SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez

 

 heaven (ézéchiel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




heaven (ézéchiel) Empty
Message Sujet: heaven (ézéchiel)   heaven (ézéchiel) Empty Sam 25 Mai - 15:01

Nuit fauve. Sauvagement assassinée par le temps qui file à une vitesse aliénée. Cuissardes pourpres saignant ses jambes frêles et pâles, enfant noctambule foulant le sol dans un silence éclatant. Fourrure de plastique pour enrouler dans une chaleur artificielle, renard aux yeux tombants esquissant ses sourires de gosse avide d’amour aux premiers regards croisés, fausse diva chassant les peurs bien maigres pour s’avancer vers le rencard d’un soir, met préféré de l’avare client. Sa barbe rêche éraflant la peau fine de cette poitrine insolente, arrondit discret sous la soie de la robe couleur onyx. Provocation au bord des lèvres peinturlurées de pourpres, commissure à la pointe malicieuse, la souris danse jusqu’à la berline dont la vitre s’abaisse à l’entente du bruit sourd de ses talons. Entre. Murmure prometteur, la gosse le fixe un instant mais pleine de sagesse, elle se laisse avaler par le monstre de ferraille, ses doigts s’attachant toujours au manteau de fourrure. Belle, belle, magnifique, comme toujours, murmuré à l’orée de l’oreille. Remerciements sur ses lippes affinées, pécheresses d’une nuit, conteuse de rêves innocents le jour. Les mains se baladent sur la poupée de chair et de sang mais elle sait que les effleurement n’iront jamais plus loin. Il préserve les pulsions primaires pour le reste d'une nuit, abandon précaire pour un amour factice. Elle ne fait qu'écouter les paroles qui dissimulent la solitude extrême d'un homme la conviant trop souvent à ses soirées où les hommes parlent et brûlent leur cigare pour donner un air plus nonchalant aux horreurs sortant de leurs lèvres. Les lumières défilent, percent la vitre à peine abaissée de son côté, le sifflement de l'air noyant rien qu'un peu les marmonnements de son roi d'une seule nuit, l'oreille collée au téléphone. Sony divague, renvoyant quelques sourires innocents au quinquagénaire dont les doigts se déposent encore sur la peau offerte. A travers ses mèches de miel, elle aperçoit le regard d'un chauffeur dont la lueur compatissante la trouble un instant. Tout le monde la lorgne avec pitié ou mépris, parfois les deux, murmurant dans son dos les mots Salope et autres fleurs épineuses. Il n'y a peut-être qu'elle pour comprendre qu'elle n'escorte pas juste un homme, elle porte l'âme et ses fardeaux, joue à la psychologue quand ils se sentent le cœur de s'épancher, arrive à s'échapper lorsque certains s'enhardissent dans la violence, blessant l'épiderme, pinçant de leurs poignes trop maladroites. Mais jamais elle ne tremble, même quand ils perdent leurs yeux au fond des lacs qui sont les siens, quand ils tremblent avant l'oubli d'une jouissance fulgurante, elle ne sent qu'un apaisement engourdissant, attendant la fin, rentrant chez elle sans un mot de plus, étrange silence pour seule musique d'accompagnement. C'est doux-amer, parfois un peu froid car le cœur jamais ne rate un battement à l'idée même de s'abandonner à des hommes qu'elle ne trouve pas tout le temps à son goût. Certains abritent d'affreux démons dans leurs entrailles, la prenant pour l'écervelée ne disant rien. Dans ces moments-là, Sony se tait, pince les lèvres, endormant toujours plus l'empathie pour laisser le reste l'offrir sans hésitation. Elle connait bien ses rêves Sony, une seule chose qu'elle n'oublie pas même après la fatalité de ses blessures : jouer la comédie. Sans artifices, sans exagération, elle rêve des émotions qui transcendent et éclatent derrière l'écran. Sans succès, sans saveur, elle doit patienter. En attendant la remontée vers ce Paradis, elle se glisse sous le masque de l'Aphrodite, attisant les flammes de désirs parfois endormis. L'arrivée face au lieu la laisse indifférente mais sa main est vite attrapée entre les doigts rêches, le papillon lourd d'un baiser sur le dos de sa main laissant la place à sa requête. Occupe le. J'ai quelque chose à régler. La demande n'est pas contestée, jamais. Esclave des désirs de l'autre. La descente vers les portes d'un Enfer aux allures de jardin d'Eden est rapide, le rythme des pas noyés dans les vagues d'une musique pulsant sa sensualité précaire. Sony absorbe les lieux de ses yeux embrumés à la rêverie, l'ombre d'un sourire planant sur ses lèvres jusqu'à ce qu'elle attrape la bonne silhouette dans un décor d'or et de pourpre. Océan d'une clarté bleutée qu'elle croise un instant, s'y accroche par instinct, détaille les traits, mauvaise habitude gardée par sa nouvelle âme. En un battement de paupières, elle cesse sa contemplation silencieuse, plus douce encore s'approchant pour tendre sa main aux esquisses enfantines Bonsoir. Ézéchiel, c'est ça ? Le nom vous va bien. Audace, insolence, sincérité, elle le laisse choisir, espère allumer une lumière au fond de ses prunelles éteintes. Car elles ne reflètent qu'un vent glacial, des terres endormies. Mornes. La fourrure du manteau est délaissée sur l'une des chaises en des gestes doucereux, les lèvres s'entrouvrant à nouveau On m'a chargée de vous faire patienter. Ca vous dérange ? La ballerine aux ailes brisées tourne finalement autour de la table, prenant le pas sur le reste, accomplissant son rituel trop souvent exécuté. Le bouchon d'une bouteille de vin qu'on expulse, le verre à pied entre ses deux doigts graciles, le chuchotement érotique d'un vin glissant dans son lit dont la robe pourpre attire toujours l'œil. Il est français. Le meilleur, je crois. Elle n'en sait rien, elle ne boit que rarement, n'attrape l'amertume que d'un seul fruit entre ses lippes dénuées de maquillage. Le verre tendu, elle patiente, paupières tombantes, l'intrigue au fond des yeux, creuse sans trouver une seule faille. Interloquée, elle cille avant de ravaler un sursaut du corps et un rire soufflé dans un soupir franchit s'expulse brutalement. Nerveuse, peut-être. Mon anglais est un peu … maladroit. J'ferais de mon mieux, promis. Jamais curieuse quant à l'objet du rendez-vous, elle se questionne pourtant sur ce qui doit le lier au vieillard qui brille par son absence. Tu as l'air d'avoir des millions de mystères sous la peau. Trop lisse. Trop parfait. Moi, j'espère voir les plis, les défauts, les creux du temps sur l'épiderme, la lueur d'une essence. Trop curieuse Sony, trop ailleurs aussi, elle finira toujours par se perdre au mauvais endroit.
Revenir en haut Aller en bas
 
heaven (ézéchiel)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» demons within (ézéchiel)
» SMS / ézéchiel ft sarai.
» memento mori (ézéchiel)
» [FB] (ézéchiel&sybil) humanité.
» tes désirs font désordre. (ézéchiel)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #9 et #10 :: RPS
-
Sauter vers: