle perd un peu plus ses cheveux. Mais elle le fait surtout avec son cœur, avec tout l’amour qu’elle lui donne, cet amour qui persiste dans son cœur. Nous ne sommes plus ensemble, mais je t’aime, Katheryn. Je t’aime et je t’aimerai toujours. Elle reste à ses côtés, et elle se sent prête à rester près d’elle jusqu’à la fin de ses jours. Elle sait, au fond d’elle, qu’elle fera toujours tout pour que Katheryn soit heureuse. Pour qu’elle ne manque de rien. Pour qu’elle ne craigne rien. Et elle a le sentiment d’y arriver, un peu, parce que la quadragénaire semble beaucoup plus apaisée, avec elle, dans ses bras. Elle a moins peur de l’avenir, de la vie, de sa maladie. Et c’est peut-être grâce à elle, grâce au fait qu’elle n’est plus seule, grâce à sa force. C’est avec la même force et la même détermination qu’elle fait face à Diane, aujourd’hui. Elle fait face à elle pour Katheryn, une fois de plus. Pour la préserver elle, leur relation, leur amour. Et ce cancer développe un peu plus encore son instinct protecteur. Mais ce qu’elle craignait arrive, Katheryn tente de tenir tête à sa mère, elle tente de se défendre, tant bien que mal. Seulement elle est beaucoup trop fragile pour le faire. Elle faiblit, petit à petit. Et Kristina sent le corps de son ex petite-amie lâcher peu à peu, elle s’agrippe complètement à elle, à son épaule, à son bras, elle ne tient plus de bout et elle a mal. Et cela lui fait mal, tellement mal, de voir la femme qu’elle aime si souffrante. Elle est morte d’inquiétude, plus encore lorsque Katheryn l’appelle faiblement. - Katheryn ! Je te tiens, ça va aller ! Un bras autour de sa taille, Kristina pose son autre main contre son bras, pour la soutenir, pour la tenir. - Tu as besoin de t’asseoir ? Et elle est hors d’elle. Cette fois s’en est trop. C’est sa propre mère qui met la femme qu’elle aime dans cet état. C’est sa propre mère qui aggrave son état de santé. Elle n’arrive pas à comprendre qu’elle puisse être si cruelle. Tout ce qu’elle lui dit, toutes ses paroles, elles sont atroces. Elle lui crie dessus de ne pas s’accrocher à Kristina, elle incite la rousse à la quitter, à l’abandonner parce qu’elle est malade et qu’elle ne s’en sortira peut-être pas. Des paroles tellement violentes qui font visiblement beaucoup de mal à Katheryn. Mentalement. Et physiquement. - Tu vas bien m’écouter ! Je ne veux plus te voir ici, jamais ! J’aime Katheryn, je l’aimerai toujours, je resterai avec elle, et que cela te plaise ou non je n’en ai absolument rien à faire ! Le ton monte, inévitablement alors qu’elle se montre plus direct que jamais. Elle ne pense même pas au fait qu’elles ne sont plus ensemble toutes les deux. Elle ne pense à rien. Rien d’autre que Katheryn. - Et maintenant dégage ! C’est violent, extrêmement violent. Mais elle ne peut pas tolérer que sa mère fasse du mal à la femme qu’elle aime. Elle la dégoûte, réellement. Son regard est empli de haine alors qu’elle tient toujours Katheryn contre elle, lui montrant une fois de plus son amour.

Les paroles de Diane sont extrêmement dures, blessantes, méchantes. Elles font mal, à l'une comme à l'autre. Mais pour Katheryn cela doit être bien plus difficile encore à encaisser. Elle a déjà sa propre douleur à gérer et Kristina n'a aucune envie qu'elle s'inquiète pour elle en plus de tout ceci. Elle a choisi de rester auprès d'elle, elle l'a choisi en son âme et conscience et elle n'a aucun regret. Elle veut simplement se montrer présente pour elle, l'épauler dans cette épreuve, parce qu'elles sont tout l'une pour l'autre. Elles n'ont rien d'autre. Rien. Et Katheryn a besoin d'elle, aujourd'hui plus que jamais. Elle a besoin de quelqu'un qui la rassure quand elle a peur, qui la soutienne lorsqu'elle a mal, qui la relève lorsqu'elle tombe. Et il n'y a personne d'autre de mieux placé qu'elle pour cela, parce qu'elle l'aime. Elle est amoureuse d'elle. Et elle l'aimera toujours plus que tout au monde. Les mots de sa mère ne la percute pas. Pas une seconde. Elle ne se laisse pas amadouer parce qu'elle est bien trop en colère. Tout ce qu'elle voit, c'est Katheryn qui détourne le regard, Katheryn qui serre son épaule un peu plus encore, Katheryn qui la supplie de la faire partir. C'est tout ce qu'elle voit. Il n'y a qu'elle qui compte. Elle veut la préserver, Kristina. Katheryn doit se concentrer sur sa guérison et uniquement cela. Fixant Diane dans les yeux, elle lui répond alors. - Tu as vu dans quel état elle est à cause de toi ?! T'es contente ?! Je ne te pardonnerai jamais, tu m'entends ! Tout est ta faute, tu as tout gâché toute seule et si tu m'aimais vraiment tu n'aurais jamais fait tout ça ! Il n'est plus question de discuter de quoi que ce soit avec elle. Diane a perdu ce droit. Tout ce qu'elle veut, Kristina, c'est soulager Katheryn. Tout ce qu'elle veut c'est faire disparaître cette douleur dans son regard, celle que sa propre mère a provoqué. Alors elle s'approche de Diane, la forçant à reculer hors de l'appartement par la même occasion. Elle laisse une de ses mains à Katheryn pour qu'elle puisse continuer de se tenir à elle et de l'autre elle ferme enfin la porte d'entrée. Coupant complètement la conversation avec Diane. Et une fois sa mère dehors, Kristina retourne rapidement près de Katheryn. Elle s'approche d'elle, la tient à nouveau, avant de la prendre complètement dans ses bras. - Katheryn, je... Je suis tellement désolée... Elle caresse tendrement le dos de la quadragénaire, remontant jusqu'à sa nuque. Elle ne la lâche pas. Elle lui offre tout son amour. Mais elle s'en veut terriblement. Elle s'en veut pour le comportement de sa mère. Pour tout ce qu'elle lui a infligé. Elle s'en veut, et sentir Katheryn si mal dans ses bras lui brise littéralement le cœur.

"Je l’aime de tout mon cœur. " C’est la seule chose qu’elle parvient à entendre. Kristina. Tout le reste ne compte plus. Les paroles de Diane sont déjà bien loin derrière. Parce que celles de Katheryn sont beaucoup plus fortes, beaucoup plus belles. Et douloureuses, aussi, parce que la jolie rousse réalise à quel point c’est difficile pour la quadragénaire. Être jugée en permanence, simplement parce qu’elle a eu le malheur de tomber amoureuse d’une femme plus jeune. Devoir sans cesse se justifier, simplement parce qu’elle était son enseignante. Et elle ne doute pas. Elle ne doute plus de son amour. Elle sait que Katheryn l’aime, que tout ce qu’elle a fait, c’était pour la protéger. Pour la protéger de ce cancer. De tout ce qu’il implique. Et c’est ce que sa mère voudrait, l’éloigner d’elle, qu’elle ne prenne pas soin d’elle. Seulement Diane se trompe. Leur relation est saine, leur amour l’est encore plus. Et peu importe la situation compliquée dans laquelle elles sont, celles qu’elles ont dû affronter par le passé, leur amour, il est plus beau que tout. Son avenir, elle le voit avec Katheryn. Malade ou non. Et si cela implique que son avenir proche soit réduit à des chimiothérapies, un hôpital, des nausées, elle est prête à l’accepter. Parce qu’elle est bien assez forte pour ça. Parce que son amour pour Katheryn est bien plus fort que cela. Et elle l’aidera le temps qu’il faudra pour qu’elle soit complètement rétablie. Elle l’aidera, toujours. Et elle claque la porte à sa mère sans regret, aucun. Katheryn a parfaitement raison, elle est incapable de comprendre. Kristina ne cherche pas ce que Katheryn peut lui « apporter », non, elle cherche simplement à préserver la femme qu’elle aime. Celle dont elle est tombée amoureuse. Alors elle retourne auprès d’elle, la prend dans ses bras, lui offrant des caresses plus douces que jamais. - Je sais… Mais je ne voulais pas que tu la vois… C’est même tout ce qu’elle souhaitait éviter. Se détachant légèrement, elle reprend la parole rapidement. - Viens t’asseoir. Accompagnant la quadragénaire jusqu’au canapé, elle l’aide à s’asseoir avant de s’installer à ses côtés. Gardant un bras autour d’elle et sa main libre contre sa cuisse. Elle tient à être là pour elle. A lui faire oublier les paroles horribles de sa mère. A l’aider à aller mieux. A la garder dans ses bras. Mais la question de Katheryn retentit alors. - Je ne lui ai jamais reparlé depuis ce qui s’est passé à l’université. Même si on était plus ensemble. Ça n’a jamais changé ce que je ressens, je lui en voulais toujours. Et Diane aurait été bien trop heureuse. Bien trop heureuse de lui dire qu’elle avait raison. Que Katheryn est une femme abominable, qui s’est servit d’elle. - Et pour aujourd’hui c’est pareil… Un doux sourire, un regard encore touché par ce qui vient de se passer, elle reprend. - Je serai toujours avec toi, Katheryn. Je serai toujours de ton côté. Il était hors de question de la laisser dire toutes ces horreurs et de lui donner raison. Parce qu’elles s’aiment. Elles s’aiment encore et toujours. Et elle ne veut pas que Diane sache qu’elles ne sont plus ensemble, parce qu’ensemble ou non, son amour pour Katheryn reste intact. Sa dévotion reste intacte.